Arabes du Christ


" الهجرة المسيحية تحمل رسالة غير مباشرة للعالم بأن الإسلام لا يتقبل الآخر ولا يتعايش مع الآخر...مما ينعكس سلباً على الوجود الإسلامي في العالم، ولذلك فإن من مصلحة المسلمين، من أجل صورة الإسلام في العالم ان .... يحافظوا على الوجود المسيحي في العالم العربي وأن يحموه بجفون عيونهم، ...لأن ذلك هو حق من حقوقهم كمواطنين وكسابقين للمسلمين في هذه المنطقة." د. محمد السماك
L'emigration chretienne porte au monde un message indirecte :l'Islam ne tolere pas autrui et ne coexiste pas avec lui...ce qui se reflete negativement sur l'existence islamique dans le monde.Pour l'interet et l'image de l'Islam dans le monde, les musulmans doivent soigneusement proteger l'existence des chretiens dans le monde musulman.C'est leur droit ..(Dr.Md. Sammak)

mercredi 15 mars 2017

ASIE/SYRIE - Document du Jesuit Refugee Service six ans après le début du conflit en Syrie


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Début du message transféré :

Expéditeur: Fides News Fr <fidesnews-fr@fides.org>
Date: 15 mars 2017 14:14:10 UTC+2

ASIE/SYRIE - Document du Jesuit Refugee Service six ans après le début du conflit en Syrie   Homs (Agence Fides) â€" Aujourd’hui, 15 mars, marque le sixième anniversaire du début du conflit syrien et, contrairement à ce que semblent indiquer les impressions superficielles sollicitées par certaines nouvelles fortement emphatisées par les circuits médiatiques internationaux, la Syrie « continue à souffrir ». Tel est le message clef que le Jesuit Refugee Service (JRS) a voulu lancer par le biais de la diffusion d’un dossier contenant notamment de nombreuses données relatives à la situation sur le terrain recueillies en prise directe. Dans l’après-midi du 14 mars â€" peut-on lire dans le rapport rédigé par le Père Cedric Prakash SJ â€" « une bombe a fait un mort et plusieurs blessés dans la ville d’Homs. Le 12 mars, un double attentat dans les environs d’un sanctuaire chiite populaire de Damas a tué plus de 50 personnes alors qu’un plus grand nombre encore de personnes a été blessé. Depuis décembre, les zones orientales d’Alep ont étà © évacuées mais les bombardements se poursuivent ».
Aujourd’hui â€" peut-on lire dans le document parvenu à l’Agence Fides, « on estime que 13,5 millions de syriens ont besoin d’assistance humanitaire, sachant que la moitié de ce nombre est composé d’enfants. Les enfants ont perdu leur enfance. Près de 3 millions d’enfants syriens de moins de 5 ans ont grandi sans connaître d’autre réalité que celle de la guerre. Plus de 6,3 millions de personnes ont été évacuées. Quelques 4,9 millions de personnes â€" en majorité des femmes et des enfants â€" ont fui dans les pays du Proche-Orient, dont le Liban, la Turquie, la Jordanie, l’Egypte et l’Irak. Cela a mis sous pression les communautés d’accueil, avec des répercussions importantes d’ordre social, économique et politique. Des centaines de milliers de personnes ont fait des voyages dangereux par voie de mer à la recherche d’un refuge et personne ne sait combien sont morts en mer ».
Les grandes puissances et le vaste réseau d’intérêts constitués à commencer par ceux du complexe militaro-industriel â€" peut-on lire dans le document du JRS â€" « continuent à dévaster les vies et les destins des syriens. Des colloques de paix ont bien lieu entre « gros poissons » mais peu nombreux sont ceux qui se fient de leurs éventuels résultats.
A Damas et à Homs, le JRS gère en particulier des centres de formation, des programmes de protection s’adressant aux enfants et s’apprête à lancer une nouvelle initiative centrée sur la collecte de récits relatifs à des expériences significatives de résilience vécues par les syriens dans des situations extrêmes de conflit. (GV) (Agence Fides 15/03/2017)  top

dimanche 12 mars 2017

« Le discours salafiste séduit les femmes et facilite leur recrutement par Daech » - La Croix

« Le discours salafiste séduit les femmes et facilite leur recrutement par Daech » - La Croix

« Le discours salafiste séduit les femmes et facilite leur recrutement par Daech »

La Croix : Quel est le modèle que Daech propose aux femmes musulmanes ? Et pourquoi séduit-il un nombre croissant d'entre elles ?

Hasna Hussein : La propagande officielle de Daech (magazines, vidéoclips ou anasheed, chants islamiques) montre la femme (de) djihadiste comme une « élue », « pieuse » et « modèle » de dévouement à son djihadiste d'époux, d'« endurance » aussi. Les femmes doivent obéir d'une manière absolue à leur mari, se contenter de leurs rôles d'épouse et de mère en se consacrant entièrement à l'éducation et l'élévation des « futurs-djihadistes ». Certaines femmes vont encore plus loin en appelant leurs homologues à accepter la polygamie, ou encore en « légitimant » l'esclavage sexuel. En outre, ce discours se caractérise par la « légitimation » du recours à la violence extrême.

Or, selon les dernières statistiques de l'Unité de Coordination de la lutte anti-terroriste (UCLAT), 30 % des personnes signalées comme radicalisées en 2016 sont des femmes, et un nombre significatif d'entre elles sont mineures. Comment des fillettes peuvent-elles être séduites par une idéologie à la fois meurtrière, sexiste et même misogyne ? Pourquoi des femmes souvent nées et élevées en France rejettent un système « égalitaire » où elles disposent de droits et protections ? C'est une question qui me préoccupe en tant que sociologue du genre dans les sociétés musulmanes.

À lire : Le salafisme cherche à s'imposer dans l'islam

Quel est le terreau susceptible de favoriser cette adhésion ?

Hasna Hussein : On peut émettre l'hypothèse que ces femmes ont toutes embrassé l'idéologie salafiste avant leur endoctrinement. Cela ne signifie pas que tous les salafistes adhèrent à l'idéologie violente de Daech, beaucoup la rejettent même. Mais nous devons nous poser sans détours la question de ce que la salafisation de la pensée islamique depuis le développement des nouvelles technologies de l'information et de la communication a induit.

Cet islam ultra-rigoriste n'est-il pas censé ne s'intéresser qu'à la pureté et à la piété ?

Hasna Hussein : Les rayons des librairies islamiques de la rue Jean-Pierre Timbaud, dans le 11e arrondissement à Paris, sont éclairants : on y trouve des articles de mode, de parfumerie et d'alimentation, le tout portant label « islamique », comme ces dernières collections de nounours « halal » sans yeux, baptisés Salah (« le vertueux », en arabe). Les titres des ouvrages, surtout, sont révélateurs : « Les secrets du hidjab. Voile et tenue vestimentaire de la Femme en Islam » ; « Main dans la Main pour ta réussite, mon cher Mari » ; « Ma sœur, voilà comment Allah et Son Messager veulent que tu sois ! » ; « Femme musulmane, voici les clés pour accéder au Paradis et te sauver de l'Enfer » etc.

On ne peut s'empêcher d'y trouver un écho au slogan de l'« État islamique » selon lequel « La femme musulmane est la reine chez elle » ainsi qu'à son discours de supériorité à l'égard des femmes musulmanes, par rapport à son contre-modèle ; « la femme occidentale », présentée comme antinomique. Les auteurs et religieux sont assez souvent saoudiens, même si la plupart de ces ouvrages sont édités en France par les éditions « Al Madina » à Paris ou « Dar Al Muslim » à Lyon, ou en Belgique avec « Al-Hadîth » à Bruxelles.

Quel est le risque de ce type de littérature ?

