Arabes du Christ


" الهجرة المسيحية تحمل رسالة غير مباشرة للعالم بأن الإسلام لا يتقبل الآخر ولا يتعايش مع الآخر...مما ينعكس سلباً على الوجود الإسلامي في العالم، ولذلك فإن من مصلحة المسلمين، من أجل صورة الإسلام في العالم ان .... يحافظوا على الوجود المسيحي في العالم العربي وأن يحموه بجفون عيونهم، ...لأن ذلك هو حق من حقوقهم كمواطنين وكسابقين للمسلمين في هذه المنطقة." د. محمد السماك
L'emigration chretienne porte au monde un message indirecte :l'Islam ne tolere pas autrui et ne coexiste pas avec lui...ce qui se reflete negativement sur l'existence islamique dans le monde.Pour l'interet et l'image de l'Islam dans le monde, les musulmans doivent soigneusement proteger l'existence des chretiens dans le monde musulman.C'est leur droit ..(Dr.Md. Sammak)

mercredi 15 avril 2015

Oecuménisme : "les martyrs nous unissent" Allocution du patriarche Karékine II à Saint-Pierre



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Expéditeur: ZENIT <info@zenit.org>
Date: 14 avril 2015 20:26:58 UTC+

Oecuménisme : "les martyrs nous unissent"
Allocution du patriarche Karékine II à Saint-Pierre

Rédaction

ROME, 14 avril 2015 (Zenit.org) - « Bien-aimé frère en Christ, nous partageons votre pensée : le martyre ne connaît pas les différences confessionnelles... les martyrs nous unissent comme fils et serviteurs d'un unique Seigneur Jésus Christ », affirme le patriarche Karékine II au pape François.

Le patriarche suprême et Catholicos de tous les Arméniens, Karékine II, a prononcé un discours lors de la messe de centenaire du génocide arménien, célébrée par le pape dimanche dernier, 12 avril 2015, en la basilique Saint-Pierre.

Le patriarche a exprimé la « gratitude » de son peuple « aux nations, organisations et individus qui eurent le courage et la conviction non seulement de reconnaître et condamner haut et fort le génocide arménien, mais aussi de réaliser également des missions humanitaires, en prenant soin des orphelins, en donnant un toit aux rescapés et en les aidant à surmonter tant de difficultés ».

A.K.

Discours de sa Sainteté Karékine II

Votre Sainteté et bien aimé Frère en Jésus Christ,

La volonté miséricordieuse du Seigneur a permis que nous visitions encore une fois la ville de Rome. Nous sommes venus avec le président de la République d'Arménie, Serge Sarkissian, avec le Catholicos de la Grande Maison de Cilicie, Aram I, avec les évêques de l'Église arménienne et les représentants des fidèles arméniens disséminés dans le monde entier, portant dans notre âme la joie de la résurrection, héritée de notre tradition chrétienne, pour zprésenter à Votre Sainteté nos salutations les plus fraternelles et nos meilleurs vœux, et participer, par nos prières, à la sainte messe célébrée en la basilique Saint-Pierre, en souvenir des victimes du génocide arménien, dont c'est aujourd'hui le centenaire.

Notre peuple et nous, nous réjouissons profondément du titre de « docteur de l'Église » que l'Église catholique, selon sa définition, vient d'attribuer à Grégoire de Narek, un des pères de l'Église arménienne, durant cette cérémonie, et qui témoigne des liens d'amitié qui unissent nos deux Églises sœurs. Au Xe siècle saint Grégoire de Narek, maître de prière et illuminateur de l'univers, composa « Du fond du cœur. Colloque avec Dieu », une prière de pénitence et de confession pour toutes les générations humaines. Le saint moine, avec son « recueil de prières » adoré par le peuple arménien, indiqua aux « pécheurs et honnêtes hommes, aux fiers et humbles, aux bons et méchants » (Parole 3) le chemin du salut par la grâce du Christ, en guidant les croyants vers le Seigneur.

Notre peuple connut au fil de son histoire de nombreuses vicissitudes et affronta des tentations au nom de sa foi et de son identité.

Il y a un siècle, la Turquie ottomane perpétra le génocide de notre peuple. Selon un plan prémédité, un million et demi d'Arméniens furent exterminés de manière incroyablement cruelle. Notre peuple a été déraciné de son berceau, de sa patrie historique et s'est dispersé dans le monde. Notre patrimoine chrétien, séculaire, a été démoli, détruit et pillé.

Or, ni la souffrance, ni les persécutions n'ont ébranlé notre peuple qui préféra mourir plutôt que de renier sa foi et sa nation.

Aujourd'hui la grandeur de ce courage spirituel face au martyre, dont fit preuve notre nation, apparaît sous nos yeux, proclamant de nouveau son identité établie au Ve siècle, et rappelant qu'elle possède la chrétienté non comme un habit, mais comme couleur de peau (Histoire de Yeghiche).

L'amour miséricordieux du Seigneur a voulu que notre peuple, après tant d'atrocités et de privations, redresse l'échine, apportant une nouvelle vie dans les communautés de la Diaspora et sous l'égide de l'État rétabli dans la partie orientale de l'Arménie. Notre peuple s'est reconstruit avec un courage extraordinaire, affrontant mille privations et difficultés. Et encore aujourd'hui notre nation vit dans le bloc des frontières imposées par la Turquie et l'Azerbaïdjan, lutte pour une vie libre au Nagorny Karabakh, poursuit ses efforts en faveur de la reconnaissance du génocide des arméniens et revendique le droit à la mémoire, à la vérité historique. A l'époque, l'humanité n'a pas réussi à empêcher le génocide des arméniens, à supprimer les conséquences et elle a été témoin de l'holocauste, de génocides au Cambodge, au Rwanda, au Darfour et ailleurs.

Encore aujourd'hui l'humanité et chaque nation, à cause des conflits armés, des guerres et des actes terroristes, vit dans les privations et les difficultés, paie pour sa foi en versant son propre sang. Nous sommes convaincus que la reconnaissance universelle du génocide des arméniens, comme un exemple important pour la réalisation de la justice, de la protection des droits humains, contribuera à la création d'un monde plus sûr et légitime.

En ce sens, le 100ème anniversaire du génocide des arméniens est un rappel fort au monde à ne pas rester indifférents face aux souffrances et martyres endurés aujourd'hui et à faire davantage d'efforts pour stopper ces injustes agressions et prévenir ces violences qui enfoncent les gens dans leurs souffrances. Tel est le fruit qui doit pouvoir sortir de la racine du martyre.

Durant cette messe, offerte à l'occasion du centenaire du génocide arménien, en souvenir des âmes de nos victimes innocentes, nous nous souvenons des vénérables prédécesseurs de votre Sainteté, le pape Benoît XVI, qui fit entendre sa voix en protestant contre le génocide des Arméniens, et le saint pape Jean Paul II qui, en 2001, dans une déclaration conjointe, reconnut et condamna le génocide des Arméniens. A ce propos la publication des documents inédits, conservés dans les archives du Vatican, est de grande importance.

Notre peuple exprime sa plus profonde gratitude aux nations, organisations et individus qui eurent le courage et la conviction non seulement de reconnaître et condamner haut et fort le génocide arménien, mais de réaliser également des missions humanitaires, en prenant soin des orphelins, en donnant un toit aux rescapés et en les aidant à surmonter tant de difficultés.

Le 23 avril 2015, à l'occasion du centenaire du génocide des Arméniens, au Saint-Siège d'Etchmiadzin, avec la participation orante de nos Églises sœurs, y compris de représentants de Votre Sainteté, d'illustres hôtes et fidèles arméniens du monde entier, sera annoncée la canonisation d'innombrables victimes du génocide qui choisirent la couronne du martyre au nom de leur foi et de leur patrie. Nous demanderons l'intercession de nos saints martyrs qui adhèrent à l'armée céleste, afin que la paix divine se répande dans la vie des hommes et que les tragédies génocidaires ne se répètent plus, partout dans le monde.

Bien-aimé frère en Christ, nous partageons votre pensée : le martyre ne connaît pas les différences confessionnelles. En effet, les martyrs nous unissent comme fils et serviteurs d'un unique Seigneur Jésus Christ afin que nous apprenions et que nous nous engagions à instaurer l'amour, la justice, la paix dans le monde et à ouvrir un dialogue entre les religions et les civilisations comme nous l'enseigne le message des Écritures : « Soyons attentifs les uns aux autres pour nous stimuler à vivre dans l'amour et à bien agir. » (Hébreux 10,24)

Nous espérons que notre prière et les supplications que nous élevons au ciel, de cette sainte basilique Saint-Pierre, seront entendues par Notre Père et que sa grâce et sa bénédiction nous soutiendront dans les efforts que nous déployons pour instaurer la paix dans le monde. Nous prions Dieu pour le bien-être de Votre Sainteté, pour la prospérité de l'Église catholique et demandons que la miséricorde, l'amour et les grâces de Dieu soient avec nous et avec tous, en invoquant les paroles sorties du cœur de saint Grégoire de Narek, docteur de l'Église et Illuminateur de l'univers :

"Toi qui es puissant pour trouver toutes les solutions nécessaires,
donne-moi un esprit de sagesse,
une droite de protection,
une main charitable,
un ordre de bonté,
une lumière de miséricorde,
une parole de renouveau,
un motif de pardon,
un bâton de soutien pour conserver la vie.
Car Tu es espérance de refuge, oh Seigneur Jésus Christ, béni avec le Père par Ton Esprit-Saint
dans les siècles des siècles. Amen."

