Arabes du Christ


" الهجرة المسيحية تحمل رسالة غير مباشرة للعالم بأن الإسلام لا يتقبل الآخر ولا يتعايش مع الآخر...مما ينعكس سلباً على الوجود الإسلامي في العالم، ولذلك فإن من مصلحة المسلمين، من أجل صورة الإسلام في العالم ان .... يحافظوا على الوجود المسيحي في العالم العربي وأن يحموه بجفون عيونهم، ...لأن ذلك هو حق من حقوقهم كمواطنين وكسابقين للمسلمين في هذه المنطقة." د. محمد السماك
L'emigration chretienne porte au monde un message indirecte :l'Islam ne tolere pas autrui et ne coexiste pas avec lui...ce qui se reflete negativement sur l'existence islamique dans le monde.Pour l'interet et l'image de l'Islam dans le monde, les musulmans doivent soigneusement proteger l'existence des chretiens dans le monde musulman.C'est leur droit ..(Dr.Md. Sammak)
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mardi 14 février 2012

Syrie: ultime appel du père Paolo Dall'Oglio


Syrie: ultime appel du père Paolo Dall'Oglio
Mardi 14 février 2012

http://chretiensmediterranee.com.over-blog.com/article-syrie-ultime-appel-du-pere-paolo-dall-oglio-99267942.html

