" الهجرة المسيحية تحمل رسالة غير مباشرة للعالم بأن الإسلام لا يتقبل الآخر ولا يتعايش مع الآخر...مما ينعكس سلباً على الوجود الإسلامي في العالم، ولذلك فإن من مصلحة المسلمين، من أجل صورة الإسلام في العالم ان .... يحافظوا على الوجود المسيحي في العالم العربي وأن يحموه بجفون عيونهم، ...لأن ذلك هو حق من حقوقهم كمواطنين وكسابقين للمسلمين في هذه المنطقة." د. محمد السماك
L'emigration chretienne porte au monde un message indirecte :l'Islam ne tolere pas autrui et ne coexiste pas avec lui...ce qui se reflete negativement sur l'existence islamique dans le monde.Pour l'interet et l'image de l'Islam dans le monde, les musulmans doivent soigneusement proteger l'existence des chretiens dans le monde musulman.C'est leur droit ..(Dr.Md. Sammak)
Le chef du bloc parlementaire du Changement et de la Réforme, Michel Aoun, a dépêché hier à Bkerké deux de ses députés, Nehmetallah Abi Nasr (Kesrouan) et Hikmat Dib (Baabda) qui ont notamment expliqué au patriarche maronite, Mgr Béchara Raï, les motivations de l'escalade que celui-ci envisage et qui s'était jusque-là traduite par le boycottage des séances du Conseil des ministres et la provocation du gel du dialogue national. Les parlementaires aounistes ont fait part au patriarche du ras-le-bol du bloc contre ce qu'il estime être une atteinte à l'esprit du vivre-ensemble.
Sauf que si le courant aouniste espérait à travers sa démarche gagner le patriarcat à sa cause, en tablant comme à son habitude sur le thème des droits des chrétiens, il est apparemment loin d'avoir réussi à sensibiliser son hôte à son argumentation, compte tenu vraisemblablement des méthodes et de la politique qu'il emploie.
L'Orient-Le Jour a ainsi appris de sources responsables à Bkerké que le patriarche maronite « n'adhère pas à ce discours tendu ». Le chef de l'Église maronite a écouté « avec attention MM. Abi Nasr et Dib, mais Bkerké se distancie de toutes les formes d'outrance verbale ». « Si le siège patriarcal est le premier à défendre le pacte national et le respect des institutions, son discours reste différent, en ce sens qu'il est national et éloigné de la politique et de la polémique », selon la même source. « Le patriarche maronite doit écouter tout le monde. Il remplit son devoir d'entendre tous les avis, non pas pour prendre parti en faveur de l'un ou de l'autre, mais pour rétablir les conditions d'un dialogue national », toujours selon la même source.
À l'issue de l'entretien, M. Abi Nasr a affirmé avoir fait savoir à Mgr Raï que « le CPL a décidé de ne plus assister en spectateur à l'effondrement de la formule libanaise du vivre-ensemble, considérant comme illégal tout pouvoir qui contredit le pacte national ». Le député du Kesrouan a fait valoir que « les autres composantes chrétiennes, notamment Bkerké, ne sauraient rester les bras croisés face à cet effritement et devraient au contraire l'interdire en usant de tous les moyens légaux ». Il a indiqué que son parti a, pour sa part, « décidé de mener une action médiatique et politique et d'adopter des positions fermes face à certaines institutions constitutionnelles qui marginalisent une tranche essentielle du tissu libanais », faisant part de la volonté du CPL de « descendre dans la rue si besoin est ».
Interrogé sur la réponse du patriarche maronite, le député du Kesrouan a déclaré : « Nous avons perçu chez Mgr Raï une douleur encore plus forte que la nôtre, mais il a sa propre méthode pour traiter ce dossier. »
De sources aounistes, on apprend que Mgr Raï semble vouloir entreprendre bientôt une démarche pour tenter de « mettre fin à la sape de la formule du vivre-ensemble ». Mgr Raï pourrait, selon ces sources, convoquer séparément les leaders chrétiens et demander à chacun d'eux son point de vue sur les moyens possibles pour éviter le naufrage.
M. Abi Nasr a par ailleurs constaté que « le Grand Liban de 1920, chrétien, musulman, sunnite, chiite, druze, première et dernière référence politique, est aujourd'hui en train de s'écrouler », alors qu'il avait « défié le monde en montrant que les musulmans et les chrétiens pouvaient fonder un seul État uni dans sa terre, son peuple et ses institutions ».
Le député du Kesrouan a par ailleurs appelé le « camp adverse » à mettre fin à la vacance présidentielle. « N'imputez pas la responsabilité du vide aux maronites, d'autant que vous avez coupé leurs ailes à travers une loi électorale injuste qui a fait accéder au Parlement des maronites qui ne le sont pas », a-t-il lancé à l'adresse de ses adversaires politiques qu'il n'a pas nommés, en allusion notamment au courant du Futur.
