Arabes du Christ


" الهجرة المسيحية تحمل رسالة غير مباشرة للعالم بأن الإسلام لا يتقبل الآخر ولا يتعايش مع الآخر...مما ينعكس سلباً على الوجود الإسلامي في العالم، ولذلك فإن من مصلحة المسلمين، من أجل صورة الإسلام في العالم ان .... يحافظوا على الوجود المسيحي في العالم العربي وأن يحموه بجفون عيونهم، ...لأن ذلك هو حق من حقوقهم كمواطنين وكسابقين للمسلمين في هذه المنطقة." د. محمد السماك
L'emigration chretienne porte au monde un message indirecte :l'Islam ne tolere pas autrui et ne coexiste pas avec lui...ce qui se reflete negativement sur l'existence islamique dans le monde.Pour l'interet et l'image de l'Islam dans le monde, les musulmans doivent soigneusement proteger l'existence des chretiens dans le monde musulman.C'est leur droit ..(Dr.Md. Sammak)
Affichage des articles dont le libellé est france. Afficher tous les articles
Affichage des articles dont le libellé est france. Afficher tous les articles

lundi 17 avril 2017

Fillon: la France doit "défendre" les chrétiens d'Orient

Le candidat de la droite à la présidentielle a assisté ce samedi soir à une célébration de la fête de Pâques dans une église copte. 

François Fillon a estimé que la France devait "défendre" les chrétiens d'Orient, après avoir assisté ce samedi soir à la célébration de la fête de Pâques dans une église des Hauts-de-Seine, à l'invitation  de la communauté copte orthodoxe."Je suis venu pour présenter mes condoléances aux coptes égyptiens qui vivent en France, par solidarité après les attentats qui ont été perpétrés en Egypte" la semaine dernière et "dire mon attachement aux chrétiens d'Orient", a-t-il déclaré sur le parvis de l'église Sainte-Marie Saint-Marc de Châtenay-Malabry.

45.000 coptes en France - Selon le candidat de la droite à la présidentielle, il y a "nécessité pour la France de les défendre, pas seulement parce qu'ils sont des chrétiens mais parce qu'ils représentent au Proche-Orient la diversité".  "Le jour où il n'y aura plus de diversité au Proche-Orient, c'est la paix qui sera plus fragile et encore plus menacée", a estimé François Fillon, qui se présente lui-même comme fervent catholique.

 
http://www.bfmtv.com/politique/fillon-la-france-doit-defendre-les-chretiens-d-orient-1143578.html

lundi 27 février 2017

Une neuvième croisade avec un sabre nain

Par  Decrease font Enlarge font
Marine Le Pen a voulu faire un coup d'éclat tout à fait mesquin croyant être dans les bonnes grâces des Français qui sont chrétiens, voire croisésMarine Le Pen a voulu faire un coup d'éclat tout à fait mesquin croyant être dans les bonnes grâces des Français qui sont chrétiens, voire croisés
«Toute femme qui prie ou qui prophétise la tête non voilée, déshonore sa tête.» Paul (épître aux Corinthiens)
Marine Le Pen a créé un malaise lors de son déplacement au Liban pour peaufiner sa stature présidentiable à l'extérieur, quitte à créer la zizanie se prévalant de la stature de la fille aînée de l'Eglise pour honorer à travers les siècles, les promesses faites par Saint Louis à l'évêque Maroun. Lors d'un premier déplacement aux États-Unis, en novembre 2011, Marine Le Pen n'avait pas été reçue par Trump. Pour Benjamin Barthe et Olivier Faye du Monde, Marine Le Pen a enfin la possibilité de le faire: «Marine Le Pen va rencontrer publiquement un chef d'Etat étranger. Il n'est pas anodin que cette percée sur la scène internationale se fasse au pays du Cèdre. Le FN y dispose de nombreux relais dans la communauté chrétienne, des contacts hérités de la guerre civile (1975-1990). «Nous avons une tendresse particulière pour le Liban, et c'est réciproque, je pense», confie au Monde Jean-Marie Le Pen. Plusieurs responsables actuels du FN se sont impliqués - armes à la main ou pas - aux côtés des chrétiens durant le conflit inter-libanais, persuadés d'y défendre les valeurs de l'Occident contre «le terrorisme révolutionnaire islamique». L'expression est de Thibault de la Tocnaye, conseiller régional de Provence-Alpes-Côte d'Azur et membre de la direction de campagne de Marine Le Pen. (...) Du temps de son exil en France, dans les années 1990, Michel Aoun, le champion de la cause chrétienne et du camp anti-syrien, a rencontré à plusieurs reprises Jean-Marie Le Pen. Elie Hatem, avocat organisateur du déplacement. proche de L'Action française assure avoir décroché pour «Marine» les rendez-vous avec Michel Aoun et Saâd Hariri, «un copain» qu'il aurait appelé directement à son bureau». (1)
Dans une déclaration à l'issue de l'entrevue qu'il a accordée à la présidente du parti d'extrême droite, le Premier ministre libanais Saâd Hariri a mis en garde la candidate d'extrême droite française contre tout «amalgame» entre l'islam et le terrorisme: «L'erreur la plus grave serait l'amalgame entre islam et musulmans d'une part, terrorisme d'autre part», a affirmé le chef du gouvernement libanais. «Les Libanais et les Arabes, comme la majorité du monde, considèrent la France comme la patrie des droits de l'homme et de l'Etat républicain qui ne fait aucune distinction ethnique, religieuse, ou de classe entre ses citoyens.»
Il est connu que ce type de visite est préparé bien à l'avance et la question du voile plus protocolaire et de marque de respect de l'Islam n'a pas posé de problème pour les architectes de la visite au Liban. Parmi eux l'avocat qui a préparé les rencontres et qui dit connaître Rafik Hariri le Premier ministre qui aurait demandé au grand mufti de recevoir la présidente du Front national qu'autre chose due. À l'arrivée de la présidente du Front national pour rencontrer cheikh Abdellatif Deriane, elle a refusé le foulard qui lui était tendu. L'entourage du mufti. Dar al-Fatwa, la plus haute autorité sunnite au Liban, présidée par le mufti, a ainsi déclaré dans un communiqué que «son bureau de presse avait informé la candidate à la présidentielle, par l'intermédiaire d'un de ses collaborateurs, de la nécessité de se couvrir la tête lors de sa rencontre avec son éminence (le mufti) selon le protocole de Dar al-Fatwa». L'institution sunnite a ajouté que «les responsables de Dar al-Fatwa ont été surpris par son refus de se conformer à cette règle bien connue». Elle exprime ses regrets «pour ce comportement inconvenant pour des réunions pareilles». Il est fort possible que Marine Le Pen ait voulu faire un coup d'éclat tout à fait mesquin croyant être dans les bonnes grâces des Français qui sont chrétiens, voire croisés comme elle à l'extérieur vis-à-vis de l'Islam et laïcs à l'intérieur. Ce geste non seulement ne l'honore pas, mais va lui aliéner certainement tous les Français qui ne mangent pas de ce pain-là, celui des guerres de religions à tout prix.
Pour Caroline Hayek la présidente du FN a assuré que la vocation de la France était de protéger les minorités chrétiennes au Moyen-Orient. Ses propos révèlent une vision erronée de la situation des chrétiens d'Orient, relève cette éditorialiste libanaise. Montjoie! Saint Denis! On se croirait revenu au temps où, à l'aune de la septième croisade, Saint Louis se proclamait le défenseur des chrétiens d'Orient, et plus précisément celui des maronites. Le 24 mai 1250, dans une charte adressée au patriarche maronite, Louis IX aurait déclaré que ´´pour nous et nos successeurs sur le trône de France, nous promettons de vous donner à vous et à tout votre peuple notre protection spéciale comme nous la donnons aux Français eux-mêmes´´. Une promesse que cherche à reprendre, à sa manière, Marine Le Pen, à l'occasion de sa visite au Liban.» (2).
La présidente du Front national a souligné, dans une interview à L'Orient-Le Jour, ´´le rôle absolument essentiel de la France dans la protection des chrétiens d'Orient´´, un ´´rôle historique qu'il n'est pas question d'abandonner´´, affirme Marine Le Pen, voulant s'inscrire dans la lignée de François Ier, mais bien plus encore de Napoléon III, venu à la rescousse des chrétiens du Levant lors des massacres de 1860. En 2015 déjà, Marine Le Pen, alors en visite au Caire, avait solennellement prévenu le pape copte Théodore II qu'elle ´´rendrait à la France sa vocation historique, sa mission protectrice des chrétiens d'Orient´´, si elle était élue.Si elle peut séduire les principaux concernés, sa rhétorique sur les chrétiens d'Orient ne manque toutefois pas d'être marquée par de nombreuses contradictions. C'est en tant que ´´fille aînée de l'Église´´ que la France a longtemps assumé le statut de défenseur des valeurs chrétiennes en terre d'Orient. Une image qui ne colle plus vraiment à l'identité française depuis plusieurs décennies déjà. Le chant des sirènes de la candidate d'extrême droite destiné aux chrétiens d'Orient entre en conflit avec l'ADN du discours du FN. Ce dernier prône le renforcement de l'unité de la Nation''». (2)