(Grégoire de Narek, Parole 59) 

mardi 14 avril 2015

Recension - Orientaux chrétiens : quelle issue ? Textes réunis et présentés par Philippe Capelle-Dumont » Chrétiens de la Méditerranée

Recension - Orientaux chrétiens : quelle issue ? Textes réunis et présentés par Philippe Capelle-Dumont » Chrétiens de la Méditerranée
13/4/2015-RECENSION – ORIENTAUX CHRÉTIENS : QUELLE ISSUE ? TEXTES RÉUNIS ET PRÉSENTÉS PAR PHILIPPE CAPELLE-DUMONT

Titre : Orientaux chrétiens : quelle issue ?

Sous-titre : Analyses géopolitiques, témoignages ecclésiaux, décisions politiques

Auteurs : Textes réunis et présentés par Philippe Capelle-Dumont, président de l'Académie catholique de France ; préface du cardinal Jean-Louis Tauran

Editeur : Le Cerf, nov. 2014.-175 p.- 14 €

Ce livre réunit les contributions des intervenants d'un colloque organisé sur les Orientaux chrétiens, à Paris fin 2013, par l'Académie catholique de France, avec la participation d'universitaires, de responsables religieux, et de hautes personnalités. Sous forme de diagnostics, de témoignages, de mises en perspective, les intervenants réunissent leurs analyses et expriment leur solidarité à des chrétiens qui « sur leur terre d'origine, sont menacés d'être rayés de la carte » (p.8).

Comme le souligne, dans sa préface, le cardinal Tauran : « Ces pages parlent de fidélité. Elles rappellent la vocation spécifique de nos frères et sœurs de l'Orient : être des constructeurs de « ponts » […] En Orient comme partout ailleurs, nous sommes tous contraints à relever un unique défi : le défi de la fraternité. » (p. III de la préface). Les différentes contributions de ce recueil témoignent d'un même impératif : le respect dû aux peuples et à leur volonté de vivre chez eux. Elles soulignent, de façon très convergente, ce que les cultures du Proche et du Moyen-Orient doivent à la tradition du christianisme et à l'action des chrétiens, pour leur développement éducatif et humain ; et l'importance de leur présence pour y construire, malgré leur fragilité et souvent leur faiblesse, une citoyenneté pluraliste.

On ne résumera pas, ici, chacune des contributions, mais on suggèrera quelques entrées pour cette très intéressante lecture.

La contribution introductive de l'universitaire Gilles Kepel, intitulée « Entre révolutions et guerres civiles », décrit notamment la façon dont les coptes ont vécu le printemps arabe et les évènements politiques qui l'ont suivi (voir p. 17 à 28).

Celle de Martino Diez (Fondation Oasis), explique de façon convaincante la nécessité de dépasser le communautarisme propre à chaque confession pour défendre résolument le tissu pluraliste des sociétés arabes : « la solution, pour le Moyen-Orient tout entier, ne pourra venir que de l'acceptation de sa diversité interne. » (p.68).

Il faut aussi lire le message de Mgr Fouad Twal, patriarche latin de Jérusalem : « Nous voulons que notre Orient reste un espace de rencontre, de pardon et de dialogue. » (p.82).

Et relever les signes d'espérance que sait discerner Mgr Pascal Gollnisch, directeur de l'Œuvre d'Orient (p. 111 à 117) : parmi ceux-ci, la Bibliothèque de l'IDEO[1] du Caire où les chercheurs musulmans sont accueillis par des frères dominicains, ainsi que les écoles catholiques de Gaza et ces religieuses de Haïfa, accueillant enfants musulmans et chrétiens.

Enfin, avant la conclusion, tirée en grande part sous le mode interrogatif, par le frère Jean-Paul Durand, on trouvera une très éclairante analyse des relations entre le Saint-Siège et les chrétiens du Proche-Orient, due à l'essayiste et journaliste Annie Laurent (p. 119 à 138). Elle y montre comment une compréhension renouvelée des chrétiens orientaux, de leur tradition et de leur apport, jointe à une active diplomatie vaticane ont revivifié, au cours des dernières décennies, les relations entre Rome et  les chrétiens proche-orientaux et l'engagement en leur faveur.

Des extraits de l'exhortation de Benoît XVI après le synode spécial des évêques pour le Moyen-Orient, cités par Annie Laurent, témoignent de façon lumineuse de la compréhension du dialogue inter-religieux qui en découle : « La vérité ne peut se développer que dans l'altérité qui ouvre à Dieu qui veut faire connaître sa propre altérité à travers et dans mes frères humains. […] La vérité ne peut être connue et vécue que dans la liberté, c'est pourquoi nous ne pouvons pas imposer la vérité à l'autre ; la vérité se dévoile seulement dans la rencontre d'amour. » (Ecclesia in Medio Oriente, n°27, cité p.135).

Bertrand Wallon



[1] Institut dominicain d'études orientales



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Œuvre d'Orient - IMA Paris : Table ronde « Patrimoine des chrétiens d’Orient une richesse à faire connaitre » Mercredi 15 avril » Chrétiens de la Méditerranée

Œuvre d'Orient - IMA Paris : Table ronde « Patrimoine des chrétiens d'Orient une richesse à faire connaitre » Mercredi 15 avril » Chrétiens de la Méditerranée
ŒUVRE D'ORIENT – IMA PARIS : TABLE RONDE « PATRIMOINE DES CHRÉTIENS D'ORIENT UNE RICHESSE À FAIRE CONNAITRE » MERCREDI 15 AVRIL

Comment le protéger et le mettre en valeur dans un Moyen-Orient en ébullition ? Organisée par l'Œuvre d'Orient et présidée par Mgr Gollnisch, cette table ronde rassemblera des chercheurs au CNRS ou à l'université, spécialistes du patrimoine et de l'Orient.

©-Sebastien-de-Courtois

©-Sebastien-de-Courtois





Irak, Turquie, Arménie, Yemen …

De la rénovation du monastère du Tur Abdin à l'enseignement de la langue arménienne dans la diaspora, de la sauvegarde des manuscrits syriaques devant l'avancée de DAESH aux découvertes archéologiques récentes comme celle d'une grande église à Sanaa, au Yémen, au sud de la péninsule arabique, le patrimoine chrétien en Orient constitue un témoin irremplaçable de la diversité des cultures au Proche et au Moyen-Orient.

L'Œuvre d'Orient, association de soutien aux chrétiens d'Orient depuis plus de 150 ans, agit pour faire connaître et conserver ce patrimoine et sa grande variété matérielle et immatérielle : architecture, sites archéologiques, langues, fonds d'archives, icônes, musiques…

Pour la deuxième édition, à l'heure où Mgr Gollnisch dénonce un « crime culturel contre l'humanité », de nombreuses initiatives ont lieu pour préserver et entretenir ce patrimoine. Certaines d'entre elles seront présentées lors de cette soirée.

Programme : 

Introduction de Mgr Gollnisch, directeur général de l'Œuvre d'Orient

  • Patrick Blanc : directeur de l'Atelier de conservation et de restauration du
  • Musée départemental Arles antique
  • Christian Darles : Architecte-Archéologue, Professeur émérite à l'École Nationale Supérieure d'Architecture de Toulouse
  • Alain Desreumaux, Directeur de recherche au CNRS, Président de la Société d'études syriaques
  • Fr Najeeb Michael, o.p., dominicain, fondateur du Centre numérique des Manuscrits orientaux
  • Christian Robin: membre de l'Institut, CNRS
  • Anahide Terminassian: Maître de Conférences émérite de l'Université de Paris I- Sorbonne

Débat animé par Sébastien de Courtois, écrivain, journaliste, spécialiste du christianisme oriental.

  • Présentation en avant-première du film du réalisateur Jean Claude Luyat « La mosaïque retrouvée du Tur Abdin »
  • Présentation du feuilleton pour ARTE de Marie Forestier sur le travail du Fr Najeeb Michael, o.p

Table Ronde « Patrimoine des chrétiens d'Orient : une richesse à faire connaître » le mercredi 15 avril

de 18h30 à 21h30 à l'Institut du Monde Arabe – entrée libre

Table ronde organisée en partenariat avec l'Institut du Monde Arabe  dans le cadre des Jeudis de l'IMA

Tout savoir sur la table ronde Programme du Patrimoine à télécharger



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Arméniens : le Catholicos Aram Ier remercie le Vatican



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Expéditeur: ZENIT <info@zenit.org>
Date: 13 avril 2015 21:14:26 UTC+3
Arméniens : le Catholicos Aram Ier remercie le Vatican
Le peuple demande justice avec foi et détermination

Rédaction

ROME, 13 avril 2015 (Zenit.org) - « En commémorant les martyrs arméniens, nous demandons aussi justice... Depuis cent ans, le peuple arménien demeure fidèle à l'héritage de ses martyrs en demandant la reconnaissance du Génocide arménien, et réparation. Cet engagement pour la justice se poursuivra avec une foi et une détermination renouvelées », déclare Sa Sainteté Aram Ier, catholicos de l'Église arménienne apostolique de Cilicie, le 12 avril 2015.

Le catholicos participait à la messe de centenaire du « martyre » arménien et de proclamation de saint Grégoire de Narek comme Docteur de l'Église, présidée dimanche par le pape François en la basilique Saint-Pierre.

Au terme de la célébration, il a remercié le Vatican qui « n'a jamais été indifférent au Génocide arménien » : « Le pape Benoît XVI a écrit une lettre très ferme au sultan de Turquie, protestant contre le "crime massif" perpétré contre les Arméniens. Dans les années qui ont suivi, le Saint-Siège a apporté une aide sociale et humanitaire au peuple arménien... Notre peuple estime le soutien moral du Saint-Siège. »

A.K.