Dans la même détermination de vouloir mener des actions concrètes pour « préserver le Liban et sa formule menacée », M. Dib a fustigé « l'exclusion des chrétiens et la monopolisation du pouvoir ». « Il est apparu que le partenaire politique musulman ne se soucie nullement de l'intérêt national suprême portant sur le vivre-ensemble et le maintien de toutes les composantes libanaises », a affirmé le député de Baabda, avant de faire valoir que « les musulmans ont intérêt, plus que les chrétiens, à préserver toutes les confessions ».
Et de conclure : « Il était nécessaire d'informer le patriarche maronite du climat qui prévaut aujourd'hui, d'autant qu'il bénit toute initiative contribuant au renforcement du vivre-ensemble et à la préservation de cette formule à laquelle il est le plus attaché. »
Le chef du bloc parlementaire du Changement et de la Réforme, Michel Aoun, a dépêché hier à Bkerké deux de ses députés, Nehmetallah Abi Nasr (Kesrouan) et Hikmat Dib (Baabda) qui ont notamment expliqué au patriarche maronite, Mgr Béchara Raï, les motivations de l'escalade que celui-ci envisage et qui s'était jusque-là traduite par le boycottage des séances du Conseil des ministres et la provocation du gel du dialogue national. Les parlementaires aounistes ont fait part au patriarche du ras-le-bol du bloc contre ce qu'il estime être une atteinte à l'esprit du vivre-ensemble.
Sauf que si le courant aouniste espérait à travers sa démarche gagner le patriarcat à sa cause, en tablant comme à son habitude sur le thème des droits des chrétiens, il est apparemment loin d'avoir réussi à sensibiliser son hôte à son argumentation, compte tenu vraisemblablement des méthodes et de la politique qu'il emploie.
L'Orient-Le Jour a ainsi appris de sources responsables à Bkerké que le patriarche maronite « n'adhère pas à ce discours tendu ». Le chef de l'Église maronite a écouté « avec attention MM. Abi Nasr et Dib, mais Bkerké se distancie de toutes les formes d'outrance verbale ». « Si le siège patriarcal est le premier à défendre le pacte national et le respect des institutions, son discours reste différent, en ce sens qu'il est national et éloigné de la politique et de la polémique », selon la même source. « Le patriarche maronite doit écouter tout le monde. Il remplit son devoir d'entendre tous les avis, non pas pour prendre parti en faveur de l'un ou de l'autre, mais pour rétablir les conditions d'un dialogue national », toujours selon la même source.
À l'issue de l'entretien, M. Abi Nasr a affirmé avoir fait savoir à Mgr Raï que « le CPL a décidé de ne plus assister en spectateur à l'effondrement de la formule libanaise du vivre-ensemble, considérant comme illégal tout pouvoir qui contredit le pacte national ». Le député du Kesrouan a fait valoir que « les autres composantes chrétiennes, notamment Bkerké, ne sauraient rester les bras croisés face à cet effritement et devraient au contraire l'interdire en usant de tous les moyens légaux ». Il a indiqué que son parti a, pour sa part, « décidé de mener une action médiatique et politique et d'adopter des positions fermes face à certaines institutions constitutionnelles qui marginalisent une tranche essentielle du tissu libanais », faisant part de la volonté du CPL de « descendre dans la rue si besoin est ».
Interrogé sur la réponse du patriarche maronite, le député du Kesrouan a déclaré : « Nous avons perçu chez Mgr Raï une douleur encore plus forte que la nôtre, mais il a sa propre méthode pour traiter ce dossier. »
De sources aounistes, on apprend que Mgr Raï semble vouloir entreprendre bientôt une démarche pour tenter de « mettre fin à la sape de la formule du vivre-ensemble ». Mgr Raï pourrait, selon ces sources, convoquer séparément les leaders chrétiens et demander à chacun d'eux son point de vue sur les moyens possibles pour éviter le naufrage.
M. Abi Nasr a par ailleurs constaté que « le Grand Liban de 1920, chrétien, musulman, sunnite, chiite, druze, première et dernière référence politique, est aujourd'hui en train de s'écrouler », alors qu'il avait « défié le monde en montrant que les musulmans et les chrétiens pouvaient fonder un seul État uni dans sa terre, son peuple et ses institutions ».
Le député du Kesrouan a par ailleurs appelé le « camp adverse » à mettre fin à la vacance présidentielle. « N'imputez pas la responsabilité du vide aux maronites, d'autant que vous avez coupé leurs ailes à travers une loi électorale injuste qui a fait accéder au Parlement des maronites qui ne le sont pas », a-t-il lancé à l'adresse de ses adversaires politiques qu'il n'a pas nommés, en allusion notamment au courant du Futur.
Dans la même détermination de vouloir mener des actions concrètes pour « préserver le Liban et sa formule menacée », M. Dib a fustigé « l'exclusion des chrétiens et la monopolisation du pouvoir ». « Il est apparu que le partenaire politique musulman ne se soucie nullement de l'intérêt national suprême portant sur le vivre-ensemble et le maintien de toutes les composantes libanaises », a affirmé le député de Baabda, avant de faire valoir que « les musulmans ont intérêt, plus que les chrétiens, à préserver toutes les confessions ».
