Arabes du Christ


" الهجرة المسيحية تحمل رسالة غير مباشرة للعالم بأن الإسلام لا يتقبل الآخر ولا يتعايش مع الآخر...مما ينعكس سلباً على الوجود الإسلامي في العالم، ولذلك فإن من مصلحة المسلمين، من أجل صورة الإسلام في العالم ان .... يحافظوا على الوجود المسيحي في العالم العربي وأن يحموه بجفون عيونهم، ...لأن ذلك هو حق من حقوقهم كمواطنين وكسابقين للمسلمين في هذه المنطقة." د. محمد السماك
L'emigration chretienne porte au monde un message indirecte :l'Islam ne tolere pas autrui et ne coexiste pas avec lui...ce qui se reflete negativement sur l'existence islamique dans le monde.Pour l'interet et l'image de l'Islam dans le monde, les musulmans doivent soigneusement proteger l'existence des chretiens dans le monde musulman.C'est leur droit ..(Dr.Md. Sammak)

lundi 1 août 2016

La Perse, au commencement de la chrétienté orientale - Joseph YACOUB - L'Orient-Le Jour 1/8/216

La Perse, au commencement de la chrétienté orientale - Joseph YACOUB - L'Orient-Le Jour

La Perse, au commencement de la chrétienté orientale

Il s'agit d'une page largement méconnue de l'histoire de l'Iran. Dès le commencement, des Persans furent témoins de la Pentecôte. Les Actes des Apôtres (II, 9) mentionnent parmi les peuples présents à cet évènement les Élamites, les Parthes et les Mèdes.

Après la naissance de Jésus à Bethléem, des « mages d'Orient » sont venus lui rendre hommage. Or un de ces trois mages reposerait, dit-on, dans l'église nestorienne Mart Mariam à Ourmiah, située au cœur de la ville. Décrite par les spécialistes, cette église est considérée comme l'une des plus vieilles églises de la chrétienté. Une princesse chinoise nommée « Bafri » la visita et finança sa reconstruction en 642. C'est chose plausible, car à cette époque, l'Église d'Orient était prospère et présente en Chine. Selon des experts, le nom de cette princesse figurait sur le mur de l'église jusqu'à la fin de la Première Guerre mondiale. Marco Polo aurait visité cette église qui frappe par son architecture typique et son ancienneté. C'est un lieu fréquenté par les musulmans iraniens, y compris par des personnalités politiques. L'ancien président Khatami l'a visité en septembre 2001 et signé son livre d'or.

Une Église historique en Perse
Beaucoup de traditions, voire de légendes, entourent l'histoire du christianisme dans ce pays lors des tout premiers siècles.
Déjà l'écrivain syriaque Bardesane (154-222) atteste de cette histoire ancienne dans son ouvrage Le livre des lois des pays, dans lequel il cite parmi les peuples convertis au christianisme : les Guilanis (au nord de la mer Caspienne), les Bactriens (ou Balkh, pays entre le Kush Hindu et l'Oxus), et les Kouchans ou Késhanayé en syriaque.
Parmi les pères du concile de Nicée (325) figure Mar Yokhanna (Jean), évêque d'Ourmiah. Aphrahate, un des premiers Pères de l'Église (270-346), qui écrivait en araméen sous l'Empire sassanide, est surnommé le « sage persan ». Il défendait les valeurs humaines universelles et dénonçait la corruption au sein de sa propre Église. Avant les Arabes, les chrétiens de Perse traduisirent le célèbre ouvrage originellement rédigé en sanscrit Kalila et Dimna, du persan pehlevi en syriaque au VIe siècle. Le catholicos-patriarche Mar Aba 1er, élu en 544, sous le roi Khosro 1er Anocharvan (531-579) était persan de souche, converti du mazdéisme. Le célèbre moine Rabban Hormuzd (VIIe siècle), dont un monastère porte le nom en Irak, est persan d'origine.
À partir du début du IVe siècle, l'histoire atteste que les communautés chrétiennes y étaient bien organisées et les Églises fortement hiérarchisées. On est frappé par le nombre grandissant de fidèles et par la naissance de provinces ecclésiastiques et de plusieurs sièges épiscopaux vers le lac d'Ourmiah et la mer Caspienne.

(Lire aussi : Comment l'Église nestorienne a été la plus active au Kirghizistan dès 498...)

