Arabes du Christ


" الهجرة المسيحية تحمل رسالة غير مباشرة للعالم بأن الإسلام لا يتقبل الآخر ولا يتعايش مع الآخر...مما ينعكس سلباً على الوجود الإسلامي في العالم، ولذلك فإن من مصلحة المسلمين، من أجل صورة الإسلام في العالم ان .... يحافظوا على الوجود المسيحي في العالم العربي وأن يحموه بجفون عيونهم، ...لأن ذلك هو حق من حقوقهم كمواطنين وكسابقين للمسلمين في هذه المنطقة." د. محمد السماك
L'emigration chretienne porte au monde un message indirecte :l'Islam ne tolere pas autrui et ne coexiste pas avec lui...ce qui se reflete negativement sur l'existence islamique dans le monde.Pour l'interet et l'image de l'Islam dans le monde, les musulmans doivent soigneusement proteger l'existence des chretiens dans le monde musulman.C'est leur droit ..(Dr.Md. Sammak)

mercredi 16 novembre 2016

À Alep, coupée en deux, « la violence augmente de jour en jour »


La Croix- Pierre Cochez, le 16/11/2016 à 8h44 
Mis à jour le 16/11/2016 à 10h36
Une ligne de démarcation sépare Alep. À l’Est, les bombardements ont repris et les habitants sont invités à « partir ou mourir ». À l’Ouest, on essaie de vivre tout en pensant au départ.Mardi 15 novembre, à Londres, l’Observatoire syrien des droits de l’homme (OSDH) a annoncé que l’armée de l’air syrienne avait bombardé, pour la première fois depuis le 18 octobre, des zones résidentielles dans la partie est d’Alep, tenue par les rebelles.
À Moscou, le ministre Sergueï Choïgou, en compagnie du président Vladimir Poutine et de l’état-major, a de son côté déclaré : « Pour la première fois de l’histoire de la flotte russe, le porte-avions Amiral Kouznetsov a pris part à des opérations armées. » Des chasseurs bombardiers ont décollé du porte-avions russe basé en Méditerranée pour mener des frappes sur des positions de groupes djihadistes en Syrie.

Un message prévenant de choisir « le départ ou la mort »

À Alep-Ouest, sous contrôle de l’armée de Damas, on voit des fumées blanches s’élever au-dessus de la partie est. « Nous sentons que nous allons vers un affrontement qui sera terrible », confie un religieux à La Croix. En même temps, il constate que « ces dernières semaines, des quartiers d’Alep-Ouest ont été repris aux rebelles. Jusqu’à présent, la crainte d’une invasion était moins présente et les tirs de mortier depuis Alep-Est se faisaient moins nombreux. »
« Nous n’aurions jamais pensé qu’un jour Alep connaîtrait le sort de Berlin, coupée en deux pendant des décennies » remarque le religieux. De l’autre côté de la ligne de front, des habitants d’Alep-Est vivent dans la peur depuis le message envoyé lundi sur leurs téléphones portables, leur enjoignant de choisir entre « le départ ou la mort », et prévenant du lancement de l’assaut. Mais, malgré les bombes, les manques de nourriture, d’eau et de soins, personne ne semble sortir d’Alep-Est.

La population d’Alep-Est est prise au piège

Pour David Swanson, d’Ocha, le bureau de coordination des Affaires humanitaire de l’ONU, « toutes les issues de sortie sont fermées depuis le 7 juillet. Il n’y a pas de liberté de mouvement pour les habitants. Nous avons préparé un plan d’assistance à la population. Mais il requiert des assurances de la part de tous les belligérants. Nous ne les avons pas. »
Au CICR, Ingy Sedky ne dit pas autre chose : « Nous n’avons pas la sécurité pour pouvoir agir. Au sol, l’intensité de la violence augmente de jour en jour. » Pour le religieux d’Alep-Ouest, « les rebelles armés prennent en otage la population qui voudrait quitter l’autre partie de la ville. Tout est prêt de notre côté pour les accueillir. »
Depuis Alep-Est, la proposition de Damas de « partir ou mourir » est vue comme une stratégie pour vider la ville de ses habitants. Les civils partis, resteraient alors dans cette partie de la cité autrefois industrieuse plusieurs milliers de rebelles syriens, privés de leurs « boucliers humains » pour se défendre devant l’avancée du régime de Damas et des Russes.

« Il faut en général un an et demi d’efforts pour arriver à partir. »

Côté Ouest, « les habitants vivent assez mal que l’on ne parle que de la partie Est. Ils estiment que leur situation est tout aussi grave. Tout le monde est dans une situation de pauvreté », résume Isabelle Silva, du Secours catholique-Caritas France.
L’organisation soutient 500 habitants d’Alep-Ouest pour leurs soins médicaux et prend en charge les études de 200 étudiants. À l’Ouest, la route principale qui relie la ville au monde est ouverte, l’eau est acheminée et l’électricité vient de générateurs pour lequel il faut payer. « Le ravitaillement se fait presque normalement, même si le coût de la vie a augmenté », estimait mardi le religieux.
Malgré tout, beaucoup veulent partir de leur « ville vraiment blessée ».Alors, ils s’emploient sur Internet à remplir, durant des mois, des dossiers de demande d’asile. « Il faut en général un an et demi d’efforts pour arriver à partir. Rien que ce matin, je viens de dire au revoir à trois familles de paroissiens. L’une part en Allemagne, l’autre à Dubaï, la troisième au Canada. C’est ça la réalité chrétienne à Alep. »
Pierre Cochez
http://www.la-croix.com/Monde/Moyen-Orient/A-Alep-coupee-en-deux-la-violence-augmente-de-jour-en-jour-2016-11-16-1200803461

mardi 15 novembre 2016

Prise de position du Conseil des Patriarches et des Evêques catholiques du Liban en faveur d’un gouvernement de réconciliation nationale


