" الهجرة المسيحية تحمل رسالة غير مباشرة للعالم بأن الإسلام لا يتقبل الآخر ولا يتعايش مع الآخر...مما ينعكس سلباً على الوجود الإسلامي في العالم، ولذلك فإن من مصلحة المسلمين، من أجل صورة الإسلام في العالم ان .... يحافظوا على الوجود المسيحي في العالم العربي وأن يحموه بجفون عيونهم، ...لأن ذلك هو حق من حقوقهم كمواطنين وكسابقين للمسلمين في هذه المنطقة." د. محمد السماك
L'emigration chretienne porte au monde un message indirecte :l'Islam ne tolere pas autrui et ne coexiste pas avec lui...ce qui se reflete negativement sur l'existence islamique dans le monde.Pour l'interet et l'image de l'Islam dans le monde, les musulmans doivent soigneusement proteger l'existence des chretiens dans le monde musulman.C'est leur droit ..(Dr.Md. Sammak)
... sans réagir le génocide des chrétiens d'Orient". "Génocide : extermination physique, intentionnelle et programmée d'un groupe ou d'une partie d'un ...
Devant l'exode massif de chrétiens fuyant la férule de l'EIIL, l'ONU doit entamer des consultations sur la situation du pays. À France 24, le père Sabri ...
Les jihadistes de l'EIIL ont mis la main sur la plus grande ville chrétienne du ... Selon l'Association d'entraide aux minorités d'Orient (AEMO), qui les a ...
L'évêque de La Réunion alerte sur la situation dramatique des chrétiens d'Irak, ... Déjà dramatique, la situation des chrétiens d'Irak s'aggrave d'heure en ... Mgr Gollnisch (Directeur Général de l'Œuvre d'Orient) s'est rendue en Irak.
Assez de paroles, des actes ! C'est, en résumé, l'appel lancé jeudi 7 août par les patriarches orientaux aux autorités musulmanes du monde entier, à partir de Dimane, dans le nord du Liban, et publié dans le quotidien libanais « L'Orient, Le Jour ».
Réunis en états généraux au siège du Patriarcat maronite, en présence du nonce apostolique, Mgr Gabriele Caccia (mais en l'absence du cardinal Louis Raphaël Sako, patriarche des Chaldéens, retenu en Irak), les patriarches des Églises orientales catholiques et orthodoxes – ainsi que des patriarches assyriens et coptes – ont lancé ce nouvel appel de manière bien plus pressante et urgente que les précédents.
Se disant « épouvantés » par l'avancée « sans précédent » des djihadistes de l'État islamique (EI) dans la plaine de Ninive et « les développements désastreux à caractère religieux rarement égalés dans l'histoire », les patriarches adjurent les responsables sunnites et chiites d'adopter une attitude plus claire à propos de ce qui se passe en Irak.
Ils exhortent surtout « tous les Parlements du monde arabe et islamique » à édicter des lois et des fatwas qui favorisent l'ouverture, qui sanctionnent toute forme d'exclusion (« takfir ») et de discrimination à l'égard des minorités religieuses.
Un exode « planifié »
« L'expulsion des chrétiens de Mossoul et de toutes les agglomérations de la plaine de Ninive n'est pas un incident isolé tel qu'il s'en produit durant les conflits », peut-on lire dans le communiqué des patriarches.
Cet exode « a été planifié par l'EI et d'autres groupes djihadistes pour contraindre les chrétiens à abandonner leurs foyers uniquement en raison de leur appartenance religieuse, en violation directe de toutes les conventions et chartes internationales. Cette décision inique prise au nom de l'islam est un grave recul pour le Moyen-Orient (…). »
Les patriarches demandent aussi l'intervention des Nations unies, sans toutefois réclamer un déploiement de forces internationales, même si ce déploiement est suggéré par la demande exprimée au Conseil de sécurité d'adopter une résolution claire ordonnant la restitution des maisons et des biens spoliés « par tous les moyens possibles ».
Dans leur message, les patriarches en appellent aussi à l'Organisation de la conférence islamique (OCI), à la Ligue arabe et au Tribunal pénal international, considérant que cette dernière instance est habilitée à juger des actes de barbarie commis à Mossoul, mais aussi à Sadad, Maaloula et à Kassab en Syrie, et qui sont de véritables « crimes contre l'humanité ».
Journée de prière le 17 août aux États-Unis
Considérant l'extrémisme religieux comme un « phénomène durable », les patriarches affirment que « chrétiens et musulmans ont le devoir d'y faire face ensemble, pour transmettre aux générations futures un Moyen-Orient libéré d'un tel fléau, en éclairant les consciences et les intelligences et en invitant les fidèles à respecter l'essence de la religion, loin de toute exploitation par stratégie individuelle, régionale ou internationale ».
« Si des parties dissimulées encouragent cet extrémisme et en financent l'effet destructeur et corrupteur, il est indispensable qu'elles soient dénoncées et qu'elles aient à en rendre compte devant l'opinion internationale et les autorités morales agissantes », poursuit le communiqué.
Outre cet appel des patriarches orientaux, la mobilisation pour les chrétiens irakiens s'internationalise. Ainsi, Mgr Richard E. Pates, évêques de Des Moines (Iowa) et président du Comité Justice et Paix de la Conférence des évêques des États-Unis (USCCB) a demandé à tous les évêques américains d'inviter leurs diocésains à prier pour la paix en Irak le dimanche 17 août. Mgr Pates a également fait suivre à ses confrères la lettre écrite par le cardinal Louis Raphaël Sako. Claire Lesegretain
Appel des patriarches orientaux aux autorités civiles religieuses musulmanes : Passez aux actes !