Des conciles sous tutelle en Perse sassanide
Il est important de rappeler que les premiers conciles de l'Église d'Orient nestorienne se tinrent à Séleucie et Ctésiphon, dans « le pays des Perses », en Mésopotamie sous domination sassanide (224-641), en dehors de l'Empire romain et byzantin. Tout-puissant, le roi Yezdegerd 1er (399-420) déclarait alors : « L'Orient et l'Occident forment une seule puissance, sous l'empire de ma royauté. » Il était qualifié par les conciles de l'Église d'Orient de « glorieux, puissant, pacifique, victorieux et illustre roi des rois », celui dont la royauté, « par la grâce de Dieu, fait régner la paix sur tout l'univers et dont la bienveillance procure l'exaltation des Églises et des troupeaux du Christ dans tout l'Orient ».
Après Addaï (Thaddée), Mari, Papa bar Aggaï et Simon bar Sabbae, les conciles de l'Église d'Orient purent se tenir à partir de 410 après que de hauts dignitaires eurent entrepris des démarches politiques auprès de la cour impériale en vue de la protection des chrétiens.
C'est alors que l'Église s'affranchit de l'Occident. Au synode de 410, Mar Isaac fut établi chef de tous les chrétiens d'Orient grâce à Yezdegerd Ier, « roi des rois, victorieux et illustre » et ce fut le début de l'indépendance de l'Église d'Orient. Mar Isaac, évêque de Séleucie et Ctésiphon, est « proclamé catholicos et archevêque de tout l'Orient, qui fut jugé par Dieu digne d'être placé à la tête de tout l'Orient ». Lors de ce concile, l'Église d'Orient comptait déjà six métropoles et une quarantaine d'évêchés.
Au concile tenu en 420, l'Azerbaïdjan est mentionné. En 424, l'Église proclame son autonomie et son indépendance sous le patriarche Mar Dadisho (424-456) vis-à-vis de l'Église occidentale et rejette toute intervention d'Antioche et de Byzance. Les évêques demandent au catholicos-patriarche Dadisho « de reprendre la direction de la bergerie du Christ, dans tous les pays de l'Orient » qui lui a été confiée comme « à Pierre, le chef des apôtres ». Dadisho est désormais considéré comme « le Pierre » et dorénavant « les Orientaux ne pourront se plaindre devant les patriarches occidentaux de leur patriarche ». À ce concile participaient des évêques de plusieurs provinces persanes : Rew-Ardashir, Ispahan, Rai, Segestan, Merw, Hérat... Au concile de 544 prenaient part plusieurs dignitaires religieux persans, parmi lesquels on distinguait le métropolite de Rew-Ardashir et de sa province, les évêques de Hormuzd-Ardashir, de Peroz-Shabour, de Sous et des prêtres de l'église de Beit Mihr-Bozed. À celui de Mar Joseph en 554, on constate la présence des évêques d'Ispahan, de Hamadan et d'Azerbaïdjan. De même au concile de 576 où l'Azerbaïdjan et Ispahan sont mentionnés.
En 497, loin de Rome et pour mieux se démarquer de Byzance et de l'Occident, cette Église adopte la doctrine nestorienne, fidèle en cela à la théologie de Théodore de Mopsueste, l'« interprète des divines Écritures » (concile de Mar Ishoyahb Ier en 585). Le catholicos Mar Babaï sera proclamé premier patriarche « nestorien », en présence de plusieurs métropolites et évêques de Perse.

(Lire aussi : La symbolique de l'enracinement, ou le retour du siège de l'Église assyrienne d'Orient en Irak)

Des médiateurs entre la Perse et Byzance
C'est dans ce contexte que l'Église nestorienne servit de médiateur entre les deux empires ennemis : la Perse et Byzance. Trois noms illustres marquent cette période, Mar (saint) Marouta, évêque de Mayferqat, qui « fut le médiateur de la paix et de la concorde entre l'Orient et l'Occident », « homme de grande culture et médecin distingué », le patriarche Ishoyahb Ier, qui fut envoyé par les Perses en ambassade à Constantinople en 587, et Ishoyahb II en 630. En conséquence, les chrétiens bénéficieront de la liberté de culte.
Qui plus est, les patriarches nestoriens comme Mar Dadisho (421-456) avaient rendu de bons services aux rois perses, dont l'impact s'est ressenti sur les chrétiens. Et c'est dans de telles conditions favorables que les premiers conciles de l'Église d'Orient purent se tenir dans le « pays des Perses », qualifié de « glorieux royaume ». D'ailleurs, le concile tenu en février 576, sous Mar Ezéchiel, prescrira que des prières pour Khosro Ier (531-579) soient toujours incluses dans la liturgie. Le concile de 544 surnomme le roi Khosro Ier « le nouveau Cyrus ». Il est qualifié de « doux, miséricordieux, bienfaisant, pacifique, philanthrope, bon et maître aimable » et le pays des Perses de « glorieux royaume ».
Un autre signe de tutelle, une assemblée épiscopale se tint en 612 à la cour même du roi Khosro II Parviz (590-628), qui se montrait tolérant envers les chrétiens.
Dès lors, on comprend mieux que « l'âge d'or » de l'Église d'Orient fut sous les Sassanides. Toutefois, cette histoire sera jalonnée de persécutions cruelles en particulier sous Shapour II de 339 à 379, surtout dans les provinces du nord-ouest du pays et dans les régions aux confins de l'Empire romain. Au VIe siècle, cette Église bénéficiait d'une grande vitalité et d'une expansion territoriale sans précédent. Fondatrice des premières écoles d'enseignement universitaire (Ve s.), jadis l'Église nestorienne de Perse fit preuve d'une puissance d'expansion assez extraordinaire sur l'ensemble du continent asiatique. Beaucoup de missionnaires partaient en effet du Khorasan persan vers l'Asie centrale et bien au-delà.

