Arabes du Christ


" الهجرة المسيحية تحمل رسالة غير مباشرة للعالم بأن الإسلام لا يتقبل الآخر ولا يتعايش مع الآخر...مما ينعكس سلباً على الوجود الإسلامي في العالم، ولذلك فإن من مصلحة المسلمين، من أجل صورة الإسلام في العالم ان .... يحافظوا على الوجود المسيحي في العالم العربي وأن يحموه بجفون عيونهم، ...لأن ذلك هو حق من حقوقهم كمواطنين وكسابقين للمسلمين في هذه المنطقة." د. محمد السماك
L'emigration chretienne porte au monde un message indirecte :l'Islam ne tolere pas autrui et ne coexiste pas avec lui...ce qui se reflete negativement sur l'existence islamique dans le monde.Pour l'interet et l'image de l'Islam dans le monde, les musulmans doivent soigneusement proteger l'existence des chretiens dans le monde musulman.C'est leur droit ..(Dr.Md. Sammak)

mardi 10 mars 2015

Chrétiens d'Orient: le Roi de Bahreïn reçoit le Président de la CHREDO



Envoyé de mon Ipad 

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Expéditeur: Coordination Chretiens d'Orient en Danger <chretiensdorientendanger@gmail.com>
Date: 10 mars 2015 16:54:50 UTC+2

Chrétiens d'Orient: le Roi de Bahreïn reçoit le Président de la CHREDO

A l'invitation du Roi du Bahreïn, Sa Majesté Hamed Ben Issa Al Khakifa, qui le recevra le 11 mars à 12h30, Patrick Karam, président de la Coordination des Chrétiens d'Orient en Danger (CHREDO) se rend dans ce pays dans le cadre d'une délégation représentant différentes communautés religieuses françaises (l'imam de Drancy Hassan Chalghoumi, l'écrivain Marek Halter, le rabbin Moshé Sabbag, le père Alain de la Morandais).

Qu'une telle délégation puisse se rendre en voyage officiel dans un pays de la Péninsule Arabique, aux portes de pays qui interdisent tout culte chrétien, est une première et un signal important au moment où DAESH prétend imposer au Monde une guerre de religion et de civilisation.
Des rencontres avec les autorités politiques et les représentants des religions à Bahreïn seront au programme.
Dans cette délégation, la CHREDO sera le porte-parole des Chrétiens d'Orient qui sont exterminés par les groupes terroristes islamistes.
La CHREDO fera aussi part de son soutien total au projet de construction d'une Cathédrale sur un terrain donné par le Roi à l'évêché de Bahrein. La CHREDO avait d'ailleurs organisé une conférence de presse avec l'Evêque de Bahreïn, Camillo Ballin, en août dernier pour défendre cette construction. Ce projet est important car il apporte visibilité à des communautés chrétiennes qui n'ont pas droit de cité dans la plupart des Etats de la région et est un exemple à suivre.

Patrick Karam aura l'occasion de présenter au Roi la situation des Chrétiens d'Orient et l'importance capitale d'agir pour assurer leur maintien sur leurs territoires d'origine. Il demandera le soutien de Bahreïn à la plainte pour crimes contre l'Humanité contre l'Etat Islamique (DAESH) déposée par la CHREDO devant la Cour Pénale Internationale et pour laquelle le Bureau du Procureur vient de notifier le 30 janvier l'instruction.
Le Président de la CHREDO fera valoir que la présence des Chrétiens en Orient est un élément de stabilité majeure et un facteur de renforcement de la tolérance et du vivre ensemble pacifique dans cette région. Patrick Karam insistera sur les risques réels que font courir les extrémistes sur toutes les communautés de la région y compris les communautés musulmanes, ainsi qu'en France et en Europe.

Enfin, le Président de la CHREDO présentera à Sa Majesté le Roi une invitation pour la conférence internationale contre le terrorisme islamique et pour les Chrétiens d'Orient qu'il organisera à Paris à l'automne 2015.

www.chretiens-dorient-en-danger.org

IRAQ - Appel du Patriarche chaldéen suite aux nouvelles situations



Envoyé de mon Ipad 

Début du message transféré :

Expéditeur: Fides News Fr <fidesnews-fr@fides.org>
Date: 10 mars 2015 14:06:55 UTC

ASIE/IRAQ - Appel du Patriarche chaldéen suite aux nouvelles situations d'urgence humanitaire provoquées par l'offensive contre le prétendu « Etat islamique »

Bagdad (Agence Fides) – Les djihadistes du prétendu « Etat islamique » perpètrent des massacres « d'êtres humains, de monuments, de civilisation » mais l'offensive lancée par l'Armée irakienne et par les tribus locales islamistes contre le prétendu « Etat islamique » provoque, elle aussi, comme effet collatéral, « le déracinement de milliers de familles qui fuient vers l'inconnu sans qu'ait été activé sur place un plan organisé d'assistance ». C'est le Patriarche de Babylone des Chaldéens, S.B. Louis Raphaël I Sako, qui, au travers d'un appel parvenu à l'Agence Fides, pointe les réflecteurs sur cette nouvelle urgence humanitaire ignorée qui vient à se créer au sein de la nation irakienne martyrisée.
Le Patriarche chaldéen demande au gouvernement irakien et à la communauté internationale « d'agir au plus vite pour protéger les civils innocents et leur offrir de l'aide en matière de logement, de nourriture et de médicaments », attirant notamment l'attention sur la totale absence d'instruction scolaire et universitaire qui affecte actuellement les jeunes générations dans une bonne partie du pays. L'appel se conclut par une invitation du Patriarche aux institutions politiques nationales – gouvernement et parlement – afin qu'elles affrontent de manière urgente et au travers de la convocation de séances extraordinaires, la nouvelle situation d'urgence humanitaire.
Les forces armées irakiennes poursuivent actuellement l'offensive de grande ampleur déclenchée contre les djihadistes du prétendu « Etat islamique » afin de libérer la ville de Tikrit, chef-lieu de la province de Salahudin. Dans l'opération, sont impliqués 30.000 militaires irakiens ainsi que des milliers de miliciens chiites et sunnites. Selon les agences internationales, les forces terrestres sont entrées dans la périphérie de la ville, située à quelques 170 Km de Bagdad alors que l'aviation bombarde les positions du prétendu « Etat islamique » par vagues successives. Une grande partie de la province de Salahudin se trouve sous le contrôle du prétendu « Etat islamique » depuis juin dernier. (GV) (Agence Fides 10/03/2015

L'exode sans retour des chrétiens d'Irak vers le Liban et l'OccidentRadio Vatican

L'exode sans retour des chrétiens d'Irak vers le Liban et l'OccidentRadio Vatican
L'exode sans retour des chrétiens d'Irak vers le Liban et l'Occident

Des enfants irkaiens chrétiens dans le camp de Zakho en Irak le 10 décembre 2014 - EPA

RV) Entretien – Des familles déracinées qui ont tout perdu en quelques heures, voire en quelques minutes ; des réfugiés traumatisés par ce qu'ils ont vécu ou ce qu'ils ont vu ; des personnes désemparées qui recherchent un peu de travail pour subvenir aux besoins de leurs proches : sœur Hanan Youssef, religieuse de la Congrégation de Notre-Dame de Charité du Bon-Pasteur, connue sous le nom de Sœurs du Bon Pasteur d'Angers, travaille dans un dispensaire situé à Roueissat, un bidonville de la banlieue nord de Beyrouth, au Liban. Elle accueille dans cette petite structure des réfugiés irakiens et syriens, notamment des chrétiens qui fuient les persécutions, les attentats, et les menaces des islamistes.

A l'occasion de la Nuit des Témoins, organisée par l'Aide à Eglise en Détresse (AED), sœur Hanan Youssef est en France pour témoigner de la détresse que vivent ces chrétiens réfugiés au Liban, pour demander le soutien et la prière des chrétiens occidentaux et pour raconter ce que, elle, et les autres sœurs du Bon Pasteur d'Angers, accomplissent au quotidien pour soulager la douleur de toutes ces familles.

Sœur Hanan Youssef gère ainsi un centre de soins médicaux dispensant des premiers soins, vaccinant les enfants, suivant les grossesses des femmes, assurant un service social et mettant à disposition des psychologues et des psychiatres.

Si depuis quelques mois, les médias occidentaux parlent plus souvent et plus largement de l'exode des chrétiens irakiens et syriens à cause de l'avancée de l'Etat islamique, sœur Hanan Youssef rappelle que les premiers chrétiens irakiens à avoir fui leur pays sont arrivés au Liban vers 2007-2008. Depuis 2011, et le début de la guerre en Syrie, elle a vu arriver davantage de chrétiens syriens avant de voir d'autres vagues d'Irakiens chercher refuge à partir de l'été 2014.