Des états généraux ecclésiastiques se sont tenus hier au siège patriarcal maronite de Dimane, en présence des patriarches orientaux catholiques et orthodoxes et du nonce apostolique, Gabriele Caccia, œil averti du Vatican. La réunion s'est tenue aussi sur la triste nouvelle d'une nouvelle avancée des jihadistes de l'État islamique dans la plaine de Ninive, en Irak, comme si les frontières du nouveau Moyen-Orient devaient être tracées avec le sang des chrétiens. Retenu en Irak, le patriarche des chaldéens, Louis Raphaël Sako, s'est fait représenter à cette réunion. Également absents, les assyriens et les coptes. Ce nouvel appel s'est distingué des précédents par son caractère plus exhaustif. Les patriarches s'y disent « épouvantés » par des développements « sans précédent » auxquels ils assistent, et « les développements désastreux à caractrère confessionnel et religieux rarement égalés dans l'histoire »; il adjure les Arabes et les musulmans à adopter une attitude plus claire à l'égard de ce qui se passe dans la plaine de Ninive, les exhortant à publier des fatwas et des lois sanctionnant la discrimination religieuse à l'égard des minorités. Le texte esquisse aussi une demande d'intervention des Nations unies, sans oser aller au bout de sa requête pour réclamer un déploiement de forces internationales. Mais ce déploiement est suggéré, puisque les patriarches demandent au Conseil de sécurité d'adopter une résolution claire ordonnant la restitution des maisons et des biens spoliés « par tous les moyens possibles ». De même, les patriarches en ont appelé à l'Organisation de la conférence islamique, à la Ligue arabe et au Tribunal pénal international, jugeant que cette dernière instance est habilitée à juger d'actes de barbarie qui sont de véritables « crimes contre l'humanité », qu'ils aient été commis à Mossoul où à Gaza.
Un phénomène durable Dans la partie analytique du texte, les prélats réunis disent s'attendre à ce que le phénomène de l'extrémisme religieux soit durable, et affirment que « chrétiens et musulmans ont le devoir d'y faire face ensemble pour transmettre aux générations futures un Moyen-Orient libéré d'un tel fléau, en éclairant les consciences et les intelligences et en invitant les fidèles à respecter l'essence de la religion, loin de toute exploitation qu'on peut en faire pour des raisons personnelles, ou pour atteindre un objectif régional ou international ». Cette dernière remarque a ensuite été abordée de front par le communiqué. « Si des parties dissimulées encouragent cet extrémisme et en financent l'effet destructeur et corrupteur, il est indispensable qu'elles soient dénoncées et qu'elles aient à en rendre compte devant l'opinion internationale et les autorités morales agissantes », dit le communiqué. « Et pour ce faire, ajoute le texte, Arabes et musulmans n'ont d'autre choix que de retrouver l'esprit d'unité, de découvrir les avantages de la diversité qui est la marque distinctive de notre Machrek et de s'accepter réciproquement dans leurs modes de vie différents, dans le respect mutuel et dans l'égalité civique, dans tous les pays où ils se trouvent. » Et de préciser : « Nous adjurons les instances islamiques, sunnites et chiites, de promulguer des décrets religieux clairs jetant l'interdit sur l'agression contre les chrétiens et tous les autres innocents. Nous demandons en outre à tous les Parlements du monde arabe et islamique de voter des lois favorisant l'ouverture, rejetant clairement toute forme d'exclusion religieuse de l'autre (takfir) et responsabilisant toutes les personnes qui enfreindraient ces lois. » Même la loi du nombre a été dénoncée par les patriarches. « Nous adjurons les États de cesser d'aborder la diversité culturelle sous un angle minoritaire, comme si seul le nombre donnait valeur à la présence humaine, abstraction faite de la contribution humaine de chaque personne selon les dons que le Créateur lui a accordés »
Un exode planifié Voici, par ailleurs, des passages significatifs du communiqué des patriarches : « L'expulsion des chrétiens de Mossoul et aujourd'hui de toutes les agglomérations de la plaine de Ninive n'est pas un incident isolé qui se produit durant les guerres et les conflits, affirme le communiqué ; ce n'est pas non plus un exode volontaire dû à la peur ou à la recherche d'un abri provisoire pour éviter la mort. Il a été planifié par l' organisation de l'État islamique en Irak et au Levant (EIIL) et d'autres groupes jihadistes qui les ont contraints à abandonner leurs foyers exclusivement en raison de leur appartenance religieuse, en violation directe de toutes les conventions et chartes internationales. Cette décision inique prise au nom de l'islam est un grave recul pour la région arabe et islamique (...) il s'agit d'une discrimination raciste rejetée par les peuples et condamnée par la communauté internationale. » « (...) Nous demandons que la condamnation de cette situation soit générale et vienne de tous les musulmans qui nous sont liés par un destin commun, et qu'elle conduise à des initiatives de nature à corriger cette dérive qui jure avec nos traditions du vivre-ensemble que Dieu a recommandé et ordonné. Il est regrettable que les prises de position islamiques, arabes et internationales restent timides et insuffisantes, et ne reflètent pas la gravité du phénomène et de ses conséquences sur la diversité démographique historique des peuples de la région. Et ce qui aggrave encore les choses, c'est le fait que quelques États européens encouragent l'exode des chrétiens, sous prétexte de les protéger, encouragements que nous condamnons et stigmatisons (...) Ce que nous demandons à la communauté internationale, à travers le Conseil de sécurité, c'est une résolution ferme ordonnant la restitution des maisons et des biens spoliés par tous les moyens possibles et le plus rapidement possible. Nous ne voulons de protection de personne. Nous avons des droits et nous considérons qu'il est du devoir des instances internationales de préserver leur crédibilité et d'interdire tout changement démographique forcé imposé aux chrétiens ou à d'autres communautés religieuses. »