Des régions chrétiennes sur les rives occidentales du lac d'Ourmiah et la plaine de Salmas
Il existe aisément plus de 150 villages de langue syriaque, naguère chrétiens, de Mawana à Gavilan, de Khosrawa à Pataver, de Dazgir à Karajalu, de Tarmanie à Balulan près du lac d'Ourmiah (mot araméen qui veut dire ville d'eau) et dans la plaine de Salmas. La chrétienté d'Abadan, de Qazvin, de Tabriz, de la région de Maraghe, de Kermanchah, d'Ahwazet de Sanandaj s'est, quant à elle, considérablement réduite et a, par endroits, disparu. À Téhéran, il existe une communauté assyro-chaldéenne assez active.
Certaines églises sont construites sur l'emplacement d'édifices disparus, d'autres sont tombées en ruine. Ces villages, habités aujourd'hui en majorité par les Kurdes, restent pourtant la mémoire de cette chrétienté et une source de fierté. Aussi, les monographies sur ces villages se développent comme celle de Goetapa, rédigée par le prêtre Shmouel Betkolia. L'église Saint-Thomas à Balulan, beau village situé au pied de la montagne qui sépare de la Turquie, a une architecture qui rappelle celle des Sassanides.
Le village d'Ardishaï fut jusqu'en 1896 un siège épiscopal nestorien, ainsi que les villages de Gavilan, Nazlou et Barandouz, et la ville d'Ourmiah.
Hormis Khosrawa (un ancien évêché) et en partie Pataver, les autres villages chrétiens du district de Salmas se sont complètement vidés de leur population. Il n'en reste que les cimetières et des églises vétustes comme à Kohne Shehr, où le patriarche Mar Benyamin Shimoun fut assassiné en mars 1918. D'ailleurs, beaucoup de ces églises portent des noms de martyrs de la chrétienté. Certaines, tombées en ruine, ont été restaurées.
Sur son chemin vers les Indes, l'apôtre Thomas, fondateur de l'Église de Mésopotamie, aurait prêché, avec ses disciples, sur les bords du lac d'Ourmiah et aurait baptisé de nombreux fidèles. D'ailleurs, au village de Mar Noukha, situé non loin du lac d'Ourmiah, un édifice religieux a été construit sur les lieux où l'apôtre Thomas se serait reposé. Il existe également les Actes de Thomas en version syriaque qui racontent son périple.

L'Azerbaïdjan occidental
Un des berceaux de cette chrétienté persane est donc ce Nord-Ouest iranien, appelé l'Azerbaïdjan occidental, composé de la région d'Ourmiah (plus de 90 villages), de la plaine de Salmas (plus de 12 localités), des districts montagneux de Tergavar (18 villages) et de Margavar (6), des plaines de Barandouz et de Nazlou, Soldouz et Baradost Somai, qui furent des enjeux de luttes dans le passé. Une terre très riche et arrosée abondamment des eaux des rivières. Les deux villes d'Ourmiah et Salmas, situées à haute altitude et entourées de plaines riches et cultivées, sont truffées de centaines d'églises, parfois plus que millénaires, qui rappellent ce passé lointain. Elles ont des noms typiques araméens, qu'on retrouve d'ailleurs au-delà de la Perse, dans les villes et villages de Turquie et d'Irak, comme dans la région du Hakkari en Turquie (Mar Shalita, Mar Kyriakos, Mar Audisho, Mar Guiwarguis, Mar Zaya, etc.). Certaines églises, et non des moindres, sont classées par les autorités iraniennes comme monuments historiques et doivent donc être conservées à titre d'héritage national. Dans certains villages, on rencontre même des noms de rue à consonance chrétienne comme à Ada (Adeh). Des sanctuaires devenus des lieux de pèlerinage comme celui de Mar Sarguis et Mar Baccus, à 10 km d'Ourmiah, ou encore l'église Saints-Pierre-et-Paul du VIIe siècle en sont des exemples vivants.
La région regorge également de larges cimetières (voire de monuments funéraires), comme à Sopourghan et Dizatakya, réminiscence d'un passé où cette chrétienté était nombreuse et influente. Quelquefois, des dessins sont gravés sur les pierres tombales avec art, illustrant le métier du défunt. D'anciens manuscrits ont été retrouvés. Ainsi, la Bible du village de Kosi daterait de 1 500 ans et figure aujourd'hui au musée de Tabriz.
D'autre part, l'Iran a connu l'imprimerie et les premiers journaux publiés par les chrétiens à partir de 1838, ainsi que les premières traductions de l'anglais en araméen. Le pays connaîtra la première université médicale à Ourmiah, fondée en 1840 par les missionnaires presbytériens. De 1838 à 1914, ce fut un âge d'or de la renaissance littéraire en langue araméenne.