Jointe par Xavier Sartre, sœur Hanan Youssef explique que la situation des chrétiens syriens et celles des Irakiens est différente 



Envoyé de mon Ipad 

"10 000 Européens" pourraient faire le jihad en Syrie et en Irak d'ici fin 2015, affirme Valls - L'Orient-Le Jour

"10 000 Européens" pourraient faire le jihad en Syrie et en Irak d'ici fin 2015, affirme Valls - L'Orient-Le Jour

http://www.lorientlejour.com/article/914753/10-000-europeens-pourraient-faire-le-jihad-en-syrie-et-en-irak-dici-fin-2015-affirme-valls.html
"10 000 Européens" pourraient faire le jihad en Syrie et en Irak d'ici fin 2015, affirme Valls

Quelque "10 000 Européens" pourraient rejoindre les groupes jihadistes en Syrie et en Irak d'ici la fin de l'année 2015, trois fois plus qu'actuellement, a estimé dimanche le Premier ministre français Manuel Valls. "Il y a 3 000 Européens aujourd'hui en Syrie et en Irak. Quand on se projette dans les mois qui viennent, il pourrait y en avoir 5 000 avant l'été et sans doute 10 000 avant la fin de l'année. Est-ce que vous vous rendez compte de la menace que cela représente?", a affirmé M. Valls, interrogé par des journalistes du journal Le Monde, de la chaîne iTélé et de la radio Europe 1.

En France, 1 400 personnes, essentiellement jeunes, sont concernées, qu'elles se trouvent sur place, en soient revenues ou cherchent à s'y rendre, un chiffre qui a doublé en un an. "Il y a déjà près de 90 Français qui sont morts là-bas les armes à la main pour combattre nos valeurs", selon le Premier ministre. Des pays comme la Belgique, les Pays-Bas, le Danemark ou le Royaume-Uni comptent également d'importants contingents jihadistes.

Confrontés à la perspective de retour de ces jihadistes ou au risque de passage à l'action violente de jeunes radicalisés, "nous sommes face à une menace particulièrement élevée en France, en Europe et dans d'autres pays", a jugé le Premier ministre, ajoutant que "cette menace est devant nous et pour longtemps". "Il faut une grande vigilance. Et en même temps, il faut une mobilisation de la société, des familles et aussi un message qui s'adresse à cette jeunesse, une partie de cette jeunesse très minoritaire mais qui, dévoyée, veut aujourd'hui comme projet de vie donner la mort", a-t-il estimé.

(Lire aussi : La question de la radicalisation dans les prisons françaises à nouveau posée)

Plus de 300 "dangereux jihadistes" de retour au Royaume-Uni

Près de la moitié des quelque 700 personnes considérées comme de "dangereux jihadistes" par les services secrets britanniques à s'être rendues dans les territoires contrôlés par le groupe État islamique (EI) sont rentrées au Royaume-Uni, affirme dimanche le Sunday Telegraph.

Les chiffres du journal conservateurs (700 départs et 320 retours) dépassent les estimations officielles jusqu'ici connues (500 départs et 250 retours). Ces données auraient poussé le ministère de l'Intérieur à préparer des mesures pour renforcer la lutte contre l'extrémisme au Royaume-Uni, selon le Sunday Telegraph, qui affirme avoir consulté un projet du document officiel.

(Analyse : Quand le terrorisme change de méthode et de visage)

Cette nouvelle stratégie de lutte contre l'extrémisme viserait par exemple à changer les règles d'obtention de la citoyenneté pour s'assurer que les gens embrassent les "valeurs britanniques"ou encore de conditionner l'octroi d'allocations à l'apprentissage de l'anglais. Un porte-parole du ministère de l'Intérieur contacté par l'AFP s'est refusé à commenter ces informations.

Le Sunday Telegraph estime que le document pourrait être publié avant la fin du mois, soit avant la dissolution du Parlement qui interviendra le 30 mars dans la perspective des élections législatives du 7 mai. Une nouvelle loi contre le terrorisme promulguée le 12 février prévoit déjà une série de mesures pour lutter contre l'extrémisme, donnant notamment de nouvelles responsabilités aux autorités locales, aux écoles et aux universités dans la prévention de la radicalisation.

Lire aussi

L'Europe sur le pied de guerre face aux jihadistes

Le Canada traque les jihadistes, deux frères arrêtés



Envoyé de mon Ipad 

Egypte-Attaque armée contre l’église franciscaine de Kafr el Dawar



Envoyé de mon Ipad 

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Expéditeur: Fides News Fr <fidesnews-fr@fides.org>
Date: 9 mars 2015 13:56:18 UTC+

AFRIQUE/EGYPTE - Attaque armée contre l'église franciscaine de Kafr el Dawar

Kafr el-Dawar (Agence Fides) – L'église copte catholique Notre-Dame de Kafr el-Dawar, desservie par les Pères franciscains, a été attaquée aux premières heures du jour par des hommes armés qui ont utilisé un engin explosif contre le lieu de culte et ont blessé par balles les deux agents de police de garde devant l'édifice. C'est ce qu'indique à l'Agence Fides S.Exc. Mgr Adel Zaki OFM, Vicaire apostolique d'Alexandrie pour les catholiques de rite latin. Des sources locales consultées par l'Agence Fides en font également mention.
« Selon les premières reconstructions – fait savoir Mgr Zaki – l'attaque a été menée à 03.00 par des hommes se trouvant à bord d'une jeep. Les agents de police blessés ont été emmenés d'urgence à l'hôpital de la ville. L'épisode – ajoute l'Evêque – doit être relié à d'autres attentats perpétrés contre des objectifs divers, qui, selon moi, visent à donner l'impression que l'Egypte est une nation déstabilisée où règne l'insécurité. Peut-être entend-on envoyer des signaux de ce type en vue de la Conférence internationale d'aide à l'Egypte, prévue à Sharm el Sheikh à compter du 13 mars. On veut intimider notamment pour saboter la reprise du tourisme et des investissements étrangers en territoire égyptien ».
La ville de Kafr el-Dawar se trouve dans la région du Delta du Nil, en Basse Egypte, à 20 Km environ d'Alexandrie. (GV) (Agence Fides 09/03/2015)

Dans les paroisses et diocèses, les initiatives se multiplient en faveur des chrétiens d’Orient | La-Croix.com - France

Dans les paroisses et diocèses, les initiatives se multiplient en faveur des chrétiens d'Orient | La-Croix.com - France
Dans les paroisses et diocèses, les initiatives se multiplient en faveur des chrétiens d'Orient

Face à l'actualité tragique concernant les chrétiens du Proche-Orient et d'Afrique subsaharienne, diocèses et paroisses se mobilisent pour tenter de sensibiliser l'opinion, en particulier les catholiques.

Après avoir eu connaissance de nouvelles alarmantes par les Sœurs de Saint Vincent de Paul, présentes au Havre et à Fécamp, l'évêque du Havre, Mgr Jean-Luc Brunin, a rédigé un communiqué dans lequel il s'interroge : « Allons-nous voir se répandre, sans que la communauté internationale ne réagisse, comme aux pires heures du XXe siècle, une force brutale qui organise l'extermination de groupes humains, non plus sur des critères de race, mais d'appartenance religieuse ? Demandons au Seigneur qu'il éclaire les responsables des institutions internationales afin qu'ils sortent de l'indifférence et de l'inaction face à ces crimes odieux contre l'humanité. Ne préparons pas aujourd'hui les repentances de demain. Il sera trop tard ! »

Dans ce message lu dans les paroisses du diocèse dimanche 8 mars, les noms des lieux concernés par les événements ont été tus mais les précisions apportées par les religieuses ont poussé l'évêque à agir. « Les groupes ont été pris en otage avec femmes et enfants, à H…, la nuit dernière. Ils sont tous entre les mains des bourreaux, les enfants ont été isolés et placés directement dans des cages, prêts à être brûlés… Les adultes qui ne renieront pas leur foi, seront décapités… Transmettez cette nouvelle et un appel fervent à la prière pour tous ces otages. »

Carême solidaire

Dans d'autres diocèses, comme à Paris, l'opération « 24 heures pour le Seigneur », journée mondiale de réconciliation à l'appel du pape qui doit se tenir du 13 au 14 mars, est l'occasion de manifester sa solidarité envers les chrétiens d'Orient. C'est le cas de la paroisse Saint-Marcel où les offrandes du dimanche 15 mars pourront être reversées à l'Œuvre d'Orient.

Cette association catholique présente dans toute la région a par ailleurs mis en ligne sur son site des activités destinées aux enfants et aux parents. Un livret de Carême téléchargeable propose notamment pour chaque pays un descriptif de la situation, un projet concret à soutenir, une prière et un coloriage, à raison d'un pays par semaine.

De son côté, l'Aide à l'Église en Détresse (AED) propose elle aussi un « Carême auprès des chrétiens d'Orient », avec des prières et la possibilité d'adresser des dons en ligne.

