Arabes du Christ


" الهجرة المسيحية تحمل رسالة غير مباشرة للعالم بأن الإسلام لا يتقبل الآخر ولا يتعايش مع الآخر...مما ينعكس سلباً على الوجود الإسلامي في العالم، ولذلك فإن من مصلحة المسلمين، من أجل صورة الإسلام في العالم ان .... يحافظوا على الوجود المسيحي في العالم العربي وأن يحموه بجفون عيونهم، ...لأن ذلك هو حق من حقوقهم كمواطنين وكسابقين للمسلمين في هذه المنطقة." د. محمد السماك
L'emigration chretienne porte au monde un message indirecte :l'Islam ne tolere pas autrui et ne coexiste pas avec lui...ce qui se reflete negativement sur l'existence islamique dans le monde.Pour l'interet et l'image de l'Islam dans le monde, les musulmans doivent soigneusement proteger l'existence des chretiens dans le monde musulman.C'est leur droit ..(Dr.Md. Sammak)

mardi 23 avril 2013

Enlevement de deux eveques en Syrie



Expéditeur: Le Veilleur de Ninive <noreply@blogger.com>
Date: 23 avril 2013 

    
                                                         Mar  Grégorios Ibrahim                                                Mgr. Boulos Yazigi
Nous apprenons à l'instant, que les deux Evêques orthodoxes d'Alep   
  • Monseigneur Boulos Yazigi, Métropolite grec orthodoxe d'Alep et frère du Patriarche grec orthodoxe d'Antioche, Jean X. 
  • Monseigneur Grégorios Hanna Ibrahim, Métropolite syrien-orthodoxe d'Alep et d'Iskandaroun. 
ont été enlevés par des éléments de Forsat al-Nosra sur le chemin d'Alep. Mgr. Ibrahim s'était rendu en voiture dans une zone près de la frontière turque tenue par les rebelles pour ramener Mgr. Yazigi qui revenait de Turquie, où il était allé négocier la libération des deux prêtres pris en otage au début du mois de février 2013.  

Selon les informations qui nous sont parvenues, tous deux se trouveraient dans la région de Kfar Da'el. Les terroristes ont été identifiés comme étant des combattants "Chichans" *

Les preneurs d'otages ont tué le chauffeur et l'accompagnateur. Que Dieu ait leur âme et leur réserve le place des élus. 

Quant aux preneurs d'otages et assassins d'innocents, qu'ils cessent de penser que leur Dieu est un criminel ordonnant de tuer des ....infidèles....Dieu ne peut être comme ils le décrivent et le pensent.

Quant au monde chrétien, il ne peut plus assister placidement à l'assassinat des fragiles, les plus petits de ses frères. 

Tout chrétien a le devoir de se mettre sur un chemin de purification intérieure, de rompre avec les systèmes bourgeois en place, avec les instruments de propagande, pour se libérer de tout attachement, afin de pouvoir marcher vers la défense de la foi enseignée par le Christ, et la protection des plus menacés de ses frères en Christ.  Tout le reste n'est que balivernes, mirages et illusions humaines. 

Le Veilleur de Ninive.

Proche-Orient: Patriarcat grec-melkite catholique... le Patriarche rencontre le Pape François - Le blog de Père Patrice Sabater

Proche-Orient: Patriarcat Grec-Melkite Catholique... Le Patriarche Rencontre Le Pape François

Patriarcat grec-melkite catholique

d'Antioche et de tout l'Orient

d'Alexandrie et de Jérusalem

Premier entretien du Pape François et du Patriarche Gregorios III 

Gregorios III : « Apporter la paix et ancrer les Chrétiens sur leurs terres,

témoins de Foi et d'Espérance »

 « Nous sommes venus vous apporter l'hommage affectueux de notre Eglise grecque-mekite catholique et de ce Proche-Orient sanglant dont les peuples vivent un Chemin de Croix continu. Pour tous nous demandons votre prière constante »

C'est par ces mots qu'a débuté, le 18 avril dernier, le long entretien en tête-à-tête entre S.B. Gregorios III, Patriarche d'Antioche et de tout l'Orient, d'Alexandrie et de Jérusalem et le Pape François qui recevait, pour la première fois depuis son élection le Patriarche.

Gregorios III était accompagné des Archimandrites T.R.P. Mtanios Haddad et T.R.P. Sleiman Abou Zeid. Après les présentations d'usage, le Saint-Père et le patriarche se sont isolés pour un entretien d'une demi-heure au cours duquel de très nombreux sujets ont été abordés et de nombreuses questions soulevées.

Sa Béatitude a « remercié le Pape François pour ses appels réitérés à la paix au Proche-Orient et tout particulièrement en Syrie » comme il a souhaité que le Saint-Père « prenne l'initiative pour trouver le chemin qui mène à la paix sur des bases solides. Car cette situation de crise risque de fragiliser encore plus la stabilité régionale et la paix dans le monde comme la présence chrétienne en Orient, singulièrement en Terre Sainte. » 

Pour faire face à la crise en Syrie, Gregorios III, a demandé au Saint-Père de « réunir autour de lui les Pasteurs de l'Eglise de Syrie pour trouver ensemble les moyens de d'apporter la paix et d'ancrer les Chrétiens sur leurs terres pour qu'ils soient pour tous des témoins de Foi et d'Espérance. »

Le Patriarche a aussi exprimé l'espoir de voir le Pape François réunir autour de lui – et de manière régulière – les Patriarches des Eglises catholiques d'Orient « pour renforcer et soutenir toutes les initiatives pour la paix, encourager l'œcuménisme et le dialogue islamo-chrétien… »

Gregorios III a invité le Saint-Père à se rendre au Proche-Orient qui « a besoin de la présence du Pape et de sa bénédiction » rappelant combien « le Pape François connaît bien cette région et ses problèmes à travers sa profonde connaissance de sa diaspora en Argentine et tout particulièrement dans son ancien diocèse de Buenos-Aires. »

Le Patriarche a annoncé la prochaine visite du Saint-Synode de l'Eglise grecque-melkite catholique au Saint-Père dont cet entretien n'était que le prélude.

http://www.chretiensdorient.com/article-proche-orient-patriarcat-grec-melkite-catholique-le-patriarche-rencontre-le-pape-fran-ois-117297218.html

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lundi 22 avril 2013

Entretien du pape François et du patriarche Gregorios III

Prochaine visite du Saint-Synode de lEglise grecque-melkite catholique

ROME, 20 avril 2013 (Zenit.org) -

Patriarcat grec-melkite catholique

d'Antioche et de tout l'Orient

d'Alexandrie et de Jérusalem

Premier entretien du Pape François et du Patriarche Gregorios III

Gregorios III : « Apporter la paix et ancrer les Chrétiens sur leurs terres, témoins de Foi et d'Espérance »

« Nous sommes venus vous apporter l'hommage affectueux de notre Eglise grecque-mekite catholique et de ce Proche-Orient sanglant dont les peuples vivent un chemin de croix continu. Pour tous nous demandons votre prière constante »

C'est par ces mots qu'a débuté, le 18 avril dernier, le long entretien en tête-à-tête entre S.B. Gregorios III, patriarche d'Antioche et de tout l'Orient, d'Alexandrie et de Jérusalem et le pape François qui recevait, pour la première fois depuis son élection le patriarche.

Gregorios III était accompagné des Archimandrites T.R.P. Mtanios Haddad et T.R.P. Sleiman Abou Zeid. Après les présentations d'usage, le Saint-Père et le patriarche se sont isolés pour un entretien d'une demi-heure au cours duquel de très nombreux sujets ont été abordés et de nombreuses questions soulevées.

Sa Béatitude a « remercié le pape François pour ses appels réitérés à la paix au Proche-Orient et tout particulièrement en Syrie » comme il a souhaité que le Saint-Père « prenne l'initiative pour trouver le chemin qui mène à la paix sur des bases solides. Car cette situation de crise risque de fragiliser encore plus la stabilité régionale et la paix dans le monde comme la présence chrétienne en Orient, singulièrement en Terre-Sainte. »

Pour faire face à la crise en Syrie, Gregorios III, a demandé au Saint-Père de « réunir autour de lui les pasteurs de l'Eglise de Syrie pour trouver ensemble les moyens de d'apporter la paix et d'ancrer les Chrétiens sur leurs terres pour qu'ils soient pour tous des témoins de Foi et d'Espérance. »

Le Patriarche a aussi exprimé l'espoir de voir le Pape François réunir autour de lui – et de manière régulière – les patriarches des Eglises catholiques d'Orient « pour renforcer et soutenir toutes les initiatives pour la paix, encourager l'œcuménisme et le dialogue islamo-chrétien… »

Gregorios III a invité le Saint-Père à se rendre au Proche-Orient qui « a besoin de la présence du Pape et de sa bénédiction » rappelant combien « le Pape François connaît bien cette région et ses problèmes à travers sa profonde connaissance de sa diaspora en Argentine et tout particulièrement dans son ancien diocèse de Buenos-Aires. »

Le patriarche a annoncé la prochaine visite du Saint-Synode de l'Eglise grecque-melkite catholique au Saint-Père dont cet entretien n'était que le prélude


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الرئيس السوري الأسد يشيد بمساهمة البطريرك الماروني وعون وفرنجية والارمن في تعزيز البعد المشرقي المسيحي - Le president syrien fait l'eloge des chretiens du Liban

--- وأشاد الرئيس السوري بكل من العماد ميشال عون والنائب سليمان فرنجية والبطريرك الماروني بشارة الراعي، لافتاً الانتباه الى أن «هؤلاء القادة لديهم روح وطنية ورؤية واسعة وفكر عميق». 

وتوقف الأسد عند العلاقة مع عون، قائلاً: نسجل له أنه خاصمنا بشرف وصالحنا بشرف، وما يعطي المزيد من المصداقية لمواقف العماد عون حيال الأزمة السورية أنه لم يكن في الماضي من أصدقائنا، بل على العكس كنا على خصومة شرسة معه، وبالتالي فإن مقاربته لما يجري عندنا تكتسب من هذه الزاوية أهمية خاصة، أما النائب سليمان فرنجية فشهادتي فيه مجروحة، وهو صديقي وأخي. 

