Arabes du Christ


" الهجرة المسيحية تحمل رسالة غير مباشرة للعالم بأن الإسلام لا يتقبل الآخر ولا يتعايش مع الآخر...مما ينعكس سلباً على الوجود الإسلامي في العالم، ولذلك فإن من مصلحة المسلمين، من أجل صورة الإسلام في العالم ان .... يحافظوا على الوجود المسيحي في العالم العربي وأن يحموه بجفون عيونهم، ...لأن ذلك هو حق من حقوقهم كمواطنين وكسابقين للمسلمين في هذه المنطقة." د. محمد السماك
L'emigration chretienne porte au monde un message indirecte :l'Islam ne tolere pas autrui et ne coexiste pas avec lui...ce qui se reflete negativement sur l'existence islamique dans le monde.Pour l'interet et l'image de l'Islam dans le monde, les musulmans doivent soigneusement proteger l'existence des chretiens dans le monde musulman.C'est leur droit ..(Dr.Md. Sammak)

mardi 18 août 2015

Raï s’en prend à la classe politique et dénonce la paralysie générale dans le pays - L'Orient-Le Jour

Raï s'en prend à la classe politique et dénonce la paralysie générale dans le pays - L'Orient-Le Jour
17/8/2015-Raï s'en prend à la classe politique et dénonce la paralysie générale dans le pays

Le patriarche maronite, le cardinal Béchara Raï, s'en est pris encore une fois à la classe politique, lui demandant quels intérêts publics assure-t-elle au peuple libanais et quel avenir garantit-elle aux générations futures, alors qu'elle se dispute, qu'elle s'accuse respectivement et qu'elle s'abstient d'élire un président de la République.
« Vous avez paralysé le Parlement, vous menacez d'en faire autant avec le gouvernement, a-t-il ajouté dans son homélie durant la messe célébrée au siège patriarcal d'été à Dimane. Vous facilitez la propagation de la corruption et des pots-de-vin dans les administrations, vous ligotez les mains des juges, vous portez atteinte aux lois et vous polluez le Liban avec les déchets. »
Le cardinal Raï a rappelé que « le système politique libanais est basé sur l'égalité et l'équilibre dans l'exercice du pouvoir tout comme dans l'administration entre toutes les composantes » du pays. « Si nous ne rétablissons pas ce concept, le Liban n'aura pas de président, ni d'institutions, ni de vie et ni d'avenir », a encore insisté Mgr Raï.
Et le patriarche de lancer un appel aux personnes de « bonne volonté » afin qu'elles se livrent à « un sursaut de conscience et à un dialogue profond et commun qui n'exclurait personne, pour penser sérieusement aux moyens de rétablir l'équilibre et le vrai partenariat entre les deux composantes chrétienne et musulmane du Liban, en se basant sur le pacte national, sa formule exécutive et sur la Constitution ». Cela permettra, selon le patriarche, de sortir le pays de cette « tragédie nationale qui démantèle les composantes du pays, paralyse son rôle et son message » dans la région.
Le patriarche a également dénoncé les crimes et les rapts répétés, appelant les autorités concernées à arrêter les meurtriers de Sobhi et Nadimé Fakhri (tués en automne 2014, à Btedii, caza de Deir el-Ahmar, par des hors-la-loi, originaires du village voisin de Dar el-Wassaa, qui avaient fait irruption à leur domicile), et tous les criminels.
Mgr Raï a aussi appelé les juges à prononcer les peines les plus sévères à l'encontre des meurtriers de Georges Rif (assassiné en juillet dernier dans un quartier de Saïfi, à Beyrouth, en raison d'une priorité de passage) et du commandant Rabih Kahil (officier des commandos de l'armée, atteint par plusieurs balles fin juillet sur la route de Qmatiyé-Bdédoun).
Le cardinal Raï a enfin salué l'armée et toutes les forces de l'ordre, mettant l'accent sur leurs réalisations, leurs sacrifices et les efforts qu'elles déploient pour « préserver la frontière et la sécurité sur la scène locale ». Il a dans ce cadre déclaré sa solidarité avec les familles des militaires otages, appelant à leur libération.

Tournée à Qnat
Samedi, le cardinal Raï avait célébré la messe à l'occasion de la fête de l'Assomption à Qnat, caza de Hadath Jebbé (Liban-Nord), en présence notamment de M. Élie Keyrouz, membre du bloc parlementaire des Forces libanaises. Dans son homélie, Mgr Raï avait dénoncé la paralysie qui règne dans les différents secteurs. Il a, en outre, mis l'accent sur « notre culture chrétienne » qui consiste à respecter « la vie humaine et la dignité de tout homme » et par conséquent refuser d'agresser un autre homme, quel que soit le motif.
Après la messe, le patriarche et M. Keyrouz ont levé le voile sur la plaque commémorative de la rue qui relie l'église Saint-Georges au couvent Saint-Michel, qui a été baptisée au nom de Mgr Baissari.




lundi 17 août 2015

Syrie : libération du prêtre grec-catholique Tony BoutrosRadio Vatican

Syrie : libération du prêtre grec-catholique Tony BoutrosRadio Vatican

Syrie : libération du prêtre grec-catholique Tony Boutros

(RV) Après quelques mois de séquestration en Syrie, le père Tony Boutros a été libéré samedi. Il était responsable de la paroisse Saint-Philippe dans la ville de Shahba, dans le sud-ouest de la Syrie, non loin de la frontière jordanienne. Le nonce apostolique à Damas, Mgr Mario Zenari, a confirmé la bonne nouvelle au service italien de Radio Vatican.