Les Libanais divisés
Les Libanais à des degrés divers ont été divisés sur les attendus de cette visite: «Interrogé à ce sujet par L'Orient- Le Jour, le journaliste Moustapha Hani Fahs, opposé de longue date au parti de Hassan Nasrallah, estime que «Marine Le Pen n'aurait pas dû se rendre au Liban qui ne peut pas supporter sa campagne». «Le pays du Cèdre s'oppose aux idées de la candidate française», dit-il notant, toutefois, qu'«il existe, au Liban, une sorte de «droite confessionnelle'' qui se réjouit du racisme de Mme Le Pen (...) À son tour, le coordinateur général des forces du 14 Mars, Farès Souhaid, préfère mettre l'accent sur les chrétiens du Liban en tant que modèle à suivre: «Les chrétiens libanais peuvent donner des leçons du vivre ensemble avec l'Autre, à l'heure où les Européens trouvent des difficultés à gérer des sociétés plurielles», dit-il à l'OLJ. Farès Souhaid ne cache pas, d'ailleurs, (son) «étonnement» quant à l'intérêt si particulier accordé au Liban et aux chrétiens de la région. «Cela est très douteux», souligne le coordinateur général du 14 Mars avant de poursuivre: «Nous estimons que tous ceux qui prétendent nous protéger se protègent eux-mêmes.» Selon lui, «Michel Aoun n'aurait pas dû recevoir Mme Le Pen». (3)
«La visite de la candidate du Front national au pays du Cèdre lit-on sur le quotidien «La Croix» achoppe sur sa position favorable au régime syrien, et se termine sur une polémique facile liée au port du voile. Lundi 20 février, lors de sa rencontre avec Sami Gemayel, leader et héritier des Kataeb, parti chrétien maronite des Phalanges, Marine Le Pen était pourtant en terrain favorable. En coulisse, le responsable de la politique économique du parti affiche ses liens avec le FN: «Moi, je préfère le père à la fille. Je suis aussi un intime de Thibaut de la Tocnaye», dit-il à propos du membre de la direction de campagne du FN, qui a combattu aux côtés de la milice chrétienne en 1983. Qu'importe, en rencontrant le président Michel Aoun et le Premier ministre Saâd Hariri, ce dernier qui n'a pas manqué de dénoncer «l'amalgame entre islam et terrorisme», Marine Le Pen a rempli son objectif: s'afficher pour la première fois aux côtés d'hommes d'État. Reste que sa tournée s'achève sur un refus, celui du mufti de la République de l'accueillir sans qu'elle ne soit voilée, «selon le protocole», comme lui avait précisé la veille un membre de Dar el-Fatwa. Une polémique qui aurait donc aisément pu être évitée, mais que n'a pas manqué d'instrumentaliser le parti d'extrême droite: «Un magnifique message de liberté et d'émancipation envoyé aux femmes de France et du monde», a immédiatement tweeté l'eurodéputé FN, Florian Philippot. «Je crois qu'il n'y a pas de lien plus fort que le lien du sang versé, et ensemble nous avons ce lien», renvoyant au soutien des soldats maronites au roi Saint Louis, à l'époque des Croisades.» (4)
Marine Le Pen oublie le pensons-nous, que ce sont des musulmans qui ont versé leur sang pour la France à leur corps défendant contre d'autres musulmans en Syrie en 1865. Il y aurait dans la montagne libanaise un cimetière «français» où il y aurait des tombes avec des noms bizarres pour les Libanais, des Ait...Ces soldats français musulmans étaient blancs de peau et avaient, pour certains, les yeux bleus. C'est dire que le sang versé pour la mère patrie, les Algériens, qui étaient de tous les théâtres d'opération français, en savent quelque chose.
On le voit, la vindicte est entière. Au lieu de prôner l'apaisement, on vient provoquer de paisibles Libanais qui ont toutes les peines du monde à vivre en paix du fait des interférences permanentes. On se souvient dans le même ordre comment des boutefeux de tout ordre éprouvent un malin plaisir à venir détricoter des équilibres subtils de coexistence pendant des centaines d'années entre des Arabes quelles que soient leurs religions. Après la dernière croisade qui s'est soldée par la débâcle des envahisseurs européens, Salah Eddine Al Ayoubbi avait confié les clés du Saint Sépulcre disputées par plusieurs rites chrétiens, à une famille musulmane et ceci depuis plus de huit siècles. C'est dans cet ordre qu'il faut replacer le déplacement de Marine Le Pen et avant elle les déplacements du pape Benoit XVI au Liban et avant lui Jean-Paul II. (6)
Pour rappel, en 1860 se produit une révolte de paysans maronites contre la domination des notables. Cette révolte suscite en réaction le massacre de chrétiens par les musulmans. Les troubles s'étendront jusqu'à Damas, où ils seront arrêtés par l'intervention de l'Emir Abdelkader. Cette tentative récurrente d'ingérence caractérisée, date depuis près de deux siècles dans les affaires arabes. A leur façon, deux Arabes chrétiens répondent. (6)
«Hayat al Huwik Atia, journaliste libanaise de confession maronite interpelle le pape lors de son voyage en Israël: «L'église d'Orient refuse d'être entraînée dans le processus de judaïsation de l'Occident chrétien. (...) Nous, l'Orient arabe chrétien, nous ne voulons pas de ce néo-christianisme judéo-chrétien et nous refusons que l'Occident chrétien utilise l'influence spirituelle occidentale des églises, catholiques et protestantes, pour implanter en Orient et particulièrement dans le monde arabo-chrétien l'idée ou l'influence de judaïsation. Votre Sainteté le pape, sachez que je suis une chrétienne arabe! (...) Par conséquent, cela ne m'empêche pas de vous rappeler ma fierté d'appartenir à cette terre arabe. Cette terre est le berceau de toutes les Religions et de toutes les Révélations monothéistes. (...) La deuxième raison est que c'est l'Occident qui agit depuis des décades contre le Monde arabe pour saper cette cohésion sociale et religieuse dans le Monde arabe. (..) En conséquence, Votre Sainteté, sachez que nous - Arabes chrétiens - ne sommes une minorité en aucune façon, tout simplement parce que nous étions des Arabes chrétiens avant l'Islam, et que nous sommes toujours des Arabes chrétiens après l'Islam. La seule protection que nous cherchons est comment nous protéger du plan occidental qui vise à nous déraciner de nos terres et à nous envoyer mendier notre pain et notre dignité sur les trottoirs de l'Occident.» (...) (7)
Pour sa part, le docteur Rafiq Khoury, prêtre palestinien du Patriarcat latin de Jérusalem, écrit «(...) les chrétiens font partie de l'identité de la terre et la terre fait partie de leur identité, avec leurs concitoyens musulmans. (...) L'arabité et la palestinité des chrétiens de Palestine sont des faits acquis, que nous recevons avec le lait de notre mère, comme on dit en arabe. Les relations islamo-chrétiennes en Orient en général et en Palestine en particulier, s'inscrivent dans une longue histoire, qui a à son actif treize siècles de communauté de vie, où nous avons partagé «le pain et le sel», comme on dit en arabe aussi.» (8
)
L'ingérence permanente de l'Occident
Les ingérences continuelles contribuent à créer cette tension permanente qui n'existait pas avant. Il est à craindre qu'une Eglise conquérante et un Occident dévastateur vont achever de détruire des ´´équilibres´´ culturels et religieux´´ que les sociétés du Moyen-Orient ont mis des siècles à sédimenter. A sa façon et comme Saint Louis, Sainte Marine Le Pen est venue porter la bonne parole à ses ouailles avec un sabre nain. Ne comprenant pas que la symbolique du voile est avant tout une question de civisme. C'est à sa demande que le mufti du Liban a consenti à la recevoir. Cette impolitesse facile ne prouve rien si ce n'est que l'extrême droite revancharde est fidèle à sa croisade. Marine Le Pen oublie qu'elle est en présence d'Arabes, que le Christ est un Sémite, qu'il n'a pas les yeux bleus et les cheveux blonds.
Elle oublie aussi qu'en tant que candidate à la magistrature suprême elle devrait prôner l'apaisement. Elle vient et elle consacre presque la totalité de son temps à s'entretenir avec des personnalités chrétiennes. Où est l'équilibre qui devrait être son credo? De plus, quand il s'agit de ne pas froisser les Français de confession chrétienne ou juive, elle est prête à faire des concessions sur la possibilité d'accepter des binationaux. Plus loin encore, si la croix ou la Kippa est petite, ces signes ne sont pas concernés par l'interdiction des signes ostentatoires. Reste une religion à qui s'appliqueront les oukases de Sainte Marine, l'interdiction de la double nationalité et le signe ostentatoire... Voilà une future présidente que nous risquons d'avoir comme voisine. Sombres Jours en perspective.

