Arabes du Christ


" الهجرة المسيحية تحمل رسالة غير مباشرة للعالم بأن الإسلام لا يتقبل الآخر ولا يتعايش مع الآخر...مما ينعكس سلباً على الوجود الإسلامي في العالم، ولذلك فإن من مصلحة المسلمين، من أجل صورة الإسلام في العالم ان .... يحافظوا على الوجود المسيحي في العالم العربي وأن يحموه بجفون عيونهم، ...لأن ذلك هو حق من حقوقهم كمواطنين وكسابقين للمسلمين في هذه المنطقة." د. محمد السماك
L'emigration chretienne porte au monde un message indirecte :l'Islam ne tolere pas autrui et ne coexiste pas avec lui...ce qui se reflete negativement sur l'existence islamique dans le monde.Pour l'interet et l'image de l'Islam dans le monde, les musulmans doivent soigneusement proteger l'existence des chretiens dans le monde musulman.C'est leur droit ..(Dr.Md. Sammak)

vendredi 12 avril 2013

AFRIQUE/EGYPTE - Proposition du secrétaire du Patriarche copte orthodoxe Tawadros II : cinq lignes directrices pour en finir avec les conflits confessionnels - Agence Fides


AFRIQUE/EGYPTE - Proposition du secrétaire du Patriarche copte orthodoxe Tawadros II : cinq lignes directrices pour en finir avec les conflits confessionnels
Le Caire (Agence Fides) – « Nous sommes las des palliatifs. Il faut des mesures concrètes » : c'est ainsi que le Père Makari Habibi, Secrétaire personnel du Patriarche copte orthodoxe Tawadros II, a expliqué les demandes adressées au gouvernement islamiste du Président Morsi afin d'évaluer sa réelle volonté de mettre un terme aux conflits confessionnels qui ont provoqué huit morts ces derniers jours, ainsi que l'attaque sans précédent contre la Cathédrale copte orthodoxe du Caire. « Nous demandons au Président – a déclaré le Père Habibi à l'agence turque Anadolu – que la loi soit appliquée à tous, que la sécurité soit garantie dans tout le pays, que se réalise intégralement le principe de citoyenneté, que le discours religieux se modifie et que l'histoire copte soit enseignée dans les écoles ». Selon le Secrétaire du Patriarche, « l'absence de législation a fait en sorte que les coptes soient traités comme des citoyens de seconde zone ».
L'urgence de ces jours-ci est la conséquence de conflits confessionnels qui ont marqué l'ensemble de l'époque Moubarak. Selon le Père Habibi, tous ceux qui incitent à la haine sectaire doivent être poursuivis. De plus, il faut garantir à la nombreuse minorité copte une représentation adéquate au sein des institutions civiles et politiques du pays. « Les coptes constituent 20% de la communauté égyptienne. Cela signifie que nous avons droit à 100 des 500 sièges parlementaires et au même pourcentage dans les ministères, parmi les gouverneurs ainsi que dans l'armée et la police » a indiqué le prêtre copte orthodoxe.
En Egypte, le scrutin visant à renouveler le Parlement débutera le 22 avril prochain pour s'achever en juin. En décembre, les sénateurs chrétiens présents au sein de la Choura (chambre haute du parlement égyptien) étaient au nombre de 13 sur un total de 270. Ces mois derniers, des voix opposées à l'hypothèse de quotas réservés aux coptes dans les listes présentées en vue des prochaines élections se sont levées au sein de l'Eglise copte. (GV) (Agence Fides 11/04/2013)

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Les Eglises d’Orient, un des chantiers prioritaires du pape François | Geopolis

Les Eglises d'Orient, un des chantiers prioritaires du pape François

Par Catherine Le Brech | Publié le 11/04/2013 à 09H26, mis à jour le 11/04/2013 

«Nous ne devons pas avoir peur d'être des chrétiens ni de vivre» comme tels, a lancé le 7 avril 2013 le pape François à ses fidèles réunis place Saint-Pierre. Installé dans sa nouvelle charge depuis un mois, le Saint-Père va devoir relever plusieurs défis. Au premier chef, faire diminuer les persécutions vis-à-vis des chrétiens d'Orient.

Le Saint-Siège s'inquiète pour l'avenir de la plupart des vingt millions de fidèles, dont cinq millions de catholiques, du Moyen-Orient, qui compte 356 millions d'habitants.
 
Divisés en de multiples communautés, les chrétiens connaissent un sentiment croissant d'insécurité et d'exclusion dans une région en plein bouleversement.
Le Vatican est notamment préoccupé par le conflit syrien, qui déstabilise toute la zone. Une importante minorité chrétienne y est implantée depuis 2.000 ans. Dans une Syrie multiconfessionnelle, celle-ci représente 7,5% des quelque vingt millions d'habitants.
 
Les chrétiens de Syrie dans la tourmente
Début avril, le patriarche catholique melkite, le Syrien Grégoire III Laham, interpellait le pape sur Radio Vatican : «Venez à l'aide de la Syrie qui ne peut plus supporter un plus long chemin de croix».
 
Le précédent souverain pontife, Benoît  XVI, avait souhaité dès la mi- 2011 que Bachar al-Assad fasse évoluer les choses en faveur des chrétiens qui «ne se réalisent pas en termes d'intolérance, de discrimination ou de conflit, et encore moins de violence». Le Saint-Père prônait alors un «exemple de relations harmonieuses entre chrétiens et musulmans». Un vœu pieux.
 

