OLJ - 7/8/2014-L'Assemblée des évêques maronites revient à la charge : priorité absolue à l'élection présidentielle
L'Assemblée des évêques maronites a tenu hier, comme chaque premier mercredi du mois, sa réunion mensuelle au siège patriarcal d'été de Dimane (Liban-Nord), sous la présidence du patriarche Raï. Au terme de sa réunion, elle a publié un communiqué dans lequel elle apporte son plein appui au patriarche au sujet de la priorité absolue que revêt, au regard des institutions, l'élection d'un nouveau président de la République libanaise ; l'Assemblée apporte en outre un appui inconditionnel à l'armée dans son combat contre les fondamentalistes « takfiris » à Ersal.
Par ailleurs, les pères synodaux, tout en accordant aux revendications des enseignants une certaine légitimité, estiment que le droit des étudiants à leurs diplômes passe avant celui des enseignants.
Enfin, sur ce qui se passe en Irak et à Gaza, les positions de l'Église maronite sont attendues : la présence chrétienne en Orient est une nécessité de civilisation pour cette partie du monde et le règlement du drame palestinien réside dans la reconnaissance de leur droit à un État avec pour capitale Jérusalem.
Voici de larges extraits du communiqué de l'Assemblée des évêques :
La confiance du monde
1- « L'Assemblée des évêques appuie les positions du patriarche et ses appels répétés en faveur de l'élection présidentielle, convaincue que la vacance du siège présidentiel vide la République de son sens, et entraîne de graves conséquences pour le pays et la confiance que le monde place dans le Liban. Ils estiment que les divergences politiques, en démocratie, sont choses naturelles et peuvent être positives, mais qu'elles se transforment en malédiction si la division s'approfondit, comme on le voit chez nous. Ils invitent donc à nouveau les députés et l'ensemble des forces politiques, en ce troisième mois de vacance du siège présidentiel, à accomplir leur devoir constitutionnel (...) de sorte que le Liban retrouve sa place parmi les pays avancés. »
2- « Les incidents sanglants à Ersal provoqués par des groupes fondamentalistes takfiris étrangers ont alarmé les évêques et tous les Libanais (...) Les pères synodaux proclament leur appui total à l'armée libanaise et aux forces de sécurité, et demandent aux blocs politiques et à tous les Libanais de leur offrir l'appui politique et social, à l'image de ce que le gouvernement a fait (...) Ils expriment aussi leur confiance totale dans la sagesse de l'institution militaire (...) et demandent aux pays amis de lui fournir tout ce dont elle a besoin comme équipement, pour lui permettre d'accomplir sa tâche en toute assurance et confiance. »
Le budget, l'Irak
3- « Les pères s'inquiètent d'une situation économique qui se dégrade et pressent le gouvernement de mettre au point un plan de salut économique qui épargnerait au pays un surcroît de pauvreté et d'exode ; ils accordent une pleine attention aux revendications légitimes des ouvriers, employés et enseignants, qui demandent à être satisfaits en fonction des possibilités de l'État, sans en grever le budget ni alourdir sa dette. Mais dans le même temps, ils regrettent que les étudiants des classes terminales soient pris comme des otages de ces revendications. Ils demandent donc que les responsables accordent aux étudiants la liberté de déterminer leur sort et de s'inscrire dans les universités avant qu'il ne soit trop tard, y voyant un droit et une justice qui surpassent toute autre considération. »
4- « Les pères synodaux dénoncent la désacralisation des églises et autres lieux de culte, et les agressions terroristes contre certaines minorités irakiennes, en particulier à Mossoul et dans sa région (...) Ils expriment en outre leurs inquiétudes quant aux dangers courus par les chrétiens de Syrie, en particulier dans la région de Hassaké, au cas où ces dangers se concrétisent, c'est tout un passé que l'on croyait révolu qui ressurgirait sous les yeux du monde entier et dans le mutisme le plus entier, l'impuissance des Nations unies et celui des pays développés, sous les yeux d'un monde arabe qui s'est toujours vanté d'abriter un pluralisme culturel qui fut à l'origine de sa modernité, et qui a fait la fierté des Arabes et des musulmans. Ils joignent leurs voix à l'appel lancé par le patriarche des Chaldéens, Luis Raphaël Sako, le 5 août. Ils pensent que la présence chrétienne en Orient est une nécessité de civilisation, un alignement sur les démocraties pluralistes qui ont tourné la page des années de racisme, d'exclusion et de violence religieuse. Ils mettent enfin en garde l'Occident contre tout encouragement à émigrer qu'ils offriraient aux chrétiens orientaux, ce qui reviendrait à signer le faire-part de décès de la démocratie en Orient, et à ouvrir toutes grandes des portes aux conflits ethno-religieux qui épuiseraient la planète tout entière. »
Le carnage à Gaza
5- « Les pères synodaux condamnent le carnage provoqué par Israël à Gaza (...) au milieu d'un honteux silence arabe et occidental. Ils jugent que ce drame n'aura de fin que dans la reconnaissance du droit du peuple palestinien à un État indépendant avec pour capitale Jérusalem, et l'octroi à Jérusalem du statut de ville ouverte placée sous protection internationale, ainsi que dans l'arrêt de la politique expansionniste israélienne sous le prétexte de la lutte contre le terrorisme, faute de quoi l'avenir sera fait d'une succession d'épisodes sanglants. »
Envoyé de mon Ipad
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