Arabes du Christ


" الهجرة المسيحية تحمل رسالة غير مباشرة للعالم بأن الإسلام لا يتقبل الآخر ولا يتعايش مع الآخر...مما ينعكس سلباً على الوجود الإسلامي في العالم، ولذلك فإن من مصلحة المسلمين، من أجل صورة الإسلام في العالم ان .... يحافظوا على الوجود المسيحي في العالم العربي وأن يحموه بجفون عيونهم، ...لأن ذلك هو حق من حقوقهم كمواطنين وكسابقين للمسلمين في هذه المنطقة." د. محمد السماك
L'emigration chretienne porte au monde un message indirecte :l'Islam ne tolere pas autrui et ne coexiste pas avec lui...ce qui se reflete negativement sur l'existence islamique dans le monde.Pour l'interet et l'image de l'Islam dans le monde, les musulmans doivent soigneusement proteger l'existence des chretiens dans le monde musulman.C'est leur droit ..(Dr.Md. Sammak)
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mardi 26 septembre 2017

Chrétiens d’Orient : « Ce passé glorieux nous oblige », affirme Macron


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Les chrétiens d’Orient à l'honneur à l’Institut du monde arabe


Les chrétiens d’Orient à l'honneur à l’Institut du monde arabe


Texte par Marc DAOU


Dernière modification : 26/09/2017

À partir du 26 septembre et jusqu’au 14 janvier 2018, l'IMA propose "Chrétiens d'Orient, deux mille ans d'histoire”, une exposition mettant à l'honneur un riche patrimoine menacé par les crises de la région.

Une histoire bimillénaire exposée à partir du 26 septembre et jusqu’au 14 janvier 2018, à l’Institut du monde arabe (IMA), à Paris. Les chrétiens d’Orient, dont le sort est souvent évoqué dans les médias au fil des crises qui secouent le monde arabe, ne sont pas seulement une donnée démographique ou une équation géopolitique. C’est aussi une culture, un patrimoine et une histoire plurielle et ininterrompue de communautés diverses qui ont joué un rôle majeur dans le développement culturel, religieux, intellectuel, social et politique de cette région du monde.
L’exposition, inaugurée lundi 25 septembre par le président français Emmanuel Macron et son homologue libanais Michel Aoun, relève l’exploit de mettre en lumière l’histoire et la culture de ces populations (Égypte, Jordanie, Irak, Liban, Syrie et Terre Sainte). Et ce, de l’ère de l’enracinement du christianisme dans la région, en passant par la conquête musulmane à la Nahda (renaissance arabe), jusqu’au défis actuels.
Au fil du parcours sont présentées au public des œuvres exceptionnelles, tels que des manuscrits, des fresques, des objets liturgiques, des stèles, des évangiles et des mosaïques, rassemblés pour la première fois en Europe. Comme par exemple une fresque médiévale de la Vierge à l’enfant en provenance du Liban et datant du XIIIe siècle, ou encore de manuscrits syriaque-orthodoxes jamais vus en Europe.
"Une première mondiale"
"La mission de l’IMA est de mettre en lumière les diverses facettes des cultures et des croyances du monde arabe, or j’ai découvert que jamais une exposition de cette ampleur n’avait été consacrée à l’histoire des chrétiens d’Orient, précise Jack Lang, président de l’IMA, à France 24. Puisque notre rôle est aussi de combler certaines lacunes, petites ou grandes, j’ai décidé avec les équipes de l’Institut d’organiser un évènement à la hauteur de la richesse exceptionnelle du christianisme en Orient, et le résultat est cette première mondiale de par son ampleur et par l’originalité des œuvres présentées".

Fresque représentant la Vierge à l'enfant (Beyrouth Liban, XIIIe siècle). © Marc Daou
Les organisateurs se targuent d’avoir réussi à réunir des œuvres qui proviennent non seulement de musées occidentaux, mais aussi des pays de la région concernée. Une manière selon eux d’associer la mosaïque de communautés vivant sur place, les coptes, les maronites, les syriaques, et les autres églises orientales catholiques et orthodoxes. Pour ce faire, il a été fait appel à l’Œuvre d’Orient, une association de bienfaisance placée sous la protection de l’Archevêque de Paris qui entretient depuis plus de 160 ans, des rapports privilégiés avec la grande majorité de ces églises et avec leurs fidèles.
"Pour nous, il était tout à fait essentiel, qu’à Paris, en France, on rappelle la richesse de cette histoire et de ce patrimoine, sachant les liens que notre pays, dans sa propre histoire, a pu tisser avec ces communautés chrétiennes, explique Monseigneur Pascal Gollnisch, directeur général de l’Œuvre d’Orient. Ces 2 000 d’histoire des chrétiens d’Orient sont essentielles pour la civilisation méditerranéenne et mondiale, c’est de cette région qu’est venu le christianisme, et il est important de rappeler, en ces moments troublés, toute cette histoire et nos liens avec elle".
Une histoire menacée
L’ensemble des œuvres présentées sonne en effet comme un rappel que le christianisme est né dans cette région du monde aujourd’hui déchirée par les crises et les conflits. Des crises qui font peser une menace existentielle sur les chrétiens d’Orient.