وأشاد
 وتكريس ارتباطهم بنسيج هذه المنطقة، كما أثنى على مواقف البطريرك الراعي «الذي يضيء الدرب». ولم يفت الأسد الثناء على دور الأرمن في لبنان وسوريا، قائلاً: إذا كان الإسلام يربطنا بالأكراد، وإذا كانت الهوية العربية تربطنا بالمسيحيين، فإن الأرمن نجحوا في أن يصنعوا روابط وطيدة بالمجتمع الذي يتواجدون فيه، وأن يتحولوا الى جزء عضوي منه. 

وفي معرض حديثه عن الوفاء، أشار الى أن الأرمن لم يغادروا لبنان عندما كان يمر في محنة، وهم لا يغادرون سوريا برغم أزمتها، مشيراً الى أنه يلتقي مع الوزير فرنجية في قوله إن الخيانة أصبحت وجهة نظر. 
http://www.lebanondebate.com/details.aspx?id=128537&utm_source=Daily+Newsletter&utm_campaign=6075f7a270-_4_22_2013&utm_medium=email


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L’Église maronite au défi de la mondialisation | Politique Liban | L'Orient-Le Jour

Ils se sont réunis trois jours durant à San Miguel de Tucuman, une magnifique province de ce pays du bout du monde dont vient le pape François, pour... se connaître, prendre la mesure des nouveaux venus, faire le point, mettre en commun leurs rêves et leurs projets, faire la lumière sur les obstacles qui entravent leurs efforts – dont beaucoup viennent de leurs propres limites –, apprendre à travailler ensemble, ce qu'on pense qu'ils savent déjà... mais pas toujours.
Le nouveau pape François en sait quelque chose, lui qui est fils de cette Argentine où se tient la conférence épiscopale maronite (et si c'est un hasard, c'en est un heureux). Les éditions Magnificat viennent de publier du pape les grandes lignes d'une retraite ignacienne qu'il a prêchée... à des évêques (« Amour, Service et Humilité »). Il y parle des craintes, peurs et appréhensions qui paralysent les évêques, et tout travailleur pastoral. Partant de l'épisode évangélique où les apôtres dans la barque, ballottée par les vagues et près de couler, voient le Christ s'approcher d'eux marchant sur la mer, il note que Jésus répond à leur reproche – « Tu ne te soucie pas de ce qu'on coule? » – par un autre reproche : « Pourquoi avez-vous peur ? Comment n'avez-vous pas la foi ? »
La peur est mauvaise conseillère. Elle travaille contre la foi. Le pape en donne quelques exemples : la peur d'être taxé d'autoritarisme, la peur de ne pas être à la hauteur, de ne pas réussir, la peur de confronter une situation difficile avec « décision et fermeté » avant qu'elle ne se transforme en un « épouvantable scandale », la peur de faire preuve de compassion, la peur d'être téméraire, le risque d'être pusillanime...
Oui, Bergoglio, comme continuent de l'appeler ses intimes, sait mieux que quiconque comment l'esprit du monde s'infiltre dans l'esprit d'un homme de Dieu et le laisse sans fruits. Comment au vin enivrant de la foi chrétienne se mélange l'eau des calculs humains, au point de le rendre insipide, imbuvable...
Car on a tendance à oublier que ces évêques, ces supérieurs généraux, sont des êtres humains. Ils ont beau tendre à la sainteté, ils ont beau y aspirer de toutes leurs forces, sous leurs dehors parfois de rudesse, certains se sont résignés à ne la saluer que de loin.
Leurs inquiétudes sont d'autant plus grandes que le Liban est lui-même ballotté ; et qu'à mesure que les mois et les années passent, on se rend compte qu'il n'est plus possible de vivre comme avant. Les épreuves politiques actuelles, les armes illégales, la mentalité théocratique qui s'est infiltrée dans la société libanaise, la culture de l'impunité et celle de la dépendance servile, la guerre en Syrie, le poids des réfugiés, en sont autant de preuves.
Pourtant, on aurait tort de croire que le seul risque que court l'Église maronite vient du facteur politique, de l'impossibilité de retrouver le portefeuille des Affaires étrangères, ou de nommer tel ou tel fonctionnaire, ou encore du risque de dispersion et de la baisse de son importance numérique. Certes, toutes ces menaces sont réelles, et certains s'emploient à les relever. Le travail accompli par la Fondation maronite dans le monde, ou celui qui s'accomplit, est sur ce plan exemplaire.

Dissolution
Mais il y a une menace aussi pernicieuse et mortelle que celles qui ont été énumérées plus haut, pour les maronites, c'est celle de la dissolution spirituelle et culturelle, et elle frappe indistinctement tous les chrétiens, et non les seuls maronites, et non les seuls émigrés. Et ce qui est fait pour relever ce défi est nettement insuffisant.
Ce défi est celui de la nouvelle évangélisation dont a parlé Jean-Paul II, et dont François prend la relève avec vigueur. Sur ce plan, le clergé maronite n'est pas très gâté. Certes, il sait servir, prêcher, conseiller, moraliser, plaider, discourir, lever des fonds, bousculer, argumenter... Mais évangéliser ? Il a (presque) tout à apprendre sur ce plan et la question de la formation des prêtres – et peut-être de leur « recrutement » – se pose de toute urgence.
Les premiers auxquels il faudrait s'adresser sont les jeunes. À Buenos Aires, j'ai entendu un prêtre maronite languir après une mission pour laquelle il était venu là et qui n'avait pas avancé en trois ans. Aucun programme adéquat, quelques fidèles, les mêmes, à la messe du matin ou du soir, dans un quartier vide. À Tucuman, j'ai vu un prêtre maronite âgé qui avait « sacrifié » sur place toute sa vie, fidèle au poste, pour rien. Je ne sais si ces voix sont parvenues à la conférence épiscopale. Le patriarche devait y veiller. Il a d'ailleurs souligné l'urgence de s'adresser d'abord aux maronites d'Amérique latine. Car il est trop facile pour la conférence de s'embourber dans les méandres des rapports conflictuels qui s'installent entre le siège patriarcal et les ordres religieux qui le servent ou le desservent, et d'oublier le reste. On se félicite qu'à Suresnes (France), le long « conflit » inutile ait été réglé et que l'ordre libanais maronite qui veille sur cette paroisse ait enfin reçu l'autorisation d'y célébrer baptêmes et mariages, sans plus avoir à envoyer les fidèles rue d'Ulm. Mais le fond du problème n'est pas là. Il n'est pas dans le règlement de questions administratives, ou de détails de procédure, voire dans des questions d'argent, alors que l'essentiel, le Christ ressuscité, attend.
Un nouveau monde émerge, hostile à l'Évangile, et pas seulement aux maronites, ou à l'Église universelle. La mondialisation du modèle culturel séculariste, hédoniste, est un phénomène effrayant. Certes, et grâce à Dieu, il y a des sociétés plus protégées que d'autres contre ce phénomène. Ou disons plus attardées que d'autres à s'attabler à ce banquet d'un monde sans Dieu. Mais n'est-il pas déjà là, entre nos mains et dans nos foyers, et parfois sur nos lèvres, ce cadeau empoisonné ?

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samedi 20 avril 2013

L’émigration maronite, entre aventure et nécessité | Politique Liban | L'Orient-Le Jour


20/4/2013-L'émigration maronite, entre aventure et nécessité | Politique Liban | L'Orient-Le Jour

Certes, les visites pastorales du patriarche ont, d'abord, pour but de coordonner le travail entre les évêchés et les ordres religieux, dans les pays d'expansion maronite – coordination qui n'est jamais facile –, mais ces visites offrent en outre aux autorités de l'Église maronite de renforcer l'amitié et la coordination avec les Églises locales, qui travaillent dans le même « territoire » pastopral, comme avec les autorités officielles des pays où les maronites sont installés.
« Ces contacts ne sont jamais superflus, même s'ils sont protocolaires, souligne l'un des prêtres qui voyagent avec le patriarche. Ils permettent aux autorités locales de nous connaître et, éventuellement, les conduisent à nous accorder des facilités administratives ou des aides diverses dans notre travail pastoral. »
C'est une visite de cet ordre que le patriarche Raï, entouré d'une délégation d'évêques et de supérieurs généraux, a effectuée hier au gouverneur de la province de Tucuman, José Jorge Alperovich. La visite de courtoisie s'est tenue en présence notamment du ministre de la Santé, Juan Mansour, un maronite pur et dur, chirurgien de profession, et sur le visage duquel on ne lit jamais d'indécision. Le patriarche a été élevé par décret au rang de visiteur de marque de la ville de Tucuman. La visite, marquée par un échange de cadeaux, s'est terminée par une rapide visite guidée du palais du gouverneur, situé sur la place centrale de Tucuman, avec un arrêt particulier aux fresques peintes sur tissu qui ornent le salon à miroirs du premier étage. La veille, le patriarche avait rendu une autre visite de courtoisie, cette fois au président de la municipalité de Tucuman, Domingo Amaya.
 (Pour mémoire : Raï et Kirchner discutent en Argentine du problème des réfugiés syriens)
Pour en revenir aux travaux de la conférence épiscopale, ils ont porté au cours de ces deux jours sur les trois premiers points de l'ordre du jour, à savoir la création de nouvelles paroisses dans les pays d'émigration, les vocations sacerdotales et les rapports entre les évêques et les ordres religieux.
Le septième point relatif à l'organisation au Liban d'un congrès maronite mondial ou de plusieurs congrès régionaux a également été abordé. Un chercheur laïc représentant de la Fondation maronite dans le monde au sein du congrès, Youssef Douayhi, participe de près à cet ambitieux projet sur lequel il faudra revenir.