Interview du père Paolo Dall'Oglio, par Maria Laura Conte e Martino Diez
Du monastère Saint Moïse l'Abyssin, situé à 100 km au nord de Damas, le père Paolo Dall'Oglio nous offre sa vision d'ensemble sur la situation en Syrie.
Les informations qui sortent des frontières de la Syrie nous parviennent par bribes et sont confuses. Comment pouvez-vous décrire la situation actuelle du pays où vous vivez depuis trente ans ? Où en sont les affrontements ?
Je précise tout d'abord qu'en acceptant d'accorder une interview, j'assume une certaine responsabilité à l'égard de mon engagement qui est de ne pas agir politiquement, afin d'éviter mon expulsion. Le fait que je renonce à ce silence s'explique par la gravité de la situation, qui nous oblige à faire notre possible pour pacifier le pays, dans la justice. Tout calcul en faveur d'intérêts personnels serait hors de propos. D'ailleurs, au cours des dernières semaines, l'État a décidé de laisser un espace plus grand à la liberté d'information. Je considère donc mon intervention comme une réponse positive à l'ouverture du gouvernement. J'espère que ce geste sera interprété selon son intention patriotique et solidaire et apprécié comme tel dans le cadre du développement du pays, grâce à une plus grande liberté d'opinion.
La situation reste tendue et la violence est toujours forte. Le territoire apparaît parcellé entre les zones où domine le mouvement d'opposition, à la fois pacifique et plus ou moins violent, et celles où l'État continue d'exercer un contrôle absolu et est même clairement soutenu par les populations. On trouve deux grands îlots, Damas et Alep, qui restent entièrement aux mains du gouvernement central, mais leur surface se réduit de jour en jour et l'insécurité les frappe eux aussi en profondeur.
La région montagneuse située entre la mer et le fleuve Oronte, qui va da la Beqaa libanaise jusqu'à Antioche, est presque entièrement sous le contrôle du gouvernement. En effet, cette région est peuplée principalement de minorités (qui sont nombreuses par rapport à l'ensemble du pays) musulmanes : alaouites et ismaélites, et chrétiennes : byzantines, aussi bien orthodoxes que catholiques, et maronites. Les sunnites, majoritaires dans le pays, sont minoritaires dans cette région. Ceux-ci ont figuré parmi les premiers à se soulever et espéraient probablement une insurrection générale rapide. Dans cette région, la répression a obtenu un succès important. Par conséquent, l'éventualité d'une division du pays, envisagée par beaucoup, est vraiment concrète dans cette zone. Cela redessinerait la carte du pays, avec, sur la côte, une Syrie dans l'orbite de l'Iran, comme le sud du Liban de Hezbollah, qui s'opposerait à une Syrie sunnite, dans l'intérieur des terres, rattachée au centre de l'Irak côté est et à la Beyrouth de Hariri côté ouest.
Cette vision désastreuse ne correspond pas encore à la réalité complexe du pays. La répartition des forces est équilibrée. La plupart des services de l'État fonctionnent, bien que difficilement. Une grande partie de la population demeure incapable de prendre position et conserve, de fait, une position neutre. D'autre part, si l'on exclut l'appartenance religieuse, l'adhésion populaire au pouvoir en place est encore importante, bien qu'ébranlée, entre autres à cause du fort attachement des Syriens à l'unité nationale et au refus de nombre d'entre eux de se laisser réduire à leur seule référence identitaire confessionnelle. Malgré cela, certaines zones sont désormais aux mains de l'« armée libre », même si je ne me risquerais pas à dire qu'elles le sont de façon stable.
D'une manière générale, le climat politique est confus et la sécurité laisse à désirer. On assiste à des vols, à des actes de banditisme et de sabotage, à des attentats, à des enlèvements, à des règlements de comptes, à des vengeances et à des meurtres. La violence ne cesse de s'amplifier. Même les délinquants purs et simples profitent de cette situation. Nous participons à des enterrements, trop fréquents, de personnes tuées lors d'affrontements violents ou d'attentats.
Beaucoup veulent continuer à espérer que la réforme constitutionnelle promise sera bientôt une réalité, que la présidence de Bachar al-Assad surmontera la crise et obtiendra d'organiser des élections plébiscitaires pour entamer un nouveau mandat.
À propos d'éventuelles solutions, en été 2011, vous appeliez de vos vœux la naissance d'une forme de démocratie consensuelle, capable de prendre en compte le pluralisme des identités présentes dans le pays. Les choses semblent pourtant avoir pris une autre direction depuis et la situation s'est gangrénée. Jugez-vous cette proposition encore applicable ?
Paradoxalement, j'y crois encore plus aujourd'hui car, dans un camp comme dans l'autre, on a le sentiment de se trouver dans une impasse, y compris sur le plan de l'équilibre des forces. Au cours de ces derniers mois, par une volonté « réciproque » dans un certain sens, on a fait dégénérer la situation vers une militarisation nette du conflit. Pourtant, il apparaît aujourd'hui, de plus en plus clairement, qu'aucune des deux parties n'a les moyens d'anéantir l'autre, et ce pour de nombreuses raisons d'ordre local, national et international.
Vous parlez de conflit. Employez-vous ce mot dans un sens concret ou métaphorique ?
Dans un sens très concret. C'est aujourd'hui que l'on a appris qu'un cessez-le-feu avait été signé entre l'armée syrienne régulière et les forces hostiles au gouvernement, dans la ville de Zabadani, près de la frontière libanaise. C'est un scénario de guerre civile.
Cette situation ne vous fait-elle pas dangereusement penser à l'Irak ? Hormis le fait que le mouvement n'a pas commencé par une invasion militaire étrangère, n'y a-t-il pas de nombreux points communs ?
Il y a certainement des points communs, mais tout autant de différences. Le phénomène des enlèvements, par exemple, est extrêmement préoccupant. Si cela continue ainsi, tout sera fini pour les gens ordinaires. En ce qui concerne le plus gros de la population chrétienne, le sentiment est double : d'une part, les gens ont l'impression d'être pris en tenaille dans un conflit qui, en définitive, est un conflit entre musulmans et, d'autre part, nombreux sont ceux qui se sentent totalement solidaires de la Syrie des Assad. Celle-ci avait garanti un niveau de laïcité de l'État que la minorité chrétienne percevait comme une occasion d'obtenir des promotions, ceci dans la mesure où la majorité sunnite le voyait comme le pouvoir d'une alliance de minorités. Sur le terrain, un grand nombre de chrétiens se rangent du côté du gouvernement. Beaucoup occupent des postes de fonctionnaires ou d'employés au service de l'État, tandis que d'autres prennent part au conflit en tant que membres de l'armée, de la police et des services de sécurité. Beaucoup de jeunes se sont portés volontaires au sein des troupes exerçant la répression du « terrorisme ». On relève également la présence de chrétiens au sein des mouvements d'opposition et, tout naturellement, ils choisissent les partis possédant la plus faible empreinte religieuse. Toutefois, comme en Irak, le sentiment qui domine est qu'une guerre civile généralisée serait extrêmement néfaste précisément pour les chrétiens, qui émigreraient probablement en masse.
Remarque-t-on des positions diverses chez les chrétiens ?
Les différentes autorités ecclésiastiques se rangent, pour la plupart, très explicitement du côté du gouvernement. Cette position tend cependant à céder le pas à une plus grande neutralité. Comme nous l'avons dit, on peut comprendre les motifs de ceux qui redoutent de voir naître une république islamique sunnite. D'autres, en revanche, insistent davantage sur la possibilité que la révolution laisse une plus grande place à la démocratie. Toutefois, il est totalement déplacé de faire une simple distinction entre démocrates et antidémocrates, ou bien entre les partisans du régime et ses opposants. La réalité est bien plus complexe. Beaucoup de jeunes, qu'ils soient chrétiens ou musulmans, s'investissent totalement pour contribuer à faire naître une démocratie digne de ce nom en Syrie. Certains jugent que cet objectif a plus de chances d'être atteint si le régime actuel accepte d'évoluer. D'autres, qui s'engagent tout autant en faveur de la démocratie, aspirent, en revanche, à un changement immédiat, qui renversera le pouvoir en place. J'ai perçu, de façon très claire, que les positions étaient très diverses, lorsqu'il a été question de m'expulser. 6600 jeunes se sont inscrits sur la page Facebook : « Non à l'expulsion du père Paolo ! » L'opposition adhérant aux Comités de coordination a organisé un « dimanche du père Paolo », au cours duquel un mouvement de solidarité en ma faveur s'est exprimé lors de différentes manifestations dans tout le pays… y compris de la part de groupes de femmes musulmanes voilées ! Si l'on exclut la récupération politique de la chose, il est révélateur que, parmi les jeunes qui ont pris ma défense, tous étant engagés en faveur de la démocratie, on ait trouvé à la fois des partisans du gouvernement et des partisans de la révolution, et ils étaient aussi bien musulmans que chrétiens.
À propos de votre avis d'expulsion, qu'en est-il de votre situation ?
Il s'agit d'une vieille histoire où entrent en jeu des questions internes à l'Église locale, avec des retombées politiques, mais aussi des questions directement liées à nos vingt années de travail culturel pour l'émergence de la société civile, pour le dialogue interreligieux et l'évolution du processus démocratique, qui ont caractérisé notre action sur le terrain. Déjà, en février 2010, le parc naturel du monastère a été fermé et toutes les activités ont été suspendues, y compris les rencontres de dialogue interreligieux. En mars, comme on l'a su à l'échelle internationale, indépendamment du mouvement d'opposition en Syrie, mon permis de séjour a été bloqué. Dans la pratique, si j'avais quitté la Syrie, je n'aurais pas pu revenir. Puis, en novembre, est arrivé l'avis d'expulsion, qui n'a cependant pas été appliqué et est actuellement gelé, entre autres grâce à une vaste mobilisation en ma défense, surtout de la part de jeunes, et qui a pris de nombreuses formes. Mis à part mon cas personnel, cette histoire montre la qualité de la société syrienne, qui a agi pour défendre un symbole d'harmonie interreligieuse et de réconciliation civile.
Je me sens le devoir de proposer une intervention non-violente pour la pacification, une intervention arabe et internationale, avec la participation de volontaires locaux. En effet, je ne vois pas pourquoi Gandhi ne pourrait pas être une source d'inspiration pour résoudre le conflit syrien actuel. Je demande la formation d'un corps de 50000 « accompagnateurs » non-violents et sans armes, venus du monde entier. Je dis bien « accompagnateurs » et non observateurs car, en Syrie, beaucoup perçoivent ces derniers comme les avant-postes des invasions armées et comme des censeurs motivés par des sentiments hostiles. En Syrie, même le mot « international » a une connotation de complot et déclenche donc des réactions négatives. Il faudrait que la Syrie elle-même invite, sur proposition de l'ONU, des accompagnateurs représentant la Croix Rouge et le Croissant Rouge, des scouts, des membres de Sant'Egidio et de la Non Violent Peace Force, bref, des représentants de la société civile à l'échelle planétaire, afin d'aider la Syrie à cheminer vers la démocratie. Il n'y a pas besoin de forces armées internationales, perçues comme des forces d'occupation putschistes, motivées par des intérêts économiques et stratégiques. La violence criminelle peut et doit être combattue par la police d'État, avec l'aide de la population locale et grâce au contrôle exercé par la presse libre et les « accompagnateurs ».
Malheureusement, la partie la plus importante de la société civile, qui serait en mesure de négocier le cheminement vers la démocratie, semble de plus en plus absorbée par la polarisation et la militarisation du conflit actuel.
