Arabes du Christ


" الهجرة المسيحية تحمل رسالة غير مباشرة للعالم بأن الإسلام لا يتقبل الآخر ولا يتعايش مع الآخر...مما ينعكس سلباً على الوجود الإسلامي في العالم، ولذلك فإن من مصلحة المسلمين، من أجل صورة الإسلام في العالم ان .... يحافظوا على الوجود المسيحي في العالم العربي وأن يحموه بجفون عيونهم، ...لأن ذلك هو حق من حقوقهم كمواطنين وكسابقين للمسلمين في هذه المنطقة." د. محمد السماك
L'emigration chretienne porte au monde un message indirecte :l'Islam ne tolere pas autrui et ne coexiste pas avec lui...ce qui se reflete negativement sur l'existence islamique dans le monde.Pour l'interet et l'image de l'Islam dans le monde, les musulmans doivent soigneusement proteger l'existence des chretiens dans le monde musulman.C'est leur droit ..(Dr.Md. Sammak)

jeudi 1 mars 2012

Les chrétiens d’orient et les printemps arabes

Les chrétiens d'orient et les printemps arabes

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Si des interrogations persistent sur l'avenir, je veux dire aux chrétiens d'Orient qui sont dans bien d'autres pays que ceux que j'ai cités (notamment en Israël et dans les Territoires palestiniens) que la France ne les abandonnera pas.
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Tribune d'Alain Juppé publiée dans La Croix (28 février 2012)

Les chrétiens d'Orient sont inquiets.
Inquiets pour la pérennité de leur présence dans une région qui est leur région depuis 2000 ans.
Inquiets pour le respect de leurs droits dans un contexte de bouleversements majeurs.
Inquiets face à la montée des tensions liées au confessionnalisme.

Je veux leur dire que j'entends, que je comprends leurs craintes.
Depuis des siècles, la France est investie d'une mission particulière à l'égard des chrétiens d'Orient.
Elle ne s'y dérobera pas.
C'est bien pourquoi, dès janvier 2011, le Président de la République fixait le cadre de notre politique en soulignant que le destin des chrétiens d'Orient symbolise « bien au-delà de l'Orient, les enjeux du monde globalisé dans lequel nous sommes entrés de façon irréversible ».
Notre vision est claire : il ne peut y avoir de révolution démocratique authentique sans protection des personnes appartenant aux minorités.
Les chrétiens d'Orient ont vocation à rester dans leur région.
Ils ont vocation à participer à la construction de son avenir comme ils l'ont toujours fait pour son passé.
La question n'est pas nouvelle. Elle est multiséculaire.
Mais elle se pose avec une acuité accrue depuis quelques années.

La France a, d'abord, manifesté sa vigilance en adressant des messages clairs aux Etats concernés, qui sont les premiers responsables de la sécurité de leurs citoyens. La France s'est également mobilisée pour que le Conseil affaires étrangères de l'Union européenne du 21 février 2011 condamne les violences contre les chrétiens, et pour qu'une déclaration présidentielle du Conseil de sécurité des Nations Unies leur soit adressée le 10 novembre 2010 suite à l'attentat de Bagdad.

- De fait, les chrétiens d'Irak ont payé un lourd tribut au cours des dernières années. Nous avons exprimé notre solidarité par l'accueil sur notre sol depuis 2008 de plus de 1300 d'entre eux et par l'évacuation sanitaire des personnes blessées lors de l'attentat contre la Cathédrale Notre Dame du Salut de Bagdad le 31 octobre 2010 en particulier.
- En Egypte, les coptes occupent une place particulière, enracinés dans la longue histoire du pays, ils ont souffert de violences, d'exactions, de discriminations ces dernières années, comme l'a montré le sinistre attentat contre l'église d'Alexandrie en 2011.
Mais les coptes se sont également engagés dans la vie politique de leur pays comme jamais auparavant depuis la révolution, ils ont participé aux élections, ils veulent être écoutés et contribuer avec leurs concitoyens à la transition démocratique du pays.
Le Parlement égyptien nouvellement élu a fait part de son engagement à garantir les droits des coptes : nous comptons sur son action décisive.
- Au Liban, la coexistence entre plusieurs minorités est une réalité. Mais ce modèle doit être sans cesse préservé afin de répondre à différentes tentatives de remises en cause. Tous les acteurs de la société et de vie politique libanaise ont la responsabilité d'y veiller.
Comme le Président de la République l'a affirmé à Sa Béatitude Béchara Raï, Patriarche maronite, lors de sa visite officielle à Paris en septembre dernier, la meilleure protection pour les chrétiens d'Orient et la véritable garantie de la pérennité de leur présence résident aujourd'hui dans l'instauration de la démocratie et de l'Etat de droit dans les pays arabes.

C'est pour cela que nous recommandons aux chrétiens du Proche-Orient de ne pas se prêter aux manœuvres d'instrumentalisation mises en œuvre par des régimes autoritaires coupés de leur propre peuple.
Je reste très préoccupé par la situation dramatique qui règne en Syrie, par la répression féroce exercée par un régime condamné qui utilise la force militaire contre son propre peuple.
J'appelle de mes vœux une participation des chrétiens, comme de toutes les autres communautés, à la création d'une Syrie nouvelle et démocratique où tous les citoyens auront les mêmes droits et les mêmes devoirs.

Nous ne sommes pas naïfs. Nous savons que le chemin sera long et chaotique.
Mais au-delà des risques et des dangers, qu'il ne s'agit pas de nier, les « printemps arabes » offrent une opportunité historique pour les chrétiens d'Orient.
Qui peut croire que les droits des minorités sont mieux protégés par des dictatures sanguinaires que par des régimes démocratiques ?
Qui peut nier que des chrétiens, des kurdes, des druzes, des alaouites, des assyriens aussi, sont assassinés, torturés, emprisonnés, en Syrie ?
Et des signes d'espoir existent dans ce printemps arabe : je souhaite rendre hommage à l'initiative du grand imam d'Al Azhar Cheikh Al Tayyeb, qui a élaboré et publié en janvier dernier un document sur les libertés publiques en Egypte.
Ce texte met l'accent sur la liberté de croyance, la liberté d'expression, la liberté de la recherche scientifique et la liberté de création, y compris de création artistique.
De telles initiatives, qui renforcent le dialogue interreligieux, montrent qu'il est possible de rassembler des sociétés diverses autour de valeurs universelles permettant à tous de coexister harmonieusement.

Si des interrogations persistent sur l'avenir, je veux dire aux chrétiens d'Orient qui sont dans bien d'autres pays que ceux que j'ai cités (notamment en Israël et dans les Territoires palestiniens) que la France ne les abandonnera pas.

Notre confiance dans les révolutions de 2011 s'accompagne d'une vigilance absolue du respect des droits de l'homme, en particulier de ceux des minorités.
J'ai moi-même beaucoup insisté sur cette question lors de mes contacts avec le Conseil national syrien, qui a vocation à rassembler l'opposition syrienne et qui s'est engagé à garantir ces droits.

En Syrie comme ailleurs, l'intérêt des chrétiens d'Orient est d'embrasser des évolutions qui sont à la fois inéluctables et positives.
C'est en s'engageant de manière décidée dans la construction d'une région nouvelle qu'ils protègeront leur avenir, comme l'a réaffirmé le Président de la République devant les autorités religieuses, à l'occasion des voeux le 25 janvier :
« Les chrétiens font partie de l'Histoire de l'Orient ; il ne peut être question de les arracher à cette terre. Les printemps arabes tiendront leurs promesses si les minorités sont respectées. »
Le message que je souhaitais leur adresser est simple : la France a été, est et restera à vos côtés.
http://www.diplomatie.gouv.fr/fr/le-ministere/le-ministre-d-etat-et-les/alain-juppe/presse-et-media-20656/article/les-chretiens-d-orient-et-les


Lire aussi :http://chretiensdorient.blogspot.com/2012/02/alain-juppe-critique-le-soutien.html?m=1

LE « PRINTEMPS ARABE » – L’AGRESSION CONTRE LA SYRIE

LE « PRINTEMPS ARABE » – L'AGRESSION CONTRE LA SYRIE

http://forumdesdemocrates.over-blog.com/article-le-printemps-arabe-l-agression-contre-la-syrie-87311648.html

Robertbibeau@hotmail.com
26.10.2011

http://www.centpapiers.com/le-%c2%ab-printemps-arabe-%c2%bb-%e2%80%93-l%e2%80%99attaque -contre-la-syrie/85260

LE « PRINTEMPS ARABE », UN SOULÈVEMENT APOLITIQUE ?

Le « Printemps arabe » est-il un mouvement de libération néo-coloniale spontané, anarchique et apolitique, issu de la rue et visant à hisser cette civilisation séculaire au diapason de la modernité contemporaine (« démocratie » bourgeoise, laïcité hypocrite, « liberté » d'expression factice, désintégration familiale, narcissisme social, criminalité effrénée, décadence morale, chômage chronique, pauvreté endémique, guerre de rapine et génocide, etc.) ? Ou plutôt, n'est-ce qu'une vaste conspiration pilotée depuis Washington et exécutée dans chacune des capitales arabes concernées selon une projection machiavélique concoctée par les maîtres du monde ?

Tariq Ramadan, analyste politique reconnu, tout en se défendant d'être suspicieux, suggère que Washington sait tout et manipule tout en coulisse. L'auteur pense même, à l'instar du général américain David Petraeus, que les jeunes « Twitters » du Caire et de Tunis – qui auraient provoqué la débâcle arabe (!) – ont été formés en Serbie et exfiltrés vers les pays arabes, notamment par la firme américaine Google, pour y soulever les populations en vue d'un réalignement des politiques états-uniennes dans cette région du monde convoitée par l'impérialisme chinois (1).

Monsieur Ramadan a aussi découvert dans la foulée de la rédaction de son opuscule sur « L'Islam et les soulèvements arabes » (à paraître) que, pour comprendre un phénomène politique de cette envergure, il faut également considérer les facteurs économiques et historiques dans lesquels s'inscrivent ces événements. Conclusion juste et pertinente, dirons-nous. L'économie est l'assise du politique et le politique soutient le développement des rapports de production sociaux. Nous le savions depuis Marx, il est toujours rassurant de l'entendre confirmer (2).