Expéditeur: Fides News Fr <fidesnews-fr@fides.org>
Date: 15 novembre 2016 14:10:00 UTC+
ASIE/LIBAN - Prise de position du Conseil des Patriarches et des Evêques catholiques du Liban en faveur d'un gouvernement de réconciliation nationale
Beyrouth (Agence Fides) – Au Liban, après l'élection du Général (2S) Michel Aoun à la Présidence de la République, il est nécessaire de mettre rapidement sur pieds un gouvernement capable de favoriser la réconciliation nationale et la rapide rédaction d'une loi électorale en mesure de garantir une représentation politique adéquate à l'ensemble des composantes de la société libanaise. Tel est l'avis partagé concernant la situation libanaise exprimé par le Conseil des Patriarches et Evêques catholiques du Liban, qui a tenu hier, 14 novembre, sa 50ème Session plénière à Bkerké, au siège du Patriarcat d'Antioche des Maronites. A la réunion, ont participé entre autres le Patriarche grec melkite, S.B.Grégoire III Laham, le Patriarche syro-catholique, S.B. Ignace Youssif III Younan, le Patriarche arménien catholique, S.B. Grégoire Pierre XX Ghabroyan, et S.Exc. Mgr Gabriele Caccia, Nonce apostolique au Liban.
Dans son intervention, le Patriarche d'Antioche des Maronites, S.Em. le Cardinal Boutros Bechara Rai, a exhorté tous les responsables des Eglises présents à soutenir les organisations ecclésiales dans leurs projets de développement et à répondre favorablement aux requêtes, y compris financières, provenant d'écoles, d'hôpitaux, d'orphelinats et d'hospices gérés par les différentes communautés catholiques. La situation libanaise – a indiqué le Patriarche – est marquée par l'appauvrissement général de vaste strates de la population et toute les réalités ecclésiales sont appelées à renforcer leur engagement en faveur de ceux qui se trouvent dans le besoin.
Le Nonce apostolique est lui aussi intervenu pour exprimer ses félicitations suite à la récente élection du Général (2S) Michel Aoun à la Présidence de la République. Il a aussi rappelé, en ce qui concerne l'urgence représentée par les réfugiés syriens que, voici un an, le Pape François avait invité toutes les Paroisses et les couvents à ouvrir leurs portes en vue de l'accueil des réfugiés ayant fui le conflit et des situations de violence. Les Patriarches et Evêques réunis à Bkerké ont également affronté la question de l'application des directives du Saint-Siège en matière d'abus sexuels sur des mineurs et de l'approbation des règlements concernant l'usage des ressources gérées par Caritas Liban. (GV) (Agence Fides 15/11/2016)

samedi 12 novembre 2016

«En Orient, c’est l’existence même des chrétiens qui est menacée»

Alors que sa ville est encore aux mains de Daech, l'archevêque syriaque catholique de Mossoul, Mgr Petros Mouché, témoigne. Poignant http://www.tdg.ch/24052074


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L’unité des chrétiens pour renouveler le projet du Grand Liban - L'Orient-Le Jour

L'unité des chrétiens pour renouveler le projet du Grand Liban - L'Orient-Le Jour

L'unité des chrétiens pour renouveler le projet du Grand Liban

En 1990, nous avons perdu la guerre pour deux raisons : la guerre fratricide pour le pouvoir dans nos régions et une déviation des fondements de la cause.
Notre défaite a été scellée par l'accord de Taëf qui a introduit un déséquilibre majeur entre chrétiens et musulmans, tout en reconnaissant aux Syriens un rôle mandataire.
De 1990 à 2005, le déséquilibre a été total : la seconde République n'en était plus une. Durant l'occupation syrienne, nous avons été systématiquement affaiblis surtout à travers les différentes lois électorales. Tous les fondements de la République – institutions, administration, éducation nationale, armée, organes sécuritaires et économiques – ont été sapés. Sous le couvert du traité de fraternité avec la Syrie, le Liban a été endetté, racketté et la corruption a été institutionnalisée pour devenir systématique ;
sans parler des scandales boursiers qui ont éclaté.
Pour abattre notre résistance et nous punir d'avoir osé leur résister toutes ces années, tous les moyens ont été utilisés : le meurtre, la persécution physique et morale, l'emprisonnement, l'exil et l'enlèvement. Cela n'a fait qu'ancrer plus profondément la cause dans notre âme et renforcer notre détermination à nous libérer ; ce qui s'est produit en 2005.
En 1994, le ministre de l'Intérieur a amplifié le déséquilibre démographique avec le décret de naturalisation n° 5247 du 20 juin de cette année-là. Plus tard, nous avons appris du même ministère, que 202 000 étrangers avaient été naturalisés, dont 151 000 musulmans (parmi lesquels 109 000 sunnites). En réalité, pas moins de 400 000 étrangers ont été naturalisés dont 70 000 Palestiniens, alors même que la Constitution interdit l'implantation. Il faut rendre la nationalité libanaise aux Libanais (comme on a enfin commencé à le faire cette année) et non l'octroyer aux étrangers.
Depuis cette époque, nous contribuons aux recettes du Trésor libanais à hauteur de 62 % alors qu'il ne nous est alloué que 12 % du budget de l'État en salaires et en services pour nos régions (source : Labora). Nous avons donc plus de devoirs, mais moins de droits. C'est inacceptable !
De 2005 à 2016, le déséquilibre s'est poursuivi : une nouvelle ère a commencé au Liban avec le retrait des troupes syriennes en 2005 et au Moyen-Orient avec le début des révolutions arabes en 2011. Mais elle est bouleversée par trois facteurs :
1. Le conflit entre sunnites et chiites au Liban et dans la région
Ce conflit a pris de nouvelles proportions et s'est même transformé en une miniguerre civile au Liban (le 7 mai 2008). Si elle s'était prolongée, elle aurait inévitablement débordé jusque dans nos régions, où nous aurions été des dommages collatéraux surtout dans les régions chrétiennes frontalières !
2. La guerre en Irak et en Syrie
La détérioration de la situation en Irak et en Syrie a poussé les principales puissances régionales et internationales à desserrer leur étau sur le Liban, mais leur conflit se cristallise. Nous assistons à l'exode massif des chrétiens d'Irak et de Syrie. Quant au Liban, il est submergé par plus de 2 millions de réfugiés syriens en plus de 650 000 réfugiés palestiniens (en comptant ceux qui ont fui la Syrie) !
3. De nouveaux accords « Sykes-Picot » en perspective !
L'engagement militaire international en Syrie et en Irak laisse présager l'émergence d'un nouveau Moyen-Orient dans le futur bien que nul n'en connaisse encore réellement les contours, notamment en ce qui concerne les frontières des États et les systèmes politiques de ceux-ci. Il est inconcevable que ce nouveau remaniement se fasse à l'insu du Liban. Pour cela, nous avons besoin d'un chef d'État, véritablement chef de l'exécutif, à même d'imposer le Liban à la table des négociations régionales !
Saisissons l'occasion pour rééquilibrer le partenariat interlibanais : en raison de tout ce qui précède et parce qu'il y a tant à faire, il est vital pour nous Libanais en général et chrétiens en particulier de nous réveiller et de nous unir !
Face aux énormes déséquilibres politiques, économiques, démographiques et sociaux, il ne nous est plus permis de tergiverser, de réfléchir « petit » et de mettre toute notre intelligence dans des tactiques politiciennes. Nous devons transcender nos susceptibilités et nos divisions stériles pour nous unir derrière la cause !
Il faut saisir l'opportunité de l'élection d'un président représentatif, fruit d'une entente interchrétienne, le soutenir et renforcer la présidence de la République. Le nouveau président se doit d'être rassembleur car c'est seulement ainsi que nous pourrons relever ce grand défi !
Œuvrons ensemble :
- d'une part, sur l'échiquier régional, afin de garantir la place du Liban à la table des négociations qui redéfinira le nouveau Moyen-Orient ;
- et, d'autre part, sur l'échiquier national, afin de renforcer notre rôle, rétablir une vraie parité politique et participer activement au renouvellement du projet d'État du Grand Liban de demain.
Il y a près de 100 ans, le Grand Liban basé sur les valeurs de la liberté est né grâce à l'initiative des chrétiens. Aujourd'hui, ils sont appelés à remplir le même rôle historique : bâtir un nouveau modèle libanais et une nouvelle formule politique mettant un terme définitif à la lutte pour le pouvoir entre les différentes communautés religieuses. Nous voulons vivre avec nos coreligionnaires au Liban et en Orient en toute liberté, égalité, citoyenneté, sécurité et dignité !
Comme l'a dit le pape Benoît XVI, il faut que le Liban redevienne le « pays phare de la région ».
Je conclurai par ces quelques mots de Bachir : «Je suis sûr et confiant de la victoire. » Cette victoire est celle de ce nouveau Grand Liban auquel nous avons rêvé et que nous pouvons et devons aujourd'hui réaliser ensemble.