Ce n'est pas la première fois que je fais des propositions de ce genre. En 2001, j'avais suggéré de créer un canal de sortie d'Afghanistan pour les combattants arabes, des gens qui, pendant des décennies, avaient été engagés, y compris par les États-Unis, pour aller libérer Kaboul et que l'on découvrait soudain hostiles et terroristes. Et bien, aujourd'hui, en 2012, on parle de négocier avec les talibans, après 10 années d'une guerre féroce qui a fait tant de morts et engendré des souffrances sans fin ! En 2003, à propos de l'Irak, lors d'un jeûne public, nous avions déclaré que nous ne pouvions pas nous taire parce que le régime de Saddam Hussein était intolérable, mais nous ne pouvions pas non plus faire le choix de la guerre. Et on sait bien ce qui s'est passé par la suite.
Vous privilégiez donc la voie de la négociation. Et pourtant, dans un document que vous avez diffusé pour Pâques en 2011, on peut lire que « les dommages causés à la société syrienne sont d'ores et déjà irréversibles ». N'est-il donc pas vraiment trop tard pour négocier aujourd'hui ?
Le passage que vous citez se réfère à la situation de la Syrie au printemps dernier, lorsque l'on évoquait encore la possibilité d'un processus de réforme de longue haleine, qui aurait été engagé par le président Bachar al-Assad. Or, à cause des violences, affirmions-nous, il était devenu difficile à mettre en œuvre, et c'est encore plus vrai aujourd'hui, en raison de la radicalisation des affrontements. Le conflit entre les différentes parties s'est désormais cristallisé. La démocratisation du pays passe aujourd'hui par des négociations entre les protagonistes du conflit armé. Par conséquent, il réclame une médiation efficace, à plus forte raison si l'on tient compte du fait que les difficultés propres à la Syrie sont indissociables des tensions dans la région. La responsabilité et la mission de la présidence restent grandes, parce que celle-ci est appelée à créer les conditions d'un transfert progressif des pouvoirs du vieux système à parti unique vers le système entièrement démocratique que la nation choisira.
Ce ne serait pourtant pas la première fois que la Syrie ferait l'expérience du pluralisme. Cela s'est déjà produit dans les années cinquante et cela a été une période très instable, qui n'a pris fin qu'avec l'avènement au pouvoir du parti Ba'ath.
Je ne crois pas que l'on puisse établir un parallèle avec cette période. À l'époque, la Syrie ne savait pas très bien dans quel camp se placer et penchait tantôt pour les démocraties occidentales, tantôt pour l'URSS, jusqu'au moment où elle a opté pour un régime à parti unique. En outre, à cette époque-là, culturellement les Frères Musulmans n'avaient pas encore élaboré de perspective démocratique mais, aujourd'hui, c'est différent.
Vous observiez, au début, qu'aucune des deux parties n'a aujourd'hui les moyens de l'emporter sur l'autre. Donc, il ne resterait plus qu'à attendre que l'une des deux épuise ses forces ?
Les deux parties n'épuiseront pas leurs forces, parce que la Syrie est aujourd'hui le théâtre d'un vaste conflit régional. On voit s'y exprimer les tensions entre les États-Unis et la Russie, entre la Turquie et l'Iran, entre sunnites et chiites, entre une conception laïque de l'État et une vision religieuse de la société. On assiste également, à l'échelle du pays, à l'émergence de spécificités géographiques qui n'avaient pas trouvé le moyen de s'exprimer jusque-là… Tout cela montre que les possibilités d'alimenter le conflit sont presque infinies. Mais la nouveauté est ailleurs. Elle réside dans le désir d'émancipation éprouvé par les jeunes, ce qui est un fait entièrement nouveau et constitue un facteur de déséquilibre dans les conflits traditionnels.
Que faites-vous dans votre monastère ?
Au cours des mois écoulés, qui ont été difficiles, nous n'avons pas cessé de nous demander quel était notre devoir. De par notre condition de moines, nous sommes comme la corde d'un arc tendue entre la perspective eschatologique qui nous conseillerait de prier davantage et de moins parler, en contribuant à l'épanouissement spirituel des personnes, et l'incarnation dans l'histoire, qui demande le courage d'indiquer des perspectives de « libération » dans un contexte concret, tout en admettant que nos positions sont relatives. Nous avons élaboré des documents et nous les avons diffusés en ligne en différentes langues ; nous avons observé huit jours de jeûne pour œuvrer à la réconciliation, et ils ont eu un impact non négligeable dans les milieux de jeunes les plus avancés ; nous continuons à recevoir des personnes qui désirent confronter leurs idées et trouver dans le monastère un lieu de dialogue et de maturation spirituelle, en rapport avec cette époque tragique. Nous nous laçons aussi dans la production d'un fromage de bonne qualité, afin de moins dépendre de la charité internationale… Mais, surtout, nous vivons jour après jour l'angoisse de ce pays, en essayant de la transformer en solidarité et en espérance.
Je souhaite souligner un signe positif : il y a quelques jours, comme je l'ai mentionné au début de cette interview, le gouvernement a commencé à autoriser un accès plus large et pluraliste aux journalistes étrangers. Il s'agit d'un fait crucial, qui change aussi notre situation. La liberté de la presse représente une condition préalable à la réconciliation par la négociation. Si la décision de l'État se confirme, elle pourrait éviter un prolongement dramatique de la guerre. La liberté d'information permet de réduire les assassinats.
Beaucoup de personnes, en Occident, considèrent al-Jazeera comme une source bien informée sur les événements en Syrie. Et vous, comment la jugez-vous ?
C'est une chaîne de télévision de parti. Son action a contribué au déclenchement des mouvements révolutionnaires de l'année passée, il faut bien le reconnaître. Elle a été un élément extraordinaire de rupture du monopole que les gouvernements totalitaires détenaient sur l'information et un facteur de changement. Pourtant, en ce qui concerne la Syrie, elle a choisi l'option militaire ; elle milite contre le régime de façon partisane et l'objectivité des informations s'en ressent. La guerre civile à laquelle nous assistons est télévisuelle avant même de se dérouler sur le champ de bataille. Sous nos yeux se livre un combat entre chaînes de télévision, qui oppose des chaînes comme al-Jazeera aux médias contrôlés par le pouvoir, tout aussi habiles dans la défense de leur cause. Je suis convaincu que le fait de garantir l'entière liberté de la presse favoriserait une meilleure écoute des bons arguments et contribuerait, par conséquent, à la pacification.
Vous faites référence à ce désir, très répandu, de démocratie et de participation de la société civile, mais où le percevez-vous ? Comment s'exprime-t-il ?
Justement pas dans les médias, où les théories du complot les plus diverses circulent. On parle d'une grande entente entre les États-Unis, Israël, al-Qaïda, les salafites, les Frères Musulmans et la Ligue arabe, dans le but d'abattre le dernier État arabe qui n'a pas encore capitulé face au projet sioniste et n'a pas renoncé à combattre l'impérialisme... Il est évident qu'à ce niveau-là, il est difficile de discuter. Pourtant, je constate l'émergence de la société civile dans la vie de tous les jours : je la vois dans l'amour de la patrie chez tous ceux qui sont prêts à payer de leur personne. Je remarque une extraordinaire maturité civile et morale chez les jeunes qui s'engagent en faveur du changement.
Le problème le plus grave, c'est que même les milieux cultivés et socialement avancés de la société, y compris certain milieux ecclésiaux, se laissent aller à suivre une logique extrémiste et radicale qui s'exprime à travers des phrases telles que : « Tout sauf livrer l'État aux Frères Musulmans ! » Même certains cèdent à une logique génocidaire : s'il faut tuer des millions de personnes pour sauver le pays, qu'on le fasse. La radicalisation du langage engendre une spirale de violence dont il est impossible de sortir. Je ne me fais aucune illusion mais je ne désespère pas. Les violents d'aujourd'hui et leurs enfants sont appelés à devenir les citoyens de demain. De toute évidence, c'est un devoir pour tous, dans le monde entier mais plus encore autour de la Méditerranée et en Italie, d'agir immédiatement afin d'éviter le pire.
Quelle a été l'importance du rôle des nouveaux médias ?
Je dirais qu'elle a été fondamentale. Sans les nouveaux médias, la logique de la répression aurait pu opérer sans difficulté. Il n'y aurait pas eu de printemps arabe ou, du moins, il aurait pris des formes très différentes, « plus classiques » : les insurgés se seraient concentrés dans une seule région avant que le mouvement ne s'étende progressivement, comme cela s'est produit par le passé au Vietnam, au Nicaragua, au Kurdistan irakien etc. Sans le contrôle international que permettent les nouveaux médias, il y aurait eu des massacres plus graves encore. La répression capillaire devient relativement impuissante en raison de la pression internationale, fondée sur l'usage des nouveaux médias, sur la maturation civile, en particulier chez les jeunes, celle-ci étant favorisée par les réseaux sociaux, mais aussi par le nouveau militantisme religieux qui s'organise en réseau.
Quel est le nombre d'armes en circulation en Syrie, actuellement ?
Il faudrait d'abord savoir combien il y en avait au départ. Chacun a tendance à se constituer un arsenal domestique, en prévision de temps plus durs. Cela dit, la frontière libanaise est une passoire, l'Irak l'est tout autant (durant la guerre contre les alliés occidentaux, des combattants islamistes sunnites franchissaient souvent la frontière entre la Syrie et l'Irak…), la contrebande avec la Turquie est florissante et il est difficile de patrouiller dans les déserts. Ceux qui veulent soutenir les groupes armés de l'extérieur sont nombreux et déjà efficaces.
Pardonnez-nous d'insister, mais ne pensez-vous pas qu'il soit malheureusement plus facile d'armer les adversaires plutôt que de faire naître un espace de dialogue ?
Sincèrement, si la guerre contre l'Iran éclate, ici les choses peuvent évoluer extrêmement rapidement, mais elles peuvent aussi prendre un tour vraiment tragique. Je pense qu'il faut entamer des négociations sérieuses avec l'Iran, qui permettent au pays d'accéder au statut de puissance nucléaire, sous certaines conditions, afin de créer un équilibre des forces de dissuasion dans la logique de la guerre froide, mais de façon beaucoup plus concertée et limitée. L'Inde, le Pakistan et Israël sont déjà des puissances nucléaires. En tout cas, seul un désarmement nucléaire général et planétaire, garanti par une vraie autorité mondiale, rendrait les ambitions iraniennes injustifiées. Engageons donc le dialogue avec l'Iran et battons-nous pour faire de la Syrie un lieu de rencontre et d'accord entre sunnites et chi'ites. Ces affrontements intercommunautaires sans merci gagnent toute la région : le Bahreïn, le Yémen, l'Arabie Saoudite, le Liban etc. Essayons donc d'exprimer un langage alternatif à « plus ça va mal, mieux c'est ».
Qu'est-ce qui a déclenché ces révolutions ? Pourquoi précisément en 2011 ?
Dans les trois pays nord-africains que sont l'Égypte, la Lybie et la Tunisie, le passage du pouvoir d'une génération à l'autre, de père en fils, avait quelque chose d'insupportable qui semble avoir scellé le destin de ces dictatures. Les peuples ne supportaient plus l'idée d'être traités comme une propriété privée et un objet d'héritage. L'opposition était déjà très forte. Puis, au présent insupportable est venue s'ajouter la crise économique, et je dirais même un véritable mouvement de jeunes très mûr, au développement duquel l'Europe a contribué, et depuis longtemps déjà, grâce à des institutions comme la Fondation euro-méditerranéenne Anna Lindh et les différentes formes d'aide internationale au développement. On est ainsi arrivé au point de rupture, au bout de longues années durant lesquelles les Égyptiens ont scandé dans les rues le slogan de la pré-révolution : « kifâya ! » (ça suffit !).

