Arabes du Christ


" الهجرة المسيحية تحمل رسالة غير مباشرة للعالم بأن الإسلام لا يتقبل الآخر ولا يتعايش مع الآخر...مما ينعكس سلباً على الوجود الإسلامي في العالم، ولذلك فإن من مصلحة المسلمين، من أجل صورة الإسلام في العالم ان .... يحافظوا على الوجود المسيحي في العالم العربي وأن يحموه بجفون عيونهم، ...لأن ذلك هو حق من حقوقهم كمواطنين وكسابقين للمسلمين في هذه المنطقة." د. محمد السماك
L'emigration chretienne porte au monde un message indirecte :l'Islam ne tolere pas autrui et ne coexiste pas avec lui...ce qui se reflete negativement sur l'existence islamique dans le monde.Pour l'interet et l'image de l'Islam dans le monde, les musulmans doivent soigneusement proteger l'existence des chretiens dans le monde musulman.C'est leur droit ..(Dr.Md. Sammak)

mercredi 3 septembre 2014

Témoignages Irak | La-Croix.com-2/9/2014

Témoignages Irak | La-Croix.com

Hsain, Najat et Daoud ont fui l'État islamique.

Depuis début début août, la nouvelle avancée de l'Etat islamique a chassé sur les routes des centaines de milliers de réfugiés yézidis, chrétiens, mais aussi kakaï, chabak ou sabéens.

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Prévenus par leurs proches, certains sont parvenus à quitter leurs villes et villages à temps, mais ont souvent tout perdu, et même parfois la vie, dans leur fuite éperdue. Lorsqu'ils n'ont pu partir à temps, les yézidis ont été massacrés pour les hommes, enlevées et vendues comme esclaves à Mossoul pour les femmes. De leur côté, soumis à d'intenses pressions pour se convertir, la plupart des chrétiens ont eu, eux, la vie sauve à condition de partir.

> Retrouvez notre dossier spécial sur les chrétiens d'Orient  

Les déplacés vivent aujourd'hui dans des conditions misérables au Kurdistan irakien. L'aide internationale, qui a commencé à leur arriver, est encore insuffisante.

daoud

Daoud, à l'extrême-droite de la photo

 • Daoud : « J'ai vu la mort en face » 

  Daoud, un Chaldéen de Qaramlesh, est resté pour veiller sur ceux qui n'avaient pas pu fuir avant l'avancée de l'État islamique. Il partage désormais avec quatre familles une petite maison louée par ses proches à Ankawa.  

« J'avais quatre enfants, trois filles et un garçon, mais malheureusement j'ai perdu ma fille Amira, 8 ans, d'un cancer du foie et je n'ai même pas pu assister à ses obsèques. La veille du jour où l'État islamique (EI) est entré dans la plaine de Ninive, je l'avais amenée à Qaraqosh pour la faire soigner et je suis rentré à Karamlesh.

Lorsque les gens ont fui, dans la nuit du 6 au 7 août, un de ses oncles a porté Amira jusqu'à la frontière du Kurdistan pour l'emener à l'hôpital, mais hélas elle est décédée. Moi, j'ai décidé de rester avec un ami, Yasser, pour veiller sur ceux, âgés surtout, qui n'ont pu partir à temps.

Quand j'ai appris que ma fille allait être enterrée à Erbil, j'ai demandé aux gens de l'EI de me laisser y aller. Ils ont refusé en disant : "Nous aussi, on a quitté nos familles pour venir en Irak." C'était très dur pour moi.

Un jour, les gens de l'EI m'ont dit :"Tu es nazaréen". J'étais paralysé. J'ai répondu : "Non, chrétien". Ils m'ont dit : "Si tu es nazaréen, alors tu marches le long du mur". Ils m'ont dit qu'ils allaient fouiller les maisons et qu'il fallait partir. Quand j'ai fui, j'ai vu la mort en face : les hommes d'EI dans la rue et, au-dessus de nos têtes, les avions qui bombardaient… »

hsain

 • Hsain : « Beaucoup d'enfants sont morts de soif » 

  Yézidi, Hsain était fermier dans un village du nord du Sinjar. Il est arrivé à Souleymanié en passant par la Syrie, puis le nord du Kurdistan.  

« Le 3 août, lorsqu'on a vu les peshmergas (NDLR : les soldats kurdes) reculer, tout le monde s'est enfui dans la panique, dans des voitures, en tracteur, à dos d'âne ou à pied. Une immense foule. Moi, j'ai fui avec 31 personnes de ma famille.

Lorsque les voitures sont tombées en panne, les gens continuaient à pied. Il y avait des gens âgés, des petits enfants. Comme nous n'avions pas assez d'eau, nous ne donnions que le bouchon de la bouteille aux enfants pour qu'ils trempent leurs lèvres. Mais beaucoup sont morts de soif.

En voiture, on peut mettre environ cinq heures à rejoindre le Kurdistan, mais à pied, nous avons mis trois à quatre jours, en passant par la Syrie. Lorsque nos chaussures ont été trop abîmées, nous avons enroulé nos chemises autour de nos pieds pour continuer à marcher.

Quand nous sommes arrivés enfin à Dohouk (NDLR : dans le nord du Kurdistan), les Kurdes nous ont donné à boire, un peu d'argent. Aujourd'hui, certains de mes fils qui travaillent nous aident. Mais ce n'est pas suffisant. Nous devons vendre nos bijoux pour acheter de quoi manger. »

najat

 • Najat et Behnam : « Plutôt le martyre que la conversion » 

  Najat et Behnam tenaient une petite épicerie dans le village chrétien de Bartella, dans la plaine de Ninive. Parce qu'ils n'ont pu fuir à temps, ils ont passé plusieurs jours sous le joug  de l'État islamique.  