1. 1°http://www.lemonde.fr/election-presidentielle-2017/article/2017/02/18/au-liban-marine-le-pen-se-cherche-une-stature_5081646_4854003.html#7042ejfGwY3eFQYu.99
2.Http://www.courrierinternational.com/article/vu-du-liban-chretiens-dorient-marine-le-pen-est-restee-au-temps-des-croisades
3.https://www.lorientlejour.com/article/1036318/visite-de-le-pen-les-libanais-divises.html
4.http://www.la-croix.com/Religion/Laicite/Au-Liban-Marine-Le-Pen-tente-rallier-chretiens-2017-02-21-1200826473
5.http://www.lexpressiondz.com/chroniques/analyses_du_professeur_chitour/160472-%20les-chretiens-d-orient-veulent-rester-arabes.html
6. Chems Eddine Chitour http://sos-crise.over-blog.com/article-la-tragedie-des-chretiens-d-orient-la-responsabilite-de-l-occident-105580495.html
7. Hayat al Huwik Atia: Lettre ouverte http:// liberation-opprimes.net/ 24 mai 2009
8. Rafiq Khoury: Palestine http:// www.gric.asso.fr/spip.php?ar... 30.04.2009

mardi 29 novembre 2016

Messe patriarcale maronite à Marseille aux intentions de L’Œuvre d’Orient

OLJ 28-11-2016
Le patriarche maronite, le cardinal Béchara Raï, a célébré samedi une messe en la basilique du Sacré-Cœur, à Marseille, à l'intention de l'association L'Œuvre d'Orient, pour le 160e anniversaire de sa création. Il était assisté notamment de l'évêque maronite de France, Mgr Maroun Nasser Gemayel.
Dans son homélie, le patriarche Raï a remercié les 80 000 adhérents à cette association, qui en 2015 ont pu envoyer pour près de 14 millions d'euros d'aide aux pays d'Orient ciblés par l'œuvre.
Pour L'Œuvre d'Orient, a-t-il expliqué, les chrétiens d'Orient sont « les gardiens des racines » et les « évangélistes de la paix, de l'amour et de la fraternité ». De ce fait, ils sont aussi, a-t-il ajouté, « les vecteurs des valeurs culturelles du pluralisme, de la démocratie, des libertés civiques et des droits de l'homme ».
« Nous rendons hommage aujourd'hui aux efforts que déploie L'Œuvre d'Orient pour sensibiliser et éveiller les Occidentaux à la valeur de la présence chrétienne en Orient et aux dangers qui les menacent », a dit le patriarche.
http://www.lorientlejour.com/article/1020710/messe-patriarcale-maronite-a-marseille-aux-intentions-de-loeuvre-dorient.html

jeudi 24 novembre 2016

François Hollande souhaite que les chrétiens irakiens « retrouvent leur foyer en toute sécurité » - La Croix

François Hollande souhaite que les chrétiens irakiens « retrouvent leur foyer en toute sécurité » - La Croix
La Croix 24-11-2016
François Hollande souhaite que les chrétiens irakiens « retrouvent leur foyer en toute sécurité »

Le président de la République a reçu jeudi 24 novembre, brièvement, Mgr Petros Moshe lors d'une rencontre informelle qui lui a permis d'engranger « des informations de terrain » et au cours duquel il a redit son « attention » à la situation des déplacés irakiens.
L'évêque syrien catholique de Mossoul et Qaraqosh est actuellement en France pour une série de conférences.


François Hollande reçoit Mgr Petros Moshe, évêque syrien catholique de Mossoul (Irak), à l'Élysée, jeudi 24 novembre. / PHILIPPE WOJAZER/AFP
Le Président de la République François Hollande a reçu Mgr Petros Moshe, archevêque syrien catholique de Mossoul et Qaraqosh, jeudi 24 novembre. Mgr Moshe était accompagné d'Elise Boghossian, acupunctrice à Paris et en Irak, à l'initiative de cette entrevue organisée en marge de l'Eglise catholique de France, et du P. Magid, son secrétaire particulier.
Le communiqué, publié par l'Elysée à l'issue de cette rencontre, indique que « le président de la République a fait part de la mobilisation de la France pour la reprise militaire de Mossoul, la protection humanitaire des populations civiles et la préparation politique et matérielle du retour des populations déplacées ».
A lire aussi  : La vie peut-elle reprendre à Qaraqosh, en Irak ?
François Hollande « a en particulier souligné la nécessité pour les chrétiens de pouvoir retrouver leur foyer en toute sécurité et continuer à contribuer à la diversité humaine, culturelle et spirituelle du Moyen-Orient », indique également la présidence.

Reconnaissance à l'égard de la France

De son côté, Mgr Moshe a fait part de « sa reconnaissance » à l'égard de la France, souligne l'entourage du président de la République, rappelant qu'un fonds spécial de 10 millions d'euros a été dégagé sur les années 2015-2016. L'évêque de Mossoul a surtout exposé la situation des familles déplacées, leur souhait de « rentrer à la maison » dans leurs villages de la plaine de Ninive.
Selon lui, 30 % environ des maisons ont été détruites dans des bombardements ou brûlées, des tunnels ont été creusés et des mines disposées un peu partout. « Ce retour nécessite de l'aide », a-t-il reconnu en substance, avant de faire également un point sur la situation politique du pays, exprimant son souhait qu' « une solidarité entre les communautés soit retrouvée » à l'avenir.

Faire passer des messages

Le président de la République s'est engagé « à prendre ses responsabilités » et à « faire passer des messages » pour faciliter le retour des chrétiens dans leurs villages. Il a également « salué le symbole fort qu'a constitué le 30 octobre dernier la célébration par Mgr Moshe d'une première messe dans la cathédrale de Qaraqosh, libérée de Daech », note le communiqué.
A lire aussi  : Le monastère irakien de Mar Behnam repris à l'État islamique
Concernant le format de cette rencontre, à laquelle ne participaient pas les responsables de l'Eglise catholique, l'Elysée indique avoir répondu, dans des délais serrés, au souhait de « l'évêque de Qaraqosh et d'Elise Boghossian » d'un « entretien restreint ». « Entre hier soir et ce matin, le président a décidé de dégager trois-quarts d'heure dans son agenda pour le recevoir », précise son entourage.
A-B.H.



jeudi 18 août 2016

Que peut faire la France pour les chrétiens d’Orient ?

Recueilli par Isabelle Demangeat, le 18/08/2016

Lors de sa visite au pape François, mercredi 17 août, François Hollande a souligné la proximité de vues entre Paris et le Saint-Siège sur les chrétiens d’Orient. « La France, comme protectrice des chrétiens d’Orient, sait qu’ils contribuent à l’équilibre régional », a-t-il ainsi souligné.
L’ANALYSE de Bernard Heyberger, historien spécialiste des chrétiens d’Orient, directeur à l’École des hautes études en sciences sociales (EHESS).

► « Soutenir les associations qui s’engagent sur place »

Bernard Heyberger, historien spécialiste des chrétiens d’Orient, directeur à l’École des hautes études en sciences sociales (EHESS)
« "La France, protectrice des chrétiens d’Orient" : c’est un vieux leitmotiv de la diplomatie française. C’est un effet de rhétorique qui a déjà une longue histoire. Ce thème est en effet apparu au milieu du XIXe siècle, notamment en lien avec les massacres du mont Liban et de Damas en 1860, à l’époque de l’alliance de Napoléon III avec l’Église catholique. Il a ensuite été repris peu avant l’affaire Dreyfus pour soutenir les Arméniens, au nom des droits de l’homme et pour faire valoir certains droits dans l’empire ottoman. La France a ainsi souvent justifié sa politique étrangère en invoquant la protection des chrétiens d’Orient.
Aujourd’hui, on n’en est plus à se partager les dépouilles de l’empire ottoman. Cette rhétorique est plutôt un message adressé à l’opinion sur l’identité française relevant de cette mission civilisatrice de la France, généreuse, protégeant les faibles… Mais à chaque fois que cette notion de protection des chrétiens d’Orient a été revendiquée, même récemment, elle s’est rarement accompagnée de faits concrets, et a souvent même été contre-productive. Il suffit de regarder les effets du Traité de Lausanne, après la guerre de 1914 qui a imposé aux Turcs un certain nombre de droits pour les minorités grecques arméniennes. Le gouvernement turc a pris cela comme une ingérence impérialiste dans ses affaires.
Ces interventions géopolitiques désignent alors très souvent les chrétiens comme des chevaux de Troie de l’Occident, comme des ennemis intérieurs. Ce risque perdure encore aujourd’hui, d’où l’importance, d’une part, de ne pas isoler le cas des chrétiens des autres, aussi bien en Irak qu’en Syrie où l’ensemble de la population est touché, d’autre part, de ne pas intervenir politiquement.
Pour autant, ne croyez pas que je pense qu’il ne faut pas agir : la solidarité concrète envers les associations, sur place, est très importante. Le gouvernement français doit soutenir ces associations, ces mouvements de solidarité qui s’expriment dans l’opinion en faveur des chrétiens, mais aussi pour les autres, Syriens et Irakiens. Peut-être faudrait-il aussi intervenir, par un soutien humanitaire et scolaire à travers des associations auprès des réfugiés au Liban ou en Jordanie. Et favoriser l’accueil des réfugiés en France, ce qui est aujourd’hui très compliqué, notamment d’un point de vue administratif. Certes, on pourrait dire que cela participe à la fuite des chrétiens, en Orient, mais il est clair que certains n’ont pas le choix : ils partent. »
Recueilli par Isabelle Demangeat


http://www.la-croix.com/Debats/Forum-et-debats/Que-peut-faire-la-France-pour-les-chretiens-d-Orient-2016-08-18-1200783107

dimanche 29 mai 2016

Fwd: Maronites en France


Expéditeur: Société de Presse France Catholique <francecatholique.mail@message-business.com>
Date: 28 mai 2016 22:36:29 UTC+