Paroles de Sa Sainteté Aram Ier

Ce moment est vraiment unique dans notre histoire moderne, un moment marqué par un symbolisme œcuménique et pan-arménien. Je voudrais souligner trois aspects important de ce moment historique :

Premièrement, nous sommes reconnaissants envers Votre Sainteté pour cette initiative de célébrer une messe dans la basilique papale Saint-Pierre au Vatican, en commémoration du million et demi de martyrs du génocide arménien. Comme le dit saint Paul, « pour moi, vivre c'est le Christ, et mourir est un avantage » (Ph 12,1). Les martyrs arméniens appartiennent à l' « immense nuée de témoins » [qui nous entourent] (Hé 12,1). Par leur foi, leur espérance et leur vision, ils ont soutenu et guidé la vie de notre peuple pendant les cent dernières années. Nous nous souvenons des mots de Tertullien, Père de l'Église du IIème siècle : « Le sang des martyrs est semence de l'Église ». La canonisation des martyrs par l'Église arménienne fortifiera la fidélité de notre peuple à son héritage sacré.

Deuxièmement, aujourd'hui Votre Sainteté a proclamé saint Grégoire de Narek docteur de l'Église (Doctor Ecclesiae). Nous exprimons notre joie spirituelle pour cette décision de l'Église catholique. En fait, saint Grégoire de Narek est l'un des grands mystiques de la chrétienté mondiale. C'était un théologien remarquable, dont la théologie n'est pas une réflexion intellectuelle sur Dieu, mais un dialogue avec Dieu. Dans son Livre des lamentations, qui est un appel humain au sens et au salut, saint Grégoire de Narek reste notre éternel contemporain.

Et enfin, dans ce contexte spirituel, en évoquant et en commémorant les martyrs arméniens, nous demandons aussi justice. La justice est un don de Dieu ; la violation de la justice est un péché contre Dieu. Depuis cent ans, le peuple arménien demeure fidèle à l'héritage de ses martyrs en demandant la reconnaissance du Génocide arménien, et réparation. Cet engagement pour la justice se poursuivra avec une foi et une détermination renouvelées.

Le Vatican n'a jamais été indifférent au Génocide arménien. Le pape Benoît XVI a écrit une lettre très ferme au sultan de Turquie, protestant contre le « crime massif » perpétré contre les Arméniens. Dans les années qui ont suivi, le Saint-Siège a apporté une aide sociale et humanitaire au peuple arménien. En fait, les documents historiques récemment parus confirment la position ferme du Saint-Siège aux côtés du peuple arménien dans leur demande de justice. Notre peuple estime le soutien moral du Saint-Siège.

C'est avec ces pensées à l'esprit et cet espoir au cœur, que nous exprimons notre profonde gratitude pour l'amour et l'amitié que Votre Sainteté a toujours manifestés à l'égard de notre Église et de notre peuple. Nous prions le Dieu tout-puissant de bénir durablement les réalisations de votre ministère au service de la mission et de l'unité de l'Église.

Grégoire de Narek, un Docteur de l'Eglise pour fortifier les peuples martyrs



Envoyé de mon Ipad 

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Expéditeur: ZENIT <info@zenit.org>
Date: 13 avril 2015 21:14:26

Grégoire de Narek, un Docteur de l'Eglise pour fortifier les peuples martyrs
Salut du patriarche de Cilicie des Arméniens catholiques

Patriarche Nerses Bedros XIX Tarmouni

ROME, 13 avril 2015 (Zenit.org) - « L'élévation de saint Grégoire de Narek au titre de docteur de l'Église aidera le peuple arménien à surmonter les malheurs qu'il a endurés il y a un siècle, et tous les peuples chrétiens qui subissent aujourd'hui, surtout au Moyen Orient, les mêmes calamités ».

C'est la conviction de Sa Béatitude Nerses Bedros XIX Tarmouni, patriarche de Cilicie des Arméniens catholiques, au terme de la messe du Centenaire du "martyre" arménien célébrée par le pape François hier, dimanche 12 avril 2015, en la basilique Saint-Pierre.

Durant cette célébration, le pape a proclamé Docteur de l'Église saint Grégoire de Narek (950-1005), « le plus aimé et le plus lu parmi les saints du peuple arménien », a souligné le patriarche.

Le nouveau Docteur est également à l'origine de la place privilégiée de la Sainte Vierge dans le culte des anciennes Églises orientales, par ses écrits sur « l'extraordinaire dignité et la magnifique beauté de la Vierge Marie, mère du Verbe incarné », a-t-il expliqué.

A.K.

Salutations de S.B. Nerses Bedros XIX

Bienheureux Saint-Père,

Pour conclure cette célébration eucharistique qui nous a remplis de la grâce sacramentelle, et a été suivie du rite de proclamation du Saint moine arménien, Grégoire de Narek, maître et gloire du peuple arménien, sous l'éminent titre de docteur de l'Église, toutes les personnes présentes aujourd'hui dans cette sainte basilique, mais surtout les fidèles arméniens sont pleins de joie, une grande joie que je partage avec eux.

Tous ceux qui ont lu ou auront la possibilité de lire une page des œuvres de ce moine, théologien et poète, seront touchés par la piété et la doctrine du grand saint, qui a vécu entre l'an 950 et l'an 1005.

Il faut savoir que saint Grégoire de Narek est le plus aimé et le plus lu parmi les saints du peuple arménien. La dévotion qu'on lui doit, qui a commencé aussitôt après sa mort et n'a jamais cessé, s'était tellement généralisée parmi les familles d'Arménie que beaucoup d'entre elles tenaient sur leur table de chevet une copie de son « Livre des Lamentations » à côté de la sainte Bible. Encore aujourd'hui, beaucoup de ceux qui le lisent en traduction, sont si touchés dans leur cœur qu'ils n'ont de cesse d'avoir fini de lire tout le livre. Certains ont les larmes aux yeux, émus par sa profondeur, mais surtout de le voir s'identifier à tous les pécheurs de tous les siècles. Dans certains couvents, frères et sœurs se le passent de main en main.

A l'occasion des célébrations commémorant le centenaire du génocide qui a frappé près d'un million et demi d'Arméniens, parce qu'il étaient chrétiens, j'ai confiance que l'élévation de saint Grégoire de Narek au titre de docteur de l'Église, sera un événement qui suscitera encore plus de dévotion à son égard, et que cela aidera le peuple arménien à surmonter les malheurs qu'il a endurés il y a un siècle, et tous les peuples chrétiens qui subissent aujourd'hui, surtout au Moyen Orient, les mêmes calamités.

Il faudrait ajouter la dévotion filiale de Grégoire de Narek à la Mère de Dieu, qui touche profondément les cœurs. En effet, dans son panégyrique de la Theotokos, saint Grégoire de Narek approfondit avec une puissante inspiration poétique les divers aspects du mystère de l'incarnation, et chacun de ces aspects est pour lui une occasion de chanter et d'exalter l'extraordinaire dignité et la magnifique beauté de la Vierge Marie, mère du Verbe incarné.

Pas étonnant donc que Marie occupe une place privilégiée dans le culte des anciennes Églises orientales, avec une incomparable abondance de fêtes et d'hymnes.

Comme on le voit si bien dans le « Livre des Lamentations » de saint Grégoire de Narek:

« Fléchis le genoux pour obtenir ma réconciliation, ô Toi, Mère de Dieu.
Aie souci de moi qui suis malheureux, ô Tabernacle du Très-Haut,
Tends-moi la main dans ma chute, ô Temple céleste.
Glorifie ton Fils en toi: qu'il daigne opérer divinement en moi le miracle du pardon et de la miséricorde, Servante et Mère de Dieu: que ton honneur soit exalté par moi, et que mon salut soit manifesté par toi! » (LXXX, Il).

Rome, 12 avril 2015

† Nerses Bedros XIX Catholicos Patriarche de Cilicie des Arméniens

Traduction de Zenit

Message du Pape aux Arméniens



Envoyé de mon Ipad 

Début du message transféré :

Expéditeur: Vatican Information Service - Français <visnews_fr@mlists.vatican.va>
Date: 13 avril 2015 15:31:01 UTC+3

Message du Pape aux Arméniens

Cité du Vatican, 12 avril 2015 (VIS). Au terme de la messe célébrée en la basilique vaticane pour le centenaire du martyre arménien, et la proclamation de saint Grégoire de Narek, Docteur de l'Eglise, le Pape s'est entretenu dans la chapelle de la Pietà avec SS Karekin II, Patriarche suprême et Catholicos de tous les Arméniens, SS Aram I, Catholicos de la Grande Maison de Cilicie, SB Nerses Bedros XIX Tarmouni, Patriarche de Cilicie des Arméniens catholiques et le Président arménien, M.Serz Sargsyan. Il leur a remis à tous une copie signée de son message en italien qui a été lu au début du rite, avec la traduction arménienne, et dont voici la teneur:

"Chers frères et s?urs arméniens, chers frères et s?urs, en des occasions diverses j?ai défini cette époque comme un temps de guerre, une troisième guerre mondiale par morceaux, où nous assistons quotidiennement à des crimes atroces, à des massacres sanglants, et à la folie de la destruction. Malheureusement, encore aujourd?hui, nous entendons le cri étouffé et négligé de beaucoup de nos frères et s?urs sans défense, qui, à cause de leur foi au Christ ou de leur appartenance ethnique, sont publiquement et atrocement tués, décapités, crucifiés, brulés vifs, ou bien contraints d?abandonner leur terre. Aujourd?hui encore nous sommes en train de vivre une sorte de génocide causé par l?indifférence générale et collective, par le silence complice de Caïn qui s?exclame: Que m?importe? Suis-je le gardien de mon frère? Notre humanité a vécu, le siècle dernier, trois grandes tragédies inouïes: la première est celle qui est généralement considérée comme le premier génocide du XX siècle. Elle a frappé votre peuple arménien, première nation chrétienne, avec les Syriens catholiques et orthodoxes, les Assyriens, les Chaldéens et les Grecs. Des évêques, des prêtres, des religieux, des femmes, des hommes, des personnes âgées et même des enfants et des malades sans défense ont été tués. Les deux autres ont été perpétrées par la nazisme et par le stalinisme. Et, plus récemment, d?autres exterminations de masse, comme celles au Cambodge, au Rwanda, au Burundi, en Bosnie. Cependant, il semble que l?humanité ne réussisse pas à cesser de verser le sang innocent. Il semble que l?enthousiasme qui est apparu à la fin de la seconde guerre mondiale soit en train de disparaître et de se dissoudre. Il semble que la famille humaine refuse d?apprendre de ses propres erreurs causées par la loi de la terreur. Et ainsi, encore aujourd?hui, il y en a qui cherchent à éliminer leurs semblables, avec l?aide des uns et le silence complice des autres qui restent spectateurs. Nous n?avons pas encore appris que la guerre est une folie, un massacre inutile.