« Personne ne nous a dit de partir, le 6 août au soir. Lorsque je me suis réveillée le matin, il n'y avait plus personne. Vers 11 heures ou midi, une douzaine de combattants de l'État islamique sont entrés chez moi pour me demander de me convertir.

Ils m'ont dit que nous aurions tout ce qu'il nous faut si nous acceptions. Ils étaient masqués, portaient la barbe, une chemise noire et un pantalon noir. Tous les jours, ils sont revenus. À la fin, je leur ai dit : "Vous avez des armes, tuez-moi ! Je préfère être martyre que de me convertir". Je n'en pouvais plus.

Alors ils m'ont dit de venir, qu'ils allaient m'emmener à la frontière avec le Kurdistan. Ils ne m'ont rien laissé prendre. J'avais un chapelet dans mon sac, ils l'ont pris, m'ont demandé ce que c'était et l'ont détruit. Là, j'ai commencé à avoir peur.

Ils ont pris la clé de ma maison, je ne l'ai même plus. Aujourd'hui, nous dormons dans une salle de l'église évangélique de Souleymanié et le P. Ayman (NDLR : un curé chaldéen) nous a donné un peu d'argent. Mais je ne mange rien, je n'ai jamais faim. Et mon mari ne parle plus. »

mohammed

 • Mohammed : « C'est une éradication »

Mohammed, kakaï (religion anté-islamique), s'est réfugié avec 46 familles de son village dans le camp chrétien de Mart Shmouni à Ankawa

« Nous vivions dans un petit village, Kabarli, près de Qaraqosh. Il y a environ 6 ou 7 villages de Kakaïs dans la plaine de Ninive. Quand les peshmergas (NDLR : soldats kurdes) se sont retirés, on s'est enfui en même temps que les chrétiens parce que nous avions entendu dire que les combattants de l'État islamique tue des gens, enlèvent les femmes… Il n'y a plus aucun Kakaï dans nos villages. J'ai entendu dire que nos voitures avaient été volées par l'État islamique et nos troupeaux par nos voisins musulmans.

Pourquoi la France n'envoie-t-elle pas son armée ? C'est une éradication. Nous étions 20 000 Kakaïs en Irak. Un jour, il n'y en aura plus aucun… Nous travaillions avec les musulmans mais finalement, ils nous ont trahis. J'ai 60 ans, et je n'ai plus rien à part cette tente.

Nous voulons retourner dans nos villages avec une protection internationale permanente pour ne pas être attaqués de nouveau. Il faudrait expulser le village musulman qui s'est installé près de nous pour que nous puissions vivre en paix. Nous sommes nés en Irak et nous mourrons en Irak. Même s'il ne reste rien de nos maisons, nous les reconstruirons pierre après pierre. »

Recueilli par Anne-Bénédicte Hoffner


Envoyé de mon Ipad 

Au Vatican, la Théologie de la libération n’est plus persona non grata - L'Orient-Le Jour

Au Vatican, la Théologie de la libération n'est plus persona non grata - L'Orient-Le Jour

Au Vatican, la Théologie de la libération n'est plus persona non grata

La Théologie de la libération a-t-elle les faveurs du pape argentin ? Plus qu'une pleine réhabilitation, François entend surmonter une fracture qu'il juge dépassée en Amérique latine entre ses partisans et adversaires, en tendant la main vers les plus pauvres, jugent les observateurs du Vatican.
Plusieurs gestes récents ont semblé accréditer l'idée d'un rapprochement de l'Église vers ce courant de pensée chrétienne, née en Amérique latine dans les années 70, qui plaidait la cause d'une Église plus proche des pauvres et des déshérités. Mi-août, le pape a réaffirmé son soutien à la cause de béatification de l'archevêque de San Salvador, Oscar Romero, « un homme de Dieu », défenseur des paysans sans terre, assassiné en 1980 par un commando d'extrême droite. En juillet, il a levé l'interdiction de célébrer la messe au père Miguel d'Escoto Brockmann, ancien ministre des Affaires étrangères du gouvernement marxisant (sandiniste) du Nicaragua.
Dans la presse vaticane, des experts ont rappelé que Jean-Paul II et Benoît XVI n'avaient jamais rejeté « l'option pour les pauvres » contenue dans cette théologie, mais ses dérives marxistes. Le Polonais Jean-Paul II, qui avait souffert du communisme, mettait durement au pas les « évêques rouges » et condamnait des théologiens coupables d'avoir choisi le marxisme et d'avoir parfois recommandé la lutte armée. Des évêques conservateurs remplaçaient certains progressistes. Les dictateurs militaires très catholiques n'étaient guère ou pas condamnés.

« Théologie du peuple »
Jorge Mario Bergoglio n'a, lui, jamais été d'un camp ou de l'autre : « Il n'était pas de ces évêques qui ont fait carrière dans la diabolisation de la Théologie de la libération. Les tiers-mondistes ont toujours trouvé un protecteur en Bergoglio. Mais il était tout aussi éloigné, imperméable, à tout intellectualisme, toute instrumentalisation idéologique des paroles évangéliques », explique Gianni Valente, vaticaniste du quotidien catholique Avvenire. Avant même l'avènement de la dictature en 1976, à Buenos Aires, le jeune provincial jésuite s'était montré critique envers les positions d'extrême gauche marxisantes de certains prêtres. Il mettait en même temps en pratique sa « théologie du peuple » dans les favelas, insistant sur la foi populaire. C'était une attitude, typiquement argentine, à « l'intérieur de la grande école de la Théologie de la libération », affirme Valente.
Depuis son élection, François a confirmé ses positions en flèche pour les droits économiques et sociaux, contre la corruption, « l'idolâtrie de l'argent », qu'il avait exprimées comme cardinal. Tout en restant intraitable dans son refus d'une vision marxiste de l'Évangile, il a appelé encore au Brésil en 2013 à surmonter les divisions du passé dans une Église proche des pauvres. « Ce que fait le pape n'est pas une réhabilitation de la Théologie de la libération. La réalité d'alors est dépassée. Il n'y a pas de nostalgie », estime Gianni Valente.
Dans ce contexte, le soutien du pape à la béatification de Mgr Romero n'est pas surprenant : comme lui, il était un évêque plutôt conservateur doctrinalement mais socialement courageux qui défendait les catégories défavorisées. « À travers les gestes et paroles de François, nous comprenons mieux que ce n'est pas la Théologie de la libération dans son ensemble qui a été condamnée, mais ses déviations », a estimé le vaticaniste du quotidien italien La Stampa, Andrea Tornielli. « Il faut être attentif cependant aux simplifications de ceux qui voudraient enrôler Bergoglio dans certaines batailles idéologiques », ajoute-t-il. Dans un éditorial récent, le quotidien The Guardian analysait : « François n'est pas un marxiste. S'il a des opinions politiques, elles sont tout au plus péronistes », inspirées du mouvement lancé par l'ancien président argentin Juan Domingo Peron, prônant davantage de justice sociale.
(Source : AFP)



