Arabes du Christ


" الهجرة المسيحية تحمل رسالة غير مباشرة للعالم بأن الإسلام لا يتقبل الآخر ولا يتعايش مع الآخر...مما ينعكس سلباً على الوجود الإسلامي في العالم، ولذلك فإن من مصلحة المسلمين، من أجل صورة الإسلام في العالم ان .... يحافظوا على الوجود المسيحي في العالم العربي وأن يحموه بجفون عيونهم، ...لأن ذلك هو حق من حقوقهم كمواطنين وكسابقين للمسلمين في هذه المنطقة." د. محمد السماك
L'emigration chretienne porte au monde un message indirecte :l'Islam ne tolere pas autrui et ne coexiste pas avec lui...ce qui se reflete negativement sur l'existence islamique dans le monde.Pour l'interet et l'image de l'Islam dans le monde, les musulmans doivent soigneusement proteger l'existence des chretiens dans le monde musulman.C'est leur droit ..(Dr.Md. Sammak)

dimanche 12 mars 2017

Al-Azhar : un écho historique du message « Liban » ? - Antoine COURBAN - L'Orient-Le Jour

Al-Azhar : un écho historique du message « Liban » ? - Antoine COURBAN - L'Orient-Le Jour
olj 10/3/2017
un evenement exceptionel pour le vivre ensemble dans lequel , malheureusement , une  référence explicite à la déclaration universelle des droits de l'homme, à l'État séculier (ou civil) ont manqué.

Al-Azhar : un écho historique du message « Liban » ?

L'Université al-Azhar, la plus haute référence dans le monde musulman sunnite, a organisé en partenariat avec le Conseil des anciens de l'islam, un important congrès au Caire le 28 février dernier et le 1er mars courant sur le thème «Liberté, citoyenneté, diversité, intégration ». Le grand imam d'al-Azhar, le recteur Ahmad al-Tayyeb, avait souhaité que ce congrès soit l'occasion d'une réflexion en profondeur sur le vivre-ensemble entre musulmans et chrétiens, voire d'autres groupes, au sein des différents pays arabes, et au-delà.

Plus de deux cents personnalités étaient invitées, dont 55 Libanais. On a pu voir des représentants de toutes les branches de l'islam et de nombreux pays arabes (Émirats, Arabie, Irak, Jordanie, Palestine, etc.), mais aussi des représentants de toutes les Églises de l'Orient arabe, catholiques, orthodoxes et protestantes. L'Église de Rome, ainsi que la Communion anglicane et la Fédération des Églises américaines étaient éminemment représentées et ont pris la parole. Il va sans dire que l'Église d'Alexandrie, en la personne du pape Tawadros II, jouait un rôle de tout premier plan comme partenaire privilégié ; sans oublier le Conseil œcuménique des Églises à Genève, et le Conseil des Églises du Moyen-Orient.
Vu le poids et la qualité de la présence libanaise, on peut affirmer, non sans fierté, que l'ensemble du congrès dégageait un « parfum libanais », celui de ce vivre-ensemble et de la tradition du dialogue interreligieux que les Libanais ont su mettre sur pied en dépit, ou à cause, des crises politiques et de leurs outrances.

Les personnalités libanaises ont joué un rôle éminent tant dans la préparation que dans les différentes interventions : le ministre Raffoul, représentant le chef de l'État, le patriarche maronite Raï, le mufti de la République Deriane, le métropolite de Beyrouth, Mgr Audeh, l'archevêque maronite de Beyrouth, Mgr Matar, les représentants du Conseil supérieur chiite, des Hawzat de Najaf, et du Conseil supérieur druze ; mais aussi les patriarches Laham, Sako, Yazigi, l'évêque syriaque Saliba et deux de ses collègues, des prélats arméniens du catholicossat de Cilicie, les juridictions protestantes du Levant, l'ancien président Amine Gemayel et l'ancien Premier ministre Fouad Siniora, le Comité du dialogue islamo-chrétien, etc. Bref, le Liban a donné le meilleur de lui-même tant par le niveau de la représentation que par la grande qualité des interventions. De nombreux panels ont été présidés par des non-musulmans, comme Mgr Élias Audeh, ou par des femmes. Cheikha Lubna el-Qasimi, ministre émiratie de la Tolérance, ainsi que de nombreuses figures féminines, ont pris la parole.

En plus de la séance inaugurale, quatre panels se sont tenus sur quatre thèmes : la citoyenneté ; la liberté et la diversité ; les défis et les expériences acquises, ainsi que les initiatives et la participation. Durant chaque session, des musulmans et des chrétiens prirent la parole.

Une séance de clôture a été l'occasion de transmettre le message du président Aoun, de la Fédération des Églises américaines, de la Communauté Sant'Egidio de Rome, puis de proclamer, par la bouche du recteur d'al-Azhar lui-même, la déclaration finale qu'on peut qualifier d'événement historique. Il est à noter que le recteur a tenu à lire lui-même le texte, estimant qu'il s'agit d'un événement de portée religieuse universelle et non d'une simple recommandation administrative.

Cette déclaration d'al-Azhar sur la citoyenneté et le vivre-ensemble dit beaucoup et, pour certains, ne dit pas assez. Elle dit beaucoup et utilise des notions courageuses, voire inédites, sur les groupes et leur vie commune au sein du même espace. Elle ne dit probablement pas suffisamment sur l'individu lui-même. Cependant, tous les présupposés du texte pointent vers l'individu, sa dignité inaliénable parce que sacrée et ses droits fondamentaux qui ont fait l'objet de plus d'une communication et suscité de nombreux débats riches et féconds. Il est vrai qu'une référence explicite à la déclaration universelle des droits de l'homme, à l'État séculier (ou civil) ont manqué.

Ce congrès s'est voulu d'emblée un partenariat islamo-chrétien en vue de lutter contre l'extrémisme et l'instrumentalisation de la religion au service de la discrimination, de la marginalisation, de toute démarche vexatoire et surtout du terrorisme qui incendie l'Orient et le monde. La transparence des débats, la franchise et l'autocritique doivent être relevées et mises en lumière.

Tout cela fait de cette déclaration un authentique événement qu'il faut lire et analyser avec attention, car sa portée est immense. D'une part, ce texte modifie l'équilibre géostratégique au sein de l'islam sunnite lui-même qui, jusqu'à ces derniers temps, semblait avoir pour pivot le golfe Arabique. Aujourd'hui, le sunnisme montre qu'il s'articule aussi autour d'un pilier méditerranéen, celui d'al-Azhar, et de sa longue tradition intellectuelle de la « voie moyenne ». Si la lutte contre Daech et l'islam politique se fait militairement, le monde sunnite a donc proclamé sa volonté de lutter culturellement contre l'extrémisme, et ce en adoptant pour stratégie le partenariat avec les non-musulmans au sein de chaque « patrie ».

Parmi les notions et les concepts utilisés, on retiendra :
− « L'État national constitutionnel » qui revient souvent, et au pluriel, dans le texte. Certes, la référence n'est pas l'État moderne du XVIIIe siècle. Le texte enracine la légitimité de cette notion dans le pacte de Médine que le prophète Mohammad avait conclu avec les habitants de la cité de Yathrib avant de donner à cette localité son nom actuel d'al-Madina « (la Ville, la Polis, la Cité, l'Urbs). Le texte qualifie ce pacte de jadis de "constitution". Sans doute est-ce là une concession aux conservateurs musulmans qui n'acceptent pas de légitimité non enracinée dans les origines de l'islam. Néanmoins, le texte répète à souhait des notions surprenantes : « nos patries arabes » au lieu de « la patrie arabe », « nos États constitutionnels », prenant ainsi le contre-pied de la rhétorique nationaliste arabe et/ou pan-islamique.

− « Citoyenneté » et « oumma ». Le texte lie la citoyenneté à une appartenance et dit que dans une cité donnée, l'appartenance religieuse ne compte pas et que tous les citoyens « forment une seule oumma ». Un tel usage du terme oumma sur le registre politique est, en soi, un pas de géant. Cette « oumma de la cité » résonne comme la « communauté politique » dont parle Aristote pour dire l'ensemble des citoyens qui vivent ensemble en un lieu régi par la règle du droit. La déclaration d'al-Azhar, usant de la polysémie du terme oumma, lui fait quitter le registre global pour l'insérer en un lieu géographique, respectant ainsi le principe de territorialité. Le professeur Antoine Messarra, du Conseil constitutionnel, n'a pas manqué d'établir le parallèle de cette conception islamique avec la notion moderne de pluralisme juridique.

− Plus remarquable encore, l'usage de la notion « règle du droit » et non charia pour dire le mode qui régit la vie constitutionnel de cet état-cité-patrie. Ceci fournit l'occasion de proclamer que le devoir premier de « nos États » est d'assurer la protection et les droits des citoyens. C'est là que l'individu est sous-entendu sinon évoqué. Cette nécessité de protéger les citoyens est dite dans l'intérêt vital de « nos fils et de nos filles ». Le texte ne se contente pas de dire « les croyants ». De plus, insistant sur la diversité au sein de la cité, la déclaration dit clairement : « Les citoyens musulmans, chrétiens, ainsi que d'autres ». Ces « autres », qui sont-ils ?
En tout cas ils ne sont ni chrétiens ni musulmans. Ils pourraient sans doute appartenir à d'autres croyances, voire ne pas être croyants, bien que le texte ne le dise pas. Quoi qu'il en soit, il faut être malintentionné pour ne pas voir dans de telles expressions une véritable révolution culturelle.

