Arabes du Christ


" الهجرة المسيحية تحمل رسالة غير مباشرة للعالم بأن الإسلام لا يتقبل الآخر ولا يتعايش مع الآخر...مما ينعكس سلباً على الوجود الإسلامي في العالم، ولذلك فإن من مصلحة المسلمين، من أجل صورة الإسلام في العالم ان .... يحافظوا على الوجود المسيحي في العالم العربي وأن يحموه بجفون عيونهم، ...لأن ذلك هو حق من حقوقهم كمواطنين وكسابقين للمسلمين في هذه المنطقة." د. محمد السماك
L'emigration chretienne porte au monde un message indirecte :l'Islam ne tolere pas autrui et ne coexiste pas avec lui...ce qui se reflete negativement sur l'existence islamique dans le monde.Pour l'interet et l'image de l'Islam dans le monde, les musulmans doivent soigneusement proteger l'existence des chretiens dans le monde musulman.C'est leur droit ..(Dr.Md. Sammak)

dimanche 14 avril 2013

Les journalistes italiens enlevés en Syrie sont rapatriés | Crise dans le monde arabe

Dans un communiqué, le président du Conseil Mario Monti, qui exerce les fonctions de ministre des Affaires étrangères par intérim, avait annoncé la bonne nouvelle en milieu de journée.


Il avait remercié ses services pour leur «engagement» et leur «professionnalisme», qui ont «permis une issue positive de cette affaire, rendue compliquée par l'extrême danger de la situation» dans la zone de Idlib.

Il n'avait pas explicité comment la libération avait été rendue possible.

L'envoyé spécial de la télévision publique RAI Amedeo Ricucci, le reporter-photographe Elio Colavolpe, l'auteur de documentaires Andrea Vignali et la pigiste italienne d'origine syrienne, Susan Dabbous - sont arrivés vers 20 h 30 à l'aéroport romain de Ciampino à bord d'un avion Falcon affrété par le gouvernement.

La Farnesina, le ministère des Affaires étrangères, avait demandé «la discrétion maximale» aux médias.

L'équipe de la RAI avait été enlevée le 4 avril dans une des zones les plus dangereuses du nord-ouest de la Syrie. «Nous avons été aux mains d'un groupe islamiste armé qui ne fait pas partie de l'Armée syrienne libre (ASL). Cela a été un malentendu», a expliqué Amedeo Ricucci par téléphone depuis la Turquie à l'agence italienne ANSA.

Durant leur détention de huit jours, ils ont été déplacés dans diverses prisons par leurs ravisseurs.

Les quatre journalistes travaillaient pour le programme de la RAI, «l'Histoire c'est nous» («la storia siamo noi») et leur reportage devait s'appeler «Silence, on meurt». Ils devaient rester sur place du 1er au 15 avril.

Selon les reconstitutions des médias italiens, ils ont été arrêtés par des miliciens islamistes, dont certains venaient du Maghreb, alors qu'ils filmaient des graffitis sur les murs d'une église de la localité de Yaqubiya, un bourg peuplé originairement surtout de chrétiens et devenu une base du groupe jihadiste Al-Nosra lié à Al-Qaïda.

Les miliciens les auraient pris pour des espions, pensant qu'ils filmaient leur base logistique et parce qu'ils n'avaient pas demandé les autorisations nécessaires à tous les groupes armés présents dans la zone.

Le 5 avril, soit le lendemain de la prise d'otages, Ricucci, Colavolpe et Vignali avaient été séparés de Susan Dabbous, sur laquelle pesaient les soupçons les plus lourds en raison de sa double nationalité syrienne et italienne. Ils devaient être jugés par un «tribunal islamique».

Ils ont affirmé aux médias italiens ne pas avoir été maltraités.

Un Italien avait déjà été enlevé en Syrie, en compagnie de deux Russes, le 12 décembre dernier. Les trois hommes avaient été relâchés le 4 février.

En Syrie, les enlèvements, perpétrés pour des motifs confessionnels, politiques ou purement financiers, sont devenus de plus en plus fréquents.