Hasna Hussein : Il nourrit une pensée monomorphe et conformiste de l'image des femmes et de leurs rôles dans la société. Il favorise le développement d'une vision duelle du monde dans laquelle les autres modèles féminins sont rejetés, le titre de « pieuse » n'étant attribué bien évidemment qu'à celle qui se conforme aux codes explicités dans ces ouvrages. Or, c'est exactement ce que prône le discours de Daech sur les femmes, afin de convaincre celles-ci d'adhérer à son idéologie radicale violente.

À lire : Islamiste, salafiste, takfiriste… Glossaire pour tenter d'y voir clair

Il est indispensable de protéger nos jeunes et de les immuniser contre toute sorte de manipulation cognitive par des idéologies radicales violentes. Car l'approche sécuritaire dans la lutte contre le terrorisme est insuffisante. Il est important de s'attaquer au socle idéologique qui sert de base à la mouvance djihadiste. Il est indispensable que les autorités et les représentants de la communauté musulmane en France s'intéressent beaucoup plus directement à cet aspect, car il s'agit d'une forme d'atteinte aux droits des enfants et à l'égalité selon le genre qui constitue un principe fondamental de la République.



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Al-Azhar : un écho historique du message « Liban » ? - Antoine COURBAN - L'Orient-Le Jour

Al-Azhar : un écho historique du message « Liban » ? - Antoine COURBAN - L'Orient-Le Jour
olj 10/3/2017
un evenement exceptionel pour le vivre ensemble dans lequel , malheureusement , une  référence explicite à la déclaration universelle des droits de l'homme, à l'État séculier (ou civil) ont manqué.

Al-Azhar : un écho historique du message « Liban » ?

L'Université al-Azhar, la plus haute référence dans le monde musulman sunnite, a organisé en partenariat avec le Conseil des anciens de l'islam, un important congrès au Caire le 28 février dernier et le 1er mars courant sur le thème «Liberté, citoyenneté, diversité, intégration ». Le grand imam d'al-Azhar, le recteur Ahmad al-Tayyeb, avait souhaité que ce congrès soit l'occasion d'une réflexion en profondeur sur le vivre-ensemble entre musulmans et chrétiens, voire d'autres groupes, au sein des différents pays arabes, et au-delà.

Plus de deux cents personnalités étaient invitées, dont 55 Libanais. On a pu voir des représentants de toutes les branches de l'islam et de nombreux pays arabes (Émirats, Arabie, Irak, Jordanie, Palestine, etc.), mais aussi des représentants de toutes les Églises de l'Orient arabe, catholiques, orthodoxes et protestantes. L'Église de Rome, ainsi que la Communion anglicane et la Fédération des Églises américaines étaient éminemment représentées et ont pris la parole. Il va sans dire que l'Église d'Alexandrie, en la personne du pape Tawadros II, jouait un rôle de tout premier plan comme partenaire privilégié ; sans oublier le Conseil œcuménique des Églises à Genève, et le Conseil des Églises du Moyen-Orient.
Vu le poids et la qualité de la présence libanaise, on peut affirmer, non sans fierté, que l'ensemble du congrès dégageait un « parfum libanais », celui de ce vivre-ensemble et de la tradition du dialogue interreligieux que les Libanais ont su mettre sur pied en dépit, ou à cause, des crises politiques et de leurs outrances.

Les personnalités libanaises ont joué un rôle éminent tant dans la préparation que dans les différentes interventions : le ministre Raffoul, représentant le chef de l'État, le patriarche maronite Raï, le mufti de la République Deriane, le métropolite de Beyrouth, Mgr Audeh, l'archevêque maronite de Beyrouth, Mgr Matar, les représentants du Conseil supérieur chiite, des Hawzat de Najaf, et du Conseil supérieur druze ; mais aussi les patriarches Laham, Sako, Yazigi, l'évêque syriaque Saliba et deux de ses collègues, des prélats arméniens du catholicossat de Cilicie, les juridictions protestantes du Levant, l'ancien président Amine Gemayel et l'ancien Premier ministre Fouad Siniora, le Comité du dialogue islamo-chrétien, etc. Bref, le Liban a donné le meilleur de lui-même tant par le niveau de la représentation que par la grande qualité des interventions. De nombreux panels ont été présidés par des non-musulmans, comme Mgr Élias Audeh, ou par des femmes. Cheikha Lubna el-Qasimi, ministre émiratie de la Tolérance, ainsi que de nombreuses figures féminines, ont pris la parole.

En plus de la séance inaugurale, quatre panels se sont tenus sur quatre thèmes : la citoyenneté ; la liberté et la diversité ; les défis et les expériences acquises, ainsi que les initiatives et la participation. Durant chaque session, des musulmans et des chrétiens prirent la parole.

Une séance de clôture a été l'occasion de transmettre le message du président Aoun, de la Fédération des Églises américaines, de la Communauté Sant'Egidio de Rome, puis de proclamer, par la bouche du recteur d'al-Azhar lui-même, la déclaration finale qu'on peut qualifier d'événement historique. Il est à noter que le recteur a tenu à lire lui-même le texte, estimant qu'il s'agit d'un événement de portée religieuse universelle et non d'une simple recommandation administrative.

Cette déclaration d'al-Azhar sur la citoyenneté et le vivre-ensemble dit beaucoup et, pour certains, ne dit pas assez. Elle dit beaucoup et utilise des notions courageuses, voire inédites, sur les groupes et leur vie commune au sein du même espace. Elle ne dit probablement pas suffisamment sur l'individu lui-même. Cependant, tous les présupposés du texte pointent vers l'individu, sa dignité inaliénable parce que sacrée et ses droits fondamentaux qui ont fait l'objet de plus d'une communication et suscité de nombreux débats riches et féconds. Il est vrai qu'une référence explicite à la déclaration universelle des droits de l'homme, à l'État séculier (ou civil) ont manqué.

Ce congrès s'est voulu d'emblée un partenariat islamo-chrétien en vue de lutter contre l'extrémisme et l'instrumentalisation de la religion au service de la discrimination, de la marginalisation, de toute démarche vexatoire et surtout du terrorisme qui incendie l'Orient et le monde. La transparence des débats, la franchise et l'autocritique doivent être relevées et mises en lumière.

Tout cela fait de cette déclaration un authentique événement qu'il faut lire et analyser avec attention, car sa portée est immense. D'une part, ce texte modifie l'équilibre géostratégique au sein de l'islam sunnite lui-même qui, jusqu'à ces derniers temps, semblait avoir pour pivot le golfe Arabique. Aujourd'hui, le sunnisme montre qu'il s'articule aussi autour d'un pilier méditerranéen, celui d'al-Azhar, et de sa longue tradition intellectuelle de la « voie moyenne ». Si la lutte contre Daech et l'islam politique se fait militairement, le monde sunnite a donc proclamé sa volonté de lutter culturellement contre l'extrémisme, et ce en adoptant pour stratégie le partenariat avec les non-musulmans au sein de chaque « patrie ».

Parmi les notions et les concepts utilisés, on retiendra :
− « L'État national constitutionnel » qui revient souvent, et au pluriel, dans le texte. Certes, la référence n'est pas l'État moderne du XVIIIe siècle. Le texte enracine la légitimité de cette notion dans le pacte de Médine que le prophète Mohammad avait conclu avec les habitants de la cité de Yathrib avant de donner à cette localité son nom actuel d'al-Madina « (la Ville, la Polis, la Cité, l'Urbs). Le texte qualifie ce pacte de jadis de "constitution". Sans doute est-ce là une concession aux conservateurs musulmans qui n'acceptent pas de légitimité non enracinée dans les origines de l'islam. Néanmoins, le texte répète à souhait des notions surprenantes : « nos patries arabes » au lieu de « la patrie arabe », « nos États constitutionnels », prenant ainsi le contre-pied de la rhétorique nationaliste arabe et/ou pan-islamique.