mercredi 9 novembre 2016

« La majorité des familles chrétiennes réfugiées en France estime que leur vie en Irak est terminée » - La Croix

« La majorité des familles chrétiennes réfugiées en France estime que leur vie en Irak est terminée » - La Croix
La Croix- 8/11/2016
« La majorité des familles chrétiennes réfugiées en France estime que leur vie en Irak est terminée »

Alors que le nombre de villes libérées du joug de Daech ne cesse de se multiplier dans la plaine irakienne de Ninive, les chrétiens d'Irak se posent la question d'un retour dans leurs terres natales.

« Mais celui-ci reste conditionné par le projet politique, économique, sécuritaire qui leur sera proposé sur place », analyse Mgr Pascal Gollnisch, directeur général de l'Œuvre d'Orient.

La Croix : Comment la communauté chrétienne a-t-elle réagi à la libération de plusieurs villages de la plaine de Ninive ?

Mgr Pascal Gollnisch : La première réaction de ces chrétiens, exilés pour la plupart au Kurdistan irakien ou en Europe, a d'abord été bien sûr de ressentir un sentiment de joie, de fête, de dignité retrouvée. Mais celui-ci est resté tout de même teinté d'amertume. Les chrétiens ne comprennent pas pourquoi la reprise de toutes ces villes intervient si tardivement, plus de deux ans après l'arrivée sur leurs terres de Daech, au cours de l'été 2014. Plusieurs de leurs questions demeurent sans réponses : pourquoi l'offensive a-t-elle été si longue, pourquoi la coalition internationale n'a-t-elle pas réagi avant… Mais je n'ai jamais entendu, chez les chrétiens d'Orient, de cris de vengeance ou de haine.

Viennent ensuite s'ajouter à cela des sentiments d'angoisse, d'incertitude voire de perplexité : les chrétiens ne savent pas s'ils vont pouvoir habiter dans leurs anciennes maisons. Ils craignent que ce qui s'est produit il y a deux ans ne se reproduise à l'avenir : ils n'ont pas vocation à se faire pourchasser, tous les vingt ans, de leurs terres.

> Lire aussi : Peut-on parler de génocide contre les chrétiens d'Orient ?

La communauté chrétienne envisage-t-elle tout de même de revenir en Irak ?

M. P. G : La grande majorité des familles chrétiennes réfugiées en France estime que leur vie en Irak est terminée. Mais il s'agit là d'un discours déjà très répandu avant que les opérations pour les libérations de villes ne démarrent dans la plaine de Ninive.

À l'inverse, d'autres familles m'ont aussi fait part, mais cela reste très rare, de leur désir de rentrer en Irak, parce qu'elles ont le mal du pays ou qu'elles ne trouvent pas de travail dans leurs nouvelles villes. Elles restent très reconnaissantes, très sensibles, à l'accueil que leur ont réservé certaines associations, certains diocèses ou encore les autorités françaises.

> Lire aussi : Ces chrétiens qui veulent rester en Irak

Quelles seront alors les conditions de leur retour ?

M.P.G. : Tout d'abord, l'état de leurs biens : si ces derniers ont été pillés, incendiés, leur reconstruction prendra du temps, dans des villages où il reste à faire un important travail de déminage. Ces Irakiens sont aussi des gens travailleurs, formés, demandeurs d'emploi : il faudra, pour motiver leur retour, leur proposer un projet économique viable. Sans cela, ils resteront dans les pays où ils se trouvent.

Ce retour questionne la future sécurisation de la plaine de Ninive : le déploiement de casques bleus, pour protéger dans la région les minorités chrétienne et yézidie, me semble nécessaire. Sans pour autant créer bien sûr un « christianistan » : les chrétiens ne souhaitent pas cela, ils sont très conscients d'être minoritaires au milieu des populations chiites et sunnites.

Nous ne savons pas non plus comment l'ancien lien de confiance avec la population sunnite, profondément brisé, évoluera. Peut-être que cette dernière, se sentant bafouée, humiliée par Daech, continuera de rejeter des chrétiens qu'elle ne pourra considérer autrement que comme des « vainqueurs ». Ou peut-être qu'au contraire, ces sunnites se rangeront eux aussi du côté des victimes de l'organisation terroriste et souhaiteront reconstruire quelque chose de différent, avec les chrétiens. Par cette vague de libération, nous assistons seulement au début de quelque chose. Mais nous n'avons pas du tout, encore, la maîtrise de l'avenir.

> Lire aussi : Espérer avec les chrétiens d'Orient

Recueilli par Malo Tresca

mardi 8 novembre 2016

ASIE/SYRIE - Vicaire patriarcal syro-orthodoxe d’Alep blessé par un tireur d’élite


Objet: [Agence Fides] Newsletter Fides del 08-11-2016



Alep (Agence Fides) – « Je rends grâce à Dieu qui m'a protégé et conservé encore en vie. Je remercie Dieu parce que, dans cette condition et au travers de cette expérience, je peux partager la croix de nombreuses personnes qui souffrent aujourd'hui en Syrie, en particulier à Alep. Chaque jour, nous subissons des agressions et des bombardements. Chaque jour, des personnes sont blessées et meurent. Je suis heureux de goûter l'amertume de la croix, en communion avec le Christ et avec tant d'innocents qui souffrent. Nous avons la certitude que la mort n'est pas le dernier mot mais que la fin est la Résurrection ». C'est ce que déclare à l'Agence Fides le Vicaire patriarcal syro-orthodoxe d'Alep, Raban Boutros Kassis, blessé à l'épaule par deux balles alors qu'il rentrait en ville à bord de sa voiture. Il se trouve à l'hôpital catholique Saint Louis d'Alep hors de danger. Le 6 novembre, le Vicaire patriarcal syro-orthodoxe d'Alep voyageait sur la route reliant Homs à Alep lorsque des coups de feu tirés par des tireurs d'élite ont atteint sa voiture, le blessant à l'épaule. La route se trouve dans la zone contrôlée par l'armée syrienne mais est fermée le soir dans la mesure où, de nuit, des groupes de terroristes y posent souvent des mines. Le chauffeur a promptement porté le Vicaire patriarcal syro-orthodoxe d'Alep à l'hôpital catholique où il a été soumis à une intervention chirurgicale en vue de l'extraction des projectiles. (PA) (Agence Fides 08/11/2016))

lundi 7 novembre 2016

« Lettre de l’Evêque d’Alep à ses fidèles » (traduite de l’arabe), Syrie

Mgr Jean-Clément Jeanbart « Lettre de l’Evêque d’Alep à ses fidèles » (traduite de l’arabe), Syrie