Envoyé de mon Ipad 

Irak : un risque pour le monde entier

Mgr Tomasi demande des "mesures concrètes" à l'ONU

Anne Kurian

ROME, 2 septembre 2014 (Zenit.org) - Si la communauté internationale ne parvient pas à « protéger tous les citoyens irakiens », l'actuel « climat de paroles creuses qui équivaut à un silence mondial, aura des conséquences tragiques pour l'Irak, pour les pays voisins et pour le reste du monde », prévient Mgr Tomasi.

Mgr Silvano M. Tomasi, observateur permanent du Saint-Siège à l'ONU à Genève, est intervenu lors de la 22ème Session spéciale du Conseil des droits de l'homme des Nations-Unies, hier, 1er septembre 2014.

L'échec tragique international

Déplorant « des centres de violence » dans plusieurs régions du monde, il dénonce un « échec tragique » dans la réponse de la communauté internationale face aux attaques contre « la dignité inviolable de la personne humaine ».

L'archevêque évoque en particulier les crimes de « l'entité destructrice autoproclamée, le fameux groupe de l'"État islamique" (ISIS) » en Irak et en Syrie : « Les gens sont décapités quand ils défendent leur croyance ; les femmes sont violées sans pitié et vendues comme esclaves sur le marché ; les enfants sont obligées de combattre ; les prisonniers sont abattus contre toute disposition juridique. »

Le Saint-Siège souligne « la responsabilité de la protection internationale, surtout quand un gouvernement n'est pas capable d'assurer la sécurité des victimes ». Il demande de prendre « d'urgence » des « mesures concrètes pour arrêter l'agresseur injuste, rétablir une paix juste et protéger tous les groupes vulnérables de la société ».

Il met en garde : « une réponse insuffisante, ou même pire, l'inaction totale, a souvent pour effet une nouvelle escalade de la violence » : il y aura alors un « risque de voir se répéter les atrocités. Ce qui se passe aujourd'hui en Irak a déjà eu lieu dans le passé et pourrait se produire demain ailleurs ».

« Ne pas protéger tous les citoyens irakiens, les laisser être les victimes innocentes de ces criminels dans un climat de paroles creuses qui équivaut à un silence mondial, aura des conséquences tragiques pour l'Irak, pour les pays voisins et pour le reste du monde », insiste Mgr Tomasi.

Bloquer la circulation d'armes

Le Saint-Siège appelle à « condamner explicitement le comportement brutal, barbare et sauvage des groupes criminels qui combattent dans l'est de la Syrie et le nord de l'Irak » : « Les auteurs de ces crimes contre l'humanité doivent être poursuivis avec détermination. »

Il s'agit aussi de bloquer « la circulation d'armes ainsi que tout soutien politique indirect au prétendu groupe de l'"État islamique" ».

Mgr Tomasi plaide également pour « une aide humanitaire adéquate à ceux qui fuient la violence », aide qui ne peut être que « temporaire » : « les groupes déplacés de force ont le droit de rentrer chez eux, de recevoir une assistance pour reconstruire leurs maisons et de vivre en sécurité ».

Pour l'archevêque, « la responsabilité de protéger doit être assumée de bonne foi, à l'intérieur du droit international et du droit humanitaire. Les communautés religieuses et ethniques ne doivent pas devenir l'instrument des jeux géopolitiques internationaux » ni non plus « être vues comme un objet d'indifférence ».

« Si elle n'est pas efficace, la protection n'est pas une protection », ajoute-t-il en soulignant la responsabilité des différentes religions « de dire clairement qu'aucune religion ne justifie ces crimes moralement répréhensibles, cruels et barbares et de rappeler à tous que, comme une seule famille humaine, nous sommes les gardiens de nos frères ».

Avec une traduction de Constance Roques

mardi 2 septembre 2014

Renaud Muselier : «Intervenir en Irak avant qu'il ne soit trop tard»

Renaud Muselier : «Intervenir en Irak avant qu'il ne soit trop tard»

Renaud Muselier : «Intervenir en Irak avant qu'il ne soit trop tard»

Chars kurdes à Jalawla, le 25 août.

FIGAROVOX/TRIBUNE - La haute commissaire adjointe aux droits de l'homme a condamné fermement les agissements du califat islamique en Irak. Pour Renaud Muselier, cette prise de position doit impérativement être complétée d'une intervention armée.


Renaud Muselier a été secrétaire d'Etat aux Affaires étrangères auprès de Dominique de Villepin. Il est aujourd'hui député européen.


Le 14 février 2003, dans un discours au Conseil de sécurité de l'ONU qui fit date, Dominique de Villepin déclarait qu'un usage de la force en Irak serait «lourd de conséquences pour les hommes, pour la région et pour la stabilité internationale».

