Laurent Larcher, le 15/03/2017 à 17h15
Le conflit syrien avait commencé par des manifestations pour la démocratisation du régime, le 15 mars 2011. Six ans après, le bilan humain est très lourd.
http://www.la-croix.com/Monde/Moyen-Orient/En-Syrie-le-terrible-bilan-dune-guerre-sans-fin-2017-03-15-1200832145?utm_source=Newsletter&utm_medium=e-mail&utm_content=20170315&utm_campaign=newsletter__crx_alert&utm_term=598833&PMID=197ec60227781c490e5f147c1975ad4f
Le conflit syrien avait commencé par des manifestations pour la démocratisation du régime, le 15 mars 2011. Six ans après, le bilan humain est très lourd.
http://www.la-croix.com/Monde/Moyen-Orient/En-Syrie-le-terrible-bilan-dune-guerre-sans-fin-2017-03-15-1200832145?utm_source=Newsletter&utm_medium=e-mail&utm_content=20170315&utm_campaign=newsletter__crx_alert&utm_term=598833&PMID=197ec60227781c490e5f147c1975ad4f
Elle n’en finit pas, depuis 2011. Mercredi 15 mars 2017, jour anniversaire du début de la guerre en Syrie, plusieurs attentats-suicides frappent la capitale Damas, tuant au moins 25 personnes.
Le même jour, 14 enfants périssent dans des raids aériens sur Idleb, selon l’Observatoire syrien des droits de l’Homme (OSDH).
Cinq jours plus tôt, samedi 11 mars, un autre attentat kamikaze tuait 74 personnes dans la capitale syrienne.
Au départ, des manifestations
Tout commence le 15 mars 2011. Dans la foulée du « printemps arabe », une partie des Syriens descendent dans la rue pour réclamer des changements politiques : plus de liberté, plus de démocratie et la fin du régime autoritaire présidé par Bachar Al Assad. Le mouvement de protestation, réprimé par les forces de l’ordre, se fracture en plusieurs groupes et se transforme en lutte armée.
Une guerre qui s’internationalise
Très vite, des territoires entiers échappent au pouvoir central et passent sous le contrôle de plusieurs groupes armés, eux-mêmes divisés les uns les autres.
Les islamistes wahhabites d’Al-Qaida et de Daech profitent du désordre pour se tailler des fiefs sur le territoire syrien. De local, le conflit devient très vite régional : l’Arabie saoudite, la Turquie, l’Iran, le Qatar s’invitent dans le conflit, chacun défendant ses propres intérêts.
De leur côté, les Occidentaux s’engagent auprès des anti-Assad en refusant, toutefois, à intervenir militairement.
Les guerres de Syrie
Dans les rangs de l’opposition, les islamistes wahhabites de Daech ou d’Al-Qaida surclassent les groupes « démocratiques » ou « modérés ».
Un temps menacé par la défaite, le régime syrien reçoit, à partir de septembre 2015, l’appui décisif de l’aviation russe. L’engagement de Moscou renverse le rapport de force. Des quartiers, des villes et des territoires perdus par le régime sont repris peu à peu.
À ce conflit armé s’ajoute la guerre conduite par Washington et ses alliés (dont la France) contre Daech en Syrie (et en Irak). Six ans après les premières manifestations anti-Assad, les guerres de Syrie se poursuivent toujours.
Un bilan très lourd
Pour le haut-commissaire de l’ONU aux droits de l’Homme, Zeid Ra’ad Al Hussein, le conflit syrien est « la pire catastrophe provoquée par l’homme depuis la Seconde Guerre mondiale ». 321 358 personnes seraient mortes depuis le début de la guerre, dont plus de 96 000 civils, parmi lesquels 17 000 enfants, selon l’OSDH.
Dans les rangs du régime, 60 900 soldats auraient été tués, 45 000 miliciens syriens et plus de 8 000 combattants étrangers pro-Assad.
Les combats auraient également coûté la vie à 100 000 combattants anti-Assad, dont la moitié seraient des islamistes de Daech ou du Front Fateh al-Cham, ex-Al-Qaïda en Syrie.
Le bilan de l’OSDH n’est pas vérifiable mais il est considéré, en général, comme assez fiable.
Des crimes de guerre des deux côtés
Dans un document présenté mardi 14 mars au Conseil des droits de l’Homme, la commission d’enquête de l’ONU sur la Syrie a dénoncé une multitude de crimes commis par les forces du gouvernement.
Il y a deux semaines, elle avait dénoncé l’usage par ces dernières d’armes interdites comme le chlore ou les bombes à fragmentation.
Le rapport dénonce également les attaques menées par les groupes rebelles, qui tuent des civils dont de nombreux enfants dans les zones sous contrôle du gouvernement.
Des millions de déplacés
Sur les 23 millions d’habitants que comptait la Syrie avant le conflit, la moitié environ a été contrainte de fuir : 6 millions à l’intérieur du pays, 6 millions à l’extérieur.
Selon le Haut-Commissariat de l’ONU pour les réfugiés (HCR), 4,7 millions de personnes se trouvent dans des zones difficiles d’accès et dans les villes assiégées.
Accord de paix introuvable
La multiplication des acteurs aux intérêts divergents rend difficile la recherche d’un accord de paix dans le conflit syrien.
À Astana, capitale du Kazakhstan, le troisième cycle de pourparlers de paix sur la Syrie s’est terminé mercredi 15 mars, sans avancées concrètes. Boycottée par les rebelles qui dénoncent les violations du cessez-le-feu dans le pays, cette nouvelle rencontre laissait peu d’espoir pour une avancée notable dans la résolution du conflit.
Ces négociations au Kazakhstan sont parrainées par la Russie et l’Iran, alliés du régime de Bachar Al Assad, et par la Turquie, soutien des rebelles.
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