Et de conclure : « Il était nécessaire d'informer le patriarche maronite du climat qui prévaut aujourd'hui, d'autant qu'il bénit toute initiative contribuant au renforcement du vivre-ensemble et à la préservation de cette formule à laquelle il est le plus attaché. »
ASIE/IRAQ - Synode de l'Eglise chaldéenne dédié à l'exode des chrétiens, la future béatification des martyrs et aux communautés de la diaspora
Erbil (Agence Fides) – La béatification des martyrs chaldéens, les interventions pastorales et caritatives en faveur des évacués, le phénomène de l'émigration des chrétiens et le choix du nouvel Evêque chaldéen du Diocèse de Saint Pierre Apôtre à San Diego (Etats-Unis) sont quelques-uns des thèmes à l'ordre du jour de l'imminent Synode de l'Eglise chaldéenne, qui aura lieu à Erbil, chef-lieu de la Région autonome du Kurdistan irakien, du 21 au 28 septembre. Le Patriarcat chaldéen a diffusé à cet égard un communiqué par lequel il demande aux fidèles du monde entier de prier afin que le Seigneur « illumine les Pères synodaux » et les aide à effectuer un travail fructueux.
« Les béatifications dont nous avons commencé à parler – indique à l'Agence Fides S.B. Louis Raphaël I Sako, Patriarche de Babylone des Chaldéens – sont celles des martyrs du Génocide assyro chaldéen, intervenu voici un siècle sur les territoires de l'actuelle Turquie, parmi lesquels figurent notamment trois Evêques. Mais doivent également être pris en considération les martyrs plus récents, tels le Père Ragheed Aziz Ganni, Sœur Cecilia Moshi Hanna et S.Exc. Mgr Paulos Faraj Rahho, qui gouvernait l'Archi-éparchie de Mossoul. Nous parlerons également d'autres questions, telles que le renouvellement liturgique et l'avenir de la plaine de Ninive ».
Le 25 septembre, toujours à Erbil, s'ouvrira également une importante conférence programmatique de la Ligue chaldéenne, l'organisation fondée en juillet 2015 et fortement voulue par S.B. Louis Raphaël I Sako en tant qu'instrument visant à protéger « les droits sociaux, politiques et culturels » de la communauté chaldéenne, sans que la revendication de tels droits devienne apanage exclusif de partis gérés par des activistes chrétiens. Les modifications apportées aux projets de statut de la Ligue chaldéenne avant son inauguration officielle en avaient accentué les caractéristiques identitaires et nationalistes. Le communiqué diffusé par le Patriarcat chaldéen et parvenu à l'Agence Fides réaffirme que la Ligue chaldéenne « constitue un organisme autonome, n'étant affilié à aucun parti politique ni à aucun groupe financier ». (GV) (Agence Fides 02/09/2016)
ASIE/IRAQ - Synode de l'Eglise chaldéenne dédié à l'exode des chrétiens, la future béatification des martyrs et aux communautés de la diaspora
Erbil (Agence Fides) – La béatification des martyrs chaldéens, les interventions pastorales et caritatives en faveur des évacués, le phénomène de l'émigration des chrétiens et le choix du nouvel Evêque chaldéen du Diocèse de Saint Pierre Apôtre à San Diego (Etats-Unis) sont quelques-uns des thèmes à l'ordre du jour de l'imminent Synode de l'Eglise chaldéenne, qui aura lieu à Erbil, chef-lieu de la Région autonome du Kurdistan irakien, du 21 au 28 septembre. Le Patriarcat chaldéen a diffusé à cet égard un communiqué par lequel il demande aux fidèles du monde entier de prier afin que le Seigneur « illumine les Pères synodaux » et les aide à effectuer un travail fructueux.
« Les béatifications dont nous avons commencé à parler – indique à l'Agence Fides S.B. Louis Raphaël I Sako, Patriarche de Babylone des Chaldéens – sont celles des martyrs du Génocide assyro chaldéen, intervenu voici un siècle sur les territoires de l'actuelle Turquie, parmi lesquels figurent notamment trois Evêques. Mais doivent également être pris en considération les martyrs plus récents, tels le Père Ragheed Aziz Ganni, Sœur Cecilia Moshi Hanna et S.Exc. Mgr Paulos Faraj Rahho, qui gouvernait l'Archi-éparchie de Mossoul. Nous parlerons également d'autres questions, telles que le renouvellement liturgique et l'avenir de la plaine de Ninive ».