Monseigneur Pascal Gollnisch, directeur général de l’Œuvre d’Orient. © Marc Daou
"Si la situation est loin d’être négative et qu’il existe des signes d’espérance, lorsqu’on on prend le Moyen-Orient dans son ensemble, il y a bien sûr des motifs d’inquiétude et des injustices, lourdes, à dénoncer, des violences et des persécutions, constate Mgr Pascal Gollnisch. Il faut que les responsables musulmans s’interrogent et élaborent une stratégie politique pour que les chrétiens de la région ne se sentent pas perpétuellement menacés dans leurs propres pays, dont ils sont une composante, et que la communauté internationale et la France, qui est autant aimée qu’attendue par ces communautés, prennent leurs responsabilités".
Comme un symbole, le parcours de l’exposition se conclut sur des photographies et des portraits de chrétiens d’Orient. Une manière selon les organisateurs de témoigner que ces communautés sont bel et bien vivantes et encore présentes dans leurs pays, malgré les risques qui pèsent sur elles.
Première publication : 25/09/2017

http://www.france24.com/fr/20170925-chretiens-orient-exposition-ima-histoire-institut-monde-arabe-liban-egypte-syrie-irak

lundi 18 septembre 2017

Les Eglises d’Orient, une histoire longue et plurielle

LA CROIX -Nicolas Senèze, le 

Les chrétiens dits d’Orient sont très majoritairement catholiques ou orthodoxes.

Ils sont répartis en de nombreuses Églises différentes, nées de querelles doctrinales aujourd’hui souvent apaisées.
Après la conquête musulmane au VIIe siècle, ils se sont rapidement trouvés en situation minoritaire.

Pourquoi les chrétiens d’Orient se sont-ils rapidement divisés ?
Les Églises d’Orient sont issues des grandes querelles autour de la définition de la nature du Christ, qui ont divisé l’Église durant l’antiquité chrétienne. Ainsi, au début du Ve siècle, l’Église assyrienne, qui rassemble les chrétiens vivant en Mésopotamie, estime qu’il faut dissocier, dans la personne du Christ, les natures humaine et divine, alors que les évêques réunis au concile d’Éphèse (431) affirment le contraire.
Quelques années plus tard, Eutychès (v. 378-454), moine à Constantinople, développe à l’inverse une doctrine affirmant que la nature divine du Christ a absorbé sa nature humaine. Il est condamné par le concile de Chalcédoine (451) dont les conclusions sont, par contre, rejetées par les Églises d’Égypte et de Syrie – qui forment depuis les Églises copte-orthodoxe et syrienne-orthodoxe – ainsi que par l’Église arménienne. Ces Églises qui se sont séparées aux conciles d’Éphèse et de Chalcédoine (aujourd’hui Kadiköy, sur la rive asiatique d’Istanbul) sont dites « pré-chalcédoniennes ».
Comment Rome et Constantinople se sont-elles séparées ?
La rivalité a été permanente entre les deux grands pôles du christianisme, Rome et Constantinople, jusqu’à la chute de l’Empire byzantin, en 1453. Au début, aucune controverse théologique ne les sépare et tous les deux acceptent les résolutions des conciles de Nicée (325) et de Constantinople (381) qui fixent le Credo. Celui-ci affirme notamment la foi des chrétiens dans le Père, le Fils et « l’Esprit Saint, (qui) procède du Père ».
En 589, un concile local à Tolède (Espagne) modifie cette définition et enseigne que « l’Esprit procède du Père et du Fils ». Cet ajout de « et du Fils » (en latin : Filioque) se généralise dans l’Église latine au IXe siècle. Les Carolingiens, qui disputent aux Byzantins l’héritage de l’Empire romain, en tirent prétexte pour mettre en doute l’orthodoxie doctrinale de Constantinople. En riposte, le patriarche Photios de Constantinople qualifie en 867 l’adjonction du Filioque de « blasphème ».
La rupture sera définitive au XIe siècle, lorsqu’en 1054, le cardinal Humbert de Silva Candida, légat de Léon IX, part à Constantinople et y excommunie le patriarche Michel Ier Cérulaire. Le sac de Constantinople par les croisés en 1204 ruinera pour longtemps toute chance de réconciliation.
Pourquoi des Églises orientales sont-elles unies à Rome ?
À partir du XVe siècle, des tentatives ont lieu pour réunir Églises d’Orient et d’Occident. En 1439, le concile de Ferrare-Florence (Italie) adopte une union entre Latins et orthodoxes, que ces derniers dénoncent ensuite, invoquant un chantage à l’aide militaire au moment où Constantinople est menacée par les Turcs – elle tombera en 1453.
Dans les siècles suivants, sous l’influence des missionnaires latins au Proche-Orient et dans les pays slaves, des parts plus ou moins importantes des Églises orientales vont s’unir à Rome, sur la base de ce qui avait été décidé à Florence. De son côté, l’Église maronite (présente en majorité au Liban) a toujours proclamé ne s’être jamais séparée de Rome.

