Messe de Pâques : "Le pouvoir politique doit être au service du peuple", rappelle Raï | À La Une | L'Orient-Le Jour
Dans son homélie dominicale, le patriarche maronite libanais Mgr Béchara al-Raï a espéré hier que "la lumière de Jésus puisse éclairer la voie du Liban et le Moyen-Orient face aux dangers" qui les menacent. "Cette année, Le Liban et la région passent par des jours noirs, marqués par la faim, la violence, la guerre, le terrorisme, l'émigration et la peur", a dit Mgr Raï. "Mais la parole de Jésus reste plus forte que le mensonge et la Vérité est plus forte que la rancune et la mort", a-t-il ajouté.
S'adressant aux responsables libanais, le patriarche maronite a rappelé que "le pouvoir politique doit être au service du peuple". "Les citoyens n'accepteront plus d'être gouvernés par des politiciens qui ne travaillent que pour leurs intérêts personnels ou confessionnels, a dit Mgr Raï. Ils rejetteront ceux qui font obstruction aux institutions constitutionnelles (…) et ceux qui contribuent à la déstabilisation et à la propagation des armes illégales".
Le patriarche a enfin appelé tous les responsables à coopérer avec le président de la République Michel Sleiman et à dialoguer afin de résoudre les problèmes du Liban. "Les citoyens n'accepteront pas le retard dans la formation d'un nouveau gouvernement (...) car il faut sauver le pays de la division et des problèmes économiques, a souligné Mgr Raï.
Nous ne pouvons pas accepter le vide, nous demandons un gouvernement efficace et un Parlement actif".
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Au Vatican, les méditations du Chemin de croix, présidé vendredi par le pape François au Colisée, ont mis l'accent sur les guerres au Moyen-Orient. Leur rédaction avait été confiée à deux jeunes Libanais par le patriarche Raï, conformément aux souhaits du pape Benoît XVI.
Elles ont dénoncé directement les "guerres qui dévastent divers pays du Moyen-Orient" et demandé que "les réfugiés et les migrants forcés puissent retourner le plus vite possible sur leurs terres".
"Fais, Seigneur, que le sang des victimes innocentes soit la semence d'un nouvel Orient plus fraternel, plus pacifique et plus juste, et que cet Orient recouvre la splendeur de sa vocation de berceau de civilisation", ont supplié les deux jeunes catholiques libanais.
Ils ont plaidé pour les "Églises orientales", en proie à "diverses difficultés" et parfois même à la "persécution".
Les méditations ont aussi porté sur les menaces dans les pays occidentaux que, selon l'Église, constituent l'avortement, l'euthanasie et les manipulations génétiques : "Prions pour tous ceux qui promeuvent l'avortement : qu'ils prennent conscience que l'amour ne peut être que source de vie. Pensons aussi aux défenseurs de l'euthanasie et à ceux qui encouragent des techniques et des procédés qui mettent en danger la vie humaine".
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Les méditations ont évoqué le sort des "jeunes "victimes de la drogue, des sectes et des perversions", mais aussi des "mères affligées, femmes blessées dans leur dignité, violentées par les discriminations, l'injustice et la souffrance".
Elles ont renvoyé dos-à-dos "fondamentalisme violent" et "laïcisme aveugle qui étouffe les valeurs de la foi et de la morale au nom d'une supposée défense de l'homme".
"Seigneur, ne permets pas que la raison humaine, que tu as créée pour toi, se contente de vérités partielles de la science et de la technologie sans chercher à poser les questions fondamentales du sens de l'existence", ont exhorté les rédacteurs, très proches sur ce point des vues de Joseph Ratzinger, le pape "émérite" Benoît XVI.
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