Père Paolo, quel rôle l'Italie peut-elle jouer ?
Berlusconi parti, Rome peut de nouveau aspirer à jouer un rôle significatif. Il faut donc qu'elle agisse pour proposer immédiatement une table de négociations entre les belligérants sur le terrain, mais aussi entre les belligérants qui résident à l'extérieur de la Syrie. J'espère que le ministre Andrea Riccardi, qui aime ce pays, pourra faire des propositions efficaces. En même temps, l'Église italienne peut avoir elle aussi son mot à dire pour résoudre les conflits régionaux de façon non-violente ; elle peut favoriser la création d'un espace de négociation et promouvoir la médiation à l'échelle internationale. Je pense que l'Église italienne encouragera aussi la création de corps volontaires non-violents et interreligieux d'« accompagnateurs » de la paix.
Les négociations pourront-elles se poursuivre à l'infini ?
Il faut commencer tout de suite car le temps nous est compté.



vendredi 3 février 2012

A Homs, le Père Ziad, nous alerte à nouveau sur la situation

A Homs, une des principales villes touchées par la révolte en Syrie, le Père Ziad, nous alerte à nouveau sur la situation de plus en plus dramatique de ses concitoyens : «Les gens ont peur, il y a des combats dans la ville presque quotidiennement. Dans certains quartiers, il est quasiment impossible de sortir dans la rue sans risquer sa vie à cause des coups de feu. Cela s'est intensifié depuis quelques jours. Il y a des coupures d'électricité, de téléphone… La nourriture manque, le mazout aussi. Les prix ont flambé. En plus il fait très froid. Nous essayons d'aider les gens les plus pauvres. Leur nombre ne cesse d'augmenter : nous sommes passés de 150 familles en décembre, à près de 500.
Sans compter des familles musulmanes qui, elles aussi, ont besoin de notre solidarité »
Pour cela, les Jésuites collaborent avec les autres églises et paroisses et, à Homs, le comité d'aide aux familles pauvres fonctionnent selon ses moyens.
70% des chrétiens vivant dans les quartiers « chauds »auraient quitté la ville pour chercher la sécurité.
Qu'ils soient toujours à Homs, réfugiés dans les villages de montagne ou à Damas, ces familles ont besoin de nous ! Coût par famille : 100€ par mois
Témoignage :
« Pour notre part, comme religieux et prêtres, nous avons décidé de ne pas quitter Homs, et d'y rester quoi qu'il arrive : abandonner la ville, signifierait laisser les gens qui sont encore là, et donc, comme communauté, nous allons rester ici. Je prie Dieu pour nous donner la paix et l'amitié entre les habitants de cette ville. Je vous remercie de tout cœur pour votre aide. » Père Ziad, jésuite à Homs

samedi 17 décembre 2011

Les Chretiens Arabes

  1. chrétiens - Wikipédia

    fr.wikipedia.org/wiki/Arabes_chrétiens
    Aller à Au Proche-Orient‎: Michel Aflaq, homme politique syrien, syrien cofondateur du parti Baas arabe socialiste, (issu d'une famille orthodoxe, il est ...
  2. Dailymotion - Panorama d'une partie des chrétiens d'orient - une ...

    www.dailymotion.com/.../x13pz8_panorama-d-une-pa...31 janv. 2007 - 14 mn
    Chrétiens, Arabes, Chrétien, Arabe, Moyen, Orient, Liban, Egypte, Syrie, Palestine. Vous voulez commenter ...
  3. Chrétiens d'orient part 1/2 : Le singulier destin des chrétiens arabes ...

    www.renenaba.com/chretiens-d’orient-part-11-le-singulier-destin-des...
    16 oct. 2010 – Un synode sur le Moyen-Orient se tient du 10 au 24 octobre au Vatican, alors que les chrétiens arabes, généralement considérés comme une ...
  4. Mission chrétienne au Moyen-Orient., Les chrétiens arabes ont- ils ...

    www.bealiban.com/Mission-chretienne-au-Moyen-Orient.html
    Cette conférence du Père S.Khalil, nous rappelle que l'Eglise du Moyen-Orient ne doit pas se contenter de se maintenir le mieux possible mais qu'elle est ...
  5. Les chrétiens dans l'Orient arabe: origines d'une diversité ...

    www.cafepedagogique.net › Les dossiers
    23 mars 2011 – Les chrétiens dans l'Orient arabe: origines d'une diversité communautaire. Par Frédéric Alpi. Les chrétiens du Proche-Orient arabe constituent ...
  6. Chrétiens d'Orient : Le singulier destin des chrétiens arabes (2/2 ...

    oumma.com › Articles
    25 oct. 2010 – L'alliance Hezbollah Michel Aoun a brisé stratégiquement le clivage confessionnel islamo-chrétien de l'équation libanaise, de la même (...)
  7. "Les chrétiens d'Orient sont tous des arabes" - Savoir - Le Monde ...

    www.lemondedesreligions.fr/.../les-chretiens-d-orient-sont-tous-des-a...
    8 févr. 2011 – "Les chrétiens d'Orient sont tous des arabes" - Certains artisans du dialogue interreligieux au Proche-Orient se refusent à parler de persécution ...
  8. Multiples visages des chrétiens d'Orient, par Rudolf El-Kareh (Le ...

    www.monde-diplomatique.fr/2011/05/EL_KAREH/20525
    Multiples visages des chrétiens d'Orient. par Rudolf El-Kareh, mai 2011. Dans les bouleversements qui secouent les sociétés du monde arabe, la question ...
  9. Les Arabes chrétiens d'Orient : Des citoyens arabes à part entière ...

    www.mondialisation.ca/index.php?context=va&aid=22775
    13 janv. 2011 – Les Arabes chrétiens d'Orient : Des citoyens arabes à part entière ou entièrement à part? par Pr Chems Eddine Chitour. Mondialisation.ca, Le ...
  10. Le printemps arabe accélère l'exode des Chrétiens d'Orient ...

    blog.lefigaro.fr/geopolitique/.../le-printemps-arabe-accelere-le.html
    8 nov. 2011 – Le "printemps arabe" n'a pas amélioré le sort des Chrétiens d'Orient. Bien au contraire. En Egypte, les organisations chrétiennes chiffrent à ...

mardi 6 décembre 2011

Au centre catholique du Liban,Sœur Agnès-Mariam porte-parole du régime syrien

 Le  Centre Catholique d’Information, bras médiatique du Patriarcat, a ainsi accueilli, samedi 19 novembre, Sœur Agnès-Mariam de la Croix, une religieuse d’origine palestinienne installée en Syrie depuis le début des années 1990, et qui est devenue une porte-parole du régime tournée vers l’Occident chrétien, dans l’objectif de peser sur les opinions publiques, en multipliant les mensonges et en concentrant ses interventions sur les « menaces » potentielles ou virtuelles qui pourraient viser les Chrétiens d’Orient au lendemain de la chute du régime du Baas en Syrie. Mais en réalité, cette religieuse n’est qu’une opportuniste protégée par le régime qui s’en sert comme caution chrétienne. Elle avait déjà « littéralement mis la main » sur le couvent Saint Jacques de Qâra qu’elle préside et restaure depuis 1993, avec le soutien du régime. Selon des sources proches de l’Eglise à Rome, l’évêché Melkite Catholique, propriétaire du couvent Saint Jacques (Mar Yacoub), aurait déjà porté plainte contre la « religieuse usurpatrice » pour tenter de récupérer ses biens. Mais en vain ; le régime syrien a bloqué la plainte. Le résultat est que la religieuse est réduite au rang « d’esclave médiatique de Bachar Al-Assad ».
Voici en vidéo quelques extraits de la conférence de presse, diffusée par la télévision syrienne, la télévision OTV (de Michel AOun), et Al-Manar (du Hezbollah) .Lire la suite .........
http://www.mediarabe.info/spip.php?article2068

Ou est la verite? - les chiffres suivants peuevnt-ils en reveler qq chose ?

Info Le Figaro - Dans un rapport à paraître vendredi matin, et dont Le Figaro a pu obtenir une copie, l'organisation citoyenne Avaaz fait état de 6.200 morts - dont plus de 400 enfants - et de 69.000 détenus depuis le début de la répression contre le soulèvement populaire syrien, à la mi-mars. D'après les informations récoltées par cette ONG, qui s'appuie sur une équipe de 58 observateurs des droits de l'homme en Syrie, et qui travaille de paire avec de nombreuses organisations présentes sur le terrain, 37.000 des 69.000 détenus le sont toujours. Ceux qui ont été libérés portent, pour beaucoup, des marques de torture. 

Pour Ricken Patel, directeur exécutif d'Avaaz, «personne ne peut désormais fermer les yeux sur ce spectacle de l'horreur en Syrie». «En retardant une action internationale et en armant les escadrons de la mort d'Assad, la Russie est allée trop loin. Un Syrien sur 300 a été tué ou emprisonné. Le monde doit faire un choix : soit il assiste passivement à la violente guerre civile qui déchire tout le pays, soit il intensifie la pression pour contraindre Assad à quitter le pouvoir», dit-il.

Selon ce décompte méticuleux, qui fait l'objet d'un processus de vérification rigoureux - chaque mort est confirmée par trois sources indépendantes, y compris un membre de la famille du défunt et l'imam qui a dirigé la cérémonie funéraire - , et qui inclut également les victimes militaires, la ville «martyr» de Homs cumule près de 40% des pertes de tout le pays. Il y a quelques jours, l'ONU avait estimé, pour sa part, à 5.000 le nombre de victimes syriennes. Ce nouveau bilan à la hausse, fait par Avaaz, suit de près la journée la plus meurtrière de la révolte. Mardi, près de 120 personnes auraient trouvé la mort en Syrie.