A ce moment crucial, en tant que Secrétaire d'Etat aux Affaires étrangères, je me trouvais derrière lui: j'étais parfaitement conscient que la France avait, ce jour-là, rendez-vous avec son destin. «L'espoir changea de camp, le combat changea d'âme».

Malheureusement, cela n'empêcha pas les Etats-Unis d'intervenir dans la région. Onze ans plus tard, la tragédie qui se dessinait alors est définitivement nouée. Cette tragédie, Jacques Chirac l'avait prévue et avait tout fait pour l'éviter. Il avait raison, il y aura l'avant et l'après. En Irak comme en Syrie, le Califat autoproclamé par l'EIIL (Etat Islamique en Irak et au Levant) se livre désormais aux exactions les plus sordides, traquant les minorités au premier rang desquelles les chrétiens de la région.

Les images bouleversantes dont nous sommes abreuvés en continu depuis des mois ne représentent qu'une infime partie des événements en train de se jouer.

En réalité, c'est un véritable génocide qui est en marche. Toute la question est de savoir si nous saurons l'arrêter. Le marquage, par un signe distinctif, des maisons appartenant aux chrétiens devrait rappeler à notre Vieux Continent ses heures les plus terribles. La poursuite sans relâche des populations civiles yézidies dans les montagnes du Sinjar est le signe de la folle hystérie qui anime ces djihadistes.

Cette perspective dangereusement idéologique laisse entrevoir d'encore plus abominables excès. Par la destruction de tout ce qui ne leur ressemble pas, en somme de tout ce qui est Autre, les djihadistes s'affirment comme les dignes héritiers des totalitarismes et des dictatures les plus sanguinaires. Ils s'appuient sur une lecture religieuse travestie et corrompue, blessant par là même des millions de musulmans qui ont choisi de vivre leur foi en paix.

Ces derniers, il faut le dire, sont victimes par ricochet de ce conflit. Président de l'Institut du Monde Arabe, j'ai pu mesurer au travers de superbes expositions la grandeur de l'islam tolérant et ouvert au monde, au fil des siècles. «Le corps découvert», «25 ans de créativité arabe», «Les mille et une nuits»… celles-ci avaient donné à plusieurs centaines d'artistes de la région l'opportunité de remettre en cause bon nombre de préjugés. Ces mêmes clichés qui réduisent l'Orient à la seule image du fanatisme religieux. A l'image du grand mufti d'Arabie Saoudite qui qualifiait les djihadistes d' «ennemis numéro un de l'Islam», les modérés doivent montrer leur opposition et leur rejet de ce désastre. C'est cette écrasante majorité de croyants qui doit absolument contribuer à éteindre le feu de l'obscurantisme et de l'intolérance.

Avec l'élimination de la présence chrétienne en Orient, par l'impossible choix entre la conversion ou le cercueil imposé à tous, c'est tout un pan de l'histoire de la région qui s'effondrerait. Faut-il rappeler que diverses communautés chrétiennes s'y sont développées bien avant l'apparition de l'Islam? Faut-il rappeler que la culture chrétienne y est profondément enracinée, au même titre que celle des autres monothéismes, garantissant par là même une société plurielle et riche de sa diversité? Cette disparition, il faut à tout prix l'éviter.

L'appel auquel j'ai choisi d'apporter mon soutien, «Au nom de l'humanité», prône la mise en œuvre d'une intervention armée de la communauté internationale pour mettre fin à l'expansion de l'EIIL. Ce n'est surtout pas une croisade, pas plus que ce n'est une simple opération humanitaire qui est à l'ordre du jour. Au contraire, c'est la nécessaire promesse du maintien d'une société ouverte à l'autre, et d'institutions capables de protéger leurs minorités. Celle-ci ne peut passer que par la destruction de cette force extrêmement dangereuse, sur le terrain.

Je crois profondément à la mission toute particulière de la France dans cette affaire déterminante. Historiquement, elle est la protectrice millénaire des chrétiens d'Orient. Elle est aussi la nation qui a su dire «non» aux Américains au moment de leur intervention. Reconnaissons à ces derniers une authentique volonté d'assumer les erreurs du passé. Mais c'est vers la France et vers l'Europe, terres de liberté et de droit, que ces populations désemparées, souvent désespérées, se tournent maintenant. Avec, dans le regard, la flamme de l'ultime espérance.

Pour s'en montrer digne, c'est d'abord par la force jamais démentie de sa voix qu'elle devra agir. Dans ses Mémoires de guerre, Charles de Gaulle écrit que «l'action met les ardeurs en œuvre, mais c'est la parole qui les suscite». Cette parole devra être portée avec nos partenaires européens et américains, bien sûr, mais pas seulement! Ce sont toutes les nations qui doivent se dresser en rempart de la civilisation contre la barbarie.

Une nouvelle fois, notre cher et vieux pays doit se montrer digne de ce qu'il représente, et de ce que le monde en attend. Ce qui se passe en Irak et en Syrie est d'une gravité extrême, et représente un danger imminent pour notre avenir, pour notre sécurité. Notre parole déterminée peut et doit susciter une action militaire plus que jamais nécessaire. Avant qu'il ne soit trop tard.



Envoyé de mon Ipad 

Chrétiens et yézidis ne se voient plus d’avenir en Irak | La-Croix.com-2/9/2014

Chrétiens et yézidis ne se voient plus d'avenir en Irak | La-Croix.com

Chrétiens et yézidis ne se voient plus d'avenir en Irak

Depuis l'avancée de l'État islamique, au moins 700 000 non-musulmans ont trouvé refuge au Kurdistan, dans des conditions éprouvantes, voire indignes.

A la crainte des exactions des djihadistes s'ajoute le traumatisme causé par les pillages menés par leurs « voisins musulmans », au point que toute coexistence leur apparaît désormais impossible.