Le 25 septembre, toujours à Erbil, s'ouvrira également une importante conférence programmatique de la Ligue chaldéenne, l'organisation fondée en juillet 2015 et fortement voulue par S.B. Louis Raphaël I Sako en tant qu'instrument visant à protéger « les droits sociaux, politiques et culturels » de la communauté chaldéenne, sans que la revendication de tels droits devienne apanage exclusif de partis gérés par des activistes chrétiens. Les modifications apportées aux projets de statut de la Ligue chaldéenne avant son inauguration officielle en avaient accentué les caractéristiques identitaires et nationalistes. Le communiqué diffusé par le Patriarcat chaldéen et parvenu à l'Agence Fides réaffirme que la Ligue chaldéenne « constitue un organisme autonome, n'étant affilié à aucun parti politique ni à aucun groupe financier ». (GV) (Agence Fides 02/09/2016)
Des enfants réfugiés syriens à Saadnayel, au Liban, le 16 juillet 2016. / HASSAN JARRAH/AFP
Le 1er septembre, jour de rentrée scolaire au Liban, plus de 250 000 enfants réfugiés syriens n'avaient toujours pas accès à un programme d'enseignement. C'est ce que révèle l'association Caritas Internationalis dans un article publié sur son site le même jour : elle lance en partenariat avec le gouvernement libanais et l'Unicef, une grande campagne d'éducation pour les enfants syriens au Liban. En effet sur plus de 400 000 enfants réfugiés au Liban, 250 000 ne vont toujours pas à l'école, principalement pour des raisons économiques.
« Pour certains, l'école est très chère », commente Ramzi, coordinateur des projets de Caritas Liban dans la vallée de la Bekaa. Pour beaucoup de familles réfugiées, l'école est en effet trop coûteuse et les enfants ne peuvent donc pas suivre de cursus scolaire au Liban. L'action menée en collaboration avec l'Unicef et le gouvernement libanais a pour but de libérer les familles du poids économique que représente l'école en rendant les transports, les frais scolaires et le matériel nécessaire « gratuits ». Pour le président de Caritas Liban, Paul Karam, ces enfants « qui n'ont rien à voir avec le conflit syrien », en paient pourtant le prix. En plus des programmes d'enseignement déjà mis en place, Caritas organise des cours de rattrapage, des colonies de vacances et d'autres activités dans un but unique : permettre l'accès à l'éducation pour les enfants syriens.
Un système d'accompagnement des enfants
La plupart des enfants sont traumatisés par ce qu'ils ont vu et vécu durant le conflit, ce qui les empêche de suivre une scolarité normale. Atteints psychologiquement et/ou physiquement, certains de ces enfants « ont du mal à s'adapter en classe » ajoute Ramzi sur le site de Caritas Internationalis. « D'autres encore n'ont plus côtoyé l'école depuis 2,3 voire 4 ans. » L'association organise donc à cet effet des cours de rattrapage ainsi qu'un suivi psychosocial pour les enfants qui en ont besoin. L'objectif étant de « maximiser les chances de ces élèves afin qu'ils ne perdent pas encore plus d'années ».
Le gouvernement libanais a dû s'adapter à ces nouvelles circonstances en créant de nouvelles plages horaires d'enseignement destinées aux réfugiés syriens et irakiens, en plus de l'horaire normal (8 heures-14 heures) pour les Libanais et Syriens arrivés au début de la crise. « Ce sont des cours dispensés l'après-midi et à destination des réfugiés syriens ou irakiens. Le curriculum est presque le même mais sans les cours de gym, de sport, de musique », explique Ramzi.
L'Europe est « de moins en moins liée à ses racines chrétiennes », regrette le pape
Dans un message à l'occasion d'un symposium interchrétien, qui s'est tenu du 28 au 30 août en Grèce, le pape François a regretté que trop d'Européens « n'ont pas conscience de la foi qu'ils ont reçue », tandis que le patriarche Bartholomeos a désigné « la déchristianisation de l'Europe » comme une cause du terrorisme.
Le 14e symposium interchrétien, qui rassemble des catholiques et des orthodoxes, se déroulait du dimanche 28 août au mardi 30 août à Thessalonique (Grèce) sur le thème « Le besoin d'une réévangélisation de la communauté chrétienne en Europe ». À cette occasion, le pape François et le patriarche Bartholomeos ont tous deux envoyé un message aux participants.
« Une nouvelle œuvre d'évangélisation » est nécessaire en Europe
Commentant ce thème, le pape a regretté que beaucoup d'Européens « n'ont pas conscience de la foi qu'ils ont reçue » et ainsi ils « n'expérimentent pas la consolation, ne participent pas pleinement à la vie de la communauté chrétienne ». Ces personnes « représentent un défi pour toutes les Églises du continent » et rendent nécessaire « une nouvelle œuvre d'évangélisation » dans une Europe « de moins en moins liée à ses racines chrétiennes », a ajouté le pape.
Le pape a souhaité que les échanges entre chrétiens « contribuent à identifier de nouvelles routes, des méthodes créatives et un langage adapté pour transmettre l'annonce de Jésus-Christ, dans toute sa beauté, à l'homme européen d'aujourd'hui ».