− On comprend alors mieux l'avertissement que la déclaration d'al-Azhar lance en refusant catégoriquement le concept même de « minorité ». C'est ou la citoyenneté ou le fractionnement de la communauté politique (la communauté de la cité) en factions minoritaires.
Certes, cela n'est qu'un début. Est-ce un tournant décisif ? Non, pas encore. Il faut laisser cette déclaration se traduire dans les faits, notamment dans les programmes de formation des ulémas. Ce texte fixe le cadre de la coexistence des groupes tout en laissant la porte ouverte vers une évolution future qui verrait émerger un sujet. En l'état actuel, ce texte est plus prudemment communautaire que citoyen au sens moderne. Mais face à l'extrémisme outrancier des islamistes, il demeure une référence salutaire, non seulement pour les musulmans mais également pour les non-musulmans arabes qui, souvent, ont tendance à jouer le rôle de censeurs avant de procéder à l'autocritique de leur discours. Cette déclaration est une main tendue, il appartient aux chrétiens orientaux de la saisir et de dialoguer face à face et en toute transparence. Il leur appartient aussi d'œuvrer pour une authentique citoyenneté à la lumière de ce texte et de ne pas s'enfermer dans l'esprit minoritaire avec toutes les souffrances identitaires que cela entraîne.

Celui qui a parfaitement compris la portée de la déclaration d'al-Azhar pour la citoyenneté et le vivre-ensemble, et sa parenté avec le message du Liban, est le patriarche maronite le cardinal Béchara Raï, qui, dès son retour du Caire, a déclaré : « Il faut cesser de parler de minorités. »

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Les chrétiens de Baalbeck-Hermel se battent pour conserver le siège maronite - Scarlett HADDAD - L'Orient-Le Jour

Les chrétiens de Baalbeck-Hermel se battent pour conserver le siège maronite - Scarlett HADDAD - L'Orient-Le Jour
olj 22:3:3017

Les chrétiens de Baalbeck-Hermel se battent pour conserver le siège maronite

Route de Damas, 14h. Une trentaine de notables chrétiens de la région de Baalbeck-Hermel se regroupent pour aller en convoi chez le numéro deux du Hezbollah, le cheikh Naïm Kassem. C'est le député de la région, Émile Rahmé, allié du Hezb, qui a pris le rendez-vous et qui est en tête de la délégation. L'objectif de la rencontre : discuter en toute franchise de la situation dans cette région à la frontière libano-syrienne qui continue de vivre sous la menace terroriste venue de Syrie. Le but est aussi d'aider les chrétiens de la région à mieux connaître le Hezbollah pour tisser entre eux des liens solides, loin des considérations politiciennes ou confessionnelles. M. Rahmé a d'ailleurs poussé les membres de la délégation à exprimer le fond de leur pensée au numéro deux du Hezbollah, pour qu'il n'y ait pas de zones d'ombre ou des appréhensions qui pèseraient sur la relation entre les chrétiens et les chiites de la région.

Dimanche, le même noyau, mais accompagné d'une délégation élargie comptant près de 1 000 personnes, s'était rendu à Bkerké pour une rencontre suivie d'une messe célébrée par le patriarche maronite Béchara Raï, en présence du nonce apostolique. Depuis qu'il a été question de déplacer le siège maronite de Baalbeck-Hermel vers une autre circonscription où il y aurait, dit-on, une plus importante communauté maronite, des chrétiens, toutes confessions confondues, ont décidé de se mobiliser et de faire entendre leur voix. Il faut rappeler à cet égard qu'il y a exactement 22 700 électeurs maronites dans cette région, 17 000 grecs-catholiques et 3 000 grecs-orthodoxes, un nombre suffisant pour justifier leur représentation au Parlement à travers deux sièges, un maronite et l'autre grec-catholique. Selon Émile Rahmé, la possibilité de déplacer le siège maronite ne serait plus à l'ordre du jour, mais les chrétiens de la région souhaitent quand même exprimer leur attachement, voire leur enracinement dans la Békaa. C'est là le principal message porté par la délégation qui s'est rendue chez le cheikh Kassem ainsi que par la foule qui s'est rendue à Bkerké.

(Lire aussi : Les débats se poursuivent... en attendant la nouvelle formule composite de Bassil)

Parmi les notables, des membres de la famille Habché de Deir el-Ahmar que l'on a trop rapidement tendance à compter sur Bécharré. L'un d'eux tient d'ailleurs à préciser qu'il est vrai que certaines familles de Deir el-Ahmar sont originaires de Bécharré, comme les Rahmé, les Keyrouz et les Fakhri, mais, depuis des décennies, elles sont installées dans la Békaa-Nord et elles en font pleinement partie, sachant que traditionnellement, Bécharré était plus proche de Baalbeck que de Tripoli, qui, elle, est proche de la grande rivale, Zghorta.

La géographie aidant (la neige qui couvre la montagne qui sépare Bécharré de Baalbeck coupe la route entre les deux villes pendant près de six mois chaque année), les habitants originaires de Bécharré et installés dans la Békaa-Nord sont désormais pleinement intégrés à cette région. Ce sont eux qui ont été les premiers à s'impliquer aux côtés des chiites de la région lorsque ceux-ci étaient menacés par les factions rebelles syriennes de l'autre côté de la frontière.

(Pour mémoire : Un document d'entente Amal-CPL en perspective ?)

Dans ce contexte, les attentats-suicide de juin 2016 à Qaa sont encore présents dans toutes les mémoires et ils ont modifié la sensibilité des chrétiens de la région envers le Hezbollah. S'il est vrai que la tendance générale de la population de Deir el-Ahmar est proche des Forces libanaises, la popularité d'Émile Rahmé est en train d'augmenter en raison, d'une part, des services rendus, sans distinction aux habitants de la localité et, d'autre part, à cause de son action visant à renforcer la présence chrétienne dans la région. Grâce à ses contacts, M. Rahmé a ainsi fait construire une statue de la Vierge à Baalbeck (Saydet Baalbeck) et il a poussé à la restauration de toutes les églises de la région. Il a même organisé une visite du nonce apostolique à Ras Baalbeck au cours de l'été 2016 et ce dernier avait célébré l'office religieux dans l'église de la localité en présence d'un cheikh chiite et d'un autre sunnite.

En plus de ses efforts pour renforcer les relations entre les chiites et les chrétiens dans la région de Baalbeck-Hermel, Émile Rahmé cherche à pousser les chrétiens à devenir un bloc solidaire, loin des susceptibilités communautaires, pour justement renforcer leur présence. Selon l'une des personnalités participant à toutes les activités récentes, les chrétiens avaient commencé à déserter la région avant la pacification de Qousseir par le Hezbollah en Syrie. Mais depuis, ils sont convaincus de l'importance de rester sur leur terre et cherchent pour cela à avoir de bonnes relations avec toutes les parties, avec la bénédiction du patriarche maronite et des dignitaires religieux chrétiens.

La nouvelle de la nomination du général Joseph Aoun à la tête de l'armée est accueillie par ces personnalités avec une grande joie. Le général Joseph Aoun était en fait en charge du front de Ersal et tous les habitants de la région le connaissent et estiment que grâce à sa sagesse et sa fermeté le front s'est stabilisé. Et les membres de la délégation sont convaincus de l'efficacité de la coopération directe ou tacite entre l'armée et les combattants du Hezbollah le long de la frontière avec la Syrie. Pour eux, il ne s'agit pas d'une position politique, mais d'une conviction vécue au quotidien.