Sous une chaleur insupportable à peine tempérée par un ventilateur, Sami, syrien catholique de Qaraqosh, accepte de raconter son calvaire. Au fur et à mesure de son récit, ses compagnons de chambrée s'approchent, soit qu'ils guettent des bribes d'une histoire dont les bruits sont venus jusqu'à eux, soit qu'ils tiennent à y ajouter leur propre témoignage.

Il faut dire que, dans cette salle paroissiale de la cathédrale Saint-Joseph à Ankawa, où s'entassent sur des matelas plusieurs familles, dont de nombreux enfants et une jeune malade, les déplacés ne demandent qu'à être distraits de cet ennui qui les mine. « Quand tout le monde a fui, dans la nuit du 6 au 7 août, je dormais, personne ne m'a prévenu », commence Sami.

Avec une centaine d'autres chrétiens au moins – il ne saurait dire combien –, il s'est réveillé au matin sous le joug de l'État islamique. Qui, dès le lendemain, a entamé un pillage en règle : des voitures sont arrivées de Syrie emmenant avec elles « tous les appareils électriques ». Chaque jour pendant deux semaines, les djihadistes lui ont aussi demandé de se convertir, ce qu'il a, à chaque fois, refusé en citant le Coran : « Vous avez votre religion et j'ai la mienne. »

Tribunal islamique

Le 21 août au petit matin, leur stratégie a changé. Environ 70 des derniers chrétiens de la ville, dont de nombreuses personnes âgées, ont été convoqués à la mosquée. Après avoir séparé hommes et femmes, les combattants de l'État islamique ont fouillé méthodiquement leurs bagages, jusqu'aux sous-vêtements des femmes, puis les ont répartis dans des bus. Dans la confusion, ils ont enlevé un médecin, une jeune femme, Rita, d'environ 35 ans restée avec son père aveugle, et arraché à sa mère une petite fille d'environ 3 ans, Cristina.

Déposé devant l'ancien pont, détruit par les bombardements, de Khazer, le petit groupe a entamé une éprouvante fuite en plein soleil, dont il reste à Sami d'horribles images comme cet homme, croisé au bord de la route et qui poussait sa mère en chaise roulante « en tombant à chaque pas ». Seule la moitié d'entre eux est arrivée au check-point kurde  : malgré les recherches le long de la ligne de front, nul ne sait ce qu'il est advenu des autres. Selon des nouvelles alarmantes arrivées de Mossoul, il semble que les derniers otages de Qaraqosh, dont « de jeunes hommes et de belles femmes », aient été présentés à un tribunal islamique et contraints de se convertir. Et que ceux qui ont refusé l'aient payé de leur vie.

Les membre des multiples minorités irakiennes ne croient plus à la cohabitation avec les musulmans

La liste des exactions de l'État islamique ne cesse de s'allonger. Parce qu'elle n'appartient pas à ces « gens du Livre » que décrit le Coran, la communauté yézidie a été bien plus éprouvée encore, elle qui déplore le meurtre de centaines d'hommes et d'enfants, l'enlèvement d'au moins 1 300 femmes, sans que nul ne soit encore en mesure de dénombrer ces enfants, personnes âgées mortes de soif ou d'épuisement pendant leur marche forcée du Sinjar vers la Syrie puis le Kurdistan...

Mais à la terreur que suscitent les combattants de Daesh (l'acronyme arabe de l'EI), s'ajoute un traumatisme supplémentaire, attesté par tous ceux qui, comme Sami, ont eu le malheur de ne pouvoir partir à la première alerte : les « voisins » musulmans des réfugiés ont, eux aussi, participé au pillage de tous leurs biens. « Le matin, les gens de Daesh pillaient nos maisons (1). Le soir, c'était au tour des musulmans du village de Hawi », témoigne le vieil homme.

« Trahis » - selon eux - par l'armée kurde qui s'est retirée sans les prévenir pour provoquer grâce à cette fuite éperdue un « choc » dans l'opinion internationale et l'envoi d'armes susceptibles de l'aider à conforter son État, « trahis » aussi par leurs « frères » musulmans, les membre des multiples minorités irakiennes ne croient plus à la cohabitation avec eux. Désormais, et même en cas de retour dans leurs foyers, l'idée de devoir croiser ces derniers fait horreur aux chrétiens de Qaraqosh.

« Plus aucune garantie de vivre en sécurité »

Chef d'un clan de 46 familles kakaï (une religion antéislamique très discrète), accueillies à Ankawa au camp de Mart Schmouni au milieu de leurs voisins chrétiens, Mohammed ne dit pas autre chose. « Nous ne retournerons dans nos villages qu'à condition qu'on nous enlève le village musulman qui s'est construit au milieu ». Azhar Khalil Sulaiman, yézidie installé depuis une dizaine d'années à Souleymania, au sud du Kurdistan, où il enseigne à l'université, en est persuadé lui aussi : « Les yézidies n'ont pas d'avenir ici. Non seulement nous avons tout perdu, mais nous ne serons jamais en sécurité ». « Nous n'avons plus confiance », « plus aucune garantie de vivre en sécurité » aux côtés des musulmans, répètent-ils.

« Quand j'étais jeune, mon grand-père, mon père me répétaient de me méfier des musulmans, qu'un jour ils nous poignarderaient dans le dos », raconte le P. Amir Jaje, supérieur des dominicains d'Irak, reprenant une formule souvent entendue. « Je ne les croyais pas, j'ai étudié l'islam, ouvert l'Académie des sciences humaines à Bagdad pour favoriser les échanges... Aujourd'hui je pense qu'ils avaient raison. »

Alors qu'une partition du pays s'amorce entre kurdes à l'est, sunnites à l'ouest et chiites au sud, chabaks et turkmènes chiites, chassés par l'État islamique, sont priés de rejoindre « les leurs ». Mais où les yézidies, les chrétiens, les kakaïs et les Sabéens pourront-ils trouver refuge ? La crainte d'une éradication totale de ces religions anciennes, plus anciennes encore que l'islam, sur la terre qui les a vues naître n'est, hélas, plus infondée.