Chers fidèles arméniens, aujourd?hui nous rappelons, le c?ur transpercé de douleur mais rempli d?espérance dans le Seigneur ressuscité, le centenaire de ce tragique événement, de cette effroyable et folle extermination que vos ancêtres ont cruellement soufferte. Se souvenir d?eux est nécessaire, plus encore c?est un devoir, parce que là où il n?y a plus de mémoire, cela signifie que le mal tient encore la blessure ouverte. Cacher ou nier le mal c?est comme laisser une blessure continuer à saigner sans la panser! Je vous salue avec affection et je vous remercie pour votre témoignage. Je salue et je remercie pour sa présence Monsieur Ser? Sargsyan, Président de la République d?Arménie. Je salue aussi cordialement mes frères patriarches et évêques: Sa Sainteté Karekin II, Patriarche Suprême et Catholicos de tous les Arméniens; Sa Sainteté Aram I, Catholicos de la Grande Maison de Cilicie; Sa Béatitude Nerses Bedros XIX, Patriarche de Cilicie des Arméniens catholiques; les deux catholicossats de l?Eglise apostolique arménienne, et le Patriarcat de l?Eglise arméno-catholique. Avec la ferme certitude que le mal ne vient jamais de Dieu infiniment bon, et enracinés dans la foi, nous affirmons que la cruauté ne peut jamais être attribuée à l??uvre de Dieu, et en outre ne doit absolument pas trouver en son saint nom une quelconque justification. Vivons ensemble cette célébration en fixant notre regard sur Jésus-Christ, vainqueur de la mort et du mal".

Le pape fait mémoire du génocide arménien pour alerter sur l’actualité de ces tragédies | La-Croix.com - Actualité

Le pape fait mémoire du génocide arménien pour alerter sur l'actualité de ces tragédies | La-Croix.com - Actualité
12/4/2015-Le pape commémore le massacre des Arméniens, « le premier génocide du XXe siècle »

La célébration en mémoire du génocide des chrétiens de l'Empire ottoman a été l'occasion pour le pape François d'en relever l'actualité et de souligner le besoin de miséricorde.

 La reconnaissance  par le pape   du génocide arménien est-elle inédite ? 

S'il s'était gardé de prononcer le mot de génocide lors de son voyage en Turquie en novembre dernier, le pape François l'a répété à plusieurs surprises dès son introduction à la messe qu'il a célébrée dimanche 12 avril au matin en la basilique Saint-Pierre avec des éléments du rite catholique arménien et en présence du président du pays, Serge Sarkissian, pour le centenaire de ce qui reste officiellement appelé Metz Yeghern, le « Grand Mal ».

En rappelant qu'il s'agit du « premier génocide du XXe siècle », le pape a cité mot pour mot Jean-Paul II qui employa ces termes, le 27 septembre 2001, dans une déclaration commune avec ­Karékine II, plus haut dignitaire de l'Église apostolique arménienne (orthodoxe), également présent dimanche.

 > A lire : Le pape commémore le massacre des Arméniens, « le premier génocide du XXe siècle » 

L'ancien archevêque de Buenos Aires est familier de cette question. « Comme cardinal en Argentine, il était ordinaire des Orientaux », rappelle le père jésuite George-Henri Ruyssen, spécialiste du génocide arménien qu'Ankara refuse de désigner de la sorte « par honte ». Dimanche, la Turquie a aussitôt réagi aux propos du pape en convoquant le représentant du Vatican à Ankara pour qu'il s'explique.

Le pape François avait aussi employé le terme de génocide pour d'autres tragédies, comme il y a un an pour le 20e  anniversaire de celui survenu au Rwanda.

 Pourquoi commémorer le centenaire au Vatican ? 

Par cette célébration, au cours de laquelle saint Grégoire de ­Narek (Xe  siècle) a été proclamé docteur de l'Église, le pape François s'inscrit à la suite de ses lointains prédécesseurs. Léon XIII et Benoît XV avaient cherché en leur temps à intervenir en faveur des chrétiens de la région.

Mais le pape veut aussi montrer l'actualité de ces atrocités. « Faire mémoire de tout ce qui est arrivé est un devoir (…) afin que l'avertissement qui vient de cette tragédie nous évite de retomber dans des horreurs semblables », a-t-il écrit dans un message aux Arméniens.

Ces horreurs, il les a aussi de nouveau dénoncées, au début de la messe, évoquant ceux qui sont « atrocement tués, décapités, crucifiés, brûlés vifs (…) à cause de leur foi au Christ ». Les persécutions chrétiennes avaient aussi imprégné tout le triduum pascal.

 Quelle réponse propose le pape ? 

Dans son message aux Arméniens, le pape François ose inviter à un « chemin de la réconciliation entre le peuple arménien et le peuple turc ». 

Recevant le 9 avril des représentants de l'Église catholique arménienne, il avait déjà demandé des « gestes concrets de réconciliation et de paix entre les nations qui n'arrivent pas encore à atteindre un consensus raisonnable sur la lecture de si tristes événements », à propos du génocide. Au retour de Turquie, il avait de même espéré que ce pays « (avance) sur un chemin de petits gestes, de petits pas de rapprochement ». 

Au-delà, le pape en appelle à la miséricorde divine comme vraie réponse au mal.

 « Dieu seul peut combler ces vides que le mal ouvre dans nos cœurs et dans notre histoire », a-t-il déclaré dans son homélie durant cette messe placée, à dessein, au dimanche dit de la Divine Miséricorde.



Envoyé de mon Ipad 

lundi 13 avril 2015

Le pape François prononce le mot «génocide» à propos du massacre des Arméniens - Libération

Le pape François prononce le mot «génocide» à propos du massacre des Arméniens - Libération
Le pape François prononce le mot «génocide» à propos du massacre des Arméniens
Le pape François lors de sa messe à la mémoire du massacre des Arméniens, le 12 avril 2015 à Rome

Le pape François a prononcé dimanche pour la première fois le terme de «génocide» à propos du massacre des Arméniens il y a 100 ans, au risque de s'aliéner la Turquie, allié potentiel dans la lutte contre l'islam radical menaçant les chrétiens du Moyen-Orient.

«Au siècle dernier, notre famille humaine a traversé trois tragédies massives et sans précédent. La première, qui est largement considérée comme +le premier génocide du XXe siècle+ a frappé votre peuple arménien», a déclaré le pontife en citant un document signé en 2001 par le pape Jean Paul II et le patriarche arménien.

Il a ensuite précisé que les deux autres tragédies évoquées avaient été perpetrées «par le nazisme et par le stalinisme», avant de citer les «exterminations de masse» au Cambodge, au Rwanda, au Burundi et en Bosnie.

Le pape s'exprimait à l'ouverture d'une messe pour les fidèles de rite catholique arménien, concélébrée avec le patriarche arménien Nerses Bedros XIX Tarmouni à l'occasion du centenaire des massacres de 1915-1917, et en présence du président arménien, Serge Sarkissian.

Ses propos ont été largement repris sur les principaux sites d'information en Turquie, où le terme de génocide est rejeté avec force.

«Le pape, premier hôte du palais, utilise le mot +génocide+», a relevait avec ironie le quotidien Cumhuriyet. Lors de sa visite en Turquie en novembre, le pontife argentin avait été le premier visiteur de marque à se rendre dans le nouveau et controversé palais du président islamo-conservateur Recep Tayyip Erdogan.

Dimanche, François s'est employé à ne pas utiliser directement le terme, préférant citer la déclaration écrite de son prédécesseur. Mais l'essentiel reste: le mot a pour la première fois résonné de la bouche d'un pape dans le cadre solennel de la basilique Saint-Pierre de Rome.

«Je pense que c'était très courageux», a déclaré à l'AFP le vaticaniste Marco Tosatti. «Avant de devenir pape, Jorge Bergoglio avait déclaré clairement plusieurs fois que c'était un génocide. En citant Jean Paul II, il a renforcé la position de l'Eglise, en indiquant clairement son point de vue sur le sujet».

- Se souvenir est 'un devoir' -

Evoquant les innombrables victimes, majoritairement chrétiennes, d'une «effroyable et folle extermination», le pape a insisté: «Se souvenir d'eux est nécessaire, plus encore c'est un devoir, parce que là où il n'y a plus de mémoire, cela signifie que le mal tient encore la blessure ouverte».

Les Arméniens estiment que 1,5 million des leurs ont été tués de manière systématique à la fin de l'empire ottoman. Nombre d'historiens et plus d'une vingtaine de pays, dont la France, l'Italie et la Russie, ont reconnu un génocide.