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samedi 11 mars 2017

SYRIE - Vers l’institution d’une Université en province d’Hassaké de la part du Patriarche syro-orthodoxe


Expéditeur: Fides News Fr <fidesnews-fr@fides.org>
Date: 10 mars 2017 
ASIE/SYRIE - Vers l'institution d'une Université en province d'Hassaké de la part du Patriarche syro-orthodoxe   Qamishli (Agence Fides) – Le 7 mars, le Conseil des Ministres de la République arabe de Syrie a confirmé de manière définitive le décret accordant au Patriarcat syro-orthodoxe d'Antioche le permis de construire relatif à une Université privée, la Akhtal Private International University, à Qamishli, dans la province syrienne d'Hassaké, dans le nord-est du pays. L'Université, intitulée au poète arabe chrétien syro-orthodoxe Akhtal al Kabir ayant appartenu à la tribu mésopotamienne des Taghlib entre le VII° et le VIII° siècle, disposera d'une succursale dans le village de Maarat Saidnaya, où se trouve le Monastère Saint Ephrem, siège du Patriarcat syro-orthodoxe.
Le Patriarcat a exprimé ses félicitations et sa gratitude face à la concession définitive du permis de construire concernant l'Université, dont la demande avait été déposée avant le début du conflit par le précédent Patriarche, Ignace Zakka I Iwas, mort le 21 mars 2014. Les tragiques événements syriens de ces dernières années avaient bloqué les procédures en vue de la réalisation du projet qui repart maintenant et se veut une contribution à la reconstruction du pays, dévasté par la guerre. Le Patriarcat syro-orthodoxe, au travers de ses canaux officiels, explique avoir choisi la province d'Hassaké comme siège de la future Université afin de favoriser le développement culturel, social et économique de cette région et pour offrir aux jeunes générations de cette zone la possibilité d'obtenir une formation professionnelle qualifiée, en élargissant leurs possibilités de trouver des travaux décents et en tentant de lutter également par ce b iais contre l'exode des jeunes de Syrie. Des opportunités de qualifications universitaires et professionnelles – indiquent les sources du Patriarcat à l'Agence Fides – seront également réservées aux jeunes des strates sociales les plus faibles et les plus touchées par les effets de la guerre, afin de leur ouvrir, à eux aussi, des perspectives de rachat social. (GV) (Agence Fides 10/03/2017)

mardi 7 mars 2017

Saint Maron « en chair et en os » à Montréal - Frédéric ZAKHIA - L'Orient-Le Jour

Saint Maron « en chair et en os » à Montréal - Frédéric ZAKHIA - L'Orient-Le Jour

Saint Maron « en chair et en os » à Montréal

Des reliques du père de l'Église maronite ont été emmenées par l'évêque de Batroun Mounir Khairallah à la métropole québécoise.

Cette année, la solennité de la Saint-Maron n'était pas comme les autres dans la cathédrale maronite de Montréal. Des reliques ex ossibus de saint Maron sont arrivées dans la métropole québécoise le 10 février, en provenance de Kfarhay (Batroun), là où le crâne du grand saint, père de l'Église maronite, est religieusement conservé. La messe solennelle a eu lieu le dimanche 12 février (au lieu du 9, jour traditionnel de la fête).
L'évêque de Batroun Mounir Khairallah, accompagnant les reliques et représentant le patriarche maronite Béchara Raï, a été accueilli à l'aéroport de Montréal par une grande délégation du clergé maronite du Canada, présidée par Mgr Paul-Marwan Tabet et par différentes associations de paroissiens, ainsi que par les scouts Saint-Maron.
Après une visite au siège de l'évêché, où une prière s'est tenue dans la chapelle Saint-Maron, un grand convoi a accompagné les reliques du saint patron de l'Église maronite vers la cathédrale qui porte son nom, anciennement connue comme l'église Sainte-Madeleine-Sophie-Barat. Même la météo semblait vénérer cette visite de marque de saint Maron : jusqu'à ce que le convoi fût entré dans la cathédrale, dans une procession solennelle, il n'a pas neigé.
Dans la procession se trouvaient tout d'abord les scouts, brandissant leurs bannières, ensuite les dames de la confrérie de l'Immaculée Conception, puis les membres des conseils paroissial et administratif. À la fin du cortège, prêtres et religieux précédaient les prélats dont des hauts représentants des Églises orientales de la diaspora.

Un nouvel autel
Lors de la cérémonie, un petit os extrait du crâne de saint Maron a été installé dans un reliquaire en bois de cèdre du Liban à l'effigie du saint, taillé spécialement par le sculpteur libanais Rudy Rahmé et incorporé dans le nouvel autel en bois. Cet autel a été fabriqué pour l'occasion et il a été consacré lors d'une liturgie spéciale. Dans cet autel, le bois du cèdre « biblique » du Liban a été marié à celui du cèdre du Canada (thuya), représentant ainsi les deux cultures libanaise et canadienne. L'idée vient de Mgr Tabet qui souligne les similitudes entre les cultures libanaise et canadienne : ouverture, accueil, protection des religions.
Rudy Rahmé, qui s'est déplacé spécialement à Montréal pour participer à l'événement, a commenté sa sculpture dans une interview au magazine libano-canadien Yalla : « Saint Maron a vécu à ciel ouvert, sous la neige ou sous le soleil. Maintenant, il vient s'installer ici au Canada, sous la neige aussi. »
La messe a été célébrée par la chorale de Saint-Maron avec la participation de la chorale de l'Université Notre Dame de Louaizé (NDU), présidée par le Père Khalil Rahmé.
Dans son homélie, le nonce apostolique au Canada, Mgr Luigi Bonazzi, a souligné la présence active de l'Église maronite au sein de l'Église universelle et au Canada. De son côté, Mgr Khairallah s'est exclamé : « Les maronites ont participé à la construction de l'histoire de chaque pays où ils ont émigré ! »

Plus de deux mille personnes
L'archevêque du Québec et primat du Canada, Mgr Gérald Cyprien Lacroix, a aussi participé à l'événement, ainsi que de nombreux religieux et officiels, dont l'exarque des syriaques-catholiques, Mgr Paul-Antoine Nassif, le supérieur du monastère Saint-Antoine-le-Grand de Montréal, le Père Pierre Abou Zeidan, les députés canadiens d'origine libanaise Éva Nassif et Fayçal el-Khoury, Mélanie Joly, ministre du Patrimoine canadien, et des dignitaires religieux musulmans dont le cheikh Hassan Ezzeddine, chef de la communauté druze de Montréal.
Mgr Tabet a remis aux invités d'honneur la « Croix maronite », taillée en bois de chêne, en guise de souvenir de l'événement.
« Des paroissiens maronites se sont déplacés de tout le Canada vers Montréal pour cette occasion », a confié à L'OLJ Élie Charabati, membre du conseil paroissial de la cathédrale Saint-Maron. Il a poursuivi : « Nous avons reçu cinq autobus transportant 300 personnes d'Ottawa, et d'autres sont venus de Halifax, Leamington, Toronto, London, Mississauga. Il y avait plus de deux mille personnes à l'église. »



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La Conférence d’Al-Azhar affirme « l’égalité entre musulmans et chrétiens » - La Croix

La Conférence d'Al-Azhar affirme « l'égalité entre musulmans et chrétiens » - La Croix

La Conférence d'Al-Azhar affirme « l'égalité entre musulmans et chrétiens »

« Al-Azhar, le Conseil des Sages Musulmans et les chrétiens de l'Orient se rencontrent de nouveau aujourd'hui pour confirmer la foi dans l'égalité entre les musulmans et les chrétiens dans les patries, les droits et les devoirs puisqu'ils forment une seule nation. Les musulmans ont leur religion et les chrétiens ont la leur », affirme la déclaration finale adoptée mercredi 1er mars au Caire par les participants à la « Conférence internationale sur la liberté, la citoyenneté, la diversité et la complémentarité ».

A lire aussi : Le texte intégral de la déclaration finale : « Tous les citoyens sont égaux dans l'islam »

Organisée par Al-Azhar et le Conseil des sages musulmans basé à Abu Dhabi, cette conférence a réuni pendant deux jours des responsables politiques et religieux du Moyen-Orient mais aussi d'autres régions du monde avec le souci d'affronter les défis de l'extrémisme religieux.

Aucune discrimination

S'appuyant sur la « charte de Médine » – que la tradition musulmane attribue au prophète Mohammed et qui est réputée régir les rapports entre les premiers croyants musulmans et les tribus juives habitant dans cette ville – la déclaration finale affirme que la charte « ne comprenait aucune discrimination ou exclusion à l'encontre d'une quelconque fraction de la société de l'époque, mais prévoyait l'exercice de politiques basées sur la pluralité des religions, des races et des couches sociales ».

À lire aussi : Que dit la Déclaration de Marrakech « sur les droits des minorités religieuses » ?

Défendant les notions de « citoyenneté, d'égalité et de droits », les participants disent condamner « ce qui contredit la citoyenneté et maintient des pratiques reposant sur la discrimination entre musulmans et non-musulmans contraires à la charia et entraîne le mépris, la marginalisation et les pratiques doubles standards, aussi bien que la poursuite, l'ennui, la déportation, la tuerie et toutes les conduites que l'islam, toutes les religions et les traditions refusent ».

Dans une déclaration télévisée, vendredi 13 janvier, le cheikh d'Al-Azhar, Ahmed Al Tayyeb, avait déjà qualifié d'« anachronique » le statut de protection-domination (dhimma) des minorités religieuses dans les États majoritairement musulmans, ainsi que l'imposition de la jizya, taxe qui leur était spécialement réservée.

« Les religions innocentes du terrorisme »

Dans le droit fil de cette prise de position, la déclaration finale « espère que les intellectuels et les penseurs font attention au danger de l'emploi du terme'minorités', qui porte dans ses plis la notion de la discrimination et de l'isolement sous prétexte d'affirmer les droits ».

