Arabes du Christ


" الهجرة المسيحية تحمل رسالة غير مباشرة للعالم بأن الإسلام لا يتقبل الآخر ولا يتعايش مع الآخر...مما ينعكس سلباً على الوجود الإسلامي في العالم، ولذلك فإن من مصلحة المسلمين، من أجل صورة الإسلام في العالم ان .... يحافظوا على الوجود المسيحي في العالم العربي وأن يحموه بجفون عيونهم، ...لأن ذلك هو حق من حقوقهم كمواطنين وكسابقين للمسلمين في هذه المنطقة." د. محمد السماك
L'emigration chretienne porte au monde un message indirecte :l'Islam ne tolere pas autrui et ne coexiste pas avec lui...ce qui se reflete negativement sur l'existence islamique dans le monde.Pour l'interet et l'image de l'Islam dans le monde, les musulmans doivent soigneusement proteger l'existence des chretiens dans le monde musulman.C'est leur droit ..(Dr.Md. Sammak)

jeudi 7 février 2013

Liban : les évêques maronites condamnent l’attaque contre l’armée à Ersal | Dernières Infos | L'Orient-Le Jour

Les évêques maronites, réunis mardi sous la présidence du patriarche Mgr Béchara Raï, ont sévèrement condamné l'attaque meurtrière vendredi dernier contre l'armée libanaise à Ersal, dans l'est du Liban.

"Les évêques ont fait état de leurs préoccupations face à la situation sécuritaire, condamné les attaques contre l'armée notamment à Ersal et demandé l'application ferme des lois", ont affirmé les prélats dans un communiqué. Ils ont par ailleurs appelé à renforcer l'"unité et la confiance entre les Libanais".

 Concernant le mariage civil, les évêques maronites ont souligné que cette question revêtait deux volets, religieux et constitutionnel. "Au niveau constitutionnel, les autorités doivent amender l'article 9 de la Constitution pour permettre le mariage civil et au niveau religieux, celui-ci ne peut remplacer le mariage religieux qui est un des préceptes de l'église".

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Le pape copte Tawadros II critique le gouvernement égyptien | La-Croix.com

La minorité chrétienne d'Égypte est aussi importante que la majorité musulmane, a affirmé, en substance, le pape copte-orthodoxe Tawadros II, mardi 5 février, en marge d'une visite au monastère Al-Muharraq, à 300 kilomètres au sud du Caire.

Les chrétiens, qui constituent environ 10 % de la population égyptienne, forment « une minorité, au sens numérique du terme, mais nous ne sommes pas de moindre valeur, au regard de notre histoire, de notre rôle et de l'amour que nous portons à notre nation », a-t-il affirmé à l'agence Associated Press.

Le patriarche copte-orthodoxe d'Alexandrie a critiqué la nouvelle constitution du pays, ratifié fin décembre par le président égyptien Mohammed Morsi, issu des Frères musulmans. Ce texte fait des « principes de la charia » la « source principale de la législation », une formulation assez consensuelle en Égypte. Mais le texte précise que ces principes doivent être interprétés selon la doctrine sunnite, susceptible de privilégier des interprétations très rigoristes. De plus le texte octroie à l'État un rôle de « protection de la moralité » et interdit « l'insulte des personnes humaines » et des « prophètes », ouvrant la voie à la censure.

Les chrétiens ont l'intention de prendre « une part active » au dialogue national

« La citoyenneté est la seule chose partagée par tous les Égyptiens… La constitution, fondement de toutes les lois, doit être placée sous le signe de la citoyenneté et pas soumise à des principes religieux », a souligné Tawadros II. « Par conséquent, a-t-il poursuivi, les articles ont été déformés à cause d'une influence religieuse constituent en eux même une discrimination : la constitution est supposée unir, et non diviser. »

« Peut-être la constitution changera avec la prochaine majorité parlementaire, et les élections présidentielles », a-t-il espéré.

