Arabes du Christ


" الهجرة المسيحية تحمل رسالة غير مباشرة للعالم بأن الإسلام لا يتقبل الآخر ولا يتعايش مع الآخر...مما ينعكس سلباً على الوجود الإسلامي في العالم، ولذلك فإن من مصلحة المسلمين، من أجل صورة الإسلام في العالم ان .... يحافظوا على الوجود المسيحي في العالم العربي وأن يحموه بجفون عيونهم، ...لأن ذلك هو حق من حقوقهم كمواطنين وكسابقين للمسلمين في هذه المنطقة." د. محمد السماك
L'emigration chretienne porte au monde un message indirecte :l'Islam ne tolere pas autrui et ne coexiste pas avec lui...ce qui se reflete negativement sur l'existence islamique dans le monde.Pour l'interet et l'image de l'Islam dans le monde, les musulmans doivent soigneusement proteger l'existence des chretiens dans le monde musulman.C'est leur droit ..(Dr.Md. Sammak)

jeudi 7 juin 2018

Publication évènement : Monseigneur Youssef Rizk (1780-1865), Disciple de Aïn Waraka

Publication évènement : Monseigneur Youssef Rizk (1780-1865), Disciple de Aïn Waraka

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A la suite de la brillante soutenance de sa thèse de doctorat, le prêtre savant et chercheur, père Michaël Kambar a signé le 1er juin 2018 son livre, à acquérir de toute urgence, publié par le Centre de Recherches et de Publications de l’Orient Chrétien(CERPOC) avec les éditions de l’USJ. Ce travail de recherche, incontournable reprend la situation de l’enseignement gratuit, mixte et obligatoire, accompli grâce au clergé maronite, dans l’ensemble de la montagne libanaise. Ce mouvement déterminant a été à l’origine, de la renaissance culturelle et éducative du Liban au XIX siècle. Il décrit avec précision et de manière fort documentée, le rôle de L’institution de Aïn Waraka, qui fut l’institution mère de toutes les écoles du Liban et de Syrie.  Il plonge par ailleurs dans le climat politique et culturel du temps de l’Emirat sous Béchir II (1789-1840), des deux caïmacamiyatayn (1842-1860) jusqu’aux débuts de la Moutassarifiya (1860-1918). Il m’a semblé indispensable de présenter cet ouvrage de référence qui nous éclaire sur l’évolution pédagogique et politique du Mont Liban au XIX siècle, surtout à l’heure où les institutions éducatives traversent une grave crise au Liban. A l’instar de tout le pays qui en attendant de célébrer son premier centenaire (1920-2020) s’enfonce de plus en plus, dans la tourmente financière, sociale et identitaire. La Thèse, en langue arabe, couvre une introduction, cinq chapitres principaux détaillés et une conclusion, avec tous les documents et références en annexe. Dans l’introduction, la recherche décrit le climat politique et culturel prévalant au XIX ème siècle, ère des révolutions industrielles, économiques, et sociétales, en se penchant particulièrement sur les données historiques et géographiques spécifiques au Liban. Elle souligne que les maronites avaient renoué avec la papauté à Rome, à partir du XV ème siècle et avaient obtenu, une attention particulière au niveau culturel et intellectuel, menant à la fondation du collège maronite de Rome (1584-1808), par le pape Grégoire XIII, pour donner à de futurs responsables de l’église maronite, une formation ecclésiastique dans la ligne des réformes introduites, par le concile de Trente (1545-1563) et dont il confia la direction aux pères jésuites.  Cette institution devint alors le noyau de la renaissance culturelle au Liban car les élèves qui y étaient formés, furent imprégnés de modernité. Certains devinrent par la suite patriarches et évêques et œuvrèrent, à répandre le savoir et la connaissance dans leur communauté. Cette renaissance se traduisit un peu plus tard au Liban, par l’édification de l’école de Houka en 1632 puis celle de Aïn Waraka en 1789.Ce mouvement au Liban fut également à l’origine du sursaut culturel dans toutes les communautés, parallèlement à des missions latines, telles que les Franciscains, les Capucins, les Jésuites, les Carmes et les Lazaristes. Il contribua à forger l’identité libanaise plurielle et le but de cette thèse est d’éclairer, le rôle d’un des piliers de cette renaissance au Liban, l’évêque Youssef Rizk qui accompagna les patriarches et les évêques, en tant qu’inspirateur, que guide, qu’aide et compagnon.  Le collège maronite (fondé en 1584) commença par former à Rome, une élite intellectuelle parmi le clergé mais le synode maronite de Louaizé de 1736(qui restructura l’église maronite) prit la décision, d’étendre l’enseignement gratuit et obligatoire, à tous les enfants de la communauté maronite au Liban et en Syrie.  Ce qui poussa le patriarche Youssef Estephan (1766-1793), élève du collège maronite de Rome, sur le conseil de son neveu le prêtre Khairallah Estephan (devenu plus tard l’évêque Youssef Estephan) et l’appui du consul de France Cheikh Ghandour Saad, à transformer en 1789, le monastère Saint Antoine de Ghosta (propriété de la famille Estephan), en une école publique gratuite, qui se charge de la formation des prêtres et de tous ceux qui le désirent de la communauté maronite. Deux buts furent assignés à la nouvelle institution : renforcer l’éducation spirituelle et diffuser l’éducation religieuse et scientifique ce que le patriarche Estephan a dénommé « les sciences sacrées »et qui couvraient tout d’abord l’enseignement du syriaque et de l’arabe puis l’éloquence, ensuite la science de la logique et de la philosophie puis la science de la théologie théorique et pratique,  celle des débats religieux ,l’explication des livres saints, la maîtrise des homélies spirituelles ainsi que l’avertissement de la parole de Dieu au peuple chrétien. Mais le but ultime était d’effacer l’ignorance et de sauver les âmes. D’autres raisons ont également poussé à cette transformation notamment l’esprit d’indépendance de l’église maronite, par rapport à l’église de Rome et la congrégation de la  Propagation  de la foi (Propaganda Fide) fondée en 1622 par le pape Grégoire XV ,chargée des œuvres missionnaires et surtout après la dissolution de l’ordre des Jésuites en 1773  (en charge du collège maronite de Rome), d’où la nécessité pour l’église maronite, de pouvoir former sur place ses propres prêtres, dans l’esprit authentique maronite, sans ingérence extérieure. Toutefois cette transformation ne surviendra effectivement qu’après le décès du patriarche Youssef Estephan, sous le mandat de son successeur le patriarche Youssef Tyan (1796-1808), élu patriarche à 33 ans et qui se distinguait lui-même par une vaste culture et une connaissance approfondie de la théologie. Il convoqua un synode à cet effet le 10 Mars 1797. L’Histoire a retenu le nom du patriarche fondateur Youssef Estephan mais a occulté le nom de l’évêque Youssef Rizk, qui dirigea cette vénérable institution durant presque cinq décennies (1808-1814 puis 1825-1865) et veilla à son agrandissement, à sa bonne gestion et à sa direction. D’où le titre de cette thèse « L’évêque Youssef Rizk (1780-1865) : une vie et des réalisations », qui remet en lumière ce parcours exceptionnel. L’évêque Youssef y apparaît, comme le sauveur providentiel de Aïn Waraka, le gérant dévoué et probe de ses biens, le directeur efficace et vigilant de ses élèves, un pilier incontournable des élections successives des patriarches, un acteur lucide dans l’accompagnement des mouvements populaires (communes) et un médiateur avisé durant les révoltes des paysans. Par ailleurs il joua également un rôle important, durant la période des troubles communautaires du Mont Liban (1840-1860), tout d’abord en tant que rassembleur et artisan de la paix et puis comme défenseur du droit et des opprimés. L’évêque savait faire évoluer ses positions, en fonction des circonstances mais elles étaient toujours dictées, par ses principes, ses convictions et les idéaux qu’il voulait défendre. Il accordait une priorité à la négociation pacifique, quand elle était possible mais n’hésitait pas à assumer courageusement, l’affrontement et le conflit quand ils lui apparaissaient inéluctables. Il fit preuve en même temps de beaucoup de sagesse et de beaucoup de bravoure. Par ses multiples talents et missions, il accomplit un rôle déterminant tant communautaire que national, durant une grande partie du XIX ème siècle.  En se penchant sur cette figure majeure, ce travail nous renseigne également sur le rôle pionnier de Aïn Waraka dans l’éveil culturel, intellectuel et pédagogique au Liban et par la suite dans le monde arabe. Parmi les élèves de cette institution nous pouvons citer par exemple, l’évêque Youssef el Debs (fondateur du collège de la Sagesse), l’évêque Youhanna el Habib (fondateur du collège de Kreim des missionnaires libanais)les évêques de la famille Boustani,Le maître Boutros el Boustani (fondateur de l’école Nationale) Rachid el Dahdah et bien d’autres…Outre la révolution scientifique, Aïn Waraka va faire émerger une nouvelle catégorie du clergé lettré et cultivé ,issu des milieux populaires et paysans qui contribuera à réduire, le rôle féodal dans la société chrétienne .Elle accompagnera également  la révolution sociétale. Cette recherche abordera donc successivement : L’époque de Aïn Waraka (chapitre I), la modernisation et la bonne gestion de l’institution (chapitre II), les campagnes de diffamation et les complots dont l’évêque a été la cible (chapitre III), sa compétence dans ses rôles politique et social (chapitre IV) et enfin son exemplarité et sa distinction dans son rapport avec sa hiérarchie et l’institution cléricale dans son ensemble (chapitre V).  