La Turquie affirme pour sa part qu'il s'agissait d'une guerre civile, doublée d'une famine, dans laquelle 300 à 500.000 Arméniens et autant de Turcs ont trouvé la mort.

En 2014, M. Erdogan, alors Premier ministre, avait présenté pour la première fois des condoléances, sans pour autant cesser de contester toute volonté d'extermination.

La déclaration de François risque de compliquer encore un peu ses relations avec la Turquie, où sa visite en novembre avait été marquée par un dialogue de sourds politique, le pape se faisant l'avocat d'une alliance des religions contre le terrorisme tandis que les autorités d'Ankara restaient arc-boutées sur une dénonciation de l'islamophobie.

Au cours de la célébration, le pape François a aussi proclamé «docteur de l'Eglise» Saint Grégoire de Narek, moine mystique arménien du Xe siècle.

Comme il l'a fait à de nombreuses reprises et avec force ces dernières semaines, le pontife argentin a aussi évoqué les violences qui frappent les chrétiens à travers le monde, en particulier au Moyen-Orient.

«Malheureusement, encore aujourd'hui, nous entendons le cri étouffé et négligé de beaucoup de nos frères et soeurs sans défense, qui, à cause de leur foi dans le Christ ou de leur appartenance ethnique, sont publiquement et atrocement tués – décapités, crucifiés, brûlés vifs –, ou bien contraints d'abandonner leur terre», a-t-il lancé.

«Aujourd'hui encore, nous sommes en train de vivre une sorte de génocide causé par l'indifférence générale et collective», a-t-il insisté.



Envoyé de mon Ipad 

ASIE/LIBAN - Pour le Patriarche de Cilicie des Arméniens, les paroles du Pape sur le Génocide arménien expriment la conscience de l’humanité et ne sont « contre » personne



Envoyé de mon Ipad 

Début du message transféré :

Expéditeur: Fides News Fr <fidesnews-fr@fides.org>
Date: 13 avril 2015 13:56:23 UTC+3
ASIE/LIBAN - Pour le Patriarche de Cilicie des Arméniens, les paroles du Pape sur le Génocide arménien expriment la conscience de l'humanité et ne sont « contre » personne

Rome (Agence Fides) – « La stratégie du gouvernement turc visant à empêcher que l'on parle du Génocide arménien est un échec. C'est pourquoi l'énervement monte et les réactions diplomatiques de la Turquie sont aussi dures. Mais le Pape a parlé en suivant sa conscience. Il a répété ce qu'il avait dit voici deux ans déjà et personne ne peut prétendre faire taire la conscience du Pape ». C'est en ces termes que le Patriarche de Cilicie des Arméniens, S.B. Nerses Bedros XIX Tarmouni, commente dans une déclaration confiée à l'Agence Fides, les dures prises de position du Ministère des Affaires étrangères turc suite aux propos du Pape François relatifs au Génocide arménien dans le cadre de la liturgie célébrée en la Basilique Saint-Pierre avec les fidèles de rite arménien à 100 ans du « Grand Mal ».
J'ai su – ajoute le Patriarche – que certains journalistes turcs présents à la liturgie ont quitté la Basilique lorsque le Pape a cité le Génocide arménien, pour aller immédiatement communiquer la nouvelle. Dans un très court laps de temps, il y avait déjà les premières réactions officielles ».
Le Patriarche de l'Eglise arménienne catholique rejette avec indignation les lectures manipulatrices qui cherchent à attribuer aux paroles du Pape une connotation hostile à la Turquie voire même au monde musulman : « La nature instrumentale de ces élucubrations est parfaitement évidente – remarque le Patriarche. Le Pape ne s'est pas rangé « avec » les arméniens « contre » les turcs. Lui n'est contre personne. Dans son voyage de novembre dernier, il avait exalté avec des mots pleins de reconnaissance la mission de dialogue et de réconciliation que la Turquie est appelée à jouer du fait même qu'elle est une charnière entre l'Europe et le Proche Orient. Il suffit de regarder les expressions utilisées par le Pape pour se rendre compte qu'il a cité également les exterminations perpétrées en Europe par le national-socialisme et par le stalinisme, et celles, plus récentes, qui ont eu lieu encore en Europe, en Afrique et en Asie. Son regard embrasse le monde, il exprime le sens d'hum anité que nous devrions tous partager. La mémoire et la condamnation des horreurs du passé peut servir à empêcher que ces choses ne se reproduisent, comme malheureusement cela est le cas maintenant aussi dans certaines parties du monde, à commencer par le Proche Orient ».
Les paroles toujours utilisées par le Pape François face aux souffrances actuelles des populations du Proche Orient rendent, selon le Patriarche, totalement infondées toute tentative d'attribuer aux propos du Pape une valeur polémique vis-à-vis de l'islam. « Le Pape François – déclare à Fides le Chef de l'Eglise arménienne catholique – pense à tout le monde et exprime la droite conscience de l'humanité face aux tragédies des conflits et des violences. Il pense à tous les opprimés, aux pauvres et aux malades de toute nation et religion. Il n'a jamais séparé les souffrances des chrétiens de celles des autres, comme le démontrent toutes ses prises de position sur les conflits qui ensanglantent actuellement le Proche Orient ». (GV) (Agence Fides 13/04/2015)

samedi 11 avril 2015

Des quartiers chrétiens pris pour cible à Alep, en SyrieRadio Vatican

Des quartiers chrétiens pris pour cible à Alep, en SyrieRadio Vatican
11/4/2015-Des quartiers chrétiens pris pour cible à Alep, en Syrie

Alep, zone de guerre. Ici des civils en fuite le 16 novembre 2014. - AFP

(RV) Témoignage - En Syrie, la situation s'aggrave à Alep. Les combats se sont intensifiés ces dernières heures. Des quartiers chrétiens ont été attaqués notamment vendredi soir, par des missiles, faisant un nombre de victimes indéterminé. Jusqu'à présent, les chrétiens d'Alep étaient surtout ciblés par des attaques aux mortiers. Les missiles font beaucoup plus de dégâts et montrent que les rebelles disposent d'un armement de plus en plus menaçant.

Dans ce contexte de chaos, la communauté des frères maristes d'Alep tente de venir en aide aux personnes sinistrées. Interrogé par Cyprien Viet, le frère Georges Sabé, qui ne sait pas précisément quels sont les groupes qui ont bombardé les quartiers chrétiens, lance un appel à l'aide au Pape et à la communauté internationale. Il estime que la ville pourrait bientôt tomber aux mains des djihadistes, tout comme Idleb, contrôlée depuis la fin du mois de mars par le Front Al-Nosra. 

Depuis bientôt une semaine les quartiers chrétiens de la ville sont en train de recevoir des missiles, et des mortiers. Et récemment, il y a trois jours, la cathédrale maronite, la cathédrale grecque-catholique, et tout le quartier qui les entoure, ont reçu un bombardement massif, ce qui a fait tomber les toits des deux cathédrales, et ont obligé l'évêque grec-catholique à déménager avec tous les bureaux de l'évêché vers un autre point un peu plus sécurisé. Nous sentions que la tension était en train de monter terriblement. Les gens appréhendaient les moments difficiles par lesquels ils allaient passer. Mais hier soir, à partir de 22 heures, sur un autre quartier chrétien de la ville, et j'insiste à dire que c'est un quartier chrétien, donc ça a été bien visé. Il y a eu plusieurs missiles qui sont tombés sur les immeubles, détruisant complètement les immeubles et obligeant les gens à errer dans la rue, à sortir, à essayer de sortir des décombres leurs parents, leurs enfants, et c'est une situation dramatique que nous vivons depuis hier soir, dans ce quartier ou encore résidait la petite communauté chrétienne. C'est affreux, je peux vous dire que c'est horrible, tout ce qui est en train de se passer depuis hier soir.

Nous ne savons pas les conséquences de tout cela et surtout nous ne savons pas comment va évoluer la situation dans les heures qui viennent. C'est vraiment dramatique tout ce qui est en train de se passer, les gens ont perdu leur maison, des gens qui avaient déjà été déplacés une première fois, une deuxième fois, se retrouvent pour une troisième fois dans la rue sans savoir où aller. Ce n'est pas possible que nous puissions continuer à vivre ce drame tel qu'il est, et tel qu'il se présente à toutes nos familles chrétiennes. C'est très grave ce qui est en train de se passer.

Vous savez précisément qui sont les agresseurs ?

Nous savons que ce sont les rebelles, les opposants. Je ne peux pas dire si c'est le Front Al-Nosra ou bien si c'est d'autres rebelles mais nous savons que ce que des hommes armés sont en train de tirer actuellement, ce ne sont plus des mortiers, ce sont des missiles. Et les missiles ont une capacité de destruction terrible. Nous avions accepté, supporté que des mortiers tombent mais maintenant avec les missiles et donc une destruction massive de ces quartiers c'est une vraie menace pour les populations. A travers votre radio, je lance un appel à Sa Sainteté : il faut bouger. Nous avons accueilli en communauté des familles qui depuis hier, dans la nuit, ont dû évacuer leur maison pour essayer de trouver un refuge, et nous nous retrouvons dans une situation vraiment terrible. Je vous disais que je voulais faire un appel à Sa Sainteté : aidez-nous ! Aidez-nous ! S'il faut que les chrétiens restent au Moyen-Orient, s'il faut que nous restions à Alep en tant que chrétiens, on a besoin de toute l'aide, que ça soit publique, politique, humaine, pour sauvegarder la toute petite minorité qui reste à Alep.

Actuellement à Alep, est-ce que vous avez une idée du nombre de chrétiens qui restent à Alep, et du nombre de victimes de ces dernières attaques?