Chapelle Damas
Prière dans une chapelle de rite grec orthodoxe à Damas, dans le quartier chrétien de Bab Tuma, le 4 février 2011. © AFP PHOTO/JOSEPH EID

L'islamisation radicale inquiète
Si le régime alaouite a tissé des relations particulières avec les chrétiens, ceux-ci craignent aujourd'hui que l'instabilité entraînée par la possible chute de Bachar al-Assad ne favorise une islamisation radicale du pays préjudiciable à leur liberté de culte. Les milices islamistes proches d'al-Qaïda ne s'en cachent pas. Ils les considèrent comme des «croisés» dont il faut se débarrasser.
 
Devant la violence du conflit, on assiste à un exode massif de milliers de chrétiens de Syrie qui fuient vers le Liban, le Canada, les Etats-Unis ou la Suède, où des communautés syriaques et chaldéennes, venues d'Irak, ont déjà trouvé refuge.
 
Un scénario à l'irakienne se profile
En Irak, où les chrétiens étaient plutôt bien intégrés sous Saddam Hussein (son ministre des Affaires étrangères, Tarek Aziz, était chaldéen), l'intervention américaine et la chute du dictateur ont eu raison de la communauté essentiellement catholique, de rites chaldéen (majoritaire dans le pays), syriaque, arménien, grec-melkite et latin.
 
Ces Irakiens ont immigré massivement : de 800.000 fidèles répartis dans 300 églises avant 2003, ils ne sont plus que quelque 450.000 en 2013 pour 57 églises. Insécurité, pauvreté et fondamentalisme islamique (44 morts dans l'église syriaque de Bagdad le 31 octobre 2010 dans une attaque menée par al-Qaïda) font partie des motifs liés à leur depart.Vidéo Films-Documentaires publiée le 27 mars 2013

Discrimination des coptes en Eypte
Autre source d'inquiétude pour le Vatican, les coptes, chrétiens d'Egypte (6 à 8 millions d'Egyptiens), victimes de discriminations et de menaces islamistes.
 
Depuis la chute de Hosni Moubarak en février 2011, le pays a connu une montée des tensions confessionnelles entre chrétiens et musulmans. Une cinquantaine de coptes ont été tués en deux ans.
 
Les violences, qui provoquent un exil massif de cette population, se sont amplifiées avec l'arrivée des Frères musulmans et de Mohamed Morsi au pouvoir. Selon le patriarche copte d'Egypte, Tawadros II, elles ont atteint un «niveau de chaos».
 
Le conflit syrien s'invite au Pays du Cèdre
Dans un Liban multiconfessionnel partagé entre communautés chrétienne maronite et musulmanes (druze, chiite, sunnite), qui a connu 15 ans de guerre civile (1975-1990), le conflit de Syrie pourrait mettre le feu aux poudres. En témoignent les affrontements sporadiques entre pro et anti-Assad dans la région de Tripoli. Et les attentats imputés à Damas via le Hezbollah libanais.
 
Par ailleurs, les quatre millions de chrétiens du Liban (34% de la population), qui entretient avec la Syrie des liens historiques, voient leur communauté gonfler avec l'arrivée massive de réfugiés chrétiens syriens (les classes les plus aisées d'Alep notamment) qui émigrent en masse vers Beyrouth.

Vidéo Euronews, publiée le 19 octobre 2012

Les autres chrétiens du Moyen-Orient
S'ils sont 200.000 en Jordanie, les 143.000 chrétiens d'Israël ne représentent plus que 1,5% de la population contre 25% au 19e siècle, 2,9% en 1948, 2,3% en 1972 et 2,1% en 2009. Ils n'en restent plus que 57.000 dans les Territoires palestiniens.
 
Quant aux pays du Golfe, ils comptent quelque 3,5 millions de fidèles de différentes Eglises, majoritairement des immigrés asiatiques ou des Occidentaux catholiques. L'intolérance y est de mise, notamment en Arabie Saoudite, qui interdit toute forme de pratique religieuse autre que l'islam.

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jeudi 11 avril 2013

66. From Khusūs to the Cathedral: New Attacks on Copts | Arab West Report

Sectarian violence struck Egypt again on Friday, April 6, as at least four Christians and one Muslim were killed in an incident in Khusūs, in the governorate of Qalyubia, to the north of Cairo. Clashes continued on Sunday, and spread to the Coptic Orthodox Cathedral in downtown Cairo, where a funeral procession was attacked by unknown assailants. Religious and political leaders have condemned the violence and called for calm, but much about the original incident remains unclear.

The incident was apparently sparked by a group of youth who painted graffiti on the walls of a local Azhar affiliated religious institution. The Azhar is the most prestigious center of religious education in the Sunni Muslim world.

An initial report by CNN quotes Ahmad Usāmah, spokesman for the Egyptian Ministry of Health, who identified these youths as Christians, saying they painted crosses on the wall. Once this became known it angered Muslim residents who attacked the youths, who fled seeking refuge in the local St. George Church. Security then prevented residents from storming the building.