Le pape copte a par ailleurs précisé que les chrétiens avaient l'intention de prendre « une part active » à tout dialogue national « qui leur paraîtra bénéfique pour la nation ». « Mais quand nous jugeons que le dialogue se termine avant même qu'il n'ait commencé, et que rien de ce qui est décidé n'est appliqué, alors nous jugeons que cela n'est pas dans l'intérêt de la nation. »

Tawadros II a également affirmé qu'il était heureux de voir de plus en plus de chrétiens prendre part aux vagues de protestations, qui ont lieu en Égypte depuis 2011, mais a clairement affirmé que ces mouvements devaient rester pacifiques.

C'est la première fois que le patriarche copte-orthodoxe, intronisé en novembre, émet de telles critiques à l'encontre du gouvernement égyptien.



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Mgr Lahham : le rôle des religions dans l’évolution des sociétés arabes

Conférence de Mgr Lahham : le rôle des religions dans l'évolution des sociétés arabes

Mgr Lahham, vicaire patriarcal pour la Jordanie, et ancien archevêque de Tunis a donné une conférence sur "le rôle des religions dans l'évolution des sociétés arabes" lors d'un colloque en France.

 

Mgr Lahham, vicaire patriarcal pour la Jordanie, et ancien archevêque de Tunis a donné une conférence sur "le rôle des religions dans l'évolution des sociétés arabes" lors d'un colloque en France. Nous publions ici son intervention donnée à Paris le 19 janvier 2013.

 

 

LE RÔLE DES RELIGIONS DANS L'ÉVOLUTION DES SOCIÉTÉS ARABES

 

Le rôle et la place de la religion dans les sociétés en général et dans le monde politique en particulier est une question vieille comme le monde. Depuis l'édit de Milan en 313, la relation entre ces deux « mondes », c'est-à-dire le politique et le religieux a connu des variations infinies : soumission du religieux au politique, soumission du politique au religieux, séparation nette et presque négative (la loi de 1905), séparation plus souple (pays anglophones et germanophones). Actuellement, du côté religieux chrétien, Vatican II parle d'« indépendance mutuelle et de saine collaboration » (GS76) et du côté politique européen on parle de « laïcité positive ». Le temps arrondit les pointes des idéologies.

 

Mais ce cadre qui semble être assez équilibré ne s'applique pas au monde arabe. D'abord, les sociétés ne sont pas les mêmes, mais surtout le rôle du religieux dans le politique et le social n'est pas le même. La religion, ou plutôt le fait religieux, a toujours eu, et il continue à avoir, un rôle dans l'évolution des sociétés arabes. Je ne m'arrête pas au passé, parce que le thème qui nous intéresse a une forte référence au présent, à ce qu'on appelle désormais « le printemps arabe », et surtout aux nouveaux régimes politiques qui en ont pris le relais, régimes de couleur musulmane ou régimes musulmans tout court avec des fractions salafistes.

 

Un premier point à noter est que les sociétés arabes, musulmanes ou chrétiennes, sont des sociétés à forte matrice religieuse. Le référent religieux est naturel et il fait partie de la vie des individus comme des sociétés. Il faut bien tenir compte de cela si on veut comprendre ce qui se passe actuellement dans le monde arabe.

D'un autre côté, on se souvient que le fait religieux, musulman en l'occurrence, était totalement absent pendant les manifestations des jeunes et des moins jeunes dans les mouvements récents en Tunisie, en Égypte, en Lybie, au Yémen, au Bahrein et en Syrie. Ces mouvements étaient de couleur sociale, politique et humaine. C'est dû aussi au fait que le fait religieux dans ces pays n'était pas sujet à contestation; le fait religieux arabe est tranquille, même si les degrés d'appartenance et de pratique religieuse varient d'un pays à l'autre (l'islam tunisien n'est pas l'islam égyptien par exemple).

Les mouvements du printemps arabes étaient spontanés, sans structure politique préalable, sans idéologie, sans véritables leaders charismatiques, et avec cela ils ont pu renverser des régimes politiques assez durs et qui duraient depuis 20, 30 ou 40 ans.