Phénomène irréversible
La tendance dominante en ce qui concerne la création de paroisses dans les pays d'émigration est que le phénomène migratoire doit être considéré le plus souvent comme irréversible, et que, plutôt que de songer à amener le troupeau vers l'enclos libanais, il est préférable de songer à créer des paroisses pour encadrer les maronites là où l'aventure, la nécessité, ou les deux, les ont poussés.
Le patriarche, pour sa part, a relevé la particulière indigence en prêtres et en paroisses de l'Amérique du Sud, par rapport aux évêchés d'Amérique du Nord, d'Europe et d'Australie, avec une préférence marquée des séminaristes et missionnaires formés au Liban et interrogés sur leurs choix, pour les pays anglophones. Pour le patriarche, il faut venir en aide d'urgence aux maronites de ces pays, dispersés ou assimilés dans les paroisses latines.
Les uns après les autres, les évêques des deux Amériques et celui de France et d'Europe ont souhaité la création de nouvelles paroisses dans leurs diocèses. Ainsi, Georges Abi Younès (Mexique) a parlé de Vera Cruz et Pachoka, en particulier, Grégory Mansour (New York), de North Carolina et West Palm Beach. Pour sa part, Robert Chahine (Saint Louis-Midwest) a parlé de la possibilité de construire une dizaine de nouvelles églises, et peut-être autant de paroisses, s'il y a un ombre adéquat de prêtres pour les prendre en charge.
Mgr Nasser Gemayel (France), lui, a annoncé qu'en plus des paroisses existantes de Paris, Lyon et Marseille, une nouvelle paroisse maronite sera instituée à Suresnes, et prise en charge – règlement d'un vieux différend – par l'ordre maronite libanais. Par ailleurs, il a annoncé que les choses bougent pour l'instauration d'une paroisse à Bordeaux, tandis que des paroisses maronites à Strasbourg et Lille sont envisagées.
 (Pour mémoire : Des propos prêtés à Raï créent la polémique)
Prêtres mariés
Un sujet entraînant l'autre, c'est à Mgr Grégory Mansour qu'est revenue la tâche de remettre sur le tapis l'éternelle question de la tradition des prêtres mariés, en vigueur dans l'Église maronite et dans l'Orient en général. L'évêque de New York a affirmé que trois prêtres mariés de son diocèse ne demanderaient pas mieux qu'à prendre du service, si l'autorisation canonique leur est accordée. Une possibilité que le vicaire patriarcal maronite, Mgr Paul Sayah, a dit ne pas vraiment voir venir.
Pour pallier le manque, certains, comme le supérieur des antonins, Daoud Reaïdy, ont proposé que les évêques du Liban soient associés à la réunion de Tucuman, jugeant que le contraste entre la pléthore de prêtres au Liban et leur rareté dans les pays d'émigration est inacceptable.
Mais le principal réservoir de missionnaires, ce sont les ordres religieux, est-il apparu, en dépit des conflits de prérogatives qui éclatent parfois entre l'évêque et les supérieurs d'ordres, comme cela s'est passé en France ou au Canada.
Ainsi, le P. Nehmetallah Hachem, de l'ordre maronite libanais, qui représente son supérieur à la conférence de Tucuman, a affirmé que non moins de 50 moines de son ordre sont engagés dans la mission, aussi bien dans les pays riches que dans les pays émergents d'Afrique et d'Amérique du Sud. Symptomatique de ce qui se produit sur le terrain, le P. Hachem a remercié Mgr Nasser Gemayel pour la prochaine reconnaissance de la paroisse de Suresnes.

La formation
Non sans courage de sa part, et apparemment en contradiction avec cet avis, l'abbé Boutros Torbey a soulevé le problème du manque d'esprit missionnaire au sein du clergé libanais, estimant qu'il faut s'aider des textes canoniques pour inciter les religieux libanais à s'engager dans les missions, à condition que cet engagement soit vécu dans l'esprit religieux monastique même, et s'exprime donc à partir d'un couvent.
C'est à la formation des prêtres, un sujet aussi capital que sensible, que la conférence s'est ensuite attaquée. Où faut-il former les prêtres ? Quelle formation leur accorder ? Comment les souder dans un même esprit, au cas où ils doivent être suivis dans des instituts différents, proches de leur évêque ? Voilà le genre de questions qui se pose quand on parle formation sacerdotale. Le patriarche Raï a même évoqué la nécessité d'ouvrir des séminaires dans les pays d'Amérique latine qu'il a commencé de visiter. À n'en pas douter, l'état de la communauté maronite en Argentine, tel qu'il l'a vu jusqu'à présent, lui fend le cœur.
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À Tucuman, un avenir qui se cherche...
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La faculté de droit de l’USJ fête ses cent ans : un établissement qui a pesé sur le destin du Liban | Politique Liban | L'Orient-Le Jour

19/4/2013-La faculté de droit de l'USJ fête ses cent ans : un établissement qui a pesé sur le destin du Liban

Par Sélim Jahel
Ancien ministre Professeur émérite à l'Université Panthéon-Assas

L'État du Grand Liban qui naissait le 20 septembre 1920 trouvait l'École française de droit de Beyrouth au pied de son berceau, déposée par « la princesse des contes », comme disait Charles de Gaulle. Sa création tient d'ailleurs beaucoup de l'enchantement, car comment imaginer plus folle chimère que cette association en 1913 entre un gouvernement français en phase aiguë de laïcisme, les pères jésuites jouant l'Indifférent avec l'art qu'on leur connaît, l'Association lyonnaise œuvrant avec une subtilité toute orientale pour les concilier, les Turcs enfin – ils étaient encore là – observant le manège et supputant le profit qu'ils pourraient en tirer. 

Mais c'est la pure passion qui faisait agir Paul Huvelin, cheville ouvrière de l'opération; hanté, certes, en bon romaniste, par l'ombre immense de Papinien et animé surtout par la volonté d'affirmer, comme il le dira dans sa leçon inaugurale, « la force d'expansion du droit français supérieur à tout autre droit ». Paul Huvelin était professeur de droit romain à la faculté de droit de Lyon. En France, il est connu des spécialistes par ses travaux, son Histoire du droit commercial où il montre notamment comment les marchands arabes ont initié l'Europe du Moyen Âge aux subtilités du droit commercial.
Au Liban, Paul Huvelin est un monument. L'École de droit qu'il a réussi à mettre sur pied était devenue par la suite faculté de droit, de sciences économiques et politiques. Tenue par les jésuites avec la rigueur qu'on leur connaît, elle allait au fil des ans assurer à l'État libanais l'essentiel de ses cadres administratifs et judiciaires et de son personnel politique. Elle va surtout propager dans le pays la culture de l'État de droit. Il est rare qu'une institution de cette nature ait tant pesé sur le destin d'une nation.
L'École de droit de Beyrouth enseigne d'emblée le droit français. Habilitée à délivrer les diplômes français de la licence en droit, plus tard du doctorat, elle continuera à le faire jusqu'en 1979. Aujourd'hui, la faculté Huvelin enseigne le droit libanais essentiellement en langue française et, accessoirement, je dirai par la force des choses, le droit français ; le droit libanais étant dans une très large mesure la reproduction en arabe des lois, de la jurisprudence et de la doctrine françaises, son enseignement en langue française en assure incontestablement une meilleure intelligence.

La tradition des
vieux maîtres
Les travaux juridiques produits par la faculté portent pour la plupart sur le droit des pays arabes dans une approche de droit comparé, particulièrement avec le droit français, dans la tradition des vieux maîtres qui en furent les piliers. Je veux citer, me limitant à ceux qui ont disparu : autour du père Mazas qui fut chancelier puis du père Jean Ducruet qui fut doyen puis recteur de l'université, Choucri Cardahi, Béchara Tabbah, Émile Tyan, Charles Fabia, Jean Chevallier, Nicolas Assouad, Jean Baz, Antoine Fattal, André Gervais, Philippe Biays, Sobhi Mahmassani, Sami Chammas, Louis Boyer, Jean-Marc Mousseron, Pierre Safa, Pierre Catala, Méliné Topakian.
Ces travaux sont pour la plupart consignés dans les Annales qui ont désormais pour titre : Proche-Orient, études juridiques. Mais certaines publications ont eu un retentissement international comme, notamment, Droit et morale de Choucri Cardahi, Histoire de l'organisation judiciaire en pays d'islam et Principes de droit public musulman d'Émile Tyan, le Statut légal des non-musulmans en pays d'islam d'Antoine Fattal, Théorie générale du droit des obligations et des contrats dans la chari'a et les différentes écoles du fiqh comparé aux législations modernes de Sobhi Mahmassani. Cette large ouverture sur le droit des pays arabes va se concrétiser par la création d'un centre spécialisé, le Cedroma, Centre d'études des droits du monde arabe, qui va accroître par ses recherches, ses colloques, ses publications, le rôle éminent que joue la faculté en ce domaine.
Pour les autorités libanaises, la faculté de droit, des sciences économiques et politiques de l'Université Saint-Joseph est tenue pour une institution essentielle au pays. Ainsi, lorsque fut créée la licence libanaise en droit, c'est à elle qu'a été confié le soin de l'enseigner, et lorsque fut instituée en 1959 l'Université libanaise, il fut demandé à l'Université Saint-Joseph d'y intégrer sa faculté de droit. C'est ainsi que par un curieux arrangement entre les pères jésuites et l'État libanais, dont on peut difficilement pénétrer toute la subtilité, la faculté de droit de l'Université Saint-Joseph, qui continue à assurer son propre enseignement, est devenue, en même temps, la deuxième section de la faculté de droit de l'Université libanaise. Aujourd'hui, une faculté de droit établie à Dubaï, appelée Saint Joseph University, lui est rattachée.