Ahram Online reports that the Egyptian Middle East News Agency also identified the youths as Christians, but did not elaborate on the graffiti. But while Egypt Independent reports that Reuters also identified the youth as Christian, it notes it's Arabic sister publication al-Masry al-Youm reported they were Muslim.

Initial reports also do not explain well how the people died. Ahram Online on Sunday quoted a Reuters report saying someone fired a stray bullet into the air, killing one. Egypt Independent identifies the Muslim killed as Muhammad Mahmūd, age 18. No details are provided on how the Christians were killed, but on Sunday Egypt Independent reports that local forensics determined they were killed by automatic weapons, shot from an angle, downward. Their names are listed as Marsūq 'Attiyah, Murqus Kamāl, Victor Manqarius and 'Isām Zakhārī.

Egypt Independent reported that fifteen people were arrested for rioting, and that security denies the house of the Christian accused of killing Mahmoud was burned. But in a separate article the paper provides the testimony of Fr. Suriyal of the St. George Church, saying that houses and shops in the area were burned, along with his church's nursery and a local Baptist church. Fr. Suriyal attributes the incident to an ongoing family feud which had recently been pacified, a point also reported by local witnesses according to Ahram Online.

According to the priest, however, local Salafis, however, harassed a Christian girl, and their sheikhs incited the population against the Copts. Ahram Online states the priest says six Christians were killed, with many more injured, but in another article has him saying eight people died, four of whom were Christians. A picture by the AP, carried by MSN UK shows four caskets during the funeral at the cathedral. This picture, however, carried over Twitter, seems to show five.

Many of these details are difficult to sort, but investigative reporter Rā'id Sharqāwī visited the area and offers a possible explanation. He collected testimony saying Muslim youths drew the Nazi swastika on the wall, and were confronted by authorities. A crowd gathered, as is common during disputes, and drew in local residents including members of a prominent Christian family living opposite the Azhar institution.

A younger member of this family confronted the Muslim youth, asking him why he was drawing offensive symbols on the wall. In the heated exchange this Christian drew his gun and shot the Muslim, killing him. This produced great tumult in the area, and took place around 12 noon.

The Christians, however, were not killed until around 4pm, and in a manner Sharqāwī found mysterious and perhaps conspiratorial. A group of men armed with automatic weapons drove in from outside the area on motorcycles and fired, somewhat randomly, at a group of assembled Christians. At this time stores were broken into and looted; Sharqāwī surmised it was an organized effort to take advantage of the chaos. The situation was not helped by the diffusion of rumors throughout the village, that each religious community was attacking the other.

If so, it matches the statements issues by the Muslim Brotherhood's Freedom and Justice Party the next day. Party leader Sa'ad al-Katātnī immediately labeled it sectarian violence, saying someone was trying to burn Egypt. In a later official statement the party offered condolences to all victims, stated it was sending a delegation to determine what really happened, and called on the state to reveal the plans of those behind the violence, punish them, and stop this threat.

The Egyptian presidency also offered condolences and called on all citizens to respect the law and avoid harming the nation's security and stability. The Grand Sheikh of the Azhar, Ahmad al-Tayyib, also sent a delegation to discover what happened and work on reconciliation. One of the local family heads involved is named Hassan Abū Rajab.

All the investigations and calls to expose conspiracy did not produce the desired result. On Sunday, following the funeral, unknown assailants attacked the procession. Egypt Independent reported that one died from bird pellets fired from a shotgun, while 29 others were injured. Police fired tear gas to disperse the crowds, but some Copts say they did not prevent attacks on the premises of the church, which was hit by Molotov cocktails. Tear gas also landed inside the cathedral walls, witnesses say.

The article also gives possible other corollary information contributing to the attack, stating the al-Ahram government news agency said mourners smashed local cars on the street, enraging residents. Furthermore, it quotes Coptic activist Rāmī Kāmil, saying some Copts wanted to march to the Ministry of Defense to demand the military take control of the country. Similar information is reported in Ahram Online, which calls the funeral procession politically charged. It also quotes Coptic activist Sally Toma saying a different activist, lawyer Najīb Jibrā'īl, was leading the pro-military march. This video shows him and an unknown Coptic priest chanting for the downfall of the government of the Muslim Brotherhood. Toma states many Copts are divided, all opposing the Brotherhood but many remembering the massacre under the eyes of the military during a Coptic protest at Maspero in October 2011.

Ahram Online reported that clashes renewed in Khusūs at the time of the attack at the cathedral. Pope Tawadros called for calm, wisdom, and restraint, saying he was in constant contact with the authorities. President Mursī issued a statement directly saying the attack on the cathedral was an attack on him personally. The most recent update at the time of writing states two are dead and ninety injured, including eleven policemen.

Further investigations are necessary, as facts remain disputed and motivations hidden. Direct testimony from residents is needed, in particular from the Christian family neighboring the Azhar institute. Also necessary is the report from the local Freedom and Justice Party delegation; what were the results of their investigation?

Is there a conspiracy leveled against the Brotherhood to spark sectarian tension and drive the country to chaos? Or, must they invent a conspiracy to cover over the latent sectarian tension which exists and erupted naturally, in order to blame hidden hands for the failures of their governance? These questions are far beyond the scope of this report or any subsequent investigations. But they are the questions asked accusingly by both sides of the Egyptian street.