Je ne saurai pas vous dire le nombre exact parce qu'il y a une hémorragie terrible qui sévissait dans la ville depuis un certain temps. Mais je peux vous assurer que, aujourd'hui, beaucoup de personnes ont pris le chemin de partir de la ville après les évènements de la nuit. Beaucoup ont exprimé la volonté de quitter la ville et de partir. Je sais qu'il y a des gens qui sont encore sous les décombres, je sais qu'il y a des gens blessés qu'on emmène aux hôpitaux jusqu'à maintenant, mais il n'y a aucune statistique. La vision rappelle un peu une vision apocalyptique, de la capacité de détruire, et de faire peur, et de créer chez les gens une peur horrible. En tant que frères nous essayons dans la mesure du possible d'accueillir dans nos communautés des familles réfugiées, qui emmènent le peu de choses qu'il leur reste. On accueille les enfants, on accueille aussi les adultes pour essayer de sécuriser un peu  le drame qu'ils sont en train de vivre

Et la ville est vulnérable à une entrée des djihadistes? Une entrée des djihadistes en ville aujourd'hui ça vous parait possible ?  

Oui tout à fait, il y a des incursions en ville depuis une semaine, c'est très menaçant, ce qui s'est passé hier était un prélude à une avancée, et les gens ont vu l'exemple d'une autre ville du nord-ouest de la Syrie, Idleb, qui a été complètement envahie par les djihadistes. Les gens ont peur que ce soit d'un moment à l'autre une invasion totale avec  tout ce qui pourrait arriver comme conséquences. On a dans notre arrière-pensée les images de Mossoul et ça revient à la conscience de chacun de se voir dans les rues. Nous savons très bien que nous sommes encerclés de tous côtés. Ces forces pourraient détruire l'unique voie, l'unique chemin qui pourrait nous faire sortir de la ville.

C'est un Samedi Saint pour toute l'Église orthodoxe, et aujourd'hui nous sommes en train de vivre vraiment le drame de la Passion. Je ne sais pas si on peut parler pour la ville d'Alep d'une possible espérance. Nous sommes en train de subir vraiment un Calvaire. Et je voudrai aussi dire au Saint-Père, de tout mon coeur: nous avons besoin de vous !



Envoyé de mon Ipad 

Voisins dans les villages chrétiens du Khabour syrien, ils se retrouvent dans un centre balnéaire au Liban - Patricia KHODER - L'Orient-Le Jour

Voisins dans les villages chrétiens du Khabour syrien, ils se retrouvent dans un centre balnéaire au Liban - Patricia KHODER - L'Orient-Le Jour
11/4/2015-Voisins dans les villages chrétiens du Khabour syrien, ils se retrouvent dans un centre balnéaire au Liban

À quelques pas de l'autoroute d'Antélias, des réfugiés chrétiens de Syrie et d'Irak passent leurs jours face à la mer, en espérant quitter bientôt le Moyen-Orient. De bouche à oreille, alors qu'ils étaient toujours à Bagdad ou Hassaké, ils ont appris l'existence d'un centre balnéaire où ils peuvent louer des chalets à des prix abordables, aussi chers pourtant que les appartements qu'on leur propose en ville, mais ici le courant électrique est assuré 24 heures sur 24, et le prix des abonnements à l'Office de l'eau et EDL est inclus dans la location. Les familles qui habitent les lieux paient uniquement, en dehors du loyer, leur abonnement à Internet.
Même si les deux piscines sont encore vides – elles ne sont remplies qu'à partir du mois de mai –, l'endroit, avec ses quelques espaces verts, ses bananiers et ses hibiscus, offre un havre de paix surtout aux enfants.
Nombre de familles qui habitent le centre balnéaire se connaissaient avant de venir au Liban, certains étaient voisins à Tell Tamr, un des villages du Khabour syrien peuplé d'assyriens, ou à Bagdad. Il y a aussi des frères et des sœurs, de divers endroits de Syrie ou d'Irak, qui ont loué des chalets à leur petite famille.

(Lire aussi : Pour les assyriens, le Liban est la dernière étape de leur périple avant de quitter le Moyen-Orient)


Joséphine, Boulos et Nathan sont tous assyriens du Khabour. Joséphine est là depuis six mois, Boulos depuis quatre mois et Nathan est arrivé il y a 15 jours. Ils se connaissaient avant l'exode et se sont retrouvés au Liban.
Les deux fils de Joséphine, installée au Liban avec son mari, ont quitté la Syrie ; l'aîné avec des passeurs vers l'Allemagne, via la Turquie, il y a deux ans, et le benjamin pour Chicago, qui est le siège du patriarcat assyrien d'Orient. Ce dernier avait un visa. La mère aussi attend le départ, probablement pour les États-Unis.
« Le Liban est cher. Nous ne sortons pas souvent du Golden Beach car il faut payer le transport pour aller au quartier assyrien de Bauchrieh ou ailleurs. Et nous tentons d'économiser tant bien que mal. En Syrie, le salaire de mon mari suffisait pour faire vivre la famille. Au Liban, nous devons tous travailler pour subsister », dit-elle.
Elle se plaît pourtant au Golden Beach. « Quand nous sommes arrivés au Liban, nous avons habité le quartier assyrien pour quelque temps. Il fallait payer le loyer, l'abonnement à l'électricité et au générateur, la maison n'était pas meublée... Ici, nous avons des appartements meublés avec l'électricité 24 heures sur 24 pour le même prix. De plus, l'administration est très compréhensive, le personnel très gentil. Ils sont très rapides pour nous donner les copies de contrats de location qu'il faut présenter à la Sûreté générale pour renouveler notre carte de séjour au Liban », raconte-t-elle.

(Reportage : Rémy et Novart, assyriens des villages de Hassaké, racontent l'enfer)


Boulos, qui montre fièrement ses photos en treillis militaire alors qu'il était gardien dans une milice assyrienne protégeant les villages chrétiens, est au Liban avec sa femme et ses trois enfants. Il rêve de partir en Occident.
« Nous ne rentrerons pas en Syrie. La situation est mauvaise. Dans la ville de Hassaké par exemple, une dizaine de groupes de miliciens coexistent et on ne sait pas quand tout peut voler en éclats. Nous sommes une minorité et nous sommes pris en otages dans une guerre qui n'est pas la nôtre. Cette guerre est celle du régime syrien, des Kurdes, des islamistes et des tribus arabes... » dit-il.

Ras-le-bol d'être minoritaire
Nathan, lui, a quitté le Khabour pour Hassaké, avec l'exode du mois de février dernier. Il est arrivé au Liban avec sa femme, il y a tout juste deux semaines, en empruntant un vol Kamishli-Beyrouth. Ses deux fils sont déjà en Allemagne. Ils ont quitté la Syrie il y a deux ans avec des passeurs. « Nous avons payé en tout 12 000 euros », dit-il. Plusieurs de ses proches sont toujours détenus par les miliciens de l'État islamique. Il en a ras-le-bol de sa situation de minoritaire persécuté qui lui colle à la peau.
« Mon grand-père maternel est arrivé de Turquie à Hassaké durant la Première Guerre mondiale. C'est un survivant des massacres de Seyfo (qui avaient ciblé les chrétiens de l'Empire ottoman dans l'actuelle Turquie). Toute sa vie, ma mère a vécu avec une cicatrice au visage. Elle était âgée de quelques mois quand elle a été blessée à la joue par une pierre, alors que sa famille se cachait dans une grotte. Mon père et sa famille ont survécu aux massacres de Simele (en Irak en 1933) et se sont réfugiés en Syrie dans les villages du Khabour. Toute notre vie, nous avons travaillé la terre, transformant un désert en terre agricole et verdoyante, et là je me retrouve, moi aussi, comme mes parents : réfugié », note-t-il.
Nathan avait vendu un terrain avant l'exode. Mais il ne savait pas qu'il partirait de sitôt. Il a tout laissé derrière lui, même les vieilles photos de famille. Il se plaint aussi du régime qui n'a jamais aidé les chrétiens, ne faisant que les marginaliser.
« Mon fils était l'élève le plus brillant à l'école... jusqu'au moment où un enfant alaouite est arrivé dans sa classe. C'était une véritable crise, un enseignant a même été congédié parce qu'il n'avait pas compris qu'il ne devrait plus mettre la meilleure note à mon fils, mais à l'autre élève. En Syrie, dès ton enfance, on te fait comprendre que tu es chrétien et que tu ne progresseras pas. Tu n'es jamais promu dans l'administration », confie-t-il.

(Lire aussi : Le calvaire des exilés chrétiens du Khabour au Liban)


Nathan a servi durant plusieurs années au sein de l'armée d'occupation syrienne au Liban. « Entre 1976 et 1983, j'ai été en poste durant plusieurs mois à Sin el-Fil, dans le Chouf, à Kfaraabida, sous le pont Cola à Beyrouth », se souvient-il. Il n'est revenu au Liban que l'année dernière pour un court séjour afin de tenter de présenter une demande d'exil auprès des Nations unies. « On m'avait dit que je devrai rester au Liban. Je ne pouvais pas. Le pays est trop cher. Mais là, avec l'exode du Khabour en février dernier, je n'avais plus le choix », raconte-t-il.
Nathan aimerait bien rentrer dans son village natal. « Sait-on jamais ? Peut-être que la guerre s'achèvera en Syrie, que nous aurons un véritable État, un gouvernement juste et équitable », espère-t-il.
« Rentrer ? Nous suivrons nos enfants qui ne sont plus là. Et puis rentrer pour aller où, l'église de notre village a été dynamitée le dimanche de Pâques. La terre ne sera plus jamais pour nous », indique Joséphine.
Mariam rejoint le groupe, elle vient prendre un café. Elle aussi est originaire du Khabour. Elle fait partie d'une famille de huit enfants. Elle a 65 ans et ne s'est jamais mariée. Ses frères et sœurs sont en Nouvelle-Zélande, en Australie, aux Pays-Bas, en Allemagne et au Canada. « J'ai quitté la maison quand mon dernier frère est parti au Canada. Je suis venue au Liban et j'ai loué une chambre ici au Golden Beach. Je ne pouvais pas rester à Tell Tamr, une femme seule encerclée par des miliciens kurdes et arabes, et par ceux de l'État islamique. Mes frères et sœurs m'envoient de l'argent pour que je survive. Et mon frère, établi au Canada, œuvre pour que je puisse partir chez lui. Pour les années qui me restent à vivre, je veux être avec des personnes de ma famille, même à l'étranger. Après tout, on peut se sentir étranger dans son propre pays, quand les gens qu'on aime ne sont plus là », dit-elle.