De nombreux sites Internet diocésains, comme celui de Saint-Étienne, proposent un lien vers un Carême solidaire avec les chrétiens d'Orient, parrainé par le cardinal Philippe Barbarin. Les inscrits en ligne reçoivent des vidéos, chants et commentaires d'évangile, tout en priant chaque jour le Notre-Père en araméen, ainsi que le cardinal Barbarin s'y était engagé personnellement devant les chrétiens d'Irak lors de sa visite à Qaraqosh, à l'été 2014.

Enfin, des paroisses comme Sarcelles, en Seine-Saint-Denis, où vit une importante communauté irakienne, vivent au rythme de l'actualité proche-orientale. Le 2 mars, plusieurs centaines de personnes s'y étaient réunies pour dénoncer le génocide perpétré par l'État islamique.



Envoyé de mon Ipad 

samedi 7 mars 2015

Chrétiens de Syrie : le mensonge organisé des médias français | Mondialisation

Chrétiens de Syrie : le mensonge organisé des médias français | Mondialisation

http://www.mondialisation.ca/chretiens-de-syrie-le-mensonge-organise-des-medias-francais/5432998
6/3/2015-Chrétiens de Syrie : le mensonge organisé des médias français

Dans cette deuxième chronique de la série «  Syrie : Comment les médias français intoxiquent l'opinion publique », écrit en 2013, François Belliot * montre comment la presse française a donné la parole presque exclusivement à un prêtre italien pour dénoncer le « régime de Bachar », alors même que la totalité des évêques et Patriarches chrétiens de Syrie le soutient. Il ne s'agit bien sûr que d'un exemple du biais médiatique en Occident, ce prêtre ayant été invité aussi bien en Amérique du Nord qu'en Europe. [Arrêt sur Info]

Photo: Bachar el-Assad, que Sarkozy / BHL pensaient faire tomber comme Kadafi en Libye,  félicite l'armée de défense syrienne pour sa résistance contre les groupes terroristes financés et armés par l'étranger

Il existe bien des façons de démontrer que la Syrie est victime depuis mars 2011 d'une campagne de propagande intense visant à persuader l'opinion « occidentale » de la nécessité d'armer l'opposition et de renverser Bachar el-Assad, « l'ignoble-dictateur-qui-torture-et-massacre-son-propre-peuple ». On peut évoquer l'imposture que constitue le prétendu Observatoire syrien des Droits de l'homme (OSDH), on peut rapporter des témoignages qui vont dans le sens inverse de la version officielle, on peut remonter l'histoire et constater que la déstabilisation actuelle de la Syrie depuis l'étranger s'inscrit dans une dynamique très ancienne (Sykes-Picot, 1916) dont la crise actuelle ne constitue que la dernière étape, on peut faire la comparaison avec d'autres campagnes de propagande ayant abouti aux renversements de chefs d'Etat sur la base de fausses preuves (Saddam Husseïn, Mouammar el-Kadhafi), on peut évoquer le jeu d'alliances de la Syrie avec le Hezbollah et l'Iran, qui gêne les velléités expansionnistes d'Israël et s'oppose au plan de remodelage par les États-Unis du « Moyen Orient élargi, on peut souligner les intérêts gaziers et pétroliers dans la région, qui font de la Syrie une proie d'autant plus convoitable que ses ressources d'énergie fossile restent largement à exploiter.

On peut aussi pointer la loupe sur certains personnages mis en avant dans les médias traditionnels. La propagande pour être crédible s'appuie sur des témoins de choix, souvent minoritaires dans le camp qu'ils sont censés représenter. En comparaison, d'autres personnes, souvent plus nombreuses et plus représentatives, sont systématiquement écartées des plateaux, voire diffamées sans qu'elles aient la possibilité de se défendre médiatiquement.

Le cas du père Paolo Dall'Oglio, censé représenter le point de vue des chrétiens de Syrie, omniprésent dans les « grands médias » à l'automne 2012, et de nouveau au mois de mai 2013, à la différence d'autres personnalités bien plus représentatives, permet de démontrer de façon irréfutable que le traitement de la crise syrienne par l'appareil politico médiatique occidental est presque intégralement mensonger et orienté.

L'histoire que je vais raconter commence par une conférence organisée à Paris en septembre dernier.

Dall'Oglio 1Père Paolo Dall'Oglio 

Une conférence sur la Syrie à la mairie du XXème arrondissement de Paris

Le 25 septembre 2013 était organisée, dans la salle des fêtes de la mairie du XXème arrondissement de Paris, une conférence intitulée « Regards croisés sur la Syrie ». Elle mettait en scène un intervenant unique, le père Paolo Dall'Oglio. Elle était prévue pour durer deux heures, une heure de parole pour le père Paolo suivie d'une heure d'échange avec le public.

Habitué depuis des mois à passer chaque matin devant cette mairie, j'avais forcément remarqué une immense banderole qui en recouvrait la façade, et qui appelait par un biais tendancieux à la fin des massacres en Syrie. La mairesse du XXème arrondissement, Frédérique Calandra avait à l'évidence choisi son camp : celui de l' « opposition », contre celui du « régime de Bachar el Assad »[i].

Je savais plus ou moins à quoi m'attendre en me rendant à cet événement ; mais c'était tout de même une bonne occasion d'entendre quelqu'un qui avait vécu longtemps en Syrie et qui pouvait donner le point de vue d'un témoin direct confortant la version officielle. Je n'avais jamais entendu parler du père Paolo Dall'Oglio. Son nom m'avait échappé dans le flot d'actualités quotidien sur la Syrie, et les médias indépendants eux-mêmes n'y avaient guère prêté attention.

La salle des fêtes de la mairie du XXème était très bien remplie, 300 personnes au jugé. A proprement parler ce n'était pas une conférence, mais un jeu de questions réponses entre un journaliste et le père Paolo. Il ne s'agissait donc pas de « Regards croisés », comme suggéré dans l'intitulé de la conférence, mais du « regard » du père Paolo, qui n'était affligé d'aucun strabisme convergent. Le journaliste, étant complètement acquis à la cause du père il n'y avait pas de contradicteur dans ce « croisement ».

Je commençai à prendre des notes. La salle était mal insonorisée, et le père Paolo, en plus de s'exprimer dans un français parfois incertain, était dur à suivre dans son exposé. Il rendit hommage à la révolution tunisienne et à la révolution égyptienne, plus généralement au printemps arabe, dans lequel s'inscrivait naturellement selon lui la révolution syrienne[ii]. Il insista sur la pratique systématique de la torture et l'emprisonnement des opposants par le « régime de Bachar el-Assad ». Il se félicita d'avoir en juin 2011 tiré la sonnette d'alarme : « le régime » était construit exclusivement sur le mensonge, cela faisait partie de son ADN. A deux reprises il compara ceux qui remettaient en cause la version officielle de la révolution syrienne à ceux qui remettaient en cause la version officielle du génocide des juifs, qu'il assimila ainsi à du négationnisme et à une pathologie de l'esprit. Il expliqua que la négation de la version officielle était le fait de forces d'extrême gauche et d'extrême droite coalisées pour l'occasion. Il fustigea le rôle de la Russie, qui mettait régulièrement des vetos aux résolutions de l'ONU contre la Syrie, car elle pensait à tort avoir été bernée sur l'affaire libyenne, l'année précédente, et sur l'affaire du Kosovo, il y a quelques années. Il expliqua, quoiqu'il fût prêtre et par nature religieuse opposé à l'usage de la force, qu'il fallait cependant armer les rebelles (en ne se trompant pas sur les destinataires) et qu'il y avait un devoir d'ingérence à intervenir en Syrie. Il nia absolument le fait qu'il pût exister une alliance entre le Qatar, l'Arabie saoudite, la France et le Royaume Uni (je rajoute la Turquie et la Jordanie qu'il a omises dans sa liste), pour déstabiliser la Syrie. Et si l'ONU ne pouvait résoudre le problème… c'était une théorie du complot diffusée par « le régime » pour cacher ses exactions, il devenait urgent de « passer outre le droit international ».

Le journaliste osa poser une question cruciale : comment lui, chrétien, prêtre qui plus est, pouvait-il appeler à armer l'opposition ? N'y avait-il pas là une contradiction fondamentale ? Une personne du public relaya cette préoccupation. Cette question fut posée en préambule, et le père Paolo y répondit avec certains des arguments que je viens d'énumérer. Je passe sur la séance de questions qui s'ensuivit. Elles furent pour la plupart extrêmement consensuelles, et beaucoup dans la même veine persuasive plus que convaincante qu'avait employée le père Paolo. Je me souviens en particulier d'une dame explosant sur un ton hystérique : « Vous attendez quoi ? Les chambres à gaz ? Le Christ était le premier martyr ! Il y a des milliers de Christs en Syrie ! » Elle avait sans doute lu la chronique de désinformation de Caroline Fourest dans l'édition du Monde du 25 février 2012[iii], suggérant que l'Iran avait fourni un four crématoire à la Syrie qui « tournerait déjà à plein régime » dans la région d'Alep.