02/11/2016
À Alep en Syrie, les tirs continuent de pleuvoir sur les quartiers Est et Ouest de la ville. Dans un communiqué, Mgr Jean-Clément Jeanbart archevêque grec melkite d'Alep confie sa tristesse et son inquiétude pour les populations civiles. Il appelle aussi à la solidarité entre chacun et à la confiance dans le Seigneur.

NOS DEUX PRINTEMPS

Nous nous étions imaginés au début de l’an 2011, que le mouvement populaire, que nous avions vu sur les places publiques de notre ville, allait nous conduire vers l’éclosion d’une  ère nouvelle dans le pays, couronnée par un printemps de liberté, marqué par le bourgeonnement de pousses de liberté, de démocratie, de pluralisme, et par l’éclosion d’un esprit d’amitié allant en grandissant dans  le cœur des citoyens.  Nous nous sommes attendus au meilleur à la vue de ce qui s’était passé les premiers mois du soulèvement mais l’image n’a pas tardé à se clarifier, et très vite,  il nous est apparu, qu’en réalité, nous étions en proie à  un mouvement biaisé et un prétendu ‘’ printemps arabe’’ qui n’avait point de roses pour décorer notre quotidien, ni de fleurs pour embellir nos sentiers.  Tout ce que ce printemps de malheur nous a apporté, c’est la douleur, la misère et la destruction.  Destruction qui a démoli nos maisons, nos institutions, et nos sources de revenu. Il a privé notre peuple  de ses moyens et de son gagne-pain.  Il a endeuillé et fait saigner de tristesse et de douleur le cœur d’un nombre considérable de mamans, de veuves et d’orphelins.  Douleur, que chacun d’entre nous a ressenti à la vue des  événements effroyables qui nous entourent et qui ont poussé au déplacement et à l’émigration un grand  nombre des nôtres en recherche d’un peu de sécurité et de tranquillité.
Malheureusement, jour après jour, nous avons constaté que c’était bel et bien une conspiration vile et méprisable, une guerre contre notre pays pour le détruire, et tous les moyens étaient bons pour le faire saigner et le priver de ses ressources humaines et matérielles pour l’appauvrir en lui enlevant tous les éléments indispensables à une vie digne et respectable, et finir par l’aliéner sans espoir de retour.
Ce qui s’est passé nous a terrorisés et nous a conduits au bord du gouffre, ce qui a poussé beaucoup d’entre nous au désespoir et les a incités à s’en aller malgré eux, la mort dans l’âme, avec comme seul bagage le regret et la tristesse d’être loin de leur chère patrie, terre de leurs aïeux, et lieu de naissance de leurs enfants.  Ceci est une perte considérable pour eux et pour tous les citoyens de cette terre si bonne, perte indicible pour la nation qui les a vus grandir et qui a grand besoin d’eux pour se relever et rebâtir avec eux, de nouveau, ce pays, et lui rendre son lustre et toute sa splendeur.
S’il est vrai que le ressources matérielles de la patrie peuvent être reconstituées, il faut admettre qu’il est aussi vrai de dire que les ressources humaines perdues sont d’une valeur inestimable  et bien difficiles à remplacer.
Il est vrai que l’armée avance sensiblement sur tous les fronts, et que le terrorisme est en train d’être repoussé, il est de même vrai que le danger d’un effondrement de la nation, Dieu merci, n’existe plus, et que nous entrevoyons actuellement les indices d’une paix prochaine et percevons ses premiers signes pointer à l’horizon. Nous entendons parler ces derniers temps  de grands projets de construction et d’investissements considérables, qui peut-être, nous donnent des raisons de croire à une reconstruction possible dans de brefs délais. Mais ce qui nous inquiète, et nous préoccupe, c’est de voir les ennemis de notre pays manigancer pour lui enlever ses ressources humaines qui risquent d’être irrécupérables.
La pression continuelle sur les habitants d’Alep, et la terreur qu’on leur fait subir sans arrêt, accompagnées en même temps des facilités qu’on leur offre pour trouver une accommodation confortable dans certains des pays occidentaux, semblent être un plan bien monté ayant pour but de vider la Syrie de ce qu’elle a de plus précieux, i.e. ses braves citoyens, dont l’habilité artisanale et professionnelle bien connue, reste indispensable à leur pays éprouvé qui a grand besoin de leur apport pour se refaire.  Leurs valeurs humaines, leur savoir-faire, leur application au travail et leur persévérance peuvent faire une grande différence dans la reconstruction d’une communauté nationale, saine et prospère, à laquelle nous aspirons tous avec anxiété.
La guerre que nous livrent nos ennemis est inouïe, elle semble avoir pour but la destruction de la pierre et l’annihilation de l’élément  humain ; notre bataille fait face actuellement à l’oppresseur sur deux fronts : le premier a lieu sur le champ de bataille pour arrêter sa violente agression contre les citoyens innocents et leurs biens ainsi que sur les institutions. Le second, se situe en plein milieu de la population. Ce dernier a pour but de résister aux campagnes qui tendent à pousser notre jeunesse à s’éloigner du pays pour le priver de ses forces vives et de ses ressources humaines actives.  Nous avons besoin de combattants pour lutter sur deux fronts : des  soldats sur les champs de bataille, et nous autres pasteurs avec tous les citoyens de bonne volonté qui aiment leur pays, sur le front de l’action sociale et humanitaire
Le front social sur lequel nous sommes appelés à agir est vaste et semé d’embûches, il a besoin dans ses batailles de notre participation à tous: individus et institutions, il exige de chacun d’entre  nous : foi, détermination et engagement.  Notre ennemi serait chaque individu qui agit pour prolonger la durée de la guerre avec  ses conséquences tragiques, matériellement et humainement, notre ennemi serait aussi bien celui qui fait la promotion programmée des projets douteux, établis à différentes enseignes humanitaires et soi-disant caritatives, visant en fin de compte à déstabiliser notre société et à la vider de ses forces vives. Dans cette campagne, nous devons compter sur  :
1.- L’aide du Seigneur et son pouvoir illimité.
2.- La vigilance de nos jeunes et leur compréhension de ce qui se trame autour d’eux, leur sentiment d’appartenance à cette terre et leur amour de la patrie.
3.- La disposition des autorités civiles à faire des efforts pour redonner une vie normale à la ville d’Alep, et leur détermination à faciliter les entreprises et les besognes des citoyens et à soutenir leur résistance en les encourageant par tous les moyens possibles.
4.- La solidarité et l’entre-aide entre tous ceux qui croient en la nécessité de rester dans ce pays si  cher, et à l’importance d’y persévérer, et ils sont, Dieu soit loué, assez nombreux.
5.- Un travail collectif de groupe pour propager une pensée positive dans les esprits et chercher à déceler les signes prometteurs d’un avenir meilleur, encourageant,  pour aller de l’avant dans le travail et la construction.
6.- L’engagement de l’Eglise et de ses institutions chargées de travailler avec ceux qui ont choisi de rester dans ce cher pays, concrétisé par une disponibilité assidue, à s’élancer avec eux, main dans la main, dans des projets d’habitat et de développement qui puissent leur offrir les conditions nécessaires pour pouvoir vivre dignement dans leur pays.
Enfin, nous voulons dire à nos fidèles et à tous les amis qui veulent nous entendre que nous nous sommes décidés fermement à nous engager et à participer à cette campagne décisive, nous dédiant sans réserve et mettant en œuvre toutes nos capacités pour soutenir nos jeunes dans leur marche et leurs efforts en vue de s’enraciner toujours davantage dans notre terre bien-aimée.  Ensemble, nous voulons bâtir notre avenir, ensemble,  nous voulons continuer à vivre d’une façon digne et honorable tant que le Seigneur le voudra, dans notre ville chérie, Alep.
Alep, le 23.10.2016
Métropolite J.C. JEANBART
http://www.oeuvre-orient.fr/2016/11/02/mgr-jean-clement-jeanbart-lettre-de-leveque-dalep-a-ses-fideles-traduite-de-larabe-syrie/