Dans le premier chapitre consacré à l’époque de Aïn Waraka, l’étude se penche sur la fondation de l’établissement considéré comme la mère de toutes les écoles en Syrie et au Liban. Elle relève tout d’abord la coïncidence de dates entre la naissance du prélat (1780) et la fondation de l’institution (1789). Ainsi le monastère Saint Antoine de Aïn Waraka a été transformé en une école maronite publique, voulant donner l’accès à la communauté maronite, à l’enseignement gratuit de qualité, afin de combattre l’ignorance et l’obscurantisme. Le monastère étant à l’origine une propriété de la famille Estephan. L’étude se penche sur les circonstances historiques, culturelles et économiques, qui ont mené à cette transformation sous l’égide du patriarcat maronite, la même année que la révolution française (1789). Puis après avoir évoqué les circonstances de la naissance de monseigneur Youssef Rizk en 1780 (né Hanna Touma Rizk) dont la famille s’était installé à Jezzine en 1697, elle aborde le fait qu’en 1797, il fut à 17 ans, grâce à ses talents précoces, son savoir et sa piété, repéré par l’évêque Youhanna el Hélou de Ghosta, plus tard patriarche (1809-1823) lui-même.  L’évêque el Hélou avait été dépêché, par le patriarche Youssef Tyan afin de sélectionner les élèves maronites méritants, dans les villages relevant de l’évêché de Tyr et de Saïda. Il sonda le cœur et l’esprit du jeune homme de Jezzine, qui lui confirma, son désir sincère de devenir prêtre. C’est ainsi qu’il fut appelé à rejoindre la vénérable institution à laquelle il va consacrer la majeure partie de sa vie. C’était la première année (1797) où Aïn Waraka ouvrait véritablement ses portes. Ce travail se penche dès le départ sur le lien structurel qui va s’établir entre le maître, le prêtre Khairallah Estephan (né en 1759, neveu du patriarche Youssef Estephan et qui deviendra lui-même évêque en 1810 sous le nom de Youssef Estephan) et son élève. Puis il envisage le parcours académique et sacerdotal de Youssef Rizk, en passant en revue ses qualités propres, qui alliaient la quête continue du savoir, la bonne gestion et l’extrême piété.  L’évêque Youssef Estephan va diriger l’école Aïn Waraka durant 25 ans (1797-1822). Cette période coïncide avec l’âge d’or de l’Emirat de Bachir II Chehab (1789-1840), avec lequel l’évêque Estephan fut au début très lié mais après son retour d’exil (1822), l’émir le pourchassa et le fit empoisonner car il l’avait soupçonné, de l’avoir trahi durant son absence, en soutenant la révolte populaire contre lui. Ce chapitre nous éclaire sur les circonstances politiques, les usages et les mœurs de l’époque, à l’ombre de la personnalité écrasante de Bachir II qui gouverna durant plus d’un demi-siècle la montagne libanaise. Après le décès tragique de l’évêque Youssef Estephan et selon son testament, on proposa la direction de l’école, à son élève le prêtre traducteur Hanna Rizk, selon le vœu du nouveau patriarche Youssef Hobeiche et celui du propre frère du défunt. Il se récusa dans un premier temps puis finit en 1825, par accéder à cette demande du patriarche et de la famille Estephan, par fidélité à la mémoire de l’évêque. Il fut lui-même promu évêque en 1829 et prit le prénom de Youssef, en souvenir de son maître l’évêque Youssef Estephan. Lesecond chapitreest consacré à la modernisation et la bonne gestion de l’école de Aïn Waraka. Ce chapitre va mettre l’accent tout d’abord sur la gestion financière de l’institution qui était couverte d’innombrables dettes. La bonne gestion et le sens prononcé des affaires du nouvel évêque directeur va assainir la santé financière de l’établissement. Ce chapitre produit plusieurs documents et démonstrations prouvant cette réussite remarquable. L’évêque va multiplier les rentrées par l’acquisition de multiples terrains dévolus à la culture du ver à soie. C’était une activité commerciale à l’époque extrêmement en vogue et très rentable. L’évêque va également consulter des experts économiques et se faire conseiller pour faire prospérer l’école et remplir les caisses. Il s’opposera fermement à toute corruption ou tentative de falsification ou de détournement.  Puis l’étude va passer en revue les méthodes pédagogiques, le rayonnement de l’enseignement, la maîtrise des langues notamment le latin, l’italien et le français (que l’évêque lui-même va introduire en 1825 car l’école devait combler le vide laissé par la fermeture du collège maronite de Rome), ainsi que bien entendu l’arabe et le syriaque, la bonne tenue et l’apprentissage de la philosophie et de la théologie. Elle met l’accent sur l’impact personnel de l’évêque sur l’institution et ses qualités qui en ont fait un pôle d’excellence à tous les niveaux. Par ailleurs elle décrit les travaux de rénovation et d’agrandissement entrepris avec succès par l’évêque. C’est une édification de l’homme et de la pierre. Dans letroisième chapitre, cette recherche aborde d’autres réalisations constructives de l’évêque notamment son souci d’établir une école à Jezzine son village natal, où il fera bâtir sur ses biens personnels et familiaux et de ses propres deniers, une école sur le modèle de Aïn Waraka et une église adjacente, qui contribuèrent (et qui contribuent toujours de nos jours) à perpétuer l’esprit de sa mission accomplie et de son sacerdoce. Il a ainsi beaucoup veillé même absent au prolongement de sa vision, dans le village même qui l’a vu naître. Il fit preuve dans ses dépenses et sa gestion d’une extrême générosité personnelle (sur ses biens propres) et d’une grande probité et vigilance institutionnelle (concernant les biens de l’église). L’église qu’il a bâtie et l’institution qu’il a fondée, gardent son souvenir. Il sembla poursuivre le dessin d’élargir le souci familial au communautaire puis au national. Certes ses succès éclatants et répétés ont entraîné bien des jalousies prévisibles et des campagnes de diffamation notamment de la part de ceux qui profitaient jadis du système ancien et le détournaient à leurs fins propres et personnelles. Des complots furent ourdis contre lui et des rumeurs malfaisantes furent répandues, surtout de la part de certains intrus cupides, qu’il avait pris lui-même sous son aile et qu’il avait protégés. L’appât du pouvoir et du gain vont se traduire par des manœuvres de manipulation, de corruption, de diffamation allant jusqu’à l’accusation d’incitation au meurtre dont a été victime le vénérable prélat protégeant avec ferveur, jusqu’au bout l’institution qui lui avait été confiée. Toute sa vie l’évêque endura avec vaillance et porta sa propre croix, sans perdre sa foi et sa fermeté, dans ses prises de position dictées par sa conscience et son intégrité morale et intellectuelle. L’évêque s’est également défendu de manière rationnelle, en rappelant tout son parcours au service de l’institution qu’il dirigea à deux reprises, la première fois entre 1808 et 1814, et la deuxième à partir de 1825 durant presque quatre décennies. Il produisit tous les documents vérifiables, susceptibles d’étayer son discours et de prouver sa bonne foi et sa bonne gestion. Tous les comptes étaient en règle et les décisions prises amplement justifiées. Finalement l’évêque eut gain de cause et la vérité fut entièrement rétablie. Il reçut alors en 1856 du pape par l’intermédiaire de son envoyé, une lettre d’appréciation et un calice consacré par le Saint Père Pie IX. Son labeur fut ainsi reconnu à sa juste valeur et lui-même pleinement réhabilité. Par la suite l’évêque put ainsi compléter sereinement son œuvre à Jezzine, en complétant l’édification de l’école commencée en 1854 et en lui adjoignant en 1861, une église baptisée Saint Joseph, du nom de son saint patron. Il établit son testament et légua tous ses biens personnels et familiaux au profit de la nouvelle église et de l’école dont la gestion revenait à un membre de sa famille. C’est une institution rattachée à l’évêché maronite de Saïda et non directement au patriarcat (comme Aïn Waraka). Toutefois elle poursuit le même but que son modèle d’origine, l’institution qu’il avait lui-même dirigée, agrandie et fait prospérer, à savoir l’enseignement gratuit et l’excellence du savoir et de la bonne conduite. Le quatrième chapitreest consacré à la grande compétence de l’évêque dans le domaine politique et social. Il aborde le lien étroit dans une société patriarcale entre le spirituel, le culturel, le politique, l’économique et le social. L’auteur évoque les multiples champs d’action de l’évêque.  Il aborde ses liens avec cheikh Bachir Joumblatt (1775-1825) et l’émir Bachir II Chehab (1767-1850) et l’étroite et quasi exclusive complicité puis la rivalité sanglante entre les deux, qui allait durablement ébranler la stabilité de la montagne libanaise. L’émir suspecta le cheikh d’avoir soutenu durant son absence (1820-1822) un de ses rivaux de la famille Chehab(Abbas). Dès son retour d’exil. La guerre était déclarée entre les deux Bachir. Soutenu par les trois pachas (Damas, Tripoli et Saïda-Acre) dont dépendait le Mont Liban, Bachir II doit alors affronter une sorte de « coalition druze » formée par les clans Joumblatt et Yazbak, appuyée par certains féodaux maronites (Khazen et Hobeiche). Bachir II défait Bachir Joumblatt qui se réfugie à Damas et meurt exécuté par le pacha en 1825. Après la liquidation du cheikh par l’émir, l’évêque Youssef Rizk qui reprit la direction de Aïn Waraka en 1825 est parvenu courageusement à gagner la confiance de l’émir et à être proche de lui. Durant leur première entrevue l’émir demanda à l’évêque s’il détenait comme l’affirmait la rumeur le trésor de cheikh Bachir Joumblatt. Ce à quoi répondit le prélat, en lui demandant en quoi cela lui importait puisqu’il n’en était ni le légataire, ni l’héritier. Puis il affirma qu’il ne disposait pas dudit trésor. Son attitude franche voire audacieuse plut à l’émir qui lui accorda sa confiance. Cette bonne relation ne se démentira pas durant toute la vie de l’émir qui prodigua à l’évêque plusieurs présents précieux. Celui-ci lui restera fidèle même après son exil en 1840 et lui rendra visite à Istanbul où l’émir décédera en 1850. Ce chapitre nous éclaire à la fois sur la forte personnalité de l’évêque et sur sa loyauté. Il a été fidèle à sa relation avec cheikh Bachir Joumblatt et le lien s’est étendu après sa mort à son fils Saïd. Toutefois il s’est adressé à l’émir Bachir II en toute quiétude et transparence et est resté ferme dans ses engagements et ses convictions. Sa crédibilité provenait du fait qu’il estimait n’avoir rien à cacher et qu’il affrontait ses détracteurs avec la force de la vérité, ce qui forçait le respect. C’est cette droiture, cette solidité et sa grande capacité de dialogue et d’adaptabilité, qui l’ont aidé à traverser toutes les épreuves et les dangers. L’évêque par ailleurs eut un rôle social important. Il se mobilisera souvent au service des plus démunis, notamment pour les gens de Jezzine qui avaient souvent recours à lui, pour les protéger et dissiper les injustices qui pouvaient les frapper.  