La seule question un peu dissidente fut posée par une femme qui pointa la responsabilité éventuelle de puissances étrangères dans la déstabilisation de la Syrie. Elle put s'exprimer mais fut la seule que l'on pressa de remettre le micro alors qu'elle déroulait son intervention. Elle fut moquée par le père Paolo qui, sans le moindre argument, l'accusa de pratiquer des amalgames, alors que lui-même n'avait fait que ça pendant son intervention.

Quand la conférence fut terminée, je découvris des Syriens contestant la version officielle, que j'avais eu l'occasion pour certains de rencontrer lors de diverses manifestations et nous nous retrouvâmes autour d'un verre dans une brasserie de la place Gambetta. Je m'enquis du personnage et l'on m'en fit une brève présentation, que je complète avec certains détails utiles.

Paolo Dall'Oglio est un religieux jésuite italien né à Rome en 1954. Après un passage par le Liban en 1982, il découvre le monastère Deir Mar Moussa en Syrie, et décide de consacrer sa vie à sa restauration. En 1992 il fonde une communauté œcuménique religieuse mixte qui promeut le dialogue islamo-chrétien. Dans le prolongement de cette démarche, il publie, en 2009, Amoureux de l'Islam, croyant en Jésus. Quand les troubles commencent, début 2011, il prend parti pour l'opposition, allant jusqu'à demander publiquement qu'on lui fournisse des armes. En juin 2012, à la demande de l'ensemble des Eglises de Syrie et du gouvernement, son visa n'est pas renouvelé et il doit quitter le pays[iv]. Depuis, l'homme a été très massivement relayé dans les médias commerciaux de masse (New York Times, Le Figaro, etc.) et a été reçu par les plus hautes autorités de divers Etats engagés dans le conflit aux côtés de l'Arabie saoudite, du Qatar, et de la Turquie.

Chacun y alla ensuite de son anecdote, touchant soit son expérience personnelle en France ou en Syrie, soit sur un aspect de la conférence. L'un des Syriens m'apprit qu'il avait levé la main pour poser une question (qui fatalement n'irait pas dans le sens des organisateurs de la conférence), et qu'alors il fut montré du doigt par un des organisateurs, avec un signe d'interdiction. L'homme était intervenu dans des circonstances comparables et avait été repéré comme un contestataire gênant de la pensée unique officielle, que l'on devait en conséquence contenir ou réduire au silence. Consigne fut ainsi donnée de l'empêcher de prendre la parole. Je me souvenais alors que ce n'était pas la première fois que j'étais confronté à ce genre de censure, et je rapportais ce qui m'était arrivé à la Fête de l'Humanité.

Rencontre de l'association Souria Houria à la Fête de l'Humanité

Me promenant dans le « Village international » de la Fête de l'Humanité, j'étais entré, curieux, dans un stand « syrien ». Il s'agissait d'un groupe de personnes soutenant la version officielle de l'OTAN et d'al-Jazeera. Ils appelaient à la mobilisation contre Bachar el-Assad, invoquaient les devoirs de la « Communauté internationale », la nécessité du « droit d'ingérence humanitaire ». Quatre intervenants s'étaient succédé en l'intervalle de 40 minutes. Au terme de cette tribune commune, j'avais pris la parole (nous n'étions guère nombreux, et le stand d'à côté avait une sono tonitruante), pour contester leur vision de la situation, qui passait sous silence le fait que d'horribles massacres étaient perpétrés par des mercenaires fanatiques financés par le Qatar et l'Arabie saoudite et appuyés logistiquement par l'OTAN et les services de renseignement alliés. La réaction des tenanciers du stand avait été éloquente : dans un premier temps l'un d'entre eux m'avait pris gentiment par le bras pour m'inviter à quitter les lieux. Comme j'avais protesté contre le procédé, on m'avait confronté à un « militant de l'ASL » qui pendant 10 minutes m'avait reseriné la version officielle. Je n'avais pu malheureusement lui répondre de façon développée. Alors que j'avais patiemment écouté son discours, je n'avais pu, en guise de réponse, prononcer plus de trois phrases. Un concert de huées s'était allumé. Des gens s'étaient senti le devoir de m'interrompre, visiblement émus et hors de raison. Sentant qu'il me serait difficile de m'exprimer, j'étais sorti, bruyamment accompagné par une chanson qu'ils s'étaient mis soudain à entonner en chœur et à pleins poumons.

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Le groupe terroriste ASL est une création de services secrets étrangers

Les tenanciers de ce pavillon n'étaient autres que les organisateurs de cette conférence du 29 septembre, qui s'appelait Souria Houria (Syrie Liberté). Dans la pratique de la censure et le mépris de la liberté d'expression, nous avions affaire-là à une cohérence indéniable. Ces gens qui critiquaient le régime massacreur, désinformateur, qui appelaient au devoir d'ingérence humanitaire, pour parvenir à leurs fins n'hésitaient pas à trier les questions du public de leurs conférences, et refusaient de débattre avec des gens ayant un autre point de vue que le leur (tout en laissant passer des réactions hystériques du genre de celle de la femme que j'ai rapportée plus haut). Et quand ils se trouvaient dans l'obligation de répondre, ils se mettaient immédiatement en colère, faisaient des comparaisons avec le négationnisme, coupaient la parole, ou se mettaient à entonner des chants en troupeau.

Je me souviens qu'à un moment de la conférence de Paolo dall'Oglio, ils se sentirent d'entamer la même chanson avec laquelle ils avaient fêté ma fuite. Cependant ils n'étaient plus entre eux et l'initiative était déplacée. Peu suivis (et compris) par les 300 assistants, ils se turent après quelques syllabes.

Il faut s'arrêter un peu sur cette association Souria Houria, qui soutient aveuglément, avec un argumentaire minimal, et des pratiques douteuses, la version officielle relayée par les grands médias commerciaux. Cette association est depuis sa création en mai 2011 de toutes les actions et manifestations organisées en France appelant à la chute du régime. Lors d'une journée de soutien place de la Bourse, on entendit l'un de ses membres à la tribune se vanter qu'à présent ils brassaient des millions. Elle était au centre du « Train pour la liberté du peuple syrien », le 12 décembre dernier, qui emmenait des citoyens et des parlementaires français de Paris à la rencontre de parlementaires européens à Strasbourg. Elle était au cœur du débat truqué organisé à l'Institut du Monde Arabe (IMA) le 24 février (voir ma précédente chronique[v]) dernier au cours duquel un des membres de Souria Houria siffla violemment une personne qui prenait la parole pour contester la version officielle. Enfin, c'est cette association qui est motrice de la « Vague blanche pour la Syrie », « manifestation internationale (lancée) le vendredi 15 mars à l'occasion des deux ans de la « révolution syrienne », que relaieront massivement les organes habituels de la propagande de guerre de l'OTAN : TV5 monde, Bfmtv, France 24, LCP, en partenariat avec Le Nouvel Observateur, Libération, Mediapart, Rue89, Radio France.

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L'association Souria Houria a été fondée en mai 2011 par Hala Kodmani, journaliste franco-syrienne qui travaille en France depuis 30 ans et elle en en a jusqu'à récemment assuré la présidence. Hala Kodmani a été rédactrice en chef de France 24 d'octobre 2006 à septembre 2008, et chargée de la rubrique Syrie au journal Libération pendant une grande partie de la crise qui secoue ce pays depuis 2 ans. Mais la place centrale qu'elle occupe dans la contestation syrienne en France s'explique surtout par l'influence de sa sœur Bassma Kodmani, qui a participé à la fondation du Conseil National Syrien lancé en octobre 2011 à Istanbul. Bassma Kodmani (je renvoie à mon précédent article sur le débat truqué à l'IMA), est considérée comme la principale représentante des intérêts des USA dans cet organisme. Il est savoureux (outre les conflits d'intérêt évidents), de remarquer que dans le même temps où l'opposition dénonce que « Bachar n'a pas le droit d'être président de la Syrie car il a hérité le pouvoir de son père ! », les sœurs Kodmani (qui ne représentent strictement rien pour le peuple syrien), font ce qu'elles dénoncent en parole en se distribuant familialement les rôles au sein de la « rébellion » en France.

Les Syriens avec qui je discutais, place Gambetta ce 25 septembre, défendaient une position aux antipodes de celle de Souria Houria et du gouvernement et des médias français. La discussion roula évidemment sur la situation en Syrie et sur notre curieux conférencier en soutane. Cet homme ne représente rien, m'affirma-t-on. Il ne représente en aucun cas les chrétiens de Syrie, qui soutiennent majoritairement (à l'instar du reste du peuple syrien) le gouvernement d'el-Assad, et pour cause, avec les alaouites, les chrétiens dès le début du conflit étaient une cible privilégiée des mercenaires islamistes.