Le gouvernement syrien avait proposé récemment l'amnistie à ceux qui, dans un délai de 15 jours, libéreraient les personnes enlevées qu'ils détiennent sous peine d'être condamnés aux travaux forcés à perpétuité.

http://www.lapresse.ca/international/dossiers/crise-dans-le-monde-arabe/201304/13/01-4640707-les-journalistes-italiens-enleves-en-syrie-sont-rapatries.php


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Le cardinal Béchara Raï à la conscience internationale : « Cessez la guerre ! » | La-Croix.com


Objet: Le cardinal Béchara Raï à la conscience internationale : « Cessez la guerre ! » | La-Croix.com

De passage à Paris, où il a rencontré mardi 9 avril le président François Hollande, le cardinal Béchara Raï a accordé un entretien exclusif à « la Croix » au terme de cette visite de cinq jours.

Refusant de prendre parti dans le conflit syrien, le patriarche maronite appelle les gouvernements étrangers à s'engager pour une solution diplomatique.

Il exprime son souhait de renforcer les liens entre les différentes Églises, mais aussi avec les musulmans pour contrer le fondamentalisme.

 « La Croix » : Vous affirmez que le « printemps arabe » doit devenir un « printemps de l'homme ». Que voulez-vous dire ? 

 Cardinal Béchara Raï : « Nous vivons avec les musulmans au Moyen-Orient depuis mille quatre cents ans. Ensemble, nous avons su trouver un modus vivendi. Nous avons traversé des joies et des peines, mais nous avons mené ensemble cette société, avec une certaine complémentarité. Les chrétiens ont exercé une grande influence sur la culture et la vie sociale au sein du monde arabe, en véhiculant les valeurs de la modernité. 

Cet équilibre est aujourd'hui menacé : nous observons une ingérence extérieure qui voudrait fomenter à tout prix la guerre, sous prétexte d'établir la démocratie. Les réformes politiques, économiques et sociales sont une nécessité en Syrie et dans tout le monde arabe. Mais elles ne peuvent être imposées de l'extérieur. La situation actuelle en Syrie est désastreuse. Des groupes fondamentalistes tuent et détruisent, soutenus depuis l'Orient et l'Occident par les armes, l'argent, les appuis politiques.

Quel rôle peut jouer l'Occident vis-à-vis des chrétiens orientaux ?

 Card. B. R. : Il faut soutenir moralement et politiquement la présence chrétienne pour endiguer cette montée croissante vers l'intégrisme. Si le « printemps chrétien », le « printemps de l'homme », perd son influence, la menace est grande de voir la majorité modérée des musulmans passer du côté opposé. Ceux-ci constatent que des États soutiennent les fondamentalistes. Or, ils veulent vivre et, pour vivre, ils risquent de se radicaliser à leur tour. Ce risque menace la paix mondiale.

Concernant la Syrie, si vous parlez de paix, vous êtes accusé de soutenir le régime, comme si on ne voulait pas entendre parler de dialogue. Les mots sont flous : certains évoquent une solution politique, mais jamais de négociation. J'adresse un cri à la conscience internationale : cessez la guerre ! Cessez le commerce des armes !

Le président Hollande vous a-t-il semblé plus réceptif à votre analyse que ne l'avait été Nicolas Sarkozy ?

 Card. B. R. : Je tiens à le préciser : ces deux visites ont été magnifiques. Malheureusement, elles ont été troublées. Cette fois encore, même en évitant de multiplier les déclarations, il s'est trouvé quelqu'un pour écrire des choses fausses (1). Je le redis : mes rencontres avec les deux présidents ont été du même niveau, avec la même clarté, la même préoccupation et le même langage. Nicolas Sarkozy m'avait remercié pour ma lecture géopolitique. Quant à François Hollande, après la rencontre officielle, il a tenu à ce que nous prenions un quart d'heure seul à seul. Après huit siècles, l'amitié entre la France et le Liban est toujours vivante.

Quels sont les enjeux du sommet des responsables religieux du Proche-Orient dont vous avez annoncé la préparation ?

 Card. B. R. : En deux ans, nous avons tenu au Liban quatre sommets islamo-chrétiens avec les patriarches, les évêques catholiques, orthodoxes, protestants, et les chefs sunnites, chiites, druzes et alaouites. Notre objectif est d'unifier notre parole, de condamner la guerre. Il s'agit aussi d'apporter un soutien moral aux chrétiens et aux musulmans, de faire entendre une autre langue que celle des intégristes. Pour ces raisons, nous travaillons aussi à l'organisation d'un sommet des chefs de toutes les Eglises d'Orient. Mais la guerre complique ces préparatifs.