Il interviendra surtout positivement pour calmer les tensions entre les deux communautés druze et maronite en 1845.Il essaya dans un premier temps de les rapprocher et d’œuvrer pour la paix civile. Son lien avec les Joumblatt lui donnait cette autorité ce qui n’était pas du bon goût de tout le monde. Un complot fut fomenté en 1845 pour l’éliminer durant sa visite à Jezzine. Il faillit périr, pendant qu’il était en prière sous le figuier devant sa maison (devenue depuis celle du poète Amine Rizk (1890-1983) et puis de son fils l’écrivain et orateur Edmond Rizk). Il échappa par miracle et pardonna à son assassin. Il fit preuve d’un grand courage et d’une grande détermination dans l’adversité. Il prit même la tête d’une partie de l’armée populaire recrutée à Jezzine pour défendre sa communauté. Ce chapitre évoque cette période trouble de l’Histoire du Liban et le rôle joué par l’évêque durant cette période. Le lecteur pourra retrouver dans certains détails l’atmosphère de l’époque et la grande difficulté d’asseoir à nouveau, la stabilité et l’équilibre politique entre les communautés. L’étude passe également en revue les soulèvements populaires et leur impact sur la société du Mont Liban. Elle relate surtout la sombre période des combats communautaires entre 1841 et 1860, les massacres et les désastres économiques, politiques et humains qui en résultèrent. Le cinquième chapitreappréhende les liens complexes entre la congrégation de la Propagation de la foi à Rome (Propaganda Fide) et l’église maronite, à travers les envoyés papaux qui ambitionnaient parfois, de mettre la main et de contrôler les institutions locales. Il aborde également l’exemplarité de l’évêque Youssef Rizk, dans son obéissance à sa hiérarchie et son désir de se distinguer par le droit. Ce chapitre se penche sur les relations de l’évêque avec les trois patriarches qu’il a étroitement côtoyés, en tant que directeur de Aïn Waraka, à savoir les patriarches Youssef Hobeiche (1823-1845), Youssef el Khazen (1845-1854) et Paul Massaad (1854-1890), ainsi que sur ses rapports avec les autres membres du clergé, notamment les évêques, les prêtres et les moines. Le patriarche Youssef Hobeiche a œuvré sans relâche, à renforcer les liens avec le saint siège mais également à asseoir, l’identité orientale de l’église maronite et son autonomie administrative, notamment à travers la formation de son clergé au sein du patriarcat. Cette mission qui débuta avec le patriarche Youssef Estephan (1766-1793), se poursuivit avec le patriarche Youssef Tyan (1796-1808) et s’établit définitivement avec le patriarche Youssef Hobeiche (1823-1845) avec l’aide de l’évêque Youssef Rizk qui dirigea Aïn Waraka (1825-1865). La relation entre les deux hommes fut exemplaire car ils furent condisciples et amis. L’évêque (né en 1780) étant l’aîné du patriarche (né en 1787). Celui-ci fut élu patriarche en 1823(à l’âge de 35 ans). Ils s’épaulèrent mutuellement surtout face aux intrigues politiques malveillantes, aux ingérences et aux malversations. Le patriarche mourut le 23 Mai 1845, après avoir été victime d’une hémiplégie, suite à tous les chagrins endurés lors des massacres sanglants de 1845. Le rapport de confiance quasi indéfectible entre eux, a appuyé considérablement le rôle de l’évêque, en tant que médiateur et représentant privilégié. Ce lien fut déterminant face aux divers envoyés papaux et surtout aux complots ourdis, par ceux qui profitaient de l’ancien système et que l’évêque Youssef Rizk avait mis au pas (notamment quelques personnes de la famille Estephan qui voulaient récupérer l’école comme bien familial, pour en profiter eux-mêmes). Le rapport de l’évêque Youssef Rizk et du patriarche Youssef el Khazen fut également une relation de confiance quasi absolue et d’amitié. D’autant plus que l’évêque joua un rôle déterminant dans l’élection du patriarche el Khazen (lui-même élève de l’évêque). Cette élection fut un compromis entre les deux fortes candidatures, celle de l’évêque Boulos Massaad, secrétaire général du patriarcat et celle de l’évêque Youssef Rizk, le plus proche du patriarche Hobeiche. Cette relation privilégiée durera tout le long du mandat du patriarche el Khazen, presqu’une décennie (1845-1854). Deux autres des élèves de l’évêque furent élus un peu plus tardivement également patriarches. Quant à la relation de l’évêque avec le patriarche Boulos Massaad (élu à la succession du patriarche el Khazen), il apparaît qu’elle fut excellente à ses débuts car l’évêque le considérait comme son fils spirituel mais elle se détériora après, l’élection du second au patriarcat en 1854 et surtout après, la révolte des paysans en 1858 contre les el Khazen (amis de l’évêque).  Les insurgés, parmi lesquels Tanios Chahine, maréchal Ferrand du Kesrouan chassèrent les el Khazen et se saisirent de leurs biens, soutenus implicitement (par défaut) par le patriarche Massaad, lui-même issu d’un milieu populaire. L’évêque appuya toutefois la cause des el Khazen qui avaient tellement servi et défendu l’église maronite. Le clergé issu des couches populaires soutint la révolte tandis que le patriarche maronite laissa faire avant de la condamner et de recourir en 1860 à Youssef Bey Karam pour mater le mouvement de Chahine et rétablir les el Khazen dans leurs droits. Cette période charnière fut cruciale et mouvementée car elle cumula les soulèvements populaires au sein de la communauté maronite et les luttes intercommunautaires entre les deux communautés maronite et druze.  Après la chute de l’émirat en 1842, les massacres de 1841 et de 1845, ce sera la période de transition des deux districts (Caïmacamiyatayn) puis les massacres de 1860, l’intervention étrangère et l’établissement du gouvernement autonome du Mont Liban au sein de l’empire Ottoman (Moutassarifiya), qui durera jusqu’à la chute de l’empire et la proclamation du Grand Liban (1 septembre 1920), suite à la délégation menée au congrès de Versailles par le patriarche Elias Hoayek (1898-1931). L’évêque Rizk reprochera également au patriarche Massaad son manque de réactivité et de fermeté à la suite des massacres de 1860. Il se battra lui-même encore une fois sur le terrain, pour alléger les souffrances, recueillir des aides et protéger les plus faibles. Il dut pour cela prendre plusieurs initiatives vis-à-vis du Vatican et de l’Europe, pour pallier au vide et le lien de confiance fut donc rompu entre les deux prélats. Toutefois cela n’empêcha pas l’évêque de conserver, le lien de respect qu’il avait pour le patriarche et sa demande de pardon et d’absolution, peu de temps avant son décès, le jour de l’épiphanie en 1865, car « il ne voulait passer laisser l’exemple d’un évêque en désaccord avec son patriarche ». Le récit de son déplacement soudain, de Aïn Waraka jusqu’à Bkerké, après une longue période de coupure et ses retrouvailles émouvantes et édifiantes avec le patriarche, nous sont parvenus. Sentant sa fin proche, il désirait partir en paix avec sa hiérarchie et avec lui-même. Ainsi l’évêque Youssef Rizk fut considéré comme un évêque exemplaire et le parrain des pionniers de la renaissance dans l’église maronite et la nation libanaise, à travers l’institution de Aïn Waraka. Parmi ses élèves les plus proches, on comptera le prêtre Youhanna el Hage (qui deviendra plus tard patriarche 1890-1898) ainsi que le prêtre Youhanna el Habib (plus tard évêque et fondateur de l’ordre des missionnaires libanais). Son influence apparaîtra dans leurs écrits et leur correspondance. Les deux personnalités qui dirigèrent successivement Aïn Waraka l’évêque Youssef Estephan (1797-1822) et l’évêque Youssef Rizk (1825-1865) ont accompli une œuvre fondatrice essentielle. On cite des générations entières d’évêques, de prêtres et de savants qui ont été formés par cette vénérable institution. Dans sa conclusion, cette recherche explique comment tous ces documents si précieux sont tombés dans l’oubli depuis presqu’un siècle et demi (depuis la mort de l’évêque en 1865). Et surtout combien il était important de les remettre en lumière. L’évêque de Jezzine (el Jezzini ou l’évêque Gesini) a accompagné et encadré par son action cléricale, institutionnelle, politique et sociale, l’évolution d’une grande partie du XIX ème siècle au Liban. L’école de Aïn Waraka ouvrit ses portes en 1797 et les ferma définitivement en 1950. C’est pourtant l’institution qui restera dans l’Histoire comme étant à l’origine du système éducatif moderne en Syrie et au Liban.