− « Citoyenneté » et « oumma ». Le texte lie la citoyenneté à une appartenance et dit que dans une cité donnée, l'appartenance religieuse ne compte pas et que tous les citoyens « forment une seule oumma ». Un tel usage du terme oumma sur le registre politique est, en soi, un pas de géant. Cette « oumma de la cité » résonne comme la « communauté politique » dont parle Aristote pour dire l'ensemble des citoyens qui vivent ensemble en un lieu régi par la règle du droit. La déclaration d'al-Azhar, usant de la polysémie du terme oumma, lui fait quitter le registre global pour l'insérer en un lieu géographique, respectant ainsi le principe de territorialité. Le professeur Antoine Messarra, du Conseil constitutionnel, n'a pas manqué d'établir le parallèle de cette conception islamique avec la notion moderne de pluralisme juridique.

− Plus remarquable encore, l'usage de la notion « règle du droit » et non charia pour dire le mode qui régit la vie constitutionnel de cet état-cité-patrie. Ceci fournit l'occasion de proclamer que le devoir premier de « nos États » est d'assurer la protection et les droits des citoyens. C'est là que l'individu est sous-entendu sinon évoqué. Cette nécessité de protéger les citoyens est dite dans l'intérêt vital de « nos fils et de nos filles ». Le texte ne se contente pas de dire « les croyants ». De plus, insistant sur la diversité au sein de la cité, la déclaration dit clairement : « Les citoyens musulmans, chrétiens, ainsi que d'autres ». Ces « autres », qui sont-ils ?
En tout cas ils ne sont ni chrétiens ni musulmans. Ils pourraient sans doute appartenir à d'autres croyances, voire ne pas être croyants, bien que le texte ne le dise pas. Quoi qu'il en soit, il faut être malintentionné pour ne pas voir dans de telles expressions une véritable révolution culturelle.

− On comprend alors mieux l'avertissement que la déclaration d'al-Azhar lance en refusant catégoriquement le concept même de « minorité ». C'est ou la citoyenneté ou le fractionnement de la communauté politique (la communauté de la cité) en factions minoritaires.
Certes, cela n'est qu'un début. Est-ce un tournant décisif ? Non, pas encore. Il faut laisser cette déclaration se traduire dans les faits, notamment dans les programmes de formation des ulémas. Ce texte fixe le cadre de la coexistence des groupes tout en laissant la porte ouverte vers une évolution future qui verrait émerger un sujet. En l'état actuel, ce texte est plus prudemment communautaire que citoyen au sens moderne. Mais face à l'extrémisme outrancier des islamistes, il demeure une référence salutaire, non seulement pour les musulmans mais également pour les non-musulmans arabes qui, souvent, ont tendance à jouer le rôle de censeurs avant de procéder à l'autocritique de leur discours. Cette déclaration est une main tendue, il appartient aux chrétiens orientaux de la saisir et de dialoguer face à face et en toute transparence. Il leur appartient aussi d'œuvrer pour une authentique citoyenneté à la lumière de ce texte et de ne pas s'enfermer dans l'esprit minoritaire avec toutes les souffrances identitaires que cela entraîne.

Celui qui a parfaitement compris la portée de la déclaration d'al-Azhar pour la citoyenneté et le vivre-ensemble, et sa parenté avec le message du Liban, est le patriarche maronite le cardinal Béchara Raï, qui, dès son retour du Caire, a déclaré : « Il faut cesser de parler de minorités. »

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Les chrétiens de Baalbeck-Hermel se battent pour conserver le siège maronite - Scarlett HADDAD - L'Orient-Le Jour

Les chrétiens de Baalbeck-Hermel se battent pour conserver le siège maronite - Scarlett HADDAD - L'Orient-Le Jour
olj 22:3:3017

Les chrétiens de Baalbeck-Hermel se battent pour conserver le siège maronite

Route de Damas, 14h. Une trentaine de notables chrétiens de la région de Baalbeck-Hermel se regroupent pour aller en convoi chez le numéro deux du Hezbollah, le cheikh Naïm Kassem. C'est le député de la région, Émile Rahmé, allié du Hezb, qui a pris le rendez-vous et qui est en tête de la délégation. L'objectif de la rencontre : discuter en toute franchise de la situation dans cette région à la frontière libano-syrienne qui continue de vivre sous la menace terroriste venue de Syrie. Le but est aussi d'aider les chrétiens de la région à mieux connaître le Hezbollah pour tisser entre eux des liens solides, loin des considérations politiciennes ou confessionnelles. M. Rahmé a d'ailleurs poussé les membres de la délégation à exprimer le fond de leur pensée au numéro deux du Hezbollah, pour qu'il n'y ait pas de zones d'ombre ou des appréhensions qui pèseraient sur la relation entre les chrétiens et les chiites de la région.

Dimanche, le même noyau, mais accompagné d'une délégation élargie comptant près de 1 000 personnes, s'était rendu à Bkerké pour une rencontre suivie d'une messe célébrée par le patriarche maronite Béchara Raï, en présence du nonce apostolique. Depuis qu'il a été question de déplacer le siège maronite de Baalbeck-Hermel vers une autre circonscription où il y aurait, dit-on, une plus importante communauté maronite, des chrétiens, toutes confessions confondues, ont décidé de se mobiliser et de faire entendre leur voix. Il faut rappeler à cet égard qu'il y a exactement 22 700 électeurs maronites dans cette région, 17 000 grecs-catholiques et 3 000 grecs-orthodoxes, un nombre suffisant pour justifier leur représentation au Parlement à travers deux sièges, un maronite et l'autre grec-catholique. Selon Émile Rahmé, la possibilité de déplacer le siège maronite ne serait plus à l'ordre du jour, mais les chrétiens de la région souhaitent quand même exprimer leur attachement, voire leur enracinement dans la Békaa. C'est là le principal message porté par la délégation qui s'est rendue chez le cheikh Kassem ainsi que par la foule qui s'est rendue à Bkerké.

(Lire aussi : Les débats se poursuivent... en attendant la nouvelle formule composite de Bassil)

Parmi les notables, des membres de la famille Habché de Deir el-Ahmar que l'on a trop rapidement tendance à compter sur Bécharré. L'un d'eux tient d'ailleurs à préciser qu'il est vrai que certaines familles de Deir el-Ahmar sont originaires de Bécharré, comme les Rahmé, les Keyrouz et les Fakhri, mais, depuis des décennies, elles sont installées dans la Békaa-Nord et elles en font pleinement partie, sachant que traditionnellement, Bécharré était plus proche de Baalbeck que de Tripoli, qui, elle, est proche de la grande rivale, Zghorta.

La géographie aidant (la neige qui couvre la montagne qui sépare Bécharré de Baalbeck coupe la route entre les deux villes pendant près de six mois chaque année), les habitants originaires de Bécharré et installés dans la Békaa-Nord sont désormais pleinement intégrés à cette région. Ce sont eux qui ont été les premiers à s'impliquer aux côtés des chiites de la région lorsque ceux-ci étaient menacés par les factions rebelles syriennes de l'autre côté de la frontière.

(Pour mémoire : Un document d'entente Amal-CPL en perspective ?)