 http://blog.lefigaro.fr/iran/2011/12/syrie-long-avaaz-denombre-plus.html

samedi 3 décembre 2011

كنائس الشرق الأوسط انتخبت روحانا أميناً عاماً:
رفض هجرة المسيحيين والدعوة إلى حمايتهم
الامين العام لمجلس كنائس الشرق الاوسط الاب بولس روحانا. (ارشيف "النهار)
أكد مجلس كنائس الشرق الأوسط أن "حضور المسيحيين متأصل في الشرق وفكرة الهجرة مرفوضة على رغم الصعوبات"، داعياً أصحاب السلطة الى "اتخاذ الاجراءات لحمايتهم في الشرق الاوسط والعالم". عقد المجلس جمعية عمومية في مدينة بافوس- قبرص، في ضيافة الكنيسة الارثوذكسية في قبرص وفي حضور رئيس أساقفتها خريزوستوموس الثاني، وأصدر بيانه الختامي الذي تضمن انتخاب أربعة رؤساء: آرام الأول كاثوليكوس الأرمن الأرثوذكس لبيت كيليكيا  رئيسا عن العائلة الارثوذكسية الشرقية، ثيوفيلوس الثالث، بطريرك اورشليم للروم الارثوذكس رئيساً عن العائلة الارثوذكسية، المطران منيب يونان رئيس الكنيسة الانجيلية اللوثرية في الأردن والأراضي المقدسة رئيسا عن العائلة الانجيلية، إغناطيوس يوسف الثالث يونان بطريرك انطاكية للسريان الكاثوليك رئيسا عن العائلة الكاثوليكية.
كذلك انتخب المطران بولس مطر رئيساً فخرياً للمجلس.
وانتخب أيضاً أعضاء اللجنة التنفيذية الجديدة و الأمين العام الجديد لفترة أربع سنوات، وهو الأب بولس روحانا من الكنيسة المارونية خلفا لـلسيد جرجس ابرهيم صالح الذي انتخب أميناً عاماً فخرياً.
وأضاف البيان أن المجتمعين أكدوا أن "الوحدة المسيحية مطلب أساسي وهدف يسعى اليه مجلس كنائس الشرق الأوسط، وإن حضور المسيحيين متأصل في هذا الشرق، ساهموا مساهمة فعالة في نهضته والدفاع عن ترابه وهم مستعدون لبناء مستقبل جديد، ويرفضون فكرة الهجرة على رغم كل الصعوبات ويدعون الى التحلي بالرجاء لمتابعة العيش المشترك، ودعم الاصلاح والتغيير والتطوير لما فيه خير الانسان.
ونظراً الى ما يجري في بعض بلداننا الشرق أوسطية يذكر المجتمعون الجميع، خصوصا المجتمع الدولي، بالمبادئ الانسانية التي تنبغي مراعاتها والتي تتمثل خصوصاً بالحرية الانسانية الفكرية والدينية والسياسية، وبنبذ العنف في حل المشاكل حين تقع من أي طرف. ويجدد المجتمعون دعمهم للقضايا العادلة ولا سيما حق الشعب الفلسطيني في تقرير مصيره حسب الشرعية الدولية".
وأكد المجلس ضرورة حماية الأماكن المقدسة وبيوت العبادة، وأسف "لأعمال التفجير وقتل المسيحيين وتشريدهم"، وقال "ان الحرية الدينية وحرية العبادة شأنان مقدسان، وعلى أصحاب السلطة وصانعي القرار أن يعملوا بكل الوسائل والطرق على سنّ القوانين واتخاذ الاجراءات اللازمة لحماية المسيحيين في كل بلدان الشرق الاوسط والعالم".
annahar 3-12-2011

lundi 31 octobre 2011

Les chrétiens de Bagdad, entre l’exil et l’espoir

Les chrétiens de Bagdad, entre l’exil et l’espoir
Un an après le massacre dans la cathédrale syriaque de Bagdad, les chrétiens s’accrochent à leurs paroisses et à leurs écoles.
Des enfants dans la cour de l’école paroissiale de la Tente-de-la-Vierge à Bagdad. Aujourd’hui, 7...
(François d'Alançon)

Des enfants dans la cour de l’école paroissiale de la Tente-de-la-Vierge à Bagdad. Aujourd’hui, 75 % des enfants y sont musulmans à la suite du départ de nombreux chrétiens.

La dernière vague d’émigration a encore réduit le nombre des fidèles.
Ceux qui restent ne perdent pas l’espoir de contribuer à la construction du nouvel Irak.
Avec cet article
Église Sayidat Al-Najat (Notre-Dame-du-perpétuel-secours), la cathédrale syriaque catholique de Bagdad. Dans la rue interdite à la circulation, un véhicule blindé, des blocs de béton et des rouleaux de barbelés. Deux policiers en treillis montent la garde devant le portail métallique, surplombé des portraits de Wassim, 27 ans, et Taher, 32 ans, les deux prêtres martyrs massacrés le 31 octobre 2010 par un commando terroriste, avec 44 autres fidèles.
Dans l’édifice entièrement vide, les travaux de rénovation, financés par le gouvernement, traînent en longueur. Les murs blancs criblés d’impacts portent encore les stigmates de la tragédie. « Le choc a été difficile à surmonter »,  affirme le P. Aysar, 35 ans, rappelé de Rome où il achevait une thèse de doctorat sur la doctrine sociale de l’église, pour reprendre le flambeau. « L’hémorragie s’est intensifiée. Pendant quatre mois, les familles se sont succédé dans mon bureau pour demander les certificats de baptême ou de mariage nécessaires à leur dossier d’émigration. Nous souhaitons que les familles restent, mais nous pouvons d’autant moins les y obliger que nous ne sommes pas en position de leur garantir une protection. Chacun doit choisir ce qui est pour lui la meilleure solution. »

Insécurité et pressions

Plus encore que l’insécurité chronique qui touche l’ensemble de la population, une pression plus insidieuse mine les communautés chrétiennes. Menaces écrites ou verbales, racket au nom de l’« impôt islamique »,  diktats vestimentaires envers les femmes. Ce sont des persécutions invisibles, souvent motivées par le simple appât du gain chez des promoteurs immobiliers désireux de pousser un propriétaire chrétien à la vente. Comme si la culture hégémonique dominante au sommet de l’État, dans les institutions publiques et l’administration, avait désormais libre cours dans la société.
 « Récemment,  raconte Mgr Shlemon Warduni, évêque chaldéen, un médecin chrétien s’est vu réclamer successivement 10 millions, puis 5 millions de dinars, sous la menace que sa maison soit brûlée, et il a fini par quitter Bagdad pour le nord. »  « Que peut-on faire s’il n’y a ni gouvernement, ni loi ?  interroge le prélat. Vivre dans une société sans État de droit, c’est comme habiter une maison sans toit. L’émigration détruit notre culture, notre histoire, notre foi, nos églises et nos fidèles. C’est une maladie contagieuse et dangereuse face à laquelle nous ne pouvons rien. »
Partir ou rester ? Un an après la « Toussaint sanglante », le dilemme taraude les familles et les couples, amplifié par le constat d’impuissance des responsables religieux. « Tout le monde se sent seul,  lâche Nada, 42 ans, directrice d’école. Le Vatican et les évêques font des déclarations, mais personne ne nous protège. Même les prêtres sont livrés à eux-mêmes. Toute ma famille vit à Chicago. Si mon mari n’avait pas un bon travail, nous serions déjà partis la rejoindre. »

Comment vivre dans une société violente ?

 « Ma femme ne se voyait pas élever notre fille dans cet environnement,  explique Faris, un ingénieur de 41 ans, qui vend sa maison et ses meubles. Le mois prochain, nous partons à Ankara, où je déposerai ma demande d’asile auprès du Haut Commissariat aux réfugiés. Nous attendrons là-bas, dans un centre d’accueil, un an ou plus s’il le faut, mais nous ne reviendrons pas en arrière. »
Saad, 38 ans, fait le choix inverse. « Pour une raison pratique,  dit-il. Si je pars, je perds le bénéfice de plus de douze ans de travail pour   créer mon entreprise de plomberie et me faire une clientèle.  » Pas sûr, pourtant, qu’il résiste longtemps à la pression. « Les gens pensent à l’avenir de leurs enfants et se demandent comment ils pourront grandir dans une société aussi violente, »  ajoute-t-il devant son épouse silencieuse.
Employée dans une banque, la jeune femme a perdu son père dans le carnage de l’église syriaque et rêve de rejoindre sa mère, sa sœur et son jeune frère restés en France après leur évacuation.

La question de la création d’une « province chrétienne »

Pour échapper au piège de l’extinction, des parlementaires et partis chrétiens prônent la création d’une province à majorité chrétienne dans la plaine de Ninive, aux confins de la province de Mossoul et du Kurdistan. Des milliers de déplacés y ont déjà grossi la population de Karakosh et de quelques autres bourgades chrétiennes.
Les leaders kurdes agitent en sous-main cette proposition afin de renforcer leur position dans la bataille pour le contrôle de territoires qu’ils disputent aux Arabes sunnites, en créant une zone tampon. L’idée rencontre un accueil mitigé de la part des autorités religieuses chrétiennes, divisées sur la question. « Les Kurdes veulent nous utiliser en nous mettant entre le marteau et l’enclume,  affirme Mgr Warduni. Nous avons besoin de protéger nos droits de citoyens partout où les chrétiens se trouvent, pas de créer un ghetto. »
 « Au moins, là-bas, les chrétiens sont en Irak » , répond Mgr Avak Asadourian, primat du diocèse arménien d’Irak et secrétaire général du Conseil des chefs d’Églises, tout en récusant le terme de « province chrétienne » . « Ce serait résoudre un problème en en créant un autre,  souligne, de son côté, Hanaa Edwar, fondatrice d’Al-Amal, une ONG irakienne des droits de l’homme. Les Arabes sunnites de Mossoul ne l’accepteront pas.  »
Rester, mais pour quoi faire ? À Bagdad, la question anime des chrétiens décidés à jouer un rôle dans la construction du nouvel Irak aux côtés des musulmans, et pas seulement calfeutrés à l’abri de leurs églises-bunkers aux trois quarts désertes. Au cœur du quartier chiite Al-Jadida, la paroisse Mar Eliya compte aujourd’hui moins de 300 familles contre 2 500 il y a dix ans.
Adossée à l’église, l’école paroissiale, fondée en 2005, accueille 800 enfants, dont 75 % de musulmans. « Si vous voulez vous plaindre, partez, si vous décidez de rester, vivez ! Voilà ce que je dis à mes paroissiens » , lance le père Douglas Al Bazi, 39 ans, un des dix derniers prêtres chaldéens en activité dans la capitale. « J’aimerais que l’Église ne culpabilise pas ceux qui partent et soit le meilleur avocat de ceux qui restent. En 2006, j’ai été kidnappé pendant neuf jours. Les mauvais traitements ont ruiné ma santé, mais cette expérience m’aide à partager la peine des très nombreux Irakiens qui ont subi le même sort. »
 « Notre salut viendra de l’extérieur,  martèle le dominicain Yousif Thomas Merkis. Plus on est minoritaires, plus il faut sortir de l’enfermement et s’ouvrir au dialogue avec les autres. Les chrétiens ont toujours été en pointe dans le secteur de la santé, de l’éducation et de la culture. Leur contribution dans ces domaines reste très appréciée et nous sommes sollicités pour participer à la réforme du système éducatif. »