Des églises aujourd'hui encore actives
Les historiens arabes mentionnent cette chrétienté dans leurs écrits comme Yakout al-Hamaoui (XIIIè siècle). Il en est de même des Iraniens spécialisés dans ce passé chrétien, qui en parlent avec sympathie. Il doit être rappelé qu'en vertu de la Constitution iranienne, les chrétiens assyro-chaldéens ont un député qui les représente au Parlement, M. Yonathan Betkolia, qui en est à sa quatrième mandature. Les Arméniens ont, quant à eux, deux députés.
Et malgré l'exode et la baisse sensible de la population, les chrétiens d'Iran se portent relativement bien. Il faut dire qu'ils ont produit une littérature très riche aussi bien en araméen qu'en persan. Des noms connus rythment cette histoire : Nimrod Simono, Pira Sarmas, William Sarmas, Benyamin Arsanis, William Daniel...
Les Églises sont actives et certaines sont constituées en évêché, les plus importantes communautés étant les assyriens-nestoriens (un évêque à Téhéran), les chaldéens-catholiques (deux évêques à Téhéran et à Ourmiah), les Églises assyriennes évangéliques (issues de l'Église nestorienne), notamment à Téhéran et à Ourmiah, et des évêchés arméniens. Les églises travaillent beaucoup auprès des jeunes et des enfants et sont animées par une appartenance ethnique commune.
L'Église chaldéenne a des maisons pour personnes âgées (à Ourmiah et Téhéran) et des congrégations de sœurs. Ces Églises ont donné des personnalités brillantes dans les temps modernes comme Paul Bedjan, Thomas Audo et Zaya Dachtou. Ce dernier construisit la cathédrale chaldéenne-catholique Mart Mariam à Ourmiah, la maison épiscopale et une école (nationalisée en 1973). Ourmiah et Salmas furent autrefois des sièges patriarcaux. Depuis 2000, l'Église assyrienne-évangélique publie un bulletin trimestriel apprécié en langue araméenne, Alap Tav, à Téhéran.
Aujourd'hui, cette chrétienté est alimentée par une diaspora attachée au pays et à son héritage chrétien et qui contribue à la restauration des églises.
L'archéologie, l'épigraphie et la linguistique nous diront sans doute davantage sur la richesse de ce patrimoine.

*L'auteur a entrepris un voyage d'études en Iran sur les traces du christianisme de langue syriaque, du 28 juin au 10 juillet 2016.

**Joseph Yacoub est professeur honoraire de l'Université catholique de Lyon, ancien titulaire de la chaire Unesco « Mémoire, cultures et interculturalité », spécialiste des chrétiens d'Orient.



JTK

jeudi 28 juillet 2016

Les chrétiens d’Orient, cibles des djihadistes et otages des pouvoirs


LE MONDE |  • Mis à jour le  | Par 

C’est une coïncidence dont les assassins de Saint-Etienne-du-Rouvray n’avaient peut-être pas conscience : il y a bientôt trois ans, presque jour pour jour, le père jésuite italien Paolo Dall’Oglio était enlevé à Rakka, en Syrie, par des membres de l’organisation Etat islamique (EI). Le groupe djihadiste, qui s’appelait alors l’EIIL (Etat islamique en Irak et au Levant), était en pleine ascension et venait de prendre brutalement le contrôle de la ville au détriment des autres groupes rebelles syriens, en première ligne dans le combat contre le régime de Bachar Al-Assad.

L’enlèvement du Père Paolo avait suscité un tollé parmi l’opposition et la rébellion syrienne, tant cet ecclésiastique arabophone et atypique était considéré comme un compagnon de route de la révolution, au point d’avoir été l’invité du Front Al-Nosra, pourtant affilié à Al-Qaida. Malgré les manifestations, les communiqués, voire les menaces venant de toutes parts en Syrie, rien n’y fit : Paolo Dall’Oglio n’est jamais réapparu. Pour l’EI, il n’est qu’un vulgaire « croisé », peu importent ses convictions et ses engagements.

Se convertir ou partir dans l’heure

Quelques semaines plus tard, l’EI a poursuivi sa stratégie de séparation entre chrétiens et musulmans en désacralisant les églises de Rakka : les croix furent décrochées des clochers et remplacées par le drapeau noir djihadiste, frappé de la chahada, la profession de foi musulmane. Les chrétiens locaux, autorisés à rester et à vivre à Rakka, n’avaient plus le droit de pratiquer leur religion dans la sphère publique : une première dans l’histoire récente de la Syrie dont le régime de Bachar Al-Assad a rapidement compris le parti qu’il pouvait tirer auprès des opinions occidentales.
Un an plus tard, à Mossoul, en Irak, le scénario se répétait, plus radical. Les chrétiens, à qui il fut permis dans un premier temps de rester et de pratiquer leur religion dans l’intimité, se sont vu ordonner après quelques semaines de se convertir à l’islam ou de partir dans l’heure – pour le Kurdistan irakien. Depuis l’arrivée du christianisme, jamais la ville de Mossoul, l’ancienne Ninive, n’avait connu un tel sort malgré les innombrables batailles, sièges et changements de maîtres qu’elle a connus.
Si, dans le corpus idéologique du groupe djihadiste, les chrétiens sont des dhimmis (des « gens du Livre » méritant protection en échange d’un impôt et de l’acceptation d’un statut de second classe), contrairement aux yézidis, qui sont voués à l’extermination en raison de leur statut d’hérétiques, l’EI les a toujours traités en réalité comme une « cible molle » et facile, un substitut de l’Occident honni. L’attaque de la cathédrale Notre-Dame-du-Perpétuel-Secours de Bagdad, le 31 octobre 2010, qui avait causé la mort de près d’une cinquantaine de fidèles, a en effet marqué le retour sur le devant de la scène des héritiers d’Al-Qaida en Irak, après une longue série de défaites.
En frappant les membres d’une communauté déjà exsangue et dépourvue de toute influence en Irak, les djihadistes ont recherché avant tout un effet politique : la mobilisation de l’Occident – en l’occurrence Nicolas Sarkozy et son ministre des affaires étrangères Bernard Kouchner – en faveur de leur exfiltration vers l’Europe. Non seulement la démarche française assimile les chrétiens d’Irak à des étrangers aux yeux de la grande majorité des Irakiens, frappés eux aussi par des attentats sanglants qui n’ont jamais suscité une telle mobilisation diplomatique, mais elle a mis le gouvernement irakien en porte-à-faux : toute coopération avec les Occidentaux est interprétée comme une soumission par l’opinion publique irakienne ; tout refus susciterait incompréhension et condamnation en Occident, distendant les liens entre Bagdad et ses soutiens.