Selon le docteur Ramadan, la force et la faiblesse du « Printemps arabe » résideraient dans son « apolitisme ». Aucune idéologie n'orienterait ses protagonistes qui seraient ainsi « libres » de leurs mouvements – toutefois dirigés en sous main par David Petraeus, de son propre aveu – ! Tout cela est fallacieux comme nous allons le démontrer.

L'idéologie qui oriente et dirige les divers mouvements du « Printemps arabe » (car chaque soulèvement national a sa propre historicité), c'est l'idéologie petite-bourgeoise (classe moyenne) réformiste – opportuniste – qui souhaite conserver le capitalisme mais sans les tares du capitalisme, une sorte de capitalisme humanitaire et débonnaire, à l'image des slogans que l'on retrouve ces temps-ci sur les affiches des « indignés » de Wall Street soutenus par Jim Flaherty (ministre conservateur des finances du Canada) et par le multimilliardaire George Soros (3). Un capitalisme réformé sans néo-colonies exploitées, sans dictateurs imposés, sans inégalités sociales, sans injustices, sans guerres de rapines, sans supers riches, sans ultras pauvres, sans chômage, sans spéculations boursières, sans crise économique et sans guerres de repartage des régions d'exploitation. Un capitalisme où la grande bourgeoisie milliardaire (1 % de la population, selon les indignés), ainsi que les petits-bourgeois – courroies de transmission du système social – conserveraient la propriété des moyens de production et leurs biens – mal acquis.

Cette « nouvelle » idéologie apolitique, altermondialiste, post-néolibéraliste, écologiste, verte, social-démocrate en fait, est aussi vieille que le monde ouvrier lui-même. Proudhon, Saint-Simon et Kautsky professaient cette religion préscientifique bien avant les internautes, les Twitters des réseaux sociaux – formés à Belgrade – ou encore les conférenciers indignés formés à Paris.

LE CAS SYRIEN – LES CHRÉTIENS SYRIENS SACRIFIÉS

Afin de mieux comprendre le « Printemps arabe » et de mieux connaître les orientations idéologiques et politiques promues par ses protagonistes « apolitiques », nous allons examiner le soulèvement syrien.

Les impérialistes français ciblent la communauté chrétienne d'Orient en ce moment, pourquoi ? Comparons la position politique impérialiste envers la communauté religieuse juive et envers la communauté chrétienne au Proche-Orient.
Chaque fois que l'on fait allusion à la désintégration de l'État sioniste israélien, les diacres et les sous-diacres des lobbys israéliens implantés en sol occidental crient au génocide contre les millions de descendants d'Abraham, qui seraient retournés candidement, leur Exode millénaire terminé, sur la « terre de leurs ancêtres, laquelle leur aurait été donnée » par leur dieu Yahvé – en contradiction avec Jésus-Christ, Allah et tous les autres dieux imaginés par l'homme… Vous avez donc le choix, vous êtes pour ou contre Yahvé, selon eux.

Évidemment, le fait que ces centaines de milliers de descendants de la « race religieuse juive » soient pour la plupart athées ou agnostiques et aucunement de descendance araméenne, phénicienne, cananéenne, ou de l'un quelconque des peuples du Proche-Orient pré chrétien, ne fait pas sourciller le moins du monde les monastiques du retour « d'exode » des douze tribus d'Israël pourtant jamais déportées, selon l'historien Shlomo Sand (4).

Récemment, le petit empereur des Français réglait prestement le sort de quelques millions de chrétiens d'Orient, d'authentiques autochtones convertis depuis plusieurs siècles à la religion du Christ (un ex-juif en cavale).

Voici le morceau d'ignominie proféré par Sarkozy, tel que nous le rapporte un observateur de la scène politique :

« Reçu à l'Élysée le 5 septembre 2011, S. B. Bechara Boutros Rai, Patriarche Maronite d'Antioche et de Tout l'Orient (c'est-à-dire chef de la principale Église de rite oriental rattachée à Rome) s'est entendu dire que la France et ses alliés interviendraient prochainement militairement en Syrie pour y porter au pouvoir les Frères musulmans. Les chrétiens d'Orient, qui n'auraient alors plus leur place au Levant, devraient se préparer à l'exode et pourraient trouver refuge en Europe. » (5)

C'est aussi machiavélique que cela. Des syriens nés de mères et de pères syriens sur ce sol qui leur appartient depuis des générations et des millénaires, devraient simplement se préparer à l'exode – c'est-à-dire au même sort que les réfugiés palestiniens – et abandonner leur terre généreuse et leurs frères arabes, et s'expatrier hors de leur continent pour la raison que les agressives puissances occidentales en déclin veulent renverser le gouvernement de Bachar el-Assad qui refuse de se plier à leurs ordonnances et poursuit sa politique indépendante d'alliance avec l'Iran et de rapprochement avec le groupe de Shanghai (impérialisme chinois).

Ceux-là (maronites, melkites, orthodoxes, arméniens, etc.) peuvent bien être déracinés pour toujours de leur terre millénaire mais pas les ashkénazes occidentaux importés récemment (moins de soixante ans) d'Europe, ni les pseudos religieux juifs – athées –, transplantés de Russie et des États-Unis, car, nous dit-on, on ne déracine pas un « peuple » de sa terre, encore faudrait-il que ce soit « sa » terre (6) !

LE DÉROULEMENT DU « SOULÈVEMENT » SYRIEN

Malheureusement, le petit Gengis Khan de notre temps a pris les devants inconsidérément et l'agression impérialiste occidentale (États-Unis, France, Royaume-Uni et Israël) contre la petite Syrie « démunie » (croient-ils) a dû être retardée car l'écrasement de la petite Libye esseulée ne s'est pas déroulé comme prévu par les services secrets français et américains. On peut penser, d'une certaine façon, que le peuple libyen par sa résistance a protégé, pour un temps du moins, le peuple syrien de la mainmise occidentale. Maintenant que la Libye semble rapatriée dans le giron des puissances impérialistes atlantiques (OTAN) et sortie de la besace impérialiste chinoise… – « La guerre (libyenne) a désespéré nos partenaires. Les Chinois ont ici 20 milliards de dollars de contrats, les Turcs 12 milliards. Viennent ensuite les Italiens, les Russes, puis les Français. Ce n'était pas leur intérêt de laisser faire cette agression, encore moins d'y participer. Probablement certains ont–ils reçu des compensations en dessous de table (…) » – Depuis l'exécution extra judiciaire du chef d'État Mouammar Kadhafi, l'OTAN peut maintenant porter toute son agression sur sa proie syrienne, un autre pays qu'elle veut ravir à l'alliance de Shanghai concurrente (7).

Cependant l'agression occidentale contre la Syrie marque le pas et ne parvient pas à atteindre ses objectifs stratégiques, ni même à provoquer la guerre civile généralisée promise par les potentats occidentaux. Cela est dû en partie aux minorités religieuses arabes syriennes qui n'ont pas suivi le mot d'ordre des mercenaires et des agents des services secrets étrangers (notamment du Mossad) infiltrés à partir de la frontière du Golan Syrien – occupé – tout proche (8).

Même que ces minorités religieuses, qui se considèrent comme des syriens de langue et de culture arabe et de confession chrétienne (sentiment d'appartenance nationale forgé par les rapports de production capitalistes bourgeois), s'érigent en rempart face au néo-colonialisme occidental. Les syriens arabes chrétiens ont bien compris que les puissances impérialistes en déclin les sacrifieront sans pitié sur l'hôtel de leur cupidité et de leur guerre inter impérialiste (OTAN contre Alliance de Shanghai).

Mère Agnès Mariam de la Croix ne disait pas autrement devant Thierry Meyssan :

« La survie des chrétiens en Orient ne pourra plus être débitrice d'un quelconque protectorat ou Sublime Porte ; notre avenir dépend du mariage convaincu des chrétiens avec leurs frères qui cohabitent avec eux en Orient, en qui ils reconnaissent des frères de sang par delà les divergences confessionnelles qui sont moins grandes qu'elles ne paraissent. » (9).

LES OBJECTIFS DE L'AGRESSION IMPÉRIALISTE EN SYRIE

En Syrie l'objectif des puissances impérialistes en déclin (OTAN) n'est pas de mettre la main ni de contrôler une production quelconque de pétrole ou de gaz naturel (comme en Libye). La Syrie, territoire découpé dans l'empire Ottoman déclinant (1916, accords secrets Sykes-Picot), par les deux plus grandes puissances impérialistes de l'époque – France et Grande-Bretagne – est située sur un vaste plateau calcaire et métamorphique (Hamada) peu propice aux hydrocarbures (10).

En Syrie, l'objectif de l'agression impérialiste occidentale – stoppée momentanément au Conseil de sécurité par le veto russe et chinois – est de briser le maillon faible de l'Alliance de Shanghai dans cette région ; d'affaiblir les forces de la résistance au Liban en leur coupant leur base arrière et leur voie de ravitaillement (en prévision d'une prochaine agression contre le Liban) ; de chasser les organisations de la résistance palestinienne qui trouvent refuge à Damas ; d'affaiblir l'Iran, allié de la Syrie et de la Chine ; de faire pression sur la Turquie (via la communauté Kurde syrienne) pour qu'elle cesse le déploiement de sa politique étrangère indépendante en direction de l'Orient ainsi que son rapprochement avec la Chine. Voilà les raisons pour lesquelles les chrétiens d'Orient devraient périr sur le mausolée de la cupidité de leurs ex-suzerains.

Afin de parvenir à ces objectifs et renverser le gouvernement Baas légalement au pouvoir en Syrie, les puissances occidentales, trop faibles pour mener seules l'offensive, comme elles l'ont démontré en Libye, ont imaginé soutenir les Frères musulmans – des intégristes islamistes réactionnaires que le maelström médiatique occidental a tant décriés un certain temps – et qui deviennent soudainement la solution de rechange « démocratique » au gouvernement laïque légalement élu en Syrie.

Quelle hypocrisie que de se camoufler derrière l'obscurantisme religieux pour proclamer et imposer les valeurs impérialistes occidentales à des peuples qui n'en veulent pas. Comme le clame un syrien de la rue, « Qui a décidé que les valeurs décadentes de l'Occident et sa farce « démocratique » étaient des valeurs et des dogmes universels, valables pour toute l'humanité ? ». Les colonialistes des siècles passés ne disaient pas différemment pour justifier le massacre des noirs africains, des indiens d'Amérique, celui des chinois pendant la guerre de l'Opium.