Dans ce contexte, les attentats-suicide de juin 2016 à Qaa sont encore présents dans toutes les mémoires et ils ont modifié la sensibilité des chrétiens de la région envers le Hezbollah. S'il est vrai que la tendance générale de la population de Deir el-Ahmar est proche des Forces libanaises, la popularité d'Émile Rahmé est en train d'augmenter en raison, d'une part, des services rendus, sans distinction aux habitants de la localité et, d'autre part, à cause de son action visant à renforcer la présence chrétienne dans la région. Grâce à ses contacts, M. Rahmé a ainsi fait construire une statue de la Vierge à Baalbeck (Saydet Baalbeck) et il a poussé à la restauration de toutes les églises de la région. Il a même organisé une visite du nonce apostolique à Ras Baalbeck au cours de l'été 2016 et ce dernier avait célébré l'office religieux dans l'église de la localité en présence d'un cheikh chiite et d'un autre sunnite.

En plus de ses efforts pour renforcer les relations entre les chiites et les chrétiens dans la région de Baalbeck-Hermel, Émile Rahmé cherche à pousser les chrétiens à devenir un bloc solidaire, loin des susceptibilités communautaires, pour justement renforcer leur présence. Selon l'une des personnalités participant à toutes les activités récentes, les chrétiens avaient commencé à déserter la région avant la pacification de Qousseir par le Hezbollah en Syrie. Mais depuis, ils sont convaincus de l'importance de rester sur leur terre et cherchent pour cela à avoir de bonnes relations avec toutes les parties, avec la bénédiction du patriarche maronite et des dignitaires religieux chrétiens.

La nouvelle de la nomination du général Joseph Aoun à la tête de l'armée est accueillie par ces personnalités avec une grande joie. Le général Joseph Aoun était en fait en charge du front de Ersal et tous les habitants de la région le connaissent et estiment que grâce à sa sagesse et sa fermeté le front s'est stabilisé. Et les membres de la délégation sont convaincus de l'efficacité de la coopération directe ou tacite entre l'armée et les combattants du Hezbollah le long de la frontière avec la Syrie. Pour eux, il ne s'agit pas d'une position politique, mais d'une conviction vécue au quotidien.

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samedi 11 mars 2017

SYRIE - Vers l’institution d’une Université en province d’Hassaké de la part du Patriarche syro-orthodoxe


Expéditeur: Fides News Fr <fidesnews-fr@fides.org>
Date: 10 mars 2017 
ASIE/SYRIE - Vers l'institution d'une Université en province d'Hassaké de la part du Patriarche syro-orthodoxe   Qamishli (Agence Fides) – Le 7 mars, le Conseil des Ministres de la République arabe de Syrie a confirmé de manière définitive le décret accordant au Patriarcat syro-orthodoxe d'Antioche le permis de construire relatif à une Université privée, la Akhtal Private International University, à Qamishli, dans la province syrienne d'Hassaké, dans le nord-est du pays. L'Université, intitulée au poète arabe chrétien syro-orthodoxe Akhtal al Kabir ayant appartenu à la tribu mésopotamienne des Taghlib entre le VII° et le VIII° siècle, disposera d'une succursale dans le village de Maarat Saidnaya, où se trouve le Monastère Saint Ephrem, siège du Patriarcat syro-orthodoxe.
Le Patriarcat a exprimé ses félicitations et sa gratitude face à la concession définitive du permis de construire concernant l'Université, dont la demande avait été déposée avant le début du conflit par le précédent Patriarche, Ignace Zakka I Iwas, mort le 21 mars 2014. Les tragiques événements syriens de ces dernières années avaient bloqué les procédures en vue de la réalisation du projet qui repart maintenant et se veut une contribution à la reconstruction du pays, dévasté par la guerre. Le Patriarcat syro-orthodoxe, au travers de ses canaux officiels, explique avoir choisi la province d'Hassaké comme siège de la future Université afin de favoriser le développement culturel, social et économique de cette région et pour offrir aux jeunes générations de cette zone la possibilité d'obtenir une formation professionnelle qualifiée, en élargissant leurs possibilités de trouver des travaux décents et en tentant de lutter également par ce b iais contre l'exode des jeunes de Syrie. Des opportunités de qualifications universitaires et professionnelles – indiquent les sources du Patriarcat à l'Agence Fides – seront également réservées aux jeunes des strates sociales les plus faibles et les plus touchées par les effets de la guerre, afin de leur ouvrir, à eux aussi, des perspectives de rachat social. (GV) (Agence Fides 10/03/2017)

mardi 7 mars 2017

Saint Maron « en chair et en os » à Montréal - Frédéric ZAKHIA - L'Orient-Le Jour

Saint Maron « en chair et en os » à Montréal - Frédéric ZAKHIA - L'Orient-Le Jour

Saint Maron « en chair et en os » à Montréal

Des reliques du père de l'Église maronite ont été emmenées par l'évêque de Batroun Mounir Khairallah à la métropole québécoise.

Cette année, la solennité de la Saint-Maron n'était pas comme les autres dans la cathédrale maronite de Montréal. Des reliques ex ossibus de saint Maron sont arrivées dans la métropole québécoise le 10 février, en provenance de Kfarhay (Batroun), là où le crâne du grand saint, père de l'Église maronite, est religieusement conservé. La messe solennelle a eu lieu le dimanche 12 février (au lieu du 9, jour traditionnel de la fête).
L'évêque de Batroun Mounir Khairallah, accompagnant les reliques et représentant le patriarche maronite Béchara Raï, a été accueilli à l'aéroport de Montréal par une grande délégation du clergé maronite du Canada, présidée par Mgr Paul-Marwan Tabet et par différentes associations de paroissiens, ainsi que par les scouts Saint-Maron.
Après une visite au siège de l'évêché, où une prière s'est tenue dans la chapelle Saint-Maron, un grand convoi a accompagné les reliques du saint patron de l'Église maronite vers la cathédrale qui porte son nom, anciennement connue comme l'église Sainte-Madeleine-Sophie-Barat. Même la météo semblait vénérer cette visite de marque de saint Maron : jusqu'à ce que le convoi fût entré dans la cathédrale, dans une procession solennelle, il n'a pas neigé.
Dans la procession se trouvaient tout d'abord les scouts, brandissant leurs bannières, ensuite les dames de la confrérie de l'Immaculée Conception, puis les membres des conseils paroissial et administratif. À la fin du cortège, prêtres et religieux précédaient les prélats dont des hauts représentants des Églises orientales de la diaspora.

Un nouvel autel
Lors de la cérémonie, un petit os extrait du crâne de saint Maron a été installé dans un reliquaire en bois de cèdre du Liban à l'effigie du saint, taillé spécialement par le sculpteur libanais Rudy Rahmé et incorporé dans le nouvel autel en bois. Cet autel a été fabriqué pour l'occasion et il a été consacré lors d'une liturgie spéciale. Dans cet autel, le bois du cèdre « biblique » du Liban a été marié à celui du cèdre du Canada (thuya), représentant ainsi les deux cultures libanaise et canadienne. L'idée vient de Mgr Tabet qui souligne les similitudes entre les cultures libanaise et canadienne : ouverture, accueil, protection des religions.
Rudy Rahmé, qui s'est déplacé spécialement à Montréal pour participer à l'événement, a commenté sa sculpture dans une interview au magazine libano-canadien Yalla : « Saint Maron a vécu à ciel ouvert, sous la neige ou sous le soleil. Maintenant, il vient s'installer ici au Canada, sous la neige aussi. »
La messe a été célébrée par la chorale de Saint-Maron avec la participation de la chorale de l'Université Notre Dame de Louaizé (NDU), présidée par le Père Khalil Rahmé.
Dans son homélie, le nonce apostolique au Canada, Mgr Luigi Bonazzi, a souligné la présence active de l'Église maronite au sein de l'Église universelle et au Canada. De son côté, Mgr Khairallah s'est exclamé : « Les maronites ont participé à la construction de l'histoire de chaque pays où ils ont émigré ! »