Nicolas Senèze

http://www.la-croix.com/Journal/Eglises-dOrient-histoire-longue-plurielle-2017-09-18-1100877597

jeudi 14 septembre 2017

Les patriarches orientaux soignent les liens avec leur diaspora

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Sa Béatitude Louis Raphaël Sako, patriarche de Babylone des chaldéens, a rendu visite fin août aux fidèles de San Diego aux États-Unis. De son côté, le patriarche copte-orthodoxe Tawadros II saluait l’expansion de sa communauté au Japon et en Australie.
Ces déplacements posent la question de la nature du lien, parfois épineux, qui relie les représentants des Églises orientales avec les chrétiens de la diaspora.
Ils ont trouvé refuge pour trois ou cinq ans ou plus aux États-Unis, en Europe ou encore en Australie. L’émigration des chrétiens du Moyen-Orient, déjà ancienne, s’est encore accélérée ces dernières années en raison des violences qui ensanglantent la région.
Leur départ pousse les patriarches de leurs Églises à multiplier les voyages au chevet de ces diasporas, et à envisager une nouvelle manière d’accompagner leur Église en dehors de son berceau historique. D’autant que pour faciliter leur obtention d’un visa, nombre de leurs fidèles ont fait jouer le « regroupement familial » et ont donc rejoint des communautés installées de plus ou moins longue date sur plusieurs continents.
En septembre, le patriarche copte-orthodoxe Tawadros a inauguré une église au Japon, puis un monastère de religieuses en Australie. De son côté, le patriarche des chaldéens, Louis Raphaël Sako, s’est employé à resserrer les liens avec ses fidèles, désormais californiens, à San Diego (États-Unis).
« Ils ont d’une part le souci de les encourager à valoriser leur identité – sans créer de ghettos communautaires –, à garder une vie paroissiale centrée sur les traditions d’origine, mais aussi à entretenir des liens avec les communautés restées dans les terres mères », explique Christian Cannuyer, professeur à la faculté de théologie de l’Université catholique de Lille, et directeur de l’association « Solidarité Orient »en Belgique. « Au-delà, il y a bien sûr une volonté, chez les patriarches, d’inciter les chrétiens au retour, même si ceux qui le font sont rares et que plus l’exil se prolonge, plus cette volonté s’étiole ».
Une première église copte-orthodoxe au Japon
Créer « des ponts » avec la jeunesse irakienne
Le « théâtre de dissensions »