« Malheureusement l'Occident a balayé le concept d'appartenance à la terre, à la famille, à l'ethnie, et somme toute celui d'identité ontologique. Son modèle est basé, non pas sur la reconnaissance de l'individu, mais sur des intérêts périphériques (…) des multinationales… ». Mère Agnès Mariam de la Croix (11).

Voilà les propos d'une soeur qui vit dans une société où le tsunami de l'industrialisation capitaliste n'a pas encore tout ravagé. Malheureusement, cela viendra et les rapports de production industriels capitalistes saccageront tous ces concepts et toutes ces valeurs d'altérité qui lui tiennent tant à cœur.

Ainsi va la vie du développement impérialiste qui balaie toute autre modèle de développement économique et social sur son passage, ne tolérant aucun concurrent. Les enragés de Tunis, du Caire, de Tripoli, d'Alger, de Damas et de Sanaa devront confronter ce système d'exploitation le jour où ils souhaiteront le renverser afin d'éradiquer totalement ses méfaits et ses calamités.

L'impérialisme, qu'il soit de source américaine ou d'origine chinoise, c'est l'anarchie de la production développée non pas pour le bien-être des peuples et des travailleurs mais essentiellement pour l'accumulation des profits dans les mains d'immenses oligopoles multi milliardaires; et la Syrie devra y passer, elle aussi, mais la Syrie choisira elle-même la voie de son intégration au camp impérialiste. Il semble que la bourgeoisie syrienne ait choisi l'Alliance de Shanghai en ascension plutôt que l'OTAN déclinant et elle paie présentement le prix de ses choix. C'est son droit.

Le droit et le devoir des travailleurs syriens consistent à renverser ce régime et cette oligarchie Baasiste, non pas pour les remplacer par les Frères musulmans obscurantistes à la solde de l'Occident, mais pour s'emparer de tout le pouvoir d'État à leurs propres fins (c'est la conscience politique de classe pour soi, écrivait Marx).

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(1) Nick Fielding et Ian Cobain, 18.03,2011. Déclaration de David Petraeus. http://www.centpapiers.com/l%e2%80%99operation-d%e2%80%99espionnage-des-etats-unis-pour-manipuler-les-reseaux-sociaux-sur-internet/84293

(2) Tariq Ramadan 7.09.2011 Montréal. Conférence de la CAM. Sur Youtube.

(3) Les « indignés » http://lapresseaffaires.cyberpresse.ca/economie/canada/201110/13/01-4457015-occupons-wall-street-jim-flaherty-appuie-les-manifestants.php et http://lapresseaffaires.cyberpresse.ca/economie/canada/201110/13/01-4457015-occupons-wall-street-jim-flaherty-appuie-les-manifestants.php

(4) Shlomo Sand. Sur Dailymotion. http.com/video/x7okoe_peuple-juif-invent-shlomo-sand_news

(5) Thierry Meyssan. 7.10.2011. http://www.voltairenet.org/Les-chretiens-d-Orient-s-erigent

(6) http://www.slate.fr/story/32509/la-mosaique-des-chretiens-dorient

(7) http://www.voltairenet.org/La-guerre-contre-la-Libye-est-une
(8) http://www.lemonde.fr/proche-orient/article/2011/09/01/syrie-nouvelles-perquisitions-a-hama-demission-du-procureur_1566048_3218.html

(9) http://www.voltairenet.org/Les-chretiens-d-Orient-s-erigent

(10) http://fr.wikipedia.org/wiki/Accords_Sykes-Picot et http://fr.wikipedia.org/wiki/G%C3%A9ographie_de_la_Syrie

(11) http://www.voltairenet.org/Les-chretiens-d-Orient-s-erigent

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J.T.Khoreich

Alain Juppé : le rapport du Conseil des droits de l’Homme des Nations Unies sur la Syrie est "accablant" (27 février 2012)

Alain Juppé : le rapport du Conseil des droits de l'Homme des Nations Unies sur la Syrie est "accablant" (27 février 2012)


Madame la Présidente du Conseil des droits de l'Homme, 
Madame le Haut-Commissaire aux droits de l'Homme, 
Mesdames, Messieurs les Ministres, 
Excellences, Mesdames, Messieurs,

Le Conseil des droits de l'Homme est un des hauts lieux de la conscience morale de l'humanité. C'est le lieu où la communauté des Nations veille à ce que chacun de ses membres respecte les principes universels de la dignité humaine. Membres des Nations unies, nous croyons que chaque être humain a des droits inaliénables et que chaque État a le devoir de les respecter et de les faire respecter. Et nous reconnaissons, par les pactes qui nous lient, qu'ici est le lieu où chaque État doit rendre compte aux autres de ses actes en la matière.

Aujourd'hui, s'agissant des droits de l'Homme, l'urgence, c'est la Syrie. Le devoir de notre Conseil, c'est d'exprimer la réprobation du monde entier devant les crimes odieux que l'Etat syrien commet contre son peuple.

Nous ne pouvons pas rester silencieux devant la violence et la barbarie de la répression, devant le massacre de tant de civils, de villes bombardées, d'enfants torturés, de blessés achevés dans les hôpitaux, des réfugiés sur les chemins de l'exil. La France ne se taira pas face à ces horreurs que rien – rien au monde ! - ne peut justifier.

L'année dernière, notre Conseil a tenu trois sessions extraordinaires et adopté trois résolutions à propos de la Syrie. L'Assemblée générale des Nations unies, le 19 décembre, puis le 16 février, a exigé à une écrasante majorité la fin des violations des droits de l'Homme et de la violence, et le libre accès de l'aide humanitaire. Elle apporte son soutien au plan de sortie de crise politique de la Ligue arabe. 
À Tunis vendredi, la réunion du Groupe des amis du peuple syrien a rassemblé 80 pays et organisations internationales. Eux aussi ont dénoncé la politique de répression et soutenu fermement le plan de la Ligue arabe. Ils ont également souligné la nécessité de mesures humanitaires urgentes et reconnu le Conseil national syrien comme un représentant légitime des Syriens qui se battent le plus souvent à mains nues pour un changement démocratique.

Madame le Haut-Commissaire,

La Commission d'enquête internationale créée par notre Conseil vient de rendre son rapport. En dépit de l'obstruction de Damas, elle a effectué un travail remarquable, auquel la France rend hommage. Ce rapport est accablant : le régime se rend coupable, à l'encontre de sa population, d'un crime contre l'humanité, comme vous-même l'aviez affirmé il y a deux semaines, devant l'Assemblée générale des Nations unies.

Notre Conseil devra réagir, et se donner quatre priorités :

 Soutenir la commission d'enquête : la France souhaite que son mandat de la commission soit prolongé et qu'elle continue à rassembler les preuves de crimes perpétrés contre la population.

 Exiger l'arrêt des violences et la protection des populations, des journalistes, et de tous ceux qui se lèvent contre l'oppression.

 Faire respecter l'impératif humanitaire. Les autorités syriennes doivent respecter leurs obligations internationales. Nous devons mobiliser l'aide humanitaire et faire en sorte qu'elle parvienne à la population. C'est dans cet esprit que la France a créé un fonds humanitaire d'urgence à destiné au peuple syrien. Nous appelons tous les États à faire de même. Je salue l'annonce d'une mission prochaine en Syrie de Mme Valérie AMOS, Secrétaire général adjointe aux affaires humanitaires et coordinatrice des secours d'urgence. Comme j'ai eu l'occasion de le dire à Tunis, je souhaite que sa mission produise des résultats immédiats.

 Tout faire pour encourager la sortie de crise politique. Le plan de la Ligue arabe du 22 janvier est la seule voie devant nous. Au Conseil de sécurité, le double veto russe et chinois a empêché une action décisive. C'est une faute et l'impuissance du Conseil de sécurité est scandaleuse. Le vote à l'Assemblée Générale constitue une victoire morale et a relancé une dynamique. Je salue aujourd'hui la nomination de Kofi Annan comme Envoyé spécial du Secrétaire général des Nations unies et de la Ligue arabe. Il a tout notre soutien. Nous exhortons le gouvernement syrien à comprendre son isolement, comprendre qu'il est dans l'impasse et qu'il doit cesser ce massacre.

Mesdames, Messieurs,

Aucun d'entre nous ne pourra dire qu'il ne savait pas. Aucun d'entre nous ne pourra échapper à ses responsabilités. La France appelle l'ensemble des Etats membres du Conseil des droits de l'Homme à tirer toutes les conséquences du rapport de la commission d'enquête, demain lors du débat en urgence, mais aussi dans quelques jours lorsque notre Conseil débattra de ce rapport. Nous souhaitons qu'une nouvelle résolution, le plus largement soutenue possible, condamne sans ambigüité les exactions du régime syrien qui doivent cesser.

Le jour viendra où les autorités civiles et militaires syriennes, en premier lieu le président Assad lui-même, devront répondre de leurs actes devant la justice internationale. Face à de tels crimes, il ne saurait y avoir d'impunité. 
La communauté internationale doit préparer dès à présent les conditions d'une saisine de la Cour pénale internationale.

L'attention que nous portons aujourd'hui à l'urgence syrienne ne doit pas nous détourner d'autres pays où les droits de l'Homme sont toujours foulés au pied.

Durant cette session, le Conseil des droits de l'Homme sera amené à examiner le rapport présenté par le Rapporteur spécial sur la situation des droits de l'Homme en Iran, conformément au mandat qui lui a été confié l'an dernier.

Dans ce pays, nous le savons, la situation des droits de l'Homme ne cesse de se dégrader depuis juin 2009. Le régime bafoue les droits les plus élémentaires de la population et recourt aux exécutions, parfois publiques, y compris de mineurs, selon des méthodes révoltantes. Les violences contre les manifestants, les personnalités de l'opposition et les journalistes ne cessent de s'intensifier et les arrestations arbitraires se multiplient. Depuis un an, les dirigeants de l'opposition iranienne, M. Mehdi KAROUBI et M. Hossein MOUSSAVI, sont placés en résidence surveillée, au mépris de leurs droits fondamentaux.

Face à cette situation intolérable, le Conseil doit se mobiliser. La France souhaite que le mandat du Rapporteur spécial sur la situation des droits de l'Homme en Iran soit renouvelé et appelle les autorités iraniennes à coopérer pleinement et sans délai avec lui.

Mais nous avons aussi des raisons d'espérer.