L'État de droit
Cependant, plus que l'enseignement du droit, l'apport majeur, capital, fondamental de l'Université Saint-
Joseph a été celui d'avoir réussi à répandre dans le pays la culture de l'État de droit. La notion, comme on la définit (Bruno Oppetit, Philosophie du droit, Dalloz, n°70 et s.), « traduit l'idée que l'État se soumet de lui-même au respect de la règle, laquelle est à son tour élaborée ou modifiée dans le respect d'autres normes de valeur supérieure ». En somme, l'État de droit, c'est la prééminence du droit sur tout autre considération, fût-ce même ce qu'on appelle la raison d'État. Cela commence par la séparation des pouvoirs pour éviter toute tentative d'autocratie et la consécration de l'idée d'égalité de tous devant la loi, l'égalité « folle idée chrétienne », disait Nietzsche. Vient surtout la nécessité d'assurer l'application de la loi et le fonctionnement de la justice sur tout le territoire de la République dans un respect total de l'indépendance des juges.
Par fidélité à sa mission, l'Université Saint-Joseph s'est assigné pour tâche de sensibiliser les esprits à ces valeurs. L'État de droit, privilège des grandes démocraties occidentales, s'est enraciné dans l'esprit du peuple libanais. Les dirigeants les plus marquants du pays en ont toujours été pénétrés, je pense aux présidents de la République qui se sont succédé jusqu'au début des années 80, particulièrement ceux qui ont été formés dans cette faculté : Camille Chamoun, Charles Hélou, Élias Sarkis, Bachir Gemayel, à des Premiers ministres comme Sami el-Solh, Abdallah Yafi, Chafic Wazzan, à des députés et hommes politiques comme Hamid Frangié, Raymond Eddé, Mohsen Slim qui ont toujours défendu avec acharnement les valeurs démocratiques.
C'est par la prééminence donnée au droit, et par là même à la justice, que le Liban s'est démarqué et se démarque encore de son environnement régional. C'est cela qui a fait sa spécificité et a favorisé son avancée au plan économique, suscitant l'admiration et l'envie des populations alentour, mais faisant craindre la contagion de la liberté aux théocrates qui les gouvernent. La justice a longtemps été une institution exemplaire, regardée comme le paradigme de toutes les vertus civiques. Le contrôle juridictionnel du pouvoir exécutif a toujours été assuré en toute liberté par le Conseil d'État et les tribunaux administratifs. L'appareil judiciaire fonctionnait de manière remarquable suscitant respect et admiration dans les États voisins qui, souvent, envoyaient leurs juges stagiaires se former au Liban. Il était servi par des magistrats prestigieux tant par leur savoir que par leur probité, leur courage, leur hauteur de vue. La plupart avaient été formés à l'Université Saint-Joseph, ils ont laissé derrière eux des traditions vivantes qui attendent d'être recueillies par leurs successeurs.

 

***


Il est vrai qu'aujourd'hui, après le choc de la guerre, la perte par la République de larges portions de son territoire, l'indigence des responsables politiques, la corruption à tous les niveaux, il n'y a plus place à l'État de droit. Mais l'idée garde au Liban de profondes racines. L'Université Saint-Joseph continue d'en entretenir les esprits par son enseignement, ses travaux, ses colloques et ses conférences auxquels participe un public toujours plus nombreux. L'espérance d'un retour à l'État de droit ne doit jamais abandonner la pensée des juristes.





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vendredi 19 avril 2013

L’Eglise maronite dénonce la campagne du Futur contre le Patriarche Raï

19/4/2013-L'Eglise maronite dénonce la campagne du Futur contre le Patriarche Raï

Un éminent prélat a exprimé la stupéfaction des évêques maronites au sujet du timing de la campagne lancée par le Courant du futur contre le patriarche Béchara Raï.

En effet, la déclaration du député Farid Makari, selon laquelle le chef de l'Eglise maronite est devenu un ambassadeur itinérant défendant le régime syrien, est intervenue mercredi lors d'une interview sur la chaine d'alMoustaqbal, au moment même où Saad Hariri rendait visite au patriarche à son hôtel en France. Lors de cette rencontre, l'ancien Premier ministre n'a pas tari d'éloge à l'encontre du primat qu'il a couvert des mots les plus flatteurs.

Les milieux du patriarcat maronite sont convaincus que les propos de Makari ne sont pas le fruit d'une initiative personnelle mais d'une répartition des rôles au sein du Courant du futur, sinon, le parti de Hariri aurait publié un communiqué pour se désolidariser des positions de Makari.

Et les milieux de Bkerké de poursuivre: «Qui parmi les députés du Courant du futur était-il contre la Syrie pour se permettre de donner des leçons au Patriarche? Si Mgr Raï met en garde contre les répercussions du printemps arabe sur les chrétiens de la région, c'est parce qu'il porte en lui les soucis et les préoccupations des chrétiens d'Antioche et de tout l'Orient. Aussi, est-il inadéquat de dire qu'il a été élu pour représenter seulement les chrétiens du Liban. En revanche, certains collègues de Makari, qui ont été élus en tant que représentants de Zahlé, Akkar et d'autres cazas, se trouvent en permanence à la frontière libano-syrienne, voire au-delà, et sont impliqués jusqu'au cou dans les événements en Syrie, alors que leur devoir est tout autre.»

L'évêque souligne que «dans la forme, l'attaque du Courant du futur contre le patriarche est justifiée par ses propos sur le printemps arabe, qui a éclaté à l'origine contre des régimes dictatoriaux, mais qui pourrait ouvrir la voie à l'extrémisme musulman.

«Mais dans le fond, ajoute le prélat, Mgr Raï est ciblé pour des raisons électorales. Tout ce qui se passe et pourrait se produire est directement lié à la loi électorale et à la dernière réunion des pôles maronites à Bkerké, au cours de laquelle la loi de 1960 a été enterrée. Cette réunion a montré à l'opinion publique chrétienne que le patriarche a chamboulé les règles du jeu et a sapé les intérêts de ceux qui appuient la loi de 1960.»

source: mediaramalb


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À Tucuman en Argentine, l’Église maronite cherche son avenir | À La Une | L'Orient-Le Jour


-19-4-2013-À Tucuman en Argentine, l'Église maronite cherche son avenir | À La Une | L'Orient-Le Jour

La conférence épiscopale annuelle de l'Église maronite dans les deux Amériques (Canada, États-Unis, Mexique, Brésil et Argentine) s'est ouverte hier dans un hôtel de Tucuman (Argentine), en présence du nouvel évêque de France et d'Europe pour les maronites, Nasser Gemayel, et des représentants des ordres religieux maronites, l'ordre libanais maronite, les mariamites, les antonins et les missionnaires libanais, qui sont en fait une congrégation relevant de Bkerké plutôt qu'un ordre, alors que les trois autres relèvent de l'autorité du Vatican. L'un des objectifs de ces rencontres est de permettre aux évêques et supérieurs généraux d'ordres maronites de se revoir, puisqu'en temps normal, chacun est aux affaires de son diocèse ou de son ordre. Et c'est une joie réelle de voir l'exubérance, les embrassades et les tapes dans le dos marquant ces retrouvailles.

Nous sommes dans le nord-est de l'Argentine, une région au climat subtropical, avec des hivers froids et des étés pluvieux. Il fait chaud. Un ciel d'azur immaculé pèse sur le paysage plat, avec une chaîne de montagnes à l'horizon qui promet, et où nous visiterons samedi une abbaye bénédictine.
 (Pour mémoire : Raï et Kirchner discutent en Argentine du problème des réfugiés syriens)
 Qui a dit que la viande argentine est la meilleure du monde ? Vraiment, tout est relatif. À Buenos Aires d'où nous venons, comme à Tucuman, le côté gastronomique de l'hospitalité orientale n'a pas perdu ses droits, que ce soit dans les hôtels où la délégation patriarcale est reçue, ou aux repas et dîners donnés en son honneur. Car tout le monde veut recevoir le patriarche. Et l'on se surprend à devoir fuir les repas, les sandwiches au pain de mie, les bonbons et les petits-fours, plutôt qu'à les rechercher.
Hier, dans l'avion qui nous transportait de Buenos Aires à Tucuman, dans le bus, à table, dans les cafétérias des hôtels, beaucoup commentaient les récentes nominations promulguées par Bkerké la veille : celles d'Antoine Torbey (56 ans) de l'ordre maronite libanais, comme évêque en titre du diocèse Saint-Maron à Sydney (Australie), où il succède à Aad Abi Karam, atteint par la limite d'âge, et celle de Habib Chamiyé (57 ans), un religieux mariamite, nommé administrateur apostolique du diocèse Saint-Charbel, en Argentine, où il succède à Mgr Charbel Merhi, atteint lui aussi par la limite d'âge. Les deux religieux recevront l'onction épiscopale le 25 mai, à Bkerké, avant d'entrer en fonctions. Les nominations sont l'un des moments forts dans la vie de l'Église, puisqu'elles déterminent les rapports que tissent entre eux les ordres religieux et le siège patriarcal, et le « poids » de chaque ordre religieux par rapport aux autres. Pour respecter l'équilibre, certains des ouvriers de la vigne sont parfois sacrifiés. Il en est ainsi : les uns sèment, d'autres moissonnent, et les consolations doivent venir de plus haut.

Énormes défis
À l'ordre du jour de la session annuelle, qui se prolongera jusqu'à samedi, figurent sept points. Le premier porte sur « les défis de la présence maronite hors des diocèses existants », et donc de la « création de nouvelles missions et de la construction de nouvelles églises ». Ce défi est énorme, et c'est pourquoi la question figure en tête de l'ordre du jour. Comme ne cesse de le répéter le patriarche Raï, l'Église maronite de la diaspora a dépassé de loin, en nombre, celle du Liban.
 (Pour mémoire : Des propos prêtés à Raï créent la polémique)
 Pour faire face à ce défi, l'Église maronite doit adopter une stratégie en deux temps : il s'agit en effet et de trouver les ressources pastorales nécessaires pour suivre les maronites dans leur pays d'émigration et, dans un second temps, de s'efforcer de les convaincre de maintenir avec le Liban un lien légal, celui de la nationalité d'origine.
Le second point à l'ordre du jour est étroitement lié au premier : il porte sur « les vocations sacerdotales et religieuses ». Au cours d'un point de presse avec des journalistes de la presse écrite et de la télévision de Tucuman, le patriarche avait insisté, le matin même, sur ce besoin pastoral, précisant que pour le moment, les principales vocations sacerdotales et religieuses viennent du Liban, dont le réservoir humain n'est pas inépuisable, et l'on ne voit pas encore poindre des vocations de cet ordre dans les communautés maronites de l'émigration, exception faite des États-Unis, dont les deux évêques Gregory Mansour et Robert Chahine sont natifs des USA. Notons au passage l'absence totale de congrégations féminines maronites dans les pays d'Amérique latine, alors que les besoins y sont criants.
De tous les pays d'émigration, l'Argentine est l'un des plus « difficiles », que l'ancienne présence libanaise s'y est « diluée » et qu'en l'absence de nouvelles vagues d'émigration, le parler libanais s'y est presque complètement perdu.
Les autres points à l'ordre du jour de la session sont : les rapports entre le siège patriarcal et les ordres religieux maronites, une questions délicate qui demande doigté et coordination, en particulier au sein de l'émigration ; les JMJ de Rio cet été, où une participation massive de la jeunesse maronite émigrée est souhaitée ; les rapports avec la Fondation maronite dans le monde, qui a pris en charge le volet civil des liens entre les émigrés chrétiens en général, et maronites en particulier, et l'État libanais (nous en reparlerons) ; l'organisation de pèlerinages au Liban et enfin l'organisation d'un congrès maronite au Liban, un projet aux contours encore trop vagues pour en parler qui concernerait les grands noms de la diaspora maronite et qui, pour cette raison même, ne fait pas l'unanimité.