À lire aussi : En Égypte, la lutte de pouvoir continue entre le grand imam d'Al-Azhar et le président Sissi

Enfin, constatant « la montée des phénomènes de l'extrémisme, la violence et le terrorisme au nom de la religion, dans les dernières décennies, et la souffrance, la pression, intimidation, la déportation, la persécution et l'enlèvement des adeptes des autres religions et cultures dans nos sociétés », les participants chrétiens et musulmans à la conférence d'Al-Azhar affirment que « toutes les religions sont innocentes du terrorisme sous toutes ses formes ». Ils demandent « à ceux qui font le lien entre l'islam, les autres religions et le terrorisme d'arrêter immédiatement cette accusation (…)».

Une manière, cette fois, pour les responsables musulmans, de récuser tout lien entre l'islam et les courants extrémistes qui se développent en son sein.

À lire aussi : Al-Azhar hésite encore sur la manière de répondre aux courants musulmans fondamentalistes

Enseignement et éducation

Affirmant n'avoir pas ménagé leurs efforts ces dernières années « pour revoir, corriger, réhabiliter et enraciner les idées », « Arabes musulmans et chrétiens » reconnaissent la nécessité « de faire plus de révision en vue de renouveler et de faire évoluer notre culture et les pratiques de nos institutions ». Plusieurs domaines sont cités comme lieux privilégiés de cette coopération : l'enseignement religieux et moral, l'éducation à la citoyenneté (…), la consolidation du dialogue islamo-chrétien et le dialogue des civilisations.

Cette conférence s'inscrit dans un contexte politique délicat en Égypte, marqué par les violences récurrentes d'Al-Qaïda dans le Sinaï et les violences commises contre les coptes. Le président égyptien, Abdel Fattah Al Sissi, qui a reçu le grand imam d'Al-Azhar à la veille de la conférence, ne cesse de l'exhorter à « rénover le discours religieux ».

Pression du président Al Sissi

Jeudi 2 mars, à l'issue de ces deux jours de rencontre, le président a convié plusieurs patriarches orientaux – dont le chaldéen Louis Raphaël Sako et le maronite Bechara Raï – pour leur redire « le rôle fondamental des responsables religieux (dans) la diffusion dans l'ensemble des pays arabes du principe de citoyenneté et le rejet des fausses interprétations des livres sacrés ». Il leur a redit sa volonté de « renouveler le discours religieux » au Proche-Orient « comme antidote aux conflits sectaires ».

Selon l'agence Fides, il leur a également déclaré « ne pas identifier les musulmans et les chrétiens égyptiens comme représentant une'majorité' et une 'minorité' religieuses », mais au contraire comme « membres de la nation égyptienne (...) sans discriminations, explicites ou occultes, dans le respect de la pleine égalité fondée sur le principe de citoyenneté ».



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lundi 6 mars 2017

communique final du congres d,Azhar 21-2-2017


في إطار التعاون بين مركز الحوار بالأزهر الشريف والمجلس البابوي للحوار بين الأديان بالفاتيكان، قام الجانبان بتنظيم ندوة في رحاب مشيخة الأزهر الشريف بعنوان :

" دور الأزهر الشريف والفاتيكان في مواجهة ظواهر التعصب والتطرف والعنف"
بمدينة القاهرة – مشيخة الأزهر الشريف – في الفترة من 22-23/2/2017 م.
وشارك في هذه الندوة ممثلون لمركز الحوار بالأزهر الشريف والمجلس البابوي للحوار بين الأديان.
وقد افتتح الندوة الأستاذ الدكتور عباس شومان وكيل الأزهر الشريف، وتحدث الأستاذ الدكتور محمود حمدي زقزوق، رئيس مركز الحوار في الأزهر الشريف وعضو هيئة كبار العلماء.
كما تحدث الكاردينال جان لويس توران، رئيس المجلس البابوي للحوار بين الأديان.
وتابعت الندوة جلساتها على مدى يومين حيث ألقت البحوث المقدمة من السادة المشاركين بلغ عددها (6) أبحاث باللغة العربية واللغة الإنجليزية حول المحاور التالية:
المحور الأول: التعصب: أسبابه وطرق علاجه
المحور الثاني: التطرف: أسبابه وطرق علاجه
المحور الثالث: العنف: أسبابه وطرق علاجه
وقد انتهت الندوة إلى التوصيات التالية:
1- توصي الندوة بأهمية الحوار بين مركز الحوار بالأزهر الشريف والمجلس البابوي للحوار بين الأديان، وتفعيل القيم الإنسانية المشتركة في مواجهة التعصب والتطرف والعنف.
2- توصي الندوة بأهمية احترام التعددية الدينية والمذهبية والفكرية.
3- تؤكد الندوة على ضرورة معالجة أسباب ظواهر التعصب والتطرف والإرهاب والعنف من فقر وأمية وجهل وتوظيف الدين توظيفاً سياسياً، وعدم فهم النصوص الدينية فهماً صحيحاً.
4- توصي الندوة بضرورة الاهتمام بقضايا الشباب وفتح قنوات الحوار معهم لأجل بيان المفاهيم الصحيحة التي جاءت بها الأديان والاهتمام بتربية الشباب وتنمية قدراتهم.
5- التأكيد على أهمية العناية بمناهج التعليم التي ترسخ للقيم الإنسانية المشتركة، والاهتمام بقضايا المرأة والأسرة والشباب واستشعار المسئولية في العناية بالأطفال.
6- التأكيد على قيم الرحمة والمحبة والقيم الأخلاقية لمواجهة التعصب والتطرف والعنف والإرهاب.
7- توصي الندوة بالاهتمام بكيفية إدارة الخلاف وبيان أن الاختلاف في العقيدة أو المذهب أو الفكر يجب ألا يضر بالتعايش السلمي وأن الاختلاف واقع معبر عن إرادة الله تعالى.
8- تؤكد الندوة على أهمية التعامل بين مركز الحوار الأزهر الشريف والمجلس البابوي للحوار بين الأديان في إقرار السلام والعيش المشترك والتواصل مع أصحاب القرار لأجل التعاون في إقرار الأمن والتنمية.
9- تؤكد الندوة على موقف مركز الحوار بالأزهر الشريف والمجلس البابوي للحوار بين الأديان من اعتماد الحوار أساسًا للعلاقات بين الدول والشعوب والأفراد والحضارات والأديان من أجل ترسيخ السلام والأمن والاستقرار، ورفض جميع أشكال التعصب والتطرف والعنف.
10- توصي الندوة بأهمية استمرار عقد الندوات واللقاءات بين مركز الحوار بالأزهر الشريف والمجلس البابوي للحوار بين الأديان لأجل معرفة صحيحة بالأديان وبتعاليمها وقيمها الأخلاقية.
11- توصى اللجنة الحكومات والمنظمات والهيئات الدولية للتعاون في مواجهة جماعات العنف والتطرف التى أثرت تأثيرًا سلبيًا على الاستقرار والعيش المشترك بين الشعوب.
12- المساعدة في الدعوة إلى تخفيف حدة العنف والتوتر بين أتباع الأديان في كثير من بلدان العالم، وضرورة القضاء على ظاهرة بث روح الكراهية والعداء للأديان، والإساءة إلى الرموز الدينية لأنها من مبررات الأعمال العدوانية.
13- التعاون الجاد لمواجهة حقيقية وفعالة للإرهاب والمنظمات الإرهابية والعمل على تجفيف منابعه ومنع الإمدادات بالمال أو السلاح عنه، وكذلك العمل على غلق منافذ التواصل الاجتماعي أمامه وغير ذلك من الوسائل الفعالة لأجل حماية الشباب من أفكاره الهدامة.