Sept mois après le voyage de Benoît XVI au Liban, l'exhortation apostolique a-t-elle porté ses fruits parmi vos communautés ?

 Card. B. R. : Sa visite a donné beaucoup de courage aux chrétiens comme aux musulmans. Quant à l'exhortation apostolique, nous nous sommes retrouvés avec les patriarches et évêques catholiques, orthodoxes et protestants de la région pour réfléchir à son application. À la suite de cette visite, le pape a eu deux initiatives fortes : il a voulu que le patriarche maronite devienne cardinal, et demandé que de jeunes Libanais préparent les méditations de la Via crucis à Rome.

L'insistance du pape François en faveur des plus pauvres vous semble-t-elle un signe positif pour les chrétiens d'Orient ?

 Card. B. R. : Toutes les pauvretés sont dans le cœur du pape François. Je lui ai adressé une longue lettre décrivant la situation au Moyen-Orient, en lui demandant d'intervenir, ce qu'il a déjà fait à deux reprises. Notre devoir, en tant qu'Église locale, est de l'informer. Sensible à la misère humaine, qu'elle soit matérielle, spirituelle, culturelle, politique ou sociale, il est très ouvert à notre situation.

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Syrie: Gregorios III interpelle la communauté internationale | ZENIT - Le monde vu de Rome

N'y a-t-il d'autre voie que celle de la guerre?

Rome, (Zenit.org)

Le patriarche grec-melkite catholique Gregorios III interpelle la communauté internationale sur la situation en Syrie, indique ce communiqué du patriarcat grec-melkite catholique d'Antioche et de tout l'Orient d'Alexandrie et de Jérusalem adressé à Zenit: "N'y a-t-il pour la Syrie d'autre voix, d'autre voie, que celle de la guerre, des armes, de la violence, de la haine, de la vengeance ?"

A la veille de son départ pour Rome où il doit prendre part aux travaux de la Commission Internationale Catholique pour les Migrations (CICM), S.B. Gregorios III a lancé un appel à la communauté internationale se posant encore une fois la question de s'avoir s'il n'y a vraiment « pas d'autre voix, d'autre voie que celle de la guerre, des armes, de la violence, de la haine, de la vengeance ? » pour une « Syrie devenue toute entière un champ de bataille… » où tout est « manipulation, mensonge et hypocrisie… »

Le Vendredi-Saint, Gregorios III lançait au pape François un appel au secours lui demandant d'être le Simon de Cyrène de la Syrie qui« vit un chemin de croix sanglant » où « tous les Syriens…, tous, portent la même croix depuis plus de deux ans. »

« Les dangers, poursuit Gregorios III, guettent tous les citoyens, … du fait de la déstabilisation et du chaos… du fait de l'instrumentalisation des différents groupes religieux, surtout des Chrétiens… le danger d'être pris comme bouclier, le danger des émeutes religieuses artificielles, surtout entre Chrétiens, Musulmans et Druzes ».

Et le patriarche d'ajouter : « Ces dangers menacent tous les citoyens, mais surtout les chrétiens, qui sont le maillon le plus fragile, le plus faible. Devant tous ces dangers, ces souffrances, ces malheurs qui accablent tous les citoyens, on se demande : N'y a-t-il pas d'autre voix, d'autre voie que celle de la guerre, des armes, de la violence, de la haine, de la vengeance ? »

« Nous avons besoin d'une solution » martèle Gregorios III qui rappelle que depuis août 2012, il ne cesse d'affirmer que « La réconciliation était l'unique planche de salut pour la Syrie. »

La Syrie c'est entre 1 million et demi et deux millions de Chrétiens toutes communautés confondues. Et « la situation des Chrétiens est d'ores et déjà un constat douloureux : plus d'un millier de victimes (militaires et civils, prêtres, hommes, femmes et enfants), et des centaines de milliers de réfugiés et de personnes déplacées, en Syrie même, au Liban, en Jordanie, en Egypte, en Irak et en Turquie. D'autres, en nombre assez grand (mais on n'a pas de chiffres exacts), se sont réfugiés en Europe (surtout en Suède), au Canada et aux Etats-Unis...; en tout, environ 250.000 à 400.000 personnes. »