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Deux nouveaux eveques maronites,pour l'Australie et L'Argentine ,Antoine Torbey et Joseph Chamiye


البطريركية المارونية: اعلان - تعيين مطران ماروني جديد لاوستراليا ومدبر رسولي للارجنتين
المطرانان: انطوان يوسف طربيه وحبيب جوزيف شاميه
بكركي, 18 ابريل 2013 (زينيت) - صدر عن المكتب الاعلامي في الكرسي البطريركي- بكركي، الاعلان التالي:
       بناء على مقررات سينودس اساقفة الكنيسة البطريركية المارونية في دورة حزيران 2012،
       عيّن قداسة البابا فرنسيس، الاب انطوان طربيه، من الرهبانية اللبنانية المارونية، مطرانًا لابرشية مار مارون - سيدني، اوستراليا خلفًا للمطران عاد ابي كرم الذي قدّم استقالته من ادارتها لبلوغ السنّ القانونية.
       وعيّن قداسته الاب حبيب شاميّه، من الرهبانية المارونية المريمية، مدبّرًا رسوليّاً لابرشية مار شربل في الارجنتين، خلفًا للمطران شربل مرعي، الذي قدّم استقالته من ادارتها لبلوغه العمر القانوني.
       وستتم رسامتهما الاسقفية في الكرسي البطريركي - بكركي، السبت 25 ايار2013 الساعة الخامسة مساء.
       وهذه نبذة وجيزة عن المطرانين الجديدين:
المطران انطوان يوسف طربيه
ولد في تنورين / لبنان الشمالي سنة 1967 في عائلة مؤلفة من سبعة اولاد . تلقى علومه الابتدائية في مدرسة تنورين والتكميلية في مدرسة سيّدة طاميش. في العام 1983 دخل الابتداء في دير مار قبريانوس ويوستينا / كفيفان، التابع للرهبانية اللبنانية المارونية وأبرز نذوره الرهبانية المؤقتة سنة 1985.  تابع دروسه الفلسفية واللّاهوتية في جامعة الروح القدس - الكسليك ونال الاجازة في اللاهوت سنة 1993 وسيم كاهنًا في العام نفسه.
في العام 1994 أرسلته الرهبانية اللبنانية المارونية إلى روما حيث تخصص في اللاهوت الادبي في معهد الالفونسيانوم ونال شهادة الماجستير سنة 1996، ثم شهادة الماجستير في علم أخلاقيات الأحياء سنة 1998 من معهد يوحنّا بولس الثاني لعلوم الزواج والعائلة.
في العام 1999، أنتقل الى فرنسا ونال دبلوما في الدراسات المعمّقة في حقوق الإنسان من الجامعة الكاثوليكية / ليون. وفي العام نفسه، نال شهادة الدكتوراه في اللاهوت الأدبي - أخلاقيات علم الاحياء  من ألاكاديمية الالفونسيانا - جامعة مار يوحنا أللاتران / روما.
وفي نهاية العام 1999 عاد الى لبنان واهتم بالتربية والتعليم وشغل منصب استاذ محاضر في أخلاقيات الأعمال وأخلاقيات علم الأحياء في جامعة الروح القدس / الكسليك، ومنصب أستاذ محاضر في اللاهوت الأدبي في الجامعة الانطونية/ بعبدا.
 في  العام 2002، عيّن مديرا لمدرسة مار شربل في سدني/ اوستراليا.
في العام 2006 عاد إلى لبنان ليشغل منصب مدير مكتب شؤون الطلبة في جامعة الروح القدس/ الكسليك لمدة سنة عاد بعدها الى اوستراليا رئيسا لدير ومدرسة مار شربل، وكاهنا للرعية في سيدني، وهو لا يزال الى اليوم يقوم بهذه المهمة. شمل عمله الرسولي والرعوي في سدني مسؤوليات أخرى اهمّها: منسّق المجلس الرعوي لأبرشية أوستراليا المارونية، مرشدا لشبيبة رعية مار شربل، مؤسس ومحاضر في مراكز التنشئة المسيحية للراشدين، مسؤولا عن التنشئة المستمرة للكهنة الجدد في ابرشيّة اوستراليا المارونيّة، ومرشدا روحيا لعدة لجان وجمعيّات خيريّة.
يتقن اللغات العربية، السريانيّة، الفرنسية، الانكليزية والايطالية مع المام باللغة الاسبانيّة.
المطران حبيب جوزيف شاميّه
ولد في بيروت الرميل في 10 تشرين الاول 1966، في عائلة مؤلفة من اربعة اخوة. تلقى علومه الابتدائية في مدرسةراهبات العائلة المقدسة - عبرين ومدرسة الحكمة -الجديدة،والتكميلية في مدرسة سيدة الرحمة المتحف، والثانوية في مدرسة سيدة الرحمة المتحف ومدرسة سيدة اللويزة زوق مصبح. دخل الرهبانية المارونية المريميةفي 11 آب 1985 في دير مار سركيس وباخوس عشقوت وابرز النذور المؤقتة سنة 1987 والمؤبدة سنة 1991. سيم كاهنًا سنة 1992. حاز على شهادة في الفلسفة واللاهوت من جامعة مار يوحنا اللاتران الحبرية - روما (1992) وعلى ماجيستر في اللاهوت العقائدي من جامعة الغريغوريانا - روما، وعلى الدكتوراه في اللاهوت العقائدي من جامعة الغريغوريانا روما (2005-2008).
شغل في الرهبانية عدة مناصب ابرزها:
معاون مدير الطالبية، امين سر عام الرهبانية، وكيل دير مار انطونيوس -روما، معلم الاخوة الناذرين في دير مار انطونيوس الكبير- روما ورئيس رسالة الرهبانية في الاورغواي ثم معلم الابتداء في الرهبانية منذ سنة 2011 وحتى تاريخه.
يتقن اللغات: العربية والفرنسية والايطالية والاسبانية والانكليزيّة.

La Ligue maronite annonce son soutien aux prises de position de Raï à Paris | Politique Liban | L'Orient-Le Jour

18/4/2013-OLJ-La Ligue maronite annonce son soutien aux prises de position de Raï à Paris
La Ligue maronite a annoncé hier dans un communiqué son soutien « aux prises de position du patriarche maronite Béchara Raï dans la capitale française, à l'issue des deux réunions qu'il a tenues avec le président François Hollande et le ministre des Affaires étrangères Laurent Fabius ».
Le texte ajoute : « Les positions du patriarche s'inscrivent dans la ligne politique historique du patriarcat maronite, soucieuse de préserver la démocratie, les libertés publiques, la coexistence entre les Libanais et le dialogue islamo-chrétien, ainsi que l'importance de la présence chrétienne en Orient. »

La Ligue maronite a déclaré « ne pas accepter que des attaques soient dirigées contre les prises de position du patriarche sans qu'elles ne fassent l'objet d'une réponse claire et franche de toutes les forces politiques libanaises intègres ». Le texte fait ainsi référence à de récentes attaques dirigées contre les déclarations du patriarche Raï par le mufti du Mont-Liban, cheikh Mohammad Ali Jouzou
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Agence Nationale de l'Information - Sleiman de l'USJ: la Ligue Arabe et les Nations unies doivent protéger le Liban des répercussions de la crise syrienne

Sleiman de l'USJ: la Ligue Arabe et les Nations unies doivent protéger le Liban des répercussions de la crise syrienne
Jeudi 18 Avril 2013 à 20:01
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ANI - Le président de la République, Michel Sleiman, a estimé jeudi que la Ligue Arabe et les Nations unies devaient protéger le Liban des répercussions de la crise syrienne, soulignant que "le Liban libre et souverain est, avec son armée, la seule garantie pour les Libanais".

M. Sleiman, qui s'est exprimé lors de la cérémonie du centenaire de la Faculté de Droit de l'Université Saint-Joseph (USJ), a également appelé les dirigeants libanais à respecter les termes de la Déclaration de Baabda.
Tout en signalant que l'implantation des Palestiniens constituait un danger, autant pour ce peuple que pour le Liban, il a assuré qu'il mettait tout en oeuvre afin de préserver le Liban et la stabilité de son régime parlementaire.
Il a alors souhaité que le Parlement élabore une loi électorale dans laquelle la femme serait représentée de façon juste et qui donnerait le droit de vote et de candidature à tout Libanais ayant atteint l'âge de 21 ans.
"La loi électorale devrait aussi respecter le principe de la coexistence et de la parité entre les religions", a-t-il insisté.
En outre, M. Sleiman a mis la lumière sur l'importance de l'adoption de la décentralisation administrative, du renforcement de la Constitution et de la mise en oeuvre de réformes qui préserveraient la pluralité.
"Nous déploierons aussi tous les efforts nécessaires pour que le mariage civil contracté au Liban soit reconnu", a-t-il lancé.
S'adressant enfin aux étudiants, le président leur a assuré que l'avenir du Liban était entre leurs mains.
"Attachez-vous à votre terre, ne faiblissez pas devant la tentation de l'émigration, ne craignez pas le dialogue (...) et ne permettez à personne de changer l'image du Liban", a-t-il conclu.
===D.H.