Le terrorisme dû « à la déchristianisation de l'Europe », selon Bartholomeos
Le patriarche de Constantinople, lui, a souligné la « très grande actualité » du sujet. Évoquant les attentats qui ont frappé l'Europe ces derniers mois, il a estimé que ce fléau était dû « non pas tant au développement du terrorisme par les membres d'une religion en particulier, mais à la déchristianisation de l'Europe », en raison de laquelle l'homme « se tourne vers des formes malsaines de religiosité » qui ne promettent « qu'une jouissance éternelle de biens matériels », car il ne trouve de soutien spirituel « dans les pays sécularisés occidentaux d'aujourd'hui ».
Bartholomeos a également insisté sur la nécessité du « dialogue interchrétien pour cultiver un climat de confiance mutuelle et une amitié sincère entre les chrétiens, dans une époque où la collaboration et l'unité deviennent de plus en plus nécessaires ». « L'amour pour le dialogue, pour la résolution pacifique des conflits et pour la réconciliation unit les chrétiens » a redit le patriarche, qui appelle à « lutter de toutes nos forces » pour faire entendre « plus largement et plus clairement l'Évangile ».
Chrétiens d'Orient : la tragédie des derniers oubliés de l'histoire
Patrick Karam est docteur en science politique, président de la Coordination des Chrétiens d'Orient en Danger (CHREDO), vice-président du conseil régional d'Ile-de-France
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En cette fête de l'Assomption, au son des clochers de nos églises répondent encore les cloches des églises d'orient. Mais cet écho s'affaiblit, se désespère et son étouffement fait craindre son prochain effacement.
Le XXème siècle avait vu l'érosion progressive mais irrésistible de la présence des derniers Chrétiens qui atteignaient encore dans les années 50 entre 15 et 20% des populations d'Orient pour ne plus représenter que 3 ou 4% à la fin du siècle. Le début du troisième millénaire va-t-il signer leur disparition sur les terres qui ont vu naître et se développer le christianisme?
Leur situation avait certes connu depuis l'aube de l'islam des périodes compliquées mais les Chrétiens étaient toujours parvenus à survivre et à s'accommoder des différents régimes, à défaut de pouvoir bénéficier d'un traitement égalitaire. Leur présence n'avait finalement jamais été menacée avant la fin du 19 ème siècle avec le massacre des Chrétiens de Damas en 1860 ou encore au début du 20 ème siècle avec le génocide des Arméniens et des Assyriens par l'Empire Ottoman en 1915.
Leur survie est désormais compromise en ce début du 21 éme siècle par l'émergence en Syrie et en Irak de mouvements jihadistes qui remettent en question les équilibres politiques et religieux et le pacte tacite qui avaient jusque-là assuré une certaine stabilité de la présence chrétienne
Pour la première fois, les chrétiens qui se sentent étrangers dans leur propre pays émigrent massivement et ceux qui restent envisagent désormais l'exil comme la seule condition de leur survie. Leur départ précède celui d'une élite musulmane craignant le fanatisme totalitaire qui ne manquera pas de les prendre également pour cible.
Des siècles d'histoire et de civilisation peuvent-ils ainsi s'effacer sans que cela suscite l'indignation de leurs co-réligionnaires occidentaux et émoi de leur compatriotes arabo-musulmans?
Lorsque les Chrétiens ont commencé à être persécutés à la fin du dernier siècle, leurs filles enlevées, converties et mariées de force, leurs églises détruites, l'Occident a préféré relativiser leur situation afin de ne pas compromettre les relations qui la lient avec le monde arabe. Leur situation n'avait guère soulevé d'émotion et d'indignation, les laissant seuls face au rouleau compresseur de l'intolérance de ceux qui en Orient ambitionnent de limiter la réalité arabe à la religion musulmane, surtout dans les pays où les chrétiens n'existent pas ou plus et où l'Etat s'est forgé une identité confondant population et religion.
Les violences n'ont plus jamais cessé. Elles sont allés crescendo. Les persécutions dont ils sont victimes ramènent au siècle dernier, au génocide de 1915. Les chrétiens avec les descendants des survivants Arméniens et des Assyriens qui ont fui en Syrie et en Irak revivent les mêmes souffrances. Et l'Europe a détourné le regard. Elle les a laissés seuls face à la barbarie et à la montée des intolérances.
Villages rasés, massacres collectifs, meurtres de religieux et de civils (femmes, enfants, vieillards), viols, enlèvements, persécutions à grande échelle, conversions forcées, églises incendiées, monastères et écoles détruites, les Chrétiens d'Orient vivent aujourd'hui dans l'angoisse du lendemain, dans la peur et la souffrance quotidiennes.
L'épuration religieuse massive et silencieuse qui était en cours en Orient, a laissé la place à une stratégie de la terreur qui vise ouvertement à éliminer toute présence chrétienne, toute identité multiple, tout souvenir du christianisme et de son rôle historique dans la construction de ces peuples et de ces Etats. Elle vise en fait à rendre cet espace géopolitique hostile et impénétrable à l'Occident.
Pourtant, l'Europe continue à minimiser leur situation en la comparant aux autres communautés qui subissent eux aussi, c'est vrai, la guerre et la terreur, alors même que les situations ne sont pas comparables.
