Le Caire (Agence Fides) – Les agressions de type sectaire et les stratégies mises en œuvre par les djihadistes consistant à faire des massacres au sein de populations chrétiennes coptes ne peuvent être instrumentalisées pour faire passer l’idée selon laquelle en Egypte, les chrétiens seraient systématiquement persécutés, en attribuant la responsabilité de cette présumée persécution au gouvernement actuel. Tel est le jugement partagé que des Evêques et responsables de différentes communautés chrétiennes égyptiennes ont exprimé dans des interventions et des entretiens donnés ces dernières heures aux moyens de communication égyptiens. L’Evêque copte orthodoxe d’Al Manufiyya, Benyamin, a tenu à souligner en particulier que le Président, Abdel Fattah al Sisi, actuel homme fort de l’Egypte, offre actuellement aux chrétiens plus que ce qu’il ne reçoit en échange et que ne peut lui être imputée aucune responsabilité en ce qui concerne les violences et les massacres qui ont frappé les coptes au cours de ces dernières années. L’Evêque copte catholique d’Andropolis, S.Exc. Mgr Youhanna Golta, lui a fait écho, affirmant que « il n’existe pas de persécution contre les chrétiens en Egypte » mais il existe en revanche des problèmes relatifs à la sécurité des chrétiens et des autres citoyens, mise en danger par des stratégies de terreur, une situation d’urgence que l’Etat est appelé à affronter et à résoudre comme cela est le cas pour toutes les nations. En ce qui concerne les manœuvres de ceux qui font référence au martyre des coptes pour en déduire qu’en Egypte les chrétiens sont persécutés, l’Evêque copte catholique a souligné que « les extrémistes n’ont pitié ni des chrétiens ni des musulmans ». Par ailleurs, le responsable de la communication de l’église évangélique en Egypte, Nabil Naguib, a affirmé que « ceux qui parlent de persécution des chrétiens en Egypte se trouvent tous hors d’Egypte ». Reconnaissant l’existence de groupes sectaires et d’individus ayant des comportements agressifs envers les chrétiens, il a cependant réaffirmé que le terme de « persécution » est inapproprié pour décrire les conditions actuelles des chrétiens se trouvant en Egypte.(GV) (Agence Fides 13/01/2018) |
A la veille de Noël, les chefs religieux chrétiens de Terre Sainte ont vivement critiqué la récente déclaration unilatérale du président américain Donald Trump reconnaissant Jérusalem comme capitale d’Israël.
Ils qualifient la position états-unienne unilatérale “d’insulte et d’attaque contre les populations tant chrétiennes que musulmanes qui considèrent Jérusalem comme le sanctuaire de leurs traditions nationales et religieuses”. C’est ce qu’a déclaré l’archevêque grec orthodoxe Attallah Hannah au cours d’une conférence de presse à Bethléem.
Jérusalem, ville sainte également pour les chrétiens et les musulmans
Samedi 23 décembre, les responsables des différentes Eglises chrétiennes ont lancé une campagne pour la paix en Terre Sainte et en particulier à Jérusalem, qui vit sous haute tension depuis les déclarations de Trump. “La paix commence par Jérusalem”, la ville sainte des chrétiens, des musulmans et des juifs, a déclaré Michel Sabbah l’ancien patriarche latin de Jérusalem, soulignant que le “statu quo” des Lieux Saints doit être préservé.
Munib Younan, évêque de Jérusalem de l’Eglise évangélique luthérienne de Jordanie et de Terre sainte (ELCJHL) et président de la Fédération luthérienne mondiale (FLM), a déclaré aux médias qu’il avait déjà écrit à Trump avant sa déclaration. Il lui avait demandé de “ne rien faire pour porter atteinte au statu quo de Jérusalem”, afin de ne pas mettre en danger la paix “non seulement à Jérusalem, mais dans l’ensemble du Moyen-Orient”.
Le pasteur protestant Mitri Rahab de Bethléem a accusé Trump d’avoir volé les fêtes de Noël en Terre Sainte avec sa déclaration de Jérusalem. Le franciscain Ibrahim Faltas a déclaré que la déclaration de Trump avait remis la question palestinienne à l’ordre du jour de l’intérêt mondial. C’est aussi une “victoire pour la cause palestinienne”, car c’est “la mère de tous les conflits”.
“Trump a volé les fêtes de Noël en Terre Sainte”
Le pasteur protestant Mitri Rahab a accusé Trump d’avoir volé les fêtes de Noël en Terre Sainte avec sa déclaration sur Jérusalem. Le franciscain Ibrahim Faltas a pour sa part estimé que la déclaration de Trump avait remis la question palestinienne à l’ordre du jour au plan mondial. C’est là une “victoire pour la cause palestinienne”, car ce problème non résolu depuis des décennies est “la mère de tous les conflits”.
Le Père Faltas a réfuté la suggestion d’annuler les fêtes de Noël à cause de la provocation de Trump. “Nous devrions nous réjouir de ce Noël, le célébrer ensemble et en faire la fête la plus importante”. Il a appelé le peuple de Bethléem à venir saluer le chef du Patriarcat latin, l’archevêque Pierbattista Pizzaballa, entrant dans la ville ce dimanche, et à se joindre à la procession se dirigeant vers l’église de la Nativité. (cath.ch/kath.ch/kna/be)