Al-Azhar projet de reforme de l,Islam

Face à la marée montante des courants musulmans fondamentalistes, pressé par le président Abdel Fattah al-Sissi, qui juge que la pensée islamique contemporaine a un problème avec la violence qui ne peut plus être ajourné, c’est un véritable état d’alerte que l’imam d’al-Azhar, Ahmad el-Tayyeb, semble avoir décrété depuis Le Caire.
Un état d’alerte qui a déjà conduit al-Azhar à renouer le dialogue avec le Vatican, boudé depuis le fracassant discours de Benoît XVI à Ratisbonne (2006), et à tenir un séminaire avec le Conseil pontifical pour le dialogue interreligieux. Le grand titre de cet état d’alerte est : la réforme de l’islam. Une réforme qui comprend deux grands volets, religieux et politique, mais dont chaque volet comprend, lui, de nombreux chapitres.
C’est le chantier de « la citoyenneté » que l’imam Ahmad el-Tayyeb a choisi de lancer, hier, au premier temps d’un colloque de deux jours auquel il a convoqué presque autant d’intervenants chrétiens que musulmans venus de tout le monde arabe, à l’exception de l’Arabie saoudite, représentée par un seul conférencier.
En revanche, le Liban est très largement représenté, aussi bien par des intervenants chrétiens que musulmans, parmi lesquels on compte le patriarche maronite, l’archevêque de Beyrouth, les deux secrétaires du Comité national pour le dialogue Harès Chéhab et Mohammed Sammak, l’ancien Premier ministre Fouad Siniora, le cheikh Ghandi Makarem, représentant le cheikh Akl druze, le président de la Fondation Adyan, Fadi Daou, l’ancien ministre Tarek Mitri, Antoine Messarra, membre du Conseil constitutionnel, Fadia Kiwan, Antoine Courban, Farès Souhaid, sans oublier l’ancien président Amine Gemayel et des personnalités comme Radwan el-Sayyed et Ali el-Amine.
En général, note une source du congrès, el-Azhar a rassemblé les représentants de douze Églises du monde arabe, du patriarche Sako des chaldéens à l’évêque luthérien de Jérusalem, Younan Mounib (président de la Fédération luthérienne mondiale), ce qui est indicatif de sa volonté de reconnaître la richesse et la légitimité de cette diversité.
Vedette incontestée
La vedette incontestée de la délégation libanaise reste le cheikh Ahmad Kabalan, mufti jaafarite, représentant le vice-président du Conseil supérieur chiite, cheikh Abdel Amir Kabalan. Il s’agit, souligne-t-on, d’une grande première. Cette ouverture a été honorée par le mufti jaafarite par un retentissant « Al-Azhar me représente, et représente Qom et Najaf », marquant d’un gros trait rouge la volonté de rapprochement entre sunnites et chiites. Placée très haut, la barre a fait sensation au congrès.
La communauté chiite était également représentée par des figures de proue irakiennes, ainsi que par des visages plus connus des Libanais, comme celui du cheikh Ali el-Amine, dont la voix dissidente par rapport au discours dominant ne s’est jamais tue.
Le thème même de la conférence l’a annoncé : « Liberté et citoyenneté… diversité et complémentarité » : ainsi, al-Azhar a décidé de s’attaquer à la notion de dhimmitude fondant, sur des bases pseudo-religieuses, une inégalité civique entre musulmans et non-musulmans. Cette notion est jugée « anachronique » par l’imam d’al-Azhar, et son abolition s’appuie notamment sur des références historiques remontant aux premiers temps de l’islam, et notamment au pacte de Médine conclu par le Prophète en personne avec les tribus juives et chrétiennes de l’époque. Ce pacte met en avant une société égalitaire dont les composantes jouissent des mêmes droits et sont appelées aussi bien à une solidarité défensive qu’à un vivre-ensemble pacifique.
Pour l’imam d’al-Azhar, « tous les citoyens sont égaux et les chrétiens ne peuvent être considérés comme une minorité, un terme chargé de connotations négatives ». Cette réforme ne peut plus être ajournée, jugent les milieux concernés, aussi bien dans les sociétés où l’islam est majoritaire que dans celles où il est en minorité mais où il aspire à un rôle politique, comme dans plusieurs pays d’Europe.
Comme dans tout congrès de ce type, un communiqué final (qui a déjà servi de canevas aux interventions) abordera cette question de front. Mais, selon une source fiable au sein du congrès, ce « pacte citoyen islamo-chrétien », destiné à tirer vers l’avant les sociétés civiles et religieuses arabes, ne sera pas plaqué sur le congrès, mais tiendra compte effectivement de ses débats.
Pour l’Égypte, les grandes lignes de ce pacte ressortent déjà nettement. « Exonérer les religions du terrorisme ne suffit plus face à ces défis barbares », a lancé le cheikh d’al-Azhar, en référence aux exactions des courants extrémistes. L’imam a affiché une volonté de promouvoir un islam modéré et le dialogue avec les chrétiens, accusant des groupes comme l’EI de « souiller l’image de l’islam ».
De son côté, le pape copte Tawadros II a appelé à « lutter contre l’idéologie extrémiste avec une idéologie éclairée ». « L’Égypte et la région ont souffert de l’idéologie extrémiste, qui résulte d’une compréhension erronée de la religion qui a conduit au terrorisme », a-t-il souligné.
Il reste que, malgré les progrès escomptés, l’aggiornamento de la notion de citoyenneté n’est qu’un premier pas de la véritable « révolution » souhaitée par le président Sissi, relèvent des sources proches du congrès. Un premier pas qui doit être suivi d’une réforme de la notion d’État en islam.
L’État « civil »
C’est cet État « de nature civile » que le patriarche Raï a évoqué dans son intervention. Le chef de l’Église maronite l’a situé « entre la théocratie musulmane », marquée par la confusion du civil et du religieux, et « l’athéocratie » occidentale, marquée par leur divorce total. Le patriarche a également souligné les bienfaits d’une citoyenneté « créatrice d’appartenance et assurant un vivre-ensemble », qu’il a définie comme étant « l’essence du modèle libanais ».
Non content d’aborder cet aspect de la citoyenneté, le patriarche s’est ensuite attaqué, dans son intervention, à l’une des causes profondes de la crise géopolitique qui secoue le monde arabe, à savoir la substitution de l’islam au nationalisme arabe comme moteur historique. C’est ainsi qu’il a plaidé en faveur d’une renaissance de la notion d’arabité comme « matrice de civilisation » et lieu d’épanouissement des libertés civiles, par opposition à l’État islamique, la « oumma », lieu de discrimination religieuse entre des compatriotes.
Le patriarche a été rejoint sur ce point par le cheikh Ahmad Kabalan, qui, outre son cri « Al-Azhar nous représente », a affirmé qu’une « oumma qui se déchire de l’intérieur cesse d’être une oumma » et qu’avant de chercher à libérer Jérusalem, il est nécessaire de « se retrouver tous en Dieu ». Le dignitaire chiite a également appelé de ses vœux un retour de l’Égypte à son rôle de « guide » du monde arabe, et s’est permis d’appeler à un rapprochement entre Riyad et Téhéran.
Pour sa part, le mufti Abdellatif Deriane a abordé le modèle du vivre-ensemble, du pluralisme et de la reconnaissance de l’autre, mais s’est arrêté au seuil de « l’État de nature civile » en se contentant de parler de l’État « de la bonne et juste gouvernance ».
Le congrès a réservé à aujourd’hui les discours politiques. La journée sera notamment marquée par le discours du président Michel Aoun, qui sera prononcé par le ministre Pierre Raffoul.

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dimanche 5 mars 2017

Raï retour du Caire : Le terme minorité doit disparaître de nos dictionnaires - L'Orient-Le Jour

Raï retour du Caire : Le terme minorité doit disparaître de nos dictionnaires - L'Orient-Le Jour

Raï retour du Caire : Le terme minorité doit disparaître de nos dictionnaires

04/03/2017

https://www.lorientlejour.com/article/1038618/rai-retour-du-caire-le-terme-minorite-doit-disparaitre-de-nos-dictionnaires.html

Le chef de Église maronite souligne l'exceptionnelle importance du congrès d'el-Azhar pour les rapports islamo-chrétiens.

Le patriarche maronite, le cardinal Béchara Raï, est rentré hier d'Égypte, où il a participé aux travaux du congrès d'el-Azhar sur le thème « Liberté et citoyenneté... diversité et complémentarité ». En marge du congrès, le chef de l'Église maronite avait rencontré, jeudi, le président égyptien, Abdel Fattah al-Sissi, et le pape des coptes-orthodoxes, Tawadros II.
Au salon d'honneur de l'aéroport Rafic Hariri, le patriarche, bombardé de questions par les journalistes, a d'abord tenu à saluer « l'ouverture arabe du président Michel Aoun » qui, a-t-il précisé, « a pavé la voie à sa propre visite » en Égypte. Il a ensuite souligné « l'exceptionnelle importance du congrès qui vient de se tenir pour les rapports islamo-chrétiens comme pour les rapports intermusulmans », en présence de représentants de soixante États arabes et musulmans.
Le patriarche a exprimé son appréciation pour des débats qui sont « sortis des sentiers battus », et ont courageusement abordé des thèmes comme celui des libertés et de la citoyenneté « qui sont peut-être familiers au Liban, mais qui n'ont jamais été posés de cette façon auparavant ».
Le congrès a permis à 260 intervenants de « parler la même langue », a dit le patriarche, « celui d'un monde qui a besoin de respirer, d'un monde qui a besoin de liberté, de diversité et de complémentarité ». « À l'époque de la mondialisation, il ne peut en être autrement », a martelé le patriarche, précisant qu'il avait évoqué tous ces thèmes avec le président égyptien et le pape des coptes. « Le mot minorité doit disparaître de nos dictionnaires et être remplacé par celui de citoyenneté », a insisté le patriarche, qui a condamné avec la dernière énergie « la violence perpétrée au nom de la religion ».
« J'ai senti lors de mon entretien avec le président Sissi, a précisé le patriarche Raï, qu'il a profondément conscience que le salut même du monde arabe et celui de la culture arabe que nous avons bâtie ensemble, musulmans et chrétiens, sont à ce prix. Il insiste aussi que c'est grâce à notre solidarité interne que nous pouvons nous dresser face au fanatisme, à la violence et aux crimes commis au nom de la religion. Il en va de même pour le pape Tawadros II. Nous avons également senti chez eux, et c'est là un sujet de fierté et de joie, un grand amour pour le Liban. »
« J'ai dit au président Sissi que nous avons besoin de sa voix et de celle de l'Égypte pour rétablir les solidarités rompues au sein du monde arabe », a conclu le patriarche.
S'exprimant à son tour, le ministre Michel Pharaon, qui avait accueilli le patriarche à sa descente d'avion, a affirmé que la participation du patriarche au colloque du Caire avait été « un grand défi ». « L'heure de la vérité a sonné pour le monde arabe », a-t-il ajouté.