Des rencontre encourageantes avec des chiites

Sous l’impulsion des dominicains de Bagdad et de plusieurs personnalités musulmanes, les échanges se multiplient entre intellectuels et religieux chrétiens et chiites. L’université de Nadjaf accueillera en avril prochain un colloque sur le dialogue entre les religions. Toujours à Nadjaf, la ville sainte chiite, Jawad Al Khoei, petit-fils du grand ayatollah Qasim Al Khoei, va créer un institut ouvert à l’enseignement des autres religions. Dans un autre registre, l’organisation Caritas soutient un programme de formation de « réconciliateurs » chrétiens et musulmans.
Reste le défi de l’influence pour une minorité en mal de représentation politique. « Nous devons avoir une voix forte dans les allées du pouvoir pour obliger le gouvernement à agir » , tranche Mgr Avak Asadourian. Encore faudrait-il s’entendre sur une vision de l’avenir. « Les chrétiens souffrent d’un déficit d’analyse politique qui remonte à l’époque de Saddam Hussein,  constate l’archevêque latin Mgr Jean Sleiman. Des questions comme le fédéralisme, les relations entre le centre et les régions méritent une sérieuse réflexion.  »
Au printemps dernier, une rencontre a réuni pour la première fois les leaders religieux et politiques chrétiens. Un premier pas timide pour discuter, clarifier, examiner les projets et les solutions.

Une minorité mal représentée

À la Faculté des sciences politiques où il donne un cours sur les droits de l’homme, Firas, doctorant de 31 ans, se sent parfois un peu seul au milieu de ses collègues musulmans. « L’année dernière, deux étudiants chrétiens ont obtenu leur diplôme. Cette année, il n’y en aura aucun… Au Parlement, les députés chrétiens ne jouent aucun rôle. Ce dont l’Irak a besoin, c’est un gouvernement laïque. »
Répartis au sein de plusieurs formations politiques, les députés chrétiens au Parlement sont largement ignorés de leur communauté, soupçonnés de poursuivre des intérêts personnels ou de servir de supplétifs à la représentation kurde.
Dernière halte à l’église syriaque Mar Behnam, dans le quartier Ghadir. Ghazwan Jabri, 41 ans, architecte, assure la catéchèse depuis quinze ans dans la paroisse, avec sa femme Raghad, 38 ans, directrice du jardin d’enfants. « Les évêques font ce qu’ils peuvent, mais les chrétiens ne font pas partie de l’équation. Nous sommes une minorité et nous n’avons aucun pouvoir. Moi aussi, j’ai une responsabilité envers mes deux enfants et j’ai pensé à partir. Les chrétiens ont bonne réputation dans ce pays et nous devons la maintenir. Nous devons vivre nos jours et être heureux, autant que nous le pouvons. »
François d’Alançon

http://www.la-croix.com/Actualite/S-informer/Monde/Les-chretiens-de-Bagdad-entre-l-exil-et-l-espoir-_NG_-2011-10-30-729561

samedi 29 octobre 2011

Al-Azhar méprise l'invitation du pape pour Assise III


AL-Azhar, plus grande université islamique du monde musulman, dont l'autorité est indiscutée,  par la voix de son président Ahmed Al Tayyeb, a fait savoir qu'elle n'enverrait aucun émissaire à la troisième rencontre d'Assise voulue par Benoit XVI afin de réunir les représentants des différentes religion pour construire un monde de paix, qui se déroule à partir de demain. L'évènement est important, 25 ans après la première réunion d'Assise en 1986 organisée par Jean-Paul II. Plus d'info ici.
Le dialogue est en fait suspendu depuis le début de l’année en raison d’une déclaration de Benoît XVI après l’attentat terroriste du 31 décembre dernier contre l’église copte d’Alexandrie, qui avait coûté la vie à 21 personnes. Benoît XVI avait alors dénoncé « les discriminations, les abus et l’intolérance religieuse qui frappent aujourd’hui en particulier les chrétiens ». Il avait affirmé : « Les paroles ne suffisent pas, il faut l’engagement concret et constant des responsables des nations. »

En réponse, Ahmed Al Tayyeb avait qualifié les propos de Benoît XVI d’« ingérence inacceptable dans les affaires intérieures égyptiennes » et demandé : « Pourquoi le pape n’a-t-il pas appelé à la protection des musulmans quand ils se faisaient tuer en Irak ? » alors que Jean-Paul II et Benoit XVI ont condamné fermement l'invasion américaine de 2003, et qu'en Irak les Chrétiens sont persécutés odieusement, ce qui a entrainé la fuite de 500 000 d'entre eux. Quelques jours plus tard, le 12 janvier, le gouvernement égyptien avait  rappelé son ambassadeur près le Saint-Siège.

Le pere Boulad:le monde arabe est en train de virer dans l’islamisme avec la bénédiction des puissances Occidentales

Pour moi, il est clair que le monde arabe est en train de virer dans l’islamisme avec la bénédiction des puissances Occidentales. A croire que l’Occident n’a rien appris du passé. Qu’a-t-on fait de l’expérience de l’Irak ? Il faut dire aussi qu’il y a une manipulation médiatique de l’opinion. Les rebelles sont unanimement présentés comme des libéraux qui veulent la démocratie. Au lieu de démocraties, se sont des régimes islamistes qui vont se mettre en place.  Je pense que l’intervention de l’Occident dans les scénarios des pays arabes est dictée par des intérêts économiques et financiers. Il y a un manque d’objectivité total. Est-ce que l’Occident se rend compte qu’en mettant en place tous ces régimes dans le monde arabe, il se prépare à un avenir amer ? Personne n’a pas pris la véritable mesure de la puissance, de l’organisation et de la détermination des islamistes. Lire la suite
http://www.islamisation.fr/archive/2011/10/25/egypte-beaucoup-de-chretiens-preparent-leur-valise.html

jeudi 13 octobre 2011

Ils ne veulent plus de chrétiens en Égypte

L’armée a violemment réprimé une manifestation de plusieurs milliers de coptes, dimanche 9 octobre, dans le centre du Caire.

(AFP/MAHMUD HAMS)

Lors des funérailles, lundi 10 octobre, des femmes coptes pleurent l'un des leurs, un jeune homme tué lors des affrontements avec l'armée dimanche au Caire.

Au moins 24 personnes ont été tuées. Des émeutes ont ensuite éclaté dans la capitale égyptienne.
Avec cet article
Dans la petite salle de la morgue, l’air est suffocant. Douze corps sont allongés, épaules contre épaules. L’un a le crâne défoncé, les yeux exorbités. « Tantawi assassin (1) ! », hurlent les hommes et femmes qui se pressent pour voir et embrasser les « martyrs ».
Sur l’une des tables, Mina Daniel, un jeune homme aux longs cheveux noirs, baigne dans une mare de sang. Blogueur et militant socialiste, il a participé à toutes les batailles de la révolution de janvier. Son ami Khaled El Said, leader musulman de la Coalition des jeunes de la révolution, est hébété.
Autour de lui, la foule est hystérique : les femmes lèvent les bras au ciel en pleurant, les hommes aux tee-shirts tachés du sang des blessés scandent des slogans hostiles à l’armée. « Est-ce que l’on n’est pas égyptien ? Est-ce que l’on n’est pas des humains ? », s’exclame Romani Samir, un bijoutier de 30 ans. « Ils ne veulent plus de chrétiens en Égypte ! Que n’importe quel pays nous offre l’asile et nous partirons ! »
Un prêtre copte note minutieusement les noms des défunts. Au moins 24 victimes des violences de la veille avaient été identifiées lundi 10 octobre, parmi lesquels des soldats. Certains ont été tués par balles, d’autres écrasés par des véhicules de l’armée. « Cela rappelle les pires moments de la révolution, lorsque les manifestants de Tahrir étaient directement attaqués par la police », commente Mohsen Isaaq, 27 ans, qui était dans la marche. Il y a eu par ailleurs au moins 328 blessés.