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« Beyrouth nourricière des lois », à l’honneur à l’USJ | Politique Liban | L'Orient-Le Jour


Ambrine BENYAHIA | 19/04/2013-OLJ

« Beyrouth nourricière des lois », à l'honneur à l'USJ

« Notre faculté a été et restera toujours un pôle d'excellence. » Ces mots prononcés par le doyen de la faculté de droit et des sciences politiques de l'Université Saint-Joseph, le professeur Fayez el-Hajj Chahine, ont donné le ton, hier soir, lors de la cérémonie, à l'Université Saint-Joseph, de la remise du prix « Berytus Nutrix Legum » 2013.
Sous le patronage et en présence du président de la République, Michel Sleiman, et en présence du Premier ministre désigné, Tammam Salam, le doyen a répondu à quatre questions : Pourquoi célébrer ce centenaire ? Pourquoi créer un prix appelé « Berytus Nutrix Legum » ? En quoi consiste ce prix ? Et à qui va-t-il être décerné au cours de cette cérémonie ?


Le centenaire, qui est un événement en soi, constitue également « une occasion d'exprimer sa reconnaissance et sa gratitude à tous ceux qui ont participé, année après année, à l'édification de ce grand monument qu'est la faculté de droit et de sciences politiques de l'USJ », a déclaré le professeur Hajj Chahine, avant d'ajouter : « Le centenaire est une page d'histoire qui incite à prendre un engagement : celui de maintenir la faculté au niveau où ses prédécesseurs l'ont élevée. »
Un niveau auquel le professeur François Terré, président de l'Académie des sciences morales et politiques de Paris, et le professeur émérite Jean-Louis Sourioux ont grandement participé. Enseignant à l'université Paris II Panthéon-Assas, Jean-Louis Sourioux s'est vu remettre deux prix : celui de la promotion Henri Battifol et de la promotion Jean Carbonnier. « Je suis originaire de Tyr et je suis fier d'avoir enseigné à Beyrouth. Mes étudiants me font vivre, ils sont spontanés, fidèles, et je les aime ! » confie celui qui a été professeur à la faculté de la rue Huvelin dès 1956, puis durant la guerre, entre 1970 et 1975, et depuis 2000.
Après avoir répondu à toutes ces questions, Fayez el-Hajj Chahine a souligné que « le projet de ce prix est ambitieux ». « Mais l'ambition est légitime : elle fait partie de la personnalité de base du Libanais », a-t-il relevé. Rappelant également que l'histoire enseigne que le pays du Cèdre a six mille ans d'âge de civilisation, il a déclaré en conclusion : « Le présent nous rassure. L'expérience montre que les Libanais sont dotés d'une vitalité exceptionnelle. Ils ont su résister à tous les dangers. Le peuple libanais "plie mais ne rompt pas". »

« Académie de Beyrouth, la mère des lois »
Tout comme le recteur de l'USJ, le père Salim Daccache, le doyen a tenu à remercier le président de la République pour l'honneur de son patronage et de sa présence, ainsi que M. Tammam Salam. Mais aussi toutes les grandes personnalités présentes sur place, libanaises, arabes, françaises et étrangères, ambassadeurs, magistrats, bâtonniers, enseignants et avocats, ainsi que tous les étudiants et étudiantes ayant assisté à la cérémonie. Un remerciement qui fait écho au premier discours du père Daccache, après son élection au poste de recteur de l'USJ, lorsqu'il avait déclaré : « L'étudiant est la raison d'être de notre université. » Ce que confirme Jean-Pierre, 20 ans, étudiant à l'USJ en deuxième année de droit : « C'est très important pour nous car ce sont les plus grands juristes. Même certains de nos profs veulent être pris en photo avec eux ! »
Si le doyen de la faculté de droit et des sciences politiques a achevé son allocution par le traditionnel « Vive le Liban », le recteur a remercié également M. Fayez el-Hajj Chahine, « ce juriste qui s'est battu pour l'élévation du Liban, et de la ville de Beyrouth en particulier, grâce à la faculté de droit, quand il a suggéré avec enthousiasme au conseil de notre université de créer l'Académie de Beyrouth, la mère des lois (...) pour renforcer le travail de recherche sur le Liban et le Moyen-Orient arabe. Et pour honorer les pionniers parmi les juristes à l'échelle mondiale, afin que le prix académique de Beyrouth Mère des lois soit une référence universelle ayant sa valeur et son écho retentissant ».

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jeudi 18 avril 2013

Le Patriarche Gregoire III rencontre la presse a Rome

Gregorios III, patriarche d'Antioche et de tout l'Orient, d'Alexandrie et de Jérusalem, rencontrera la presse à Rome ce mercredi 17 avril à 17 h, en la basilique Santa Maria in Cosmedin. Sa Béatitude y présentera son dernier appel aux chefs d'Etat inlassablement interpellés par Gregorios III : « N'y a-t-il pas pour la Syrie d'autre voix, d'autre voie, que celle de la guerre, des armes, de la violence, de la haine, de la vengeance ? »et son appel au pape François : « Saint-Père soyez notre Simon de Cyrène ! (…) La Syrie vit un chemin de croix sanglant (où)tous les Syriens…, tous, portent la même croix depuis plus de deux ans. »

Le patriarche reviendra sur les « Les dangers (qui) guettent tous les citoyens, … du fait de la déstabilisation et du chaos… du fait de l'instrumentalisation des différents groupes religieux, surtout des Chrétiens… le danger d'être pris comme bouclier, le danger des émeutes religieuses artificielles, surtout entre Chrétiens, Musulmans et Druzes (…) Ces dangers menacent tous les citoyens, mais surtout les chrétiens, qui sont le maillon le plus fragile, le plus faible… »

Gregorios III est à Rome pour participer à la session plénière de la Commission Internationale Catholique pour les Migrations (CICM) - The International Catholic Migration Commission (ICMC) – au cours de laquelle il présentera un rapport détaillé de la situation des réfugiés et des personnes déplacées en Syrie et au Moyen-Orient.


Le texte intégral de l’appel aux chefs d’Etat en francais: Prot. N° 165/2013D Damas, le 8 avril 2013. Appel de Sa Béatitude Gregorios III Patriarche d'Antioche et de tout l'Orient, d'Alexandrie et de Jérusalem Le Vendredi Saint 29 mars 2013, j'ai lancé un appel à Sa Sainteté le Pape de RomeFrançois, dont ci-joint le texte. Aujourd'hui, je lance un appel au monde entier, surtout aux Chefs d'Etat des pays arabes, de l'Europe occidentale et orientale, de l'Amérique du Nord et du Sud, ainsi qu'aux organisations internationales et aux titulaires de Prix Nobel. C'est le même cri que je lance en tant que citoyen arabe syrien, en tant que chrétien et en tant que Patriarche catholique résidant à Damas. La Syrie vit un chemin de croix sanglant, douloureux et prolongé, qui s'étend sur tous les chemins du pays. Tous les Syriens – chrétiens et musulmans, gouvernement, opposition, groupes armés de tout vent, ... – tous portent la même croix depuis plus de deux ans. La souffrance a dépassé toute limite. La crise fauche des milliers et des milliers de soldats, d'opposants, de civils, hommes, femmes et enfants, cheikhs et prêtres, chrétiens et musulmans. La Syrie entière est devenue un champ de bataille. Elle est devenue aussi un lieu de marchandage, d'échange de marchandises seulement pour l'argent et les intérêts de certains. Tout ce qui est démocratie, droits de l'homme, liberté, laïcité et citoyenneté est perdu de vue et personne ne s'en préoccupe. Partout, c'est manipulation, mensonge et hypocrisie. C'est une guerre sans visage, avec des combattants sans visage. Aucun lieu n'est sûr en Syrie. On croit qu'il y a sécurité d'un côté et insécurité de l'autre, mais à tout moment on peut être victime d'une explosion, d'un obus, d'une balle, sans compter les enlèvements et prises d'otages pour obtenir des rançons, les assassinats... Le chaos menace tout le monde, partout et tout le temps. Les dangers guettent tous les citoyens, surtout les civils, du fait de la déstabilisation et du chaos des quartiers résidentiels dans beaucoup de localités (Homs et alentours, Alep, faubourgs de Damas, ma ville natale de Daraya,...); du fait de l'instrumentalisation, surtout des chrétiens, mais aussi de différents groupes religieux. Il y a aussi le danger d'être pris comme bouclier: personnes, maisons, églises, mosquées... Et le danger des émeutes religieuses artificielles, surtout entre chrétiens, musulmans et druzes. Ces dangers menacent tous les citoyens, mais surtout les chrétiens, qui sont la maille la plus fragile, la plus faible. Devant tous ces dangers, ces souffrances, ces malheurs qui accablent tous les citoyens, on se demande: N'y a-t-il pas d'autre voix, d'autre voie que celle de la guerre, des armes, de la violence, de la haine, de la vengeance? Nous avons grand besoin d'une solution. Il y a des mois que nous avons lancé, en août 2012, notre appel: "La réconciliation est la seule planche de salut pour la Syrie". Nous ne cesserons pas d'appeler à l'amour, au dialogue, à la concorde et à la paix. Nous sommes certains que, malgré tous nos malheurs, tous les Syriens – gouvernement, partis politiques, musulmans sunnites et chiites, alaouites, chrétiens et druzes – nous sommes capables de dialoguer, de reconstruire une atmosphère propice à la réconciliation, pour aller de l'avant ensemble. Moi, en tant que Patriarche, et nous tous en tant que chrétiens, nous sommes appelés à jouer ce rôle. C'est pour cela que Nous nous adressons à vous. Peut-être est-il utile de vous présenter en particulier la situation de nos chrétiens. Damas est le siège de notre Patriarcat grec-melkite catholique, et aussi le siège des Patriarcats grec orthodoxe et syrien orthodoxe d'Antioche. La Syrie compte entre un million et demi et deux millions de chrétiens de toutes les Eglises. En dehors de l'Egypte, c'est le pays où il y a le plus grand nombre de chrétiens, même plus qu'au Liban. L'avenir des chrétiens au Proche-Orient est très lié à celui des chrétiens de la Syrie. De nombreux chrétiens du Liban se sont réfugiés en Syrie de 1975 à 1992 et en 2006. De même, les chrétiens de l'Irak se sont pour la plupart réfugiés en Syrie, où se trouvent encore beaucoup d'entre eux. L'avenir des chrétiens en Syrie est très menacé, non pas par les musulmans, mais par la crise actuelle, à cause du chaos qu'elle engendre et de l'infiltration de groupes islamistes et fondamentalistes fanatiques, incontrôlables; ce sont eux qui peuvent être la cause d'attaques contre les chrétiens. La menace du pire est peut-être plus grave pour les musulmans que pour les chrétiens, à cause des conflits sanglants multiséculaires entre les factions et les sectes de l'Islam. La situation des chrétiens est d'ores et déjà un constat douloureux: plus d'un millier de victimes (militaires et civils, prêtres, hommes, femmes et enfants), et des centaines de milliers de réfugiés et de persones déplacées, en Syrie même, au Liban, en Jordanie, en Egypte, en Irak et en Turquie. D'autres, en nombre assez grand (mais on n'a pas de chiffres exacts), se sont réfugiés en Europe (surtout en Suède), au Canada et aux Etats-Unis...; en tout, environ 250.000 à 400.000 personnes. Les pertes matérielles sont très graves. Nous n'avons pas encore de statistiques, mais on sait qu'il y a une vingtaine d'églises endommagées ou partiellement détruites, et de même des institutions sociales (écoles, orphelinats, asiles de vieillards), qui ont toujours été au service de tous les citoyens, chrétiens et musulmans. Cela sans compter les pertes des lieux de travail (usines, boutiques, immeubles) et des habitations de nos fidèles, qui ont dû quitter leurs villes, leurs villages, leurs quartiers à la hâte, sans pouvoir emporter rien ou presque. En général, ces maisons et ces biens ont été pillés, détruits ou endommagés. Tout cela représente des pertes d'un montant total de plusieurs millions de dollars. Des villages entiers ont été vidés de tous leurs habitants chrétiens (comme ma ville natale de Daraya). Nos concitoyens musulmans sont dans une situation analogue, avec des pertes encore plus graves, du fait qu'ils sont beaucoup plus nombreux que nos fidèles. Mais le fait le plus grave, pour tous, c'est le chaos! Le jour de Pâques, le Pape François a lancé un appel pour "la Syrie bien-aimée, pour sa population blessée par le conflit et pour les nombreux réfugiés qui attendent aide et consolation. Que de sang a été versé! Et que de souffrances devront encore être infligées avant qu'on réussisse à trouver une solution politique à la crise?" Nous prions pour que le monde écoute la voix du Pape François! Nous prions pour vous tous, Souverains, Présidents, Chefs d'Etat et de gouvernementdes pays du monde entier. Puissiez-vous, chers Amis, écouter la voix du Christ: "Heureux les artisans de paix, car ils seront appelés fils de Dieu!". Nous prions pour que vous soyez dignes de cette béatitude, pour que vous soyez des artisans de paix. + Gregorios III Patriarche d'Antioche et de tout l'Orient, d'Alexandrie et de Jérusalem Envoyé de mon iPad jtk