Ils me rapportèrent diverses exactions commises par les mercenaires, exactions toutes plus horribles les unes que les autres et qui montraient, au moins, que la présentation de la crise syrienne par le père Paolo Dall'Oglio était une caricature illégitime et dépourvue de toute nuance. Au vu du caractère édifiant de ces témoignages, on comprenait aisément pourquoi on n'en entendait jamais parler dans les grands médias commerciaux. Ils étaient si forts et si nombreux que les relayer même en passant porterait un coup fatal à la propagande des puissances engagées dans la déstabilisation du gouvernement Assad.

En rentrant chez moi je décidai de m'intéresser plus en détails à l'histoire de ce curieux prêtre, et j'entamai une recherche internet.

La campagne médiatique autour du père Paolo dall'Oglio

Il est peu question du père Paolo dall'Oglio avant son départ de la Syrie en juin 2012, pour non-renouvellement de visa. On relève un article dans Pèlerin du 10 août 2011 favorablement intitulé : « En Syrie la parole se libère »[vi]. Les troubles agitent le pays depuis la fin du mois de mars. Il vient de publier avec une dizaine de Syriens laïcs et religieux une contribution intitulée « Démocratie consensuelle pour l'unité nationale », dans laquelle il appelle à la mise en place « d'un système pour amener la Syrie vers une démocratie parlementaire. Car la démocratie est la seule voie possible pour mettre un terme à ce bain de sang et faire respecter les droits de l'homme, qui sont universels : tous, que nous soyons d'Orient ou d'Occident, nous nous retrouvons dans cette idée humaniste. » L'homme n'appelle pas encore à « armer l'opposition », mais comme des membres de son groupe appellent ouvertement à « la chute du régime », il est rabroué par les autorités et les différentes Eglises chrétiennes qui désapprouvent son initiative.

Le 8 janvier 2012, Rue 89 publie un article de Nadia Braendel intitulé « Mar Moussa, un monastère pris dans la révolution »[vii]. Le père Paolo y est présenté comme une « icône de la contestation ». On apprend que le père Paolo a pu rester en Syrie, malgré une décision d'expulsion envoyée à l'évêque de Homs. Il s'est engagé à ne plus prendre de position politique. Mme Braendel rapporte pourtant les propos ambigus suivants : « Il faudra peut-être une force d'interposition pacifique arabe et occidentale, car aujourd'hui il y a 100000 Syriens prêts à tuer, et 100000 qui se vengeront. Les deux camps sont bloqués ». Le 21 mai 2012 le site RMC.fr fait paraître un article complaisant de Nicolas Ledain intitulé : « Syrie : des religieux chrétiens font de la résistance »[viii]. Le journaliste relate les problèmes rencontrés par les religieux de Mar Moussa, victimes de menaces et de pillages de la part de bandes armées non identifiées, et clôt son article en faisant un rapprochement avec la situation des moines de Tibhérine en 1996.

On ne peut pas dire jusque-là que le père Paolo occupe une place de choix dans la couverture des événements en Syrie. C'est son expulsion du territoire syrien le mois suivant qui va donner le coup d'envoi d'une impressionnante campagne médiatique dans plusieurs pays. Cette expulsion est relatée dans Le Point du 16 juin[ix]. Très amer, le père Paolo déclare : « C'est mon cadavre qui a quitté la Syrie ».

Tel Paul en son temps, le père Paolo prend son bâton de missionnaire et, financé on ne sait comment, entame une série de voyages en Europe et Amérique du Nord, au cours desquels il va dispenser largement la bonne parole appelant à la chute du « régime » en Syrie, en armant au besoin l'opposition. Il effectue une longue tournée qui va le mener aux Etats-Unis, au Canada, en Italie, en France et en Belgique. A chacun de ces passages, le témoignage du père Paolo fait l'objet d'une couverture médiatique massive et unanimement louangeuse.

Je m'intéresse essentiellement dans cette chronique à ses deux passages en France, en septembre 2012 et mai 2013, et à la campagne médiatique. L'homme ayant été depuis, par une ironie du destin surprenante, assassiné par l'Etat Islamique fin juillet 2013, j'ai été amené à prolonger ce parcours et le traitement médiatique qui l'a accompagné jusqu'à la mi 2014, des commémorations étant régulièrement organisées et médiatisées dans la période qui suit la disparition du Jésuite.

fabius - Oglio

Le coup d'envoi de cette campagne est lancé par notre ministre des Affaires étrangères en personne. Invité au Quai d'Orsay par Laurent Fabius, notre religieux à l'honneur et le privilège de pouvoir tenir un point presse de 20 minutes en sa compagnie[x]. Il le présente comme « une personne réputée » et « bien informée », et après ces propulsions louangeuses lui donne la parole. Ce coup de projecteur bienvenu lance la campagne médiatique. Le lendemain, 12 septembre 2012, il est interviouvé sur France inter[xi], et sur RTL[xii] par Yves Calvi, et des articles lui sont consacrés dans La Croix[xiii] et Le Parisien[xiv]. Le 24 septembre, deux blogs du journal Le Monde et de Médiapart[xv] annoncent la tenue de la conférence dans la salle des Fêtes de la mairie du XXème arrondissement de Paris. Le 25 septembre, le Courrier International publie un long entretien (l'entretien n'est plus accessible que sur le site ConspiracyWatch[xvi]). Le 26 septembre, le quotidien gratuit 20 Minutes lui consacre un article, et il est longuement interviouvé sur la chaîne France 24[xvii]. Le 27 septembre l'Express lui consacre un article dans lequel il est présenté comme « la conscience de la révolution »[xviii]. Le 28 septembre, c'est Pélerin qui relaie ses positions appelant à armer l'opposition[xix]. Le 30 septembre il est longuement interviouvé par RFI[xx].

Laurent Fabius Receives Father Paolo Dall'Oglio - Paris

On voit que cette couverture médiatique se concentre autour de deux pics : le point presse tenu en commun avec Laurent Fabius au Quai d'Orsay au début du mois de septembre, et son second passage en France après une tournée en Belgique qui a culminé le 18 septembre avec la rencontre au parlement de deux vice-présidents de cette institution : Gianni Pitella et Isabelle Durant[xxi]. C'est à cette occasion, le 29 septembre, qu'il est invité par l'association Souria Houria, à tenir une conférence dans la salle des Fêtes de la mairie du XXème arrondissement de Paris.

Comme les médias ont l'habitude d'accorder une couverture massive sur plusieurs jours à certains événements, et qu'une fois le matraquage opéré, ils passent à autre chose pour ensuite n'en plus jamais parler, la plupart des gens qui suivent l'actualité dans les grands médias ont sans doute oublié cette fenêtre exceptionnelle dont a bénéficié le père Paolo. Quand on fait toutefois le bilan de cette couverture, force est de constater qu'aux alentours de ces deux dates, il était difficile d'échapper au personnage si on ouvrait un journal, allumait une station de radio, ou de télévision.

Il faut ajouter qu'il a été extrêmement bien traité par les médias cités. Pas une fausse note (comme dans le débat à l'Institut du Monde arabe du 24 février dernier) dans le concert de louanges et la diabolisation de Bachar el-Assad. Et si certains montrent tout de même un peu de retenue, la plupart prennent tout ce qu'il dit pour argent comptant et lui sont totalement acquis.

***

Alors que je suis en train de finaliser cette chronique, (mai 2013) je découvre que le père Paolo nous honore d'un troisième séjour, tout aussi engagé que les précédents, et tout aussi massivement couvert par les grands médias. Ses aventures seraient incomplètes si j'omettais ce nouvel épisode qui conforte ma démonstration.

Les affaires n'ont jamais si bien marché pour le père Paolo dall'Oglio. Depuis septembre 2012, il a eu le temps de roder et d'affuter son discours, mais surtout d'écrire un livre de témoignage sur sa perception des événements de Syrie. Ce livre, intitulé La Rage et la Lumière, coécrit avec Eglantine Gabaix-Halié[xxii] et édité aux éditions de l'Atelier[xxiii], est évidemment salué en ce moment par l'ensemble des médias qui de nouveau se bousculent pour l'entendre cracher son venin et faire la promotion du chef d'œuvre.

