Les patriarches catholiques et orthodoxes appuient « l'alternance au pouvoir sur lequel repose le Liban »
Dans un appel commun lancé à partir du siège patriarcal grec-orthodoxe de Balamand, les cinq patriarches orientaux se réclamant d'Antioche ont rendu grâce « pour le climat de liberté dont le Liban continue de jouir en dépit des difficultés qu'il traverse », et ont invité les responsables « à préserver les valeurs démocratiques, la liberté et l'alternance au pouvoir sur lequel repose le Liban ».
Cet appel au respect de la démocratie intervient à l'heure même où un groupe jihadiste tente d'établir une théocratie en Irak et en Syrie.
Invités par le patriarche grec-orthodoxe Jean X à l'occasion de l'ouverture du synode annuel de l'Église grecque-orthodoxe, les cinq patriarches d'Antioche Jean X, Béchara Raï (maronite), Ignace Ephrem II Karim (syriaque-orthodoxe), Ignace Youssef III Younan (syriaque-catholique) et Grégoire III Laham (grec-catholique) ont en outre invité les hommes politiques libanais « à se hisser au-dessus des intérêts privés et à se hâter d'élire un président de la République qui veillerait sur l'unité du Liban et rétablirait les institutions dans leur fonctionnement régulier, en particulier la Chambre des députés et le Conseil des ministres, pour permettre à l'État de faire face aux graves défis économiques, sociaux et sécuritaires qu'il affronte ».
Rendant compte de la réunion interecclésiale qui a précédé l'ouverture des travaux du synode annuel, le patriarche Jean X a également affirmé que la rencontre « a été l'occasion de réaffirmer l'importance d'un témoignage unifié au Christ ressuscité dans l'espace ecclésial antiochien et l'ensemble du Machrek (...) expression sincère de l'unité de vie et de destin qui les rassemble et le renforcement de l'unité antiochienne ».
À cette fin, les patriarches ont décidé « la création d'une commission conjointe consultative pour stimuler la coopération entre les Églises antiochiennes et organiser des actions conjointes ».
Le devoir d'hospitalité
Par ailleurs, les patriarches ont demandé à leurs fidèles de compatir aux souffrances qui ont leurs racines dans la guerre, et les conditions économiques difficiles « et d'offrir l'hospitalité, chaque fois que c'est possible, à leurs frères poussés à l'exode.
Parallèlement, ils leur ont demandé de rester attachés à leur terre et à ne pas la quitter sous la pression des circonstances, car elle est pétrie des sacrifices des générations passées et parce que le Christ les a choisis pour y vivre et témoigner de Lui ».
Les patriarches ont réclamé « le retour de tous les otages laïcs et religieux, à commencer par les évêques Youhanna Ibrahim et Boulos Yazigi disparus depuis 14 mois, pendant que le monde assiste lâchement et en silence aux pires des violations des droits de l'homme et des communautés de notre époque ».
Par ailleurs, les patriarches ont prié « pour la Syrie dans l'épreuve » et réclamé « l'arrêt de la violence », ainsi que « l'arrêt des accusations réciproques d'apostasie », afin d'y substituer « le langage de la justice, de la vie commune sincère, de la réconciliation ».
Ils ont prié également « pour l'Irak et en particulier pour la population de Mossoul et du Nord irakien ». Ils ont invité la communauté internationale à « sauver l'Irak de l'éclatement », à y « préserver l'homme et les civilisations, notamment la civilisation chrétienne ». Les Irakiens eux-mêmes ont été invités « à préserver leur présence, leur terre et leurs biens, et à sauver leur longue expérience de la convivialité ».
Ils ont enfin prié pour qu'en Égypte soit sauvegardée « la culture de la modération » et ont renouvelé « leur appui à la cause palestinienne ».
Enfin, ils ont présenté leurs vœux aux musulmans à l'occasion du mois de jeûne de ramadan.
Envoyé de mon Ipad