Djihad anti-coptes dans la vallée du Nil

Le fondamentalisme sunnite de l’EI n’est que le dernier avatar des malheurs des chrétiens d’Irak, qui ont conduit cette communauté à la quasi-disparition en un peu plus de trois décennies. Les guerres de Saddam Hussein, sa terrible dictature, qui n’épargnait pas les chrétiens malgré la présence au pouvoir de certains d’entre eux, comme Tarek Aziz, l’embargo onusien suivi de l’invasion américaine de 2003 et enfin l’arrivée au pouvoir de partis chiites sectaires ont poussé une grande partie de la communauté vers l’exil.
La logique de l’EI en Irak – frapper les chrétiens pour déstabiliser l’Etat – n’est pas neuve, elle a été expérimentée dès les années 1970 par les groupuscules islamistes en Egypte, berceau du djihadisme moderne et siège de la plus importante communauté chrétienne du monde arabe, les coptes, qui représentent 5 à 10 % de la population (4,5 à 9 millions d’habitants). Leur qualité d’orthodoxes et le caractère purement national de leur Eglise ont longtemps suscité un mélange d’ignorance et de dédain en Occident.
Pourtant, à chaque période de confrontation violente avec l’Etat, les coptes servent de cible aux islamistes, qui espèrent provoquer en retour une répression disproportionnée du pouvoir et rallier ainsi à leur cause la grande masse des musulmans, prompte à jalouser les coptes, réputés plus riches. Ce fut le cas à la fin du règne d’Anouar Al-Sadate, quand le pogrom de Zawiya Al-Hamra causa plusieurs dizaines de morts dans une banlieue populaire du Caire, en juin 1981, sous les yeux de la police ; dans les années 1990, lorsque les combattants revenant d’Afghanistan décrétèrent le djihad dans la vallée du Nil, attaquant bijoutiers et pharmaciens coptes ; et après le renversement en 2013 du président islamiste Mohamed Morsi par l’armée, à l’occasion duquel une cinquantaine d’églises furent incendiées. Depuis, les djihadistes du Sinaï, affiliés à l’EI, assassinent régulièrement des prêtres et des fidèles.
Le sort des coptes d’Egypte est plus que jamais lié à celui du président-maréchal Sissi, vu comme leur sauveur et leur rempart. Il est pourtant le représentant d’une armée qui refuse de nommer des généraux chrétiens et n’a pas hésité à disperser une manifestation de coptes en envoyant des blindés rouler dans la foule, faisant 28 morts, en octobre 2011.

En savoir plus sur http://www.lemonde.fr/proche-orient/article/2016/07/27/les-chretiens-d-orient-cibles-des-djihadistes-et-otages-des-pouvoirs_4975259_3218.html#VDsgL3VmUsM1CXLP.99

http://www.lemonde.fr/proche-orient/article/2016/07/27/les-chretiens-d-orient-cibles-des-djihadistes-et-otages-des-pouvoirs_4975259_3218.html

mercredi 27 juillet 2016

TERRE SAINTE - Lettre du Président palestinien au Pape suite à l’assassinat du prêtre de Saint-Etienne-du-Rouvray
 
Ramallah (Agence Fides) – « Nous sommes bouleversés par l’attaque barbare perpétrée contre l’église de Saint-Etienne-du-Rouvray au cours de laquelle nous avons perdu le Curé, le Père Jacques Hamel. Au nom de l’Etat de Palestine et du peuple palestinien, ainsi qu’en mon nom personnel, je condamne cet acte terroriste vil et odieux et toute justification que l’on ose donner au nom de la religion à ces actes contre l’humanité ». C’est ainsi que le Président palestinien, Mahmud Abbas, s’adresse au Pape François dans la lettre de condoléances qu’il a envoyé au Successeur de Saint Pierre après l’assassinat atroce du prêtre, égorgé hier par deux terroristes alors qu’il célébrait la Messe en l’église de Saint-Etienne-du-Rouvray, près de Rouen. « Nous serons toujours côtes à côtes – peut-on lire dans le message présidentiel parvenu à l’Agence Fides – pour diffuser l’amour, la miséricorde et la justice, contre la haine et l’intégrisme, et pour faire grandir ensemble la justice et la paix au profit de toute l’humanité ».
Dès hier, les Ordinaires catholiques de Terre Sainte, avaient, eux aussi, diffusé un message de condoléances s’adressant à l’Eglise de France et à tous les français. « Depuis la Terre Sainte, qui continue à souffrir la violence et l’instabilité – peut-on lire dans le message publié par les moyens de communication officiels du Patriarcat latin de Jérusalem – nous élevons nos voix en exhortant à mettre fin à l’usage de la violence au nom de la religion et à l’utiliser plutôt comme voie pour promouvoir le respect réciproque et la compréhension entre les peuples. En ces occasions, nous, croyants – soulignent les Ordinaires de Terre Sainte – devons prier le Tout-Puissant afin qu’Il protège l’unité entre les peuples, afin qu’ils coopèrent ensemble dans le but de mettre fin à toute forme de terrorisme et qu’Il inspire aux responsables du monde une action consciente et résolue visant à éradiquer le terrorisme et ses causes dans les r égions qui souffrent de ce terrible fléau ». (GV) (Agence Fides 27/07/2016)
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SYRIE - Commentaires du Vicaire apostolique d’Alep pour les catholiques de rite latin à propos de l’assassinat du Père Hamel
 