Envoyé de mon iPhone JTK 

samedi 4 mars 2017

Rencontre entre le Chef d’Etat égyptien et les Patriarches

EGYPTE - Rencontre entre le Chef d'Etat égyptien et les Patriarches d'Antioche des Maronites et de Babylone des Chaldéens
 
Le Caire (Agence Fides) – Les responsables religieux, au cours de l'actuelle phase historique, ont un rôle fondamental en ce qui concerne la diffusion dans l'ensemble des pays arabes du principe de citoyenneté et le rejet des fausses interprétations des livres sacrés et des enseignements religieux utilisés par des organisations extrémistes et terroristes comme instruments idéologiques de leurs projets de pouvoir. C'est ainsi que le Président égyptien, Abdel Fattah al Sisi, a à nouveau exposé, hier, 2 mars, au Caire, ses idées concernant la nécessité de « renouveler le discours religieux » au Proche-Orient comme antidote aux conflits de matrice sectaire qui bouleversent de vastes zones de la région en recevant les Patriarches d'Antioche des Maronites et de Babylone des Chaldéens, S.Em. le Cardinal Bechara Boutros Rai et S.B. Louis Raphael I Sako, tous deux présents dans la capitale égyptienne pour participer à la conférence dédiée au thème « liberté, citoyenneté, diversité et intégration » organisée par l'Université sunnite d'al-Azhar et par le Conseil des sages musulmans, organisme ayant son siège à Abu Dhabi (voir Fides 02/03/2017). Au cours des colloques avec les deux Patriarches orientaux catholiques, le Président al Sisi, se référant à la situation égyptienne, a déclaré ne pas identifier les musulmans et les chrétiens égyptiens comme représentant une majorité et une minorité religieuses, remarquant la nécessité que tous les membres de la nation égyptienne soient traités sans discriminations, explicites ou occultes, dans le respect de la pleine égalité fondée sur le principe de citoyenneté. (GV) (Agence Fides 03/03/2017
JTK

lundi 27 février 2017

Pour les Coptes chassés par Daech, « il n’y a plus de vie possible dans le Nord-Sinaï » - La Croix

Pour les Coptes chassés par Daech, « il n'y a plus de vie possible dans le Nord-Sinaï » - La Croix
27/2/2017  La Croix
Pour les Coptes chassés par Daech, « il n'y a plus de vie possible dans le Nord-Sinaï »

La voiture a conduit le vieil homme à l'église évangélique du pasteur Nabil Shukrallah. Lorsqu'il en sort, les bras lui en tombent. Littéralement. Mains ballantes le long du corps, dos voûté, air ébahi.

Alors que des bénévoles s'affairent déjà à décharger le toit de l'auto, l'homme en costume noir semble désorienté. Ce matin encore, il était avec sa femme, dans leur maison d'el-Arish, la capitale du gouvernorat du Sinaï-Nord, située 200 kilomètres plus à l'est. Il a abandonné ses habitudes et son mobilier. Quelques heures sur la route ont suffi, le voilà désormais déplacé.

Vague de solidarité chez les chrétiens et les musulmans

Rapidement, plusieurs hommes très costauds viennent soutenir la brindille qui flanche, et l'emmènent à l'abri des regards. Sa petite femme, toute de noir vêtue, marche dans leurs pas.

Depuis la veille, la scène se répète. Une centaine de familles – soit la quasi-totalité des chrétiens vivant à el-Arish – se déversent devant les différentes paroisses d'Ismaïliya, à la recherche de secours.

Heidi, bénévole de l'église évangélique, casquette vissée sur la tête, récolte des biens de première nécessité, déposés par les gens du coin. « Dis-moi combien ! Fromage ? » – « 6 », lui répond un jeune homme, affairé à trier des sachets tout juste déposés, « thon ? 4 – Café ? 2 ».

L'arrivée des chrétiens d'el-Arish a provoqué une vague de solidarité : chrétiens et musulmans sont venus donner des couvertures, des couches pour bébé, des médicaments et de la nourriture. Certains préparent aussi du thé, d'autres viennent simplement s'enquérir du moral.

« Deux hommes ont frappé violemment à la porte »

Malgré une ambiance bienveillante, la tension est palpable. Environs 300 personnes sont arrivées pendant ce week-end des 25 et 26 février. Si elles ont eu le temps de fuir, elles ont aussi eu celui de vivre l'horreur.

Nabila Fawzi, les yeux cernés de khôl et les épaules emmitouflées dans un chandail noir en laine malgré le temps printanier, accepte de raconter son histoire. Quatre jours auparavant, son mari et son fils ont été assassinés par des membres de Daech.

« Il faisait nuit, il devait être 22 h 30. Deux hommes ont frappé violemment à la porte, ils sont entrés dans la maison et m'ont demandé si nous étions chrétiens. J'ai dit oui. Ils sont allés chercher mon mari et lui ont mis une balle dans la tête. Ils ont ensuite pris mon fils et l'ont brûlé vif », assure la vieille dame.

« Ils m'ont demandé si j'avais de l'argent, ont pris tous mes bijoux puis ils ont mis le feu à la maison. » Ses mains brunes, dont l'annulaire est cerclé de blanc, témoignent d'une alliance qui a disparu.

« On a tout perdu, notre maison, nos emplois… »

À ses côtés, son neveu fait défiler sur son téléphone portable, des photos des deux corps martyrisés. « Ils avaient une liste avec une quarantaine de noms », assure-t-il. « Les noms des chrétiens. Ils nous cherchent, nous trouvent et nous tuent. »

La nuit suivante, leur voisin a été décapité sur le toit de sa maison devant sa femme et ses deux filles. « Il n'y a plus de vie possible dans le Nord-Sinai », assure Mariam Fayez qui a fui, elle aussi, avec sa famille. « On est tellement soulagé d'être arrivés ici. On a tout perdu, notre maison, nos emplois, mais nous n'étions plus en sécurité là-bas. Si nous restions, nos maris et nos fils auraient été tués. »

En l'espace de deux semaines, sept chrétiens ont été exécutés par Daech. L'organisation avait récemment promis dans une vidéo qu'elle renforcerait ses attaques contre « les infidèles d'Égypte ».

A lire : En Egypte, plusieurs dizaines de familles coptes fuient le Sinaï

Une présence libanaise de premier plan au congrès d’al-Azhar demain


Une présence libanaise de premier plan au congrès d’al-Azhar demain

DANS LES COULISSES DE LA DIPLOMATIE
 -27-2-2017
- Une délégation libanaise très importante, formée de 55 personnalités, est attendue aujourd'hui au Caire afin de participer dès demain au grand congrès organisé par al-Azhar sur « la liberté et la citoyenneté ».
La délégation libanaise est formée de personnalités religieuses de haut rang des différentes communautés, ainsi que de personnalités politiques et de chercheurs dans les questions religieuses relatives à la chrétienté et l'islam. Le congrès consacrera, cette année, une grande place aux sujets intéressant le dialogue islamo-chrétien, ainsi que les moyens de lutte contre le terrorisme qui mène au massacre et à l'exil des chrétiens d'Orient au nom de l'islam, sans oublier les questions de citoyenneté et des concepts de l'État moderne.
Parmi les invités prestigieux du Liban, le président de la République Michel Aoun: il se fera représenter par le ministre Pierre Raffoul, qui prononcera un mot en son nom. Le patriarche maronite Béchara Raï, le mufti de la République Abdellatif Deriane, des représentants des communautés chiite et druze font également partie de cette longue liste. Parmi les personnalités politiques, on compte l'ancien président Amine Gemayel, l'ancien Premier ministre Fouad Siniora, ainsi que le chargé d'affaires à l'ambassade du Liban au Caire, Antoine Azzam.
Certaines sources habituées aux réunions organisées par l'université al-Azhar, ce haut lieu de l'islam en Égypte, notent que c'est la première fois que des religieux de différentes communautés, ainsi que des personnalités politiques, sont invités à prendre part à un tel rassemblement. Ils seront appelés à participer aux discussions et à présenter des idées sur l'expérience libanaise en matière de coexistence islamo-chrétienne. Le patriarche Raï devrait intervenir au cours de la séance d'inauguration pour parler des chrétiens d'Orient et de la coexistence islamo-chrétienne au Liban. Cette session sera suivie d'un débat sur la citoyenneté dans le monde, un thème qui sera examiné sous différentes coutures.
Le second axe des débats sera celui de la liberté et de la diversité, qui fera lui aussi l'objet de plusieurs sessions de débats. Le congrès devrait également s'étendre sur les moyens, pour les deux religions, d'œuvrer ensemble en faveur d'une propagation des valeurs, d'une plus vaste participation à la vie publique, d'une lutte plus efficace contre l'extrémisme...
Une position islamo-chrétienne commune
Le président du comité de dialogue islamo-chrétien Mohammad el-Sammak, qui se trouve depuis hier au Caire, a précisé à l'agence al-Markaziya que « toutes les références religieuses d'Orient ont confirmé leur présence ou nommé des représentants à cette manifestation ». « À l'issue de ce congrès, sera annoncée une position islamo-chrétienne commune, qui réaffirmera les constantes de la coexistence et de l'égalité dans la citoyenneté », a-t-il ajouté. Il a insisté sur l'importance du timing de ce congrès ainsi que sur la participation exceptionnelle, notamment libanaise, vu la particularité de ce pays présidé par un chrétien. « Cette présence libanaise sera sans nul doute remarquable non seulement en raison de la participation de responsables religieux de haut rang, mais aussi de celle de responsables politiques », a-t-il ajouté.
L'organisation de ce congrès par l'université al-Azhar intervient à une période où les autorités égyptiennes échouent à protéger les coptes de ce pays face aux agressions terroristes meurtrières. Il se tiendra quelques jours seulement après le meurtre d'une jeune copte et de son père au Sinaï par des partisans de Daech, sachant que 18 chrétiens égyptiens ont perdu la vie aux mains des terroristes depuis le début de l'année. Au Caire, à la mi-décembre, près de 30 fidèles, pour la plupart des femmes et des enfants, ont été tués par un kamikaze du groupe État islamique (EI) dans une église copte.
https://www.lorientlejour.com/article/1037478/une-presence-libanaise-de-premier-plan-au-congres-dal-azhar-demain.html