Les mouvements religieux islamiques (et la politique internationale, mais c'est un autre sujet), ont pris le train en marche, ils sont arrivés au pouvoir avec des élections libres et démocratiques, et ils ont commencé à avoir un rôle de premier plan dans l'évolution des sociétés arabes. Nous en reparlerons. Je pense qu'il ne faut pas s'étonner de cette montée de l'Islam et de l'islamisme ni de leur « victoire » politique. Voici pourquoi :

 

+ D'abord, et on le répète jamais assez –surtout pour des occidentaux -, la religion est un élément constitutif dans la vie des personnes et des sociétés arabes.

 

+ Dans les pays qui ont connu le printemps arabes, les régimes politiques ne permettaient l'existence d'aucun parti sérieux d'opposition. La Tunisie par exemple avait quelques partis d'opposition, tout comme l'Égypte, mais c'était de la façade.

 

+ Par contre, les partis islamistes existaient bel et bien, sauf en Lybie (et c'est pourquoi – entre parenthèses – ils n'ont pas gagné les élections même si les Libyens sont musulmans à 100%). Ces partis étaient opprimés, persécutés, mis en prison, mais ils étaient là, bien organisés et bien structurés. La persécution n'a fait que leur donner plus de fermeté et plus de volonté pour résister et pour survivre.

 

+ Une fois les « opprimants » disparus, ils se sont trouvé tous seuls à occuper la scène politique. Ils étaient organisés, bien structurés et ils avaient des programmes sociaux et religieux assez bien définis, ce qui n'était pas le cas pour les programmes économiques et politiques. De cela aussi nous parlerons plus tard. Certes des dizaines de nouveaux partis politiques ont vu le jour avant les élections (plus de 120 en Tunisie), mais c'étaient des nouveaux nés sans aucun programme et sans aucune expérience politique ; et ils ont éparpillé des voix et permis indirectement au parti Nahda (parti politique tunisien à référence religieuse) d'avoir une victoire relativement facile.

 

Passés de l'opposition au gouvernement, les partis religieux se sont vus obligés de parler économie et politique, sans toutefois renoncer au désir (volonté ?) de changer la société et de la faire « évoluer » dans une direction islamisante. Certes, ils ne le disent pas,il s'en défendent même, mais les exemples sont nombreux : tentative – avortée – d'introduire le Chari'a dans la nouvelle Constitution tunisienne, ligne plus stricte dans l'observation de jeûne du Ramadan, voile islamique partiel et intégral, discours politique dans les mosquées, ballons d'essai pour re-introduire la polygamie, faire des hôtels Halal et des hôtels Haram, changer la loi de l'adoption en loi de garantie, introduire le voile intégral dans les universités…. Sans parler des slogans comme : « l'Islam est la solution », « je veux être régi par la Loi de Dieu » (Charia), « une bonne musulmane est une musulmane voilée » etc.

 

Ceci dit, la présence des régimes musulmans ou islamistes au sommet du pouvoir est juridiquement légitime et incontestable. C'est un fait absolument nouveau. Et en cela il y a une leçon pour l'Occident et une autre pour les partis musulmans eux-mêmes.

 

- Pour l'Occident : Le Moyen Orient, et les pays arabes en général, ne sont plus les mêmes, et un retour en arrière est impensable. La rue arabe a explosé, et alors que les peuples arabes avaient toujours peur de leurs dirigeants, actuellement ce sont les dirigeants qui ont peur de leurs peuples. Ce changement est d'une importance extrême, et je ne sais pas si l'Occident en mesure toute la portée. Il n'est plus possible, ni permis de traiter avec des dirigeants arabes despotes, de fermer les yeux sur la violation des droits de l'homme sous prétexte de protéger ses propres frontières contre l'immigration illicite ou d'arrêter l'avancée des partis islamistes. Les pays arabes sont des pays à grande majorité musulmane, et l'Occident doit changer de ligne de conduite et traiter avec cette nouvelle réalité.