La lettre de France Catholique

Monachisme maronite en France

28 mai 2016
par Vincent AUCANTE
Téléchargez les images - 0
Le monachisme est aux origines de la spiritualité maronite. Depuis saint Maron, l'ermite syrien qui vivait sans abri sur une colline au nord d'Alep, les moines sont un élément essentiel de l'Église maronite. Le monachisme maronite a été réformé au XVIIe siècle et on voit apparaitre les ordres monastiques sur le modèle des ordre latins, et qui sont placés directement sous l'autorité pontificale. Plusieurs de ces ordres sont aujourd'hui présents en France. À Lyon Suresnes ou Paris, les entretiens que ces relligieux libanais nous ont accordés, dressent, avec leurs similtudes et leurs différences, un portrait du monachisme maronite et de son évolution, ainsi que du rôle qu'il peut tenir et tient au cœur de la France. Ils nous font entrevoir également la très difficile situation du Liban confronté à une arrivée de réfugiés sans commune mesure avec celle que connaît aujourd'hui l'Europe.
Vous appartenez à l'Ordre antonin maronite et vous êtes le curé de paroisse maronite de Lyon. Quelle est la mission de votre ordre  ? La principale mission de l'Ordre antonin maronite est le dialogue interreligieux, notamment avec l'islam et les Druzes. Notre tout premier (...)
lire en ligne

L'ordre libanais maronite

28 mai 2016
par Vincent Aucante
Téléchargez les images - 1
Moine libanais maronite, supérieur de la maison Saint Charbel à Suresnes, destinée au religieux libanais étudiant en France, le P. Aboud Chewan est également curé de la récente paroisse maronite de Suresnes.
Quelles sont les origines de l'Ordre libanais maronite  ? L'Ordre libanais maronite a été fondé en 1695. Initialement, c'était un ordre contemplatif dont les moines faisaient vœu de pauvreté et de chasteté. Ils demeuraient en communauté, et leur vie était partagée entre la prière et (...)
lire en ligne

Congrégation maronite de la Sainte Famille

28 mai 2016
Téléchargez les images - 2
Enseignant-Chercheur à l'Institut catholique de Paris et à l'université Saint-Joseph de Beyrouth, sœur Yara Matta revient pour nous sur les relations interreligieuses au Liban.
Quelle est la vocation de la Congrégation maronite de la Sainte Famille  ?La Congrégation a été fondée en 1895 par le Patriarche Hoyek. Elle a eu dès le début pour vocation principale l'éducation de la jeune fille libanaise, en vue d'édifier et de consolider la famille. La (...)
lire en ligne

Congrégation maronite des sœurs antonines

28 mai 2016
par Vincent Aucante
Téléchargez les images - 3
Mère Marie Touma est à la tête d'un foyer d'étudiantes en quête de sens.
Quelle est l'origine de votre Congrégation  ?Les sœurs de la Congrégation étaient initialement un ordre de moniales de droit pontifical, fondé au début du XVIIIe siècle. Elles vivaient recluses dans leurs monastères, se consacrant à la prière et au travail, suivant en tout leur (...)
lire en ligne

mercredi 11 mai 2016

Pour Raï, les musulmans ne veulent pas vider l’Orient de ses chrétiens - L'Orient-Le Jour

Pour Raï, les musulmans ne veulent pas vider l'Orient de ses chrétiens - L'Orient-Le Jour

Pour Raï, les musulmans ne veulent pas vider l'Orient de ses chrétiens

Le patriarche Raï accueilli dans la salle de la Conférence des évêques de France par Mgr André Vingt-Trois, archevêque de Paris.
×
1 / 2
Communautés
Deuxième jour de la visite à Paris du patriarche maronite.
Le patriarche maronite, Mgr Béchara Raï, a réfuté hier l'allégation selon laquelle les musulmans veulent vider la région de ses chrétiens et appelé à faire une distinction entre musulmans et terroristes.
Lors du deuxième jour de sa visite à Paris, Mgr Raï a déclaré, en réponse à des questions des journalistes, que « dans leur esprit citoyen, les vrais musulmans sont attachés au partenariat et à la coexistence avec les chrétiens ». « Les musulmans ne veulent pas vider le Moyen-Orient de ses chrétiens », a-t-il dit, relevant que « les musulmans tiennent autant que les chrétiens à la présence de ces derniers au Moyen-Orient ». Le patriarche maronite a également appelé à « distinguer entre les musulmans et les terroristes, que rien ne lie ». Il a exhorté, à ce sujet, les pays (qu'il n'a pas nommés) qui soutiennent les « extrémistes » à mettre fin à cet appui « pour que les organisations terroristes cessent de commettre des crimes contre l'humanité ». Le patriarche a confié qu'il « prie tous les jours pour que les intégristes reviennent à Dieu et à leur humanité perdue contre une poignée d'argent ou de promesses mensongères et irréalisables ».

Mgr Raï a déploré en outre l'impact négatif des crises régionales sur le Liban. Il a appelé à « mettre le pays à l'écart des conflits et des axes régionaux et internationaux », estimant que le Liban, « exemple de la rencontre des religions et des cultures, ne peut continuer à payer les pots cassés toutes les fois qu'un régime est ébranlé ou qu'une crise éclate ».
Accompagné par l'évêque maronite de Paris, Mgr Maroun Nasser, le patriarche maronite s'était rendu plus tôt dans la journée au siège de la Conférence épiscopale de France où il a été reçu par l'archevêque de Paris, le cardinal André Vingt-Trois. Lors de la réunion tenue avec les membres de la conférence, et qui a porté sur les développements dramatiques au Moyen-Orient, Mgr Raï a évoqué les retombées négatives de l'afflux des réfugiés syriens sur le Liban, estimant que « la poursuite de la guerre expose le Liban à un danger permanent, notamment aux plans économique, sécuritaire, politique et social ». Il a mis l'accent sur la nécessité de « faire cesser les guerres » et de résoudre les conflits « par des moyens pacifistes et politiques », réitérant son refus d'un retour volontaire des déplacés syriens et réclamant même le retour des Palestiniens sur leurs terres.

L'Afrique du Sud
Mgr Raï se rendra mercredi 18 mai en Afrique du Sud pour une visite pastorale de cinq jours, au cours desquels il se réunira avec les responsables paroissiaux et les membres de la diaspora libanaise maronite.
Selon des sources informées, le patriarche compte y inaugurer dimanche 22 mai un bureau de la Fondation maronite dans le monde, que préside l'industriel Nehmat Frem. Le bureau a été créé en coopération avec l'Église maronite de Johannesburg, en vue de pousser les maronites à inscrire leurs enfants sur les registres officiels libanais.
Les mêmes sources indiquent que le patriarche sera reçu jeudi 19 mai au siège de l'ambassade du Liban à Prétoria, alors que la journée du vendredi 20 mai débutera par une visite à la paroisse et à l'école maronites, et sera clôturée par un dîner que des membres de la diaspora donneront en l'honneur du patriarche. Au programme également, une messe que celui-ci célébrera dimanche 22 mai et qui sera suivie d'un déjeuner. À noter enfin que lors de son séjour, le patriarche rencontrera des personnalités officielles.
En juin prochain, Mgr Raï se rendra aux États-Unis où il participera au congrès du NAM (National Apostolate of Maronites). Organisé par l'Association maronite missionnaire, le congrès ouvrira ses travaux à San Francisco, lors de la première semaine de juillet.
Lire aussi
Raï examine avec Hollande les dossiers de la présidentielle et des réfugiés syriens
Retour à la page "Liban"


JTK

samedi 7 mai 2016

Raï lundi à l’Élysée et mardi au Quai d’Orsay - L'Orient-Le Jour

Raï lundi à l'Élysée et mardi au Quai d'Orsay - L'Orient-Le Jour

Raï lundi à l'Élysée et mardi au Quai d'Orsay

Le patriarche maronite, le cardinal Béchara Raï, se rendra demain samedi en France, dans le cadre d'une visite de quatre jours à double caractère paroissial et officiel.
Dimanche, il doit célébrer la messe à Lisieux, à l'occasion de la consécration de l'autel dédié à saint Charbel en la cathédrale Sainte-Thérèse, en présence de l'archevêque maronite de France, Maroun Nasser Gemayel.
Lundi sera une journée politique par excellence pour Mgr Raï qui sera reçu successivement à l'Élysée par le président François Hollande, puis au Palais Bourbon par le président de l'Assemblée nationale, Claude Bartolone.
Au programme de la journée également, un entretien avec la directrice générale de l'Unesco, Irina Bokova. L'ambassadeur du Liban à l'Unesco, Khalil Karam, doit donner un déjeuner en son honneur au siège de l'organisation internationale.
En fin d'après-midi, le patriarche donnera une conférence devant le Sénat français sur la situation des chrétiens d'Orient et devra par la suite avoir un entretien avec le président du Sénat, Gérard Larcher.
En cours de soirée, il assistera en la cathédrale Notre-Dame du Liban, à l'occasion du mois marial, à un récital dédié à la Vierge Marie autour du thème « Marie, la voie vers la miséricorde et l'unité entre l'Orient et l'Occident ».
Mardi, Mgr Raï sera reçu au Quai d'Orsay par le ministre français des Affaires étrangères, Jean-Marc Ayrault, et tiendra une réunion avec le Conseil des évêques latins de France.