 Je pense à la Libye et à la Côte d'Ivoire, où la consolidation des droits de l'Homme doit être poursuivie. 
 Je pense aussi au processus d'ouverture et de démocratisation engagé en Birmanie, où je me suis rendu au mois de janvier et où j'ai pu mesurer l'ampleur des changements en cours. Mes échanges avec le gouvernement birman et avec Mme Aung San Suu Kyi, Prix Nobel de la paix, en faveur de laquelle ce Conseil s'est mobilisé à plusieurs reprises, ont renforcé ma conviction : nous devons accompagner le changement birman, en particulier grâce à l'action du Rapporteur spécial des Nations unies sur la situation des droits de l'Homme en Birmanie.

Au-delà de ces pays prioritaires, je n'oublie pas la vocation générale du Conseil des droits de l'Homme pour l'établissement de normes universelles permettant à tout citoyen de plaider pour le respect de ses droits.

C'est en effet par le droit international que l'on établira à l'échelle du monde cet État de droit qui est le meilleur garant des libertés et de la dignité de chacun. Dans ce domaine, les réalisations du Conseil sont nombreuses et remarquables. Parmi les plus récentes la France insiste sur pour l'universalisation rapide de la Convention internationale pour la protection de toutes les personnes contre les disparitions forcées.

Les accomplissements à venir sont tout aussi importants. La France soutient le combat du Conseil contre toutes les formes de violences, notamment à l'encontre des femmes, et contre les discriminations, qu'elles soient fondées sur l'appartenance religieuse, le sexe, la nationalité, l'origine ou encore, l'orientation sexuelle. Elle combat ardemment pour l'abolition universelle de la peine de mort, ce châtiment qui ne peut être une forme de justice et dont nous espérons la disparition progressive.

Mesdames, Messieurs,

Le progrès des droits de l'Homme est une obligation de chaque instant et pour chaque pays, y compris, et avant tout, sur son propre sol. Nul ne doit faire preuve de négligence en ce domaine. La France passera, comme elle le doit, son examen périodique universel début 2013.

Elle continuera naturellement à s'engager en appui du Conseil. C'est dans cet esprit qu'elle a décidé – je vous le confirme aujourd'hui - de présenter sa candidature pour les élections de 2013.

Madame le Haut-Commissaire,

Avant de conclure, permettez-moi de vous rendre hommage et de rendre hommage au Haut Commissariat, qui sous votre autorité, fait preuve d'un engagement exemplaire, dénonçant sans relâche les violations des droits de l'Homme partout dans le monde. Il apporte également sur le terrain une assistance souvent décisive à tous ceux qui sont attachés à faire progresser ces droits.

Je tiens à saluer votre travail, à vous redire le soutien de mon pays et à réaffirmer que la France, patrie des droits de l'homme, reste fidèle au serment de 1789, fondement de l'idéal républicain qui donne à notre nation sa vocation et sa fierté.

Je vous remercie./.

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J.T.Khoreich

mardi 28 février 2012

Les chrétiens d’orient et les printemps arabes

Les chrétiens d'orient et les printemps arabes

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Si des interrogations persistent sur l'avenir, je veux dire aux chrétiens d'Orient qui sont dans bien d'autres pays que ceux que j'ai cités (notamment en Israël et dans les Territoires palestiniens) que la France ne les abandonnera pas.
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Tribune d'Alain Juppé publiée dans La Croix (28 février 2012)

Les chrétiens d'Orient sont inquiets.
Inquiets pour la pérennité de leur présence dans une région qui est leur région depuis 2000 ans.
Inquiets pour le respect de leurs droits dans un contexte de bouleversements majeurs.
Inquiets face à la montée des tensions liées au confessionnalisme.

Je veux leur dire que j'entends, que je comprends leurs craintes.
Depuis des siècles, la France est investie d'une mission particulière à l'égard des chrétiens d'Orient.
Elle ne s'y dérobera pas.
C'est bien pourquoi, dès janvier 2011, le Président de la République fixait le cadre de notre politique en soulignant que le destin des chrétiens d'Orient symbolise « bien au-delà de l'Orient, les enjeux du monde globalisé dans lequel nous sommes entrés de façon irréversible ».
Notre vision est claire : il ne peut y avoir de révolution démocratique authentique sans protection des personnes appartenant aux minorités.
Les chrétiens d'Orient ont vocation à rester dans leur région.
Ils ont vocation à participer à la construction de son avenir comme ils l'ont toujours fait pour son passé.
La question n'est pas nouvelle. Elle est multiséculaire.
Mais elle se pose avec une acuité accrue depuis quelques années.

La France a, d'abord, manifesté sa vigilance en adressant des messages clairs aux Etats concernés, qui sont les premiers responsables de la sécurité de leurs citoyens. La France s'est également mobilisée pour que le Conseil affaires étrangères de l'Union européenne du 21 février 2011 condamne les violences contre les chrétiens, et pour qu'une déclaration présidentielle du Conseil de sécurité des Nations Unies leur soit adressée le 10 novembre 2010 suite à l'attentat de Bagdad.

- De fait, les chrétiens d'Irak ont payé un lourd tribut au cours des dernières années. Nous avons exprimé notre solidarité par l'accueil sur notre sol depuis 2008 de plus de 1300 d'entre eux et par l'évacuation sanitaire des personnes blessées lors de l'attentat contre la Cathédrale Notre Dame du Salut de Bagdad le 31 octobre 2010 en particulier.
- En Egypte, les coptes occupent une place particulière, enracinés dans la longue histoire du pays, ils ont souffert de violences, d'exactions, de discriminations ces dernières années, comme l'a montré le sinistre attentat contre l'église d'Alexandrie en 2011.
Mais les coptes se sont également engagés dans la vie politique de leur pays comme jamais auparavant depuis la révolution, ils ont participé aux élections, ils veulent être écoutés et contribuer avec leurs concitoyens à la transition démocratique du pays.
Le Parlement égyptien nouvellement élu a fait part de son engagement à garantir les droits des coptes : nous comptons sur son action décisive.
- Au Liban, la coexistence entre plusieurs minorités est une réalité. Mais ce modèle doit être sans cesse préservé afin de répondre à différentes tentatives de remises en cause. Tous les acteurs de la société et de vie politique libanaise ont la responsabilité d'y veiller.
Comme le Président de la République l'a affirmé à Sa Béatitude Béchara Raï, Patriarche maronite, lors de sa visite officielle à Paris en septembre dernier, la meilleure protection pour les chrétiens d'Orient et la véritable garantie de la pérennité de leur présence résident aujourd'hui dans l'instauration de la démocratie et de l'Etat de droit dans les pays arabes.

C'est pour cela que nous recommandons aux chrétiens du Proche-Orient de ne pas se prêter aux manœuvres d'instrumentalisation mises en œuvre par des régimes autoritaires coupés de leur propre peuple.
Je reste très préoccupé par la situation dramatique qui règne en Syrie, par la répression féroce exercée par un régime condamné qui utilise la force militaire contre son propre peuple.
J'appelle de mes vœux une participation des chrétiens, comme de toutes les autres communautés, à la création d'une Syrie nouvelle et démocratique où tous les citoyens auront les mêmes droits et les mêmes devoirs.

Nous ne sommes pas naïfs. Nous savons que le chemin sera long et chaotique.
Mais au-delà des risques et des dangers, qu'il ne s'agit pas de nier, les « printemps arabes » offrent une opportunité historique pour les chrétiens d'Orient.
Qui peut croire que les droits des minorités sont mieux protégés par des dictatures sanguinaires que par des régimes démocratiques ?
Qui peut nier que des chrétiens, des kurdes, des druzes, des alaouites, des assyriens aussi, sont assassinés, torturés, emprisonnés, en Syrie ?
Et des signes d'espoir existent dans ce printemps arabe : je souhaite rendre hommage à l'initiative du grand imam d'Al Azhar Cheikh Al Tayyeb, qui a élaboré et publié en janvier dernier un document sur les libertés publiques en Egypte.
Ce texte met l'accent sur la liberté de croyance, la liberté d'expression, la liberté de la recherche scientifique et la liberté de création, y compris de création artistique.
De telles initiatives, qui renforcent le dialogue interreligieux, montrent qu'il est possible de rassembler des sociétés diverses autour de valeurs universelles permettant à tous de coexister harmonieusement.

Si des interrogations persistent sur l'avenir, je veux dire aux chrétiens d'Orient qui sont dans bien d'autres pays que ceux que j'ai cités (notamment en Israël et dans les Territoires palestiniens) que la France ne les abandonnera pas.

Notre confiance dans les révolutions de 2011 s'accompagne d'une vigilance absolue du respect des droits de l'homme, en particulier de ceux des minorités.
J'ai moi-même beaucoup insisté sur cette question lors de mes contacts avec le Conseil national syrien, qui a vocation à rassembler l'opposition syrienne et qui s'est engagé à garantir ces droits.

En Syrie comme ailleurs, l'intérêt des chrétiens d'Orient est d'embrasser des évolutions qui sont à la fois inéluctables et positives.
C'est en s'engageant de manière décidée dans la construction d'une région nouvelle qu'ils protègeront leur avenir, comme l'a réaffirmé le Président de la République devant les autorités religieuses, à l'occasion des voeux le 25 janvier :
« Les chrétiens font partie de l'Histoire de l'Orient ; il ne peut être question de les arracher à cette terre. Les printemps arabes tiendront leurs promesses si les minorités sont respectées. »
Le message que je souhaitais leur adresser est simple : la France a été, est et restera à vos côtés.
http://www.diplomatie.gouv.fr/fr/le-ministere/le-ministre-d-etat-et-les/alain-juppe/presse-et-media-20656/article/les-chretiens-d-orient-et-les


jtk. khoreich

Alain Juppé : le rapport du Conseil des droits de l’Homme des Nations Unies sur la Syrie est "accablant" (27 février 2012)

Alain Juppé : le rapport du Conseil des droits de l'Homme des Nations Unies sur la Syrie est "accablant" (27 février 2012)


Madame la Présidente du Conseil des droits de l'Homme, 
Madame le Haut-Commissaire aux droits de l'Homme, 
Mesdames, Messieurs les Ministres, 
Excellences, Mesdames, Messieurs,

Le Conseil des droits de l'Homme est un des hauts lieux de la conscience morale de l'humanité. C'est le lieu où la communauté des Nations veille à ce que chacun de ses membres respecte les principes universels de la dignité humaine. Membres des Nations unies, nous croyons que chaque être humain a des droits inaliénables et que chaque État a le devoir de les respecter et de les faire respecter. Et nous reconnaissons, par les pactes qui nous lient, qu'ici est le lieu où chaque État doit rendre compte aux autres de ses actes en la matière.