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lundi 4 juin 2018

لقاءات لجامعة الروح القدس في فرنسا عن مسيحيي الشرق

نظّمت جامعة الروح القدس- الكسليك برعاية مجموعة الدراسات عن مسيحيي الشرق وبالتعاون مع بلدية الدائرة السادسة عشرة في باريس نشاطاً ثقافياً بعنوان "لقاءات جامعة الروح القدس- الكسليك في فرنسا: لبنان، فرنسا ومسيحيو الشرق".
وتخلل الجلسة الافتتاحية كلمات لكل من: النائب الفرنسي والرئيس المشارك لمجموعة الدراسات عن مسيحيي الشرق كلود غواسغوين، السفير اللبناني في باريس رامي عدوان، بالإضافة إلى محاضرة لرئيس جامعة الروح القدس- الكسليك الأب البروفسور جورج حبيقة بعنوان "الجامعة: التربية على التعددية"، وكلمة لنائب رئيس جامعة الروح القدس- الكسليك للشؤون الأكاديمية الدكتور جورج يحشوشي الذي تطرق إلى دور الجامعة الريادي.
ثم انعقدت طاولة مستديرة أولى قدّم فيها النائب غواسغوين مداخلة بعنوان "مسيحيو الشرق في وجه التحديات الجيوسياسية في الشرق الأدنى"، كما كانت مشاركة لكل من السفير السابق ومدير قسم العلوم السياسية والإدارية في جامعة الروح القدس- الكسليك ناصيف حتّي، المؤرخة والمتخصصة في شؤون الشرق الأوسط المعاصر بيرينيس خطار، السفير فرانسوا اكزافيه دونيو المعني بمتابعة المؤتمر الدولي الوزاري لحماية ضحايا أعمال العنف الإثنية والدينية في الشرق الأوسط.
 
أما الطاولة المستديرة الثانية فأدارها النائب الفرنسي والرئيس المشارك لمجموعة الدراسات عن مسيحيي الشرق غويندال رويار والتي تمحورت حول موضوع "مسيحيو لبنان وفرنسا: علاقات تاريخية وثقافية واقتصادية وتوقعات". وشارك فيها كل من: الأستاذ المحاضر في اللاهوت في جامعة ليل أنطوان فليفل، ممثلة فرنسا لدى مجلس إدارة التحالف الدولي لحماية التراث في مناطق الصراع باريزة خيياري، المدير العام للموارد المائية والكهربائية في لبنان فادي قمير.
 
واختتم المؤتمر بحفل عشاء أقيم للمناسبة في قاعة الاحتفالات في البلدية بحضور حشد من الشخصيات الفرنسية واللبنانية الدينية والأكاديمية والدبلوماسية.

Le Patriarche libanais à Paris compte sur Emmanuel

Le Patriarche libanais à Paris compte sur Emmanuel Macron pour sauver les chrétiens

http://eur1.fr/nADfyyA

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Cest ce que les journalistes pensent de la rencontre Ra3i - Macron
Chaque jour, Vincent Hervouet traite d'un sujet international.
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La visite du Patriarche libanais en France reçu longuement hier par Emmanuel Macron.

C'est le chef d'une église reçu comme un chef d'Etat. L'Elysée le loge au Bristol, le palace en face, le Premier ministre, le Président du Sénat, le maire de Paris, etc, se bousculent pour le rencontrer. Le Président lui-même a passé hier une heure un quart en tête à tête avec le Patriarche maronite d'Antioche. Emmanuel Macron ne s'est pas confessé, cela aurait pris plus de temps (avec les banquiers, c'est toujours long…), ils n'ont pas parlé de religion, bien que sa béatitude Bouchara Boutros Rahi soit aussi un Prince de l'église catholique, un cardinal. Non, c'était un rendez vous 100% politique. Quand un Patriarche libanais voyage, il devient le père de la Nation. Cela remonte à 1920, au traité de Versailles, le Patriarche était mandaté par ses compatriotes pour négocier avec Clémenceau les frontières du Grand Liban. Le Patriarche à l'étranger parle pour tous les Libanais et il peut dire ce que les politiques n'osent pas dire.

Qu'est-ce qu'il avait à dire à Emmanuel Macron de "tabou" ?

Que les réfugiés syriens doivent rentrer chez eux. Qu'il y a urgence à les reconduire à la maison. Que la plus grande partie de la Syrie est désormais sous contrôle et qu'il faut en profiter pour rapatrier ceux qui le veulent, et aussi ce qui ne le veulent pas forcément. Qu'il ne faut pas attendre une solution politique, que Bachar El Assad soit allé au diable ou que la Syrie soit devenue comme la Suisse. Non, c'est tout de suite qu'il faut régler le problème des réfugiés en les renvoyant.

C'est choquant, surtout dans la bouche d'un homme d'église.