« Les pertes matérielles sont très graves. Là aussi nous n'avons pas encore de statistiques, mais on sait qu'il y a une vingtaine d'églises endommagées ou partiellement détruites, et de même des institutions sociales (écoles, orphelinats, asiles de vieillards). Institutions qui ont toujours été au service de tous les citoyens, chrétiens et musulmans (…) Mais le plus grave, pour tous, c'est le chaos ! »    

Gregorios III reprend l'appel lancé le jour de Pâques par le Pape François pour « la Syrie bien-aimée, pour sa population blessée par le conflit et pour les nombreux réfugiés qui attendent aide et consolation.  Que de sang a été versé ! Et que de souffrances devront encore être infligées avant qu'on réussisse à trouver une solution politique à la crise ? »

« Nous prions pour que le monde écoute la voix du Pape François ! Nous prions pour vous tous, Souverains, Présidents, Chefs d'Etat et de gouvernement des pays du monde entier. Puissiez-vous, chers Amis, écouter la voix du Christ : Heureux les artisans de paix, car ils seront appelés fils de Dieu ! Nous prions pour que vous soyez dignes de cette béatitude, pour que vous soyez des artisans de paix. »

Gregorios III présentera à la session plénière de la Commission Internationale Catholique pour les Migrations (CICM) - The International Catholic Migration Commission (ICMC) – un rapport détaillé de la situation des réfugiés et des personnes déplacées en Syrie et au Moyen-Orient.

Le texte intégral de l'appel aux chefs d'Etat – arabe, français et anglais - se trouve sur le site internet du patriarcat grec-melkite catholique http://www.pgc-lb.org/


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samedi 13 avril 2013

ASIE/TERRE SAINTE - Diminution de moitié de la présence des chrétiens dans les territoires palestiniens depuis l’an 2000 - Agence Fides


ASIE/TERRE SAINTE - Diminution de moitié de la présence des chrétiens dans les territoires palestiniens depuis l'an 2000
Jérusalem (Agence Fides) – Le pourcentage de chrétiens au sein de la population des Territoires palestiniens a été divisé par deux entre 2000 et 2013, passant de 2 à 1% en treize ans. Par ailleurs, Jérusalem, qui, en 1948, comptait 27.000 chrétiens, a vu leur nombre se réduire à quelques 5.000. Tels sont quelques-unes des données recueillies par le Pr. Hanna Issa, chrétien palestinien, Enseignant de Droit international et Secrétaire général du Comité islamo-chrétien pour la sauvegarde de Jérusalem et des Lieux Saints qui, sur la base de ses études, a souvent qualifié la diminution du nombre des chrétiens au Moyen-Orient de « catastrophe sociale ». Une synthèse réalisée par le Pr. Issa et parvenue à l'Agence Fides indique qu'actuellement les chrétiens présents dans les territoires palestiniens occupés par Israël en 1967 sont au nombre de 47.000 alors que 110.000 vivent dans les régions constituant depuis 1948 l'Etat d'Israël.
La diminution drastique en pourcentage de la présence chrétienne dans les territoires palestiniens est due aux phénomènes d'émigration mais surtout à des taux de croissance démographique beaucoup moins élevé parmi les chrétiens que dans le cadre de la majorité musulmane de la population locale. Dans tous les cas – remarque le Père Manuel Musallam, longtemps Curé à Gaza et désormais responsable des rapports avec les communautés chrétiennes du Département des relations extérieures du Fatah – il faut affronter de manière sérieuse les facteurs politiques, économiques et sociaux qui favorisent le départ des chrétiens. Ils émigrent à la recherche de nouvelles perspectives de travail, pour raisons d'études ou pour fonder une famille. « Ils quittent Gaza et d'autres zones parce que les conditions minimales d'une existence digne font défaut. A Jérusalem, nombre sont ceux qui se sont résolus à vendre leurs maisons à cause des offres alléchantes qu'ils ont reçu », leur permettant de garantir le transfert de toute la famille dans un pays occidental quelconque et l'accès à des niveaux de bien-être plus élevés. L'Autorité palestinienne – remarque le Père Musallam – est appelée à mettre en œuvre des mesures et un soutien en vue de la conservation de la présence des chrétiens : sauvegarde du droit à l'étude des étudiants et accès non pénalisé au monde du travail et au logement pour les nouvelles familles ».
« Lundi 15 avril – souligne le Père Rifat Bader, prêtre jordanien et Directeur du Center for Studies and Media, sis à Amman – le Pape François recevra la délégation officielle du Patriarcat latin de Jérusalem, conduite par le Patriarche, S.B. Fouad Twal. Ce sera une occasion pour réaffirmer la communion avec le nouveau Successeur de Saint Pierre et avec l'Eglise universelle. Le Patriarche invitera certainement le Pape à se rendre en Terre Sainte. Nous demandons au Pape des prières pour la Terre Sainte et afin que les chrétiens qui y vivent puissent également demeurer dans les lieux où Jésus a vécu. Nous demandons par ailleurs à la diplomatie du Saint-Siège qu'elle poursuive toujours son action en faveur de la paix et de la justice ». (GV) (Agence Fides 12/04/2013)