Plus de deux mille personnes
L'archevêque du Québec et primat du Canada, Mgr Gérald Cyprien Lacroix, a aussi participé à l'événement, ainsi que de nombreux religieux et officiels, dont l'exarque des syriaques-catholiques, Mgr Paul-Antoine Nassif, le supérieur du monastère Saint-Antoine-le-Grand de Montréal, le Père Pierre Abou Zeidan, les députés canadiens d'origine libanaise Éva Nassif et Fayçal el-Khoury, Mélanie Joly, ministre du Patrimoine canadien, et des dignitaires religieux musulmans dont le cheikh Hassan Ezzeddine, chef de la communauté druze de Montréal.
Mgr Tabet a remis aux invités d'honneur la « Croix maronite », taillée en bois de chêne, en guise de souvenir de l'événement.
« Des paroissiens maronites se sont déplacés de tout le Canada vers Montréal pour cette occasion », a confié à L'OLJ Élie Charabati, membre du conseil paroissial de la cathédrale Saint-Maron. Il a poursuivi : « Nous avons reçu cinq autobus transportant 300 personnes d'Ottawa, et d'autres sont venus de Halifax, Leamington, Toronto, London, Mississauga. Il y avait plus de deux mille personnes à l'église. »



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La Conférence d’Al-Azhar affirme « l’égalité entre musulmans et chrétiens » - La Croix

La Conférence d'Al-Azhar affirme « l'égalité entre musulmans et chrétiens » - La Croix

La Conférence d'Al-Azhar affirme « l'égalité entre musulmans et chrétiens »

« Al-Azhar, le Conseil des Sages Musulmans et les chrétiens de l'Orient se rencontrent de nouveau aujourd'hui pour confirmer la foi dans l'égalité entre les musulmans et les chrétiens dans les patries, les droits et les devoirs puisqu'ils forment une seule nation. Les musulmans ont leur religion et les chrétiens ont la leur », affirme la déclaration finale adoptée mercredi 1er mars au Caire par les participants à la « Conférence internationale sur la liberté, la citoyenneté, la diversité et la complémentarité ».

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Organisée par Al-Azhar et le Conseil des sages musulmans basé à Abu Dhabi, cette conférence a réuni pendant deux jours des responsables politiques et religieux du Moyen-Orient mais aussi d'autres régions du monde avec le souci d'affronter les défis de l'extrémisme religieux.

Aucune discrimination

S'appuyant sur la « charte de Médine » – que la tradition musulmane attribue au prophète Mohammed et qui est réputée régir les rapports entre les premiers croyants musulmans et les tribus juives habitant dans cette ville – la déclaration finale affirme que la charte « ne comprenait aucune discrimination ou exclusion à l'encontre d'une quelconque fraction de la société de l'époque, mais prévoyait l'exercice de politiques basées sur la pluralité des religions, des races et des couches sociales ».

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Défendant les notions de « citoyenneté, d'égalité et de droits », les participants disent condamner « ce qui contredit la citoyenneté et maintient des pratiques reposant sur la discrimination entre musulmans et non-musulmans contraires à la charia et entraîne le mépris, la marginalisation et les pratiques doubles standards, aussi bien que la poursuite, l'ennui, la déportation, la tuerie et toutes les conduites que l'islam, toutes les religions et les traditions refusent ».

Dans une déclaration télévisée, vendredi 13 janvier, le cheikh d'Al-Azhar, Ahmed Al Tayyeb, avait déjà qualifié d'« anachronique » le statut de protection-domination (dhimma) des minorités religieuses dans les États majoritairement musulmans, ainsi que l'imposition de la jizya, taxe qui leur était spécialement réservée.

« Les religions innocentes du terrorisme »

Dans le droit fil de cette prise de position, la déclaration finale « espère que les intellectuels et les penseurs font attention au danger de l'emploi du terme'minorités', qui porte dans ses plis la notion de la discrimination et de l'isolement sous prétexte d'affirmer les droits ».

À lire aussi : En Égypte, la lutte de pouvoir continue entre le grand imam d'Al-Azhar et le président Sissi

Enfin, constatant « la montée des phénomènes de l'extrémisme, la violence et le terrorisme au nom de la religion, dans les dernières décennies, et la souffrance, la pression, intimidation, la déportation, la persécution et l'enlèvement des adeptes des autres religions et cultures dans nos sociétés », les participants chrétiens et musulmans à la conférence d'Al-Azhar affirment que « toutes les religions sont innocentes du terrorisme sous toutes ses formes ». Ils demandent « à ceux qui font le lien entre l'islam, les autres religions et le terrorisme d'arrêter immédiatement cette accusation (…)».

Une manière, cette fois, pour les responsables musulmans, de récuser tout lien entre l'islam et les courants extrémistes qui se développent en son sein.

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Enseignement et éducation

Affirmant n'avoir pas ménagé leurs efforts ces dernières années « pour revoir, corriger, réhabiliter et enraciner les idées », « Arabes musulmans et chrétiens » reconnaissent la nécessité « de faire plus de révision en vue de renouveler et de faire évoluer notre culture et les pratiques de nos institutions ». Plusieurs domaines sont cités comme lieux privilégiés de cette coopération : l'enseignement religieux et moral, l'éducation à la citoyenneté (…), la consolidation du dialogue islamo-chrétien et le dialogue des civilisations.

Cette conférence s'inscrit dans un contexte politique délicat en Égypte, marqué par les violences récurrentes d'Al-Qaïda dans le Sinaï et les violences commises contre les coptes. Le président égyptien, Abdel Fattah Al Sissi, qui a reçu le grand imam d'Al-Azhar à la veille de la conférence, ne cesse de l'exhorter à « rénover le discours religieux ».

Pression du président Al Sissi

Jeudi 2 mars, à l'issue de ces deux jours de rencontre, le président a convié plusieurs patriarches orientaux – dont le chaldéen Louis Raphaël Sako et le maronite Bechara Raï – pour leur redire « le rôle fondamental des responsables religieux (dans) la diffusion dans l'ensemble des pays arabes du principe de citoyenneté et le rejet des fausses interprétations des livres sacrés ». Il leur a redit sa volonté de « renouveler le discours religieux » au Proche-Orient « comme antidote aux conflits sectaires ».

Selon l'agence Fides, il leur a également déclaré « ne pas identifier les musulmans et les chrétiens égyptiens comme représentant une'majorité' et une 'minorité' religieuses », mais au contraire comme « membres de la nation égyptienne (...) sans discriminations, explicites ou occultes, dans le respect de la pleine égalité fondée sur le principe de citoyenneté ».



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lundi 6 mars 2017

communique final du congres d,Azhar 21-2-2017


في إطار التعاون بين مركز الحوار بالأزهر الشريف والمجلس البابوي للحوار بين الأديان بالفاتيكان، قام الجانبان بتنظيم ندوة في رحاب مشيخة الأزهر الشريف بعنوان :