A l’occasion d’un voyage « éclair » au Japon fin août, le pape copte-orthodoxe Tawadros II a inauguré, à Kyoto, une église pour « répondre aux besoins pastoraux du nombre croissant de croyants orthodoxes en provenance de l’Égypte, de l’Éthiopie ou encore de l’Érythrée ». Sans en donner le nombre précis, le patriarche d’Alexandrie a tenu à saluer, dès son arrivée sur le sol nippon, « l’ouverture de cette nouvelle Église » asiatique.
« Les patriarches non-catholiques ont une latitude beaucoup plus grande pour lancer des démarches, créer des diocèses ou des paroisses dans les diasporas »,note Christian Cannuyer.
Le pape copte a ensuite repris l’avion en direction de l’Australie, où il a notamment inauguré à Melbourne un nouveau monastère – Al-Malak Michael Monastery – samedi 9 septembre, et un gratte-ciel de 44 étages, la « Eporo Tower », co-financée par l’Église copte-orthodoxe australienne. L’occasion, pour lui, de réaffirmer aux 120 000 fidèles de la troisième plus grande communauté copte au monde – derrière l’Égypte et les États-Unis – « qu’il ne les oublie pas ».
Dans d’autres Églises orientales plus menacées, les rapports entre le « centre » historique et la périphérie sont parfois plus tendus.
Aux États-Unis, l’Irakien Louis Raphaël Sako, patriarche de Babylone des chaldéens, a été reçu, fin août, par plusieurs groupes de jeunes du diocèse de Saint-Pierre à San Diego. Une visite cruciale pour son Église durant laquelle il a réaffirmé la nécessité de « créer des ponts » avec la jeunesse irakienne.
« La possibilité d’une extinction, ou bien d’une réduction de la communauté chrétienne à une proportion vraiment restreinte en Irak, n’est plus de l’ordre de l’hypothèse angoissée, mais d’un avenir assez proche », rappelle Christian Cannuyer. Le patriarche a multiplié, ces derniers mois, les appels - notamment à l’égard des fidèles originaires de Mossoul et des villes de la plaine de Ninive, libérées du joug djihadiste - « à reprendre rapidement leurs terres avant que d’autres ne s’en emparent » pour retrouver « leur identité et leur héritage ».
Avec Saint-Thomas-l’Apôtre à DétroitSaint-Pierre-l’Apôtre à San Diegoest l’un des plus importants diocèses chaldéens du pays : à eux deux, ils regroupent environ 170 000 fidèles répartis en quinze communautés. Leur solidarité avec leurs frères restés en Irak est une clé de l’avenir de l’Église chaldéenne.
Cette visite était également symbolique pour le patriarche. Le diocèse de San Diego a en effet été le théâtre, en 2014, d’une grave crise. Plusieurs de ses responsables avaient encouragé l’émigration de nombreux fidèles d’Irak, mais aussi de prêtres et de religieux, sans l’autorisation de leurs supérieurs. Catastrophé par ce qu’il considérait comme un mauvais signal à l’intention des fidèles, le patriarche Sako s’est engagé dans un bras de fer avec eux, menaçant de les suspendre de leur ministère s’ils ne rentraient pas en Irak.
La décision avait alors provoqué de fortes dissensions - nécessitant même, quelques mois plus tard, une intervention vaticane - avec l’évêque ayant accepté de les accueillir sur le sol américain et le reste de l’Église chaldéenne.
Dans l’Église catholique romaine, l’organisation de ces diasporas pose de nombreuses et nouvelles questions, et notamment celui des liens à créer ou à entretenir avec les diocèses latins locaux. « Le code des canons des Églises orientales, promulgué en 1990, limite fortement le pouvoir de juridiction des patriarches en dehors de leur territoire d’origine », souligne ce spécialiste.

lundi 17 avril 2017

LA SITUATION DES CHRÉTIENS D'ORIENT

https://www.franceculture.fr/emissions/lesprit-public/le-bilan-de-la-campagne-presidentielle-la-situation-des-chretiens-dorient
France Culture 16.04.2017

LA SITUATION DES CHRÉTIENS D'ORIENT

La communauté copte d’Egypte a été visée par deux attentats perpétrés contre des églises à Tanta et à Alexandrie. Ces agressions revendiquées par l’Etat Islamique ont fait 44 morts et une centaine de blessés. Ce sont les dernières d’une série de violences contre les Coptes qui représentent environ 10% de la population égyptienne avec une communauté estimée à 14 millions de fidèles. Le président Sissi a immédiatement décrété l’Etat d’urgence sur tout le territoire alors que l’armée égyptienne lutte déjà contre une branche de l’Etat Islamique implantée dans le Sinaï. Le pape François a annoncé qu’il maintenait sa visite en Egypte prévue à la fin du mois. Il rencontrera le président Sissi, l’imam de la mosquée Al-Azhar Ahmed El-Tayeb et le primat copte Tawadros II.
Ces attentats s’inscrivent dans un contexte plus large de menaces sur la présence chrétienne au sein du monde arabo-musulman
Les communautés d’Irak ne comptent aujourd’hui plus que 300.000 fidèles alors qu’ils étaient encore 1 million en 2003. L’effondrement du régime laïc de Saddam Hussein et l’expansion de l’Etat Islamique a contraint à l’exil cette population, principalement vers le Kurdistan où ils bénéficient du soutien d’ONG et d’organisations chrétiennes. L’instabilité persistante dans la région pousse cependant de nombreuses familles à tenter de rejoindre l’Europe, l’Amérique ou l’Australie.
Les Chrétiens de Syrie sont également victimes de la guerre civile qui déchire le pays depuis six ans. Ils représentaient 4,6% de la population avant la guerre avec une communauté estimée à 1 million de personnes. Plusieurs factions engagées dans la lutte contre les troupes de Bachar El-Assad les considèrent comme des soutiens du régime, qui se présente comme le défenseur des multiples minorités syriennes face à des rebelles djihadistes. Cette situation a conduit plusieurs centaines de milliers de Chrétiens de Syrie à se réfugier dans les pays voisins, principalement au Liban.
Le pays du Cèdre fait figure d’exception dans un contexte régional où les Chrétiens, quand ils ne subissent pas des violences, souffrent de ségrégation ou de difficultés à pratiquer leur culte sereinement. La communauté chrétienne du Liban est estimée à 1,5 millions de personnes (principalement maronites, grecs-orthodoxes et arméniennes) soit 40% de la population totale. L’ancien général Michel Aoun a été désigné Président de la République par le Parlement le 31 octobre dernier après plus de deux ans de crise politique qui avait laissé vacant ce poste dévolu par la constitution à un Chrétien maronite. Cette élection d’un candidat réputé proche du parti chiite Hezbollah a été interprété par de nombreux commentateurs comme le signe d’un raffermissement de l’emprise iranienne sur le Liban, aux dépens de l’Arabie Saoudite et du premier ministre sunnite Saad Hariri.