Syrie : Bilan d’une rébellion nationale-islamiste,Le Veilleur de Ninive


Posted: 12 Apr 2013 07:16 AM PDT

Dans la nuit sombre et lugubre de la guerre syrienne, de petites lueurs d'espoir pointent à l'horizon. En effet cette rébellion, née à Deraa, une ville du sud, où se situe une université islamique financée par l'Arabie-Saoudite, semble avoir accouché deux ans plus tard, d'une tentative de révolution nationale-islamiste avec laquelle les « démolicraties » Occidentales flirtent allègrement.

De cette comédie-tragique que nous font subir les « pan-islamistes » et leurs alliés régionaux et occidentaux, quel est le bilan ?

Militairement, nous ne sommes pas experts pour apprécier la situation ; nous nous appuyons sur les conclusions de plus connaisseurs que nous, pour dire que l'armée arabe syrienne commence à faire le siège de Damas et Alep, alors que les rebelles se trouvent à l'intérieur des deux villes.

Et pourtant, nous ne serions pas arrivés à ce stade du conflit, si l'une des offres de dialogue du Président Bachar Al-Assad avait été tentée par l'opposition islamiste et ses parrains, avant de s'obstiner dans la politique du refus.

Bien évidemment, nous ne sommes pas naïfs ; avec ou sans Bachar el-Assad, il semble que l'objectif des forces occultes était de détruire la Syrie. Il fallait aussi faire sortir du guet les terroristes en sommeil au Proche-Orient et en Europe pour qu'ils aient des chances d'être tués dans ce  nouveau foyer de guerre.

Deux ans après, l'image se révèle. Nous avons vu un enchaînement de violence accrue et une sauvagerie guerrière, nourrie par un blocage systématique de la part de la rébellion qui posait à chaque offre une condition inacceptable avant toute négociation et cette condition était le départ du Président Assad ; on ne pouvait mieux agir pour faire capoter les chances d'aboutir. L'erreur de l'opposition aura été de personnaliser le problème et de faire une fixation sur l'homme, alors que c'est l'appareil du Baath qui était à faire évoluer et à transformer. Personnaliser une problématique politique est toujours dangereux, car le risque est alors pris de transformer la victime en héro.

La poursuite de la lutte armée, à part le fait qu'elle a abouti à détruire le pays, ce qui semblait être un but en soi, aura entraîné la radicalisation des mouvements. Radicalisation de la lutte nationale-islamiste, côté rebelles, politique de la terre brûlée, côté gouvernement.

Le bilan qui nous dressons plus loin, donnera au lecteur un sentiment de parti pris de notre part ; pour être franc ; c'est un peu le cas car pour nous, le parlement et le dialogue doivent l'emporter sur la lutte armée ; notre option est de défendre les fragiles et les minoritaires. Or ces derniers ont tout à perdre dans la lutte armée.

Pour cette raison et sans vouloir gommer les abus passés du régime, notre analyse tente de montrer que la méthode utilisée par les rebelles ne pouvait avoir pour objectif « la démocratie », mais uniquement la destruction et le regroupement des extrémistes, en Syrie, pour y être détruits.

En partant de la situation des trois derniers jours, que constate-t-on ?