Effet boomerang « Nous invitons en outre tous les régimes et tous les États qui appuient, arment ou financent directement ou indirectement les groupes terroristes à cesser de le faire car l'extrémisme religieux, quel qu'il soit, finira par porter atteinte à celui qui l'appuie ou à celui qui ne lui résiste pas. » « L'expulsion forcée des chrétiens de leurs foyers et la confiscation de leurs biens, le meurtre de civils innocents, les agressions contre les minorités religieuses et leurs églises à Mossoul, Sadad, Maaloula, Kassab et ailleurs sont à classer parmi les crimes contre l'humanité ( ...) Le Tribunal pénal international doit en être saisi (...). » « Les incidents sanglants en Syrie ont tourné à la guerre stérile (...) Les camps concernés et les États qui les appuient, les financent et les arment doivent l'arrêter et trouver au conflit une solution politique en vue de l'instauration d'une paix juste, globale et permanente. » « Il y a un peu plus d'un an et trois mois que les évêques Boulos Yazigi et Youhanna Ibrahim ont été enlevés (22 avril 2013), et nous insistons pour dire que les réactions internationales à ce fait sont insuffisantes (...) Nous sommes surpris par l'indolence avec laquelle ce dossier est abordé. » « Au regard des pertes en vies humaines qui se sont produites en trois semaines au sein de la population civile, ce qui vient de se passer à Gaza est "un crime contre l'humanité", souligne le communiqué. La communauté internationale doit œuvrer sans relâche à l'instauration d'un État palestinien avec Jérusalem pour capitale. »
«Monsieur le président, allez plus loin!», l'appel d'Hervé Mariton pour les chrétiens d'Irak
FIGAROVOX/TRIBUNE - Les chrétiens d'Irak ont été chassé de Qaraqosh par l'avancée des troupes de l'État islamique. Le député UMP de la Drôme, dans une lettre ouverte, appelle François Hollande à prendre position pour défendre cette minorité persécutée.
Hervé Mariton est député de la Drôme, ancien ministre et délégué général au projet de l'UMP.
Monsieur le Président,
Mêlez-vous des affaires du monde. Portez la conscience de la France, de tous les Français, celle de l'Europe, celle du monde, en soutien aux victimes de la tragédie des chrétiens d'Orient.
Les chrétiens d'Orient, une affaire religieuse? Sans doute, mais pas seulement. La religion en tout cas n'est plus ici une affaire privée. S'il plait à certains de l'y réduire, la dimension politique, publique, vitale est aujourd'hui évidente. Vous avez un devoir d'assistance à un peuple en danger.
Les autorités religieuses ont parlé, Monsieur le Président, c'est précieux, mais cela ne suffit plus.
Monseigneur Barbarin espérait, dans son appel du 21 juillet, que Qaraqosh, la plus grande ville chrétienne d'Irak, devienne «un sanctuaire, un havre de paix pour les populations civiles de toutes confessions». Aujourd'hui ce sanctuaire est tombé, les djihadistes de l'Etat islamique se sont emparés de Qaraqosh. Comme ailleurs dans les villes soumises, les églises sont occupées, les croix enlevées, les livres brûlés. La population est chassée et elle fuit: les terroristes prospèrent. Des villes kurdes sont aussi tombées, les Yazidis (communauté pré-islamique) ont été assassinés, des enfants seraient morts de soif dans le désert.
Le monde ne doit pas laisser faire. La persécution des minorités est insupportable. Chacun peut un jour devenir minorité d'un autre groupe. L'autre jour, à la sortie de la messe de sympathie envers les chrétiens d'Orient à Notre-Dame de Paris, une dame et un homme en fauteuil roulant, originaires de Mossoul, m'interpelèrent et me rappelèrent ce que les juifs, quand ils avaient été chassés d'Irak, leur avaient dit: nous partons, aujourd'hui c'est samedi, mais prenez garde aussi pour vous, après samedi il y a dimanche.
Le monde, en réalité, laisse faire. Alors la France doit crier. Parce que s'il est un pays qui ose assumer un message universel de défense des droits de l'Homme, c'est la France. S'il est un pays dont les habitants revendiquent ce message, c'est la France. Mais le France ne peut être simplement une idée ; cette idée il faut la porter, l'exprimer, la réaliser.
L'aide humanitaire est-elle suffisante? Les Kurdes ont-ils les moyens de tenir leur territoire? Les circuits qui alimentent l'Etat islamique sont-ils suffisamment empêchés?
Monsieur le Président, allez sur le terrain, Monsieur le Président, mobilisez nos partenaires européens. Monsieur le Président, réunissez le Conseil de Sécurité de l'ONU, allez vous exprimer à l'Assemblée Générale, pour dire l'indignation du monde. Qui s'opposera à vous? Aujourd'hui, c'est l'abstention qui freine. Osez, agissez.