Fillon: la France doit "défendre" les chrétiens d'Orient

Le candidat de la droite à la présidentielle a assisté ce samedi soir à une célébration de la fête de Pâques dans une église copte. 

François Fillon a estimé que la France devait "défendre" les chrétiens d'Orient, après avoir assisté ce samedi soir à la célébration de la fête de Pâques dans une église des Hauts-de-Seine, à l'invitation  de la communauté copte orthodoxe."Je suis venu pour présenter mes condoléances aux coptes égyptiens qui vivent en France, par solidarité après les attentats qui ont été perpétrés en Egypte" la semaine dernière et "dire mon attachement aux chrétiens d'Orient", a-t-il déclaré sur le parvis de l'église Sainte-Marie Saint-Marc de Châtenay-Malabry.

45.000 coptes en France - Selon le candidat de la droite à la présidentielle, il y a "nécessité pour la France de les défendre, pas seulement parce qu'ils sont des chrétiens mais parce qu'ils représentent au Proche-Orient la diversité".  "Le jour où il n'y aura plus de diversité au Proche-Orient, c'est la paix qui sera plus fragile et encore plus menacée", a estimé François Fillon, qui se présente lui-même comme fervent catholique.

 
http://www.bfmtv.com/politique/fillon-la-france-doit-defendre-les-chretiens-d-orient-1143578.html

mardi 21 mars 2017

Recension: Grégoire III Laham, Ne nous laissez pas disparaître !

Recension: Grégoire III Laham, Ne nous laissez pas disparaître !

 - Un cri au service de la paix. Entretiens avec Charlotte d’Ornellas.

Publié le par Patrice Sabater
Ne nous laissez pas disparaître !
Un cri au service de la paix
Le livre d’entretiens que nous propose Charlotte d’Ornellas expose clairement la pensée de Sa Béatitude le Patriarche des melkites/grecs-catholiques. Le propos est clair, et il ne souffre d’aucun détour. Dans l’expression, le Chef de l’Eglise des melkites est bouillonnant, convaincant, plein de feu… Il évoque sa communauté en affirmant «qu’elle a toujours « fait preuve d’une immense ouverture qui est contenue dans notre identité même : nous sommes arabes mais pas musulmans, orientaux mais pas orthodoxes et catholiques mais pas latinsCela définit notre identité et notre rôle aussi : envers les musulmans, les orthodoxes et les latins à qui nous rappelons qu’il existe d’autres chrétiens !» (page 35) Quatre chapitres sont nécessaires pour développer le propos : son enfance, la guerre en Syrie, l’Europe et la Syrie, le dialogue avec l’Islam, et enfin les chrétiens d’Orient.
Quand il aborde l’Occident, il le fait à la fois avec un regard reconnaissant ; et de ce fait avec une certaine exigence…, comme un cri ! Le cri de l’homme blessé, déçu, et accusateur envers tous ceux qui détournent la tête et surtout pour ces gouvernants qui ont tant hésité, et qui préfèrent penser à leurs intérêts futurs qu’à l’urgence à agir…
Ce livre intéressera le béotien à plusieurs titres. Tout d’abord, parce qu’il raconte le parcours d’un  homme et d’un prélat au service de son Eglise et de l’Orient. Ensuite, parce qu’il permet au lecteur européen de situer les melkites qui sont assez peu connus du tout public. Un point précis mérite notre attention malgré tout. Il est un des seuls livres a précisé avec force et nécessité le lien entre la situation généralisée catastrophique au Proche-Orient, la guerre en Syrie et l’injustice « qui prévaut en Palestine ». (pages 24-37 et 85-86) Il affirme : « Si je me suis autant investi dans ce conflit, c’est parce qu’il a eu une influence énorme – et continue à l’avoir – sur la présence chrétienne au Proche-Orient. L’émigration massive des chrétiens puise sa source dans ce conflit qui arrose toute la région, souvent pour le pire ». (page 34) Cet homme résolument engagé au tempérament vif et volubile se mobilise aussi pour la présence des chrétiens, pour le retour et pour la jeunesse. « La jeunesse est l’avenir de la patrie et de l’Eglise ! Je n’ai cessé de le répéter pendant cette guerre, et les jeunes le répètent désormais : « une Eglise sans jeunesse est une Eglise sans avenir. Une jeunesse sans Eglise est une jeunesse sans avenir… Ce pays et notre Eglise n’auront pas d’avenir sans leur jeunesse, c’est aussi simple que cela ». (page 52). On pourra peut-être (parfois) reprocher à ce livre une certaine orientation dans ces questions… Malgré cela, le lecteur passera une heure nécessaire pour comprendre, au cœur de l’Eglise melkite, la détresse de nos Frères d’Orient.
Ass. Béthanie-Lumières d'Orient
Le 18 mars 2017
Grégoire III LahamNe nous laissez pas disparaître ! - Un cri au service de la paix.
Entretiens avec Charlotte d’OrnellasEd. Artège, Paris novembre 2016. 132 pages. 12,90 €