The nation is awash in conspiracy, allegation, and rumor, and who can say it does not exist? But it is hoped this report provides a first step at least in gathering the purported facts, to prevent manipulations based on only a sampling of the above.

Criminal investigations are necessary to go any further.

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Être musulman en Angleterre | Oasis

Être musulman en Angleterre | Oasis

(Lire: Être chrétien en Egypte)

Être musulman en Angleterre signifie percevoir dès son plus jeune âge qu'on est différent, lorsque tu sors de la classe pour le cours de religion, sous les regards curieux et stupéfaits de tes petits camarades, et que tu rejoins dans une autre salle une poignée d'étudiants musulmans comme toi. À partir de ce moment, tu préféreras être avec les autres écoliers musulmans et tu te réfugieras en leur compagnie pour que personne ne se moque de ta foi ou ne te fasse de mal.

Être musulman en Angleterre signifie que beaucoup n'aiment pas ta religion et ne la professent pas. Il suffit que tu prononces ton nom, qui permet de comprendre quelle est ta religion, pour susciter des réactions souvent négatives qui oscillent entre la froideur et la haine déclarée.

Être musulman en Angleterre signifie que tu es un élément accessoire, marginal, superflu, considéré de manière suspecte : rarement quelqu'un s'intéressera à tes droits et à ta dignité. Cela signifie que tu seras obligé d'étudier et de travailler durant tes fêtes religieuses parce que l'État, pour jeter de la poudre aux yeux, ne te reconnaît qu'une seule fête durant l'année comme jour férié officiel. Pour l'État, toutes les autres sont des jours normaux auxquels il n'accorde aucune importance particulière. Rappelles-toi combien de fois tu as été à une conférence importante ou à une réunion de travail un jour de fête. Combien de fois tes enfants ont vu la joie de la fête être gâchée par un examen fixé ce jour-là !

Être musulman en Angleterre signifie s'engager au maximum dans ses études tout en sachant que souvent tu n'obtiendras pas les meilleurs résultats, même si tu le mérites. Durant les examens oraux à l'université, le professeur, dès qu'il lira ton nom musulman, prendra une mine renfrognée et te donnera un résultat plus bas que celui de tes compagnons. Et même si tu as les résultats les plus élevés, l'administration de l'université inventera quelque chose pour t'empêcher de faire l'assistant, parce que tu es musulman. En général, ceux qui te priveront de ton droit à être assistant, ce sont des pratiquants qui suivent les préceptes de leur religion ; ils te considèrent simplement comme un mécréant qui ne peut jouir des mêmes droits qu'eux.

Être musulman en Angleterre signifie se préparer à émigrer à tout moment. Tu dois choisir les noms de tes enfants et leur parcours scolaire de manière à ce qu'il soit compatible avec le pays où tu seras peut-être obligé d'émigrer, dans le cas d'agression de la part d'extrémistes.

Être musulman en Angleterre signifie que tu n'occuperas jamais les responsabilités les plus élevées de l'État. Même si tu en avais les capacités, tu ne seras jamais Président de la République ou Premier ministre ou Chef d'État major ou Directeur des Services secrets. Pourquoi ? Parce que tu es musulman et que certains hommes de la religion majoritaire considèrent que Dieu a interdit ta nomination aux responsabilités les plus élevées et aussi, pour dire toute la vérité, parce que l'État en Angleterre ne te fait pas entièrement confiance. Tu es un traître potentiel à ses yeux, susceptible à n'importe quel moment d'entrer en contact avec les ennemis, parce que les ennemis ont la même religion que toi.

Être musulman en Angleterre signifie rencontrer beaucoup de difficultés avant de pouvoir construire une mosquée où pratiquer ta religion. L'État et les extrémistes trouveront les moyens de t'empêcher de construire des mosquées. L'État en stipulant des lois vexatoires qui rendent très difficile la construction de mosquées et empêchent d'en rénover ou restaurer n'importe quelle partie (même les toilettes), sauf après avoir reçu de nombreuses autorisations de la part des autorités. Ajoute à cela que les extrémistes en Angleterre considèrent toute construction de mosquée comme un attentat déclaré contre leur religion et leur dignité. Dès que tu commenceras à construire la mosquée, des centaines d'extrémistes se précipiteront pour l'attaquer, ils brûleront le bâtiment et te prendront pour cible, toi, ta famille et tes enfants, en les maudissant comme des infidèles. Tout cela se produira parce que tu veux construire un lieu où adorer Dieu. Les policiers les laisseront faire ce qu'ils veulent, puis ils arriveront plus tard, pour établir le procès-verbal lorsque les auteurs du délit se seront déjà enfuis.

Être musulman en Angleterre signifie qu'à n'importe quel moment tu risques d'être expulsé du quartier où tu habites. Il suffit que les extrémistes envoient une menace de mort en te donnant un jour ou deux pour t'en aller. Alors tu devras prendre ta famille et tes enfants et quitter ta maison pour t'installer ailleurs. Et si tu vas demander de l'aide à la police, ils te diront qu'ils te conseillent de quitter ta maison pendant quelque temps. « Sincèrement, nous ne sommes pas capables de te protéger ».