" دور الأزهر الشريف والفاتيكان في مواجهة ظواهر التعصب والتطرف والعنف"
بمدينة القاهرة – مشيخة الأزهر الشريف – في الفترة من 22-23/2/2017 م.
وشارك في هذه الندوة ممثلون لمركز الحوار بالأزهر الشريف والمجلس البابوي للحوار بين الأديان.
وقد افتتح الندوة الأستاذ الدكتور عباس شومان وكيل الأزهر الشريف، وتحدث الأستاذ الدكتور محمود حمدي زقزوق، رئيس مركز الحوار في الأزهر الشريف وعضو هيئة كبار العلماء.
كما تحدث الكاردينال جان لويس توران، رئيس المجلس البابوي للحوار بين الأديان.
وتابعت الندوة جلساتها على مدى يومين حيث ألقت البحوث المقدمة من السادة المشاركين بلغ عددها (6) أبحاث باللغة العربية واللغة الإنجليزية حول المحاور التالية:
المحور الأول: التعصب: أسبابه وطرق علاجه
المحور الثاني: التطرف: أسبابه وطرق علاجه
المحور الثالث: العنف: أسبابه وطرق علاجه
وقد انتهت الندوة إلى التوصيات التالية:
1- توصي الندوة بأهمية الحوار بين مركز الحوار بالأزهر الشريف والمجلس البابوي للحوار بين الأديان، وتفعيل القيم الإنسانية المشتركة في مواجهة التعصب والتطرف والعنف.
2- توصي الندوة بأهمية احترام التعددية الدينية والمذهبية والفكرية.
3- تؤكد الندوة على ضرورة معالجة أسباب ظواهر التعصب والتطرف والإرهاب والعنف من فقر وأمية وجهل وتوظيف الدين توظيفاً سياسياً، وعدم فهم النصوص الدينية فهماً صحيحاً.
4- توصي الندوة بضرورة الاهتمام بقضايا الشباب وفتح قنوات الحوار معهم لأجل بيان المفاهيم الصحيحة التي جاءت بها الأديان والاهتمام بتربية الشباب وتنمية قدراتهم.
5- التأكيد على أهمية العناية بمناهج التعليم التي ترسخ للقيم الإنسانية المشتركة، والاهتمام بقضايا المرأة والأسرة والشباب واستشعار المسئولية في العناية بالأطفال.
6- التأكيد على قيم الرحمة والمحبة والقيم الأخلاقية لمواجهة التعصب والتطرف والعنف والإرهاب.
7- توصي الندوة بالاهتمام بكيفية إدارة الخلاف وبيان أن الاختلاف في العقيدة أو المذهب أو الفكر يجب ألا يضر بالتعايش السلمي وأن الاختلاف واقع معبر عن إرادة الله تعالى.
8- تؤكد الندوة على أهمية التعامل بين مركز الحوار الأزهر الشريف والمجلس البابوي للحوار بين الأديان في إقرار السلام والعيش المشترك والتواصل مع أصحاب القرار لأجل التعاون في إقرار الأمن والتنمية.
9- تؤكد الندوة على موقف مركز الحوار بالأزهر الشريف والمجلس البابوي للحوار بين الأديان من اعتماد الحوار أساسًا للعلاقات بين الدول والشعوب والأفراد والحضارات والأديان من أجل ترسيخ السلام والأمن والاستقرار، ورفض جميع أشكال التعصب والتطرف والعنف.
10- توصي الندوة بأهمية استمرار عقد الندوات واللقاءات بين مركز الحوار بالأزهر الشريف والمجلس البابوي للحوار بين الأديان لأجل معرفة صحيحة بالأديان وبتعاليمها وقيمها الأخلاقية.
11- توصى اللجنة الحكومات والمنظمات والهيئات الدولية للتعاون في مواجهة جماعات العنف والتطرف التى أثرت تأثيرًا سلبيًا على الاستقرار والعيش المشترك بين الشعوب.
12- المساعدة في الدعوة إلى تخفيف حدة العنف والتوتر بين أتباع الأديان في كثير من بلدان العالم، وضرورة القضاء على ظاهرة بث روح الكراهية والعداء للأديان، والإساءة إلى الرموز الدينية لأنها من مبررات الأعمال العدوانية.
13- التعاون الجاد لمواجهة حقيقية وفعالة للإرهاب والمنظمات الإرهابية والعمل على تجفيف منابعه ومنع الإمدادات بالمال أو السلاح عنه، وكذلك العمل على غلق منافذ التواصل الاجتماعي أمامه وغير ذلك من الوسائل الفعالة لأجل حماية الشباب من أفكاره الهدامة.

Al-Azhar projet de reforme de l,Islam

Face à la marée montante des courants musulmans fondamentalistes, pressé par le président Abdel Fattah al-Sissi, qui juge que la pensée islamique contemporaine a un problème avec la violence qui ne peut plus être ajourné, c’est un véritable état d’alerte que l’imam d’al-Azhar, Ahmad el-Tayyeb, semble avoir décrété depuis Le Caire.
Un état d’alerte qui a déjà conduit al-Azhar à renouer le dialogue avec le Vatican, boudé depuis le fracassant discours de Benoît XVI à Ratisbonne (2006), et à tenir un séminaire avec le Conseil pontifical pour le dialogue interreligieux. Le grand titre de cet état d’alerte est : la réforme de l’islam. Une réforme qui comprend deux grands volets, religieux et politique, mais dont chaque volet comprend, lui, de nombreux chapitres.
C’est le chantier de « la citoyenneté » que l’imam Ahmad el-Tayyeb a choisi de lancer, hier, au premier temps d’un colloque de deux jours auquel il a convoqué presque autant d’intervenants chrétiens que musulmans venus de tout le monde arabe, à l’exception de l’Arabie saoudite, représentée par un seul conférencier.
En revanche, le Liban est très largement représenté, aussi bien par des intervenants chrétiens que musulmans, parmi lesquels on compte le patriarche maronite, l’archevêque de Beyrouth, les deux secrétaires du Comité national pour le dialogue Harès Chéhab et Mohammed Sammak, l’ancien Premier ministre Fouad Siniora, le cheikh Ghandi Makarem, représentant le cheikh Akl druze, le président de la Fondation Adyan, Fadi Daou, l’ancien ministre Tarek Mitri, Antoine Messarra, membre du Conseil constitutionnel, Fadia Kiwan, Antoine Courban, Farès Souhaid, sans oublier l’ancien président Amine Gemayel et des personnalités comme Radwan el-Sayyed et Ali el-Amine.
En général, note une source du congrès, el-Azhar a rassemblé les représentants de douze Églises du monde arabe, du patriarche Sako des chaldéens à l’évêque luthérien de Jérusalem, Younan Mounib (président de la Fédération luthérienne mondiale), ce qui est indicatif de sa volonté de reconnaître la richesse et la légitimité de cette diversité.
Vedette incontestée
La vedette incontestée de la délégation libanaise reste le cheikh Ahmad Kabalan, mufti jaafarite, représentant le vice-président du Conseil supérieur chiite, cheikh Abdel Amir Kabalan. Il s’agit, souligne-t-on, d’une grande première. Cette ouverture a été honorée par le mufti jaafarite par un retentissant « Al-Azhar me représente, et représente Qom et Najaf », marquant d’un gros trait rouge la volonté de rapprochement entre sunnites et chiites. Placée très haut, la barre a fait sensation au congrès.
La communauté chiite était également représentée par des figures de proue irakiennes, ainsi que par des visages plus connus des Libanais, comme celui du cheikh Ali el-Amine, dont la voix dissidente par rapport au discours dominant ne s’est jamais tue.
Le thème même de la conférence l’a annoncé : « Liberté et citoyenneté… diversité et complémentarité » : ainsi, al-Azhar a décidé de s’attaquer à la notion de dhimmitude fondant, sur des bases pseudo-religieuses, une inégalité civique entre musulmans et non-musulmans. Cette notion est jugée « anachronique » par l’imam d’al-Azhar, et son abolition s’appuie notamment sur des références historiques remontant aux premiers temps de l’islam, et notamment au pacte de Médine conclu par le Prophète en personne avec les tribus juives et chrétiennes de l’époque. Ce pacte met en avant une société égalitaire dont les composantes jouissent des mêmes droits et sont appelées aussi bien à une solidarité défensive qu’à un vivre-ensemble pacifique.
Pour l’imam d’al-Azhar, « tous les citoyens sont égaux et les chrétiens ne peuvent être considérés comme une minorité, un terme chargé de connotations négatives ». Cette réforme ne peut plus être ajournée, jugent les milieux concernés, aussi bien dans les sociétés où l’islam est majoritaire que dans celles où il est en minorité mais où il aspire à un rôle politique, comme dans plusieurs pays d’Europe.
Comme dans tout congrès de ce type, un communiqué final (qui a déjà servi de canevas aux interventions) abordera cette question de front. Mais, selon une source fiable au sein du congrès, ce « pacte citoyen islamo-chrétien », destiné à tirer vers l’avant les sociétés civiles et religieuses arabes, ne sera pas plaqué sur le congrès, mais tiendra compte effectivement de ses débats.
Pour l’Égypte, les grandes lignes de ce pacte ressortent déjà nettement. « Exonérer les religions du terrorisme ne suffit plus face à ces défis barbares », a lancé le cheikh d’al-Azhar, en référence aux exactions des courants extrémistes. L’imam a affiché une volonté de promouvoir un islam modéré et le dialogue avec les chrétiens, accusant des groupes comme l’EI de « souiller l’image de l’islam ».
De son côté, le pape copte Tawadros II a appelé à « lutter contre l’idéologie extrémiste avec une idéologie éclairée ». « L’Égypte et la région ont souffert de l’idéologie extrémiste, qui résulte d’une compréhension erronée de la religion qui a conduit au terrorisme », a-t-il souligné.
Il reste que, malgré les progrès escomptés, l’aggiornamento de la notion de citoyenneté n’est qu’un premier pas de la véritable « révolution » souhaitée par le président Sissi, relèvent des sources proches du congrès. Un premier pas qui doit être suivi d’une réforme de la notion d’État en islam.
L’État « civil »
C’est cet État « de nature civile » que le patriarche Raï a évoqué dans son intervention. Le chef de l’Église maronite l’a situé « entre la théocratie musulmane », marquée par la confusion du civil et du religieux, et « l’athéocratie » occidentale, marquée par leur divorce total. Le patriarche a également souligné les bienfaits d’une citoyenneté « créatrice d’appartenance et assurant un vivre-ensemble », qu’il a définie comme étant « l’essence du modèle libanais ».
Non content d’aborder cet aspect de la citoyenneté, le patriarche s’est ensuite attaqué, dans son intervention, à l’une des causes profondes de la crise géopolitique qui secoue le monde arabe, à savoir la substitution de l’islam au nationalisme arabe comme moteur historique. C’est ainsi qu’il a plaidé en faveur d’une renaissance de la notion d’arabité comme « matrice de civilisation » et lieu d’épanouissement des libertés civiles, par opposition à l’État islamique, la « oumma », lieu de discrimination religieuse entre des compatriotes.
Le patriarche a été rejoint sur ce point par le cheikh Ahmad Kabalan, qui, outre son cri « Al-Azhar nous représente », a affirmé qu’une « oumma qui se déchire de l’intérieur cesse d’être une oumma » et qu’avant de chercher à libérer Jérusalem, il est nécessaire de « se retrouver tous en Dieu ». Le dignitaire chiite a également appelé de ses vœux un retour de l’Égypte à son rôle de « guide » du monde arabe, et s’est permis d’appeler à un rapprochement entre Riyad et Téhéran.
Pour sa part, le mufti Abdellatif Deriane a abordé le modèle du vivre-ensemble, du pluralisme et de la reconnaissance de l’autre, mais s’est arrêté au seuil de « l’État de nature civile » en se contentant de parler de l’État « de la bonne et juste gouvernance ».
Le congrès a réservé à aujourd’hui les discours politiques. La journée sera notamment marquée par le discours du président Michel Aoun, qui sera prononcé par le ministre Pierre Raffoul.