JTK

vendredi 6 septembre 2013

Le roi Abdallah appelle à la conservation de l’identité chrétienne arabe historique | Patriarcat latin de Jérusalem

http://fr.lpj.org/2013/09/05/le-roi-abdallah-appelle-a-la-conservation-de-lidentite-chretienne-arabe-historique/
Le roi Abdallah appelle à la conservation de l'identité chrétienne arabe historique

128055_le-roi-de-jordanie-abdallah-ii-le-1er-septembre-2010-a-washingtonAMMAN – (Agence Petra 4-09-2013) - Dans une allocution prononcée le 3 septembre 2013 lors de l'ouverture de la conférence sur « Les défis qui affrontent les Chrétiens arabes », le roi Abdallah II de Jordanie a soutenu que « les défis et les difficultés conjointes que nous – chrétiens  et musulmans – affrontons, exigent que nous concertions les efforts, que nous procédions à  une étroite coopération, afin de pouvoir les surmonter, et de parvenir à un consensus sur un code de discipline qui réunit mais qui ne divise pas. »
« Notre région, poursuivait-il, fait face à un cycle de violence, de luttes inter-communautaires et idéologiques, dont nous avions depuis longtemps mis en garde contre les conséquences néfastes qui engendrent des formes de conduite tout à fait étranges à notre héritage humanitaire et civique, lequel repose sur les principes de la raison, de la réconciliation, de la tolérance, et de l'acceptation de l'autre. »
Le roi a répété son appui à tout effort visant « à conserver l'identité chrétienne arabe historique, ainsi que  le droit à la liberté du culte, basée sur la crainte de Dieu et sur la charité, exprimée encore à travers l'initiative 'A Common Word' ».
Le monarque jordanien a également appelé les participants « à renforcer le processus de dialogue inter-religieux, et à approfondir les liens communs entre les adeptes des trois religions », faisant allusion notamment à nombreuses initiatives lancées par la Jordanie, telles que « le message d'Amman »,  l'initiative « A Common Word », la Semaine d'entente mondiale, qui vont toutes dans le même sens.
« Nous sommes fiers de signaler que la Jordanie constitue un modèle caractérisé en matière de coexistence et de fraternité entre musulmans et chrétiens. Les chrétiens arabes sont les plus proches à comprendre l'Islam et ses réelles valeurs. Ils sont de plus invités à défendre l'Islam dans cette conjoncture où il  traverse beaucoup d'injustices, en raison notamment de l'ignorance d'aucun à saisir le joyau de l'Islam, qui appelle à la tolérance, à la modération, à l'éloignement de toutes formes extrémisme et d'isolationnisme. »
« La ville de Jérusalem qui fait face, très malheureusement, à la plus scandaleuse forme de judaïsation est un vif témoignage, et ce depuis 14 siècles, de la profondeur de la fermeté des relations fraternelles islamo-chretiennes, renforcée par la Charte de Omar, recommandée encore par notre grand-père le Shérif Hussein ben Ali, suivie très fidèlement par mon père le feu roi Hussein ; je m'engage à suivre la même voie. »
« Nous avons le droit de défendre l'identité arabe de la ville de Jérusalem, de la sauvegarde des sanctuaires islamiques et chrétiens. Les chrétiens arabes, en revanche, devraient adhérer à leur identité arabe. Nous avons tous le devoir de déjouer toutes les pratiques visant à les faire évincer ou à les marginaliser. »
« Je souhaite enfin à tous les participants beaucoup de succès, je souhaite qu'ils parviennent à des recommandations pratiques qui feront  l'objet de nos consultations avec les dirigeants arabes et la communauté internationale pour y justement assurer le soutien nécessaire. »
« Salaam aleikoum »
Par opposition a cette vision celle de l'Occident ,le president Sarkouzy :
Le Président Sarkozy au Patriarche maronite, Monseigneur Raï : « Que les chrétiens de Syrie et du Liban émigrent pour l’Europe, ils n’ont plus leur place au Proche Orient »
Lors de l’entrevue du Patriarche maronite, Mgr. Bechara Boutros Raï avec le Président français Nicolas Sarkozy (5 septembre 2011) ce dernier lui aurait demandé : « Puisque les chrétiens ne sont plus que 1,3 million au Liban et 1,5 million en Syrie, pourquoi ne viendraient-ils pas vivre en Europe, sachant que 2 millions de chrétiens irakiens y sont d’ores et déjà réfugiés ? ».
D’après le quotidien « Al-Dyar » citant un membre de la délégation qui accompagnait Mgr. Raï à Paris, le Président Sarkozy lui aurait expliqué 
http://www.silviacattori.net/article2394.html

Envoyé de mon iPad jtk

mardi 4 juin 2013

France : le patriarche Grégorios III à Marseille


Appel à la paix au Moyen-Orient

ROME, 3 juin 2013 (Zenit.org) - Le patriarche Gregorios III, patriarche grec melkite catholique d'Antioche et de tout l'Orient d'Alexandrie et de Jérusalem, était en visite à Marseille, 2 juin 2013. Il a notamment célébré une messe à Saint-Nicolas de Myre, la paroisse grecque melkite catholique de la ville, où il a lancé un appel à la paix : « Si on ne réussit pas le vrai dialogue en Orient dans une perspective de paix on ne le réussira jamais ailleurs ».

Mgr Georges Pontier, archevêque de Marseille et président de la Conférence épiscopale de France, Mgr Claude Bresollette vicaire du cardinal André Vingt-Trois, archevêque de Paris, ordinaire des catholiques orientaux résidents en France et représentant l'Œuvre d'Orient, Mgr Amin Chahine, représentant Mgr Nasser Gemayel, évêque maronite de l'éparchie de France, concélébraient avec lui.

Le consul général du Liban Madame Hala Keyrouz, le consul de Monaco Jean-Louis Jourdan et le consul honoraire de Syrie Monsieur Salamé, étaient également présent à la célébration.

Dans son sermon, le patriarche a salué l'église de Saint-Nicolas de Myre « symbole vivant de la présence grecque-melkite catholique en France… symbole vivant d'une Eglise qui respire de ses deux poumons comme le disait le bienheureux Jean-Paul II. »

Gregorios III a appelé instamment à prier et à prier sans cesse pour la paix et la réconciliation : « si pendant des décennies la solution de la crise palestinienne était la clef de la paix au Proche-Orient, cette clé se trouve aujourd'hui en Syrie. Il faut trouver le chemin de la paix en Syrie parce que cette paix est la clé de la convivialité, du savoir vivre ensemble et du dialogue islamo-chrétien. Un dialogue vécu au quotidien, lui-même chemin du dialogue islamo-chrétien au niveau mondial. Si on ne réussit pas le vrai dialogue en Orient dans une perspective de paix on ne le réussira jamais ailleurs. »

Au cours de sa visite, le patriarche a conféré l'archimandritat à Antoine Forget, curé de la paroisse, et décoré Farid Salem et Michel Raphaël de l'Ordre de la Sainte-Croix de Jérusalem.

Selon un communiqué du patriarcat, Farid Salem, originaire du Liban, est un des directeurs général délégué de la troisième compagnie mondiale du transport maritime la CMA-CGM. Il est reconnu pour « sa capacité de travail, sa droiture, son honnêteté », tel « un capitaine de bateau qui montrera l'exemple et affrontera le danger en première ligne sans se retrancher derrière les autres ».

Le docteur Mikhaël Raphaël, est originaire du village de Ras Baalbek, dans la région de la Békaa nord au Liban. Il vit aujourd'hui en France, comme cardiologue, trésorier de l'Association des cardiologues en France et trésorier de l'Association Saint Nicolas de Myre. Selon le témoignage de son épouse, leur double culture, franco-libanaise, « est la plus grande des richesses que Mikhaël aime partager » : elle « guide notre regard sur le monde, nos choix, les conseils et les réponses que nous donnons ».

France : le patriarche Grégorios III à Marseille

Appel à la paix au Moyen-Orient

ROME, 3 juin 2013 (Zenit.org) - Le patriarche Gregorios III, patriarche grec melkite catholique d'Antioche et de tout l'Orient d'Alexandrie et de Jérusalem, était en visite à Marseille, 2 juin 2013. Il a notamment célébré une messe à Saint-Nicolas de Myre, la paroisse grecque melkite catholique de la ville, où il a lancé un appel à la paix : « Si on ne réussit pas le vrai dialogue en Orient dans une perspective de paix on ne le réussira jamais ailleurs ».

Mgr Georges Pontier, archevêque de Marseille et président de la Conférence épiscopale de France, Mgr Claude Bresollette vicaire du cardinal André Vingt-Trois, archevêque de Paris, ordinaire des catholiques orientaux résidents en France et représentant l'Œuvre d'Orient, Mgr Amin Chahine, représentant Mgr Nasser Gemayel, évêque maronite de l'éparchie de France, concélébraient avec lui.

Le consul général du Liban Madame Hala Keyrouz, le consul de Monaco Jean-Louis Jourdan et le consul honoraire de Syrie Monsieur Salamé, étaient également présent à la célébration.