L’USJ crée un « Prix Berytus nutrix legum » d’un million de dollars | Politique Liban | L'Orient-Le Jour

http://www.lorientlejour.com/article/810592/lusj-cree-un-prix-berytus-nutrix-legum-dun-million-de-dollars.html
18-4-2013-L'USJ crée un « Prix Berytus nutrix legum » d'un million de dollars
Pour combler une lacune qui prive la matière du droit d'un « prix Nobel » digne de cette discipline, le conseil de l'Université Saint-Joseph (USJ) a décidé, lors d'une réunion tenue le 16 juillet 2012, de créer une « Académie Berytus nutrix legum » et d'instituer un prix international « Berytus nutrix legum » doté d'une récompense financière d'un million de dollars. Le prix sera annoncé officiellement au cours d'une cérémonie qui aura lieu aujourd'hui à 18 heures.
La dénomination du prix indique la volonté explicite de l'université de faire revivre la tradition de la célèbre École de droit romano-byzantine fondée à Beyrouth en 231 après J.-C. C'est en effet grâce à cette école que la ville de Beyrouth a été qualifiée de Nutrix Legum, ou nourricière des lois. On a dit notamment de cette école « qu'elle a occupé la première place dans l'enseignement du droit, qu'elle a contribué efficacement à sa propagation dans le monde romain, qu'elle a été la plus célèbre des écoles de droit en Orient, que c'est en son sein que le droit romain classique a été adapté aux besoins de l'Orient et qu'elle a été le berceau de la modernisation de ce droit, d'où sont issues les codifications qui portent le nom de l'empereur Justinien ».
Les historiens, au Liban et à l'étranger, ont produit de nombreuses études sur l'importance de cette école. De même, les juristes libanais et étrangers (professeurs de droit, bâtonniers, grands magistrats et avocats) qui participent au congrès organisé à Beyrouth font état, presque systématiquement, du rôle de l'École de droit de Beryte.
Il est donc apparu qu'il est de l'intérêt culturel du Liban et de Beyrouth, qui se veulent le centre du dialogue des cultures juridiques, qu'un tel projet soit réalisé. Il convient de mentionner que Paul Huvelin, l'éminent historien du droit et professeur à la faculté de droit de Lyon, qui a contribué avec les pères jésuites à la fondation de la faculté de droit de l'Université Saint-Joseph, a déclaré, lors de la cérémonie d'inauguration de cette faculté en 1913, que la raison principale qui l'a encouragé à choisir la ville de Beyrouth comme siège de l'École française de droit au Moyen-Orient est que cette ville a été l'endroit où se trouvait la célèbre « École de Béryte ». « Le climat (de Beyrouth) n'a pas changé, la race est restée la même, il n'y a pas de raison pour que le même sol ne produise pas les mêmes fruits. Nos élèves n'ont qu'à suivre les travaux d'un ancêtre », avait-il noté à l'époque.

Un pont entre l'Orient et l'Occident
Le prix Berytus nutrix legum s'insère dans le cadre suivant : 
1- Il correspond à la mission du Liban d'être un pont entre l'Orient et l'Occident, et d'être le phare des pays du Moyen-Orient, comme il correspond à sa mission de contribuer à l'enrichissement du patrimoine culturel mondial et de favoriser le dialogue des civilisation ; 2- Il vient combler une lacune qui n'est pas justifiée. On constate à l'heure actuelle qu'il existe un prix Nobel d'économie, de chimie, de physique, de médecine, etc. sans qu'il y ait un prix équivalent pour le droit. Il n'y a pas de raison pour que le droit ne soit pas mis, sous l'angle d'un prix prestigieux, sur un pied d'égalité avec les autres disciplines qui font l'objet d'un grand prix ; 
3- Afin que le prix soit équivalent en valeur au prix Nobel, son montant est provisoirement fixé à un million de dollars ; 
4- Le prix devra être décerné, tous les deux ans, à l'auteur d'une œuvre couvrant plusieurs études et travaux de recherche ; 
5- Pour que le prix ait une dimension internationale, les lauréats devront avoir une envergure dépassant le cadre de leur pays et de leur langue ;
 6- Le prix n'est pas soumis à la condition que l'œuvre soit écrite en une langue déterminée.
La décision de décerner le prix sera prise à la majorité des deux tiers des membres du jury. Le prix sera proclamé au cours d'une séance solennelle à l'Université Saint-Joseph. Il s'agit d'un prix international. C'est la raison pour laquelle le prix n'est pas soumis à la condition que l'œuvre soit écrite en une langue déterminée. L'œuvre peut être rédigée en langue arabe, française, anglaise ou en tout autre langue.

Premiers lauréats à titre posthume
Ce prix se compose de trois éléments :
 1- Un diplôme cosigné par l'Académie des sciences morales et politique, par l'Université Saint-Joseph et par la faculté de droit et des sciences politiques.
2- Une médaille représentant le symbole de l'ancienne ville de Beyrouth et une gravure représentant l'empereur Justinien et des deux Juris consultes, Papinien et Ulpien.
 3- Une somme d'argent pour donner un support matériel à la reconnaissance par le jury de la valeur scientifique de l'œuvre.
 Le montant de ce prix qui va être décerné tous les deux ans a été fixé provisoirement à un million de dollars.
Exceptionnellement et à l'occasion du centenaire de la faculté de droit et des sciences politiques, le prix sera attribué, à titre posthume, aux personnalités suivantes :
1- Henri Battifol, un grand internationaliste français, auteur du célèbre traité de droit international privé. Il est aussi mondialement connu par son ouvrage intitulé Les aspects philosophiques du droit international privé.
2- Jean Carbonnier, grand civiliste français, qui a été qualifié de « Portalis du XXe siècle ». Il a été le principal « législateur » de la Ve République française en matière de droit civil. Il est aussi célèbre pour ses écrits en matière de sociologie juridique, dont il a été le principal pionnier.
3- Abdel Razzak Sanhouri, un grand juriste égyptien très connu dans le monde arabe, auteur du fameux traité de droit civil (al-Wassit) et pour son livre sur les Sources du droit dans la charia islamique. Son autorité est incontestée en Égypte et dans les pays du monde arabe.
4- Paul Roubier, grand juriste français qui est l'auteur du célèbre ouvrage devenu classique sur les conflits de lois dans le temps, et de deux ouvrages importants sur la théorie du droit et sur les droits subjectifs et les situations juridiques. Il a été directeur de l'École de droit de Beyrouth, c'est-à-dire de l'actuelle FDSP, de 1919 à 1922, et a été doyen de la faculté de droit de Lyon de 1942 à 1944.
5- Émile Tyan, un grand juriste libanais, qui représente au Liban « la doctrine » (avec un grand D) et qui a de nombreux ouvrages qui constituent des références en droit commercial, en droit international privé, en droit de l'arbitrage, et qui a consacré 44 ans de sa vie à l'enseignement du droit dans la faculté.
Le prix sera remis à l'université à laquelle les personnalités susindiquées appartenaient avant leur décès et qui sont respectivement : l'Université de Paris II pour le doyen Batiffol et le doyen Carbonnier ; la faculté de droit du Caire pour le doyen Abdel Razzak al-Sanhoury; la faculté de droit de Lyon pour le doyen Roubier ; la faculté de droit et des sciences politiques de l'Université Saint-Joseph pour le professeur Émile Tyan.