Chrétiens d'Orient : les insupportables hésitations de la communauté internationale
FIGAROVOX/TRIBUNE - Les troupes de l'Etat Islamique contrôlent désormais Karakosh, la plus grande ville chrétienne d'Irak. Maxime Tandonnet s'étonne qu'il ait fallu attendre le pire pour que la communauté internationale commence enfin à réagir.
Maxime Tandonnet décrypte chaque semaine l'exercice de l'État pour FigaroVox. Il est historien et auteur de nombreux ouvrages, dont une Histoire des présidents de la République (Perrin, 2013). Vous pouvez aussi le lire sur son blog.
Après Mossoul, Karakosh, la ville qui compte le plus grand nombre de chrétiens en Irak, vient à son tour de tomber le 7 août aux mains des djihadistes de l'Etat islamique. Des dizaines de milliers de chaldéens, menacés de mort, sont obligés de fuir cette cité. Les églises sont occupées, les croix brûlées. Les chrétiens, au nombre de deux millions en Irak au début des années 2000, ne seraient plus que 400 000 aujourd'hui, contraints de vivre dans la terreur. Un phénomène d'épuration ethnique est en ce moment à l'oeuvre dans ce pays. L'inaction de la communauté internationale est incompréhensible. En 1999, une coalition dirigée par les Etats-Unis, le Royaume-Uni et la France avait bombardée la Serbie pendant plusieurs semaines à la suite des exactions commises envers les habitants du Kosovo. Aujourd'hui, la destruction d'une communauté ne suscite que l'indifférence ou bien des réactions sans commune mesure avec la dimension du drame. Les dirigeants politiques montrent une étrange discrétion face au massacre en cours. Aucune opération armée pour venir en aide aux victimes n'est bien entendu envisagée, ni même évoquée en tant que possibilité. Le conseil de sécurité de l'ONU reste coi. Le silence du monde intellectuel et médiatique, des autorités morales promptes à s'indigner du sort des minorités dans le monde est particulièrement assourdissant. Qui parle aujurd'hui du «devoir d'ingérence» de la communauté internationale? Jadis, les chrétiens d'Orient, sous l'Empire ottoman, étaient pourtant des minorités auxquelles l'Europe et la France en particulier accordaient une protection particulière.
Ce lâche abandon a des causes multiples. Le monde occidental qui a largement participé à la déstabilisation de l'Irak, apparaît aujourd'hui comme englué dans sa mauvaise conscience. Le chaos qui est en train de s'installer au Moyen-Orient avec la naissance d'un «califat» jihadiste entre l'Irak et la Syrie, signe son échec cuisant dans cette région du monde. Le silence et l'indifférence actuels du monde occidental portent la marque de la défaite et de la résignation. En outre, aux yeux de l'intelligentsia bien pensante européenne, prendre la défense de chrétiens, même menacés de mort, revêt une connotation «réactionnaire»: «Croisade à droite pour les chrétiens d'Irak» titre un grand quotidien du matin. L'idéologie de la haine de soi - de «l'héritage chrétien» honni - est plus que jamais en toile de fond de ce lâche abandon. Sommet du paradoxe: la bonne conscience humanitaire, devenue sélective, est en train d'engendrer deux catégories d'hommes: ceux qui ont droit à la compassion et à la protection de la communauté internationale, et les autres, chrétiens, qui n'y aurait pas droit tout autant. Les récupérations, amalgames extrémistes en tout genre, destinés à accabler des populations musulmanes en général - qui n'ont strictement aucun rapport avec ce drame - ne font qu'amplifier la confusion et aggraver la paralysie générale. La chute de Karakosh peut elle provoquer une prise de conscience, un sursaut? Le droit d'asile et l'accueil des chrétiens d'Orient en Europe ne constituent en aucun cas une réponse suffisante. Le Moyen-Orient est aussi le berceau des chrétiens qui y sont chez eux, après des siècles de vie en commun et dans l'harmonie avec les musulmans. Ils revendiquent le droit de garder leur maison et d'y résider en paix et en sécurité . Face à un groupuscule dont l'idéologie et les méthodes rappellent les heures les plus sombres de l'histoire, la discrétion du monde occidental renvoie au mot fameux de Winston Churchill: «...vous aurez la honte et la guerre».