Fwd: [Agence Fides] Newsletter Fides del 07-11-2016

> SYRIE - Témoignage de l'Archevêque maronite d'Alep sur la situation actuelle
>
> Alep (Agence Fides) – La trêve à Alep, annoncée par l'armée syrienne et par les forces russes pour la journée du 4 novembre afin de permettre aux civils des quartiers orientaux – aux mains de milices antigouvernementales – de quitter les zones assiégées n'a eu aucun effet concret. C'est ce que confirme à l'Agence Fides l'Archevêque maronite d'Alep, S.Exc. Mgr Joseph Tobij. « Certains civils – indique l'Archevêque à Fides – voulaient sortir mais ils ont été pris pour cible par des tirs et leur désir n'a par suite pas pu se réaliser ». L'Archevêque raconte que l'offensive déclenchée au cours de la dernière semaine par les rebelles et les milices djihadistes contre les quartiers contrôlés par l'armée syrienne a provoqué près de 90 morts. « Des tirs de mortier ont frappé également les écoles. Les habitants sont de nouveau terrorisés. Ceux qui habitent dans les zones d'Hamadaniye et d'Halab al Jadida ont quitté le urs habitations. Les dernières attaques ont contraint des milliers de familles à évacuer en direction de zones plus sûres ». (GV) (Agence Fides 05/11/2016)

samedi 5 novembre 2016

Le mufti Deriane au Vatican - L'Orient-Le Jour 4/11/2016

Le mufti Deriane au Vatican - L'Orient-Le Jour

Le mufti Deriane au Vatican

Religion
Le pape François a reçu hier matin, dans la salle Clémentine du Vatican, 200 personnes de plusieurs religions, dans le cadre d'une rencontre organisée par le Conseil pontifical pour le dialogue interreligieux et le Conseil pontifical pour la promotion de l'unité des chrétiens. Une audience interreligieuse au cours de laquelle le pape est revenu sur le sens de la miséricorde, qui est familier à toutes les traditions religieuses.
À cette occasion, le mufti de la République, Abdellatif Deriane, qui faisait partie de la délégation, a salué « les appels du Saint-Siège au renforcement du dialogue islamo-chrétien et à la coexistence dans toutes les sociétés multiconfessionnelles ». Il a rendu hommage « à ses efforts pour mettre fin aux guerres et instaurer la paix dans le monde ». Le mufti de la République a rappelé les propos du chef de l'Église catholique, affirmant qu' « il n'existe pas de terrorisme islamique, mais qu'il existe des terroristes au sein de chaque communauté religieuse ».
« Cette position a eu un impact très important auprès des musulmans dans le monde, et plus particulièrement des musulmans du Liban, ce pays du vivre-ensemble qui entretient des relations d'amitié, d'estime et de respect avec le Saint-Siège », a-t-il souligné, réitérant son hommage « au pape François et à sa position de soutien au Liban-message, symbole de coexistence dans la région ».
Sur un autre plan, le mufti de la République a félicité Saad Hariri pour sa désignation et salué « l'esprit de concorde et la bonne volonté » qu'il manifeste, à la veille des consultations devant conduire à la formation de son gouvernement.
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jeudi 3 novembre 2016

المطارنة الموارنة: للاسراع في تشكيل حكومة كفوءة فالعبرة هي في الانتقال إلى مرحلة تعيد الثقة بلبنان

المطارنة الموارنة: للاسراع في تشكيل حكومة كفوءة فالعبرة هي في الانتقال إلى مرحلة تعيد الثقة بلبنان
عقد المطارنة الموارنة إجتماعهم الشهري في الكرسي البطريركي في بكركي، برئاسة البطريرك الماروني الكاردينال مار بشاره بطرس الراعي، ومشاركة الآباء العامين.
وفي ختام الإجتماع، أصدروا البيان التالي:
“1. يهنئ الآباء فخامة رئيس الجمهورية الجديد العماد ميشال عون، كما يهنئون اللبنانيين، بانتخابه بعد فراغ دام سنتين وستة أشهر، ويتمنون له النجاح في مهمته الوطنية. وهم يثمنون الجهود التي بذلت من قبل جميع الأفرقاء لوضع حد لهذا الفراغ القاتل والذي كان يهدد بقاء البلاد، فيما الحروب تدوي على حدودنا والحركات والمنظمات الإرهابية تتحرك من حولنا، والاقتصاد الوطني في خطر. إن انتخاب الرئيس الجديد اليوم يأتي في لحظة مصيرية من حياة الوطن، وهو في الوقت عينه مسؤولية كبيرة ملقاة على عاتق الرئيس والحكومة العتيدة لمواجهة أولى المهمات وهي إعادة جمع شمل شتاتنا الوطني الذي مني لبنان بتبعاته خلال السنوات الماضية. وهذا مسعى يقتضي مؤازرة جميع اللبنانيين، ولا سيما الأحزاب والكتل السياسية، من أجل حياة وطنية أفضل وفجر جديد واعد.