Cent bourses de 10 000 dollars
Le diplôme et la médaille susmentionnés seront remis au représentant de chacune des institutions qu'on vient de citer. Quant à la remise de la somme de un million de dollars, elle prendra la forme suivante : dans son premier discours, après son élection au poste de recteur de l'Université Saint-Joseph, le père Salim Daccache a proclamé le principe d'après lequel « l'étudiant est la raison d'être de notre université ». Partant de ce principe, il a été jugé préférable de donner la qualité d'ayant cause du récipiendaire décédé sous l'angle du prix non pas aux héritiers de ce dernier, mais à des étudiants en droit.
Il a donc été décidé d'octroyer 100 bourses, à raison de 10 000 dollars par étudiant, réparties comme suit : 20 bourses à une promotion de 20 étudiants portant le nom de « promotion Henri Batiffol » ; – 20 bourses à une deuxième portant le nom de « promotion Jean Carbonnier » ; 20 bourses à une 3e portant le nom de « promotion Abdel Razzak al-Sanhoury » ; 20 bourses à une 4e portant le nom de « promotion Paul Roubier » ; 20 bourses à la 5e portant le nom de « promotion Émile Tyan ».
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Chrétiens d'Orient : au-delà du Printemps arabe - Nonfiction.fr le portail des livres et des idées

"Reprenant les écrits de Jean Corbon , l'auteur différencie l'expérience radicalement différente en fonction du quadrillage du territoire : là où les paroisses de l'ère carolingienne construisent un découpage civil et ecclésiastique sur le long terme, en Orient chaque église est partout ou presque, mais aucune n'a de lieu d'implantation ; signe fort de leur fragmentation mais aussi de leur soumission à des pouvoirs extérieurs (byzantins, puis ottomans, sassanides…)."


18/4/2013- Chrétiens d'Orient : au-delà du Printemps arabe - Nonfiction.fr le portail des livres et des idées
Quelle est la différence entre syriaques occidentaux et syriaques orientaux ? Pourquoi le siège de l'église assyrienne d'Orient se trouve-t-il aux Etats-Unis ? Pourquoi la plupart des coptes d'Egypte ne se considèrent pas comme une minorité ? En quoi le rapport de chaque Église d'Orient à l'identité arabe diverge ?

Autant de questions dont les réponses sont à trouver dans le dernier ouvrage de Bernard Heyberger, auteur de cette synthèse fort didactique de 150 pages consacrée à l'évolution et les spécificités propres aux communautés chrétiennes d'Orient aussi bien sur le plan démographique, religieux, que social, sociétal et politique.
Spécialiste de l'histoire des chrétiens de Syrie et du Liban, ainsi que des relations islamo-chrétiennes à l'époque ottomane, Bernard Heyberger dirige l'Institut d'étude de l'Islam et des sociétés du monde musulman (ISMM) à l'EHESS et est également directeur d'études à l'Ecole pratique des hautes études (EPHE). La plupart de ses articles comme de ses ouvrages traitent de l'anthropologie historique des chrétiens d'Orient en Islam; on lui doit notamment un excellente ouvrage collectif qu'il a dirigé en 2003 .
Dans son dernier ouvrage, B. Heyberger a volontairement emprunté un style narratif accessible au grand public. Se portant en faux contre la seule image que relaient une pléthore d'ouvrage plus ou moins récents -académiques  et journalistiques – faisant la part belle aux violences et aux discriminations ciblant les chrétiens d'Orient, l'auteur ne se veut pas chroniqueur de leur mort annoncée. Aussi a-t-il pris pour poncif une approche pédagogique qui puisse englober à la fois l'histoire et la complexité du quotidien de ces Églises d'Orient qui ont quasiment l'âge du Christ.
Dans un premier temps, l'auteur démontre les fortes nuances entre les dynamismes et les transitions démographiques propres aux chrétiens et aux musulmans avant de poser un regard lucide sur les énormes difficultés dont font face les chrétiens d'Orient à l'heure des révoltes arabes (discriminations et violences en Egypte, attentats en enlèvements en Irak, plus récemment en Syrie…), mais s'attache avant tout à inscrire les événements récents dans une perspective du temps long et le contexte politique global.
Fruit des séminaires nourris d'échanges fructueux à l'EPHE, ce livre propose de comprendre le fait chrétien d'Orient comme une clé de compréhension pour penser les relations entre l'Occident et le Proche-Orient ; une façon de tordre le coup aux thèses huntigtoniennes du choc des civilisations. B. Heyberger entend ici mettre en exergue l'enracinement millénaire des chrétiens dans le terreau proche et moyen-oriental (coptes d'Egypte descendants des pharaons, assyro-chaldéens et maronites se réclamant respectivement d'une filiation historique avec les civilisations assyriennes et phéniciennes d'antan), tout en précisant ce qui fait leur spécificité vis-à-vis de leurs coreligionnaires d'Occident. Reprenant les écrits de Jean Corbon , l'auteur différencie l'expérience radicalement différente en fonction du quadrillage du territoire : là où les paroisses de l'ère carolingienne construisent un découpage civil et ecclésiastique sur le long terme, en Orient chaque église est partout ou presque, mais aucune n'a de lieu d'implantation ; signe fort de leur fragmentation mais aussi de leur soumission à des pouvoirs extérieurs (byzantins, puis ottomans, sassanides…).
Autre constat, celui d'une tendance amorcée par l'islamisation galopante des sociétés arabes qui durant ces dernières décennies a entraîné l'uniformisation des comportements dans l'espace public au nom des normes islamiques fondamentalistes, excluant ainsi les chrétiens de la communauté des croyants (l'Oumma). Pour autant, B. Heyberger nous montre que si la montée de l'islamisme politique inquiète les chrétiens, leur émigration est davantage le résultat d'une dégradation des conditions de la vie quotidienne. Les réseaux transnationaux chrétiens à cheval entre les mondes d'Orient et d'Occident expliquent en quoi proportionnellement l'émigration des classes moyennes chrétiennes de la région se fait plus ressentir sur le niveau d'éducation et les ressources économiques et culturelles de ces communautés demeurées au pays. En cela, ce phénomène n'est pas toujours vécu comme une lourde menace faisant planer la disparition définitive des chrétiens dans la région, B. Heyberger parle de l'existence de ces nouveaux réseaux établis au fil d'une émigration en Occident synonyme d'ascension sociale et culturelle.
On notera également avec un vif intérêt la dimension géopolitique de ces Églises déracinées et qui continuent à se qualifier d'illustres sièges locaux (Antioche, Alexandrie, Ctésiphon, Babylone…). C'est notamment le cas du rôle joué dans l'histoire par la Russie tsariste, l'URSS à l'heure de la guerre froide et l'actuel gouvernement de Vladimir Poutine vis-à-vis des grecs orthodoxes de Syrie, du Liban, de Jordanie et de Palestine. De leur côté, les palestiniens de confession chrétienne ont joué un rôle d'avant-garde dans l'histoire du mouvement nationaliste d'inspiration laïque, avant que l'Église catholique de Terre sainte ne développe une rhétorique farouchement hostile à l'occupation israélienne. De la même façon que l'église copte d'Egypte n'a jamais accepté la signature des accords de paix avec Israël, interdisant à ses fidèles le pèlerinage à Jérusalem, les tentatives du dépassement des clivages confessionnels au nom de l'appartenance commune à la nation arabe ont été remises en question par l'islamisation rampante de ces mêmes sociétés. Aujourd'hui, si le haut clergé chrétien de Syrie et du Liban conserve une position timorée, voire complaisante à l'égard du régime des Assad, l'auteur nuance cette adhésion officielle par l'émergence d'une société civile chrétienne en voie de sécularisation.
D'autre part la perte profonde causée par la disparition des communautés profondément enracinées dans leurs terres ancestrales, à l'image des Assyro chaldéens de Turquie mais aussi d'Irak, d'autres communautés chrétiennes, cette fois-ci issues de l'immigration économique fleurissent. C'est le cas des 150 000 travailleurs philippins, russes, roumains, subsahariens, établis en Israël ; et surtout des 3 millions de chrétiens qui habitent dans les pays du Golfe dont un million pour la seule Arabie saoudite (4% de la population). Loin de présenter un cadre idyllique (restriction aux libertés de culte en Arabie saoudite, difficile encadrement institutionnel…), ces nouvelles dynamiques démographiques méritent toutefois d'être prises en compte par ceux qui prônent une extinction des chrétiens d'Orient.
Au terme de cette réflexion, l'auteur se veut rassurant. Les chrétiens ont selon lui connu diverses phases, de diminution, de rebonds, de déplacements, d'exils suivies de nouvelles fixations. De sorte qu'il lance un plaidoyer pour une nouvelle citoyenneté pleine et entière, seul moyen selon lui de se débarrasser du statut de "protégé", hérité de la conquête musulmane et institutionnalisé par le système millet, à l'époque de l'occupation ottomane.
Prenant en compte l'absence d'un Etat arabe moderne et profondément sécularisé, l'auteur voit comme un lien de continuité entre les dictateurs Assad et Saddam Hussein et les califes d'hier, tous deux protecteurs de chrétiens. En cela et à l'aune des bouleversements politiques en cours dans les pays arabe l'auteur perçoit trois perspectives pour le futur :
- une démocratie fondée sur la liberté des individus, parallèle au maintien d'une identité chrétienne spécifique ;
- le prolongement du système ottoman millet, dans le cadre d'un Etat islamique régi par le principe de la charia ;
-une guerre civile ou le chaos parachèvera la présence des chrétiens victimes de prises d'otages et des stratégies politico-mafieuses dont les tenants et les aboutissants leur échapperaient (scenarios syrien et irakien)
Pour qu'une solution sur le long terme puisse voir le jour, l'auteur plaide pour un dépassement des notions de "majorité" et "minorité" qui à ses yeux ne font plus sens. De fait, il a de bonnes raisons de parier sur les nouveaux modes de communication et de religiosité issues de la mondialisation, la mise en place d'une nouvelle génération au sein du leadership chrétien, accompagné de nouvelles structures adaptées à la gestion du pluralisme religieux et ethnique. Mais c'est oublier quelque part que le temps ne joue pas en faveur des communautés chrétiennes autochtones d'Irak de Syrie et de Palestine, aujourd'hui confrontée à un défi sans précédent dans leur histoire.

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