5/8/2014-Irak : 118 églises victimes d'attentats depuis 2004
Depuis 2004, c'est-à-dire en dix ans, ce sont 118 églises chrétiennes irakiennes qui ont été victimes d'attentats à la bombe : 45 à Bagdad, 64 à Mossoul, 8 à Kirkouk et 1 à Ramadi. C'est ce que nous rappelle hier un courriel d'Assyrian Inernational News Service. L'agence précise également que depuis la prise de contrôle de Mossoul, le 10 juin dernier, par l'État Islamique d'Irak et du Levant (désormais État Islamique), les 45 églises de la ville ont été soit détruites, soit occupées, soit transformées en mosquées par les islamistes. On pourra lire (en anglais) et télécharger iciun rapport de l'agence, initialement rédigé le 12 juin 2007 et mis à jour le 2 août 2014, sur Un génocide naissant : le nettoyage ethnique des Assyriens d'Irak (Incipient Genocide. The Ethnic Cleansing of the Assyrians of Iraq). - See more at: http://www.christianophobie.fr/breves/irak-118-eglises-victimes-dattentats-depuis-2004#sthash.HZNpJZ7t.dpuf
Les évêques maronites engagent les députés à respecter leur mandat constitutionnel
Le collège épiscopal maronite réuni à Bkerké, sous la présidence du patriarche Raï, comme chaque premier mercredi du mois, a exhorté hier les députés à respecter leur mandat constitutionnel et à élire un nouveau président de la République dans le délai constitutionnel qui a commencé à courir, à partir du 25 mars. Dans le communiqué qui a clôturé leur réunion, les évêques maronites ont commencé par dénoncer la tentative d'enlèvement de Semaan Atallah, évêque maronite de Deir el-Ahmar-Baalbeck, sur une route de la Békaa, et demandé au gouvernement, à l'armée et aux forces de sécurité « d'éradiquer le phénomène des prises d'otages crapuleuses ». Ils se sont félicités ensuite de l'entrée en vigueur d'un plan de sécurité et de pacification de Tripoli, et pressé les hommes politiques « de l'appuyer pour en garantir le succès ». Parallèlement, ils ont interpellé les combattants et les ont exhortés « à ne plus servir de courroie de transmission à des combats extérieurs au Liban qui compromettent un long passé de convivialité », considérant que « toute allégeance mercenaire à l'étranger, aussi gagnante qu'elle apparaisse, est une perte irréparable pour la patrie et le peuple libanais ». Les évêques ont exprimé leur estime pour les efforts déployés pour la remise en liberté des religieuses de Maaloula, et réclamé que l'on redouble d'effort pour obtenir la libération des deux évêques enlevés Youhanna Ibrahim et Boulos Yazigi, de tous les prêtres et otages de la guerre en Syrie, « ainsi que les détenus libanais dans les prisons syriennes », ce qui contribuera à « tourner une page pénible des relations libano-syriennes ». Parallèlement, les évêques ont condamné les atteintes aux lieux de culte et aux vestiges archéologiques, « comme si l'on cherchait à effacer la mémoire de la Syrie ».
Le gouvernement Les Libanais « placent leurs espoirs dans le nouveau gouvernement en cette étape délicate de l'histoire du Liban », poursuit le communiqué, et « jugent regrettables les manifestations qui paralysent les institutions et le cours normal de la vie, faute de solutions satisfaisantes pour tous à des problèmes comme la violence domestique contre les femmes, l'échelle des traitements et salaires, les journaliers d'EDL, etc. ». Par ailleurs, ajoute le texte, le collège épiscopal réclame « la promulgation de la loi relative à l'égalité fiscale entre toutes les communautés, le plus vite possible ».
L'élection présidentielle « L'entrée en vigueur du délai constitutionnel pour l'élection d'un nouveau chef de l'État, à six ans du centenaire de la proclamation du Grand Liban, engage la responsabilité de toutes les personnes concernées à respecter les dispositions de la Constitution et l'esprit du pacte national, ainsi que l'exercice de la démocratie et le respect du principe de l'alternance », souligne enfin le communiqué. L'Assemblée épiscopale « exhorte les responsables, députés en tête, à accomplir ce devoir le plus rapidement possible, et à hisser le Liban au niveau de ses responsabilités historiques internes et externes », conclut le texte.
OLJ - 7/8/2014-L'Assemblée des évêques maronites revient à la charge : priorité absolue à l'élection présidentielle
L'Assemblée des évêques maronites a tenu hier, comme chaque premier mercredi du mois, sa réunion mensuelle au siège patriarcal d'été de Dimane (Liban-Nord), sous la présidence du patriarche Raï. Au terme de sa réunion, elle a publié un communiqué dans lequel elle apporte son plein appui au patriarche au sujet de la priorité absolue que revêt, au regard des institutions, l'élection d'un nouveau président de la République libanaise ; l'Assemblée apporte en outre un appui inconditionnel à l'armée dans son combat contre les fondamentalistes « takfiris » à Ersal. Par ailleurs, les pères synodaux, tout en accordant aux revendications des enseignants une certaine légitimité, estiment que le droit des étudiants à leurs diplômes passe avant celui des enseignants. Enfin, sur ce qui se passe en Irak et à Gaza, les positions de l'Église maronite sont attendues : la présence chrétienne en Orient est une nécessité de civilisation pour cette partie du monde et le règlement du drame palestinien réside dans la reconnaissance de leur droit à un État avec pour capitale Jérusalem. Voici de larges extraits du communiqué de l'Assemblée des évêques :
La confiance du monde 1- « L'Assemblée des évêques appuie les positions du patriarche et ses appels répétés en faveur de l'élection présidentielle, convaincue que la vacance du siège présidentiel vide la République de son sens, et entraîne de graves conséquences pour le pays et la confiance que le monde place dans le Liban. Ils estiment que les divergences politiques, en démocratie, sont choses naturelles et peuvent être positives, mais qu'elles se transforment en malédiction si la division s'approfondit, comme on le voit chez nous. Ils invitent donc à nouveau les députés et l'ensemble des forces politiques, en ce troisième mois de vacance du siège présidentiel, à accomplir leur devoir constitutionnel (...) de sorte que le Liban retrouve sa place parmi les pays avancés. »