Aujourd'hui, s'agissant des droits de l'Homme, l'urgence, c'est la Syrie. Le devoir de notre Conseil, c'est d'exprimer la réprobation du monde entier devant les crimes odieux que l'Etat syrien commet contre son peuple.

Nous ne pouvons pas rester silencieux devant la violence et la barbarie de la répression, devant le massacre de tant de civils, de villes bombardées, d'enfants torturés, de blessés achevés dans les hôpitaux, des réfugiés sur les chemins de l'exil. La France ne se taira pas face à ces horreurs que rien – rien au monde ! - ne peut justifier.

L'année dernière, notre Conseil a tenu trois sessions extraordinaires et adopté trois résolutions à propos de la Syrie. L'Assemblée générale des Nations unies, le 19 décembre, puis le 16 février, a exigé à une écrasante majorité la fin des violations des droits de l'Homme et de la violence, et le libre accès de l'aide humanitaire. Elle apporte son soutien au plan de sortie de crise politique de la Ligue arabe. 
À Tunis vendredi, la réunion du Groupe des amis du peuple syrien a rassemblé 80 pays et organisations internationales. Eux aussi ont dénoncé la politique de répression et soutenu fermement le plan de la Ligue arabe. Ils ont également souligné la nécessité de mesures humanitaires urgentes et reconnu le Conseil national syrien comme un représentant légitime des Syriens qui se battent le plus souvent à mains nues pour un changement démocratique.

Madame le Haut-Commissaire,

La Commission d'enquête internationale créée par notre Conseil vient de rendre son rapport. En dépit de l'obstruction de Damas, elle a effectué un travail remarquable, auquel la France rend hommage. Ce rapport est accablant : le régime se rend coupable, à l'encontre de sa population, d'un crime contre l'humanité, comme vous-même l'aviez affirmé il y a deux semaines, devant l'Assemblée générale des Nations unies.

Notre Conseil devra réagir, et se donner quatre priorités :

 Soutenir la commission d'enquête : la France souhaite que son mandat de la commission soit prolongé et qu'elle continue à rassembler les preuves de crimes perpétrés contre la population.

 Exiger l'arrêt des violences et la protection des populations, des journalistes, et de tous ceux qui se lèvent contre l'oppression.

 Faire respecter l'impératif humanitaire. Les autorités syriennes doivent respecter leurs obligations internationales. Nous devons mobiliser l'aide humanitaire et faire en sorte qu'elle parvienne à la population. C'est dans cet esprit que la France a créé un fonds humanitaire d'urgence à destiné au peuple syrien. Nous appelons tous les États à faire de même. Je salue l'annonce d'une mission prochaine en Syrie de Mme Valérie AMOS, Secrétaire général adjointe aux affaires humanitaires et coordinatrice des secours d'urgence. Comme j'ai eu l'occasion de le dire à Tunis, je souhaite que sa mission produise des résultats immédiats.

 Tout faire pour encourager la sortie de crise politique. Le plan de la Ligue arabe du 22 janvier est la seule voie devant nous. Au Conseil de sécurité, le double veto russe et chinois a empêché une action décisive. C'est une faute et l'impuissance du Conseil de sécurité est scandaleuse. Le vote à l'Assemblée Générale constitue une victoire morale et a relancé une dynamique. Je salue aujourd'hui la nomination de Kofi Annan comme Envoyé spécial du Secrétaire général des Nations unies et de la Ligue arabe. Il a tout notre soutien. Nous exhortons le gouvernement syrien à comprendre son isolement, comprendre qu'il est dans l'impasse et qu'il doit cesser ce massacre.

Mesdames, Messieurs,

Aucun d'entre nous ne pourra dire qu'il ne savait pas. Aucun d'entre nous ne pourra échapper à ses responsabilités. La France appelle l'ensemble des Etats membres du Conseil des droits de l'Homme à tirer toutes les conséquences du rapport de la commission d'enquête, demain lors du débat en urgence, mais aussi dans quelques jours lorsque notre Conseil débattra de ce rapport. Nous souhaitons qu'une nouvelle résolution, le plus largement soutenue possible, condamne sans ambigüité les exactions du régime syrien qui doivent cesser.

Le jour viendra où les autorités civiles et militaires syriennes, en premier lieu le président Assad lui-même, devront répondre de leurs actes devant la justice internationale. Face à de tels crimes, il ne saurait y avoir d'impunité. 
La communauté internationale doit préparer dès à présent les conditions d'une saisine de la Cour pénale internationale.

L'attention que nous portons aujourd'hui à l'urgence syrienne ne doit pas nous détourner d'autres pays où les droits de l'Homme sont toujours foulés au pied.

Durant cette session, le Conseil des droits de l'Homme sera amené à examiner le rapport présenté par le Rapporteur spécial sur la situation des droits de l'Homme en Iran, conformément au mandat qui lui a été confié l'an dernier.

Dans ce pays, nous le savons, la situation des droits de l'Homme ne cesse de se dégrader depuis juin 2009. Le régime bafoue les droits les plus élémentaires de la population et recourt aux exécutions, parfois publiques, y compris de mineurs, selon des méthodes révoltantes. Les violences contre les manifestants, les personnalités de l'opposition et les journalistes ne cessent de s'intensifier et les arrestations arbitraires se multiplient. Depuis un an, les dirigeants de l'opposition iranienne, M. Mehdi KAROUBI et M. Hossein MOUSSAVI, sont placés en résidence surveillée, au mépris de leurs droits fondamentaux.

Face à cette situation intolérable, le Conseil doit se mobiliser. La France souhaite que le mandat du Rapporteur spécial sur la situation des droits de l'Homme en Iran soit renouvelé et appelle les autorités iraniennes à coopérer pleinement et sans délai avec lui.

Mais nous avons aussi des raisons d'espérer.

 Je pense à la Libye et à la Côte d'Ivoire, où la consolidation des droits de l'Homme doit être poursuivie. 
 Je pense aussi au processus d'ouverture et de démocratisation engagé en Birmanie, où je me suis rendu au mois de janvier et où j'ai pu mesurer l'ampleur des changements en cours. Mes échanges avec le gouvernement birman et avec Mme Aung San Suu Kyi, Prix Nobel de la paix, en faveur de laquelle ce Conseil s'est mobilisé à plusieurs reprises, ont renforcé ma conviction : nous devons accompagner le changement birman, en particulier grâce à l'action du Rapporteur spécial des Nations unies sur la situation des droits de l'Homme en Birmanie.

Au-delà de ces pays prioritaires, je n'oublie pas la vocation générale du Conseil des droits de l'Homme pour l'établissement de normes universelles permettant à tout citoyen de plaider pour le respect de ses droits.

C'est en effet par le droit international que l'on établira à l'échelle du monde cet État de droit qui est le meilleur garant des libertés et de la dignité de chacun. Dans ce domaine, les réalisations du Conseil sont nombreuses et remarquables. Parmi les plus récentes la France insiste sur pour l'universalisation rapide de la Convention internationale pour la protection de toutes les personnes contre les disparitions forcées.

Les accomplissements à venir sont tout aussi importants. La France soutient le combat du Conseil contre toutes les formes de violences, notamment à l'encontre des femmes, et contre les discriminations, qu'elles soient fondées sur l'appartenance religieuse, le sexe, la nationalité, l'origine ou encore, l'orientation sexuelle. Elle combat ardemment pour l'abolition universelle de la peine de mort, ce châtiment qui ne peut être une forme de justice et dont nous espérons la disparition progressive.

Mesdames, Messieurs,

Le progrès des droits de l'Homme est une obligation de chaque instant et pour chaque pays, y compris, et avant tout, sur son propre sol. Nul ne doit faire preuve de négligence en ce domaine. La France passera, comme elle le doit, son examen périodique universel début 2013.

Elle continuera naturellement à s'engager en appui du Conseil. C'est dans cet esprit qu'elle a décidé – je vous le confirme aujourd'hui - de présenter sa candidature pour les élections de 2013.

Madame le Haut-Commissaire,

Avant de conclure, permettez-moi de vous rendre hommage et de rendre hommage au Haut Commissariat, qui sous votre autorité, fait preuve d'un engagement exemplaire, dénonçant sans relâche les violations des droits de l'Homme partout dans le monde. Il apporte également sur le terrain une assistance souvent décisive à tous ceux qui sont attachés à faire progresser ces droits.

Je tiens à saluer votre travail, à vous redire le soutien de mon pays et à réaffirmer que la France, patrie des droits de l'homme, reste fidèle au serment de 1789, fondement de l'idéal républicain qui donne à notre nation sa vocation et sa fierté.

Je vous remercie./.

h


jtk. khoreich

samedi 25 février 2012

Vatican - Tunis- Syrie

Vatican - Tunis- Syrie

Le Saint-Siège « observateur » à la conférence de Tunis

Trois priorités pour la Syrie

ROME, vendredi 24 février 2012 (ZENIT.org) – Le Saint-Siège a été représenté par Mgr Michael Louis Fitzgerald, délégué du Saint-Siège auprès de la Ligue arabe et nonce apostolique en Egypte, à la conférence internationale de Tunis sur la situation en Syrie. En qualité d'observateur, le Saint-Siège a rappelé trois priorités indiquées par Benoît XVI.

A l'initiative de la Ligue arabe, une soixantaine de pays – arabes et occidentaux - se sont en effet réunis ce vendredi après-midi à Tunis, en présence de représentants de l'opposition syrienne, en vue de l'aide humanitaire à apporter au peuple syrien, alors que depuis quelque trois semaines la ville de Homs reste en effet sous le feu de l'armée.

La présence de son représentant a voulu « manifester la solidarité du Saint-Siège envers tout le peuple syrien », ainsi que « son intérêt pour le bien de la société syrienne dans son ensemble » et celui d'une région « qui a besoin de paix et de stabilité » a indiqué le directeur de la Salle de presse du Saint-Siège, le P. Federico Lombardi.