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dimanche 5 mars 2017

Raï retour du Caire : Le terme minorité doit disparaître de nos dictionnaires - L'Orient-Le Jour

Raï retour du Caire : Le terme minorité doit disparaître de nos dictionnaires - L'Orient-Le Jour

Raï retour du Caire : Le terme minorité doit disparaître de nos dictionnaires

04/03/2017

https://www.lorientlejour.com/article/1038618/rai-retour-du-caire-le-terme-minorite-doit-disparaitre-de-nos-dictionnaires.html

Le chef de Église maronite souligne l'exceptionnelle importance du congrès d'el-Azhar pour les rapports islamo-chrétiens.

Le patriarche maronite, le cardinal Béchara Raï, est rentré hier d'Égypte, où il a participé aux travaux du congrès d'el-Azhar sur le thème « Liberté et citoyenneté... diversité et complémentarité ». En marge du congrès, le chef de l'Église maronite avait rencontré, jeudi, le président égyptien, Abdel Fattah al-Sissi, et le pape des coptes-orthodoxes, Tawadros II.
Au salon d'honneur de l'aéroport Rafic Hariri, le patriarche, bombardé de questions par les journalistes, a d'abord tenu à saluer « l'ouverture arabe du président Michel Aoun » qui, a-t-il précisé, « a pavé la voie à sa propre visite » en Égypte. Il a ensuite souligné « l'exceptionnelle importance du congrès qui vient de se tenir pour les rapports islamo-chrétiens comme pour les rapports intermusulmans », en présence de représentants de soixante États arabes et musulmans.
Le patriarche a exprimé son appréciation pour des débats qui sont « sortis des sentiers battus », et ont courageusement abordé des thèmes comme celui des libertés et de la citoyenneté « qui sont peut-être familiers au Liban, mais qui n'ont jamais été posés de cette façon auparavant ».
Le congrès a permis à 260 intervenants de « parler la même langue », a dit le patriarche, « celui d'un monde qui a besoin de respirer, d'un monde qui a besoin de liberté, de diversité et de complémentarité ». « À l'époque de la mondialisation, il ne peut en être autrement », a martelé le patriarche, précisant qu'il avait évoqué tous ces thèmes avec le président égyptien et le pape des coptes. « Le mot minorité doit disparaître de nos dictionnaires et être remplacé par celui de citoyenneté », a insisté le patriarche, qui a condamné avec la dernière énergie « la violence perpétrée au nom de la religion ».
« J'ai senti lors de mon entretien avec le président Sissi, a précisé le patriarche Raï, qu'il a profondément conscience que le salut même du monde arabe et celui de la culture arabe que nous avons bâtie ensemble, musulmans et chrétiens, sont à ce prix. Il insiste aussi que c'est grâce à notre solidarité interne que nous pouvons nous dresser face au fanatisme, à la violence et aux crimes commis au nom de la religion. Il en va de même pour le pape Tawadros II. Nous avons également senti chez eux, et c'est là un sujet de fierté et de joie, un grand amour pour le Liban. »
« J'ai dit au président Sissi que nous avons besoin de sa voix et de celle de l'Égypte pour rétablir les solidarités rompues au sein du monde arabe », a conclu le patriarche.
S'exprimant à son tour, le ministre Michel Pharaon, qui avait accueilli le patriarche à sa descente d'avion, a affirmé que la participation du patriarche au colloque du Caire avait été « un grand défi ». « L'heure de la vérité a sonné pour le monde arabe », a-t-il ajouté.