2- « Les incidents sanglants à Ersal provoqués par des groupes fondamentalistes takfiris étrangers ont alarmé les évêques et tous les Libanais (...) Les pères synodaux proclament leur appui total à l'armée libanaise et aux forces de sécurité, et demandent aux blocs politiques et à tous les Libanais de leur offrir l'appui politique et social, à l'image de ce que le gouvernement a fait (...) Ils expriment aussi leur confiance totale dans la sagesse de l'institution militaire (...) et demandent aux pays amis de lui fournir tout ce dont elle a besoin comme équipement, pour lui permettre d'accomplir sa tâche en toute assurance et confiance. »
Le budget, l'Irak 3- « Les pères s'inquiètent d'une situation économique qui se dégrade et pressent le gouvernement de mettre au point un plan de salut économique qui épargnerait au pays un surcroît de pauvreté et d'exode ; ils accordent une pleine attention aux revendications légitimes des ouvriers, employés et enseignants, qui demandent à être satisfaits en fonction des possibilités de l'État, sans en grever le budget ni alourdir sa dette. Mais dans le même temps, ils regrettent que les étudiants des classes terminales soient pris comme des otages de ces revendications. Ils demandent donc que les responsables accordent aux étudiants la liberté de déterminer leur sort et de s'inscrire dans les universités avant qu'il ne soit trop tard, y voyant un droit et une justice qui surpassent toute autre considération. »
4- « Les pères synodaux dénoncent la désacralisation des églises et autres lieux de culte, et les agressions terroristes contre certaines minorités irakiennes, en particulier à Mossoul et dans sa région (...) Ils expriment en outre leurs inquiétudes quant aux dangers courus par les chrétiens de Syrie, en particulier dans la région de Hassaké, au cas où ces dangers se concrétisent, c'est tout un passé que l'on croyait révolu qui ressurgirait sous les yeux du monde entier et dans le mutisme le plus entier, l'impuissance des Nations unies et celui des pays développés, sous les yeux d'un monde arabe qui s'est toujours vanté d'abriter un pluralisme culturel qui fut à l'origine de sa modernité, et qui a fait la fierté des Arabes et des musulmans. Ils joignent leurs voix à l'appel lancé par le patriarche des Chaldéens, Luis Raphaël Sako, le 5 août. Ils pensent que la présence chrétienne en Orient est une nécessité de civilisation, un alignement sur les démocraties pluralistes qui ont tourné la page des années de racisme, d'exclusion et de violence religieuse. Ils mettent enfin en garde l'Occident contre tout encouragement à émigrer qu'ils offriraient aux chrétiens orientaux, ce qui reviendrait à signer le faire-part de décès de la démocratie en Orient, et à ouvrir toutes grandes des portes aux conflits ethno-religieux qui épuiseraient la planète tout entière. »
Le carnage à Gaza 5- « Les pères synodaux condamnent le carnage provoqué par Israël à Gaza (...) au milieu d'un honteux silence arabe et occidental. Ils jugent que ce drame n'aura de fin que dans la reconnaissance du droit du peuple palestinien à un État indépendant avec pour capitale Jérusalem, et l'octroi à Jérusalem du statut de ville ouverte placée sous protection internationale, ainsi que dans l'arrêt de la politique expansionniste israélienne sous le prétexte de la lutte contre le terrorisme, faute de quoi l'avenir sera fait d'une succession d'épisodes sanglants. »
Arrivée en France des onze premiers réfugiés chrétiens irakiens munis d'un visa d'asile
Elish Yako, délégué en charge des chrétiens d'Irak de la Coordination chrétiens d'Orient en danger (Chredo) et secrétaire général de l'Association d'entraide aux minorités d'Orient (AEMO), accueille ce matin à l'aéroport de Roissy les onze premiers réfugiés chrétiens originaires de Mossoul, bénéficiaires d'un visa d'asile de la France. Dimanche 10 août, une messe sera célébrée en leur présence à l'église irakienne Notre-Dame de Chaldée (13, rue Pajol 75018 Paris) en l'honneur de tous les martyrs chrétiens en Irak. Le calvaire de cette famille chrétienne, qui bénéficiait déjà de la protection du Haut-Commissariat pour les réfugiés (HCR) et dont le cousin l'archevêque de Mossoul Mgr Faraj Raho avait été enlevé et assassiné à Mossoul le 13 mars 2008, va enfin s'achever avec l'entrée sur le territoire national obtenue grâce à l'action de l'AEMO et de son secrétaire général Elish Yako. C'est la première fois depuis 2012 que la France délivre un visa d'asile pour une famille chrétienne irakienne. Rappelons que de 2008 à 2012, le gouvernement français s'était appuyé sur l'AEMO pour mettre en œuvre le programme Irak 500, qui a permis à 1 200 chrétiens d'Irak de bénéficier d'un visa d'asile en France. De surcroît, après l'attentat du 31 octobre 2011 contre la cathédrale Notre-Dame de Bon Secours à Bagdad, le gouvernement français s'était aussi appuyé sur l'AEMO pour faire venir les blessés et les familles, soit environ 200 personnes afin de les soigner en France. La Coordination chrétiens d'Orient en danger (Chredo), son président Patrick Karam et son responsable Elish Yako tiennent à saluer le geste de l'actuel gouvernement français tout en rappelant que le visa d'asile doit être accordé de manière ponctuelle en cas « d'extrême nécessité » ; l'impérieuse priorité de la France et des Nations unies devant être d'assurer la protection des différentes communautés en Irak, notamment chrétiennes, afin de leur permettre de demeurer sur place et d'y vivre dignement et en toute sécurité.