Une neuvième croisade avec un sabre nain

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Marine Le Pen a voulu faire un coup d'éclat tout à fait mesquin croyant être dans les bonnes grâces des Français qui sont chrétiens, voire croisésMarine Le Pen a voulu faire un coup d'éclat tout à fait mesquin croyant être dans les bonnes grâces des Français qui sont chrétiens, voire croisés
«Toute femme qui prie ou qui prophétise la tête non voilée, déshonore sa tête.» Paul (épître aux Corinthiens)
Marine Le Pen a créé un malaise lors de son déplacement au Liban pour peaufiner sa stature présidentiable à l'extérieur, quitte à créer la zizanie se prévalant de la stature de la fille aînée de l'Eglise pour honorer à travers les siècles, les promesses faites par Saint Louis à l'évêque Maroun. Lors d'un premier déplacement aux États-Unis, en novembre 2011, Marine Le Pen n'avait pas été reçue par Trump. Pour Benjamin Barthe et Olivier Faye du Monde, Marine Le Pen a enfin la possibilité de le faire: «Marine Le Pen va rencontrer publiquement un chef d'Etat étranger. Il n'est pas anodin que cette percée sur la scène internationale se fasse au pays du Cèdre. Le FN y dispose de nombreux relais dans la communauté chrétienne, des contacts hérités de la guerre civile (1975-1990). «Nous avons une tendresse particulière pour le Liban, et c'est réciproque, je pense», confie au Monde Jean-Marie Le Pen. Plusieurs responsables actuels du FN se sont impliqués - armes à la main ou pas - aux côtés des chrétiens durant le conflit inter-libanais, persuadés d'y défendre les valeurs de l'Occident contre «le terrorisme révolutionnaire islamique». L'expression est de Thibault de la Tocnaye, conseiller régional de Provence-Alpes-Côte d'Azur et membre de la direction de campagne de Marine Le Pen. (...) Du temps de son exil en France, dans les années 1990, Michel Aoun, le champion de la cause chrétienne et du camp anti-syrien, a rencontré à plusieurs reprises Jean-Marie Le Pen. Elie Hatem, avocat organisateur du déplacement. proche de L'Action française assure avoir décroché pour «Marine» les rendez-vous avec Michel Aoun et Saâd Hariri, «un copain» qu'il aurait appelé directement à son bureau». (1)
Dans une déclaration à l'issue de l'entrevue qu'il a accordée à la présidente du parti d'extrême droite, le Premier ministre libanais Saâd Hariri a mis en garde la candidate d'extrême droite française contre tout «amalgame» entre l'islam et le terrorisme: «L'erreur la plus grave serait l'amalgame entre islam et musulmans d'une part, terrorisme d'autre part», a affirmé le chef du gouvernement libanais. «Les Libanais et les Arabes, comme la majorité du monde, considèrent la France comme la patrie des droits de l'homme et de l'Etat républicain qui ne fait aucune distinction ethnique, religieuse, ou de classe entre ses citoyens.»
Il est connu que ce type de visite est préparé bien à l'avance et la question du voile plus protocolaire et de marque de respect de l'Islam n'a pas posé de problème pour les architectes de la visite au Liban. Parmi eux l'avocat qui a préparé les rencontres et qui dit connaître Rafik Hariri le Premier ministre qui aurait demandé au grand mufti de recevoir la présidente du Front national qu'autre chose due. À l'arrivée de la présidente du Front national pour rencontrer cheikh Abdellatif Deriane, elle a refusé le foulard qui lui était tendu. L'entourage du mufti. Dar al-Fatwa, la plus haute autorité sunnite au Liban, présidée par le mufti, a ainsi déclaré dans un communiqué que «son bureau de presse avait informé la candidate à la présidentielle, par l'intermédiaire d'un de ses collaborateurs, de la nécessité de se couvrir la tête lors de sa rencontre avec son éminence (le mufti) selon le protocole de Dar al-Fatwa». L'institution sunnite a ajouté que «les responsables de Dar al-Fatwa ont été surpris par son refus de se conformer à cette règle bien connue». Elle exprime ses regrets «pour ce comportement inconvenant pour des réunions pareilles». Il est fort possible que Marine Le Pen ait voulu faire un coup d'éclat tout à fait mesquin croyant être dans les bonnes grâces des Français qui sont chrétiens, voire croisés comme elle à l'extérieur vis-à-vis de l'Islam et laïcs à l'intérieur. Ce geste non seulement ne l'honore pas, mais va lui aliéner certainement tous les Français qui ne mangent pas de ce pain-là, celui des guerres de religions à tout prix.
Pour Caroline Hayek la présidente du FN a assuré que la vocation de la France était de protéger les minorités chrétiennes au Moyen-Orient. Ses propos révèlent une vision erronée de la situation des chrétiens d'Orient, relève cette éditorialiste libanaise. Montjoie! Saint Denis! On se croirait revenu au temps où, à l'aune de la septième croisade, Saint Louis se proclamait le défenseur des chrétiens d'Orient, et plus précisément celui des maronites. Le 24 mai 1250, dans une charte adressée au patriarche maronite, Louis IX aurait déclaré que ´´pour nous et nos successeurs sur le trône de France, nous promettons de vous donner à vous et à tout votre peuple notre protection spéciale comme nous la donnons aux Français eux-mêmes´´. Une promesse que cherche à reprendre, à sa manière, Marine Le Pen, à l'occasion de sa visite au Liban.» (2).
La présidente du Front national a souligné, dans une interview à L'Orient-Le Jour, ´´le rôle absolument essentiel de la France dans la protection des chrétiens d'Orient´´, un ´´rôle historique qu'il n'est pas question d'abandonner´´, affirme Marine Le Pen, voulant s'inscrire dans la lignée de François Ier, mais bien plus encore de Napoléon III, venu à la rescousse des chrétiens du Levant lors des massacres de 1860. En 2015 déjà, Marine Le Pen, alors en visite au Caire, avait solennellement prévenu le pape copte Théodore II qu'elle ´´rendrait à la France sa vocation historique, sa mission protectrice des chrétiens d'Orient´´, si elle était élue.Si elle peut séduire les principaux concernés, sa rhétorique sur les chrétiens d'Orient ne manque toutefois pas d'être marquée par de nombreuses contradictions. C'est en tant que ´´fille aînée de l'Église´´ que la France a longtemps assumé le statut de défenseur des valeurs chrétiennes en terre d'Orient. Une image qui ne colle plus vraiment à l'identité française depuis plusieurs décennies déjà. Le chant des sirènes de la candidate d'extrême droite destiné aux chrétiens d'Orient entre en conflit avec l'ADN du discours du FN. Ce dernier prône le renforcement de l'unité de la Nation''». (2)