C'est tentant de donner des leçons de charité au clergé. Les bonnes âmes n'ont pas idée de la fragilité du Liban. Si le pays a réussi à maintenir 18 communautés, dans un cadre à peu près démocratique, malgré les bains de sang réguliers et malgré les voisins envahissants, c'est parce que la place assignée à chacun a été soigneusement négociée en fonction du poids démographique de chaque communauté. C'est savant, c'est précaire. Quand c'est remis en cause, c'est mortel. Les Palestiniens de l'Olp débarquant à Beyrouth, chassés de Jordanie, ont ainsi lancé le compte à rebours de la guerre civile. Depuis 2012, c'est miracle qu'un million et demie de réfugiés syriens, musulmans dans leur écrasante majorité et sunnites à 80% n'aient pas fait chavirer le pays… Sauf que cela ne peut plus durer.

Et pourquoi ?

Le gouvernement syrien a pris le mois dernier la loi N° 10 qui autorise les communes à exproprier les biens abandonnés pour reconstruire. Les Occidentaux pensent qu'il s'agit du nettoyage ethnique des zones rebelles. Les Libanais y voient un péril mortel : les réfugiés vont rester. Les Chrétiens vont devenir très minoritaires chez eux. Les équilibres sont rompus. Le Patriarche sonne le tocsin : l'ONU doit financer la reconstruction de la Syrie plutôt que la destruction du Liban en y entretenant les réfugiés.


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samedi 2 juin 2018

Le cardinal Raï s’inquiète du nombre « exorbitant » de réfugiés syriens au Liban

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Le cardinal Bechara Raï, patriarche maronite du Liban, a passé trois jours à Paris, du lundi 28 au mercredi 30 mai.
Au lendemain de son entretien avec Emmanuel Macron, il a déclaré devant des journalistes : « Nous nous sentons un peu étrangers dans notre propre pays » et a vanté l’entente entre musulmans et chrétiens dans le pays.
En trois jours de visite à Paris, du lundi 28 au mercredi 30 mai, le cardinal Bechara Boutros Raï, patriarche des maronites du Liban et de tout l’Orient, n’aura pas chômé. Accompagné de l’archevêque maronite de Beyrouth, du vicaire patriarcal, du directeur du Conseil catholique d’information et de son conseiller en communication, il a rencontré de nombreuses personnalités religieuses et politiques françaises.
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Parmi elles, le président Macron, avec lequel il a eu un entretien d’une heure à l’Élysée mardi 29 mai après-midi. « Nous nous rencontrions comme deux amis », a raconté le patriarche, le lendemain, lors d’une conférence de presse au luxueux hôtel Bristol où il logeait.
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« Comme des amis, nous avons partagé nos préoccupations et nos soucis, a-t-il poursuivi. Je lui ai laissé un memorandum sur la situation au Liban, et nous avons évoqué les points essentiels des trois conférences qui se sont tenues récemment. »

Un pays en pleine transition

Convoquées à l’initiative de la France, ces conférences internationales (conférence CEDRE pour le développement économique du Liban, et aussi à Rome et à Bruxelles) étaient notamment dédiées à relancer l’investissement au Liban. Elles ont débouché sur des prêts et des dons de plusieurs milliards d’euros.
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Au lendemain des premières élections législatives depuis neuf ans, dimanche 6 mai, à la veille de la formation d’un nouveau gouvernement, le Liban traverse une importante période de transition politique. Toujours mobilisée pour défendre la stabilité de ce petit pays du Moyen-Orient, la France a multiplié les messages de solidarité avec Beyrouth ces dernières semaines.
Cette rencontre d’une heure avec le patriarche maronite en est une nouvelle illustration, bien que le cardinal Raï assure qu’il n’était « pas là en tant que chef d’État ».

1,5 million de réfugiés syriens

Parmi les sujets abordés avec Emmanuel Macron figure celui, épineux, des réfugiés syriens. Devant les journalistes réunis au Bristol, le patriarche maronite n’a pas mâché ses mots.
« Ce nombre exorbitant de déplacés sur notre sol (1,5 million de réfugiés syriens se trouvent au Liban, en plus des près de 200 000 réfugiés palestiniens, NDLR.) fait naître le danger d’un déséquilibre démographique. Si vous aimez le Liban, aidez-le à maintenir son identité ! Je ne vous cache pas que nous nous sentons un peu étrangers dans notre propre pays… »
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Le cardinal Raï a insisté pour que la communauté internationale encourage les réfugiés syriens à retourner dans certaines zones de Syrie désormais sécurisées. « Pourquoi le Liban devrait-il payer le prix de cette guerre ? Par un effet de vases communicants, le Liban paie le prix de tout ce qui se passe au Moyen-Orient. »

Avec les musulmans, un « dialogue de vie »

Le responsable religieux libanais n’a par ailleurs pas manqué de vanter l’entente entre musulmans et chrétiens dans son pays. « Contrairement aux pays voisins, tous uniformes et musulmans, le Liban sépare la religion de l’ÉtatChrétiens et musulmans sont présents à égalité dans les postes de gouvernants. Notre dialogue n’est pas un dialogue de rencontre exceptionnelle, ou de congrès, mais un dialogue de vie ! »
En trois jours de visite à Paris, du lundi 28 au mercredi 30 mai, le cardinal Bechara Boutros Raï, patriarche des maronites du Liban et de tout l’Orient, n’aura pas chômé. Accompagné de l’archevêque maronite de Beyrouth, du vicaire patriarcal, du directeur du Conseil catholique d’information et de son conseiller en communication, il a rencontré de nombreuses personnalités religieuses et politiques françaises.
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https://www.la-croix.com/Religion/Catholicisme/Monde/Le-cardinal-Rai-sinquiete-nombre-exorbitant-refugies-syriens-Liban-2018-05-31-1200943342

jeudi 24 mai 2018

"نحن نربّي أخصام في مدارسنا ونعالج أعداء في مستشفياتنا ينقلبون علينا"... المطران مارون ناصر الجميّل وفي جرأته المعتادة يضع النقاط على الحروف ويوجّه رسالة إلى مسيحيي لبنان وفرنسا

"نحن نربّي أخصام في مدارسنا ونعالج أعداء في مستشفياتنا ينقلبون علينا"... المطران مارون ناصر الجميّل وفي جرأته المعتادة يضع النقاط على الحروف ويوجّه رسالة إلى مسيحيي لبنان وفرنسا

"نحن نربّي أخصاما في مدارسنا ونعالج أعداء في مستشفياتنا ينقلبون علينا"… 

المطران مارون ناصر الجميّل وفي جرأته المعتادة يضع النقاط على الحروف ويوجّه رسالة إلى مسيحيي لبنان وفرنسا

فرنسا/ أليتيا (aleteia.org/ar) في مدينة بوردو الفرنسيّة التقت أليتيا المطران مارون ناصر الجميّل مطران أبرشية باريس للموارنة والزائر الرسولي على أوروبا، زيارة خاطفة قام بها الجميّل ليبقى على تواصل مع المؤمنين هناك والتنسيق مع الأبرشيّة اللاتينية التي قدّمت كنيسة جديدة للجماعة المارونية هناك التي يخدمها الآن الكاهن اللبناني المتزوّج رامي عبد الساتر.
الحوار مع المطران الجميّل بحاجة إلى أيّام وأيّام كي نغرف ولو القليل من فكره التاريخي، فهو علّامة بكلّ ما للكلمة من معنى يصحو وينام والكتاب في يده.
سرقنا بضع دقائق من وقته الثمين، وكلّ كلمة قالها تفتح النقاش على مواضيع عدّة تتطلّب البحث والتدقيق، وستبقى في ذاكرتنا شخصيّته المتواضعة وبركته لنا.
سؤالنا الأوّل كان طبعاً عن الموارنة المنتشرين في أوروبا وتحديداً هل عليهم الانغلاق على تراثهم وليتورجيتهم أم يتوجب عليهم القيام بدور رائد لنشر هذه الثقافة في محيطم اللاتيني؟ وما هو الدور الذي قد يلعبه الموارنة في هذه الفترة بالذّات خاصّة بعد ظهور إرهاب داعش والاضطهاد الذي تعرّض له مسيحيو الشّرق والوضع الذي يعيشه الموارنة في لبنان؟
المطران الجميّل: قبل أن نتحدّث عن دور الموارنة لا بد من التطرق إلى هويتهم. فقبل أن تعرف دورك لا بد لك من معرفة هويتك. لمعرفة إلى أين أنت ذاهب لا بد من معرفة من أين أتيت.
برغم حبّهم لأرضهم أُجبر الموارنة على ترك الشّرق بسبب الحروب والأزمات الاقتصادية. لا بد من معرفة حقيقة جد مهمّة وهي أنه لن يبقى في الشرق مسيحي واحد إن لم يكن يحمل رسالة نشر المسيحية. فإن المسيحيين الذي قرّروا واختاروا البقاء في الشرق عن قناعة من دون أن يكونوا مجبرين على ذلك يحملون مسؤولية التبشير بالإنجيل.
هذا الأمر هو بمثابة دعوة لمسيحيي الشرق المستعربين حيث اختارهم الله كي تكون اللغة العربية أداة تبشير للعالم الإسلامي بكل فئاته وكي يقدّس اللغة العربية. أي مسيحي لا يقتنع بهذا المبدأ أو لا يسير من خلاله هو إنسان إنهزامي لم يفهم معنى المسيحية. دورنا كمسيحيين في هذا الشّرق ودور الكنيسة الأساسي هو تبشير المسلم بالشّهادة ليسوع ومحبتنا له من خلال أعمالنا. على مسيحيي الشرق الذين أُجبروا على ترك أرضهم لعب هذا الدّور أيضًا أكان ذلك في الشّرق أم في الغرب.
ندعو دائمًا مسيحيي الشّرق المنتشرين في دول العالم إلى التّمسك بتراثهم.
سؤال: إنطلاقًا من دور الموارنة واللغة العربية ومدى فهم مسيحيي الشّرق للعرب والعادات الإسلامية ما هو الدور الذي تلعبونه حضرتكم فعليًّا على الأرض والكنيسة المارونية لتقريب وجهات النّظر بين الغرب الأوروبي والإسلام اليوم بين ظاهرة داعش؟!