Alep (Agence Fides) – L’assassinat du Père Jacques Hamel, le prêtre français de 84 ans égorgé alors qu’il célébrait la Messe, « appartient à la grande histoire du martyre chrétien, comme de celle des martyrs récents des Eglises d’Orient ». C’est pourquoi « elle ne mérite pas d’être instrumentalisée, y compris par ceux qui jusqu’à peu de temps en arrière, pour poursuivre ses intérêts, pensaient pouvoir entretenir des rapports ambigus avec les groupes djihadistes auxquels se réfèrent les jeunes terroristes qui l’ont tué ».
C’est ainsi que S.Exc. Mgr Georges Abou Khazen OFM, Vicaire apostolique d’Alep pour les catholiques de rite latin, commente, depuis la ville syrienne, l’événement tragique d’hier intervenu en l’église de Saint-Etienne-du-Rouvray, près de Rouen. « Au long des siècles – remarque l’Evêque dans le cadre d’un entretien accordé à l’Agence Fides – les chrétiens ont toujours vus dans le martyre la confession la plus élevée de la foi. Alors qu’ils pleuraient leurs martyrs, ils les ont toujours célébrés comme ceux qui nous sauvent tous et sauvent le monde parce qu’ils prennent sur eux les souffrances reçues au nom de Jésus et appliquent ainsi à leurs contemporains la rédemption apportée par le Christ ».
Cette dynamique, si intime au mystère du salut selon Mgr Abou Khazen, ne peut être défigurée par ceux qui fomentent l’indignation pour encaisser des profits de nature politique. « Cela fait des années – note le Vicaire apostolique d’Alep – que nous, Evêques du Proche-Orient, mettions en garde ces pouvoirs occidentaux contre le fait que, pour servir leurs propres intérêts, ils n’hésitaient pas à appuyer des groupes de fanatiques adeptes de l’idéologie djihadiste. Maintenant, je vois circuler des réactions féroces qui identifient tout l’islam à ces groupes aveuglés par une idéologie de haine et de mort qui semble se répandre partout par des voies mystérieuses. Il faut être simples comme des colombes et rusés comme des serpents, comme l’enseigne l’Evangile. Mais la ruse ne consiste pas à se laisser contaminer par le venin du serpent ». (GV) (Agence Fides 27/07/2016)

ACTUALITÉS des Chretiens d"Orient





Ouest-France
A Sainte-Anne, l'appel de détresse des Chrétiens d'Orient
Monseigneur Jean-Clément Jeanbart, l'archevêque d'Alep a poussé un cri d'alarme pour sauver les Chrétiens d'Orient et exhorté la foule à soutenir ...
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ladepeche.fr
Main tendue aux chrétiens d'Orient
Main tendue aux chrétiens d'Orient. Société - Réfugiés. La famille Abou Hamra et l'équipe d'accueil sur le parvis de la cathédrale Saint-Alain.
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Les chrétiens en otage
Ciblé d'abord sur les chrétiens d'Orient, ce succédané identitaire de la droite et de l'extrême droite a déjà débouché sur des discriminations concrètes ...