A Alep la recrudescence des bombardements de l'aviation syrienne passe à une autre échelle. Chez les rebelles, les luttes fratricides, sans doute dues à l'ambiguïté persistante sur les objectifs de cette guerre, mènent lentement à l'affaiblissement du mouvement à l'origine de la contestation. Les signes de cet affaiblissement se lisent, à l'inverse de ce qu'affirme une partie de la presse occidentale officielle, dans les retournements auxquels nous assistons, côté rébellion. Au sein de la population, de vrais sympathisants font plus que s'interroger sur le bien fondé de cette « révolution ».

Ceux qui avaient rejoints la rébellion espéraient trouver plus de liberté et moins de corruption, il découvre une insécurité persistance et croissante, des menaces imminentes et des brigands violant leurs filles et s'installant dans leurs propres maisons.

Ils aspiraient à sortir de la pauvreté, et voilà que le peuple est réduit à la misère, regrettant la pauvreté de naguère où les prix du marché étaient élevés alors que maintenant la loi du marché noir les prive de l'essentiel.

Ils rêvaient d'hôpitaux et de soins gratuits pour tous et de qualité, ils ont même perdu le système généreux qu'on leur avait bâti ; les soins n'étaient pas les meilleurs, mais ils étaient gratuits pour tous ceux qui étaient dans le besoin.

Ils se plaignaient de la répression policière, des moukhabarat *, des chabihhas **, sans doute à juste titre, mais que retrouvent-ils ? Des filles et des femmes enlevées et violées, des morts par dizaines de milliers ; des maisons et des usines pillées.

Le peuple avait peut-être été déçu de ne pas manger à sa faim et pourtant les silos à blés étaient pleins, mais voilà que ceux-ci ont été volé et vendu aux turcs par ces mêmes rebelles ; les premiers ayant remis ce même blé sur le marché syrien, à un prix au kilo, dix fois plus élevé. Aujourd'hui la population rurale est bien déçue, puisque même les bêtes meurent de faim ; elle ne bénéficie plus de la nourriture que l'Etat cédait autrefois aux fermiers à des prix dérisoires.

Avant la rébellion, la qualité des biens produits n'était peut-être pas du niveau des produits manufacturés ailleurs, dans d'autres pays, et tous les employés n'étaient pas riches comme le patron de l'usine, mais que constate-t-on, suite à la guerre poursuivie par les rebelles et leurs alliés ? Un millier d'usines détruites ou volées ; presque tous le tissu industriel d'Alep et le principal tissu manufacturier de Syrie est anéanti. Contre l'injustice, dont la population pouvait se plaindre, la rébellion a donné en échange le chômage. Permettez la boutade : Si le Qatar avait investi en Syrie quelques pourcentages de son budget, pour rendre la Syrie  prospère au lieu de financer la guerre, il aurait embelli le visage de ce beau pays.

Les rebelles en massacrant sauvagement les membres de l'armée arabe syrienne et des fonctionnaires prétendaient sans doute offrir la sécurité à leur place. Ils auraient du "balayer devant leur porte poussiéreuse", avant de prétendre. Non seulement, il s'agit de bandes anarchiques, chacune menant sa politique, mais encore immorales, vivant de viols, de rapines, de barbarie gratuite, sans la moindre notion de justice et de surcroît dont les objectifs sont extrêmement opaques.

La prétentions à la sécurité des rebelles, ce sont des dizaines de milliers d'habitations détruites et des réfugiés par centaines de milliers échappés dans les pays voisins, mais dont la situation n'est guère plus enviable que ceux restés dans le pays.

La méthode policière des rebelles ce sont les voitures piégées, comme celle qui a explosé face à l'université d'Alep ou à Damas au centre-ville ou encore près de l'Université. Ce type d'attentat est le meilleur catalyseur pour un retournement de la population, car même le partisan le plus inflexible pourrait, lui ou les siens, se trouver dans le souffle de l'explosion. Au fond, au temps du régime régnant, il n'y avait pas de voitures piégées ; la sécurité n'était-elle pas plus sûre ?