Les Libanais divisés
Les Libanais à des degrés divers ont été divisés sur les attendus de cette visite: «Interrogé à ce sujet par L'Orient- Le Jour, le journaliste Moustapha Hani Fahs, opposé de longue date au parti de Hassan Nasrallah, estime que «Marine Le Pen n'aurait pas dû se rendre au Liban qui ne peut pas supporter sa campagne». «Le pays du Cèdre s'oppose aux idées de la candidate française», dit-il notant, toutefois, qu'«il existe, au Liban, une sorte de «droite confessionnelle'' qui se réjouit du racisme de Mme Le Pen (...) À son tour, le coordinateur général des forces du 14 Mars, Farès Souhaid, préfère mettre l'accent sur les chrétiens du Liban en tant que modèle à suivre: «Les chrétiens libanais peuvent donner des leçons du vivre ensemble avec l'Autre, à l'heure où les Européens trouvent des difficultés à gérer des sociétés plurielles», dit-il à l'OLJ. Farès Souhaid ne cache pas, d'ailleurs, (son) «étonnement» quant à l'intérêt si particulier accordé au Liban et aux chrétiens de la région. «Cela est très douteux», souligne le coordinateur général du 14 Mars avant de poursuivre: «Nous estimons que tous ceux qui prétendent nous protéger se protègent eux-mêmes.» Selon lui, «Michel Aoun n'aurait pas dû recevoir Mme Le Pen». (3)
«La visite de la candidate du Front national au pays du Cèdre lit-on sur le quotidien «La Croix» achoppe sur sa position favorable au régime syrien, et se termine sur une polémique facile liée au port du voile. Lundi 20 février, lors de sa rencontre avec Sami Gemayel, leader et héritier des Kataeb, parti chrétien maronite des Phalanges, Marine Le Pen était pourtant en terrain favorable. En coulisse, le responsable de la politique économique du parti affiche ses liens avec le FN: «Moi, je préfère le père à la fille. Je suis aussi un intime de Thibaut de la Tocnaye», dit-il à propos du membre de la direction de campagne du FN, qui a combattu aux côtés de la milice chrétienne en 1983. Qu'importe, en rencontrant le président Michel Aoun et le Premier ministre Saâd Hariri, ce dernier qui n'a pas manqué de dénoncer «l'amalgame entre islam et terrorisme», Marine Le Pen a rempli son objectif: s'afficher pour la première fois aux côtés d'hommes d'État. Reste que sa tournée s'achève sur un refus, celui du mufti de la République de l'accueillir sans qu'elle ne soit voilée, «selon le protocole», comme lui avait précisé la veille un membre de Dar el-Fatwa. Une polémique qui aurait donc aisément pu être évitée, mais que n'a pas manqué d'instrumentaliser le parti d'extrême droite: «Un magnifique message de liberté et d'émancipation envoyé aux femmes de France et du monde», a immédiatement tweeté l'eurodéputé FN, Florian Philippot. «Je crois qu'il n'y a pas de lien plus fort que le lien du sang versé, et ensemble nous avons ce lien», renvoyant au soutien des soldats maronites au roi Saint Louis, à l'époque des Croisades.» (4)
Marine Le Pen oublie le pensons-nous, que ce sont des musulmans qui ont versé leur sang pour la France à leur corps défendant contre d'autres musulmans en Syrie en 1865. Il y aurait dans la montagne libanaise un cimetière «français» où il y aurait des tombes avec des noms bizarres pour les Libanais, des Ait...Ces soldats français musulmans étaient blancs de peau et avaient, pour certains, les yeux bleus. C'est dire que le sang versé pour la mère patrie, les Algériens, qui étaient de tous les théâtres d'opération français, en savent quelque chose.
On le voit, la vindicte est entière. Au lieu de prôner l'apaisement, on vient provoquer de paisibles Libanais qui ont toutes les peines du monde à vivre en paix du fait des interférences permanentes. On se souvient dans le même ordre comment des boutefeux de tout ordre éprouvent un malin plaisir à venir détricoter des équilibres subtils de coexistence pendant des centaines d'années entre des Arabes quelles que soient leurs religions. Après la dernière croisade qui s'est soldée par la débâcle des envahisseurs européens, Salah Eddine Al Ayoubbi avait confié les clés du Saint Sépulcre disputées par plusieurs rites chrétiens, à une famille musulmane et ceci depuis plus de huit siècles. C'est dans cet ordre qu'il faut replacer le déplacement de Marine Le Pen et avant elle les déplacements du pape Benoit XVI au Liban et avant lui Jean-Paul II. (6)
Pour rappel, en 1860 se produit une révolte de paysans maronites contre la domination des notables. Cette révolte suscite en réaction le massacre de chrétiens par les musulmans. Les troubles s'étendront jusqu'à Damas, où ils seront arrêtés par l'intervention de l'Emir Abdelkader. Cette tentative récurrente d'ingérence caractérisée, date depuis près de deux siècles dans les affaires arabes. A leur façon, deux Arabes chrétiens répondent. (6)
«Hayat al Huwik Atia, journaliste libanaise de confession maronite interpelle le pape lors de son voyage en Israël: «L'église d'Orient refuse d'être entraînée dans le processus de judaïsation de l'Occident chrétien. (...) Nous, l'Orient arabe chrétien, nous ne voulons pas de ce néo-christianisme judéo-chrétien et nous refusons que l'Occident chrétien utilise l'influence spirituelle occidentale des églises, catholiques et protestantes, pour implanter en Orient et particulièrement dans le monde arabo-chrétien l'idée ou l'influence de judaïsation. Votre Sainteté le pape, sachez que je suis une chrétienne arabe! (...) Par conséquent, cela ne m'empêche pas de vous rappeler ma fierté d'appartenir à cette terre arabe. Cette terre est le berceau de toutes les Religions et de toutes les Révélations monothéistes. (...) La deuxième raison est que c'est l'Occident qui agit depuis des décades contre le Monde arabe pour saper cette cohésion sociale et religieuse dans le Monde arabe. (..) En conséquence, Votre Sainteté, sachez que nous - Arabes chrétiens - ne sommes une minorité en aucune façon, tout simplement parce que nous étions des Arabes chrétiens avant l'Islam, et que nous sommes toujours des Arabes chrétiens après l'Islam. La seule protection que nous cherchons est comment nous protéger du plan occidental qui vise à nous déraciner de nos terres et à nous envoyer mendier notre pain et notre dignité sur les trottoirs de l'Occident.» (...) (7)
Pour sa part, le docteur Rafiq Khoury, prêtre palestinien du Patriarcat latin de Jérusalem, écrit «(...) les chrétiens font partie de l'identité de la terre et la terre fait partie de leur identité, avec leurs concitoyens musulmans. (...) L'arabité et la palestinité des chrétiens de Palestine sont des faits acquis, que nous recevons avec le lait de notre mère, comme on dit en arabe. Les relations islamo-chrétiennes en Orient en général et en Palestine en particulier, s'inscrivent dans une longue histoire, qui a à son actif treize siècles de communauté de vie, où nous avons partagé «le pain et le sel», comme on dit en arabe aussi.» (8
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L'ingérence permanente de l'Occident
Les ingérences continuelles contribuent à créer cette tension permanente qui n'existait pas avant. Il est à craindre qu'une Eglise conquérante et un Occident dévastateur vont achever de détruire des ´´équilibres´´ culturels et religieux´´ que les sociétés du Moyen-Orient ont mis des siècles à sédimenter. A sa façon et comme Saint Louis, Sainte Marine Le Pen est venue porter la bonne parole à ses ouailles avec un sabre nain. Ne comprenant pas que la symbolique du voile est avant tout une question de civisme. C'est à sa demande que le mufti du Liban a consenti à la recevoir. Cette impolitesse facile ne prouve rien si ce n'est que l'extrême droite revancharde est fidèle à sa croisade. Marine Le Pen oublie qu'elle est en présence d'Arabes, que le Christ est un Sémite, qu'il n'a pas les yeux bleus et les cheveux blonds.
Elle oublie aussi qu'en tant que candidate à la magistrature suprême elle devrait prôner l'apaisement. Elle vient et elle consacre presque la totalité de son temps à s'entretenir avec des personnalités chrétiennes. Où est l'équilibre qui devrait être son credo? De plus, quand il s'agit de ne pas froisser les Français de confession chrétienne ou juive, elle est prête à faire des concessions sur la possibilité d'accepter des binationaux. Plus loin encore, si la croix ou la Kippa est petite, ces signes ne sont pas concernés par l'interdiction des signes ostentatoires. Reste une religion à qui s'appliqueront les oukases de Sainte Marine, l'interdiction de la double nationalité et le signe ostentatoire... Voilà une future présidente que nous risquons d'avoir comme voisine. Sombres Jours en perspective.

1. 1°http://www.lemonde.fr/election-presidentielle-2017/article/2017/02/18/au-liban-marine-le-pen-se-cherche-une-stature_5081646_4854003.html#7042ejfGwY3eFQYu.99
2.Http://www.courrierinternational.com/article/vu-du-liban-chretiens-dorient-marine-le-pen-est-restee-au-temps-des-croisades
3.https://www.lorientlejour.com/article/1036318/visite-de-le-pen-les-libanais-divises.html
4.http://www.la-croix.com/Religion/Laicite/Au-Liban-Marine-Le-Pen-tente-rallier-chretiens-2017-02-21-1200826473
5.http://www.lexpressiondz.com/chroniques/analyses_du_professeur_chitour/160472-%20les-chretiens-d-orient-veulent-rester-arabes.html
6. Chems Eddine Chitour http://sos-crise.over-blog.com/article-la-tragedie-des-chretiens-d-orient-la-responsabilite-de-l-occident-105580495.html
7. Hayat al Huwik Atia: Lettre ouverte http:// liberation-opprimes.net/ 24 mai 2009
8. Rafiq Khoury: Palestine http:// www.gric.asso.fr/spip.php?ar... 30.04.2009