Une manifestation pacifique

Il s’agissait, au départ, d’une manifestation pacifique pour réclamer que l’église du village de Merinab, en Haute-Égypte, en partie brûlée la semaine dernière, soit reconstruite et que les responsables de l’attaque contre l’édifice soient arrêtés et jugés.
Depuis plusieurs semaines, ce village proche d’Assouan est agité par une querelle : un groupe d’habitants musulmans – salafistes, selon certains –, affirme que l’édifice est en fait une « salle commune » et que les coptes ne disposent pas du permis nécessaire pour construire les dômes qu’ils veulent ajouter.
Le prêtre local assure au contraire que le lieu est enregistré comme église depuis plus de quatre-vingts ans. La manifestation de dimanche se saisissait de cette dernière attaque contre les coptes pour réclamer une loi unifiée sur la construction des lieux de culte en Égypte.
« Nous sommes partis de Choubra (quartier du nord du Caire) vers 16 heures. Il y avait environ 10 000 personnes. En arrivant dans le secteur d’Oulali, le cortège a été attaqué à coups de pierre par des habitants ou des “baltaguis” » (hommes de main du régime), raconte Bishoï Tamry, un activiste de l’Union des jeunes de Maspero, un groupe de défense du droit des coptes.
« Le calme est revenu et nous avons pu repartir. Arrivés devant l’hôtel Ramses Hilton, nous nous sommes retrouvés face à un cordon de soldats. Ils ont tiré en l’air pour disperser la foule », continue-t-il.

Les soldats ont tiré à balle réelle sur la foule

Sherif Azer, un militant des droits de l’homme, précise : « Il y avait une forte tension entre les soldats et les manifestants, qui scandaient des slogans contre le Conseil suprême des forces armées (Scaf). On m’a dit qu’il y avait eu des accrochages individuels entre soldats et manifestants, avant que la situation ne dérape. » Des coups de feu sont échangés dans la confusion.
« La télévision d’État a tout de suite choisi sa version : les coptes sont arrivés armés et ont tiré les premiers sur les soldats qui n’ont fait que se défendre », fulmine Bola Abdu. Il semble clair que des groupes de « baltaguis », des hommes de main payés pour provoquer des violences, ont attaqué les coptes présents.
La réaction de l’armée a été plus violente que jamais : après les tirs de sommations et les habituelles bastonnades, des véhicules blindés ont zigzagué au milieu des manifestants affolés, fauchant plusieurs personnes. Les soldats ont tiré à balle réelle sur la foule, au hasard.
« L’armée a voulu montrer qu’elle pouvait utiliser la violence contre les manifestants avant les élections. Comme pour prévenir qu’aller manifester maintenant, c’est risquer sa vie, avance Sherif Azer. Il est plus facile de s’en prendre aux coptes, parce qu’ils savent que la population sera moins solidaire. »
Beaucoup redoutent que les événements ne provoquent des affrontements entre coptes et musulmans dans tout le pays, notamment en Haute-Égypte où les chrétiens sont proportionnellement plus nombreux.
(1) Le maréchal Tantawi dirige le Conseil suprême des forces armées, au pouvoir depuis la chute de Hosni Moubarak, le 11 février dernier.
NINA HUBINET, au Caire


http://www.la-croix.com/Actualite/S-informer/Monde/Ils-ne-veulent-plus-de-chretiens-en-Egypte-!-_NG_-2011-10-10-721447

samedi 17 septembre 2011



Opinion
Un prêtre syrien (ré)écrit à Juppé
Père Elias Zahlaoui
Jeudi 15 septembre 2011
Nous publions ici la deuxième lettre que le prêtre catholique damascène Elias Zahlaoui adresse à Alain Juppé relativement aux événements de Syrie. Nous avions déjà publié sa première missive, fin juin, à peu près de même teneur – le ministre et le gouvernement français n’a hélas depuis pas changé d’attitude ni de mots vis-à-vis de la Syrie (voir notre article « Un prêtre syrien écrit à Alain Juppé« , mis en ligne le 23 juin). Nous doutons qu’Alain Juppé, qui avant d’être un politicien « gaullo-atlantiste » est un monument de suffisance et de bien-pensance, daigne répondre ou même lire cette nouvelle lettre ouverte d’un patriote qui souffre visiblement de voir son pays mis au ban de l’humanité par la sempiternelle coalition de gouvernements alignés sur Washington et de médias alignés sur BHL.
De fait, le père Zahlaoui ne fait pas dans l’euphémisme ou l’allusion perfide : il appelle un chat un chat et les Occidentaux des « esclaves » d’Israël. Son indignation le fait même s’exclamer à un moment : « Pauvre et monstrueux Occident ! » Et nous, qui sommes des Occidentaux, comprenons et partageons dans une large mesure son analyse et son dégoût.
Elias Zahlaoui parle dans sa lettre de la Syrie, mais aussi de la Palestine, de la Libye, de l’Egypte, du Liban, du Soudan, autant de nations arabes qui ont fait et continuent de faire les frais, à des degrés divers, de l’hypocrisie et de l’interventionnisme occidentaux. Il cite comme témoins de son accusation deux dignitaires de l’Eglise catholique, l’Américain Bernard Law, cardinal de Boston, qui avait adressé à Bush, lui aussi, une lettre ouverte cinglante à propos de l’Irak, et un Libanais, Béchara Raï, nouveau patriarche de l’Eglise maronite, qui a tout récemment averti les Occidentaux qu’ils jouaient avec le feu islamiste en Syrie (voir notre article « Le patriarche de l’Eglise chrétienne maronite : « L’Occident doit donner du temps à Bachar »« , mis en ligne le 9 septembre). Peut-on, à ce propos, espérer une déclaration, mesurée, équilibrée, mais plus « offensive »que celle qu’il a déjà faite sur le sujet, du Pape Benoît XVI qui pointerait l’index sur  la désinformation et la déstabilisation dont est l’objet cette très ancienne terre de chrétienté ? Ce serait en tout cas un bon sujet de prières !
Bref, le père Zahlaoui a lancé un cri de désespoir et de déception devant le mensonge institutionnel et institutionnalisé, le genre de lettre qu’un Alain Juppé, sorte d’ »androïde » politicien formaté pour le service du Nouvel Ordre Mondial, ne peut lire et encore moins comprendre. Mais, nous l’avons déjà écrit ici, le mensonge demeure quand même impuissant à changer les réalités. C’est la chance de de la Syrie et de la majorité des Syriens !
Deuxième lettre ouverte d’un prêtre arabe de Syrie à
Monsieur Alain JUPPÉ,
Ministre des Affaires Étrangères de la France
Monsieur le Ministre,
Depuis votre nomination au poste de Ministre des Affaires Étrangères de la France, vos déclarations à l’encontre de mon pays la Syrie, sont, pour le moins qu’on puisse dire, sinistres et orageuses. Et hier même, vous avez accusé la Syrie d’être responsable de crimes contre l’Humanité, emboîtant ainsi le pas à votre prédécesseur Bernard KOUCHNER, le valeureux défonceur des droits de l’homme ! Ces graves accusations, vous vous plaisez à les lancer contre la Syrie, chaque fois que vous vous trouvez au coeur de ce boiteux et aveugle Conseil de Sécurité, ou quand vous vous pavanez auprès de Mme Hilary CLINTON.
N’auriez-vous donc été parachuté au Quai d’Orsay, après votre longue disgrâce politique, par on ne sait quelle main mystérieuse, que pour préparer et justifier aux yeux de l’opinion publique, française et internationale, la destruction programmée et définitive de la Syrie, pour bien assurer la survie d’Israël ? Ignorez-vous donc que cette opinion publique, française et internationale, est savamment matraquée par des médias au service aveugle des tout puissants lobbys sionistes ? Ignorez-vous aussi que ces fameuses Instances Internationales, qui ont pour noms Assemblée Générale des Nations-Unies, Conseil de Sécurité et Conseil des droits de l’homme, et consorts, et qui sont censées exister pour asseoir la justice et la paix au niveau du monde, sont, depuis des décades, effrontément manipulées par les États-Unis? Ignorez-vous aussi que ces mêmes États-Unis, leurs présidents en tête, sont, de l’aveu même de chercheurs américains, courageux, comme Paul FINDLEY, Edward TIVNAN, NOAM CHOMSKY, David DUKE, Franklin LAMB, Stephen WALT et John MEARSHEIMER, tenus comme en laisse par le tout-puissant lobby israélien?
La Syrie, dites-vous, est responsable de crimes contre l’humanité.
Mais, dites donc, depuis quand est-il interdit à un pays de défendre son existence propre, ainsi que la sécurité et la dignité de ses citoyens? Cela ne serait-il permis qu’aux puissants de ce monde, comme les États-Unis, la France, l’Angleterre et l’Allemagne, qui s’érigent toujours, en dépit de leur écoeurant machiavélisme et de leurs distorsions sans nombre, en arbitres infaillibles des droits et des légitimités de toute sorte?
En attendant, et surtout depuis les mystérieux événements du 11 septembre 2001, vous prenez prétexte de tout pour justifier l’injustifiable, comme d’envahir et de détruire d’autres pays, comme l’Afghanistan, le Pakistan, l’Irak, et tout dernièrement la Lybie, pour en faire à votre façon odieuse, des « paradis » de paix, de droits et de démocratie!
N’est-il pas vrai que vous êtes intervenus en Lybie, pour soi-disant protéger les droits humains des civils, contre un dictateur, que, pourtant, la France et l’Italie n’ont cessé de flatter, et que l’Angleterre et les États-Unis ont fini par chérir! Et vous vous en êtes acquittés en laissant sur le sol de la Lybie, un charnier de 50,000 morts, pour la plupart des civils.
Ah, de quelle « bravoure » vous y avez tous fait preuve, y compris l’aviation israélienne!
Je me dois aussi de signaler que vous avez eu l’intelligence de ne pas toucher aux installations de pétrole, but unique et ultime de votre fameuse « intervention humanitaire »! Étrange « humanisme » que celui des États-Unis, de la France, de l’Angleterre, de l’Allemagne et de l’Italie, digne, il est vrai, de l’Histoire de vos différents pays, toute remplie, sans exception, d’injustices, de charniers et d’horreurs!
Cependant, si, en Occident, vous êtes si sensibles au problème des droits de l’homme, pouvez-vous me dire ce qui vous rend totalement aveugles à ce que fait Israël en Palestine, depuis plus de 60 ans, en décimant systématiquement le peuple palestinien, et en dévorant même la portion de terre, qui lui a été décidée par les fameuses Nations- Unies en 1947?
A ce propos, Monsieur le Ministre, pouvez-vous m’assurer que la France et tous les pays occidentaux, si servilement alignés sur les États-Unis et Israël, ne voteront pas le 20 septembre courant, contre le droit du Peuple palestinien à avoir « sa  » Patrie, si réduite soit-elle ?
Seriez-vous donc aussi, tous en Occident, aveugles et esclaves, pour ne pas oser voir, et dénigrer ce qu’a fait et continue de faire, Israël, sans impunité, au Liban, en Égypte, au Soudan, en Syrie, et même en pleine mer, contre les bateaux venus au secours des habitants de cette immense prison de Gaza, qui groupe un million et demi d’habitants? Par quelle étrange procédure, Israël a pu arracher la langue de tous ces « Grands » de l’Occident, pour s’être privés, durant tant d’années, de lui adresser le moindre reproche, face aux monstrueux et continuels défis qu’il ne cesse de lancer à tout moment, à toutes les lois et conventions internationales, dont l’Occident pourtant est l’auteur?
Pauvre et monstrueux Occident! Savez-vous dans quel gouffre vous vous précipitez, et où vous risquez d’embarquer bientôt le monde entier?
Monsieur le Ministre,
Sachez bien que je ne vous déteste pas. Mais je vous plains. Tout comme je plains avec vous, toute l’Église d’Occident qui devrait crier tout haut, face à de telles distorsions et injustices, comme l’a fait un jour le Cardinal de Boston, Mgr. Bernard LAW, en adressant une terrible lettre ouverte à Mr. Georges BUSH, lettre qui lui a valu d’être démis peu après. Cette Église d’Occident, serait-elle donc réellement morte, comme je vous l’avais dit dans la première lettre ouverte, que je vous avais adressée en date du 9/6/2011?
Et pourtant, ce qui se passe au niveau du monde, et ce qui se commet par les Puissances Occidentales, sont de nature à réveiller les morts. Il a donc fallu la toute dernière visite du Patriarche Maronite en France, Sa Béatitude Béchara Raï, pour dire à la France et à tout l’Occident, à travers la France, sa triste vérité.
Qu’il en soit remercié, au nom de tous les opprimés du monde, surtout les opprimés du Monde Arabe et Musulman.
Pr. Elias ZAHLAOUI
Église Notre-Dame de Damas
Koussour – Damas
Le 8/9/2011
Publié le 15 septembre 2011 avec l'aimable autorisation d'Info Syrie