http://www.chretiensdorient.com/2017/03/recension-gregoire-iii-laham-ne-nous-laissez-pas-disparaitre-un-cri-au-service-de-la-paix.entretiens-avec-charlotte-d-ornellas.html?utm_source=_ob_email&utm_medium=_ob_notification&utm_campaign=_ob_pushmail

Recension: Mgr Pascal Gollnisch, Chrétiens d’Orient- Résister sur notre terre. Publié le 21 mars 2017 par Patrice Sabater

Recension: Mgr Pascal Gollnisch, Chrétiens d’Orient- Résister sur notre terre.

Publié le par Patrice Sabater
Le titre de l’ouvrage de Mgr Pascal Gollnisch, Directeur Général de l’Œuvre d’Orient, suscite l’intérêt en raison du pluriel qui est employé dans le sous-titre. L’expression confère une volonté affirmée de ces Chrétiens d’Orient qui, comme Abraham, espèrent contre toute espérance. Mgr Pascal Gollnisch partage ce point de vue. « J’aime l’Orient ». Cela se sent à chaque page ; et ce n’est pas tant une affection pour l’Orient que pour les personnes qui y vivent, ces orientaux « aujourd’hui dépossédés du seul droit de vivre chez eux, sur une terre qui a vu naître leurs aïeux » (page 11). Le Directeur Général le dit sans détours : « moi, qui suis à présent habitué aux voyages diplomatiques, je ne m’attendais pas à découvrir ces vies déchirées, étalées sur le trottoir d’un village dans l’attente d’une réponse, d’une aide ». (page 13) Ces pages sont donc le fruit non seulement d’une connaissance approfondie du Proche et du Moyen-Orient, mais aussi une relecture au gré des visites auprès des populations qui souffrent de tout, et pas seulement des armes. Ils souffrent des hésitations et des paralysies des gouvernants occidentaux, de nos regards qui se détournent, de nos faillites personnelles…, et bien sûr de la guerre, des persécutions et tout ce qui semble lié à ce drame (faim, soif, manque de soins, viols…). Et dans le préambule encore, Mgr Gollnisch dit : « Je me devais de nouer une relation avec eux, de les saluer, d’être proche d’eux, avec sincérité. Un prêtre n’est pas seulement un notable, c’est aussi un ami ». (page 16). On sent, ici, le cœur qui est touché… Si ce livre est organisé pour présenter la situation générale de l’Orient chrétien, il est aussi fait de chair, à partir d’un vécu.
Après avoir fait un état des lieux, expliqué les enjeux, dénoué les fausses et les vraies idées sur le christianisme, son origine et sur les chrétiens d’Orient, l’auteur s’attache à passer en revue chaque Eglise dans sa fonction historique, dans sa fonction spirituelle et dans ce qu’elle vit concrètement aujourd’hui. Une deuxième partie du livre d’ailleurs permet au lecteur d’approfondir ses connaissances. L’auteur est pragmatique et appelle à un engagement résolu de toutes les parties (donateurs, gouvernants, chrétiens d’Orient eux-mêmes…). Il est temps d’agir. Il est urgent d’agir…, maintenant ! Ce cri est réitéré à plusieurs reprises car il ne suffit pas seulement de tenter d’accueillir des réfugiés dans nos pays, il faut aussi leur donner les moyens de rester sur leurs terres, et déjà de préparer le retour d’autres. Rebâtir le pays, rebâtir et consolider des relations sociales et interconfessionnelles, quand cela est possible. Proposer des schémas nouveaux, un « vivre ensemble », écouter, aimer et comprendre les chrétiens d’Orient pour les accueillir et les accompagner, leur ouvrir nos portes et les aider à se refonder ici…, et là-bas chez eux. Pour cela, l’auteur le répète à satiété, il faut « une action rapide et forte ».
Ce livre aidera chaque homme de volonté qui veut aider à sa façon, et avec ses moyens, l’association « l’Oeuvre d’Orient » à répondre à cette urgence pour que ce lieu ne soit pas devenu un désert monocolore sans espérance et sans horizon (cf. pages 177-182).
L’ouvrage de Mgr Gollnisch se termine par cette belle prière : « Ce qui nous manque, n’est-ce pas l’Espérance ? Sommes-nous capables, comme Toi, de pleurer devant Jérusalem et l’Orient ?... Là devant Toi, mon sacerdoce prend sens ». (page 149)
Ass. Béthanie-Lumières d'Orient
20 mars 2017
Crédit photo : Cathobel
Mgr Pascal Gollnisch, Chrétiens d’Orient- Résister sur notre terre. Editions du Cherche-Midi, Paris 2016. 183 pages. 16 €.
http://www.chretiensdorient.com/2017/03/recension-mgr-pascal-gollnisch-chretiens-d-orient-resister-sur-notre-terre.html?utm_source=_ob_email&utm_medium=_ob_notification&utm_campaign=_ob_pushmail