« Je pense toutefois que l'humain peut sauver la relation »

Venu vivre à Souleymania, au sein de la communauté Al Khalil fondée par le jésuite Paolo Dall'Oglio pour tenter d'établir un pont entre Églises orientales et musulmans, le frère Sébastien Duhaut ne peut que constater ces tensions. « J'entends tous les jours des choses très dures sur l'islam, religion du diable, ou des questions sur pourquoi en France nous ne 'mettons pas dehors les musulmans'. J'écoute. Il faut rester modeste, je n'ai pas partagé leurs souffrances, leurs peurs », confie le jeune Français.

« Je pense toutefois que l'humain peut sauver la relation : les chrétiens essaient d'aimer les musulmans en dépit de leur religion qu'ils n'aiment pas. Et parfois, à ceux que je connais un peu mieux et qui disent ''détester les musulmans'', je demande s'ils me détestent aussi parce que je lis un peu le Coran… » Fervent partisan du dialogue islamo-chrétien et organisateur régulier de rencontres entre croyants des deux religions comme prêtre à Mossoul, évêque à Kirkouk et désormais patriarche des Chaldéens à Bagdad, Mgr Louis Raphaël Sako s'inquiète lui aussi de cette montée du fondamentalisme « un peu partout dans l'islam » qui met en péril toute coexistence pacifique avec d'autres courants musulmans ou d'autres religions.

« Si ces voisins musulmans ont pris les biens des déplacés, c'est parce qu'eux aussi considèrent qu'il est justifié, au nom de l'islam, de les prendre », assure le patriarche Sako. Même à Bagdad, en ce moment, certains se rendent à l'administration, falsifient les titres de propriété et vont voir les chrétiens en leur disant qu'ils ont ''acheté'' leurs maisons et les obligent à partir. Qu'elle soit due à l'ignorance ou alimentée par le discours des responsables musulmans, cette mentalité est terrible ».

« Nous avons le droit de vivre dans ce pays en tant qu'êtres humains »

Conscient du traumatisme profond créé par ce nouvel exode, le patriarche des Chaldéens plaide, comme beaucoup d'autres en Irak, pour « une intervention militaire internationale », suivie d'une force d'interposition là encore internationale, seule à même de permettre le retour - d'une partie au moins – des déplacés.

Au-delà, il attend aussi de la communauté internationale qu'elle exige des « pays arabes ou majoritairement musulmans qu'ils rééduquent leurs populations, en leur enseignant une culture ouverte, le respect de l'autre ». « Nous avons le droit de vivre dans ce pays en tant qu'êtres humains », rappelle-t-il. Un travail sans doute de longue haleine, reconnaît frère Sébastien  : « L'islam doit dépasser théologiquement, et non pas seulement du point de vue humaniste cette tentation radicale. Comme les autres monothéismes avant eux, les musulmans doivent trouver d'autres voies pour exprimer leur zèle religieux que le meurtre de ceux qu'ils considèrent comme déviants. »



Envoyé de mon Ipad 

Historique des chrétiens d’Orient - L'Orient-Le Jour

Historique des chrétiens d'Orient - L'Orient-Le Jour

Olj-2/9/2014-Historique des chrétiens d'Orient

Le christianisme, dès ses débuts, s'était répandu dans tout le Moyen-Orient formé de trois pays : Syrie, Palestine et Irak. La Jordanie formait alors le grand Sud de la Syrie et le Liban une province
maritime.
Voulant enrayer le christianisme de Damas, le fanatique pharisien Saül dut changer d'optique, après sa « vision du Christ et son appel », en l'an 36, peu avant son arrivée, et Saül devint Paul, le plus fervent des chrétiens dont il prêcha la doctrine un peu
partout.
Le nombre des chrétiens d'Orient se situait entre 22 et 25 millions. Antioche avait l'honneur d'être la principale ville chrétienne. En Irak, le christianisme était disséminé partout. Et c'est en Palestine que la foi chrétienne était la plus ardente et la plus totale. En effet, c'est grâce aux ex-juifs, aussi étonnés qu'émus par tant de guérisons et de miracles de Jésus qu'ils accompagnaient, que le christianisme se répandit en Orient et en Occident, et ces premiers chrétiens acceptaient volontiers le martyre en répandant l'enseignement spirituel du Messie.
Cependant, l'islam va envahir toute notre région (636-640). Et le gouvernement musulman, installé à Damas, va prendre des mesures draconiennes contre les chrétiens :
– payer, en plus des impôts, un tribut à la longue exorbitant.
– pas de droit à une fonction publique.
C'était arracher les ailes à une volaille.
Les chrétiens d'Orient, affolés par ces mesures incoercibles, durent adopter l'islam dans leur majorité ; ils devaient continuer à vivre honorablement avec leur famille, comme par le passé.
De telles instructions avaient été adoptées à l'insu du prophète Mohammad. Aussi, quand on les lui annonça, il tança sévèrement les instigateurs haut placés. Car le prophète, dans son enfance, avait été instruit et éduqué par le moine al-Buhayra. Aussi, admirait-il l'enseignement de Jésus et témoignait-il un grand respect pour les chrétiens.
Après tout ce branle-bas, il est un fait qui concerne ces chrétiens islamisés de Syrie et que l'histoire ne mentionne pas : c'est leur stratégie expansive et surtout civilisatrice. En effet, les armées des Omeyyades, parties de Syrie en 700, devaient entreprendre la conquête de toute l'Afrique du Nord puis de l'Espagne en 712. Elles allaient faire de l'Andalousie, au Sud, un petit paradis, grâce à toutes leurs constructions pleines d'art subtil et de finesse. Elles allaient y rester huit siècles.
D'où venait tant de raffinement chez les chrétiens islamisés ? De leur contact continuel avec les Byzantins. Ils étaient devenus les maîtres de l'Occident dans tous les domaines de la culture (cf. Avicenne, Averroès).
En somme, avoir forcé les chrétiens d'Orient à adopter l'islam fut une catastrophe de taille pour la culture et la civilisation. Au lieu de continuer à être les maîtres de l'Orient et de l'Occident, on accuse aujourd'hui plusieurs siècles de retard sur cet Occident bien évolué. Ce qui nous a valu de nombreuses colonisations.