Être musulman en Angleterre signifie que tu cours toujours le risque d'un massacre. Alors que tu es en train de manifester pour tes droits en sortant de la mosquée avec tes coreligionnaires, tu t'étonneras en voyant les chars de l'armée. Puis les extrémistes s'abattront sur vous et vous tueront. Ou bien un commerçant aura un problème avec un de ses clients dans le quartier où tu habites et étant donné que l'un des deux est musulman, de différend commercial la question se transformera immédiatement en guerre religieuse. Alors les extrémistes attaqueront les maisons des musulmans et les brûleront et peut-être vous tueront-ils. Comme d'habitude, les policiers arriveront en retard et arrêteront plusieurs agresseurs, mais étant donné que les morts sont musulmans, les assassins ne seront que légèrement condamnés ou bien ils seront acquittés. Si tu es un musulman en Angleterre et que ta mauvaise étoile veut que tu habites dans un village ou dans un bidonville, il suffit qu'un voisin s'arrête sous ta fenêtre et se mette à hurler : « Cet infidèle offense notre religion sur Facebook ». Cette phrase sera le signal pour tes voisins extrémistes qui encercleront ta maison et t'agresseront ainsi que ta famille en scandant des slogans religieux. Tout cela se produira bien que tu n'aies jamais attaqué leur religion sur Facebook : de plus, beaucoup de ceux qui t'agressent n'ont aucune idée de ce qu'est Facebook. Après chaque nouveau massacre, les responsables de l'État viendront couvrir le sang des victimes innocentes de belles paroles et de baisers d'amour. Ils diront que les enquêtes suivent leur cours et que les criminels n'échapperont pas à la justice. Puis, ils déclareront que ce douloureux incident ne pourra jamais ternir l'unité nationale et que les musulmans vivent en Angleterre en pleine sécurité et harmonieusement.

Être musulman en Angleterre signifie s'habituer à entendre des offenses contre ta religion n'importe où, à la télévision, dans la rue, dans le métro. Tu verras des hommes de la religion majoritaire déclarer que ta foi musulmane est une erreur et une mécréance et mettre en garde leurs fidèles d'avoir des rapports avec toi, de fréquenter ta famille ou d'implorer la miséricorde divine sur tes morts : la Miséricorde n'est pas permise pour les musulmans parce que vous êtes inexorablement destinés à l'enfer, « ce triste destin ». En plus, ils interdiront à leurs fidèles de te présenter leurs vœux pour les fêtes religieuses parce que ces vœux seraient une reconnaissance implicite de leur part de ta religion, qui, en revanche, est une mécréance évidente.

Être musulman en Angleterre signifie voir un extrémiste qui détruit en morceaux ton Livre Sacré devant les caméras et qui encourage un de ses neveux à uriner dessus. Tu dois accepter ces offenses publiques. En effet, l'extrémiste sera libéré après un procès-formalité. Ses partisans se rassembleront hors du tribunal pour se moquer et insulter encore davantage ta religion. En Angleterre n'importe qui a le droit d'attaquer ta religion parce que tu es musulman. Mais si tu critiques la religion de la majorité, tu seras immédiatement arrêté et jeté en prison pour de longues années avec l'accusation d'offense aux religions. À ce moment, tu découvriras qu'en Angleterre par offenses aux religions on considère uniquement celles qui s'adressent contre la religion de la majorité. En revanche, celles contre la religion minoritaire sont totalement admises : n'importe qui peut la dénigrer ou s'en moquer ou détruire son Livre Sacré sans aucun problème.

Être musulman en Angleterre t'oblige à demander la religion d'une fille avant d'en tomber amoureux afin que ton histoire d'amour ne se termine pas en tragédie. Si tu aimes une fille qui n'est pas de ta religion, des milliers d'extrémistes considéreront ton amour comme un attentat physique contre leur honneur, que seul le sang pourra laver. Ces extrémistes attaqueront ta maison et celle des musulmans du quartier et les brûleront, ils te frapperont et peut-être te tueront-ils. Tout cela parce que tu as osé aimer une fille de leur religion, même s'ils ne la connaissent pas, qu'ils s'en moquent et même si, dans des conditions normales, en la rencontrant dans la rue, ils pourraient l'harceler sexuellement. Mais tu es un musulman mécréant et il ne te sera jamais permis de profaner une fille de leur religion.

Être musulman en Angleterre t'empêchera d'exprimer tes convictions religieuses dans des lieux publics. Dans le métro, tu verras de nombreux passagers qui lisent leur Livre Sacré à voix très haute. Mais, si tu essayais de faire de même, tu verras que les passagers s'insurgeront contre toi et te frapperont. Tu verras que les autres jurent au nom des choses sacrées de leur religion, mais si tu essayes de jurer au nom de ton dieu, ceux qui t'écoutent s'énerveront et t'empêcheront de jurer. Il suffira d'une parole, « crois moi ». Tu verras que les autres apposent partout leurs symboles religieux, dans les voitures, aux terrasses, dans l'entrée de leur maison, dans les ascenseurs, mais si tu mets tes symboles religieux comme eux le font, tu seras entouré de regards de haine et de réprobation.

Être musulman en Angleterre signifie voir une partie des citoyens te demander l'application de leur loi religieuse ; si tu t'y opposes en essayant de leur faire comprendre que tu es d'une autre religion et que pour cela ce n'est pas raisonnable qu'ils t'appliquent la Loi d'une religion dans laquelle tu ne crois pas, ils te répondront : « L'Angleterre est notre pays et nous appliquerons notre Loi. Si elle ne te plaît pas, va-t'en dans un autre pays ».