Dans son sermon, le patriarche a salué l'église de Saint-Nicolas de Myre « symbole vivant de la présence grecque-melkite catholique en France… symbole vivant d'une Eglise qui respire de ses deux poumons comme le disait le bienheureux Jean-Paul II. »

Gregorios III a appelé instamment à prier et à prier sans cesse pour la paix et la réconciliation : « si pendant des décennies la solution de la crise palestinienne était la clef de la paix au Proche-Orient, cette clé se trouve aujourd'hui en Syrie. Il faut trouver le chemin de la paix en Syrie parce que cette paix est la clé de la convivialité, du savoir vivre ensemble et du dialogue islamo-chrétien. Un dialogue vécu au quotidien, lui-même chemin du dialogue islamo-chrétien au niveau mondial. Si on ne réussit pas le vrai dialogue en Orient dans une perspective de paix on ne le réussira jamais ailleurs. »

Au cours de sa visite, le patriarche a conféré l'archimandritat à Antoine Forget, curé de la paroisse, et décoré Farid Salem et Michel Raphaël de l'Ordre de la Sainte-Croix de Jérusalem.

Selon un communiqué du patriarcat, Farid Salem, originaire du Liban, est un des directeurs général délégué de la troisième compagnie mondiale du transport maritime la CMA-CGM. Il est reconnu pour « sa capacité de travail, sa droiture, son honnêteté », tel « un capitaine de bateau qui montrera l'exemple et affrontera le danger en première ligne sans se retrancher derrière les autres ».

Le docteur Mikhaël Raphaël, est originaire du village de Ras Baalbek, dans la région de la Békaa nord au Liban. Il vit aujourd'hui en France, comme cardiologue, trésorier de l'Association des cardiologues en France et trésorier de l'Association Saint Nicolas de Myre. Selon le témoignage de son épouse, leur double culture, franco-libanaise, « est la plus grande des richesses que Mikhaël aime partager » : elle « guide notre regard sur le monde, nos choix, les conseils et les réponses que nous donnons ».

samedi 3 décembre 2011

Les maronites et la France » font toujours couler de l’encre

Les maronites et la France » font toujours couler de l’encre


OLJ - Par Carole DAGHER | 03/12/2011

Mgr Mazloum prononçant son allocution.
Mgr Mazloum prononçant son allocution.

Communauté Sous le thème « Les maronites et la France : regards croisés », le Centre de documentation et de recherche (CMDR)-France a organisé un colloque de haut niveau au palais du Luxembourg (siège du Sénat), regroupant autour de quatre tables rondes historiens, universitaires, écrivains de renom et diplomates. Dans son allocution d’ouverture, l’évêque Samir Mazloum, visiteur apostolique pour les maronites en Europe, a présenté le rôle et les objectifs du CMDR, dont il est le président effectif au Liban et en France.
Le CMDR-France regroupe dans son conseil d’administration des personnes actives de la communauté franco-libanaise à Paris (intellectuels, avocats, consultants, financiers). Centre indépendant d’analyse et de réflexion, il est constitué en association depuis 1901, et placé sous l’autorité du patriarche maronite, dans la lignée du CMDR-Liban, qui avait été créé en 2004 par le patriarche Nasrallah Sfeir.
Pour leur première initiative publique, les organisateurs du colloque ont voulu associer et confronter des personnalités aux parcours très différents. Le souci d’irriguer la réflexion au sein des maronites a été salué par les personnes présentes, et notamment par le rédacteur en chef adjoint du journal « La Croix », Jean-Christophe Ploquin, comme un défi à la fois courageux et stimulant. S’il est rare en effet d’évoquer l’histoire des maronites sans que ne se profile l’ombre portée de la France sur le destin de cette communauté, la relation franco-maronite n’a pas épuisé sa richesse et sa diversité. L’originalité de la démarche du CMDR-France résidait dans le fait de soumettre cette relation à une double lecture, maronite et française, dans un effet de miroir reflétant son impact sur l’histoire du Levant et la manière dont elle est perçue de part et d’autre. D’où le complément de titre : « Regards croisés ».


 
Réactions des internautes à cet article

- Ne rêvez pas Maronites du Liban. La grande Mère, c'était du passé. Aujourd'hui, ce sont les intérêts vitaux de chaque pays qui tracent ses politiques, surtout étrangères. Des paroles on entendrait, bien sûr, des actes on ne verrait jamais. Les temps des croisades sont révolus. Bkerké et les autres autorités chrétiennes doivent prendre en considération cette vérité, que l'Occident, laïc par exellence, ne cherche que ses intérêts propres et vendrait, sans souci de conscience, tous les chrétiens du M.O. pour quelques barils d'or noir. L'ultime aide qu'ils pourraient décider, c'est d'acceuillir les chrétiens chez eux, pour apaiser le peu de conscience qui leur reste, s'il leur en reste encore ! Anastase Tsiris

Maronites et chrétiens d’Orient : trois axes de réflexion

03/12/2011

À l’heure où les soulèvements arabes posent la question de l’avenir démocratique de la région, la 1re table ronde, modérée par Georges Zouein, consultant en culture et développement, s’est penchée sur la question des chrétiens d’Orient, à nouveau d’actualité. Sous le titre « Mythes et réalités sur la situation des chrétiens dans le monde arabe : la place des maronites dans la politique de la France au Levant », l’ancien ministre Georges Corm a développé trois axes de réflexion. Il a d’abord contesté l’appellation de « chrétiens d’Orient », porteuse selon lui d’une « connotation ethnique », et renvoyant à une idée de souffrance et de persécutions subies, appelant une protection occidentale. Corm a indiqué préférer l’emploi du mot « Église ». Il a ensuite développé l’importance symbolique et politique acquise par l’Église maronite à travers sa « relation à la fois ambiguë et sympathique avec la France, selon les circonstances ». Déplorant l’instrumentalisation de la communauté dans les rivalités franco-britanniques, il a estimé à cet égard qu’il fallait « cesser d’idéaliser la relation franco-maronite ». Enfin, abordant la question de l’émigration, il a souligné la nécessité de ré-enraciner les fidèles de l’Église maronite dans leur terre et de leur apprendre leur histoire et leur patrimoine syriaques, oubliés au profit de l’histoire de France. Il a rendu à cet égard un hommage particulier au père Youakim Moubarak, trop tôt disparu.
Le père Pascal Gollnisch, directeur de l’Œuvre d’Orient, devait souligner l’intérêt particulier de la France pour les chrétiens d’Orient. Mais, a-t-il déclaré, « si les Français aiment les maronites, ils ont tendance à projeter sur eux leurs préoccupations hexagonales ». Il a développé les principaux axes de la mission de l’Œuvre d’Orient : éducation, santé et formation des prêtres, insistant sur l’importance de l’aide aux établissements francophones. Saluant le rôle du patriarche maronite, il a dénoncé la volonté de la presse de l’entraîner vers la question de la politique en Syrie, avant de conclure sur la nécessité de respecter la Déclaration universelle des droits de l’homme, les droits de l’homme étant inaliénables et non « adaptables » d’une culture ou d’une religion à une autre.

L’historienne Chantal Verdeil (Inalco) devait pour sa part développer le rôle des missionnaires dans les relations entre les maronites et la France entre le XIXe et le XXe siècle, lorsque la France était « protectrice des chrétiens d’Orient ». Bien que n’étant pas tous Français, les missionnaires, en particulier les jésuites, auraient pu être perçus comme le relais de la politique française au Levant. Verdeil a développé les axes de ces missions, essentiellement catholiques, dans le renforcement des Églises catholiques orientales, face à deux « menaces », celle de l’influence protestante, alors considérée comme hérétique, et celle de la modernité, issue des principes de la Révolution française notamment.

L’occasion manquée de la proclamation du Grand Liban

   
  
03/12/2011

Dirigée par Jean-Christophe Ploquin, la 2e table ronde a abordé la construction de la relation privilégiée entre les maronites et la France et ses conséquences. Sous le titre : « La formation du Grand Liban en 1920 ou la fin d’une grande politique française au Levant », l’historien et écrivain Gérard Khoury a développé une lecture tout à fait inédite de l’acte de naissance du Grand Liban.
Du XVIe siècle à la Première Guerre mondiale, la France a eu, selon lui, « une grande politique ottomane et une petite politique de soutien aux chrétiens d’Orient ». « C’est grâce à sa grande politique, sur laquelle elle s’appuyait, que la France a pu améliorer le sort des minorités du Levant, et principalement celui des chrétiens du Mont-Liban, qu’on qualifiait de clientèle de la France, alors fille aînée de l’Église », relève-t-il. « À partir de la deuxième moitié du XIXe siècle et surtout après l’instauration du régime d’autonomie de la Moutassarrifiya en 1861 pour le Mont-Liban, la France va accentuer sa petite politique en s’appuyant de plus en plus sur les maronites pour des raisons politiques, économiques et culturelles. »