 

- Pour les pays arabes qui choisissent d'être gouvernés par un Islam politique, ils doivent savoir que l'Islam politique est modéré ou il n'a aucune chance de réussir. Aucun pays, arabe ou non, ne peut plus vivre dans un « ghetto » religieux ou politique. Je donne un seul exemple : l'Islam politique doit traiter avec des banques à intérêt ce qui n'est pas permis dans un Islam rigide, régi par la Chari'a.

 

Avec un Occident qui accepte les nouvelles règles du jeu politique, et avec un Islam politique arabe ouvert et modéré, la vie devient possible.

 

Je repose la question : Est-ce que le religieux, tel qu'il se présente aujourd'hui ou tel qu'il se présentera demain dans plusieurs pays arabes, peut changer les sociétés arabes, et quel rôle a-t-il dans leur évolution ? Je me permets d'esquisser une réponse.

 

- Tout d'abord, je sais que le temps des prophètes est révolu. Ce que je dis sont des idées qui n'engagent que moi-même.

 

- Le fait religieux peut réussir à changer ou à faire évoluer les sociétés arabes:

 

S'il adopte une position claire et tranchée face aux mouvements salafistes qui ont fait leur apparition officielle dans les pays du printemps arabe en même temps que les partis islamiques. Or, ce n'est pas le cas des partis au gouvernement en Tunisie et en Égypte. On constate dans ces pays une certaine complicité entre le pouvoir et les salafistes : Un laisser faire, des positions molles, des condamnations gentilles. Dernièrement, les positions deviennent plus nettes, et j'espère que la raison ne soit pas seulement les prochaines élections de juin 2013 en Tunisie.

S'il (l'Islam politique) adopte une politique démocratique qui garantit les droits de l'homme et les libertés qui en découlent, à commencer par la réciprocité et la liberté de conscience, et pas seulement la liberté de culte. C'est un point qui trouve encore beaucoup de résistance du côté musulman parce qu'il va contre l'interprétation littérale du Coran. Là aussi, c'est un grand chapitre pour lequel on doit, tôt ou tard, trouver une solution.

S'il accepte le jeu politique démocratique y compris l'atermoiement du pouvoir. Le Hamas à Gaza, qui retarde les élections sine die par peur de perdre, est un exemple qui donne à réfléchir.

S'il arrive à offrir au peuple un programme économique valide. Car, même si les peuples arabes sont musulmans dans leurs gènes, leur premier besoin reste celui de vivre (primum vivere deinde philosophare) et de travailler.

S'il réussit à offrir à l'Occident un programme politique sérieux et sortir – tout comme l'Occident – du complexe historique Orient/ Occident, Croisades/Colonialisme, islamisation de l'Europe/ évangélisation de l'Islam etc. Une purification de la mémoire est obligatoire des deux côtés pour arriver à des relations sereines entre ces deux mondes.

 

Et si cela n'arrive pas ? Si cela n'arrive pas, les partis à tendance islamique auront eu leur chance. Et puisque tout le monde parle de liberté et de démocratie – ce qui est déjà énorme pour les pays arabes et pour les partis religieux eux-mêmes – il faudra donner la même chance à d'autres partis. Le parti qui saura gouverner les pays arabes et faire évoluer les sociétés arabes vers le mieux sera le parti pour lequel des centaines de jeunes ont sacrifié leur jeunesse et leur vie.

Mgr Lahham

 




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Pour Mgr Lahham, « soit l’islam politique est modéré, soit il n’a aucune chance de réussir » | La-Croix.com

Lors d'un colloque organisé le 19 janvier dernier à Paris par le réseau Chrétiens de la Méditerranée et la direction de la prospective du ministère des affaires étrangères, Mgr Maroun Lahham, vicaire patriarcal pour la Jordanie et ancien archevêque de Tunis, est intervenu sur le thème : « Le rôle des religions dans l'évolution des sociétés arabes ».