Si tu es musulman en Angleterre, tu dois accepter que la liberté de religion est à sens unique. Si un citoyen musulman se convertit à la religion de la majorité, l'État le félicite, il s'en réjouit et lui ouvrent les portes. Mais si le contraire se produit et qu'un citoyen se convertit à la religion de la minorité, il doit fuir à l'étranger le plus rapidement possible parce que s'il reste en Angleterre, il pourrait être assassiné par les extrémistes qui appliquent ce qu'ils considèrent être une obligation religieuse.

Mais pour terminer : si tu es un musulman en Angleterre, je t'en prie, ne te laisse pas accabler de douleur à cause de toutes ces injustices, ne hais pas ton pays et ne l'abandonne pas. Rappelle-toi combien l'Angleterre, notre pays, était belle et tolérante avant d'être envahie par les idées extrémistes soutenues par les pétrodollars. Souviens-toi que nous avons toujours vécu ensemble en Angleterre, nous avons mangé et bu ensemble ; nous avons traversé des instants de bonheur et des moments difficiles, nous avons défendu la Patrie au prix de notre vie et de notre sang. Souviens-toi que pour chaque extrémiste il y a dix personnes tolérantes qui ont grandi dans le respect de la religion d'autrui ; eux aussi souffrent des agressions des extrémistes, exactement comme toi. N'émigre pas de l'Angleterre qui t'aime. Restes-y et défends-la. Reste à ta place et donne-moi la main pour libérer notre pays civilisé du tribalisme extrémiste et barbare qui essaye de s'en emparer.

 

PS : cher lecteur, dans l'article qui tu viens de lire une erreur volontaire a été commise.
Remplace s'il te plaît la parole "Angleterre" par "Égypte" et à la place de "musulman" lis "copte". Remplace la parole "mosquée" par "église". Puis relis l'article depuis le début pour savoir ce que signifie être copte dans l'Égypte actuelle. Et, pour terminer, j'espère que tu voudras bien téléphoner à tous les coptes que tu connais pour leur souhaiter un Joyeux Noël.

* ʿAlāʾ al-Aswānī, «Masrî al-Yôm», 8 janvier 2013

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Une feuille de route pour les chrétiens d’Orient | Paris planète

« Le 'printemps arabe' gagnerait à devenir le 'printemps de l'homme' »

Cardinal Béchara Boutros Raï, patriarche de l'Église maronite

Mercredi 10 avril, à l'Institut catholique de Paris

 « En suivant les changements en cours dans certains pays arabes, nous craignons qu'ils ne conduisent à des conflits interconfessionnels, à des régimes plus durs encore et à une partition de la région sur une base confessionnelle. Il ne doit y avoir qu'une identité nationale partagée, sur la base de la citoyenneté, inclusive de tous les apports culturels, et qui puisse assurer la base d'un 'vivre ensemble' serein et fructueux« .

Le cardinal Béchara Boutros Raï aura passé toute la semaine à Paris. Patriarche d'Antioche et de Tout l'Orient, chef de l'Église maronite, solidement arrimée au Liban, il a notamment rencontré le président de la république François Hollande mardi 9 avril .

Mercredi 10 avril, ce patriarche élu le 15 mars 2011 et créé cardinal par le pape Benoît XVI le 24 novembre 2012, a donné une conférence devant deux cents personnes à l'Institut catholique de Paris dans le cadre d'un Colloque intitulé : 'Christ et César, quelle parole publique des Églises » organisé par l'Institut supérieur d'études œcuméniques (ISEO) (1). L'occasion pour lui de rappeler la situation des chrétiens au Moyen Orient et de préciser les formes de soutien qu'il attend de la France.

« Vingt millions de chrétiens parmi 350 millions de musulmans »

« Le Moyen-Orient, berceau du christianisme, compte environ 20 millions de chrétiens, dont 5 millions de catholiques« , rappelle le cardinal Raï. « Ils y vivent avec 350 millions de musulmans et 7 millions de juifs dans les territoires occupés. Parlant des musulmans, il faut inclure Sunnites, Chiites, Alaouites et Druzes« .

« Une culture théocratique souvent fermée à l'altérité »

« Les chrétiens, de culture démocratique et plurielle, vivent dans ces pays avec des concitoyens musulmans et des juifs dont la majorité est de culture théocratique souvent fermée à l'altérité« , poursuit-il. « Dans tous les pays arabes, la religion de l'État est l'Islam, la source de la législation est le Coran, le pouvoir politique, militaire et judiciaire est entre les mains des musulmans – le Liban fait exception« .

« La liberté de culte est entravée dans les pays arabes »

« La liberté de conscience ou de croyance est strictement défendue (interdite) dans les pays arabes« , assène le patriarche maronite. « Elle est permise seulement, et même encouragée, quand il s'agit de se convertir à l'Islam. La liberté de culte est entravée par des procédures difficiles et injustes, comme pour l'obtention de permis pour la construction de lieux de culte ou de leur restauration, pour l'enseignement de la catéchèse aux chrétiens, pour l'installation de croix sur les clochers des églises, pour la sonnerie des cloches« .