Le 1er mai il est interviouvé sur France info[xxiv] ; le 2 mai, en compagnie de Hala Kodmani sur France Culture[xxv] ; le 3 mai, par Armelle Charrier sur France 24 ; le 5 mai, sur France Inter, en compagnie de Jean-Pierre Filiu et Fabrice Weissman (deux des intervenants du débat truqué à l'IMA du 24 février) ; le 7 mai, dans La Vie par Henrik Lindell[xxvi]. Le 8 mai, le site Souria Houria publie le programme du père Paolo dall'Oglio lors de ce nouveau séjour en France[xxvii]. On y apprend que l'homme amorce une tournée à travers la France : le 16 mai conférence-débat au centre Sèvres à Paris ; le 21 mai, conférence-débat à Lyon organisée avec l'Hospitalité Saint-Antoine ; le 22 mai conférence-débat à Nîmes avec la librairie Siloë ; le 27 mai, conférence-débat organisée par Souria Houria à Paris ; le 28 mai à Strasbourg, rencontre à la librairie Kleber. Le 9 mai, Pèlerin fait paraître les bonnes feuilles de son livre témoignage, accompagné d'un portrait idéalisé.

Vraiment, l'histoire du père Paolo a tout d'une success story ; alors que, comme nous le verrons plus loin, toutes les autorités chrétiennes de Syrie qui contestent la version officielle sont totalement passées sous silence ou gravement diffamées, lui à chacun de ses passages est accueilli par les grands médias français (renommés comme chacun sait pour leur intégrité et leur indépendance), comme le messie, et traité comme tel. Ce troisième passage en France confirme de façon éclatante l'impression laissée par ses deux premiers séjours en septembre 2012.

Le discours du père Paolo

Au-delà de la couverture médiatique exceptionnelle dont il a bénéficié à chacun de ses passages, est du plus haut intérêt la teneur des discours du père Paolo Dall'Oglio. Si l'homme est souvent vague et dur à suivre, si l'on y prête attention on s'aperçoit que son discours s'articule autour d'un nombre de positions constant, qu'il défend à chaque fois de la même façon. Pour être plus précis, son discours colle toujours remarquablement à la version officielle des médias occidentaux de la zone OTAN.

Comparaison avec les « négationnistes »

Presqu'à chacune de ses interventions, le père Paolo utilise ce que Viktor Dedaj appelle des « tazzers idéologiques »[xxviii]. Un tazzer idéologique est un argument dont la fonction est de rendre tout débat impossible en plaçant son contradicteur devant des accusations d'une telle gravité qu'elles peuvent le foudroyer psychiquement et le rendre impotent dans le débat subséquent.

En l'occurrence le père Paolo n'hésite jamais à brandir le tazzer idéologique suprême à savoir l'accusation de négationnisme et la comparaison avec la version officielle du génocide des juifs pendant la Seconde Guerre mondiale : ceux qui remettent en cause la version officielle des sanglants événements de Syrie (c'est « Bachar » et ses miliciens qui assassinent en masse leur propre peuple en n'hésitant pas à recourir aux moyens les plus sales et les plus répréhensibles), sont les mêmes que ceux remettant en cause la version officielle de cet événement. L'Expressrapporte ainsi : « Il évoque pêle-mêle le Réseau Voltaire et les responsables ecclésiastiques chrétiens ou musulmans qui, selon lui, donnent la parole religieuse au mensonge d'Etat, nient la révolution et la réduisent à un fait de sécurité liée au terrorisme. C'est un négationnisme incroyable, ajoute-t-il, qui est le fait d'identitaires à l'extrême-droite et d'anti-impérialistes à gauche. Ceux qui ont nié la Shoah nient la révolution syrienne ! [xxix]» On retrouve la même position dans l'entretien publié par le Courrier International : « Dans le fond, il n'est pas étonnant que les derniers alliés objectifs du régime syrien soient ceux qui ont toujours nié le génocide du peuple juif et, aujourd'hui, nient la révolution du peuple syrien. » et dans La Libre Belgique[xxx] : « Je voudrais savoir aussi pourquoi les tenants en Europe du négationnisme de la Shoah, parmi les traditionalistes catholiques extrêmes, anti-impérialistes et antiaméricains, alliés aux anticapitalistes et staliniens, sont aujourd'hui du côté du négationnisme syrien et sont sensibles à la sirène Agnès  » (Mère Agnès-Mariam de la Croix). Je me souviens très bien par ailleurs que le père Paolo avait fait cette comparaison lors de la conférence du 24 février à la mairie du XXème, et qu'un membre clé de cette association, quand j'avais prétendu débattre avec eux à la Fête de l'Humanité, avait usé de ce même tazzer.

Inversion de la réalité, dénonciation des mensonges des pro el-Assad et théorie du complot

Le père Paolo semble également profiter du fait que dans nos sociétés du spectacle d'Europe et d'Amérique du Nord, existe un second tazzer idéologique qui peut s'avérer très efficace, quoiqu'à force de mensonges il tende à s'émousser. Sa propagation dans les médias et, par ricochet, dans les conversations quotidiennes remonte à peu près aux attentats du 11 septembre 2001, il s'agit du concept de théorie du complot. Comme la comparaison avec les révisionnistes de Nuremberg, c'est une accusation que l'on profère généralement dans le but de couper court à toute conversation, de l'empêcher souvent ne serait-ce que de commencer. Pour étayer sa comparaison avec les révisionnistes de Nuremberg, le père Paolo énonce fréquemment que ceux qui doutent de la version médiatique des événements de Syrie errent perdus dans un labyrinthe de mensonges et de complots : « Nous faisons face à un mensonge, selon lequel il n'y a pas de révolution, mais la Syrie qui se défend contre un complot saoudien, sioniste ou occidental, et lutte contre le terrorisme islamique.[xxxi] » « (Dans les médias du pouvoir syrien) les théories du complot les plus diverses circulent. On parle d'une grande entente entre les États-Unis, Israël, al-Qaïda, les salafistes, les Frères Musulmans et la Ligue arabe, dans le but d'abattre le dernier État arabe qui n'a pas encore capitulé face au projet sioniste et n'a pas renoncé à combattre l'impérialisme… Il est évident qu'à ce niveau-là, il est difficile de discuter.[xxxii] »

Les prises de position de ce genre abondent, pour ce point je me borne à ces deux citations.

Evolution de son discours entre septembre 2012 et mai 2013

Son troisième séjour en France me contraint d'actualiser mon analyse. Les quelques mois qu'il a passé hors de France n'ont visiblement pas fait de bien au père Paolo dall'Oglio, qui atteint désormais des sommets dans les délires haineux et négationnistes.
Avec le temps le discours du père Paolo s'est radicalisé, comme si, constatant les boulevards qui lui sont ouverts par tous les médias officiels de la zone OTAN, l'impunité totale dont il bénéficie dans l'étalage de ses mensonges, de ses calomnies, et de ses incitations à la haine, il pouvait à présent tout se permettre. Peut-être aussi l'homme est-il furieux de constater que la situation sur place ne se décante guère, que ce régime qu'il déteste continue de tenir, ce qui retarde d'autant son retour à Mar Moussa.

Poursuivant sa folle fuite en avant, le père Paolo va à présent très, très loin dans ses prises de positions. Les mercenaires islamistes liés à al Qaida ? « Dans mes échanges avec eux, j'ai reconnu des hommes et des femmes qui ont une passion religieuse, un sentiment religieux que je partage. Ce sont des gens enragés mais épris de justice. Ils se sentent collectivement persécutés, attaqués et niés. Du coup, ils sont dans une psychologie d'hyper réactivité victimaire qui les amène à commettre des crimes. » La timidité des prises de position de l'Eglise catholique de Syrie ? « J'ajouterai qu'il y a de la corruption politique, sexuelle, qui se cache derrière la soumission au pouvoir. Cela fait partie d'un système de cooptation par soumission à un système autoritaire. » Les chrétiens qui ne partagent pas son point de vue ? Ce sont des «  islamophobes chrétiens ». Peut-on dialoguer avec Bachar el-Assad ? « Auriez-vous accepté de dialoguer avec Hitler en 1944 ? » Le terrorisme en Syrie ? « Je propose de se passer du mot  » terrorisme « . Il faut utiliser  » révolutionnaire. » Le possible usage des armes chimiques par el-Assad ? « Comment ne pas y croire ? Si quelqu'un peut envoyer des missiles balistiques qui enlèvent un hectare de ville, si quelqu'un peut envoyer des bombes sur la population syrienne sans état d'âme, pourquoi aurait-il un problème pour utiliser des armes chimiques ? » Il ose dire ça, alors qu'il est à l'époque avéré que des combattants du Front al-Nosra ont utilisé des armes chimiques contre des civils syriens dans un village de la banlieue d'Alep[xxxiii].