Les accords Sykes-Picot de démembrement de l’Empire ottoman, le rôle de Clemenceau, celui du patriarche Hoyek à la conférence de Versailles, sont alors détaillés par le conférencier, jusqu’au dénouement, avec la proclamation de l’État du Grand Liban par le général Gouraud, le 1er septembre 1920, que Khoury assimile à « une occasion manquée », celle de « l’harmonisation des vœux de la majorité et des minorités qu’avait presque réussie Clemenceau ».
Les relations franco-maronites, c’est aussi les maronites en France et l’histoire d’une « émigration » qui n’en est pas une. Le Foyer franco-libanais en est un exemple éclairant. Mgr Saïd Saïd, vicaire patriarcal maronite en France, a exposé l’histoire du culte maronite en France, depuis sa reconnaissance en 1892 par l’État français et l’affectation de la petite chapelle du Sénat aux maronites, jusqu’à l’inauguration, en 1915, de l’église de la rue d’Ulm, sous le nom de Notre-Dame du Liban. C’est en 1936 qu’est créé un comité d’honneur pour s’occuper du projet de la fondation qui prend le nom de Foyer franco-libanais, lequel sera inauguré en 1963 par le patriarche Méouchy. Soulignant le rayonnement culturel de cette institution, qui fut soutenue par des personnalités éminentes de la diaspora libanaise, Mgr Saïd devait relever le désir des maronites de s’inscrire dans une perspective nationale. « Avec cette chapelle et cet ordinariat, a-t-il ajouté, on ne parle plus de maronites à Paris, mais de maronites de Paris. »
Enfin, l’historienne Nadine Méouchy (IFPO) a déroulé « un siècle de relations entre les maronites et la France, 1860-1960 », durant lequel l’Église maronite connait une ascension politique irrésistible. Cette ascension se manifeste notamment sous le régime de la Moutassarrifiya, qui « fournit aux maronites une culture politique et une expérience de gouvernement unique adossée à une garantie internationale et surtout française ». Cela n’empêchera pas le patriarche Arida de s’opposer à plusieurs reprises à la politique française sous le mandat, et à s’autonomiser par rapport à la tutelle française. Ce qui montre à quel point les maronites demeurent attachés, à travers leur histoire, d’abord au principe de liberté qui a toujours été leur moteur (Youssef bey Karam en est un exemple flagrant au XIXe siècle). C’est cette liberté qui leur a permis de jouer un rôle-clé de vecteur de la modernité en Orient.
Faisant la transition avec la 3e table ronde, Méouchy a développé une conclusion particulièrement intéressante, qui a alimenté le débat dans la salle. Elle mérite d’être rapportée, en raison du regard analytique et
critique.
« L’indépendance, souligne Méouchy, montre rapidement que la communauté maronite, toujours politiquement dominante et objectivement coresponsable avec les sunnites de la construction de l’État, n’a pas réussi à se défaire de la conscience minoritaire héritée du temps de l’Empire. La relation privilégiée avec la France lui aura permis entre autres d’obtenir un État à ses conditions, mais pas de penser l’État pour tous à partir du moment où d’autres communautés y étaient incluses. Le modèle d’État-nation sécularisé imposé par la France n’était pas adapté à la réalité anthropologique des sociétés du Proche-Orient. De plus, ce modèle fut perverti dès l’origine par la France elle-même puisqu’elle cautionna l’institutionnalisation du confessionnalisme. Au fond, c’est pour n’avoir pas assumé la responsabilité historique de la construction nationale que les maronites ont perdu la prédominance dans l’État libanais, mais la légitime interrogation autour de cet échec devrait peut-être porter sur le fait minoritaire bien plus que sur la communauté maronite en elle-même. »
Et Méouchy de se référer à l’actualité régionale, où « d’autres minorités, les chiites du Liban, à travers le parti dominant, le Hezbollah, et les alaouites de Syrie, loin de tirer les leçons des erreurs maronites, ont aussi manqué les rendez-vous de l’histoire avec l’État national démocratique en reproduisant les mêmes visions minoritaires d’ancien régime, mortifères au niveau national et suicidaires au niveau communautaire si l’on veut bien considérer que la démocratie est la meilleure garantie de la continuité de l’État et de la survie des minorités ».

Les trois pistes de la modernité maronite contemporaine

    OLJ  
03/12/2011

Modérée par Antoine Fleyfel, docteur en théologie et en philosophie, la 3e table ronde a posé la question de savoir si, avec les bouleversements survenus au Liban et dans le monde arabe, les maronites, culturellement porteurs de modernité, ont encore un rôle original à jouer dans ce sens.
L’historien Bernard Heyberger (EHESS) devait aborder la problématique sous l’angle historique et culturel, où la modernité introduite par les maronites au Levant est évoquée en termes d’éducation, de structuration de la société, de large diffusion des connaissances (grâce à l’imprimerie notamment), d’émergence de l’individu, de prise de conscience nationale. D’où il apparaît que le clergé maronite a été, historiquement, l’initiateur de la modernité dans la société du Mont-Liban, à travers les réformes engagées dans l’Église (synode de Louayzé, 1736), la rationalisation de la vie sociale, l’instauration de la gratuité de l’enseignement, obligatoire pour les filles et les garçons, et même l’exigence du libre consentement des époux (malgré les réticences de la société). Mais le paradoxe de l’Église est que, tout en modernisant la vie sociale, elle reste une institution réactionnaire. La littérature arabe ne sort pas du domaine de la dévotion. « Au XIXe siècle, relève Heyberger, les individus libres et citoyens issus de la “maronitude” et du collège de Aïn-Warka rompent avec la communauté (Boutros Boustani, Ahmad Farès Chidiac, Gibran Khalil Gibran) pour s’affirmer en tant qu’individus et pour apporter quelque chose de nouveau qui se rapporte à cette modernité des Lumières, comme on la conçoit en Europe au XIXe siècle. »

Des champs féconds de l’histoire maronite, la thématique aborde le monde contemporain, et plus particulièrement la période d’après-guerre. Celle-ci marque une plus grande ouverture de la politique française aux autres communautés libanaises. Cette nouvelle orientation signifie-t-elle une dépréciation de la place des maronites dans les relations franco-libanaises ? Jean-Pierre Lafon, ancien secrétaire général du Quai d’Orsay, répond à cette question en développant les priorités de la diplomatie française lorsqu’il était ambassadeur au Liban (1994-1998). L’amitié entre Jacques Chirac et Rafic Hariri dominait alors le paysage politique et diplomatique libanais. Cette période de la reconstruction et du renforcement du lien français avec la communauté sunnite fut aussi celle de l’ouverture à la communauté chiite, notamment par le biais de la construction du lycée français à Nabatiyé, rappelle Lafon. Soulignant les diverses réalisations intervenues alors (dont la création de l’ESA à Beyrouth), le diplomate français souligne l’importance de la présence chrétienne au Liban, et notamment maronite, et de son interaction avec les autres communautés.
Joseph Maïla, directeur de la Prospective au Quai d’Orsay, a pour sa part élaboré sur la question de la modernité. Les maronites, contraints de choisir entre la pesanteur des contraintes en Orient et l’adaptation aux changements historiques, tout en préservant leur identité, « sont constamment confrontés à des dilemmes créateurs ».
Maïla a ainsi développé les trois pistes de la modernité maronite contemporaine : « La première trajectoire, plutôt exceptionnelle, consistait à sortir de la communauté pour aller vers l’État. La communauté maronite a eu la chance, de par ses qualités propres et par sa relation avec la France, de se doter d’un État, dans le contexte de la fin de la Seconde Guerre mondiale. Ce choix de l’État s’est fait en prenant le risque de la pluralité, mais au détriment de l’identité. L’expérience maronite est celle de la pluralité, dans une territorialité libanaise définie comme la volonté de vivre dans un espace commun avec d’autres communautés, dans un État libre et indépendant (ce que les Libanais appellent la souveraineté). Les maronites ont été les inventeurs de cette territorialité d’indépendance dans laquelle ils ont conçu leur existence et leur ancrage au Proche-Orient. »
« La deuxième introduction à la modernité portée par les maronites a été l’éducation qui a mené à un processus d’individuation », a poursuivi Maïla. « Le 3e choix fut le système économique libéral très ouvert. Il s’est fait dans une tentative de marier une tradition de négoce avec une tradition de communautarisme. Le penseur emblématique en fut Michel Chiha. Ce choix a été lourd de conséquences, car il s’est fait au détriment d’une intégration sociale forte. » Or aujourd’hui, « on ne peut plus faire le pari libanais sans faire le pari de la cohésion sociale ».
Maïla estime que « le pari maronite de la modernité a été gagné » dans la mesure où « les maronites ont porté l’idée de l’État, à laquelle se sont ralliés les sunnites en 1943, puis les chiites plus tardivement ». Ainsi « l’idée maronite de l’État, avec une conception pluraliste de la nation, a été partagée, certes dans la douleur et dans les crises, mais je ne connais pas de construction étatique qui ne se soit faite sans les contradictions ».
Ensuite, poursuit Maïla, vient « le temps du doute maronite », qui est celui de la guerre. Tentation rattachiste identitaire autoritaire, par rapport à la Syrie, ou partitionniste délétère ou indépendantiste sectaire (reconduire le rêve maronite de diriger la nation) se sont opposées. L’Église a tranché. Dirigée par le patriarche Sfeir, et aujourd’hui par son successeur Mgr Raï, elle a fait le choix d’un « enracinement d’ouverture », une appartenance à la terre, à son territoire et sa souveraineté, mais qui s’ouvre sur la modernité et le Moyen-Orient. Quelles sont les chances de la modernité libanaise ? L’émigration d’abord, notamment dans le contexte de la mondialisation. « L’émigration est une perte de substance, mais qui s’enrichit par un système de diaspora », estime Maïla. « La chance de la communauté maronite est d’avoir été mondialisée avant toutes les autres. Encore faut-il l’organiser. « Le 2e point est de réfléchir au développement du système : comment passer d’un système participatif à un système de citoyenneté. » Et finalement, que faire des révolutions arabes ? « Dans cette région, conclut Maïla, c’est une chance risquée, certes. L’islam politique se fait aujourd’hui au risque de la pluralité et de la démocratie. Il accepte de rentrer dans un cycle d’élections, de gestion et d’alternance. Il faut jouer le jeu, et il y a là un risque qu’il faut savoir prendre. » 