Le Saint-Siège, dit-il, fait observer « l'urgence de porter secours aux victimes de la violence et d'assurer l'aide humanitaire. »

Au cours de cette conférence, le Saint-Siège a rappelé les trois priorités indiquées par Benoît XVI après l'angélus du dimanche 12 février : fin de la violence et à l'effusion de sang ; privilégier la voie du dialogue, de la réconciliation et de l'engagement pour la paix ; répondre aux aspirations légitimes des différentes composantes de la Nation et aux souhaits de la communauté internationale (cf. Zenit du 12 février 2012).

Le P. Lombardi a souligné l'importance que « toutes les composantes de la société syrienne, y compris les minorités et en particulier les chrétiens, puissent offrir leur contribution à la construction du pays, caractérisé par une longue histoire de coexistence pacifique entre les différentes communates _________________________


jtk. khoreich

استنكار لما يتعرض له الاعلاميون في سوريا

استنكار لما يتعرض له الاعلاميون في سوريا
النهار ٥٢-٢-٢٠١٢
بدعوة من "مركز سمير قصير للحريات الاعلامية" و"صحافيون ضد العنف"، تجمّع أمس عشرات الصحافيين والاعلاميين في حديقة سمير قصير وسط بيروت "استنكاراً لما يتعرض له الاعلاميون في سوريا وتحديداً في حمص من عمليات قتل واستهداف مباشر من قوات النظام السوري"، ورفضاً "للانتهاكات المتمادية لحقوق الاعلاميين والصحافيين". 
وانضم الى الصحافيين وزير الاعلام السابق طارق متري، المسؤول عن الاعلام في الحزب التقدمي الاشتراكي رامي الريس ممثلاً النائب وليد جنبلاط، ومجموعة من المعارضين السوريين.
وشارك في تغطية الاعتصام الصامت عشرات وسائل الاعلام المحلية والعالمية.
وعلى بعد عشرات الامتار، تجمع مناصرون للرئيس السوري بشار الاسد ورفعوا صوره واعلام حركة "امل" والحزب السوري القومي الاجتماعي.

مؤتمر الابادة الارمنية - انطلياس

مؤتمر الابادة الارمنية - انطلياس

النهار ٢٥-٢-٢٠١٢
  "على تركيا اعادة الممتلكات التي استولت عليها سلطات بني عثمان وكل الكنائس التي تم تدميرها ومصادرتها (...)".على تركيا اعادة الممتلكات التي استولت عليها سلطات بني عثمان وكل الكنائس التي تم تدميرها ومصادرتها (...)". التي استولت عليها سلطات بني عثمان وكل الكنائس التي تم تدميرها ومصادرتها (...)".

افتتحت امس في كاثوليكوسية الارمن الارثوذكس لبيت كيليكيا في انطلياس، اعمال المؤتمر الدولي "الابادة الارمنية من الاعتراف الى التعويض"، برعاية الكاثوليكوس أرام الاول. ويهدف المؤتمر الذي يشارك فيها اكثر من 30 خبيراً في القانون الدولي الى "التشديد على ضرورة المطالبة بتعويض الاضرار المادية والبشرية والمعنوية التي لحقت بالشعب الارمني على مدى سني التهجير منذ 1915" . وهو المؤتمر الاول من نوعه الذي يتزامن مع تصاعد المطالبة الدولية لتركيا بالاعتراف بالمجزرة الارمنية وخصوصاً في ضوء الازمة القائمة بين فرنسا وتركيا بعد القرارات الفرنسية المؤيدة لحقوق الارمن. 
واعتبر الكاثوليكوس آرام الاول في كلمته الافتتاحية، ان المؤتمر "سيركز على الانتقال من الاعتراف بالمجزرة الارمنية الى مرحلة التعويض، والآليات التي يجب ان يعتمدها المجتمع الدولي لتحقيق هذا التحول". وعرض آرام الاول للموجبات والاحكام التي تبرر المطالبة بالتعويض، وخصوصاً احكام الاعلان العالمي لحقوق الانسان التي تدين ما قامت به تركيا. 
كذلك عرض للظروف والاحكام في مسار التعويضات المطلوبة، ومنها صلة القربى مع الضحايا، سواء المباشرة او غير المباشرة. وشدد على الاحكام التي تؤكد مسؤولية الحكومة التركية الحالية عما اقترفته الحكومات التركية السابقة. وأشار الى اشكال من التعويض، منها اعادة التأهيل والتعويضات. واكد ان الدافع الى طلب التعويضات هو المسار المنطقي لتطور الامور منذ تصاعد وتيرة الاعتراف العالمي بالمجرزة التركية وخصوصاً قرار الحكومة التركية في 27 آب 2011 اعادة ممتلكات الاقليات التي تم الاستيلاء عليها منذ عام 1936. وشدد على ان "على تركيا اعادة الممتلكات التي استولت عليها سلطات بني عثمان وكل الكنائس التي تم تدميرها ومصادرتها (...)".
وتشتمل اعمال المؤتمر على عناوين عدة عن تداعيات الابادة الامنية، والاعتراف التأسيسي بالابادة في مقاربة قانونية، الى مقاربة حقوق الانسان، والسلطة القضائية على الجريمة، والمحكمة الجنائية الدولية والابادة الجماعية الافاق والقيود، والمحكمة الاوروبية لحقوق الانسان والابادة الارمنية. 

COE- Syrie- message

COE- Syrie- message
Message de solidarité du COE aux Églises de Syrie

Pour un dialogue national fondé sur la paix et la justice

ROME, jeudi 23 février 2012 (ZENIT.org) – Les membres du Comité exécutif du Conseil œcuménique des Églises (COE) ont envoyé « un message pastoral » aux Églises de Syrie « en signe de solidarité face aux terribles épreuves qu'elles subissent dans le contexte de violence que connaît actuellement le pays ».

Ce message intervient alors que la situation en Syrie continue de se détériorer. Elle avait déjà été évoquée lors d'une réunion au siège du COE à Genève fin décembre 2011. Une vingtaine de responsables d'Église syriens de diverses traditions chrétiennes y avaient participé, rappelle un communiqué du COE.

Le Comité exécutif a rédigé son message lors de sa réunion, du 14 au 18 février, à Bossey (Suisse). Ses membres affirment « espérer que les violences prennent fin et que du conflit naisse un dialogue national fondé sur une paix accompagnée de justice, sur la reconnaissance des droits de la personne et de la dignité humaine, ainsi que sur la nécessité de vivre ensemble dans le respect mutuel ».

Le message soutient aussi « fermement » l'action de trois responsables d'Église de Syrie qui ont envoyé une lettre commune aux paroisses du pays en décembre. Dans cette lettre, ils condamnaient «le recours à tout type de violence» et encouragent leurs fidèles à «ne pas craindre et ne pas perdre l'espoir».

Le Comité exécutif exhorte les Églises membres du COE à «mener des actions concrètes de solidarité» en cette période difficile. S'inspirant de la Constitution du COE, le message affirme qu'en tant que «communauté fraternelle d'Églises, nous devons exprimer au nom des Églises notre souci commun de répondre aux besoins de l'humanité, d'abattre les barrières entre les peuples et de promouvoir une famille humaine unie dans la justice et la paix.»


jtk. khoreich

Le cri du coeur d’une jeune chrétienne de Syrie

  
















Par Rania Massoud | olj.com | 25/02/2012
SYRIE L'opposante syrienne chrétienne Hadeel Kouky a été tabassée dans son appartement au Caire, où elle vit en exil depuis quelques mois.


Hadeel Kouky, une jeune chrétienne syrienne originaire de Hassaké, vit en exil depuis plus de trois mois. A peine âgée de 20 ans, elle est l'une des rares opposantes chrétiennes à s'exprimer ouvertement contre le régime de Bachar el-Assad. Avant son départ de Syrie, Hadeel a été arrêtée à trois reprises (en l'espace de 9 mois) par les Services de Renseignements syriens, à Alep, pour avoir exprimé son soutien à la révolte anti-Assad sur sa page Facebook. Elle a été battue, torturée, humiliée… "Je ressens encore les stigmates jusqu'à aujourd'hui", assurait-elle dans un billet publié quelques semaines après sa libération.


Mais rien ne semble empêcher Hadeel de poursuivre sa quête pour la démocratie en Syrie. Depuis l'Egypte, où elle est installée, la jeune fille au visage angélique continue de s'exprimer sans peur contre le régime d'Assad via Internet. Mais elle qui pensait avoir trouvé refuge dans un pays post-dictatorial ne s'attendait pas à revivre l'horreur qui l'a obligé de fuir sa terre natale.
 

Mercredi dernier, un groupe de trois chabbiha ont fait irruption dans son appartement et l'ont tabassé, selon Ahed al-Hindi de Ciberdissidents.org qui affirme avoir été contacté par la jeune femme immédiatement après l'incident. "Elle était paniquée et en sanglots, elle ne savait pas quoi faire", écrit le jeune militant pour les droits de l'Homme.

"Il m'ont battu en me traitant de traître!, a-t-elle indiqué. Puis, l'un d'eux a pris le drapeau de la révolution syrienne accroché sur le mur de ma chambre et l'a piétiné en m'insultant". Selon la jeune opposante, deux de ses agresseurs avaient un accent égyptien alors que le troisième était Syrien.

 

Vingt minutes avant l'attaque, Hadeel a affirmé à Ahed avoir reçu une lettre placée sous la porte de son appartement. C'était une lettre de menace : "Nous allons te discipliner comme on discipline les chiens, espèce de traître. Même si tu vas te cacher sur Mars, les chabbiha d'Assad te retrouveront. Nous savons tout de tes activités et nous avons même eu le feu vert de ta famille qui t'a renié. Ton beau visage, nous le brûlerons avec de l'acide".