jeudi 17 novembre 2016

Eternel malentendu entre Chrétiens d’Orient et Europe Patrick Devedjian - 16-11 2016

De droite, parce que « je révère l’égalité, mais, quand il faut choisir, je choisis la liberté ». Membre des Républicains, mais « souvent un peu marginal dans mon parti, plus libéral, plus européen, plus ouvert sur les questions de société ». Français de père arménien, avocat, ancien ministre, député et président du Conseil départemental des Hauts-de-Seine depuis 2007, c’est en fine plume et en observateur acéré du jeu politique que Patrick Devedjian signe chaque semaine son bloc-notes dans l’Opinion.
Le Proche-Orient a été christianisé avant l’Europe, en raison de sa proximité avec Jérusalem et les évangélisateurs. Certaines Eglises orientales célèbrent la messe dans une langue issue de celle du Christ.
Les chrétiens d’Orient représentent aujourd’hui environ 4 à 5 % de la population du Proche et Moyen-Orient. Parmi les populations les plus anciennes de la région, leur proportion ne cesse de se réduire.
Le tableau sommaire que je représente ci-dessous a pour objet de s’intéresser à leur histoire pour mieux les accueillir. Leur incessant mouvement migratoire vers la France, avec laquelle ils ont tous plus ou moins partie liée, est un malheur pour eux mais une chance pour notre pays.
La France s’est souvent servie d’eux et ils l’ont accepté avec bonne volonté. Leur destin vient d’une longue histoire dont l’Europe porte une part de responsabilité importante. Ils ne sont pas des intrus qui viennent nous déranger, mais souvent nos frères abandonnés et séparés par des politiques mal conduites par nos Etats.
Tout commence en 395 quand l’Empire romain se partage entre Empire d’Occident, de langue latine, avec Rome pour capitale, et Empire d’Orient, de langue grecque, et dont la capitale installée sur la rive européenne du Bosphore s’appellera Constantinople de 330 à 1923.
La première coupure intervient dès 476 avec la chute de l’Empire romain d’Occident et l’abdication de l’empereur Romulus Augustule.
En 1054, le pape de Rome, Léon IX, est prisonnier des Normands. Son légat, Humbert de Moyenmoutier, dépose une bulle d’excommunication de l’église byzantine et de son patriarche Michel Cérulaire sur l’autel de Sainte-Sophie à Constantinople, alors que le Pape est mort depuis 3 mois et qu’il n’y a eu aucun concile.
Querelle. En fait, la querelle porte sur la prééminence du siège de l’église chrétienne, car l’Empire byzantin avait, depuis le VIIe siècle, entrepris de reconquérir l’Italie vaincue et barbarisée. Comme le remarque Paul Veyne, de 678 à 752, 11 papes sur 13 sont des Grecs et on parle grec au palais du Latran.
En 1204, la 4e croisade destinée à la délivrance de Jérusalem, s’arrête à Constantinople, met la ville à sac, renverse la dynastie byzantine, installe un empereur latin
De 1095 à 1108, la 1ere croisade installe quatre Etats latins au milieu du monde arabe : Antioche, Edesse, Jérusalem et Tripoli.
En 1204, la 4e croisade, destinée à la délivrance de Jérusalem, s’arrête à Constantinople, met la ville à sac, renverse la dynastie byzantine, installe un empereur latin : Vénitiens et Francs se partagent l’Empire qui, malgré la restauration de la dynastie Comnène, en demeurera durablement affaibli.
En 1439, devant la menace turque, le concile de Florence proclame l’union des églises catholique et orthodoxe, mais la chute de Constantinople en 1453 rendra cela caduc, tandis que la plus grande partie de l’élite intellectuelle de Byzance se réfugie en Italie.
En 1536, François Ier noue avec la Turquie une alliance de revers contre les Habsbourg. Elle durera plus de deux siècles, donnant lieu plus tard à des avantages commerciaux, et enfin au droit de protéger les pèlerins se rendant à Jérusalem. De cette époque date la tradition ininterrompue de protection des chrétiens d’Orient.
En 1571, la chrétienté rassemblée, mais sans la France alliée des Turcs, écrase la flotte turque à Lépante et éloigne ainsi la menace turque des côtes européennes de la Méditerranée. L’année d’après, la monarchie française organise les massacres de la Saint-Barthélémy contre les protestants.