2. معروف عن الشعب اللبناني أنه يأمل دائما بغد أفضل بفضل إيمانه. بهذه الروح تحمل نتائج الفراغ الرئاسي التي كانت وخيمة عليه اقتصاديا ومعيشيا وإنمائيا. فانتعش بانتخاب الرئيس وبسماع خطاب القسم. فالرئيس الجديد وضع في برنامج عهده ما يصبو إليه اللبنانيون، وهو الاستقرار السياسي والأمني والاقتصادي والاجتماعي والإداري، مع تفاصيل مقومات هذا الاستقرار المتعدد الأبعاد. وهم يرجون أن يتحقق هذا البرنامج بالتعاون مع الحكومة العتيدة والمجلس النيابي وسائر مؤسسات الدولة.
3. لقد أثبت اللبنانيون أنهم متى تحملوا مسؤوليتهم ووضعوا الهواجس الضيقة جانبا، استهدوا معا إلى ما فيه خير وطنهم ومستقبله. وتبقى العبرة في الانتقال إلى مرحلة جديدة من الممارسة السياسية تعيد الثقة بلبنان على المستوى الداخلي والإقليمي والدولي، وتضع مؤسسات الدولة على السكة السليمة بعيدا عن المحاصصة والزبائنية والفساد، ما يحقق الدولة القادرة والقوية والمنتجة.
4. يقتضي لذلك الإسراع في تشكيل حكومة كفوءة وقادرة على رفع التحديات، تعمل بروح الوحدة وخدمة الخير العام. ويقتضي ايضا وضع قانون جديد للإنتخاب يؤمن عدالة التمثيل، كما ورد في خطاب القسم، ويعيد تجديد الطبقة السياسية ويعكس مقتضيات الميثاق والدستور، ويفسح في المجال لقوى جديدة وروح جديدة بالوصول إلى المجلس النيابي.
5. ويأمل الآباء بأن تكون المرحلة المقبلة مرحلة انصراف إلى القضايا الحيوية التي تعني حياة اللبنانيين المباشرة وفي مقدمها حقهم بالعيش بكرامة في دولة يؤدون لها واجباتهم لتعطيهم حقوقهم في المقابل. فاللبنانيون لا يريدون لقمة العيش فقط، فهم لم يطلبوها يوما من أحد حتى في أحلك الظروف، بل يريدون الاستقرار في دولة تحفظ لهم وطنا يليق بالإنسان وبطموحاتهم، فلا يضطرون إلى إلهجرة إلى بلدان تؤمن لهم الرزق والكرامة.
6. في هذا اليوم الذي نذكر فيه الموتى عموما، نصلي لراحة نفوسهم ذاكرين بنوع خاص شهداءنا، راجين أن نكون نحن أوفياء لدمائهم التي أراقوها فداء عنا وعن وطننا. ونستعد في هذا الشهر للاحتفال ببهجة عيد الاستقلال ولنا رئيس ومؤسسات دستورية فاعلة، فنجدد فيه ولاءنا الكامل للبنان، سائلين الله أن يحميه في كيانه ورسالته، ويفيض نعمه على شعبه”.
وطنية

Un livre: Ne nous laissez pas disparaître ! Un cri au service de la paix CHARLOTTE D' ORNELLAS GRÉGOIRE III LAHAM

CATÉGORIE : TÉMOIGNAGE

Présentation :Le patriarche grec-melkite catholique d'Antioche et de tout l'Orient, d'Alexandrie et de Jérusalem Grégoire III Laham est né en Syrie en 1933. Il entre au petit séminaire au Liban à l'âge de 11 ans, poursuit sa vie d'étudiant et de prêtre entre l'Allemagne et le Liban et demeure vingt-six ans en Terre sainte en tant que vicaire patriarcal.
Il revient en Syrie lorsqu'il est nommé patriarche, quelques années avant qu'une terrible guerre ravage son pays natal. Depuis, il multiplie et renforce les oeuvres caritatives, mais consacre également toute son énergie à lutter contre l'émigration des chrétiens de son pays comme de toute la région.
Connu pour sa fougue et sa parole franche, Sa Béatitude ne mâche pas ses mots lorsqu'il aborde la question de la coexistence entre chrétiens et musulmans, celle de la responsabilité internationale dans le conflit syrien, l'injustice qui prévaut en Palestine... Mais il insiste surtout sur un point : la présence chrétienne en Orient ne doit pas être voulue pour elle-même, mais bien pour la mission qui lui incombe dans cette région conflictuelle.
À travers cet entretien, Grégoire III Laham présente son parcours et aborde sans langue de bois tous les sujets sensibles de cette région du monde.
https://www.editionsartege.fr/livre/fiche/ne-nous-laissez-pas-disparaitre-9791033600893

L'administration Obama a-t-elle systématiquement privilégié les musulmans au détriment des chrétiens aux Etats-Unis ?


Selon WikiLeaks, l'administration Obama aurait favorisé les réfugiés musulmans au détriment des chrétiens.Une nouvelle fois, les démocrates sont pointés du doigts par les chrétiens qui s'indignent de cette discrimination.

Suite aux révélations de WikiLeaks qui expliquent que l'administration Obama aurait favorisé les réfugiés musulmans, un pan de l'électorat chrétien accuse les démocrates de manipulation. Cette polémique sur la discrimination des chrétiens d'Orient au profit de musulmans survient après celle des emails demandant un "Printemps chrétien". Ces critiques envers les démocrates vous semblent-elles légitimes ? D'où émanent-elles ?


Blandine Chelini-Pont : Il y a plusieurs choses : d'un côté les critiques concernant l'accueil défavorable que recevraient les chrétiens d'Orient aux Etats-Unis, au profit des Syriens musulmans qui sont très majoritaires ; de l'autre les critiques privées du directeur de campagne d'Hillary Clinton qui pour résumer considère que cela ferait du bien si les catholiques se dépoussiéraient un peu. Ces critiques existent et sont situées : elles concernent une partie militante, même si pas majoritaire, qui est celle du catholicisme conservateur.
Cette frange du catholicisme américain est en désamour du parti démocrate depuis des années.
Depuis 2008 et l'arrivée au pouvoir de Barack Obama, il y a eu un réajustement de la politique envers l'Islam, avec une volonté de se présenter au monde musulman comme un pays ouvert, comme un pays où les musulmans sont très bien traités et où le modèle américain séculariste joue son rôle protecteur des minorités, et particulièrement des musulmans. C'est pour cela que le Président a désigné un représentant spécial à ses côtés auprès des communautés musulmanes, et un autre auprès de la Conférence islamique… c'est une politique générale qui s'est mise en place pour rompre avec la logique de guerre de civilisation qui s'était affirmée sous George W. Bush.
Mais de façon corrélée, il y a eu depuis les années 90 un mouvement très fort aux Etats-Unis de défense des Chrétiens persécutés dans le monde. La loi IRFA de 1998 sur la liberté religieuse dans le monde partait de cette militance relayée par les Républicains. L'idée est que les Etats-Unis ont un rôle important dans la défense des chrétiens dans le monde, et ce à cause de la montée généralisée de l'islamisme.
Ces manifestations de crainte et de reproches envers l'administration Obama sont à mon sens la continuation de ces mouvements plus ou moins récents. Mais elle n'est pas majoritaire, et est très soutenue par les milieux chrétiens conservateurs, émanant de ce qu'on appelle la "droite religieuse".