المطران الجميّل: نحن لا نزال في أولى خطواتنا إذ إن عمر أبرشيتنا لم يتخطى الست سنوات. أتينا إلى فرنسا دون سلاح. لقد وضعنا  الله هنا وهو من يقف إلى جانبنا وجانب الكنيسة لنقوم بهذه المشاريع التي تمكنّا من إنجازها.
لا يمكن أن نقول أنّنا استطعنا في هذه الفترة القصيرة السّيطرة على كل شيء والوصول إلى الجميع وإيجاد حلول لكل المشكلات. ولكن ما قمنا به حتّى اللّحظة في هذه المنطقة من العالم كان كافيًا ليدرك مسيحيو الشرق أنه لقد أصبح لهم مرجعية هنا.
نحن هنا كي يتعرّف هؤلاء على هويتهم ومدى أهميتهم للكنيسة في الشرق وتلك اللاتينية الموجودة هنا. عملًا بما قاله قداسة البابا يوحنّا بولس الثّاني "الكنيسة تتنّفس برئتيها الشّرقية والغربية." نحن كنيسة شرقية نعيش في الغرب ونحن غير منغلقين على أنفسنا حيث نتلو صلواتنا باللغة الفرنسية عند الحاجة ولكن دائمًا بحسب الليتورجيا الشرقيّة.
نمرّر للفرنسيين عاداتنا وتقاليدنا وقيمنا العائلية والاجتماعية والأخلاقية… ما ينقصنا هنا هو أن نتضامن مع بعضنا البعض.
سؤال: كم هو عدد الموارمة في أوروبا؟
المطران الجميّل: لا يوجد إحصاء علمي دقيق حول عدد الموارنة في أوروبا بل تقديرات تشير إلى أن أكبر تجمّع للموارنة موجود هنا في فرنسا.
قد لا تكون فرنسا بحاجة إلينا ولكن بوجودنا هنا نستطيع أن نتشارك مع هذا البلد خبرتنا مع العالم الإسلامي والقيم التي لا نزال نحافظ عليها حتّى اليوم بينما دخل الغرب في عالم العلمنة الفارغة. بات الإيمان هنا وكأنّه محصور بالذّخائر فيما الإيمان بالنسّبة لنا هو ممارسة. لا شك بوجود قيم هنا أيضًا وتنظيم في وقت لا تزال مقولة "الموارنة لا ينتظمون" تصحّ على حالنا اليوم.
لا بد للجميع أن يعلم أن أموال الوقف ليست حكرًا على الرهبنات بل هي ملك الفقير… هذه المساحات الشاسعة يمكن أن تصبح مشاريع تستفيد منها الجماعة. نحن وللأسف نبتعد عن تراثنا الماروني الأساسي. لا بد من العودة إلى الأصالة الداخلية وإيجاد معايير جديدة قبل فوات الأوان.
سؤال: من سيقوم بهذا التغيير؟
المطران الجميّل: الرّوح القدس. علينا أن نفتح قلوبنا وعقولنا للرّوح القدس. لا بد من قيام مجمع واستشارة إختصاصيين كي يقولوا لنا الحقيقة.
سؤال: مستقبل الكنيسة اليوم هو رهن استراتيجية ودعوات. كيف ترون الدعوات في الكنيسة المارونية اليوم؟ هل معظم الكهنة هم من الشرق أم أن هناك دعوات لأوروبيين؟
المطران الجميّل: لا يوجد مشكلة دعوات في الكنيسة المارونة بل هناك مشكلة formation  (إعداد أو تنشئة). لا يوجد مشكلةVocation  (دعوة) لأنها ترتبط بوضع اجتماعي جيّد. علينا أن نوضح علاقتنا مع حياة التقشّف والتجرّد التي كان الدّير يفرضها علينا. لا يمكننا أن نستمر هكذا وإلّا سنزول جميعًا. نحن نربّي أخصام في مدارسنا ونعالج أعداء في مستشفياتنا ينقلبون علينا. هذا وعلاقتنا مع الجيران أصبحت علاقة تجارة واستثمار ولم تعد علاقة شراكة ومحبّة. كان الحياة المارونية تتمحوّر حول أن يكون الدير شريك النّاس. هذه الشراكة لم تعد موجودة.  نحتاج إلى صدمة قويّة كي نعود إلى هذه الشّراكة وإلّا نحن في طريقنا إلى الزّوال.
إن المسلم بات اليوم ضمانة لوجودنا من خلال الخوف الذي يشكله ليبقينا مجتمعين في الكنيسة وإلّا لاندلعت 20 ثورة فرنسية وطارت كل أملاك الكنيسة.
سؤال: هل هناك خوف على الكنيسة وعلى المؤمنين اليوم.؟ هل تخافون من هذه السياسة التي يتبعها الموارنة؟
المطران الجميّل: لم يعد لدينا سياسة مارونية. تلك السياسة التي كان عمادها "الشراكة بين المسيحي والمسلم" والتي تدعونا إلى الانفتاح على الغرب لم تعد موجودة.
نحن اليوم في حالة من الضياع بين الشرق والغرب. أصبحنا بمثابة جسر يعمل كل طرف على جذبه نحوه ما ينذر بانهياره. هذا ناهيك عن مشاكلنا الداخلية. لا يوجد لدينا سياسة ولا من يضع هذه السّياسة.

سؤال: هل تقرعون جرس الانذار؟  كلامك هذا قد يبث الخوف في قلوب الكثيرين ممن سيعدونه متشائمًاً
المطران الجميّل: هذا ليس تشاؤمًا. أنا أسير بالمشاريع التي تهدف إلى بث الحياة في الأبرشية والانفتاح على الكنيسة اللاتينية. ولكّني أحمل همّ المسيحيين في الشّرق. أخاف أن يتم ترحيلهم ذات يوم. فعندها ما العمل؟ هل يصبح مصيرهم المخيّمات؟ أنا فقط أجهزّ نفسي. من كان يتخيّل أن تندلع كل هذه الحروب في سوريا والعراق؟ للأسف لا يوجد قرار ماروني واضح. منذ أربعينيات القرن الماضي ونحن نفتقر للتجانس بين الحكم السياسي والحكم الدّيني. ولكن برغم كل ما تقدّم فإن الله قادر على استخراج إيجابيات من كل هذا الجو السلبي الذي نعيش وسطه.
لهذا السبب نقول اليوم هيّا نكمل الطّريق مع من توفر. فلنلمم جروحاتنا وعسى أن يكون لدينا استراتيجية كي نُكمل الطّريق. فلنعمل على توحيد مسيحيي الانتشار. الأمر لن يكون سهلًا. نحن نعمل هنا من دون تقاضي أي أجر… هناك اختلاف كبير في الأدوار التي يلعبها الكهنة الموارنة في مختلف بلدان الغرب. لا يوجد formation موحّدة للجميع ما ينعكس سلبًا على المؤمنين ويدفع بعدد من الموارنة إلى للجوء إلى الكنائس اللاتينية المحليّة. لهذا نحن ندعوهم اليوم إلى العودة إلى الكنيسة والعمل من خلالها إلّا أن هذا النّداء قد لا يلق أذانًا صاغية دائمًا… هذا الواقع يطرح تساؤلات كثيرة ومن بينها ما هو مستقبل كل كنائس الشّرق؟ هل هناك من يملك الإجابة على هذا التساؤل؟!
سؤال: أنتم اليوم في بوردو الفرنسية بعد أن قدّمت لكم الكنيسة اللاتينية إحدى كنائسها لتصبح في خدمة الكنيسة المارونية… كيف ترى هذه الخطوة؟
نقول للكنيسة اللاتينية إنه من غير المجدي ان نذوب بها ونخسر هويتنا فهذا لن يعود بالمنفعة على أحد إطلاقًا.  دعونا نحافظ على هويتنا الكنسية وسنكون دائمًا معكم بخدمة القضية.
فلنحافظ على هويتنا ولنتفاعل مع بعضنا البعض. نحترم الكنيسة اللاتنية وجميلها محفوظ دائمًا بعد أن ساعدتنا وساعدت أجدادنا. لدينا اليوم أبرشية ونتمى على الكنيسة اللاتينية مساعدتنا على بنائها بالبشر لا بالحجر. أي أننا نوجّه دعوة للتفاعل والتكامل والتوأمة وهي دعوة تعود إلى أعمال الرّسل. لدى الكنيسة اللاتينية حجر ولكنها تفتقر للدعوات وهنا يتم التبادل حيث لجينا دعوات إلّا أننا نحتاج إلى كنائس.
كلمة أخيرة للموارنة هنا في فرنسا
المطران الجميّل: أنا والكهنة هنا لخدمة الجميع كي نبقى أحياء ونبحث عن إيماننا المسيحي وكي لا نقطع الرجاء ونبحث عن طريق الخلاص. نحن مسؤولون عن الأجيال القادمة وهي أمانة في رقبتنا. على هؤلاء البقاء متعلّقين بجذورهم والانفتاح على الآخرين من دون خسارة هويتهم.