Prochain article : Témoignages de chrétiens de Bagdad et de Mossoul

Lire aussi
La misère discrète des assyriens du Khabour réfugiés au Liban



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ASIE/TERRE SAINTE - Célébrations de Pâques selon le calendrier julien de la part de catholiques et d’orthodoxes en Jordanie et Palestine



Envoyé de mon Ipad 

Début du message transféré :

Expéditeur: Fides News Fr <fidesnews-fr@fides.org>
Date: 10 avril 2015 14:08:24 UTC+3
ASIE/TERRE SAINTE - Célébrations de Pâques selon le calendrier julien de la part de catholiques et d'orthodoxes en Jordanie et Palestine

Amman (Agence Fides) – Depuis mercredi dernier, 8 avril, le Patriarche de Jérusalem des Latins, S.B. Fouad Twal, se trouve en Jordanie pour présider les Liturgies de la Semaine Sainte, que les catholiques latins du Royaume hachémite célèbrent en même temps que les chrétiens des Eglises d'Orient. C'est ainsi qu'est appliquée l'indication de l'Assemblée des Ordinaires catholiques de Terre Sainte qui, avant le Carême, dans une lettre aux Curés, avait, cette année encore, suggéré de célébrer le Triduum pascal aux mêmes jours que les Eglises d'Orient qui suivent le calendrier julien.
L'unification des dates des festivités pascales dans une grande partie de la zone avait déjà été disposée en octobre 2012 par l'Assemblée des Ordinaires catholiques de Terre Sainte lorsqu'il avait été établi que, dans les deux ans, l'ensemble des catholiques des Diocèses de rite latin et des différents rites orientaux auraient célébré Pâques selon le calendrier julien, en concomitance avec les liturgies pascales célébrées par les Eglises orthodoxes.
L'adoption de la date de Pâques selon le calendrier julien aurait dû être appliquée dans l'ensemble de la Terre Sainte, à l'exception des zones de Jérusalem et de Bethléem, où l'on continue à suivre le calendrier grégorien tant pour respecter les mesures imposées dans la Ville Sainte par le système du Statu quo – qui règlemente la coexistence entre les différentes Eglises chrétiennes dans les Lieux Saints – que pour tenir compte de l'afflux des pèlerins provenant du monde entier, venant célébrer Pâques sur les lieux de la vie terrestre de Jésus.
« L'Eglise – peut-on lire dans la lettre écrite par les Ordinaires catholiques avant le Carême – a écouté la voix des fidèles et il est désormais depuis longtemps devenu une pratique normale que de célébrer Pâques ensemble, catholiques et orthodoxes, selon le calendrier julien, un acquis que nous ne pouvons pas modifier ».
« Célébrer Pâques le même jour a une valeur œcuménique évidente mais, en réalité – explique à l'Agence Fides S.Exc. Mgr Maroun Lahham, Vicaire patriarcal du Patriarcat latin de Jérusalem pour la Jordanie – l'application des dispositions pour l'unification de la date de Pâques est tout sauf uniforme. Chez nous, en Jordanie, nous célébrons Pâques avec nos frères orthodoxes déjà depuis 40 ans. Dans les territoires palestiniens et à Chypre, un accord a généralement été trouvé, selon lequel Noël est célébré ensemble le 25 décembre et Pâques est célébrée ensemble sur la base du calendrier grégorien. Alors que des problèmes continuent à exister, surtout dans de nombreuses villes d'Israël, telles qu'Haïfa, dans les lieux où les Curés et les Evêques de rites différents ne trouvent pas un accord unanime, chacun continue à suivre les habitudes majoritaires au sein de sa propre Eglise et le chemin de l'unification de la date de Pâques ne fait pour l'heure pas de progrès ». (GV) (Agence F ides 10/04/2015

Audience au Synode patriarcal de l'Eglise arménienne



Envoyé de mon Ipad 

Début du message transféré :

Expéditeur: Vatican Information Service - Français <visnews_fr@mlists.vatican.va>
Date: 9 avril 2015 15:08:40 UTC+3

Audience au Synode patriarcal de l'Eglise arménienne

Cité du Vatican, 9 avril 2015 (VIS). Le Saint-Père a reçu les vingt évêques du Synode patriarcal de l'Eglise arménienne qui prendront part dimanche à la messe qu'il célébrera en la Basilique vaticane à l'occasion de la fête de saint Grégoire de Narek. Rappelant d'emblée qu'il s'agira d'une prière de suffrage pour tous les fidèles arméniens assassinés il y a cent ans: Ensemble "nous invoquerons la divine miséricorde afin qu'elle nous aide tous à guérir cette blessure dans l'amour de la vérité et de la justice, et à trouver au plus tôt le chemin de la réconciliation et de paix entre des peuples qui ne sont pas encore parvenus à un consensus raisonnable sur la lecture de ce drame". Saluant le clergé, les religieux, les séminaristes et les fidèles de cette Eglise orientale catholique, il a signalé qu'outre ceux provenant de l'Arménie, seront présents dimanche des arméniens catholiques de la diaspora, des Etats-Unis et d'Amérique latine, d'Europe, de Russie et d'Ukraine: "C'est avec tristesse que je pense à ces régions comme celle d'Alep qui furent il y a un siècle des lieux d'accueil des survivants et sont aujourd'hui en péril les chrétiens" eux mêmes. Evoquant la conversion de l'Arménie dès 301, le Pape François a rappelé "l'admirable patrimoine spirituel et culturel du peuple arménien...et sa capacité millénaire de surmonter épreuves et persécutions. Toujours reconnaissants envers le Seigneur, continuez de lui être fidèles", en lui demandant la sagesse du coeur car commémorer les victimes de 1915 "nous place devant les ténèbres du Mysterium Iniquitatis. L'Evangile nous dit que les forces les plus obscures peuvent naître dans le coeur de l'homme et en arriver à programmer l'anéantissement systématique d'êtres humains, considérés non comme frères mais comme ennemis et adversaires, comme des individus sans dignité. Pour les croyants, la question du mal reconduit au mystère de la Passion rédemptrice. Nombre des arméniens assassinés ou contraints à un exode interminable ont su prononcer le nom du Christ. Les pages dramatiques de l'histoire arménienne, qui prolongent d'une certaine manière la Passion du Christ, contiennent le germe d'une résurrection, et il est du devoir des pasteurs d'éduquer les fidèles à la nécessité de relire le passé avec des yeux neufs, de manière à comprendre que leur peuple n'est pas que celui des souffrances du Christ mais aussi de la résurrection. S'il est important d'avoir la mémoire du passé, il faut savoir en tirer de quoi alimenter le présent avec l'annonce évangélique et le témoignage de la charité. Soutenez donc un parcours de formation permanente du clergé et des personnes consacrées, vos premiers collaborateurs. Leur communion avec vous sera renforcé par une fraternité exemplaire pleinement exprimée au sein du Synode et avec votre Patriarche". Pensons aussi à tous ceux qui oeuvrèrent en faveur de vos ancêtres, tel Benoît XV qui s'adressa au Sultan Méhmet VI en vue de faire cesser les pogroms d'arméniens. "Grand ami de l'Orient chrétien, il déclara en 1920 saint Efrem docteur de l'Eglise universelle. Et je suis heureux que notre rencontre advienne à la veille de la même démarche que je ferai dimanche à l'attention de saint Grégoire de Narek, auquel je confie le dialogue entre votre Eglise et l'Eglise apostolique d'Arménie". L'oecuménisme du sang vous lie à elle.

vendredi 10 avril 2015

Un membre de Caritas Syrie meurt sous les bombes à AlepRadio Vatican

Un membre de Caritas Syrie meurt sous les bombes à AlepRadio Vatican
9/4/2015-Un membre de Caritas Syrie meurt sous les bombes à Alep

Des hommes armés gardent une église d'Alep, en décembre dernier - AFP

(RV) Un bombardement a frappé mardi un quartier d'Alep, dans le nord-ouest de la Syrie, où sont situées les cathédrales gréco-catholique, arménienne et maronite. Parmi les victimes figurait Safouh Al-Mosleh, membre de la Caritas locale. La zone, caractérisée par une forte présence chrétienne selon l'agence Fides, a déjà été visée par des frappes aériennes de groupes rebelles islamistes luttant contre le gouvernement de Bachar el-Assad.