Avec les minorités latinos et avec la forte implantation de catholiques partout dans le pays, leur vote pourrait être important dans ces élections. Existe-t-il à proprement parler un vote catholique ? Pour qui penchent-ils ?

Blandine Chelini-Pont : Il me semble que ce vote catholique existe et est assez décisif. On sait que généralement celui qui dispose du vote catholique l'emporte, et ce depuis des années. Les analystes américains ont ajouté ce vote religieux à leur panel d'outils d'appréhension de la vie politique. Une personne comme Ted Jelen est par exemple connue pour ses statistiques sur le vote catholique. Toute une littérature existe sur le sujet, et on peut la prendre au sérieux.
Jusqu'aux années 50, le vote était démocrate. Mais dans le sillage de la rupture sociétale des années 60, le vote catholique va éclater et se tourner progressivement vers les Républicains. La sécularisation des Catholiques va aussi encourager ce passage aux Républicains.
A partir du basculement des années 70, qui se fait essentiellement sur les questions éthiques, morales, intellectuelles et familiales, s'appuyant sur l'émergence de la droite religieuse sur des thèmes politiques autour de la dénaturation du christianisme américain et des thèmes comme l'avortement, le mariage homosexuel ou la bioéthique. Ronald Reagan a été élu sur ces thématiques. Les Républicains garderont cette majorité sans discontinuer, exception faite de Clinton qui a bénéficié d'un léger basculement du vote catholique (51%). Mais on est loin de Kennedy (qui était catholique) ou Roosevelt (le grand amour des Catholiques américains). Barack Obama reprend la main sur cet électorat, à chaque fois avec un score de 51%. Cela s'explique principalement par les désillusions qu'ont apporté la double présidence Bush, marquée par des guerres souvent désavouées par les Catholiques, et la personnalité de bon père de famille de Barack Obama, qui fait revenir sur la scène la figure du démocrate croyant. Paradoxalement, les Catholiques continuent cependant à voter pour les Républicains au Congrès.
Mais avec Donald Trump, on peut s'attendre à une vague démocrate, étant donné évidemment sa personnalité, mais aussi l'importance de ses attaques contre les latinos, majoritairement catholiques. Et ce même s'il faut atténuer l'importance de ce vote, très souvent surreprésenté, comme le montre Olivier Richomme qui a travaillé sur le sujet : une grande partie des latinos ne votent pas, parce qu'ils n'ont pas de papiers. Son analyse est qu'on exagère leur importance d'un point de vue médiatique.
Alors évidemment, tous les catholiques ethniques outre les Latinos, que ce soit les Philippins, les Asiatiques, votent généralement pour les démocrates. Mais aujourd'hui, même chez les Catholiques qui votent généralement pour les Républicains, la personnalité de Donald Trump ne passe pas. Ce qu'il dit sur les immigrés, sur les femmes ne passe pas, contrairement aux Évangéliques, car il existe malgré tout un fibre sociale chez les catholiques américains, même conservateurs.

Qui de Donald Trump ou Hillary Clinton a le mieux ciblé l'électorat catholique aujourd'hui ? Et le vote chrétien en général ?

Blandine Chelini-Pont : Ce qui est intéressant, c'est que les deux candidats ont des colistiers catholiques, mais qu'on a l'impression que leur intérêt pour le vote catholique vient finalement assez tardivement. Il faut savoir que cette campagne a donné peu d'importance à la religion, comparativement beaucoup moins que d'autres campagnes. La seule personnalité qui a porté ces questions a été Ted Cruz, mais battu par Donald Trump, elles ont été finalement évacué du débat. 20% des électeurs se déclarent aujourd'hui non croyant, ce qui est une transformation importante de l'électorat, alors qu'on avait un pourcentage plus proche de 7 ou 8%.
Hillary Clinton a peu ciblé les catholiques, et Donald Trump ne semble même pas donner l'impression qu'il sait de quoi il s'agit. Les catholiques vont voter pour le moins mauvais des candidats aujourd'hui, et donc contre le plus anticatholiques d'entre les deux comme le montre la déclaration des évêques américains, qui s'étaient pourtant fait remarquer ces dernières années par un conservatisme important et une parole très intrusive. Ces derniers en appellent aujourd'hui à un vote de conscience.
Hillary Clinton profite de la personnalité de son adversaire et d'un certain rééquilibrage du vote catholique pour les démocrates plus que pour elle. Elle bénéficie aussi de la perdition des Évangéliques, qui constitue la plus grande partie de l'électorat de Trump, mais qui est de moins en moins décisif. Et qui est en train d'exploser corrélativement à la campagne désastreuse de Donald Trump.

    Read more at http://www.atlantico.fr/decryptage/administration-obama-t-elle-systematiquement-privilegie-musulmans-au-detriment-chretiens-aux-etats-unis-roland-hureaux-blandine-2868056.html#HV181AZPJjjvOzkI.99
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    l'administration Obama envers les chrétiens d'orient défavorisés par rapport aux musulmans d'orient ?

    Atlantico : Qu'avons-nous pu observer concrètement de la part de l'administration Obama envers les chrétiens d'orient ? Pensez-vous réellement qu'ils ont pu être défavorisés par rapport aux musulmans d'orient ?