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jeudi 17 mai 2018

TERRE SAINTE - Prise de position des Ordinaires catholiques de Terre Sainte à propos des affrontements à Gaza

TERRE SAINTE - Prise de position des Ordinaires catholiques de Terre Sainte à propos des affrontements à Gaza
 
Jérusalem (Agence Fides) – Les dizaines de morts et les quelques 3.000 blessés dans le cadre des contestations palestiniennes organisées dans les environs de la frontière entre la bande de Gaza et l’Etat d’Israël auraient pu être évités « si les forces israéliennes avaient employé des moyens non létaux ». Les Ordinaires catholiques de Terre Sainte montrent du doigt l’armée israélienne dans leur communiqué du 15 mai concernant les faits tragiques qui ensanglantent à nouveau la terre où est né, mort et ressuscité Jésus-Christ. Dans leur message, diffusé par les canaux officiels du Patriarcat latin de Jérusalem et parvenu également à l’Agence Fides, l’Assemblée des Ordinaires catholiques de Terre Sainte demande à ce qu’il soit mis fin « le plus tôt possible » au siège imposé à quelques 2 millions de palestiniens dans la bande de Gaza.Les Ordinaires catholiques de Terre Sainte ajoutent que le transfert de l’Ambassade des Etats-Unis près l’Etat d’Israël de Tel Aviv à Jérusalem, tout comme les autres mesures et décisions unilatérales concernant la Cité Sainte, « ne contribue pas à faire avancer la paix tant attendue entre israéliens et palestiniens ». Ils font également référence à la nécessité, rappelée de manière insistante par le Saint-Siège, de faire de Jérusalem « une ville ouverte à tous les peuples, le cœur religieux des trois religions monothéistes », en évitant toute mesure unilatérale pouvant altérer le profil de la Ville Sainte. « Nous estimons – ajoutent les Ordinaires catholiques de Terre Sainte – qu’il n’existe aucun motif pouvant empêcher à la ville d’être la capitale d’Israël et de la Palestine », ajoutant que cela devrait intervenir au travers de « la négociation et du respect réciproque ».L’Assemblée des Ordinaires catholiques de Terre Sainte rassemble l’ensemble des Evêques des Eglises catholiques – de rite latin, grec melkite, arménien, maronite, chaldéen et syriaque – présents dans cette région ainsi que le Custode de Terre Sainte. Le 15 mai, S.Exc. Mgr Pierbattista Pizzaballa, Administrateur apostolique du Patriarcat latin de Jérusalem, a également invité « tous les prêtres, religieux, religieuses, séminaristes et fidèles de Jérusalem et ceux qui le désirent » à participer à la veillée de prière pour la paix qui sera célébrée dans l’après-midi de samedi prochain, Veille de Pentecôte, en l’église Saint Etienne.A compter du 30 mars dernier, lorsque ont débuté les manifestations palestiniennes le long de la frontière entre Gaza et Israël, au moins 110 manifestants palestiniens ont été tués et 3.000 autres blessés par les forces israéliennes. (GV) (Agence Fides 16/05/2018)

dimanche 13 mai 2018

Visite du cardinal Leonardo Sandri au Liban

Le cardinal Leonardo Sandri, préfet de la Congrégation pour les Eglises orientales, 

est en visite au Liban, du 10 au 13 mai 2018.

La visite a débuté dans la soirée du jeudi 10 mai; après son arrivée à
 Beyrouth, le préfet a pu s’entretenir avec le cardinal Béchara Raï, 
patriarche d’Antioche des maronites, entouré des évêques auxiliaires,
 et des supérieurs généraux des ordres religieux maronites.
Dans la matinée du vendredi 11, le cardinal Sandri a pu rencontrer 
plusieurs ambassadeurs avant de se rendre au carmel melkite de la 
Théotokos (Marie Mère de Dieu), à Harissa, sur les hauteurs de Beyrouth,
 puis de célébrer une messe au sanctuaire de Saint Charbel, avec
 le supérieur général et les moines de l’ordre libanais maronite.

Le prélat se rend ensuite dans le sud du pays; à Tyr tout d’abord, à la
rencontre des Petites Sœurs de Charles de Foucault, puis du clergé et de
l’épiscopat maronite et melkite de la région. A Magdouche, le cardinal
Sandri échangera avec les religieux melkites basiliens salvatoriens, au
couvent
Saint Sauveur.
Le dimanche 13 mai, dernier jour de sa visite, le cardinal concélébrera la
messe avec le patriarche maronite, au sanctuaire marial de Harissa, à
l’occasion de l’installation  d’une statue de Notre-Dame de Lujan, sainte
 patronne de l’Argentine, en signe d’amitié avec le pays d’origine du Pape
 François, où réside
 une importante communauté libanaise. Le retour à Rome du 
cardinal est prévu dans l’après-midi.

https://www.vaticannews.va/fr/vatican/news/2018-05/visite-cardinal-sandri-liban.html

jeudi 10 mai 2018

Une banque de données exceptionnelle sur la chrétienté orientale

Une banque de données exceptionnelle sur la chrétienté orientale



Grâce au Centre de recherches et de publications de l’Orient chrétien (CERPOC) de l’Université Saint-Joseph (USJ) de Beyrouth, plus de 4 000 documents sur le christianisme arabe, dans ses dimensions religieuses, culturelles, politiques et sociologiques ont été mis en ligne depuis plus d’un an.
Un fond d’une richesse exceptionnelle, accessible aux chercheurs, aux étudiants, aux experts mais également aux particuliers du monde entier, spécialistes ou amateurs éclairés disposent désormais d’un fond d’une richesse exceptionnelle. Une formidable banque de données qui repose sur cent quarante ans de savoir de l’université jésuite Saint Joseph, dont la réputation a dépassé depuis longtemps les frontières du Liban.
  • 35 000 livres,
  • 300 textes arabes médiévaux,
  • 1 200 dossiers contemporains sur la vie des églises orientales, et 4 000 copies de manuscrits arabes chrétiens, auxquels s’ajoutent les archives du P. Youakim Moubarac, disciple de l’orientaliste Louis Massignon, et l’appui sans faille de l’Université Saint-Joseph.
Cet outil exceptionnel contribuera à conserver la mémoire du christianisme oriental. Il permettra également de découvrir son évolution et son actualité dans la société d’aujourd’hui, montrant ainsi que sa pensée n’a rien de figée, mais qu’elle continue toujours à imprégner le siècle.
Luc Balbont
En savoir plus : http://cerpoc.blogs.usj.edu.lb
http://www.chretiensdelamediterranee.com/une-banque-de-donnees-exceptionnelle-sur-la-chretiente-orientale/

mercredi 18 avril 2018

« Les chrétiens du Moyen-Orient pourraient disparaître dans une dizaine d’années, même du Liban »

L’évêque syriaque-orthodoxe du Mont-Liban et de Tripoli, George Saliba, estime que « les chrétiens disparaîtront inévitablement du Moyen-Orient, même du Liban ». 