http://www.palestine-solidarite.org/lettre.Elias_Zahlaoui.150911.htm

jeudi 15 septembre 2011

خرافة الخوف المسيحي


ساطع نور الدين
من ثوابت التاريخ العربي الحديث، المشرقي خصوصا، ان الثورات المتعاقبة التي شهدتها الدول العربية منذ خروج الاستعمار الاوروبي اسفرت عن موجات متتالية من التصفية والهجرة المسيحية، حتى بات تضاؤل الوجود المسيحي في الشرق مثل القدر، وأشبه بعنوان رئيسي لاي تحول جذري يطرأ على احوال المسلمين وأوضاع بلدانهم.
وباستثناء لبنان، فإن مختلف التحولات المشرقية التي بدأت بالاستقلال الوطني وما تلاه من ثورات شعبية وانقلابات عسكرية تحت شعارات شيوعية او قومية، كانت تسهم بشكل تدريجي في اضطهاد المسيحيين ودفعهم الى الهروب من بلدانهم الاصلية.. الى ان جاء المشروع الاسلامي، فاكتشفوا ان المسلمين باتوا حالة ميؤوسا منها، تسير بوعي وثبات الى الوراء، وتتخلى نهائيا عن مزاعم التعايش الديني التي سادت على مدى القرون الـ14 الماضية.
وهكذا لم يعد للمسيحيين على سواحل المتوسط مدينة واحدة يشكلون غالبيتها بعدما كانت معظم المدن الساحلية تحمل علاماتهم البارزة. وبعدما تولى الاحتلال الاسرائيلي تهجير مسيحيي فلسطين بحيث لم يبق منهم سوى رموز ومعالم سياحية، اكمل المهمة القوميون والاسلاميون العرب، فكان العراق نموذجا مؤلما، بحيث عمد الارهابيون المسلمون الى تصفية من بقي منهم في ظل حكم صدام حسين، وسجلت سوريا، على وقع الحدث العراقي واللبناني ايضا، هجرة صامتة وواسعة لمسيحييها، فيما كان اقباط مصر يشعرون بأن ارضهم تميد تحت اقدامهم، وكنائسهم تحرق امام عيونهم.
الثورة العربية الراهنة، التي ترفع شعار الحرية والديموقراطية والعدالة الاجتماعية، دبت بعض الذعر في قلوب مسيحيي الشرق، من ان يكون المسلمون على وشك احياء خلافتهم، لكنه بالتأكيد لم يدفعهم الى الاعتقاد بأن عليهم ان يشدوا الرحال مرة اخرى الى بلاد المهجر. كانت مصر اشارة مهمة، حيث دعي الاقباط بإلحاح الى المشاركة في الثورة وأفسح لهم المجال للتعبير عن انفسهم اكثر من اي وقت مضى منذ الاستقلال المصري، وانخفض عدد الاعتداءات عليهم وعلى كنائسهم وازداد الحرص والحماية لوجودهم، من جانب الشارع المسلم قبل المؤسسة المسلمة الحاكمة.
وبهذا المعنى، كانت الثورة المصرية نقطة تحول تاريخية، معطوفة على الثورة السورية التي يقودها جمهور سوري اقل تدينا واكثر انفتاحا ومدنية حتى من الجمهور المصري، والتي دقت في البداية جرس الانذار المسيحي، من ان تكون الغالبية السورية المسلمة تستعيد حلما قديما او تصفي حسابا سابقا مع النظام، لكنها سرعان ما تبينت ان ثمة مشروعا متقدما لا يمكن الا ان يخدم المسيحيين من دون الحاجة الى اي تواطؤ او تنازل، ويضمن بقاءهم ويكفل حرياتهم السياسية والدينية، وربما ايضا يدعو في مرحلة لاحقة المهاجرين منهم الى العودة، للمشاركة في بناء الدولة العصرية، التي ضاع الطريق اليها منذ الاستقلال.
كان لبنان استثناء ولا يزال، لان مسيحييه الذين فقدوا دورهم المتقدم وموقعهم المتميز عن بقية المسيحيين المشرقيين، يمكن ان يستغرقوا وقتا طويلا قبل ان يلاحظوا ان الثورة العربية التي تقوم بها الغالبية المسلمة اليوم، ليست اسلامية، بل هي مناهضة لاي مشروع اسلامي، وهي لن تكون سببا لهجرة مسيحية جديدة، بل حافزا لوقف النزف المسيحي المستمر من هذا الشرق
assafir- 13-9-2011