Des djihadistes prennent la plus grande ville chrétienne d'Irak
Des habitants de la ville de Sinjar, à l'ouest de Mossoul, fuient le conflit. | REUTERS
Des djihadistes de l'Etat islamique (EI) se sont emparés, jeudi 7 août, de Karakoch, la plus grande ville chrétienne d'Irak, près de Mossoul. Ils ont également pris le contrôle sur des zones alentour abandonnées dans la nuit de mercredi à jeudi par les forces kurdes.
« Les villes de Karakoch, Tel Kaif, Bartella et Karamlech ont été vidées de leurs habitants et sont maintenant sous le contrôle des insurgés », a affirmé Mgr Joseph Thomas, archevêque chaldéen de Kirkouk et Souleimaniyeh.
>> Voir notre carte des villes irakiennes prises par l'Etat islamique :
« LES ÉGLISES SONT OCCUPÉES »
Des dizaines de milliers d'habitants de la région ont dû prendre la fuite pour échapper aux violences. « C'est une catastrophe, une situation tragique», a déclaré Mgr Joseph Thomas.
Le patriarche chaldéen Louis Sako évoque pour sa part le chiffre de 100 000 chrétiens contraints à fuir les violences et affirme que, dans les villes aux mains des djihadistes, « les églises sont occupées, leurs croix ont été enlevées ». Plus de 1 500 manuscrits ont aussi été brûlés, selon lui.
Karakoch est une ville entièrement chrétienne située entre Mossoul, la principale ville tenue par l'EI en Irak, et Erbil, la capitale de la région autonome du Kurdistan. Elle compte habituellement 50 000 habitants, mais avait récemment accueilli nombre de chrétiens chassés de Mossoul.
Dans cette dernière ville, les djihadistes avaient en effet lancé à la mi-juillet un ultimatum aux chrétiens : soit ils se convertissaient à l'islam, soit ils payaient un impôt spécial, la djizya, ou ils avaient quelques heures pour fuir la ville. S'ils ne répondaient pas à cet ultimatum, ils seraient tués « par le glaive ». Au total, 35 000 chrétiens étaient présents à Mossoul avant le début de l'offensive des djihadistes. Selon le patriarche de l'Eglise catholique chaldéenne, tous ou presque ont quitté la ville.
VISAS D'ASILE
Mgr Louis Sako a exhorté la communauté internationale à agir, redoutant un « génocide » :
« Aujourd'hui, nous lançons un appel avec beaucoup de douleur et de tristesse, au conseil de sécurité de l'ONU, à l'Union européenne et aux organisations humanitaires, pour qu'ils aident ces gens en danger de mort. »
Face à l'urgence de la situation, la France avait annoncé être prête à accorder l'asile en France aux chrétiens d'Orient. Jeudi, onze membres d'une même famille, parents de l'archevêque de Mossoul enlevé et assassiné en 2008, ont bénéficié pour la première fois depuis le début de la crise irakienne d'un visa d'asile. Arrivés à l'aéroport de Roissy, ils ont expliqué qu'« une chasse aux chrétiens a été lancée » à Mossoul.
Avant l'invasion américaine de 2003, plus d'un million de chrétiens vivaient en Irak, dont plus de 600 000 à Bagdad. Mais, en raison des violences meurtrières qui ont secoué le pays depuis dix ans, ils ne sont aujourd'hui pas plus de 400 000 sur l'ensemble du territoire.
Menés par l'Etat islamique, qui était déjà bien implanté en Syrie, des insurgés sunnites ont lancé en juin une offensive fulgurante dans le nord et l'ouest de l'Irak, s'emparant de vastes pans de territoire essentiellement sunnite. A la faveur de la déroute de l'armée, les forces kurdes, de loin les mieux entraînées et organisées du pays, ont pris position hors de leurs frontières officielles, élargissant officieusement le Kurdistan de 40 %. Mais depuis fin juillet, les peshmergas reculent inexorablement dans la province de Ninive, dont Mossoul est la capitale.
Parmi les plus récentes conquêtes de l'EI figure la région de Sinjar, bastion de la minorité yazidie, une communauté kurdophone pré-islamique considérée par les djihadistes comme « adoratrice du diable ». Des dizaines de milliers de personnes ont fui dans la panique et se retrouvent piégés, sans eau ni nourriture, dans les montagnes désertiques environnantes. D'autres tentent de fuir vers la Turquie.
Mgr Sako : "Tout le monde a peur, c'est la panique" - Aleteia
"Aujourd 'hui il y a un vide, un vide... Le gouvernement n'a pas de force pour contrôler tout le pays, constate Mgr Sako. Et maintenant il y a les élections, le parlement est en réunion. Ils n'ont pas d'avions pour attaquer. Il n'y a pas une armée, une véritable armée. C'est différent de la Syrie. En Syrie, l'armée attaque ces terroristes, mais ici, qui les attaque ? Les Kurdes se sont retirés parce qu' ils n'ont que leurs mitraillettes. Les peshmergas, je n'ai pas idée de ce qu'ils font. Ce que je sais, c'est que presque toute la plaine de Ninive est aux mains de l'Etat islamique. Tout le monde a peur, c'est la panique. Des milliers de gens ont quitté leurs maisons. Ils marchent à pied pour rejoindre une ville kurde un peu plus sûre. Mais même pour ça, il faut marcher trois ou quatre heures… Il y a des femmes enceintes, des vieillards, des malades. Je crois qu'il faut mobiliser l'opinion publique tous les états, parce que c'est une catastrophe humaine."