Les Chrétiens sont persécutés uniquement parce qu'ils sont chrétiens, parce qu'on les assimile à l'Occident, et que l'on veut faire disparaître les racines chrétiennes de ces pays.
A la différence des autres communautés, les Chrétiens d'Orient n'ont pas de territoire sanctuaire où ils pourraient se réfugier, ils n'ont pas d'armée pour les défendre, ils n'ont pas de partis politiques pour porter leurs intérêts (sauf au Liban), et ils n'ont pas non plus de protecteurs internationaux.
Les chiites sont défendus par l'Iran. Ils ont un sanctuaire où ils peuvent se réfugier et une armée pour les protéger. Les Etats du Golfe portent à bout de bras les sunnites, les financent et les arment. Les Kurdes ont leur territoire, une armée puissante et ils peuvent aussi compter sur l'Occident.
Mais qui défend les chrétiens d'Orient? Personne en vérité. Pas plus les Arabes que les Occidentaux.
Les Arabes, ruminant les défaites subis face à différents ennemis historiques, incapables depuis la fin de l'ère Nasser de porter un projet d'unité qui dépasserait les particularismes religieux, se sentent désormais relégués, déclassés, à la traîne de l'histoire et cette frustration de ne pas pouvoir jouer un rôle à la mesure de leur passé lointain, pousse à la recherche d'une dignité à travers une unité religieuse qui rassemblerait au delà des particularismes ethniques.
Dans ce schéma excluant, les chrétiens, premiers militants de la cause arabe, n'ont pas leur place et le silence des pays et des populations arabo-musulmans, eux qui sont pourtant prompts à se mobiliser pour d'autres causes, pour d'autres populations, pourvu qu'elles soient musulmanes. est un signal que la brisure s'opère.
Les musulmans devraient pourtant se rappeler ce qu'ils doivent aux Chrétiens, grâce à qui l'islam des premiers temps a pu survivre et se développer. Que serait devenue cette religion sans le Négus de l'Abyssinie chrétienne qui a accueilli et protégé les premiers musulmans qui fuyaient la tyrannie? Ils doivent comprendre qu'ils sont les premiers responsables de la survie de leurs derniers Chrétiens avec qui ils ont vécu pendant des siècles. Les Chrétiens d'Orient ont toujours représenté l'antidote de l'extrémisme ainsi qu'un vecteur de tolérance entre les communautés. Leur fin signerait l'effondrement intellectuel, moral et économique de leur pays et un renfermement mortifère qui précipiterait crises sociétales et montée de l'intolérance et de l'islamisme aux portes de l'Europe.
L'Occident, très réactif à condamner les violations des droits de l'homme partout dans le monde, est gêné d'afficher sa solidarité avec des populations qui portent depuis près de 2000 ans ses valeurs, des populations à qui il doit sa civilisation et son identité.
Au nom de ces hommes et de ces femmes persécutés parce qu'ils sont Chrétiens, la France, quant à elle, qui a une responsabilité particulière en Orient, aurait dû assumer sans complexe sa tradition, celle qui a commencé avec Saint Louis, celle qui ne craint pas d'afficher sa solidarité avec les peuples opprimés et les chrétiens d'Orient. Mais sa voix ne porte pas au-delà des protestations d'usage destinées uniquement à calmer son opinion publique révoltée par les souffrances de populations qui revendiquent une double filiation civisationnelle, avec l'Occident et avec le monde arabe.
Mais l'Occident, oublieux des populations qui portent ses propres valeurs, n'éprouve pas le besoin de se tourner vers le passé commun qui le relie à ces chrétiens attachés à leur religion et à leur identité. L'Europe, et la France en particulier, ne cherchent pas dans le passé des raisons de fierté car leur contribution au développement de l'humanité et leurs apports multiples les portent à se projeter dans un futur apaisé et dépassionné dans lequel la religion chrétienne aura été évacuée au nom notamment de l'apaisement avec les musulmans.
L'Occident paye son aveuglement. Il a fermé les yeux sur la persécution des chrétiens d'orient, qui sont, avec les femmes, les thermomètres de la poussée des fièvres qui se manifestent dans la région, et aujourd'hui c'est sa sécurité qui est menacée. Les milliers de Français et d'Européens qui rejoignent les organisations terroristes, les millions de réfugiés qui déferlent en Europe, la déstabilisation de tout l'Orient auraient pu être évités si la menace avait bien été prise en compte et entraîné une réaction à la hauteur des dangers.
Faute de considérer que les Chrétiens sont chez eux en Orient et de tout mettre en œuvre pour les aider à retourner sur les terres qui ont vu naître et grandir le christianisme, faute d'agir avec fermeté pour défendre leurs droits et exiger l'égalité de traitement avec les populations musulmanes, l'hémorragie se poursuivra.