    Roland Hureaux : Ce sont des informations très graves qui nous parviennent d'Amérique au travers de Wikileaks ou de Fox News. 
    Les courriels interceptés, ce ne sont pas des opinions, ce sont des faits - que je découvre avec vous. Les preuves représentées par les courriels échangés au sein de l'entourage d'Obama entre Prêta Banal (qui avait servi dans l'administration Clinton dans les années 1990) et John Podesta, secrétaire général de la Maison blanche sous Bill Clinton et actuel directeur de campagne de Hillary, contiennent des instructions pour recruter des Américains d'origine arabe mais seulement des musulmans, en excluant les chrétiens d'Orient donc.
    Dans un courriel daté du 29 septembre 2008, elle écrit "J'ai exclu (de la liste) ceux qui sont d'origine arabo-américaine mais qui ne sont pas musulmans". Cela en violation de la Constitution américaine, qui stipule qu'"aucun questionnaire portant sur la religion ne sera imposé pour juger de l'aptitude d'un candidat à l'exercice de fonctions ou charges publiques aux États-Unis".
    Instruction d'autant plus paradoxale qu'elle émane d'une ancienne présidente de la Commission américaine sur la liberté religieuse internationale, passée au service de Bill Clinton puis de Barack Obama. 
    Nous sommes à la fin de 2008, elle prépare la future administration Obama, sachant qu'aux États-Unis, du fait du spoil system, les changements à la tête de l'exécutif sous un nouveau Président sont plus étendus qu'en France. 
    Par ailleurs, Fox News fait part d'une autre discrimination : les Etats-Unis s'étaient engagés à recevoir 10 000 réfugiés syriens, ce qui est bien normal compte tenu de la responsabilité de ce pays dans le chaos qui règne actuellement en Syrie. Sur les 10 801 Syriens qui sont entrés aux États-Unis en 2016, 56 seulement étaient chrétiens, tous les autres musulmans sunnites, ce qui ne reflète pas la part des chrétiens dans la population du pays (environ 10 % avant la guerre, moins aujourd'hui). 
    Discrimination d'autant plus paradoxale que les chrétiens ont été, bien plus que les sunnites, les premières victimes de la guerre, les cibles privilégiées des rebelles islamistes. 
    S'agissant du recrutement de cadres pour l'administration, on pouvait penser que les chrétiens, peu suspects de collusion avec les islamistes, auraient été un élément plus sûr. Or ils ont été systématiquement écartés. 
    Vous me demandez si cela est possible : on a vu tellement d'horreurs, de paradoxes et d'absurdités dans les récentes guerres du Proche-Orient et dans leurs conséquences que l'on ne s'étonne plus de rien. 
    Cette discrimination au détriment de chrétiens remonte loin : souvenez-vous que la grande entreprise militaire de Bill Clinton, la guerre de Yougoslavie (1999), se fit au bénéfice de musulmans des Balkans (Bosniaques et Albanais) avec l'appui des Turcs, contre les chrétiens orthodoxes (Serbes). 
    La guerre de Syrie a vu une alliance entre les Etats-Unis et les islamistes de ce pays (dont Daesh et Al Qaïda) contre le régime musulman mais modéré et tolérant les minorités de Bachar el Assad. Peut-être avons-nous là l'explication du fait que les chrétiens aient été jugés peu sûrs car ils pouvaient difficilement approuver cette ligne. Mais comme au moment des faits, Obama n'était pas encore élu ; cet incident montre que la future politique pro-islamiste était déjà en gestation. 
    C'est d'ailleurs une constante de la politique américaine dans cette région que de soutenir les franges les plus radicales de l'islam, depuis le pacte passé sur le croiseur Quincy le 14 février 1945 entre le président Roosevelt et le roi d'Arabie, Ibn Séoud. Or la monarchie saoudienne a toujours protégé et financé les courants salafistes les plus radicaux du monde arabe. 
    S'agissant de l'exode des chrétiens de Syrie, il passe généralement par le Liban. Or, sans que cette fois les Américains y soient pour quelque chose, les agences de services et de traduction (payantes) par lesquelles les candidats à un visa pour l'Occident doivent passer sont notoirement tenues par des musulmans sunnites qui favorisent leurs coreligionnaires et défavorisent les chrétiens.
    Quand le pape est venu à Lesbos, il a pris avec lui trois familles syriennes, toutes musulmanes, ce qui a choqué. Son secrétariat a fait savoir que les chrétiens n'avaient pas les papiers en règle. Voilà l'explication.

    Quel est l'intérêt pour l'administration Obama/Clinton de placer des musulmans d'orient à des positions de pouvoir au dépit des chrétiens d'orient ? Pour quelles raisons sont-ils écartés au profit des musulmans parfois radicaux ?

    Roland Hureaux : Il faut se replacer au moment où ces décisions ont été prises : Obama n'est pas encore élu mais il prépare ses équipes. Comme le vote est très communautaire aux Etats-Unis, il se peut que le candidat démocrate ait reçu le soutien des musulmans américains mais que les chrétiens venus du Proche-Orient aient plutôt joué les républicains (ce sont des communautés de faible importance qui ne pèsent ni l'une ni l'autre d'un poids décisif dans le vote).
    Cela est en conformité avec un clivage très ancien. Face à la guerre d'Algérie, Eisenhower (républicain) était resté relativement neutre alors que Kennedy (démocrate) s'engagea, sitôt élu, à fond du côté du FLN, obligeant le général de Gaulle à précipiter l'indépendance, ce qui, au passage, montre la stupidité de ceux qui, par hostilité à la politique algérienne du général, se sont jetés dans l'atlantisme.
    Mais le tropisme pro-musulman du gouvernement américain s'est accentué au cours des dernières années, comme le montre la politique étrangère du couple Obama-Clinton.
    Il est vrai que le demi-frère d'Obama, Abon'go Malik Obama est trésorier d'une association missionnaire islamiste au Soudan. Mais je ne crois pas que ces instructions discriminatoires soient venues du Président : parce qu'il s'appelle Barack Hussein, parce que ses ennemis n'ont cessé de dire que, quoique officiellement protestant, il était en réalité un musulman caché, il n'avait pas intérêt à en faire trop en faveur des musulmans. Et encore, en pleine campagne, serait-il descendu dans ces détails ?
    Je crois qu'il faut regarder plutôt du côté d'Hillary Clinton : sa plus proche conseillère, Huma Abedin, est une musulmane américaine dont la mère dirige les Sœurs musulmanes en Arabie saoudite et travaillait avec l'épouse du président égyptien islamiste Mohamed Morsi. Son frère Hassan est le conseiller spirituel d'Al-Jazeera.
    Quant à Podesta il a été le lobbyiste attitré du Royaume d'Arabie saoudite au Congrès pour la modique somme de 200 000 dollars mensuels.
    Hillary Clinton n'a cessé de favoriser les Frères musulmans ayant une affection particulière pour Erdogan et Morsi.
    Elle appartient encore plus qu'Obama à cette gauche américaine postmoderne qui, reniant les valeurs chrétiennes sur certains points essentiels comme l'avortement ou le mariage homosexuel qu'elle soutient à fond, trouve bon de transcender ses propres origines en prenant le parti de l'autre, le musulman en l'occurrence. 
    Nous connaissons cet état d'esprit en France. Le comportement de l'administration américaine ne devrait pas surprendre un Cazeneuve, notre ministre de l'Intérieur, qui s'agite aujourd'hui pour caser dans les communes les 8 000 réfugiés de Calais, en majorité musulmans, mais qui, il y a quelques mois, déconseillait à un maire de recevoir chez lui des chrétiens d'Orient. 
    Alors qu'elle avait la mission historique de les protéger, la France est le pays qui en a reçu le moins au cours de ces dernières années ! 
    En gros, la politique américaine des néo-conservateurs (les Clinton, Bush fils et Obama) peut s'expliquer par une alliance entre les Etats-Unis et le monde islamique contre la Russie. Dans ce triangle, l'Europe est un champ de bataille, pas un acteur que l'on prenne en considération. La position exprimée par Trump est différente : il propose, lui, un rapprochement avec la Russie contre l'islamisme . Affaire à suivre donc.

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