mardi 26 juillet 2016

Un patriarche aux frontières - Fady NOUN - L'Orient-Le Jour-27/7/2016

Un patriarche aux frontières - Fady NOUN - L'Orient-Le Jour

Un patriarche aux frontières - Fady NOUN

S'est-on demandé en quoi la visite de solidarité du patriarche maronite au village grec-catholique de Qaa (Békaa), ciblé par des attentats-suicides, peut faire une différence ; en quoi elle a pu remonter le moral de la population de ce village frontalier ?
Disons d'abord que cette visite illustre la proposition que le patriarche Béchara Raï a lui-même exprimée, en recevant récemment Jean-Marc Ayrault, le ministre français des Affaires étrangères. Le chef de l'Église maronite, a-t-il fait valoir, se considère tenu de conduire physiquement et spirituellement, avec les autres patriarches catholiques, toutes les Églises de l'espace moyen-oriental, et non la sienne exclusivement.
Ainsi, et au risque de pécher par présomption, tout comme « sans les maronites, le Liban n'existerait pas » (dixit Michel Eddé), de même, historiquement, la visite du patriarche Raï confirme que le Liban est aujourd'hui plus que jamais, grâce aux maronites, le pays-témoin de la présence chrétienne en Orient.
Mais ce n'est pas n'importe quelle vocation que l'Église maronite assume en Orient. C'est celle de Pierre, celle que le Christ a directement confiée au prince des Apôtres, après son triple reniement : « Et toi, quand tu seras revenu, fortifie tes frères. » Il s'agissait alors non seulement de les fortifier dans leur foi, qui allait être ébranlée par le drame de la crucifixion, mais aussi de les exhorter à réaliser, au prix même de leur vie, le projet de société que Dieu manifestait « à la plénitude des temps », en fondant l'Église.
Ce que la visite du patriarche Raï à Qaa souligne d'abord, c'est donc la responsabilité de l'Église maronite dans la survie historique des chrétiens d'Orient, au besoin par le martyre. Mais, corollairement, cette visite souligne aussi sa responsabilité dans leur survie spirituelle, dans un Moyen-Orient où ces Églises sont minées (notamment) par le carriérisme, comme la récente crise au sein de l'Église grecque-catholique le prouve, douze évêques sur 22 refusant de répondre à l'appel de leur patriarche à la tenue d'un synode et l'un d'eux réclamant, à la télévision, son départ. Du jamais-vu en termes de vie ecclésiastique. Du reste, sans aller jusqu'à cet extrême, le carriérisme, travers mondain par excellence, n'épargne aucune des Églises orientales catholiques.
Moins grave, mais tout aussi symptomatique, l'échec du concile panorthodoxe de Crète, réduit à n'être qu'une réunion, est d'une certaine manière une autre marque de carriérisme. Certaines Églises orthodoxes, notamment orientales, croient pouvoir prendre leur temps dans la marche vers l'unité, quand la planète tout entière, en particulier leurs fidèles, vivent en état d'urgence en attendant la manifestation de cette unité.
Par ailleurs, ce n'est pas seulement de carriérisme que les Églises orientales souffrent, mais aussi de tiédeur. Comment expliquer autrement, par exemple, que l'Église maronite n'ait qu'un ou deux ermites et les offre avec satisfaction en exemple, plutôt que d'en regretter le petit nombre ? Qu'on aille donc à Notre-Dame de Qannoubine, dans la Qadicha, entendre la voix de la mémoire maronite ! Redoutons d'appartenir à une Église qui n'est plus tendue, dans la contemplation, vers le retour du Christ et qui risque de substituer le culte de l'efficacité et de la compétence à l'amour et à la sainteté.
L'Évangile met en garde contre le « mauvais levain » susceptible de gâter « toute la pâte », en l'occurrence toute une société. Sans vouloir exclusivement jeter la pierre aux maronites, dénonçons aussi l'incohérence des laïcs de cette Église engagés dans l'action politique. Et à l'effritement de cette pâte, à sa dureté, jugeons de ce que doit être le levain qui l'a si mal (é)levée que, plus de deux ans après la fin d'un mandat présidentiel, nous sommes toujours sans président.



JTK

jeudi 21 juillet 2016

 
 

Beyrouth (Agence Fides) – Le Procureur militaire libanais, Fadi Sawan, a émis le 20 juillet un mandat d'arrêt à l'encontre de trois ressortissants syriens soupçonnés d'avoir participé à l'enlèvement des religieuses grecques orthodoxes du monastère syrien de Sainte Thècle, sis dans le village de Maalula. Saer, Skaf Aman Skaf et Mustafa Ezzedin, membres présumés de groupes appartenant à la galaxie djihadiste, ont déjà été arrêtés et inculpés pour trafic d'armes et participation à des actions terroristes.
L'enlèvement des 13 religieuses grecques orthodoxes du monastère de Sainte Thècle avait pendant des mois attiré l'attention des moyens de communication internationaux à partir de décembre 2013 (voir Fides 05/12/2013). Les religieuses avaient été prélevées de leur monastère le 2 décembre en compagnie de trois collaboratrices par les miliciens de l'une des factions antigouvernementales syriennes qui avaient dans le même temps conquis la petite ville, habitée en majorité par des chrétiens et connue dans le monde entier comme l'un des lieux où est encore parlé l'araméen, la langue de Jésus. La libération des religieuses est intervenue le 9 mars 2014 dans la ville libanaise d'Arsal, au nord-est du pays, notamment grâce à la médiation des services de renseignement libanais et qataris. Elle avait eu comme contrepartie la remise en liberté de 153 femmes incarcérées dans les prisons syriennes. (GV) (Agence Fides 21/07/2016
JTK

Raï aujourd’hui à Qaa auprès des familles endeuillées - L'Orient-Le Jour-21-7-2016