Lors de cette conférence, il a d'abord replacé le sujet dans une histoire longue, rappelant que la question du rôle et de la place de la religion dans les sociétés en général et dans le monde politique en particulier est « vieille comme le monde », qui a connu, depuis l'Édit de Milan en 313, « des variations infinies » : soumission du religieux au politique, soumission du politique au religieux, séparation nette « et presque négative » (en France), séparation plus souple (pays anglophones et germanophones)… Actuellement, Vatican II parle d'« indépendance mutuelle et de saine collaboration » (Gaudium et Spes) et, « du côté politique européen, on parle de "laïcité positive" ».

« Ce cadre qui semble être assez équilibré ne s'applique pas au monde arabe », précise néanmoins Mgr Lahham, parce que « les sociétés ne sont pas les mêmes », mais surtout parce que « le rôle du religieux dans le politique et le social n'est pas le même ».

La religion, élément constitutif des sociétés arabes

Désormais, les mouvements religieux islamiques – même s'ils ont pris « en marche » le train de la contestation des pouvoirs autoritaires – sont arrivés au pouvoir avec des élections libres et démocratiques. « Je pense qu'il ne faut pas s'étonner de cette montée de l'islam et de l'islamisme ni de leur "victoire" politique », estime l'ancien archevêque de Tunis. « D'abord, et on le répète jamais assez – surtout pour des Occidentaux –, la religion est un élément constitutif dans la vie des personnes et des sociétés arabes. »

Ensuite, les seuls partis d'opposition existant sous la dictature étaient les partis islamistes (sauf en Libye, ce qui explique qu'ils n'aient pas gagné les élections). « Ces partis étaient opprimés, persécutés, mis en prison, mais ils étaient là, bien organisés et bien structurés. La persécution n'a fait que leur donner plus de fermeté et plus de volonté pour résister et pour survivre ».

« Passés de l'opposition au gouvernement, les partis religieux se sont vus obligés de parler économie et politique, sans toutefois renoncer au désir (volonté ?) de changer la société et de la faire "évoluer" dans une direction islamisante », note l'ancien archevêque de Tunis. « Certes, ils ne le disent pas, ils s'en défendent même, mais les exemples sont nombreux » : tentative – avortée – d'introduire la charia dans la nouvelle Constitution tunisienne, ligne plus stricte dans l'observation de jeûne du Ramadan, voile islamique partiel et intégral, ballons d'essai pour réintroduire la polygamie, etc. etc.

Des régimes juridiquement légitimes

« Clai dit, la présence des régimes musulmans ou islamistes au sommet du pouvoir est juridiquement légitime et incontestable », rappelle Mgr Lahham. À ses yeux, l'Occident doit se convaincre que le Moyen-Orient, et les pays arabes en général, « ne sont plus les mêmes », et qu'un retour en arrière est « impensable ». « Il n'est plus possible, ni permis de traiter avec des dirigeants arabes despotes, de fermer les yeux sur la violation des droits de l'homme sous prétexte de protéger ses propres frontières contre l'immigration illicite ou d'arrêter l'avancée des partis islamistes. Les pays arabes sont des pays à grande majorité musulmane, et l'Occident doit changer de ligne de conduite et traiter avec cette nouvelle réalité ».

Quant aux pays arabes qui choisissent d'être gouvernés par un islam politique, « ils doivent savoir que soit l'islam politique est modéré, soit il n'a aucune chance de réussir », assène-t-il. « Aucun pays, arabe ou non, ne peut plus vivre dans un "ghetto" religieux ou politique. Je donne un seul exemple : l'islam politique doit traiter avec des banques à intérêt ce qui n'est pas permis dans un islam rigide, régi par la chari'a ».

Des relations sereines entre Orient et Occident

Pour ce Jordanien, ordonné en 1972 pour le Patriarcat latin de Jérusalem et nommé en 2005 à Tunis avant d'être rappelé l'an dernier par le pape au Moyen-Orient, l'avènement au pouvoir des partis islamistes n'est donc pas forcément le signe d'un échec des « printemps arabes ».