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samedi 4 mars 2017

Rencontre entre le Chef d’Etat égyptien et les Patriarches

EGYPTE - Rencontre entre le Chef d'Etat égyptien et les Patriarches d'Antioche des Maronites et de Babylone des Chaldéens
 
Le Caire (Agence Fides) – Les responsables religieux, au cours de l'actuelle phase historique, ont un rôle fondamental en ce qui concerne la diffusion dans l'ensemble des pays arabes du principe de citoyenneté et le rejet des fausses interprétations des livres sacrés et des enseignements religieux utilisés par des organisations extrémistes et terroristes comme instruments idéologiques de leurs projets de pouvoir. C'est ainsi que le Président égyptien, Abdel Fattah al Sisi, a à nouveau exposé, hier, 2 mars, au Caire, ses idées concernant la nécessité de « renouveler le discours religieux » au Proche-Orient comme antidote aux conflits de matrice sectaire qui bouleversent de vastes zones de la région en recevant les Patriarches d'Antioche des Maronites et de Babylone des Chaldéens, S.Em. le Cardinal Bechara Boutros Rai et S.B. Louis Raphael I Sako, tous deux présents dans la capitale égyptienne pour participer à la conférence dédiée au thème « liberté, citoyenneté, diversité et intégration » organisée par l'Université sunnite d'al-Azhar et par le Conseil des sages musulmans, organisme ayant son siège à Abu Dhabi (voir Fides 02/03/2017). Au cours des colloques avec les deux Patriarches orientaux catholiques, le Président al Sisi, se référant à la situation égyptienne, a déclaré ne pas identifier les musulmans et les chrétiens égyptiens comme représentant une majorité et une minorité religieuses, remarquant la nécessité que tous les membres de la nation égyptienne soient traités sans discriminations, explicites ou occultes, dans le respect de la pleine égalité fondée sur le principe de citoyenneté. (GV) (Agence Fides 03/03/2017
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Al-Azhar : Pluralisme et citoyenneté sont aux fondements historiques de la religion musulmane - Fady NOUN - L'Orient-Le Jour

Al-Azhar : Pluralisme et citoyenneté sont aux fondements historiques de la religion musulmane - Fady NOUN - L'Orient-Le Jour

Al-Azhar : Pluralisme et citoyenneté sont aux fondements historiques de la religion musulmane

03/03/2017

https://www.lorientlejour.com/article/1038389/al-azhar-pluralisme-et-citoyennete-sont-aux-fondements-historiques-de-la-religion-musulmane.html

Al-Azhar : Pluralisme et citoyenneté sont aux fondements historiques de la religion musulmane

En marge du colloque, le patriarche maronite a rencontré hier le pape copte. Photo ANI

Confirmant une réflexion que son institution mène depuis quelques années, le grand imam d'al-Azhar, Ahmad Tayyeb, la plus haute autorité sunnite du monde arabe, a solennellement affirmé que l'islam n'est pas incompatible avec le pluralisme religieux, « l'égalité en droits et en devoirs des musulmans et des non-musulmans », au sein d'un « État national constitutionnel ». La notion de « citoyenneté » n'est pas étrangère à l'islam, a insisté l'imam, bien au contraire, elle fait partie de ses fondements.

Ces trois points sont les plus marquants du congrès islamo-chrétien qui vient de se tenir au Caire (28 février-1er mars), et que reflète une déclaration finale particulièrement franche, condamnant toute violence exercée au nom de la religion, ainsi que toute forme de pouvoir politique basé sur la discrimination entre musulmans et non-musulmans.

Intéressante en soi, la déclaration gagne encore en importance dans la mesure où elle confirme une réflexion engagée par al-Azhar depuis plusieurs années. Ainsi, en 2012, dans un document intitulé La citoyenneté et l'avenir de l'Égypte, le cheikh Ahmad Tayyeb affirmait que l'islam ne prône pas un État religieux et optait pour le concept de citoyenneté. Par la suite, un important document sur les libertés, y compris la liberté religieuse, a été publié en 2014. Le texte plaçait al-Azhar à l'avant-garde d'un islam modéré prônant une charte des libertés privées et publiques comprenant la liberté de conscience.

Enfin, dans son allocution hebdomadaire à la télévision égyptienne, Ahmad Tayyeb affirmait, le 13 janvier dernier, que les chrétiens d'Égypte ne sont pas et ne peuvent être considérés comme des dhimmis, ni même considérés comme « une minorité », un terme chargé pour lui de « connotation négative ». Le colloque de mercredi et jeudi prouve qu'al-Azhar n'hésite plus à afficher publiquement ces principes non seulement comme de simples opinions, mais comme un engagement de la foi musulmane.

(Lire aussi : Du Caire, al-Azhar s'attaque à la notion « anachronique » de dhimmitude)

Ambiguïtés
Pour importants que soient ces progrès, toutefois, le discours que tient la grande instance religieuse sunnite continue d'être jugé ambigu et moins clair qu'il ne le faut par des intervenants chrétiens et musulmans, retour du Caire. « On a beaucoup parlé de citoyenneté, mais on n'a pas évoqué l'État de nature civile qui est son complément, estiment ceux-ci. On sent que le discours n'est pas encore tranchant par rapport à une tradition conservatrice. »

Et ces intervenants de relever que la notion d'État de nature civile n'a figuré ni dans le discours d'Ahmad Tayyeb ni dans la déclaration finale. « On en est toujours à parler de l'État "national" (dawla watania), observe-t-on. Le pas vers l'État de nature civile n'a pas encore été franchi, et après tout, on peut jouir de l'égalité civique que donne une même citoyenneté dans le cadre de l'État islamique. » Et la source de conclure en affirmant « qu'un progrès est toujours nécessaire pour en arriver à un modèle d'État moderne, civil, où toutes les religions sont sur un pied d'égalité dans le cadre d'une citoyenneté incluant la diversité ».

Les intervenants libanais de mercredi, comme le ministre Pierre Raffoul (représentant le chef de l'État Michel Aoun), le président Amine Gemayel, Farès Souhaid ou Nayla Tabbara (Fondation Adyan), avaient pour leur part souligné les spécificités du modèle de vivre-ensemble libanais, et en particulier l'existence d'une espèce d'osmose culturelle au sein de la société libanaise, de sorte qu'il existe une composante musulmane dans la personnalité de tout chrétien, et, réciproquement, une composante chrétienne dans la personnalité de tout musulman.

(Pour mémoire : Le cardinal Tauran : Les rencontres communes, « des dons » faits à l'humanité)

La déclaration d'al-Azhar
Voici, par ailleurs, dans une traduction libre, les quatre points-clés de la déclaration finale du colloque d'al-Azhar :

1- « La notion de citoyenneté est bien ancrée dans l'islam. Son rayonnement premier figure dans la Constitution de Médine et les pactes et documents du Prophète qui ont suivi, qui réglementent les rapports entre musulmans et non-musulmans. De ce fait, le concept de citoyenneté n'est pas une solution importée, mais une actualisation de la première pratique musulmane du pouvoir par le Prophète, dans la première société musulmane fondée. Cette pratique ne comprenait aucune discrimination ou exclusion à l'encontre d'une quelconque fraction de la société de l'époque, mais prévoyait l'exercice de politiques basées sur la pluralité des religions, des races et des couches sociales, une pluralité opérant dans le cadre d'une citoyenneté entière et égalitaire telle que figurant dans la Constitution de Médine (...) qui stipulait que les non-musulmans et les musulmans partagent les mêmes droits et les mêmes devoirs.

2- « Partant, les sociétés arabes et islamiques possèdent un patrimoine bien ancré de pratique du vivre-ensemble au sein d'une même société marquée par la diversité, le pluralisme et la reconnaissance réciproque. L'adoption des notions de citoyenneté, d'égalité et de droits entraîne la condamnation de ce qui contredit la citoyenneté et maintient des pratiques reposant sur la discrimination entre musulmans et non-musulmans contraires à la charia (...). Le premier facteur de cohésion et de consolidation de la volonté commune est représenté par l'État national constitutionnel reposant sur les principes de citoyenneté, d'égalité et du règne de la loi (...) .

3- « (...) Les participants chrétiens et musulmans au congrès d'al-Azhar déclarent que toutes les religions sont innocentes du terrorisme, sous toutes ses formes, et le condamnent le plus fermement possible (...).

4- « Dès lors, la protection des citoyens, de leur vie, de leurs biens, de leurs libertés et de tous les autres droits que leur confèrent leur citoyenneté et leur dignité humaine, est le devoir premier des États nationaux (...). »



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