Le père Youakim Moubarak ou le « génie de la libanité


De gauche à droite : Neemat Frem, Annie Laurent, Olivier Germain-Thomas et Maya Ghosn.
De gauche à droite : Neemat Frem, Annie Laurent, Olivier Germain-Thomas et Maya Ghosn.
La 4e table ronde, modérée par Maya Ghosn, conseil en management et en communication, a posé les questions suivantes : que signifie être maronite aujourd’hui ? Comment les maronites peuvent-ils concilier leur ancrage identitaire et leur appartenance citoyenne dans les pays d’accueil ? Que peut découvrir un Occidental au contact ?
Sur cette dernière question, l’écrivain et journaliste Olivier Germain-Thomas a répondu en rendant un hommage particulièrement émouvant au père Youakim Moubarak, « un homme qui a changé ma vie ». Curé de Saint-Séverin pendant plus de 18 ans, écrivain, penseur, théologien, secrétaire général du patriarcat maronite, inspirateur du synode maronite, le père Moubarak a exercé « une influence considérable sur un grand nombre de spirituels, de penseurs, d’écrivains et d’artistes en France », tous également « touchés par sa lumière spirituelle ». Précisant que ce prêtre maronite hors du commun « a énormément fait pour montrer la force de la maronité au sein des Français » grâce à son charisme personnel, Germain-Thomas a rappelé le rôle important qu’il a joué sur le plan politique, étant en contact avec toutes les communautés, y compris druze et chiite. « Il a porté le génie de la libanité, qui consiste à pouvoir être soi-même partout, en restant fidèle à ses racines. » L’écrivain français a souligné l’importance de l’œuvre du père Moubarak dans le dialogue islamo-chrétien. Dans les dernières années de sa vie, à travers ses cours donnés à Louvain-la-Neuve ou dans ses conversations, Moubarak semblait attiré par la mystique de l’Inde, et notamment par le père Montchanin, lequel avait fondé une sorte d’ashram dans le sud de l’Inde, lieu de dialogue entre les chrétiens et les hindous. Le père Moubarak, a poursuivi le conférencier, était très intéressé par les églises malabares et malankares, et son désir à la fin de sa vie était d’y aller retrouver ces premières églises chrétiennes dont il se sentait proche. Il voulait « ouvrir une brèche dans l’abrahamisme », en rencontrant ces églises, porteuses d’un patrimoine syriaque antique, et établir un dialogue avec la grande mystique de l’Inde. Germain-Thomas a souligné que le père Moubarak fut un exemple de ce destin de la maronité, qui est celui du dialogue et de l’ouverture, sans jamais abandonner ses propres racines. Il a conclu en lisant un très beau texte du prêtre maronite visant à illustrer la force de sa conviction et de sa foi.

L’industriel libanais Neemat Frem, à la fois président de l’Association des industriels libanais et vice-président de la Fondation maronite dans le monde, homme engagé dans l’Église et la société libanaise, a développé pour sa part les causes et les effets de l’émigration libanaise et chrétienne, et expliqué les moyens mis en œuvre par la fondation pour en contrer les conséquences négatives. Soulignant la contribution économique des émigrés au pays, il a précisé que « le Liban compte le niveau le plus élevé de revenus envoyés par les émigrés au pays par habitant, soit 7 milliards de dollars par an, ce qui représente en moyenne 1 350 dollars par habitant ». Cependant, l’émigration des jeunes gens, dont l’âge varie entre 25 et 35 ans, a créé un déséquilibre démographique structurel, a-t-il déploré, énumérant aussi, parmi les maux d’un tel exode, la perte des compétences, la rupture des liens avec les émigrés de seconde génération, et l’oubli de la langue maternelle, le délitement des valeurs familiales, la stagnation des campagnes et le dépeuplement des zones rurales. Il a dressé un tableau alarmant de la situation démographique des chrétiens du Liban, dû au fait que les émigrés n’inscrivent plus leurs naissances et leurs mariages dans les registres de l’État libanais. Ainsi, d’après les registres au Liban, 75 % des Libanais mâles seraient célibataires au Liban du fait du non-enregistrement des mariages. Tenter de combler ces lacunes et de redresser la barre constitue le corps du travail de la Fondation maronite dans le monde, a soutenu Frem. Chiffres à l’appui, il a noté que « l’équilibre démographique au Liban, si essentiel à notre existence et à l’harmonie de la mosaïque interne, a été structurellement ébranlé ». L’émigration a réduit le nombre des chrétiens inscrits sur les registres de l’État civil libanais de 75 % au début du XXe siècle à 34,9 % aujourd’hui, dont 19 % de la communauté maronite. Il y aurait au moins 1,6 million d’expatriés non inscrits à l’État civil. Estimant que c’est « presque un sacrilège de laisser les générations de la diaspora maronite perdre le lien avec la mère patrie », Frem devait exprimer la « grave inquiétude de la Fondation maronite dans le monde au regard de ces chiffres, surtout que nous sommes à l’aurore d’une ère nouvelle, où la culture et les droits des minorités seront de plus en plus mis en évidence ». Et de poursuivre : « Si le XXe siècle a vu l’expansion monumentale de l’uniformisme, le XXIe siècle verra la réémergence de la richesse dans la diversité culturelle, religieuse, philosophique et même identitaire. L’art de construire des entités et des systèmes harmonieux et cohérents tout en préservant les grandes palettes de cultures, de valeurs, et de trains de vie sera finalement maîtrisé. Ainsi le Liban, pays de diversité et de pluralisme, pays de confrontation et de coexistence, jouera toujours le rôle de laboratoire du futur. Ce rôle, nous l’avons payé très cher ».
Pour toutes ces raisons, a poursuivi Frem, la Fondation maronite dans le monde cherche à aider les Libanais de la diaspora à réclamer officiellement la nationalité libanaise et à exercer des pressions en ce sens sur le gouvernement et le Parlement afin de les inciter à promulguer des lois qui faciliteraient les procédures de récupération de la nationalité. « À la Fondation maronite, nous croyons fermement que la diaspora libanaise doit faire partie de notre vie économique, sociale, culturelle et politique », a-t-il ajouté. « Nous avons besoin d’elle pour stimuler l’exportation, ouvrir les marchés, investir dans l’industrie, l’agriculture, le secteur privé et le tourisme. » Et, concluant un exposé qui fut un moment fort du colloque, il a énuméré, sous les applaudissements de l’auditoire, ce qu’il a appelé « les dix commandements de l’émigré » afin, dit-il, « que ce nouveau siècle nous soit un peu plus clément que le dernier ».
Pour aborder la question de la participation des catholiques orientaux à la mission universelle de l’Église, Annie Laurent était la personne indiquée. Ayant participé en qualité d’experte au synode sur les chrétiens du Moyen-Orient en octobre 2010, sympathisante notoire des chrétiens d’Orient et des maronites en particulier, dont elle défend le rôle crucial dans la région et dans le monde, dans ses ouvrages et ses conférences, elle a d’abord rendu hommage au père Michel Hayek qui l’a initiée à l’histoire des maronites. Selon elle, « l’Église maronite bénéficie de trois atouts : sa catholicité ancienne et intégrale, qui lui a fait développer des liens très importants avec la France et Rome, d’où sa propension à l’universalité ; une relation avec les autres Églises catholiques non entachée par un complexe de séparatisme ou de scissions survenues en son sein ; une présence importante des maronites partout dans le monde et une capacité d’intégration exceptionnelle dans les pays d’accueil ». « Par leur ouverture, les maronites ont déjà rejoint une dimension universelle, certains font partie des missions latines en Orient (carmes, jésuites...). En Occident, des prêtres maronites servent aussi dans des paroisses latines. »
Les catholiques orientaux doivent-ils pour autant renoncer à leurs traditions d’origine quand ils s’installent dans la diaspora ? La conférencière indique que le synode à Rome a plaidé pour une meilleure connaissance du catholicisme oriental par les latins (respect de leur propre rite, formation adaptée dans les séminaires ). De plus, les pères synodaux ont préconisé l’extension des juridictions patriarcales sur leurs fidèles établis hors du territoire historique, d’autant plus que ce nombre va croissant, dépassant celui des fidèles restés au Proche-Orient. À la Toussaint 2010, le cardinal archevêque de Paris, Mgr André Vingt-Trois, aurait même demandé aux évêques de France de voter une motion tendant à la création d’un diocèse maronite pour l’Europe.
En conclusion, Annie Laurent devait appeler à ne plus parler de minorités mais de communautés. « Les chrétiens ne peuvent pas militer pour des États ghettos, ils ont une mission universelle d’ouverture et doivent se mettre au service de tout le monde », conclut-elle. « Les catholiques ne cherchent pas la Jérusalem terrestre, mais ils doivent semer les valeurs du royaume de Dieu là où ils se trouvent. »
Le mot de clôture du colloque devait être prononcé par l’avocat Fouad Boustany, membre du conseil d’administration du CMDR-France, au bout d’une journée réussie en tous points et entrecoupée d’un déjeuner au restaurant du Sénat.