Irak : l’archevêque de Mossoul en appelle à
la communauté internationale
28/6/14 - 11 H 38-Alors que la quasi-totalité des 40 000
habitants de Qaraqosh, ont fui devant l’offensive des djihadistes de l’État
islamique d’Irak et du Levant (EEIL), le bourg syrien-catholique de la plaine
de Ninive, à une trentaine de kilomètres de Mossoul, est devenu une ville
fantôme, rapporte vendredi 28 juin Mgr Youhanna Boutros Moshe,
archevêque syrien de Mossoul à l’agence vaticane Fides.
Tandis
que les djihadistes font pleuvoir sur ville missiles et grenades, de nouvelles
armes et de nouveaux contingents sont arrivés ces deux derniers jours dans la
ville pour renforcer les milices kurdes des peshmergas qui opposent une
résistance à l’avancée des insurgés sunnites.
Pour
Mgr Moshe, un des rares à être resté dans la ville avec plusieurs prêtres
et plusieurs jeunes de son Église, l’impression est que l’on est en train de
préparer le terrain pour un combat frontal. 90 % des 40 000 habitants
de la ville, la plupart fidèles de l’Église syrienne-catholique, ont fui
Qaraqosh.
Afin
de préserver la ville de la destruction, l’archevêque a tenté jeudi, sans
succès, une médiation entre les belligérants. Les insurgés sunnites demandent
aux milices kurdes de se retirer mais ces dernières n’entendent pas permettre
aux insurgés de s’approcher des frontières du Kurdistan irakien.
Dans
cette situation dramatique, l’archevêque lance, depuis Qaraqosh, un appel
pressant à la communauté internationale.
« Face
au drame que vit notre peuple, je m’adresse aux consciences des responsables
politiques du monde entier, aux organismes internationaux et à tous les hommes
de bonne volonté, martèle-t-il. Il faut intervenir tout de suite pour empêcher
la situation de précipiter, en œuvrant non seulement sur le plan des secours
humanitaires, mais aussi aux niveaux politique et diplomatique. »
« Chaque
heure, chaque jour perdu, risque de rendre tout irrécupérable, continue-t-il.
On ne peut pas laisser passer des jours et des semaines dans la passivité.
L’immobilisme devient complicité avec le crime et l’invasion. Le monde ne peut
pas fermer les yeux devant le drame d’un peuple entier qui a fui de ses maisons
en quelques heures, n’emportant avec soi que les vêtements qu’il avait sur
lui ».
Pour
le P. Nizar Semaan, un collaborateur de Mgr Moshe, cet appel
« s’adresse aussi aux gouvernements occidentaux et européens qui parlent
souvent des droits de l’homme de manière intermittente et intéressée, pour
finir terrés dans un mutisme de commodité quand leurs opérations et leurs
analyses des problèmes du Moyen-Orient se révèlent myopes et sans
succès ».
Avec Fides
28/6/14
- 11 H 38
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