Ces partis peuvent à ses yeux réussir à changer ou à faire évoluer les sociétés arabes, mais à plusieurs conditions : « adopter une position claire et tranchée face aux mouvements salafistes », « ce qui n'est pas le cas en Tunisie et en Égypte où l'on constate une certaine complicité, un laisser-faire, des positions molles, des condamnations gentilles » ; opter pour « une politique démocratique qui garantisse les droits de l'homme et les libertés qui en découlent, à commencer par la réciprocité et la liberté de conscience, et pas seulement la liberté de culte », un point « qui trouve encore beaucoup de résistance du côté musulman parce qu'il va contre l'interprétation littérale du Coran » ; ou encore « offrir au peuple un programme économique valide ».

Si l'islam politique y parvient, si Moyen-Orient et Occident parviennent à sortir « du complexe historique Orient/Occident, croisades/colonialisme, islamisation de l'Europe/évangélisation de l'islam », des relations « sereines » peuvent s'instaurer entre les deux rives de la Méditerranée. Et « si cela n'arrive pas, les partis à tendance islamique auront eu leur chance » et il faudra alors donner la leur à d'autres. Pour le nouveau vicaire patriarcal pour la Jordanie, « le parti qui saura gouverner les pays arabes et faire évoluer leurs sociétés vers le mieux sera celui pour lequel des centaines de jeunes ont sacrifié leur jeunesse et leur vie ».



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À Toulouse, l’évêque de Jérusalem souligne « les lumières et les ombres » du dialogue interreligieux | La-Croix.com

http://www.la-croix.com/Religion/Urbi-Orbi/France/A-Toulouse-l-eveque-de-Jerusalem-souligne-les-lumieres-et-les-ombres-du-dialogue-interreligieux-_NP_-2013-02-07-908652
À Toulouse, l'évêque de Jérusalem souligne « les lumières et les ombres » du dialogue interreligieux | La-Croix.com-7/2/2013

Le dialogue interreligieux en Terre Sainte est fait « de lumières et d'ombres », a constaté Mgr William Hanna Shomali, vicaire patriarcal latin de Jérusalem, invité samedi 2 février à l'Institut catholique de Toulouse, où il a donné une conférence sur les défis auxquels sont confrontés aujourd'hui les chrétiens de Terre Sainte.

Parmi les événements troublants de l'année dernière, Mgr Shomali mentionne les vingt actes de vandalisme, de destruction et de graffitis blasphématoires, visant surtout des sites chrétiens, et parfois aussi des mosquées et des synagogues. Dans la plupart des cas, les agresseurs sont des extrémistes juifs signant leurs actes du slogan « Le prix à payer », du nom d'un mouvement de colons ultranationalistes.

L'évêque auxiliaire de Jérusalem relève dans ce contexte un fait positif : les chefs des trois religions, en même temps que les politiciens palestiniens et israéliens, ont réagi ensemble. « Ils ont condamné ces actes, mettant le doigt sur la racine du problème qui réside dans l'éducation au fanatisme, reçue par ces extrémistes dans leurs écoles. »

Avec les musulmans « le dialogue théologique reste difficile »

Mgr Shomali relève d'autres points positifs. Ainsi, du côté palestinien, Noël est considéré comme une fête nationale. Le président Abbas assiste chaque année à la messe de Noël à Bethléem et il organise son programme annuel pour ne pas manquer ce rendez-vous. Du côté israélien, le président Shimon Peres invite chez lui les responsables des différentes Églises afin de leur présenter ses vœux. Un événement semblable est organisé par le maire de Jérusalem.