Envoyé de mon Ipad 

lundi 1 septembre 2014

Le pape appelle un prêtre irakien qui lui a écrit avec ses « larmes » | La-Croix.com

Le pape appelle un prêtre irakien qui lui a écrit avec ses « larmes » | La-Croix.com

Le pape appelle un prêtre irakien qui lui a écrit avec ses « larmes »

Le 19 août dernier, le pape François a appelé un prêtre irakien travaillant dans un camp de réfugiés du Kurdistan irakien pour l'assurer de son soutien et de sa proximité avec les chrétiens persécutés dont il s'occupe. C'est ce qu'a confirmé, samedi 30 août, le Bureau de presse du Saint-Siège.

Sur le vol papal de retour de Corée du Sud, un journaliste américain de l'agence Catholic News Agency, Alan Holdren, avait remis une lettre au Pape, dans laquelle il avait retranscrit le message d'un ami prêtre irakien, envoyé par messagerie téléphonique. Le P. Behnam Benoka, curé de Bartella, une petite ville chrétienne des environs de Mossoul et vice-recteur du séminaire catholique à Ankawa, décrivait la situation terrible des chrétiens déracinés.

« Saint-Père, la situation de tes brebis est misérable »

« Saint-Père, la situation de tes brebis est misérable, ils meurent et ils ont faim, ils n'en peuvent plus. Nous, prêtres, religieux et religieuses, nous sommes peu et nous craignons de ne pas pouvoir répondre aux exigences physiques et psychiques de tes enfants et nos enfants », écrivait le P. Benoka.

« Je vous écris avec mes larmes, car nous sommes ici dans une vallée obscure au milieu d'un grand troupeau de loups féroces. Sainteté, je crains de perdre tes tout-petits, surtout les nourrissons qui s'affaiblissent davantage chaque jour. Envoie-nous ta bénédiction pour avoir la force de continuer et de résister encore. »

Dans son message, le prêtre irakien exprimait aussi sa reconnaissance au Pape qui a lancé de nombreux appels public pour le retour de la paix en Irak et « parce que tu nous portes toujours dans ton cœur, et tu nous mets sur l'autel où tu célèbres la messe, pour que Dieu aie pitié de nous ».

Le P. Benoka travaille aujourd'hui « sous une tente avec un groupe de médecins et de volontaires » pour apporter du secours médical aux réfugiés arrivés ces dernières semaines au Kurdistan.

Selon le prêtre, interrogé par l'agence Zenit, le Pape ému a exprimé sa « gratitude » pour le travail accompli par les bénévoles dans les camps de réfugiés. Il a réaffirmé son « plein soutien et sa proximité » aux chrétiens persécutés, promettant de continuer à faire « de son mieux pour donner du réconfort à ceux qui éprouvent de la souffrance ».

L'alerte de Mgr Warduni

Depuis Rimini, dans le Nord de l'Italie, où il participait au meeting de Communion et Libération, l'évêque auxiliaire de Bagdad, Mgr Shlemon Warduni, a lui aussi rapporté la souffrance du peuple irakien, dénonçant la paralysie de la communauté internationale face à l'offensive extrémiste en Irak.

« Nous sommes préoccupés, désolés et tristes parce que nous ne comprenons pas les raisons de leur violence. Nous avons des amis parmi les musulmans. Nous avons vécu des centaines d'années avec eux. Ce fanatisme n'est pas rationnel », s'est-il désolé, relatant les atrocités commises, comme le viol d'une fillette de trois ans. « Ils ne sont pas humains… Pour quelle raison doivent-ils nous éradiquer, nous qui sommes Irakiens depuis les origines, puisque nous sommes là depuis 2 000 ans ? Qu'est-ce qu'on a fait ? » Le manque de réponse à toutes ces questions « fait vraiment mal », déplore l'évêque chaldéen.

Mgr Warduni a aussi insisté sur la menace que l'organisation EI représente pour l'Occident. « C'est une situation qui met le monde entier en danger », estime-t-il, affirmant que si la communauté internationale n'est pas attentive, un jour « elle les trouvera devant sa porte et ils diront : 'tout le monde dehors !' »

L'évêque auxiliaire de Bagdad regrette l'attentisme de la communauté internationale. À ses yeux, elle est « intervenue avec un mois de retard et seulement après nos appels répétés ». « Nous voudrions que l'Europe et les États-Unis prennent vraiment au sérieux notre persécution. L'avancée des hommes de l'EI nous met non seulement en péril, mais aussi le monde entier », a-t-il ajouté, appelant à mettre fin aux ventes d'armes.



Envoyé de mon Ipad 

Quand le P. Paolo dall’Oglio justifiait son engagement auprès de ses proches | La-Croix.com

Quand le P. Paolo dall'Oglio justifiait son engagement auprès de ses proches | La-Croix.com
1/9/2014

Quand le P. Paolo dall'Oglio justifiait son engagement auprès de ses proches

Les proches du P. Paolo dall'Oglio, enlevé en Syrie le 29 juillet 2013, ont rendu publique une lettre adressée à sa famille peu après son ordination diaconale, en 1983.