Envoyé de mon Ipad
Rappel :Communique de la reunion mensuelle des prelats maronites, Aout 2014 :
لماذا استغربنا ظهور "داعش"؟ لماذا رأينا في ظهورهم الدامي وسلوكياتهم المتحجرة شيئا نكرا؟ تنشر وسائل التواصل الاجتماعي صورا وأفلاما تسجيلية تسجل بعض أهوالهم وبشائعهم، وهي حلقة في سلسلة من التاريخ الدامي الحديث والقديم بالعراق خصوصا وفي منطقتنا العربية عموما، ولئن تعمدت "داعش" نشر فظائعها، فإن فظائع "قوات" المالكي يحرص على طمسها، وهي تتشابه بدرجات مع شنائع صدام ومن سبقه ولا تختلف كثيراً عما تعج به سجون الأنظمة العربية جميعاً.
عناصر "داعش" يتصرفون وفقاً لترجمتهم للدين الإسلامي، ومن الواضح أن انتشار هذه الترجمة وسيطرتها على عقولهم وغسيلها لمخهم لم تأت من فراغ، فالقوى الدينية السياسية قاطبة دون استثناء تنكر تصرفاتهم وتوقيتها لكنهم لا ينكرون أنهم يتصرفون وفق فتاوى ورؤى دينية موجودة، قد يرون تشددها وينكرون توقيتها، لكنهم لا ينفون وجودها بالكامل، والسؤال هو: كيف انتشر مثل هذا التطرف الدامي وقوانا الدينية السياسية المرخصة والتي تعيش بيننا تدعي ليل نهار أنها قوى وسطية وتسامح وتعايش!؟
الحقيقة التي لا نستطيع نكرانها، أن "داعش" تعلمت في مدارسنا وصلّت في مساجدنا، واستمعت لإعلامنا، وتسمّرت أمام فضائياتنا، وأنصتت لمنابرنا، ونهلت من كتبنا، وأصغت لمراجعنا، وأطاعوا أمراءهم بيننا، واتبعوا فتاوى من لدننا، هذه الحقيقة التي لا نستطيع إنكارها. "داعش" لم تأت من كوكب آخر، ولا هي خريجة مدارس الغرب الكافر أو الشرق الغابر، وإن كان بعضهم يحمل جنسية دول "الكفر"، ولكن تعبئتهم الفكرية والدموية أتت من مشايخنا ومناهجنا ومناهلنا الدينية السياسية.
جغرافيا مناهجنا ترسم لهم خرائط الوهم الديني عن أمة كانت، متجاوزة بذلك مفهوم الدولة المدنية العصرية، ولا تعترف بحدود جغرافية ولا واقعية سياسية، فلماذا نستغرب إزالتهم للحدود وعدم اعترافهم بها؟ وتاريخ مناهجنا التعليمية يسرد لهم أوهاماً من سراب الخديعة والتزوير لحقائق التاريخ، يدرسون التاريخ كسرد لقصص وخزعبلات لا يجوز التحقق منها ناهيك عن التشكيك في صحة حدوثها من عدمه، ومبدأ الشك هو أحد أسس دراسة التاريخ كعلم، روايات تنسخ وتكرر مع تعديلات متفاوتة وبطرق سردية متفاوتة حسب الراوي ومقدار العاطفة والدموع والصراخ الدراماتيكي الذي يصاحب طريقة السرد "لزوم" التأثير على صغار الجماهير التي يغرس في عقولهم قوالب جامدة لا تقبل التشكيك ولا النقد والتحليل والتساؤل، ويرسم لهم تاريخا طوباويا يحنون "للعودة" إليه، فلا يهمهم المستقبل ولا يستقرئون خرائطه وتوقعاته بشكل علمي، فلقد اختصر له أصحاب "الفتاوى على الهوا" أن تفجير نفسه بالكفار وبكل من يخالفهم سوف تختزل له المستقبل وتطير به في أحضان الحور العين وجنان النعيم. فلماذا نتعجب من معاملتهم للمسيحيين وتهجيرهم أو فرض الجزية عليهم؟ أوليس هذا القانون في الدولة الدينية؟ وهل هناك بين وسطيينا من ينكر ما قاموا بفعله ضد مسيحيي الموصل من حيث المبدأ؟ أم أنهم ينكرون ذلك من حيث التوقيت وتحاشيا للصدام في غير وقته ومكانه وحسب؟
"داعش" هي إعلان إفلاسنا كأمة وكدول وكفكر وساسة ومثقفين ورجال دين وإعلام ومناهج ومدارس وتعليم، هي إعلان شهادة وفاة كل المحاولات البائسة لإقامة الدول المدنية العصرية التي يختلط فيها الدين مع السياسة، هي الدليل القاطع على أننا سنراوح في مكاننا ولن نلحق بالأمم المتقدمة ما دمنا نعلّم أطفالنا في المدارس الغيبيات والطبيعيات في آن واحد، لنخلق جيلاً منفصم الشخصية – معزولاً عن الواقع ومبهوراً بتقدم الأمم.
باختصار، نحن جميعا "داعش"، نحن الذين خلقناها وصنعناها وربيناها وعلمناها وجندناها وشحنّاها وعبأناها ثم وقفنا حيارى أمام أهوالها التي صنعناها بأيدينا.