« Dans les mariages mixtes, la partie chrétienne perd beaucoup de ses droits »

« Quant au statut personnel, la famille chrétienne et ses membres ne jouissent pas de fait de tous les droits« , continue-t-il. « Nous relevons les discriminations entre l'homme et la femme, les mariages mixtes où la partie chrétienne perd beaucoup de ses droits, le changement de religion ou de confession facilité pour obtenir un divorce ou se libérer de la législation et de la compétence des tribunaux » chrétiens.

« L'Islam reconnait difficilement la notion de laïcité »

« Tout cela est dû au fait que, selon la doctrine classique, l'Islam se définit comme un ensemble indissociable : Religion, Société et État« , explique le patriache Raï. « Le pouvoir politique ne peut pas se détacher de la considération religieuse, surtout que l'État, dans son fonctionnement, doit respecter les préceptes de la Loi islamique (Charia) qui puise elle-même ses sources dans le Coran et les Hadith. Par conséquent, l'Islam reconnaît difficilement la notion de laïcité« .

« La question insoluble du conflit israélo-palestinien »

« Les chrétiens d'Orient sont confrontés aujourd'hui à trois grands défis« , ajoute-t-il. « Leur cohabitation de plus en plus difficile avec un Islam dénaturé par la croissance des fondamentalistes; la question insoluble du conflit israélo-palestinien; l'insécurité sociale et économique. Cependant, les chrétiens moyen-orientaux vivent depuis des siècles le dialogue islamo-chrétien. Pour eux, il s'agit surtout d'un dialogue de vie au quotidien. Ils en connaissent les richesses et les limites« .

« Les chrétiens doivent jouir d'une pleine citoyenneté »

« Grâce à leur présence effective dans les pays du Moyen-Orient qui remonte à 2000 ans, les chrétiens ont le droit et le devoir de participer pleinement à la vie nationale de leurs patries« , insiste-t-il. « Ils doivent jouir d'une pleine citoyenneté et ne pas être traités en citoyens de second ou troisième degré« .

« La sécurité est un droit fondamental »

« La sécurité est fondamentale pour toute vie individuelle et collective », rappelle-t-il. « C'est un droit de tout citoyen que l'État se doit d'assurer. Il ne s'agit donc en aucune manière d'une protection d'une minorité par une majorité, mais d'un droit fondamental et commun à tous, sans distinction et sans discrimination aucune« .

« Les grandes douleurs de l'édification d'un État moderne »

Le cardinal Raï a commenté plus précisément « ce que l'on a appelé le 'printemps arabe', qui a introduit les peuples dans une expérience dont nous éprouvons aujourd'hui les joies et les peines, les promesses et les appréhensions. Ce sont les grandes douleurs et les grandes difficultés de l'édification d'un État moderne, efficace et stable, au régime démocratique respectueux de la dignité de l'homme, de la rotation du pouvoir, de la transparence des résultats des élections« .

« Les deux facettes du 'printemps arabe' »

« Il est juste de prendre en considération les deux facettes de ce printemps arabe« , nuance-t-il. « D'un côté, le printemps arabe s'avère une révolte effective contre des systèmes totalitaires. Des groupements, qui étaient jusque là marginalisés voire persécutés, ont pu émerger au profit d'un certain pluralisme d'allure démocratique, et essaient d'œuvrer plus efficacement pour une citoyenneté juste et respectueuse des libertés et du droit à la différence. Le droit des peuples de décider eux-mêmes de leur propre sort retrouve ainsi toute son ampleur« .

« En Syrie, on n'arrive plus à comprendre la violence »

« D'un autre côté, l'écroulement des systèmes totalitaires a frayé le chemin du pouvoir à l'extrémisme musulman, sous le couvert de l'adoption de la démocratie et des réformes politiques. Mais en réalité, c'est l'anarchie, le chaos, la violence, le terrorisme et la guerre. L'Irak a perdu un million de chrétiens et subit une guerre civile entre Sunnites et chiites. L'Égypte passe avec les Frères musulmans à un régime islamiste basé sur la charia et le pays souffre d'une forte cassure du peuple. En Syrie, on n'arrive plus à comprendre l'objectif de la violence et de la guerre entre belligérants« .

« Des États d'Orient et d'Occident ne font que fomenter la guerre »

« Des États d'Orient et d'Occident ne font que fomenter la guerre sans aucun appel aux parties en conflit en faveur de la paix, du dialogue et des négociations« , s'indigne le cardinal Raï. »Nous soutenons que les réformes politiques et la démocratie doivent être l'œuvre des populations concernées, selon leur propres aspirations. Dans ces pays, la majorité dite « silencieuse » doit pourvoir s'exprimer librement. Sa modération est une nécessité« .

« Le Liban n'a pas de religion officielle »

À plusieurs reprises, le patriarche maronite, ancien évêque de Jbeil (Byblos), au nord de Beyrouth, a souligné la singularité de son pays. « Le Liban sépare entre Religion et État, il n'a pas une religion officielle, tout en respectant toutes les religions; il adopte le système démocratique qui reconnait toutes les libertés publiques et les droits fondamentaux de l'homme; il se base sur le dialogue et la convivialité entre chrétiens et musulmans selon un Pacte national, ainsi que sur leur participation égalitaire au pouvoir et à l'administration. Dans la Constitution libanaise, la liberté du culte ou de croyance est qualifiée d'absolue« .