Le jésuite, qui a par la suite refondé le monastère syriaque de Mar-Moussa, revient sur les raisons profondes de son engagement au service du dialogue islamo-chrétien, une tâche qui incombe à l'Église tout entière.

« J'essaierai de contribuer au dialogue islamo-chrétien avec la claire conscience qu'on ne peut faire efficacement ce travail s'il reste un monopole clérical et ne devient pas un pour beaucoup de chrétiens une façon de vivre leur baptême. » Ainsi s'exprimait le P. Paolo dall'Oglio, dans une lettre dense adressée à sa famille le 30 octobre 1983, peu après son ordination diaconale.

Pour le trentième anniversaire de son ordination sacerdotale, ses proches ont voulu rendre public ce document où le jésuite, enlevé en Syrie le 29 juillet 2013, expliquait son choix de vie et sa volonté de se consacrer au dialogue et à la paix.

Le futur prêtre indique tout d'abord les principaux aspects de ce qui pourrait devenir sa mission au sein de la Compagnie de Jésus. « Cette mission, écrit-il, consiste en trois mots, celle d'être prêtre dans une Église en dialogue. En dialogue : c'est-à-dire dans l'ouverture à Dieu et au monde. »

Ordonné diacre dans l'Église syriaque, le jeune religieux perçoit le fait d'être né dans l'Église romaine comme une « grâce particulière » : « Si l'on ne tombe pas dans le romanocentrisme, on comprend qu'un service universel n'est possible que dans l'ouverture à la pluralité et l'accueil de la diversité. »

« Si nous ne vivons pas le dialogue à l'intérieur, comment le prêcherons-nous au dehors ? »

Quant à son engagement dans l'Église syrienne d'Antioche, le futur P. dall'Oglio le justifie comme un acte de « respect » et de « reconnaissance » à l'égard d'une « Église demeurée fidèle, malgré un océan de difficultés, à l'Evangile reçu des Apôtres et qui a donné à l'Église universelle une multitude de saints, martyrs, docteurs… »

« C'est une Église fière de son patrimoine, poursuit-il, et qui, si elle aime prier en syriaque, la langue parlée par Jésus et les juifs de son époque en Palestine, ne refuse pas de s'exprimer en arabe, la langue des fils d'Ismaël, des musulmans, avec lesquels le Seigneur l'a mise en contact depuis tant de siècles pour que, dans la fidélité et la souffrance, advienne le jour où tous les fils d'Abraham se reconnaîtront dans la Voie unique, la Miséricorde du Père. »

Concernant le dialogue islamo-chrétien auquel il entend se consacrer, le jeune religieux interroge tout d'abord : « Si nous ne vivons pas le dialogue à l'intérieur, comment le prêcherons-nous au dehors ? Si les Églises puissantes et majoritaires demeurent notre modèle de développement, comment demander aux chrétiens privés de pouvoir ou minoritaires de ne pas céder à la tentation de se replier sur eux-mêmes ou d'émigrer, comme cela se passe au Proche-Orient ? »

« Dans cette optique, poursuit-il, l'islam constitue une épreuve, un défi, un appel indirect à la conversion pour connaître et imiter Jésus, pour les chrétiens du Proche-Orient comme pour l'Église tout entière. »

« Le dialogue est pour moi un engagement politique »

Ainsi, pour le jeune jésuite, toute l'Église, y compris à Rome, est appelée à vivre un « processus d'ouverture aux grandes réalités non chrétiennes qui nous entourent et véhiculent des valeurs, ou du moins des exigences authentiques (…) Nous pourrons alors, sans peur, pénétrer toutes les réalités et au contact de celles-ci, il nous sera enseigné ce qu'il faut dire ; la foi se revêt, s'incarne, s'exprime dans la réalité rencontrée et moi-même, en présence du frère rencontré, je fais l'expérience nouvelle de la sagesse multiforme de Dieu ». « Ce processus, poursuit le jeune diacre, est celui de l'incarnation et s'applique à la vie concrète de chacun : famille, travail, culture, idéologie… Bien entendu, ce n'est pas moi qui m'incarne, mais la vérité qui, à travers le dialogue, advient parmi nous. »

« Il s'agit bien plus souvent d'un problème de méthode que d'étiquette, poursuit le futur fondateur du monastère syriaque de Mar-Moussa, en Syrie. Avec un ami musulman, nous avons l'habitude de dire qu'il n'y a que deux partis : celui de l'extrémisme fanatique (où je suis le critère pour juger les autres) et celui de Dieu (au contraire du premier, il invite à chercher et trouver la beauté de son visage en toutes choses). Il me semble qu'il y a là un bon critère de jugement et d'autocritique pour le monde et l'Église d'aujourd'hui. »

« Le dialogue est également pour moi un engagement politique parce qu'il aboutit à la paix et à la justice », développe-t-il encore. Fondé sur des « gestes concrets » et non sur du « bavardage », ce dialogue implique tous les niveaux de l'existence, de la religion à l'économie. « Il y a du travail pour tout le monde  ! », conclut-il.



Envoyé de mon Ipad 

Chrétiens d'Orient




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La culture des chrétiens d'Orient peut aussi nous donner des exemples de vie avec un patrimoine et des traditions vivantes. Ils peuvent recouvrir de ...
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Un rassemblement de soutien aux chrétiens d'Orient organisé à Bordeaux
Dans un communiqué de presse, le Collectif pour la défense des chrétiens d'Orient, annonce un « rassemblement de soutien » le samedi 13 ...
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Des réfugiés chrétiens d'Irak à Sarcelles
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... refuge à Sarcelles dans le Val d'Oise, première ville française qui s'est portée candidate pour accueillir de nouveaux exilés chrétiens d'Orient.
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Siniora aux chrétiens : Vous êtes plus proches de moi que la wilayat el-fakih et le califat de Mossoul
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