Dans moins d'un demi-siècle, à l'exception de l'Égypte, les chrétiens trop peu nombreux seront incapables de se vivre en communauté et ils seront absorbés dans l'anonymat des villes qu'ils devront rejoindre après avoir abandonné des villages désormais désertifiés. Dans ces conditions, ils ne pourront pas préserver et afficher une identité particulière et devront se plier au dictat de la majorité conquérante. L'Orient se refermera sur une homogénéité religieuse et les atouts du pluralisme qui ont construit ces pays et ces civilisations seront désormais souvenir ancien. Il faut craindre alors que les cloches qui résonnent le 15 août pour honorer la vierge Marie, ne rencontrent plus d'écho en Orient. Elles sonneront sans doute le glas de la présence chrétienne sur ces terres historiques du christianisme.
Depuis le début de la guerre en Syrie, de nombreux chrétiens se sont réfugiés au cœur du Wadi al-Nasara, à 50 km à l'ouest de Homs. Epargnée par les combats, entourée de hautes montagnes, cette région en bordure de la frontière libanaise est nommée la "Vallée des Chrétiens".
Ce sanctuaire abrite actuellement 210'000 chrétiens, dont 8'000 familles déplacées.
3'000 nouvelles familles sont en train de rejoindre ce havre de paix pour fuir la violence de la guerre, rapporte l'Œuvre d'Orient, une œuvre d'Eglise basée à Paris, qui soutient depuis la moitié du XIXe siècle les communautés chrétiennes au Moyen-Orient. En 5 ans, faute de travail et de logement, 75'000 jeunes ont déjà quitté la région pour un pays étranger. Et de nombreuses familles s'apprêtent à les suivre si rien n'est fait.
Vaste projet des Eglises locales
Sous l'égide des Eglises locales, grecque-melkite catholique et orthodoxe, un comité composé de laïcs et de religieux a décidé de lancer un vaste projet de construction de logements. "Les jeunes couples ont prioritairement besoin d'un espace de vie pour fonder une famille", explique le Père jésuite Ziad Hilal, qui contribue à la mise en œuvre de ce plan d'action, avec l'aide de diverses ONG.
L'Œuvre d'Orient soutient notamment un projet d'une usine de fabrication d'équipement mobilier dans le Wadi al-Nasara, car une telle production est importante pour les nombreux habitants de cette région. Depuis le début du conflit, de nombreux Syriens chrétiens se sont réfugiés dans cette zone frontalière avec le Liban. La "Vallée des Chrétiens", de par sa stabilité et de par sa main d'œuvre expérimentée, contribue à la prospérité de l'industrie syrienne.
Eviter l'émigration
Dans cette région, la création de plusieurs entreprises est prévue. "Nous souhaitons développer un élevage de poulets, une fabrique de meubles…dont la faisabilité a été étudiée par des spécialistes. Cela répond aux besoins locaux et créera beaucoup d'emplois", précise pour sa part le Père pauliste Walid Eskandafi, directeur du projet humanitaire sur place, ajoutant que "ces projets vitaux pour enraciner les jeunes ont besoin d'être financés au plus vite !"
La population de la "Vallée des Chrétiens" souffre d'un grave manque d'eau, de nourriture, de carburant et d'électricité, note pour sa part le Patriarcat de Moscou, qui qualifie la situation humanitaire sur place de "catastrophique". Le Centre russe pour la réconciliation des belligérants sur le territoire de la République arabe syrienne, avec l'aide du Département des relations ecclésiastiques extérieures du Patriarcat de Moscou (DREE) et de la Section moscovite de la Société impériale orthodoxe de Palestine, a fait parvenu un premier convoi d'aide humanitaire dans cette région.
Aide du Patriarcat de Moscou
Le DREE rappelle que le Patriarcat de Moscou continue à entretenir des liens étroits avec les leaders et les représentants des communautés chrétiennes de Syrie et à agir pour la défense de leurs droits dans tous les domaines. La "Vallée des Chrétiens" est un ensemble de village dans la province d'Homs, où résident principalement des chrétiens. A l'heure actuelle, la population est chiffrée à environ 250'000 personnes. "Dans un contexte d'opérations militaires et de violentes persécutions de la part des extrémistes", souligne le DREE, la "Vallée des Chrétiens" est restée un refuge sûr pour bien des croyants de Syrie.
Le Synode de l'Eglise orthodoxe russe a publié à plusieurs reprises des déclarations sur la situation des chrétiens au Proche Orient. Le patriarche de Moscou ne manque pas d'en parler lors de ses rencontres avec les chefs d'Etat et les responsables des organisations internationales, notamment avec les autorités de la Fédération de Russie. L'Eglise orthodoxe russe travaille en permanence sur ce thème avec le ministère des Affaires étrangères russe.