Bilan sur les éléments de langage

Comme je le suggérais en introduisant ces leitmotivs de ses discours et réparties, il est manifeste que le père Paolo n'y exprime pas une opinion personnelle, mais qu'à l'évidence, il relaie de manière systématique des éléments de langage copiés collés des argumentaires des médias de la zone OTAN. Il ne s'en écarte jamais, et je pourrais entrer beaucoup plus dans le détail. L'indice le plus significatif de cette coïncidence me semble cette finesse avec laquelle notre prélat, qui ne s'occupe que d'affaires syriennes depuis 30 ans, relaie l'argumentaire pointant l'association entre extrême droite et extrême gauche dans la dénonciation dans la version officielle martelée en zone OTAN, qui est une construction des médias commerciaux français pour discréditer tout point de vue un peu différent (ce fameux mythe des rouges-bruns, popularisé par des propagandistes, comme Ornella Guyet, et ou des agents d'influence, comme Bernard-Henry Levi). C'est typiquement le genre d'argument qui ne peut que lui avoir été soufflé, et qu'il relaie sans vérifier, inconsciemment ou sur commande.

A suivre

François Belliot

22 février 2015

Un débat truqué à l'Institut du Monde arabe http://arretsurinfo.ch/syrie-comment-les-medias-francais-intoxiquent-lopinion-publique/

[i]Frédérique Calendra a signé en juillet 2001 l' « Appel pour une Syrie libre », lancée par l'association Urgence Solidarité Syrie. Cet appel a été signé par des partis politiques et des associations (LDH, PC, PS, PG, EELV, ATTAC, CAP21, MRAP, UJFP), et des personnalités politiques comme François Hollande, Daniel Cohn-Bendit, Noël Mamère, Marie George Buffet. Urgence Solidarité Syrie est alliée avec l'association Souria Houria, et a participé plus récemment à la Vague Blanche.

[ii]Le parallèle entre la crise syrienne et les cas tunisiens et égyptiens est grossier et infondé. Pour comprendre comment la révolution dans ces deux derniers pays a été manipulée et détournée en faveur d'intérêts étrangers, je renvoie au livre de Mezri Haddad, la face cachée de la révolution tunisienne (éditions Apopsix, janvier 2012)

[iii]http://www.lemonde.fr/idees/article/2012/02/24/les-yeux-ouverts-sur-la-syrie_1648060_3232.html

[iv]http://www.lepoint.fr/monde/c-est-mon-cadavre-qui-quitte-la-syrie-affirme-le-pere-paolo-14-06-2012-1473402_24.php

[v]http://arretsurinfo.ch/syrie-comment-les-medias-francais-intoxiquent-lopinion-publique/

[vi]http://www.pelerin.info/index.php/L-actu-autrement/L-actu/P.-Paolo-Dall-Oglio-La-parole-se-libere-en-Syrie

[vii]http://www.rue89.com/2012/01/08/entre-damas-et-homs-un-monastere-syrien-pris-dans-la-revolution-228175

[viii] http://www.rmc.fr/editorial/258372/syrie-des-religieux-chretiens-font-de-la-resistance/

[ix]http://www.lepoint.fr/monde/c-est-mon-cadavre-qui-quitte-la-syrie-affirme-le-pere-paolo-14-06-2012-1473402_24.php

[x]http://www.diplomatie.gouv.fr/fr/dossiers-pays/syrie/la-france-et-la-syrie/evenements-4439/article/entretien-de-laurent-fabius-avec-101537

[xi]http://www.franceinter.fr/emission-le-56-paolo-dall-oglio-syrien-de-coeur-le-monde-nous-a-abandonnes

[xii]http://www.rtl.fr/video/emission/le-choix-de-yves-calvi/le-pere-dall-oglio-sur-la-syrie-il-faut-un-engagement-radical-du-pape-7752382948

[xiii]http://www.la-croix.com/Religion/Actualite/Le-P.-Paolo-Dall-Oglio-recu-au-Quai-d-Orsay-_NP_-2012-09-12-852586

[xiv]http://www.leparisien.fr/espace-premium/actu/le-monde-nous-a-abandonnes-12-09-2012-2160824.php

[xv]http://blogs.mediapart.fr/blog/nadia-aissaoui/240912/rencontre-debat-avec-le-pere-jesuite-paolo-dalloglio-sur-la-revoluti

[xvi]http://www.conspiracywatch.info/Syrie-le-pere-Paolo-Dall-Oglio-contre-la-theorie-du-complot_a937.html

[xvii]http://www.france24.com/fr/20120925-Syrie-conflit-guerre-sunites-alaouites-monastere-religion-chretiens-catholiques-musulmans

[xviii]http://www.lexpress.fr/actualite/monde/proche-orient/syrie-le-pere-paolo-dall-oglio-conscience-de-la-revolution_1166815.html

[xix]http://www.pelerin.info/L-actu-autrement/L-actu/Pere-Paolo-Dall-Oglio-Il-faut-armer-l-insurrection-syrienne

[xx] http://www.rfi.fr/emission/20120930-1-syrie-grand-entretien-le-pere-paolo-dall-oglio

[xxi] http://www.europarl.it/view/it/press-release/pr-2012/pr-2012-September/pr-2012-Sep-22.html

[xxii]Eglantine Gabaix Halié a séjourné de 2004 à 2006 au monastère der Mar Moussa, et c'est elle, déjà, qui avait prêté son assistance au père Paolo pour la rédaction de son premier ouvrage : « Amoureux de l'Islam, croyant en Jésus »

[xxiii] http://www.editionsatelier.com/index.php?ID=1018756&contID=1015271

[xxiv] http://www.franceinfo.fr/monde/les-choix-de-france-info/paolo-dall-oglio-les-syriens-ont-besoin-de-nous-972151-2013-05-01

[xxv] http://www.franceculture.fr/emission-l-invite-des-matins-hala-kodmani-et-paolo-dall-oglio-2013-05-02

[xxvi] http://www.lavie.fr/actualite/monde/paolo-dall-oglio-un-pretre-engage-pour-la-revolution-en-syrie-07-05-2013-39963_5.php

[xxvii] http://souriahouria.com/un-temoignage-inedit-sur-la-syrie-paolo-dalloglio/

[xxviii] http://www.legrandsoir.info/tasers-r-ideologiques-contre-une-gauche-automnale-l-hiver-s-annonce-rude.html

[xxix] http://www.lexpress.fr/actualite/monde/proche-orient/syrie-le-pere-paolo-dall-oglio-conscience-de-la-revolution_1166815.html

[xxx] http://www.lalibre.be/actu/international/article/761005/syrie-le-pere-paolo-appelle-a-ne-pas-se-resigner.html

[xxxi] http://www.lefigaro.fr/international/2012/08/16/01003-20120816ARTFIG00396-le-pere-paolo-croit-au-dialogue-entre-religions.php

[xxxii]www.aco-fr.org/Dossiers/syrie/2012_fev14_Dalloglio.pdf

[xxxiii]http://lavoixdelasyrie.com/data/?p=11889

Source: http://arretsurinfo.ch/chretiens-de-syrie-le-mensonge-organise-des-medias-francais/



Envoyé de mon Ipad 

Le calvaire des exilés chrétiens du Khabour au Liban - Patricia KHODER - L'Orient-Le Jour

Le calvaire des exilés chrétiens du Khabour au Liban - Patricia KHODER - L'Orient-Le Jour

Quartier assyrien de Sed el-Baouchrieh. Diana reçoit les visiteurs dans un appartement propre mais exigu. Deux chambres, une cuisine et une salle de bains pour sept personnes : Diana, son mari Fady et leurs deux enfants, sa grand-tante Amira et son époux Yonarch, ainsi qu'une cousine du troisième degré, Samia. Tous sont originaires du village de Tell Bass, une localité assyrienne du Khabour, dans le gouvernorat de Hassaké. Dans peu de temps, la famille recevra trois autres personnes, les parents de Fady et sa sœur.
Diana, 34 ans, vient de perdre un cousin qui défendait un village assyrien, Milad, âgé de 19 ans. « Il est décédé la semaine dernière. Milad faisait partie des gardiens du Khabour (police assyrienne). Il a reçu la balle d'un sniper à la tête. Il a été élevé par ses tantes. Sa maman était partie quant il était enfant. Il avait deux frères en Suède. Il voulait les rejoindre ; il s'y préparait. Mais le père du jeune homme, qui est soupe au lait, s'était disputé avec les autorités syriennes le jour où il devait récupérer le passeport de son fils. Les responsables ont alors déchiré le document sous ses yeux et lui ont dit que son fils ne sortira plus jamais du pays », raconte Diana.
Milad n'avait pas les moyens de payer un passeur pour l'amener illégalement en Turquie, puis en Grèce où il aurait pu rejoindre l'Europe et se faire peut-être un avenir. Il n'avait plus qu'un seul choix : s'enrôler dans les gardiens du Khabour.