« Une interdépendance qui va jusqu'à marquer l'identité des uns et des autres »

S'appuyant sur l'Exhortation apostolique « Ecclesia in Medio Oriente : Communion et Témoignage », signée par le pape Benoît XVI le 14 septembre 2012 à Beyrouth, le prélat libanais a souligne que « le Concile Vatican II nous enseigne que l'Église est appelée à être 'le signe et le moyen de l'union intime avec Dieu et de l'unité de tout le genre humain' ». »Cela montre que les fondements de notre présence en Orient se trouvent inscrits au cœur de notre foi, et pas uniquement liés aux circonstances historiques et matérielles ou à notre propre choix. Notre 'vivre-ensemble' ne signifie pas une existence parallèle ou une simple collaboration entre les différentes parties d'une même société mais une conscience de vie partagée et d'une interdépendance qui va jusqu'à marquer l'identité culturelle et spirituelle des uns et des autres« .

« Jean Paul II disait : Le Liban est plus qu'un pays, c'est un message »

« Avouons qu'il n'est pas facile à un croyant d'accueillir l'autre différent, comme un élément positif dans son espace social et culturel, ainsi que dans son espace intérieur« , argumente le cardinal Raï. « Cependant, l'histoire plus que millénaire du 'vivre ensemble' entre chrétiens et musulmans dans la région nous apprend, par le biais du dialogue, que ces différences irréductibles peuvent être surmontées, voire même transformées en source d'enrichissement mutuel. Parlant précisément de cette réalité, le Bienheureux Jean Paul II avait déclaré que 'le Liban est plus qu'un pays : il est un message de liberté et un modèle de pluralisme pour l'Orient comme pour l'Occident'« .

« Un réexamen de nos discours religieux et éducatifs »

« En ces temps de bouleversements et de quête de vérité, notre espoir est de voir le Liban assumer son rôle de message« , affirme le patriarche maronite. « Malgré ses multiples fragilités, le Liban reste en effet porteur de cette mission humaniste et civilisationnelle d'une pluralité réconciliée, dont l'Orient ainsi que l'Occident ont tant besoin. Cette responsabilité passe par la lutte contre toutes les formes de fondamentalisme et de fanatisme aveugles et de xénophobie. Elle exige un réexamen de nos discours religieux et éducatifs et l'interpellation des autres pour faire de même, afin que nos pratiques soient cohérentes avec nos principes« .

« Les chrétiens sont les gardiens de cette région »

« Les chrétiens du Moyen Orient sont les gardiens de cette région du monde qui est la patrie des trois grandes religions : le Judaïsme, le Christianisme et l'Islam« , conclut le cardinal Raï, à l'adresse des « pays amis« , dont « en premier lieu, la France« . « Il est donc nécessaire d'y soutenir leur présence pour que l'Évangile de salut, de fraternité, de justice et de paix soit toujours proclamé, célébré et vécu dans ses valeurs spirituelles, humaines et sociales« .

Cela passe selon lui par les objectifs suivants :

- « soutenir les valeurs de pluralisme, d'égalité et de liberté dans les pays du Moyen-Orient, tout en conservant une totale neutralité vis-à-vis du fait religieux et s'appuyer sur les textes internationaux pour défendre les droits fondamentaux des citoyens, tant majoritaires que minoritaires« ;

- « respecter la diversité et les particularités des différentes communautés chrétiennes, musulmanes et juives et soutenir en même temps les initiatives aptes à reconnaitre la juste place des chrétiens dans leurs sociétés« ;

- « préserver la présence chrétienne effective et influente dans les pays du Moyen-Orient face à la montée croissante des groupements fondamentalistes et djihadistes qui risqueraient de pousser les musulmans, qui sont modérés dans leur majorité, vers l'intégrisme, lequel menacerait la paix dans le monde« ;

- « lutter contre la marginalisation des chrétiens et veiller à ce qu'ils soient bien intégrés dans la vie sociale, culturelle et politique de leurs pays d'origine« ;

- « endiguer le conflit sanglant entre Sunnites et Chiites et lutter contre la partition des nations en mini-Etats confessionnels« ;

- « pratiquer une politique d'accueil humanitaire quand c'est nécessaire mais ne favoriser en aucun cas l'émigration des chrétiens de la terre d'Orient et les aider plutôt par des projets de développement, à s'y enraciner« .

 

(1) L'intégralité de la conférence du cardinal Raï sera publié dans les Actes du colloque, organisé par le pasteur Jacques-Noël Pérès, qui dirige l'ISEO

 

POUR ALLER PLUS LOIN :

- Le reportage de La Croix auprès des chrétiens maronites libanais, paru le 23 novembre 2012 (payant)

- Le texte de l'Exhortation apostolique « Ecclesia in Medio Oriente : Communion et Témoignage » signée par le pape Benoît XVI le 14 septembre 2012 lors de son voyage à Beyrouth.

- Le texte du document de travail (Lineamenta) de l'assemblée spéciale pour le Moyen Orient du synode des évêques qui s'était réuni à Rome du 10 au 24 octobre 2010 et le dossier que La Croix avait réalisé à cette occasion.

- l'histoire de l'Église maronite par le P. Karam Rizk, directeur de l'Institut d'histoire de l'université Saint-Esprit de Kaslik,  par le site lesclesdumoyenorient et par Wikipédia

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