La « réussite de la rébellion » est d'avoir permis une perte générale de contrôle du pays ; les méfaits ont même dépassé les frontières puisque l'on estime à près de 400 jeunes filles celles qui furent violées, à ce jour, par des soldats turcs. En Jordanie et en Egypte, les jeunes syriennes sont vendues dans de « faux mariage » dit Zawaj Soutra, à de riches vieillards pour une modique somme de 100 ou 150 dollars.

Les villageois syriens sont peut-être devenus misérables, mais ils ne sont pas dénués de bon sens ; ils ont compris que si la Syrie avait besoin d'un changement au niveau de la gestion publique, celui-ci ne pouvait passer par l'annihilation. Ils demandent à présent aux rebelles d'abandonner les villages.

En conséquence, le regard des musulmans sur les chrétiens commencerait à changer. N'allons pas trop vite.... Disons seulement que la population, en général, établit un parallèle entre l'attitude des rebelles sunnites qui cherchent à éliminer tout ce qui n'est pas de leur religion et les chrétiens avec leurs organismes de bienfaisance et leurs hôpitaux qui aident sans discrimination... La population musulmane ressentirait-elle aussi le remord d'avoir manqué à la protection des minorités, gens du livre, que demande le Coran ?

Des habitants du village de Deir Hafer, lequel vit actuellement des combats féroces entre rebelles et armée arabe syrienne, ont reconnu, devant nous, avoir été trompés par la rébellion et leurs alliés. Ils affirment ne plus vouloir leur présence et particulièrement celle Forsat al-Nosra qui, en dépit de toutes les destructions et souffrances évoquées plus haut, a interdit aux femmes de travailler, aux hommes de fumer, aux enfants, et surtout aux filles, d'aller à l'école ; ils ont même demandé aux familles d'accepter de marier, sans dot, gratuitement disons, leurs fillettes de 14 ans au chef de Forsat al-Nosra. En revanche, ce mouvement accepte qu'on tue, qu'on égorge, qu'on coupe les têtes....et même les têtes des Imams qui ne pensent pas comme eux. 

Les misères que nous avons rapportées ne sont certes pas l'œuvre unique des rebelles. Les bombardements aériens, décidés par le régime, ont tout autant contribué aux destructions et aux dizaines de milliers de victimes innocentes.

Chaque partie a ses responsabilités ; pour cela, si l'objectif de la rébellion n'est pas la destruction de la Syrie et l'élimination de tous les terroristes sortis du guet européen et moyen-oriental, qu'elle déclare une trêve et se mette à la table des négociations sans condition pour énoncer ses aspirations et se faire entendre objectivement. En revanche, si elle poursuit le combat, nous aurons le signe, presque la preuve, que l'objectif de cette rébellion n'a jamais été la « démocratie ». Les démocrates « parlementent au parlement » et non dans les batailles de rues.

Espérons qu'à présent, l'Occident, qui est soutien et pilier, de cette opposition nationale-islamiste, prendra conscience de son rôle immoral, car sa politique étrangère inacceptable se traduit par un soutien à des bandes dangereusement nationalistes, expansionnistes, immatures, manipulées, vengeresses et barbares ; elle mène à des effets qui sont hors de toutes normes morales. En politique, comme dans la vie individuelle, l'abus de dispositions non soumises à la morale, conduit à l'autodestruction. « Qui sème le vent, récolte la tempête ».

En encourageant le mouvement national-islamiste, l'Occident a exagérément exacerbé les rapports confessionnels entre les populations locales. Les accents de la rébellion à Alep sont ceux de la purification religieuse; Est-il trop tard pour l'Occident, de se dessaisir de cette politique et de la modifier ? Certes, si les politiques ont tardé, il n'est jamais trop tard : Une conférence régionale regroupant les pays du Maschrek sous l'égide de l'ONU redonnerait des responsabilités à tous les gouvernements en place et aux minorités inquiètes. Par le dialogue, on préserve et renforce la sécurité des peuples, la justice, la condition économique et sociale, la paix entre les Etats et surtout le rêve car en Orient où le cœur aiguille la raison, le rêve fait partie du programme gouvernemental. Donner du rêve, un rêve de paix et de prospérité à la population syrienne, irakienne, libanaise, égyptienne et israélienne, voilà qui a plus de chances d'aboutir à la démocratie que les intrigues des chancelleries ou la politique machiavélique du diviser pour régner.

Le Veilleur de Ninive.

* services secrets
** milice civile