Quand elle entend le prénom de Milad, Amira, 78 ans, sa grand-tante, qui comprend peu l'arabe et qui s'exprime en assyrien, se met à pleurer. « C'était le plus gentil garçon du monde. Il n'aimait pas les problèmes. Il était calme et docile. Il s'excusait toujours auprès des gens, même s'il avait raison, juste pour avoir la paix et ne heurter personne », dit-elle, alors que son mari, Yanorch, 86 ans, hoche la tête.
La famille, les trois voisins présents, Samir, 48 ans, originaire lui aussi des villages du Khabour, ainsi que les deux frères de la communauté syriaque, Issam, 45 ans, et Abboud, 40 ans, originaires de la ville de Hassaké, sont unanimes : « Si Milad avait eu les moyens de partir, il n'aurait jamais été tué. »
Selon ces personnes, il ne reste plus à Hassaké et dans les villages du Khabour que la population la plus pauvre ; celle qui n'a pas les moyens de payer les frais d'un passeur, celle qui ne peut pas partir pour se réfugier dans des pays comme le Liban et celle pour qui une arrivée légale en Europe est impossible.

(Reportage : Rémy et Novart, assyriens des villages de Hassaké, racontent l'enfer)

Goliath remporte inévitablement le combat
« On entend dire qu'ils veulent préserver les chrétiens du Moyen-Orient sur leurs terres. S'ils veulent nous garder ici, qu'ils nous protègent, qu'ils nous aident à rester », s'insurge Issam qui s'est réfugié au Liban il y a deux ans, après deux tentatives avortées de fuite illégale vers l'Europe. À deux reprises, son périple s'était achevé à la frontière grecque. Issam n'a plus que son père et sa sœur à Hassaké. « Je n'ai pas pu assister aux funérailles de ma mère, qui est décédée en décembre dernier. J'ai eu peur qu'en revenant, je ne puisse pas entrer au Liban », dit-il. « Et j'ai peur aussi pour ma nièce », note-t-il, montrant la photo d'une jeune fille posant avec un militaire. « Elle a 16 ans, elle est toujours à Hassaké, et aujourd'hui, elle a posté cette image sur Facebook. Elle est avec son cousin militant des gardiens du Khabour... J'ai peur que des miliciens de l'État islamique voient la photo et qu'ils l'enlèvent. Personne ne sait ce qui peut arriver d'un moment à l'autre à Hassaké. »


Toutes les personnes présentes sont contre le port des armes dans les villages du Khabour. C'est comme une guerre de David contre Goliath, mais dans ce cas, c'est Goliath qui remportera inévitablement le combat.
Les gardiens du Khabour comptent 150 hommes alors que les combattants de Sutoro, la milice syriaque, sont à un millier. « Imaginez que peuvent faire un millier de personnes à peine armées contre un million de militaires et de miliciens appartenant à l'EI, à la milice kurde, à l'armée régulière et à d'autres factions », poursuit Issam.


Fady, le père de famille, âgé de 34 ans, souligne : « Dans la ville de Hassaké, chrétiens, musulmans, druzes et Kurdes vivaient ensemble. Mais quand la situation a commencé à se détériorer, ce sont les chrétiens qui ont été ciblés. Nous sommes le maillon faible. Des pacifistes. »
Fady a décidé d'amener sa famille au Liban, il y a deux ans. Il habitait un village du Khabour et il a vu les choses changer petit à petit. Ce sont par exemple les chrétiens qui étaient les premiers à être enlevés contre rançon. Il était le directeur d'une usine de tuiles.
Son fils Achour, 14 ans, et sa fille Ormi, 10 ans, allaient tous les deux à l'école. Au Liban, c'est uniquement Ormi qui suit des cours. Achour, qui est un peu turbulent, n'a pas été accepté à l'école de la communauté. Il lui a été très difficile aussi d'apprendre des matières en langue française.
Les larmes montent aux yeux de Achour quand on lui demande ce qu'il veut devenir plus tard ou quand on lui pose des questions sur ses souvenirs à l'école en Syrie. Il lui faudra beaucoup pour avouer que quand il allait à l'école en Syrie, il rêvait d'être comme son père : faire des études de comptabilité et devenir directeur d'usine.
Diana, la mère de Achour, indique : « Nous n'étions pas riches, je donnais des leçons particulières, j'aidais une amie qui avait des problèmes de santé à la maison et j'étais esthéticienne. Nous nous fatiguions pour joindre les deux bouts. Mais nous n'avions jamais manqué de rien. Mon fils allait à l'école au moins », dit-elle, une immense tristesse dans les yeux.

(Lire aussi : "Un complot se trame contre les Assyriens de Syrie. Ils veulent nous chasser de nos maisons")

Des familles séparées par la guerre
Fady, le père de famille, a trouvé du travail dans une église pour 600 dollars par mois, alors que le loyer coûte 550 dollars. La famille profite également des coupons du Haut-Commissariat des Nations unies pour les réfugiés (HCR) donnés à Amina, Yanorch et leur petite-fille Samia, 27 ans. Le vieux couple et la jeune fille vivaient chez les parents de cette dernière, dans le village de Diana et Fady. Mais le père et la mère de Samia ont pu aller en Suède il y a quatre mois, laissant derrière eux leurs vieux parents et l'une de leurs filles. Les frères et sœurs de Samia avait émigré en Suède et en Allemagne il y a quelques années ; ils ont eu seulement la possibilité d'amener leurs parents en Europe. Pas leurs grands-parents ou leur sœur célibataire.
Fady, le père de famille, se rend tous les jours à pied au travail. Il a aussi arrêté de fumer. « J'économise le prix du taxi-service et des paquets de cigarettes. Mes enfants sont plus en droit que moi à ces dépenses », raconte-t-il. « J'ignore comment je parviendrai à faire encore des économies. Dans quelques jours, mon père, ma mère et ma sœur, déplacés de notre village sur les rives de Khabour vers la ville de Hassaké, vivront avec nous », indique-t-il.
« Le HCR nous a aidés au début de notre séjour uniquement. Je pouvais acheter un peu de viande, un peu de fromage... Actuellement, au début du mois, je peux acheter certains aliments, cuisiner. À la seconde moitié du mois, nous mangeons du thym trempé dans de l'huile, avec du pain distribué par l'église. Parfois, mes enfants ont envie de fruits... » dit-elle, étouffant un sanglot.

(Repère : Les Assyriens, une communauté chrétienne récemment implantée en Syrie)


Tout comme son époux, Diana est digne. Et rien, si on la croise dans la rue ou si on est reçu chez elle, ne laisse penser qu'elle vit autant dans le besoin. Sa maison est bien tenue, ses enfants propres, elle est coquette. Et quand vous les abordez, Diana et Fady évoquent les sacrifices des chrétiens dans leur village, citoyens de deuxième catégorie en Syrie, de l'alliance improbable entre les assyriens et les syriaques, d'un côté, et les Kurdes, de l'autre...
« J'aime le Liban, j'aurais aimé y rester. Je sais que je ne peux même pas oser rêver de la nationalité libanaise. Je veux juste un véritable permis de séjour et une école pour mon fils. Mon mari aura un bon boulot et moi aussi je pourrais peut-être me remettre à travailler. Si seulement nous pouvions rester ici avec les habitants de nos villages. Mais nos familles ont été éparpillées entre plusieurs pays », dit-elle.
Diana et Fady savent qu'ils ne retourneront jamais dans les villages du Khabour.
« Rentrer pour voir des villages vides ? Même s'il y a à nouveau la paix en Syrie, pourquoi allons-nous y retourner ? Pour voir les Kurdes habiter nos maisons, croiser les membres des tribus arabes qui nous ont vendus à l'État islamique ? Un pays, ce n'est pas seulement les pierres et la terre, c'est surtout sa population. Et il ne reste plus d'assyriens sur les rives du Khabour », s'insurge Fady.

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Les génocides du siècle dernier
Samir, le voisin âgé de 48 ans, qui habite le Liban depuis une trentaine d'années, lui aussi originaire du Khabour et qui est marié à une syriaque libanaise, vient de déposer une demande d'asile auprès du HCR. « J'ai deux enfants. Je veux qu'ils aient un meilleur avenir que le mien. La vie devient trop dure au Liban », dit-il.
« Pour moi, le Liban est une terre sainte... Mais il faut protéger et aider les minorités chrétiennes pour qu'elles restent au Moyen-Orient. Sans nous, la région ne sera plus la même », ajoute-t-il.
Lui non plus ne croit plus au retour des chrétiens de Syrie et d'Irak. Il pose une question : « Les descendants de ceux qui avaient fui les génocides du siècle dernier contre les Arméniens, les Grecs, les assyriens et les syriaques, en Turquie et en Irak, sont-ils jamais rentrés vivre dans la terre de leurs ancêtres ? Sachez alors qu'également, les enfants de ceux qui fuient aujourd'hui les massacres en Syrie et en Irak, cherchant un refuge en Europe et en Amérique, ne reviendront plus jamais vivre au Moyen-Orient. »

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