 

Au lendemain de l'agression, la jeune fille publie une photo d'elle montrant les traces des coups sur son visage et sur son bras. Elle écrit : "Je sens que je perds mon âme. (…) Je sens que j'ai vieilli de quarante ans en un seul jour tellement la peine et la douleur m'ont affaibli. J'écris ces mots pour me défouler, ni plus ni moins… J'ai été tellement torturée la dernière fois que j'ai été arrêtée que j'en suis malade. On m'a privé de l'université, de mes amis, de ma famille. Tous mes proches me boycottent malheureusement parce qu'ils soutiennent ce régime assassin. J'ai fui la Syrie de manière très douloureuse, sans mes parents ni mes petits frères… Mon cœur se déchire tellement j'ai de la peine… Beaucoup de mes amis ont été tués à Idleb et dans la banlieue d'Alep. Leur visage et leur voix sont gravés dans ma mémoire… Je pense à eux toutes les nuits dans ma chambre froide. Je pleure… Je me sens si seule…

Je vis dans un quartier au Caire où beaucoup d'employés de l'ambassade syrienne résident. Une semaine avant mon agression, j'ai vu un groupe de cinq Egyptiens discuter devant l'immeuble. Je ne comprenais pas ce qu'ils disaient, mais j'ai entendu mon nom. Ils se demandaient si je suis originaire de Deraa ou bien de Homs. J'ai eu très peur ce jour-là, j'ai prévenu la police égyptienne qui m'a promis de s'en occuper. Je n'ai pas fermé l'œil cette nuit-là… Je ne sais plus quoi faire, ni quoi dire…"

 

"La vie de Hadeel est en grand danger, assure Ahed el-Hindi. Les voyous d'Assad ont la capacité de lui faire du mal, même en Egypte." Selon lui, la jeune femme représente une menace pour le régime : "Etant une opposante chrétienne, elle est la preuve vivante que le conflit en Syrie n'est pas un conflit entre groupes islamistes et régime laïc comme l'affirme Bachar el-Assad. Assad fait de son possible pour faire taire toutes les voix chrétiennes qui s'opposent à lui 


 

olj.com | 17/12/2011

Hadeel Kouky, 19 ans, a été arrêtée à trois reprises par les services de renseignements syriens.

Hadeel Kouky, une jeune chrétienne syrienne originaire de Hassaké, a été arrêtée à trois reprises en neuf mois pour avoir exprimé son soutien à la révolte anti-Assad sur sa page Facebook. Aujourd'hui, deux mois après sa libération, la jeune femme de 19 ans vit en exil « dans un pays lointain et froid », loin de sa famille et de ses amis. Il y a quelques jours, elle publiait un billet dans lequel elle décrit les conditions de son arrestation, tout en appelant ses compatriotes chrétiens qui soutiennent toujours le président Bachar al-Assad de ne pas avoir peur des manifestants pro-démocratie.
Extraits :
 
« Je m'appelle Hadil et je viens de la ville syrienne de Hassaké.
 
Je n'ai pas encore atteint l'âge de 20 ans, mais j'ai été enlevée et arrêtée par les services de renseignements d'Assad à trois reprises. La première fois était le 10 mars dernier (cinq jours avant le début de la contestation populaire, ndlr) pour avoir distribué des publications « secrètes » appelant aux « réformes ».
« Réforme », ce mot que le régime a imprégné dans notre tête à force de l'avoir répété ces derniers mois. Pourtant, rien n'a été fait. (…)
 
Les deux autres fois, j'ai été emprisonnée pour des raisons différentes. J'ai été torturée de manière si brutale que je ressens encore les stigmates jusqu'à aujourd'hui. J'ai été traînée dans les rues de mon village natal et j'ai été battue par des voyous parce que j'ai pris part à une manifestation pacifique qui appelait à des réformes.
 
Je suis des études dans deux universités à Alep. J'étudie le droit et la littérature anglaise. Je ne suis membre d'aucun groupe armé. Je ne suis pas une salafiste, ni affiliée aux Frères musulmans. Ce « merveilleux » régime « laïc » n'a donc rien à craindre. L'« islamisme » qui coule dans mes veines ne représente un danger ni à la liberté ni au baasisme.
Je suis une chrétienne, membre de cette « minorité » que le régime prétend protéger. Ce régime m'a torturée comme le reste des prisonniers, ne prenant pas compte de leur âge, sexe ou confession.
 
Alors je m'adresse à vous, vous qui soutenez le pouvoir. Répondez-moi, pour l'amour de Dieu : pourquoi une fille comme moi devrait-elle avoir dorénavant peur des musulmans extrémistes ?
Les musulmans ne m'ont jamais arrêté. Ils n'ont jamais tué ou torturé mon peuple. Ils ne m'ont jamais forcé d'émigrer vers un pays lointain et froid. Mais le régime, lui, a fait tout cela. Cette institution criminelle comprend des personnes de toutes les confessions et le seul point qu'ils ont en commun est leur nature meurtrière.
Ce régime m'a forcée – moi, la fille aînée de ma famille – de quitter ma mère, mon père et mes frères. Il m'a éloignée de Yasmine, Jamal, Rouba et de tous mes amis que j'adore. Il m'a privée de l'école, de la Syrie et a brisé tous mes rêves et ambitions.
 
En qui dois-je avoir confiance ? Qui va me protéger ?
Je ne fais confiance qu'aux révolutionnaires de mon pays et je n'ai de respect que pour eux. « Les Syriens libres », ceux qui se sacrifient tous les jours pour que je puisse rentrer chez ma mère, pour que chaque prisonnier ou exilé puisse revenir chez lui, pour que la Syrie appartienne à son peuple, peu importe leur affiliation ou leur croyance. Je n'ai confiance qu'en ces gens-là.
 
Le régime, par contre, je n'aurais plus jamais confiance en lui. Il a détruit ma vie. C'est de sa faute que beaucoup de mes proches sont fâchés de moi. Il les a leurré en leur faisant croire qu'il est le seul capable de protéger les minorités. (…)
 
Mon âme se déchire par tristesse sur la ville de Homs. Mon cœur est avec vous. J'ai tellement honte de ma peur face à votre courage.
Je garderai la révolution en moi où que j'aille. Je la suivrai là où elle m'emmènera. »

Réactions des internautes à cet article

- pas crédible...pas plus crédible que les dénégations de M. Bachar en ce qui concerne la répression...mais manipulez manipulez,il en restera toujours quelquechose...ils n'ont pas encore osé dire que M. bachar distribuait du viagra à ses troupes pour les aider à violer...mais çà va venir...
GEDEON Christian

- Merci de publier car il s'agit d'une simple critique et non pas d'une insulte! --- Il faut arrêter de chercher de nous émouvoir avec des belles photos et des récits très isolés dont le but est très bien défini. Pour chaque belles Chrétienne (ou Alaouite comme l'autre fois) comme celle-ci, il y a toutes les autres 99% de belles filles chrétiennes et Alaouites que ne seront jamais citées pour leurs positions tout autant honorables. Insister et mettre sous les gros projecteurs la confession de la personne n'a qu'un sens (...). Qui est la prochaine? Une Kurde dont la photo ferait concurrence à celles de Marylin Monroe?
Ali Farhat

- On peut bien comprendre le choc de Hadeel Kouky contre le pouvoir actuel en Syrie , mais qu' elle aille à préférer les Frères musulmans elle qui est chrétienne cela ressemble plutôt a une propagande gratuite bien fabriquée aussi . Antoine Sabbagha
Sabbagha Antoine

- Ce cri du coeur sonne bien creux. Désolée mais c'est bien l'impression que j'ai eue en lisant le témoignage de la jeune Hadil. 
Tina Chamoun

- - - Cette Publicité Chrétienne est bien montée et bien ficelée , mais comme il y a toujours une faille dans la propagande , et elle n'est pas des moindres , c'est une faille Chrétienne , je m'explique ; Regardez la photo que publie cette jolie Syrienne Chrétienne , comme elle aime se présenter ! en hommage à Ibrahim 10 ans , tué lors d'une manifestation !! Elle montre le Christ avec cet enfant dans ces bras , et un autre près d'une colombe , qui est signe de Paix chez les Chrétiens ! Mais que lit-on en dessous ! Les Chrétiens de Syrie présentent leurs condoléances à la patrie pour le martyr Ibrahim Chayban , et ensemble main dans la main , promettent la chute au tueur d'enfants Bachar (...) Or chez les Chrétiens , la vengeance est interdite par Jésus Christ , et c'est bien l'amour et la tolérance qui sont enseigné et recommandé , et non la mort et les révolutions ou coups d'état . Cette jeune fille perd son temps et n'arrivera à convaincre personne de son histoire fabriquée et montée de toute pièce ! Sa propagande est tout simplement anti Chrétienne . 
JABBOUR André

- C'est que, ma Belle, nous, de loin, nous avons peur pour vous, car il y a la possibilité que votre pays aille de Charybde en Scylla. Mais vous rétorquerez, bien sûr, qu'il est déjà "en Scylla", et que vous espérez inverser l'équation et, contre courant, aller "DE SCYLLA EN CHARYBDE". Là, je me tais, car peut-être vous avez raison. Anastase Tsiris 
Anastase Tsiris____________________________________


La menace des chabbiha : "Ton beau visage, nous le brûlerons avec de l'acide"

Par Rania Massoud | olj.com | 25/02/2012


La jeune Hadeel avant et après son agression...
SYRIE L'opposante syrienne chrétienne Hadeel Kouky a été tabassée dans son appartement au Caire, où elle vit en exil depuis quelques mois.

Hadeel Kouky, une jeune chrétienne syrienne originaire de Hassaké, vit en exil depuis plus de trois mois. A peine âgée de 20 ans, elle est l'une des rares opposantes chrétiennes à s'exprimer ouvertement contre le régime de Bachar el-Assad. Avant son départ de Syrie, Hadeel a été arrêtée à trois reprises (en l'espace de 9 mois) par les Services de Renseignements syriens, à Alep, pour avoir exprimé son soutien à la révolte anti-Assad sur sa page Facebook. Elle a été battue, torturée, humiliée… "Je ressens encore les stigmates jusqu'à aujourd'hui", assurait-elle dans un billet publié quelques semaines après sa libération.

Mais rien ne semble empêcher Hadeel de poursuivre sa quête pour la démocratie en Syrie. Depuis l'Egypte, où elle est installée, la jeune fille au visage angélique continue de s'exprimer sans peur contre le régime d'Assad via Internet. Mais elle qui pensait avoir trouvé refuge dans un pays post-dictatorial ne s'attendait pas à revivre l'horreur qui l'a obligé de fuir sa terre natale.
Mercredi dernier, un groupe de trois chabbiha ont fait irruption dans son appartement et l'ont tabassé, selon Ahed al-Hindi de Ciberdissidents.org qui affirme avoir été contacté par la jeune femme immédiatement après l'incident. "Elle était paniquée et en sanglots, elle ne savait pas quoi faire", écrit le jeune militant pour les droits de l'Homme.
"Il m'ont battu en me traitant de traître!, a-t-elle indiqué. Puis, l'un d'eux a pris le drapeau de la révolution syrienne accroché sur le mur de ma chambre et l'a piétiné en m'insultant". Selon la jeune opposante, deux de ses agresseurs avaient un accent égyptien alors que le troisième était Syrien.
 