Raï aujourd'hui à Qaa auprès des familles endeuillées - L'Orient-Le Jour

Raï aujourd'hui à Qaa auprès des familles endeuillées

Le village de Qaa s'apprête aujourd'hui à accueillir le patriarche maronite, Mgr Béchara Raï, qui se rend sur les lieux pour présenter ses condoléances aux familles des victimes tombées lors d'une série d'attentats terroristes perpétrés dans la localité en juin dernier. Mgr Raï se trouvait à cette date aux États-Unis, dans le cadre d'une tournée épiscopale.
Le prélat maronite, qui sera accompagné d'une large délégation d'évêques et de prêtres, fera une escale à Rass Baalbeck, puis, sur le chemin du retour, à Ouyoun Orghoch pour poser la première pierre du bâtiment qui abritera le futur siège de l'évêché maronite de Baalbeck et de Deir el-Ahmar.
Le Qaa et ses problèmes ont été au centre d'un entretien hier entre le Premier ministre, Tammam Salam, et le ministre du Tourisme, Michel Pharaon, qui était accompagné d'une délégation du village regroupant des membres de la municipalité et les moukhtars. Les échanges ont porté sur le soutien à apporter aux habitants pour les aider à faire face aux défis auxquels ils sont confrontés. Le président de la municipalité, Bachir Matar, a indiqué à l'issue de la réunion que les membres de la délégation ont demandé que la présence de l'armée soit confortée sur les lieux, notamment par le biais de l'installation d'une caserne militaire. Ils ont également insisté sur la nécessité d'œuvrer en vue de l'amélioration des services publics dans la localité, comme l'eau et l'électricité.
M. Pharaon a insisté à son tour sur la nécessité pour l'État de se mobiliser au plus tôt afin de répondre aux appréhensions des habitants et à leurs besoins. « L'important, a-t-il dit, est que les habitants du Qaa puissent sentir que l'État et le peuple libanais se tiennent à leurs côtés. »

Klimos
Pour sa part, la Ligue maronite a décidé d'ouvrir un compte bancaire pour collecter des fonds d'aide destinés aux habitants de Qaa. Dans un entretien accordé à l'agence al-Markaziya, le président de la Ligue, Antoine Klimos, a exprimé son souhait de voir ce compte alimenté par des dons privés. « Les contributions ont commencé à affluer, mais elles restent encore timides », a-t-il dit, exhortant les habitants à faire preuve de patience.
Par ailleurs, un sit-in de solidarité avec les familles des victimes, qui a coïncidé avec la célébration de la fête de saint Élie, a été organisé à Qaa, en présence du député Marwan Farès et d'un certain nombre d'artistes, de poètes et d'intellectuels. Prenant la parole, le président de la municipalité a exprimé « l'attachement des habitants à leur terre », avant de conclure : « Nous sommes contre l'autodéfense. Les forces de l'ordre et l'armée constituent le bouclier du pays. »



JTK

mercredi 20 juillet 2016

À Bkerké, Joumblatt souligne l’importance, il y a 15 ans, de la réconciliation de la Montagne - L'Orient-Le Jour–19/7/2016

À Bkerké, Joumblatt souligne l'importance, il y a 15 ans, de la réconciliation de la Montagne - L'Orient-Le Jour

À Bkerké, Joumblatt souligne l'importance, il y a 15 ans, de la réconciliation de la Montagne

Le chef du Rassemblement démocratique, le député Walid Joumblatt, a souligné hier qu' « un compromis en faveur de l'élection d'un président de la République est plus important que le nom du président en question ».
M. Joumblatt a été reçu hier à Bkerké une heure durant par le patriarche maronite, Mgr Béchara Raï, en présence de l'ancien député du Kesrouan, Farid Haykal el-Khazen.
Le chef du Parti socialiste progressiste (PSP) a précisé à l'issue de la rencontre que son entretien avec Mgr Raï avait porté sur la fin des travaux de restauration de l'église Notre-Dame de Moukhtara, l'église de la famille Khazen dont la fondation remonte au XIXe siècle.
« Nous entrons par ailleurs dans la quinzième année de la réconciliation de la Montagne, parrainée par le cardinal Sfeir le 3 août 2001, a affirmé M. Joumblatt. Partant, la visite du patriarche Raï aura un double sens : il bénira l'église Notre-Dame et confirmera la bénédiction accordée à la réconciliation de la Montagne, qui continue heureusement d'opérer depuis. La Montagne se porte très bien et nous souhaitons qu'il en soit de même pour le Liban. »
Walid Joumblatt a éludé une question sur un éventuel caractère politique de l'entretien avec le patriarche maronite. « Lorsque le patriarche Raï parraine et confirme un événement aussi grand, cela est plus important que tout. L'entente dans la Montagne et au Liban est plus importante que les détails de la politique libanaise », a-t-il dit.
Interrogé sur la possibilité d'une éventuelle libanisation de l'élection présidentielle, M. Joumblatt a répondu : « Nous n'en avons pas discuté. Je suis venu pour deux raisons essentielles qui méritent toute l'attention: la bénédiction de l'église et la réconciliation de la Montagne ».
« Nous souhaitons qu'il y ait une réconciliation au Liban. Cela se traduira un jour, que nous espérons prochain. Une réconciliation du Liban avec lui-même, de sorte que nous puissions, en tant que libanais, élire un président », a indiqué le chef du PSP. « Pour l'heure, nous faisons ce que nous pouvons. Il y a une invitation de la part du président Berry le 2 août prochain à la table de dialogue. Qui sait, peut-être... » a-t-il ajouté.
Interrogé enfin sur une éventuelle discussion sur le nom d'un cinquième candidat à la présidence, en dehors des quatre pôles maronites, M. Joumblatt a dit : « Je ne suis pas là pour proposer des noms. J'ai dit, et j'ai été clair, que le compromis pour l'élection d'un président est plus important que les noms. »



JTK