Le métropolite Hilarion de Volokolamsk, président du DREE, n'hésite pas à parler d'un "véritable génocide de la population chrétienne qui se produit sous nos yeux sur les terres d'où la Bonne Nouvelle a été répandue dans le monde entier", une tragédie peu évoquée par les grands médias internationaux. (cath.ch-apic/oeuvred'orient/mospat/be)
Le catholicos arménien-catholique Krikor Bedros XX Gabroyan a ouvert, hier, les travaux du synode arménien-catholique au catholicossat de Bzoummar, en présence du nonce apostolique, Gabriele Caccia. Le synode, qui se poursuivra jusqu'au 2 septembre prochain, rassemble des évêques d'Arménie, d'Europe de l'Est, du Liban, d'Istanbul, d'Alep, de Qamichli, de Damas, de Bagdad, d'Égypte, du Soudan, d'Iran, de France, d'Europe, des États-Unis, du Canada, d'Argentine, d'Amérique latine, de la Grèce, de Jérusalem et de Jordanie. Dans un communiqué publié à l'issue de la séance inaugurale, les évêques ont souligné qu'ils ont adressé un message au pape François dans lequel ils le remercient de son action en faveur de la paix dans le monde et en particulier au Moyen-Orient, et de la proclamation d'une année de la miséricorde. Il est également dit que le synode assurera le suivi des travaux de la Commission spéciale chargée d'examiner la cause des martyrs du génocide arménien de 1915 afin que leur canonisation devienne officielle, en particulier celle de l'évêque Ignace Maloyan. Les évêques ont noté qu'ils étudieront l'Exhortation apostolique du pape François au sujet de la famille et la façon de l'expliquer aux fidèles, notamment aux jeunes, et qui a été adoptée suite au travail du synode des évêques tenu à Rome en octobre 2015. Les évêques se sont penchés sur la modernisation des médias pour rendre plus accessibles les enseignements de l'Église à tous les fidèles, notamment ceux qui se trouvent en Arménie et en Occident. Les évêques ont passé en revue ce que les communautés catholiques, orthodoxes et évangéliques ont déjà réalisé pour venir en aide aux réfugiés chrétiens en Syrie, en Irak, en Jordanie, en Arménie et au Liban. Le synode s'est adressé à la communauté internationale, aux Nations unies, à la Ligue arabe et à toutes les fondations qui s'occupent des droits de l'homme et les ont appelées à lutter contre le terrorisme, la violence, et à œuvrer au retour des réfugiés chez eux et pour la paix dans le monde. Soulignant l'importance de la stabilité au Liban, les évêques ont appelé à l'élection sans délai d'un président de la République.
Raï : Les organisations terroristes ne représentent ni l'islam ni les musulmans
Fidèle à la modération fondamentale à laquelle font preuve l'Église catholique et le pape François face à l'extrémisme musulman, le patriarche maronite, le cardinal Béchara Raï, a ouvertement contesté la représentativité musulmane du groupe État islamique et d'autres groupes islamiques à son image. « Les organisations terroristes qui œuvrent à la destruction du Moyen-Orient ne représentent ni l'islam ni les musulmans », a-t-il affirmé depuis Séoul, où il participe en ce moment à une conférence sur le thème « Paix et réconciliation ». Et d'assurer que ces organisations « travaillent à anéantir un islam modéré et ouvert qui s'est formé, bon an, mal an, grâce au vivre-ensemble avec les chrétiens ». Le patriarche a donné en exemple « le modèle libanais qui repose sur un ensemble de valeurs partagées entre chrétiens et musulmans, sur la coopération, l'égalité civique et la communauté culturelle entre toutes les communautés, un modèle unique qui distingue le Liban des autres États du Moyen-Orient, et dont les principes se reflètent dans son pacte national ». Ces propos du patriarche maronite formaient l'essentiel de l'intervention qu'il a donnée hier au cours du congrès organisé à Séoul (18-22 août) à l'initiative de son archevêque, le cardinal André Yeom Soo-yung, sur le thème de la paix et de la réconciliation. Pour le chef de l'Église maronite, l'avènement d'un Moyen-Orient pacifié passe par une série de décisions de réformes au niveau des États arabes. Le patriarche a préconisé « le principe de la séparation de l'État et de la religion », « le développement de la démocratie et de la citoyenneté » et « le respect des droits de l'homme et des libertés fondamentales ». Sur le plan international, Mgr Raï a demandé une intervention de l'Occident à trois niveaux : les guerres au Moyen-Orient « dont le cours est alimenté à partir de l'étranger », le conflit israélo-palestinien et la rivalité sunnito-chiite. Il a notamment demandé que l'on œuvre sérieusement à l'instauration d'un État palestinien, auquel pourront revenir tous les Palestiniens chassés de leurs terres, et faire respecter toutes les résolutions du Conseil de sécurité. Il a également appelé la communauté internationale à » aider au rapprochement entre l'Iran et l'Arabie saoudite, ce qui devrait contribuer « à défaire beaucoup de nœuds » et « réduire la tension confessionnelle » dans la région. Le Liban, a relevé le patriarche, « paie le prix de tous ces conflits politico-religieux, au point même qu'il est sans président depuis plus de deux ans ». « Toutefois, a-t-il fait remarquer, la formule libanaise demeure malgré tout unique, et notre Constitution un modèle à imiter par les autres États sur la base de l'égalité civique et de la communauté culturelle » au sein d'un même pays. « Paix et réconciliation sont au cœur de la culture et du message chrétiens, qui béatifient l'artisan de paix », a conclu le patriarche.