En 1821, les Grecs se révoltent contre les Turcs et sont finalement soutenus par la Russie, l’Angleterre et la France, aboutissant ainsi au traité de Londres qui confirme l’indépendance de la Grèce.
En 1860, les nombreux massacres de chrétiens maronites au Liban par les Druzes soutenus par l’Angleterre et les Turcs conduisent Napoléon III à envoyer un corps expéditionnaire au Liban pour les protéger et rétablir l’ordre dans cette province turque. L’affaire se déroule mal sur le plan militaire et le corps expéditionnaire se retire l’année suivante, laissant les Maronites à leur drame. La France obtient cependant un accord international instaurant l’autonomie du Mont Liban.
A la suite de la guerre russo-turque, le traité de Berlin proclame en 1878 l’indépendance de la Serbie et de la Roumanie. La Turquie s’ouvre aux capitaux européens et les écoles françaises fleurissent dans l’empire ottoman.
En 1894, 1896 et 1909, Abdul Hamid II, « le sultan rouge », organise dans toute la Turquie de très nombreux massacres d’Arméniens.
En 1908, la Bulgarie proclame son indépendance, l’Autriche annexe la Bosnie-Herzégovine, la Crète est rattachée à la Grèce. Le nationalisme turc s’exalte rapidement.
La guerre éclate en 1914, la Turquie s’allie à l’Allemagne et planifie le génocide des Arméniens pour prévenir un nouveau démembrement de l’empire. Cette extermination a lieu sous les yeux des autorités allemandes commandant de nombreuses unités sur le territoire.
Révolution bolchevik. En 1916, les Accords Sykes-Picot partagent entre la France, l’Angleterre et la Russie leurs zones d’influence. La Russie obtient le nord-est de l’Anatolie et la côte ouest ainsi que Constantinople, mais la révolution bolchevik rendra ces dispositions caduques. La Grèce obtient Smyrne et l’Italie le sud de la Turquie. La France obtient la région d’Antioche appelée Cilicie, la côte syro-libanaise et la région de Mossoul, occupée ce jour par Daech, mais abandonnée aux Anglais par Clemenceau en 1918. L’Angleterre s’attribue la Jordanie, l’Irak, la Palestine et Jérusalem.
En 1921, harcelées par Mustapha Kemal, les troupes françaises de Cilicie se replient en Syrie et la Cilicie évacuée est cédée à la Turquie, abandonnant les populations qu’elle protégeait
La France constitue en Cilicie, et avec les rescapés arméniens, une légion d’Orient qui combat sous le drapeau français.
En 1920, Le général Gouraud proclame l’Etat du Grand Liban qui est démembré de la Syrie et demeure un protectorat français.
En 1921, harcelées par Mustafa Kemal, les troupes françaises de Cilicie se replient en Syrie et la Cilicie évacuée est cédée à la Turquie, abandonnant les populations qu’elle protégeait.
En 1923, Mustapha Kemal transfère la capitale de la Turquie à Ankara en Anatolie, et désormais Constantinople s’appellera Istanbul.
En 1925, la révolte druze est écrasée par l’aviation française.
En 1926, Henry de Jouvenel, Haut Commissaire au Liban, donne une constitution au protectorat.
En 1942, la Turquie bien que neutre, est demeurée favorable à l’Allemagne. Elle instaure une taxe exorbitante sur le capital (varlik vergisi) dont seuls les non-musulmans sont redevables. Comme le remarque Bernard Lewis, la mesure donne lieu à l’arrestation, la confiscation et la déportation dans des camps de travail des Grecs, Juifs et Arméniens. La mesure fut supprimée en 1944.
En 1944, après bien des affres, la France reconnaît l’indépendance du Liban et de la Syrie.
Ce qui se passe aujourd’hui en Irak et en Syrie est un bégaiement de l’histoire. Les Chrétiens ont rarement vécu paisiblement, toujours discriminés, toujours persécutés, toujours déplacés. Parfois massacrés, exterminés, torturés. Ne tournez pas la tête !
http://www.lopinion.fr/edition/politique/eternel-malentendu-entre-chretiens-d-orient-europe-114438

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Frédéric Pichon : « Quand l’Occident se mobilise pour eux, il prend le risque de les assigner à une place de supplétifs, que leur longue histoire dément »