D'après les informations de Caritas Internationalis, la famille de la victime avait pu être évacuée, mais Safou Al-Mosleh, membre de la communauté gréco-catholique âgé de 40 ans, était retourné dans sa maison pour un rapide contrôle quand celle-ci a été touchée par l'artillerie. L'intensité du conflit dans le nord du pays augmente de jour en jour, selon Caritas Syrie, après que les milices djihadistes ont conquis la ville d'Idleb, au sud-ouest d'Alep, menacée aussi bien par l'État islamique que par le Front Al-Nosra. (avec Fides)



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Audience au Synode patriarcal de l'Eglise arménienne



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Expéditeur: Vatican Information Service - Français <visnews_fr@mlists.vatican.va>
Date: 9 avril 2015 15:08:40 UTC

Audience au Synode patriarcal de l'Eglise arménienne

Cité du Vatican, 9 avril 2015 (VIS). Le Saint-Père a reçu les vingt évêques du Synode patriarcal de l'Eglise arménienne qui prendront part dimanche à la messe qu'il célébrera en la Basilique vaticane à l'occasion de la fête de saint Grégoire de Narek. Rappelant d'emblée qu'il s'agira d'une prière de suffrage pour tous les fidèles arméniens assassinés il y a cent ans: Ensemble "nous invoquerons la divine miséricorde afin qu'elle nous aide tous à guérir cette blessure dans l'amour de la vérité et de la justice, et à trouver au plus tôt le chemin de la réconciliation et de paix entre des peuples qui ne sont pas encore parvenus à un consensus raisonnable sur la lecture de ce drame". Saluant le clergé, les religieux, les séminaristes et les fidèles de cette Eglise orientale catholique, il a signalé qu'outre ceux provenant de l'Arménie, seront présents dimanche des arméniens catholiques de la diaspora, des Etats-Unis et d'Amérique latine, d'Europe, de Russie et d'Ukraine: "C'est avec tristesse que je pense à ces régions comme celle d'Alep qui furent il y a un siècle des lieux d'accueil des survivants et sont aujourd'hui en péril les chrétiens" eux mêmes. Evoquant la conversion de l'Arménie dès 301, le Pape François a rappelé "l'admirable patrimoine spirituel et culturel du peuple arménien...et sa capacité millénaire de surmonter épreuves et persécutions. Toujours reconnaissants envers le Seigneur, continuez de lui être fidèles", en lui demandant la sagesse du coeur car commémorer les victimes de 1915 "nous place devant les ténèbres du Mysterium Iniquitatis. L'Evangile nous dit que les forces les plus obscures peuvent naître dans le coeur de l'homme et en arriver à programmer l'anéantissement systématique d'êtres humains, considérés non comme frères mais comme ennemis et adversaires, comme des individus sans dignité. Pour les croyants, la question du mal reconduit au mystère de la Passion rédemptrice. Nombre des arméniens assassinés ou contraints à un exode interminable ont su prononcer le nom du Christ. Les pages dramatiques de l'histoire arménienne, qui prolongent d'une certaine manière la Passion du Christ, contiennent le germe d'une résurrection, et il est du devoir des pasteurs d'éduquer les fidèles à la nécessité de relire le passé avec des yeux neufs, de manière à comprendre que leur peuple n'est pas que celui des souffrances du Christ mais aussi de la résurrection. S'il est important d'avoir la mémoire du passé, il faut savoir en tirer de quoi alimenter le présent avec l'annonce évangélique et le témoignage de la charité. Soutenez donc un parcours de formation permanente du clergé et des personnes consacrées, vos premiers collaborateurs. Leur communion avec vous sera renforcé par une fraternité exemplaire pleinement exprimée au sein du Synode et avec votre Patriarche". Pensons aussi à tous ceux qui oeuvrèrent en faveur de vos ancêtres, tel Benoît XV qui s'adressa au Sultan Méhmet VI en vue de faire cesser les pogroms d'arméniens. "Grand ami de l'Orient chrétien, il déclara en 1920 saint Efrem docteur de l'Eglise universelle. Et je suis heureux que notre rencontre advienne à la veille de la même démarche que je ferai dimanche à l'attention de saint Grégoire de Narek, auquel je confie le dialogue entre votre Eglise et l'Eglise apostolique d'Arménie". L'oecuménisme du sang vous lie à elle

jeudi 9 avril 2015

Les Arméniens, un peuple de "ressuscités" dans le Christ



Envoyé de mon Ipad 

Début du message transféré :

Expéditeur: ZENIT <info@zenit.org>
Date: 9 avril 2015 19:28:21 UTC+3
Les Arméniens, un peuple de "ressuscités" dans le Christ
Message du pape François (traduction intégrale)

Pape François

ROME, 9 avril 2015 (Zenit.org) - Pour le pape François le peuple arménien, premier à accueillir l'Evangile dans son ensemble, n'est pas seulement un peuple qui a été uni au Christ dans sa Passion, c'est un peuple de « ressuscités » dans le Christ.

Le pape François a en effet reçu en audience, ce 9 vril 2015 au Vatican, le Synode patriarcal de l'Eglise arménienne catholique, actuellement à Rome à l'occasion de la célébration qui aura lieu dimanche, 12 avril, en la basilique vaticane.

Le pape proclamera « docteur de l'Eglise » le grand saint arménien Grégoire de Narek, en cette année du centenaire du génocide arménien.

Voici notre traduction intégrale du discours du pape François.

A.B.

Discours du pape François

Béatitudes, Excellences!

Je vous salue fraternellement et je vous remercie de cette rencontre, qui se situe dans l'imminence de la célébration de dimanche prochain en la basilique vaticane. Nous élèverons la prière du suffrage chrétien pour les fils et les filles de votre peuple bien-aimé qui ont été victimes il y a désormais cent ans. Nous invoquerons la miséricorde divine afin qu'elle nous aide tous, dans l'amour de la vérité et de la justice, à guérir toute blessure, et à hâter des gestes concrets de réconciliation et de paix entre les Nations qui ne réussissent encore pas à arriver à un accord raisonnable sur des événements aussi tristes.

En vous et à travers vous, je salue les prêtres, les religieux et les religieuses, les séminaristes et les fidèles laïcs de l'Eglise arménienne catholique : je sais qu'ils sont nombreux à vous avoir accompagnés ces jours-ci à Rome et que beaucoup plus encore seront unis spirituellement à nous, des pays de la diaspora comme les Etats-Unis, l'Amérique latine, l'Europe, la Russie, l'Ukraine et la Mère patrie. Je pense en particulier avec tristesse aux régions – comme celle d'Alep – qui ont été, il y a cent ans, un refuge sûr pour le petit nombre de survivants. En ce moment, elles ont vu la permanence des chrétiens mise en danger, et pas uniquement des Arméniens.

Votre peuple, que la tradition reconnaît comme le premier à s'être converti au christianisme, en 301, a une histoire bimillénaire et conserve un admirable patrimoine de spiritualité et de culture, uni à une capacité à se relever après tant de persécutions et d'épreuves subies.  

Je vous invite à cultiver toujours un sentiment de reconnaissance envers le Seigneur, pour avoir été capables de maintenir la fidélité à Lui dans les époques les plus difficiles. Il est en outre important de demander  à Dieu le don de la sagesse du cœur : la commémoration des victimes d'il y a cent ans nous place en effet devant les ténèbres du mystère d'iniquité. On ne le comprend pas sans cette attitude.

Comme le dit l'Evangile, c'est de l'intime du cœur de l'homme que peuvent se déchaîner les forces les plus obscures capables d'en arriver à programmer systématiquement l'anéantissement du frère, de le considérer comme un ennemi, un adversaire, ou même comme un individu dépourvu de dignité humaine. Mais pour les croyants la question du mal accompli par l'homme introduit aussi dans le mystère de la participation à la Passion rédemptrice : de nombreux fils et filles de la Nation arménienne pont été capables de prononcer le Nom du Christ jusqu'à l'effusion du sang, ou à la mort d'inanition lors de l'interminable exode auquel ils ont été contraints.

Les pages souffertes de l'histoire de votre peuple continuent, dans un certain sens la Passion de Jésus, mais en chacune d'elles est placé le germe de sa Résurrection. Que ne manque pas chez vous, les Pasteurs, l'engagement à éduquer les fidèles laïcs à savoir lire la réalité avec des yeux neufs, pour arriver à dire chaque jour : mon peuple n'est pas seulement celui des souffrants pour le Christ mais surtout celui des ressuscités en Lui. C'est pour cela qu'il est important de faire mémoire du passé, mais pour y puiser une sève nouvelle pour nourrir le présent par l'annonce joyeuse de l'Evangile et par le témoignage de la charité.

Je vous encourage à soutenir le chemin de formation permanente des prêtres et des personnes consacrées. Ce sont vos premiers collaborateurs : la communion entre eux et vous sera renforcée par la fraternité exemplaire qu'ils pourront voir au sein du Synode et avec le Patriarche.

Notre pensée reconnaissante va en ce moment à ceux qui travaillèrent à apporter quelque soulagement au drame de vos ancêtres. Je pense spécialement au pape Benoît XV qui est intervenu auprès du sultan Mehmed V pour faire cesser les massacres des Arméniens. Ce pontife a été un grand ami de l'Orient chrétien: il a institué la Congrégation pour les Eglises orientales et l'Institut pontifical oriental, et, en 1920, il a inscrit saint Ephrem le Syrien parmi les Docteurs de l'Eglise universelle. Je suis heureux que notre rencontre ait lieu à la veille du geste analogue que j'aurai la joie d'accomplir dimanche avec la grande figure de saint Grégoire de Narek.

Je confie particulièrement à son intercession le dialogue œcuménique entre l'Eglise arménienne catholique et l'Eglise arménienne apostolique, sans oublier le fait qu'il y a cent ans comme aujourd'hui, le martyre et la persécution ont déjà réalisé « l'oecuménisme du sang ».

Sur vous et sur vos fidèles, j'invoque maintenant la bénédiction du Seigneur, tout en vous demandant de ne pas oublier de prier pour moi !

© Traduction de l'italien, Zenit, Anita Bourdin