Raï : Le pays a besoin de réconciliation nationale
Les divers prélats ont exhorté les responsables à mettre fin à leurs divisions et à pallier les difficultés touchant au quotidien des Libanais.
Le patriarche maronite, Mgr Béchara Raï, a appelé dimanche à une réconciliation nationale qui mettrait fin aux dissensions politiques, à la pauvreté et à la corruption, insistant par ailleurs sur le retour des déplacés syriens dans leur pays.
Mgr Raï s'exprimait à Bkerké, lors de la messe de Noël qu'il a célébrée, avec la participation de l'ancien patriarche maronite Nasrallah Sfeir, des évêques Boulos Sayyah, Aad Abi Karam, Samir Mazloum, et du nonce apostolique, Gabriel Caccia, en présence notamment du président de la République, Michel Aoun, et de son épouse, du ministre de la Culture, Ghattas Khoury, représentant le chef du gouvernement, Saad Hariri, des anciens présidents Amine Gemayel et Michel Sleiman, du ministre des Affaires étrangères, Gebran Bassil, et d'un grand nombre de députés et de personnalités du monde sécuritaire et judiciaire.
« Nous souhaitons que votre mandat réussisse à réaliser une réconciliation nationale renforcée par un esprit d'amour et de partenariat, afin que se dissipent les ténèbres générées par les conflits », a lancé Mgr Raï à l'adresse du président de la République, estimant que l'entente globale contribuerait à « sortir le peuple de la pauvreté et (à) éviter la désintégration de la société ». Le patriarche maronite a dans ce cadre appelé à « faire cesser la corruption, la dégradation de l'environnement naturel et social, l'évasion fiscale, le gaspillage, les dépenses non contrôlées et le recrutement arbitraire des fonctionnaires, basé sur le clientélisme confessionnel et politique ».
Le retour des déplacés
Se penchant sur les problèmes créés par la présence des déplacés syriens, le patriarche maronite a affirmé que « la sécurité au niveau social nécessite de parer au danger dû à la présence de deux millions de déplacés ». Il a estimé que « cette situation menace la stabilité intérieure et prive les Libanais de leur pain quotidien », soulignant qu'« elle constitue un lourd fardeau pour l'État et le peuple ». Et Mgr Raï d'appeler à « œuvrer sérieusement avec la communauté internationale en vue de rapatrier les déplacés et de leur fournir des aides sur leur territoire », estimant que cette démarche « leur restituera leurs droits et leur dignité ».
Le patriarche maronite s'est par ailleurs félicité de l'élection présidentielle, estimant que l'entente de toutes les composantes politiques autour du choix de Michel Aoun reflète leur certitude quant à l'aptitude de ce dernier à « consolider l'État de droit et des institutions ». Il a ajouté que cette situation favorable a été consolidée par la formation du gouvernement, qualifiant celui-ci de « rassembleur, dans la mesure où il représente toutes les composantes du pays et constitue la preuve que le Liban est une terre de pluralité et de dialogue ».
Aoun : Nous travaillerons dur
Avant la célébration de la messe et après un aparté avec le patriarche, M. Aoun a exprimé, devant les journalistes, son engagement à « œuvrer en vue de concrétiser les espoirs des Libanais et répondre à leurs attentes », soulignant que « pour satisfaire les vœux des citoyens, l'action du gouvernement se fera à pas étudiés et rapides mais non précipités ».
« Nous travaillerons dur afin de combler les nombreuses lacunes qui sévissent à ce jour », a poursuivi le président de la République, promettant enfin que « les postes vacants seront remplis par des personnes compétentes et honnêtes ».
Vœux de Noël
Pour sa part, le président de la Chambre, Nabih Berry, a pris contact dimanche avec Mgr Raï, lui exprimant ses vœux à l'occasion de Noël. Une délégation du mouvement Amal devait se rendre plus tard à Bkerké dans le même but.
Jusqu'à hier, le patriarche maronite continuait de recevoir les vœux de différentes personnalités du monde religieux et social, accueillant ainsi une délégation d'ulémas chiites, ainsi que les responsables du Hezbollah pour les régions du Nord, de Jbeil-Kesrouan, et du Metn, Rida Ahmad, Ali Berro et Chawki Zeaïter.
Également parmi les hôtes de Bkerké, Fadi Romanos, membre de la Fondation maronite dans le monde, ainsi qu'une délégation du comité de coordination entre l'Université libanaise et le patriarcat maronite.
Mgr Raï a par ailleurs reçu un appel téléphonique du cheikh Akl druze, Naïm Hassan, qui lui a transmis ses vœux pour Noël.
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