Vingt minutes avant l'attaque, Hadeel a affirmé à Ahed avoir reçu une lettre placée sous la porte de son appartement. C'était une lettre de menace : "Nous allons te discipliner comme on discipline les chiens, espèce de traître. Même si tu vas te cacher sur Mars, les chabbiha d'Assad te retrouveront. Nous savons tout de tes activités et nous avons même eu le feu vert de ta famille qui t'a renié. Ton beau visage, nous le brûlerons avec de l'acide"
 
Au lendemain de l'agression, la jeune fille publie une photo d'elle montrant les traces des coups sur son visage et sur son bras. Elle écrit : "Je sens que je perds mon âme. (…) Je sens que j'ai vieilli de quarante ans en un seul jour tellement la peine et la douleur m'ont affaibli. J'écris ces mots pour me défouler, ni plus ni moins… J'ai été tellement torturée la dernière fois que j'ai été arrêtée que j'en suis malade. On m'a privé de l'université, de mes amis, de ma famille. Tous mes proches me boycottent malheureusement parce qu'ils soutiennent ce régime assassin. J'ai fui la Syrie de manière très douloureuse, sans mes parents ni mes petits frères… Mon cœur se déchire tellement j'ai de la peine… Beaucoup de mes amis ont été tués à Idleb et dans la banlieue d'Alep. Leur visage et leur voix sont gravés dans ma mémoire… Je pense à eux toutes les nuits dans ma chambre froide. Je pleure… Je me sens si seule…
Je vis dans un quartier au Caire où beaucoup d'employés de l'ambassade syrienne résident. Une semaine avant mon agression, j'ai vu un groupe de cinq Egyptiens discuter devant l'immeuble. Je ne comprenais pas ce qu'ils disaient, mais j'ai entendu mon nom. Ils se demandaient si je suis originaire de Deraa ou bien de Homs. J'ai eu très peur ce jour-là, j'ai prévenu la police égyptienne qui m'a promis de s'en occuper. Je n'ai pas fermé l'œil cette nuit-là… Je ne sais plus quoi faire, ni quoi dire…"
 
"La vie de Hadeel est en grand danger, assure Ahed el-Hindi. Les voyous d'Assad ont la capacité de lui faire du mal, même en Egypte." Selon lui, la jeune femme représente une menace pour le régime : "Etant une opposante chrétienne, elle est la preuve vivante que le conflit en Syrie n'est pas un conflit entre groupes islamistes et régime laïc comme l'affirme Bachar el-Assad. Assad fait de son possible pour faire taire toutes les voix chrétiennes qui s'opposent à lui".

vendredi 24 février 2012

Appel du père jésuite syrien Nebras Chehayed aux Evêques de Syrie

Appel du père jésuite syrien Nebras Chehayed aux Evêques de Syrie
Du sang tache nos autels
le 16 février 2012 - 12:00am

"Au lieu de resituer le soulèvement de la rue dans son cadre historique, celui de décennies répétées de corruption et de privation de libertés, quelques hommes d'église ont opté pour l'allégeance en faveur du régime. Ils jouent de la musique, font la fête et entrainent nos jeunes dans les concerts organisés sur la place des Omeyyades à l'heure où ils devraient porter le deuil de ceux qui viennent de tomber, approfondissant ainsi les blessures."


La crise que traverse la société syrienne prend souvent des intonations confessionnelles. Les médias du régime s'acharnent à nier l'évidence, à savoir que cette crise est née de la répression brutale d'une revendication initialement très pacifique et très profane de « liberté ». Ils persistent à défendre contre toute vraisemblance la thèse d'une réaction légitime que leur aurait imposé le « complot » de « bandes d'extrémistes » « infiltrés» de l'étranger pour attiser une guerre confessionnelle destinée à miner l'unité syrienne au profit de ses ennemis de toujours.

La configuration internationale qui voit, une fois n'est pas coutume, des puissances occidentales très illégitimes surfer une révolte populaire pour se débarrasser de l'un des seuls acteurs régionaux à n'avoir pas encore cédé aux sirènes de la Pax Americana avec l'Etat hébreu nourrit – par crainte d'une nouvelle ingérence armée – de regrettables désaveux réactifs de la dynamique protestataire. Pour diverses raisons, en Syrie, la hiérarchie des Eglises chrétiennes a jusqu'alors choisi de ne pas se départir publiquement de la thèse grossièrement manipulatrice des autorités.

Les Chrétiens de Syrie, tant s'en faut, et pas davantage le clergé ne se soumettent pas tous pour autant à cette interprétation hasardeuse. L'appel lancé dès le début de l'été 2011 par le père jésuite Nebras Chehayed aux évêques de Damas témoigne de la précocité de ce refus courageux de tous ceux qui, toutes appartenances confondues, refusent de se laisser emprisonner dans une lecture sectaire du douloureux « printemps syrien ».

Une tache de sang sur nos autels

L'Eglise a toujours prôné le droit pour chacun à la liberté et à la dignité. Elle a toujours incité les laïques à lutter sans relâche pour ce noble objectif. Elle a demandé aux hommes de religion de faire leur cette obligation, sans toutefois s'impliquer directement en politique pour qu'ils restent capables de jouer leur rôle de référence collective.

Appel du père jésuite syrien Nebras Chehayed aux Evêques de Syrie
Du sang tache nos autels
le 16 février 2012 - 12:00am

En Syrie, où en sommes nous de cet engagement ? Parmi nos prêtres, il y en a qui sont membres du Baath, parmi nos évêques il y en a qui n'hésitent pas à accepter de ne voir que des traîtres dans tout opposant et parmi nos patriarches, il y en a qui ne cessent de chanter les louanges du régime. Et pas un de nos prêtres n'ose laver les blessures de notre passé ; et pas un évêque n'ose se dresser face aux services de sécurité pour redire les paroles de l'Immortel : «Cessez de tuer !». Le 23 juillet, au lieu d'être un jour de prière et de jeûne comme l'avait demandé l'appel des évêques de Damas, le rassemblement des croyants à l'Eglise de La Croix s'est transformé en un festival de discours politiques ; et les larmes n'en sont devenues que plus brûlantes.

On ne consulte pas notre peuple. Quelques évêques parlent en son nom pour affirmer que « seuls ceux qui ne savent qu'approuver (le régime) ont raison ! Quand à « la liberté »…elle n'est rien d'autre que le fait d'un « complot » organisé par des «bandes». Comme si des êtres humains, chaque jour, ne sortaient pas de chez eux pour ne jamais y revenir. Les voix de ceux qui portent les dépouilles mutilées s'élèvent : « Pacifiquement, pacifiquement ». Mais le prédicateur leur répond en écho : « Des infiltrés », ce ne sont que « des infiltrés !».

L'armée a beau entrer dans les villes et les clameurs s'élever au dessus des rues, l'Eglise demeure plongée dans son silence approbateur : « Oui, oui ! ». Et les larmes n'en deviennent que plus brûlantes encore. L'avenir du mouvement en cours ? Rien d'autre que la création « d'Emirats Salafis » !

Comme si jamais aucun Chrétien ou aucun laïque ne sortait des mosquées le vendredi (pour se joindre aux manifestations), comme si les militants civils n'étaient pas enlevés à leur domicile, comme si nous n'étions pas voisins, comme si nous n'avions aucun passé en commun, comme si nous n'avions jamais partagé le pain, le sel ou le café. De la bouche de certains de nos prédicateurs les mots claquent comme autant de balles. Et de leurs gorges montent des expressions de haine qui tentent de faire taire ce que l'on ne peut pas faire taire : la voix d'Ibrahim Qachouche * (le larynx du chanteur révolutionnaire de Hama a été arraché par ses tortionnaires ndt).

Et du corps du Messie sur les autels ce sont Hamza et Hajar qui saignent ; et du flanc de ce Nazaréen ce sont Hama et Deir ez-Zor qui se vident de leur sang !

L'église, au lieu de réaffirmer les valeurs humanistes, au lieu de laisser à ses fidèles la liberté de leurs choix politiques, selon leur conscience, au lieu de conseiller aux responsables de cesser la répression, et aux manifestants de garder leur sang froid pour que le pays ne soit pas entrainé vers le pire. Au lieu de resituer le soulèvement de la rue dans son cadre historique, celui de décennies répétées de corruption et de privation de libertés, quelques hommes d'église ont opté pour l'allégeance en faveur du régime. Ils jouent de la musique, font la fête et entrainent nos jeunes dans les concerts organisés sur la place des Omeyyades à l'heure où ils devraient porter le deuil de ceux qui viennent de tomber, approfondissant ainsi les blessures.

De loin, la voix du Messie répète : « Donnez à Dieu ce qui est à Dieu et à César ce qui est à César ». Mais le prédicateur se contente de répéter : « Des infiltrés », des « infiltrés » ! Comme si rien ne s'était passé. Comme si notre peuple n'avait aucun souvenir, comme si tous les manifestants n'étaient que vénalité et crime. Comme si la peur avait crucifié l'espérance.

Pardonnez, messieurs et messeigneurs les évêques, les complaintes d'un petit moine comme moi qui connaît encore peu de chose de la vie, excusez les voix de ceux de vos enfants qui refusent le parti pris d'un grand nombre de vos hommes de religion. Dans le monde arabe, un printemps vient de jaillir et il sera la lumière de l'Eglise (« nuwwar », très lumineux, est également le surnom du mois de Mai).

« Nous sommes les deux yeux à travers lesquels sa miséricorde regarde ceux qui sont dans le besoin. Nous sommes les mains tendues pour la bénédiction et la guérison, nous sommes les pieds qui les portent pour aller faire le bien. Nous sommes les lèvres qui prononcent sa parole » a dit Thérèse d'Avila.

La paix, cela ne veut pas dire vivre loin du vacarme, des problèmes ou des corvées. Cela veut dire être capable d'affronter tout cela et de garder tout de même son âme en paix. (anonyme)

(Traduit de l'arabe par F B)

http://oumma.com/11336/appel-du-pere-jesuite-syrien-nebras-chehayed-aux-eveques-de-syrie


jtk. khoreich