Il existe également un Conseil des institutions religieuses de Terre Sainte réunissant les hauts représentants des trois religions : le ministre palestinien du waqf musulman, les deux grands rabbins et les trois patriarches de Jérusalem. « Les chefs religieux ont réussi à faire une étude sur les manuels scolaires dans les écoles palestiniennes et israéliennes pour voir (…) comment ils représentent l'image de l'autre. L'étude n'a pas été complètement publiée, mais nous avons su que les résultats ne sont pas encourageants, car ces manuels contiennent des points négatifs et l'image de l'autre y est parfois défigurée. »

L'évêque catholique relève qu'avec les musulmans, les chrétiens ont en commun la langue, la culture et le fait d'avoir vécu et souffert ensemble. « Malgré cela, le dialogue théologique reste difficile. On ne peut pas dialoguer avec eux autour de la Trinité, de la divinité du Christ et de son incarnation, par exemple. Mais on peut approfondir ensemble les valeurs éthiques et religieuses communes comme le jeûne, la prière, l'aumône, la justice, le pèlerinage et le respect de la vie… »

« Les Syriens auraient préféré la dictature d'Assad plutôt que la pagaille et la destruction actuelle »

Au niveau des relations humaines au quotidien, relève-t-il, « nous essayons dans nos écoles et œuvres sociales d'éduquer les jeunes musulmans et chrétiens à vivre ensemble dans le respect mutuel et la convivialité ». Un des objectifs auquel aspire l'Église en Terre sainte, dans son dialogue avec les musulmans, est de créer une nouvelle mentalité « de sorte que la majorité musulmane accepte, dans la pratique, la diversité religieuse et surtout la liberté de conscience, encore non reconnue par l'islam », insiste Mgr Shomali.

« Cet objectif devient de plus en plus difficile dans le contexte actuel de l'islamisation progressive du Moyen-Orient. L'islam politique monte au pouvoir et laissera moins d'espace à la liberté religieuse. Tout cela se fait au nom d'un "printemps arabe" qui s'est avéré comme un réveil islamique. Le plus dramatique, c'est que l'Occident croit encore dans ce "printemps" auquel ne croit même pas une grande partie des Arabes eux-mêmes. »

Mgr Shomali se dit certain que « les Syriens auraient préféré la dictature d'Assad plutôt que la pagaille et la destruction actuelle ». De même, vu le chaos actuel, les Égyptiens vont vite regretter la dictature de Moubarak. « J'ose dire la même chose de Saddam, dont la destitution a causé la mort de 350 000 Irakiens et de 8000 soldats américains, en plus d'une guerre civile qui a appauvri et déchiré le pays. Mais c'est un tabou d'en parler en Occident ! »

Le dialogue islamo-chrétien reste infructueux et de pure façade, souligne-t-il, « si nous n'arrivons pas à résoudre des problèmes réels comme celui de la liberté de conscience et la citoyenneté égale ».

« La situation politique jette ses ombres » sur les relations judéo-chrétiennes

Avec les juifs, relève Mgr Shomali, le dialogue religieux devrait être plus facile « à cause des points communs que nous partageons : la Bible, les personnages bibliques, la prière des psaumes et les valeurs éthiques communes comme les vertus humaines, la dignité de la personne et la valeur de la vie. Il y a plus : Jésus lui-même était juif et nous ne pouvons pas comprendre notre liturgie et nos fêtes chrétiennes sans référer aux fêtes et aux célébrations du judaïsme contemporain du Christ. »

Certes, le dialogue judéo-chrétien a fait des avancées théologiques importantes depuis le document conciliaire Nostra aetate qui date de 50 ans. « Ce dialogue interreligieux continue à Rome, à Paris, et surtout aux États-Unis et en Israël, où habitent le plus grand nombre de Juifs. Ce dialogue a abouti à une reconnaissance réciproque entre le Saint-Siège et Israël, aux échanges d'ambassadeurs, aux accords fondamentaux entre les deux pays et aux accords fiscaux qui pourront être signés dans une brève échéance. »

L'évêque auxiliaire de Jérusalem relève qu'au niveau de la vie quotidienne en Israël, les relations entre chrétiens et juifs sont très bonnes. « Cependant, la situation politique jette ses ombres sur les relations entre Palestiniens chrétiens et Israéliens et empêche un dialogue profond et fructueux. »


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