Georges Saliba, évêque syriaque-orthodoxe du Mont-Liban et de Tripoli, n’est pas optimiste concernant l’avenir des chrétiens du Moyen-Orient. « Si la situation reste telle qu’elle est actuellement, les chrétiens du Moyen-Orient disparaîtront dans une dizaine d’années, même du Liban », dit-il dans un entretien à L’Orient-Le Jour. 
Le prélat, pourtant, n’est pas un pessimiste. C’est un homme tenace qui a la force et la foi. Originaire de Syrie, appartenant à une communauté victime de massacres et de déplacements, il est plus conscient que d’autres de la fragilité des chrétiens du Moyen-Orient. « 70 % des chrétiens de Syrie ont quitté leur pays depuis le début de la guerre en 2011. Le pays comptait plus de deux millions de chrétiens, toutes communautés confondues. Ils habitaient principalement Alep, Damas, Wadi el-Nassara et Hassaka (région connue sous le mandat français par al-Jazira, et qui regroupait une kyrielle de minorités). 85 % des chrétiens d’Irak, qui étaient environ un million et demi en 2003 à la chute de Saddam Hussein, ne vivent plus dans leur pays. Leur exode s’est accéléré avec l’arrivée du groupe État islamique en 2014. Ils étaient originaires de Bagdad, de Mossoul, de la plaine de Ninive, de Zakho et de Dohuk », explique-t-il.
Ces chrétiens déplacés du Moyen-Orient se sont établis notamment au Canada, en Australie et en Europe dans des pays comme l’Allemagne, la Suède, les Pays-Bas et la Belgique. « Les chrétiens qui ont quitté la région ne reviendront plus chez jamais dans leur pays natal. Ils se regrouperont auprès de leurs églises, et leurs enfants perdront petit à petit leur appartenance au Moyen-Orient. Il y a 1 400 ans, nous avions perdu l’usage de notre langue araméenne à cause des conquêtes musulmanes. Aujourd’hui, à cause du fondamentalisme musulman, nous finirons par perdre la langue arabe que nous avons maîtrisée à merveille », s’insurge Mgr Saliba, un érudit qui connaît par cœur des milliers de poèmes dans les langues araméenne et arabe. 
« Au Liban, de nombreux chrétiens de la communauté syriaque, qui compte actuellement 80 000 âmes, sont partis avec le début de la guerre civile en 1975. La plupart d’entre eux, des descendants des rescapés des massacres de Seifo en 1916 sous l’Empire ottoman, ne détenaient pas la nationalité libanaise. C’est l’une des raisons qui les a poussés à partir », poursuit-il. 


« L’avenir appartient à l’islam » 
Pour la majorité des chrétiens d’Orient, le Liban, avec son président maronite, son administration mixte, sa liberté de culte et son pluralisme, reste le pays idéal, dont ils rêvent en tant que refuge. 
« Le seul chef d’État libanais qui avait saisi l’importance du Liban pour les chrétiens d’Orient était Camille Chamoun. Il avait œuvré concrètement lors de son mandat (1952-1958) à faire du Liban un pays refuge pour tous les chrétiens d’Orient. Depuis, personne n’a vraiment été sensible au dossier des chrétiens de Turquie, de Palestine, de Syrie, d’Irak et de Jordanie », note-t-il. Camille Chamoun avait aidé de nombreux chrétiens de la région établis au Liban à avoir accès à la nationalité libanaise, sachant que cette nationalité ne s’acquiert pas par le droit du sol mais par le droit du sang. Mgr Saliba déclare en réponse à une question : « Il faut voir les choses en face, il est nécessaire que les dirigeants politiques chrétiens libanais se réveillent, estiment véritablement le danger et qu’ils agissent en conséquence. Mais vu la façon dont les choses se présentent, je ne suis pas du tout optimiste sur ce plan. »


« Les Syriaques (comme les Arméniens, les Assyriens et les Grecs de Constantinople) sont des descendants de rescapés de massacres. Oui, il nous reste de nombreuses églises en Turquie, que ce soit à Tour Abdine, à Diarbakir, à Ourfa ou à Mardine… Oui, elles sont belles et vieilles et témoignent de l’ancienne appartenance chrétienne de la région. Mais à quoi servent-elles si elles sont vides et fermées, s’il n’y a plus de paroissiens ? » martèle l’évêque syriaque-orthodoxe, avant de poursuivre : « Ils disent que la superficie du Liban est de 10 452 km². À quoi servira-t-elle si ce pays se vide de ses chrétiens ? » 
Pour Mgr Saliba, un homme ouvert et tolérant et dont la porte est ouverte à tous, « l’avenir appartient à l’islam ». « Regardez ce qui se passe actuellement en Europe. L’Occident est athée, avec les changements démographiques et le déplacement des populations qui s’opèrent aujourd’hui, il finira par s’islamiser. Cette islamisation ne touchera pas uniquement le Moyen-Orient d’où les chrétiens auront disparu, mais toute l’Europe qui deviendra non seulement athée mais musulmane aussi », souligne-t-il en conclusion.


16/04/2018


https://www.lorientlejour.com/article/1110721/-a-quoi-servent-les-eglises-si-elles-sont-vides-et-fermees-.html

samedi 14 avril 2018

L'électricité et l'article 50 du budget 2018 au cœur des audiences de Raï à Bkerké

OLJ 13-4-2018
Lors de leurs entretiens avec le patriarche maronite, les Kataëb et le CPL campent sur leurs positions.
Le chef du Courant patriotique libre Gebran Bassil et le président des Kataëb Samy Gemayel se sont entretenus à tour de rôle avec le patriarche maronite, Béchara Raï, à Bkerké, réitérant respectivement leurs prises de position sur le dossier de l'électricité et l'article 50 du budget 2018.
"Ce n'est pas en supprimant le mot 'permanent' et en le remplaçant par 'provisoire' que l'on réglera le problème, car c'est la question de la propriété qui est en jeu", a déclaré M. Gemayel, au terme de son entretien avec Mgr Raï. Par cet article, "la présence des Syriens au Liban pour une période indéterminée a été légitimée".
En vertu de cet article, "tout ressortissant arabe ou étranger propriétaire d'une unité résidentielle au Liban peut obtenir un permis de séjour permanent". L’article en question, dont bénéficient également l’épouse et les enfants mineurs de l’acheteur, impose une seule condition : "La valeur du bien acquis ne doit pas être inférieure à 1 milliard cinq cent millions de LL (1 million de dollars) s’il est situé dans Beyrouth, et à 750 millions de LL (500.000 dollars) s’il se trouve dans les autres régions".
Depuis plusieurs jours, le leader des Kataëb critique cet article qui, selon lui, légitime l'implantation de plus d'un million de Syriens ayant fui la guerre dans leur pays. Le week-end dernier, le patriarche maronite avait lui aussi dénoncé cet article, mettant également en garde contre une naturalisation maquillée.

L'électricité
Plus tôt dans la journée, le leader du CPL avait également été reçu par le dignitaire maronite, à la tête d'une délégation de son parti.

Le ministre de l'Environnement Tarek el-Khatib s'est exprimé à l'issue de cet entretien. "Il y a un camp au Liban qui ne veut pas d'électricité. Nous, au CPL, sommes connus pour notre transparence et personne ne peut nous accuser de corruption", a-t-il déclaré.
Lors du Conseil des ministres jeudi, un vif échange verbal avait opposé le ministre des Finances, Ali Hassan Khalil (Amal), à son collègue des Affaires étrangères au sujet de la centrale électrique de Deir Ammar au Liban-Nord. La discussion autour du plan de production élaboré par le ministre CPL de l’Énergie, César Abi Khalil, a été renvoyée à la séance prochaine. Pour rappel, le projet Abi Khalil prévoit la location de deux navires-centrales à la société turque Karadeniz afin de combler le déficit de production de courant électrique. Plusieurs composantes gouvernementales s’opposent ouvertement à ce projet. Il s’agit notamment des Forces libanaises, du Parti socialiste progressiste, des Marada (de Sleiman Frangié) et du tandem Amal-Hezbollah.
Par ailleurs, M. el-Khatib a indiqué que la délégation du CPL avait assuré au patriarche son attachement au partenariat et à la préservation de l'unité nationale.


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Pour mémoire

https://www.lorientlejour.com/article/1110199/lelectricite-et-larticle-50-du-budget-2018-au-coeur-des-audiences-de-rai-a-bkerke.html