Cette nouvelle a été accueillie « comme un beau cadeau de la Madonne en ce jour de l'Assomption », selon les termes de Mgr Zenari. Il a toutefois déclaré ne pas avoir beaucoup d'informations sur les circonstances de cette libération ni sur l'état de santé de ce prêtre, en raison des communications difficiles.

Six hommes d'Église sont toujours otages en Syrie, parmi lesquels deux évêques orthodoxes. « Chaque cas est particulier, ils ne sont pas tous égaux » a rappelé le nonce, qui a toutefois dit espérer que des bonnes nouvelles puissent advenir aussi pour les autres écclésiastiques enlevés, « certains depuis deux ans et demi ».




samedi 15 août 2015

Raï : Que nos prières pour l’élection d’un président et la paix s’élèvent jusqu’à Dieu - L'Orient-Le Jour

Raï : Que nos prières pour l'élection d'un président et la paix s'élèvent jusqu'à Dieu - L'Orient-Le Jour
15/8/2015-Raï : Que nos prières pour l'élection d'un président et la paix s'élèvent jusqu'à Dieu

C'est à l'intercession de la Vierge Marie, en l'une de ses plus grandes fêtes, celle de l'Assomption, que le patriarche maronite, le cardinal Béchara Raï, a confié hier l'intention de prière qui lui tient le plus à cœur, celle de l'élection d'un nouveau chef de l'État.
Cette supplication s'est élevée du fond de la vallée sainte, dans l'église qui, entre 1340 et 1840, a servi de lieu de prière aux patriarches maronites. Le patriarche Raï s'y est rendu de bon matin, à pied, en compagnie d'une petite foule de fidèles comprenant notamment Jean Fahd, le président du Conseil supérieur de la magistrature, ainsi que les évêques Maroun Ammar (Joubbé) et Edgar Madi (Brésil).
« Nous prions aujourd'hui pour chaque responsable chargé du règlement de la crise que vivent le Liban et le Moyen-Orient, a notamment dit le patriarche maronite. Nous prions pour que les dirigeants libanais donnent au Seigneur l'occasion de faire parmi eux des merveilles, afin qu'ils élisent un président de la République, qu'ils dialoguent entre eux, descendent des trônes de leurs opinions personnelles, et se dégagent des liens de leurs pensées et prises de position. Nous ne condamnons pas. Nous prions pour que les consciences soient remuées et que les dirigeants assument leur suprême responsabilité, sachant que celle-ci est grave et que nul homme n'a le droit de se jouer d'une responsabilité aussi lourde, sachant que c'est en fin de compte Dieu qui la lui confie. Que nul ne gaspille les charges qui lui ont été confiées, et rendons au Liban la beauté que lui attribuent les Écritures saintes et que le pape Pie XII, en l'année mariale 1954, nous avait chargés de préserver. »
« Nous souhaitons aussi prier pour les responsables politiques régionaux et internationaux, a ajouté le patriarche. Ainsi que pour les seigneurs de la guerre en Syrie, en Irak, en Palestine et au Yémen, pour que leurs consciences soient touchées, et que la gloire du Seigneur se manifeste dans la paix et dans l'arrêt de la guerre. Le grand défi qui nous est lancé n'est pas de faire la guerre et de détruire, mais de faire la paix ; d'élever l'humaine condition, non de l'avilir. Nous sommes là aujourd'hui pour élever vers le Très Haut l'hymne d'exaltation de l'Église pour toutes les merveilles qu'il fit et continuera de faire, et nous souhaitons que le monde entier chante les gloires de Dieu. Que ces prières soient jointes aujourd'hui à l'offrande eucharistique, et qu'elles parviennent au trône de Dieu et soient entendues. »




Cinq ans d'inquiétude pour les chrétiens d'Orient

Cinq ans d'inquiétude pour les chrétiens d'Orient

14/8/2015

Cinq ans d'inquiétude pour les chrétiens d'Orient

Déplacées chrétiennes qui ont fui Mossoul, le 31 mai 2015 à Erbil en Irak.

CHRONOLOGIE - Retour sur les dates qui ont marqué l'histoire récente de cette communauté.

10 octobre 2010: Synode des évêques pour le Moyen-Orient

Réunis à Rome pour faire le point sur la situation des Chrétiens d'Orient, les évêques remettent 44 propositions et un message final en 12 points au Pape Benoît XVI. Leur volonté: défendre les droits de l'homme au Moyen-Orient. L'accent est mis sur la liberté religieuse, la liberté de conscience et l'égalité des citoyens.

31 octobre 2010: al-Qaida fait 53 morts dans une église de Bagdad

Cette attaque, l'une des plus meurtrières contre les chrétiens d'Irak, fait suite à une prise d'otages d'une centaine de fidèles dans une église de la capitale irakienne. Les cinq assaillants sont tués lors de l'assaut donné par l'armée irakienne.

1 mars 2011: Début de la guerre civile en Syrie

Si les Chrétiens d'Orient ne sont pas directement visés par les combats opposant les partisans de Bachar al-Assad aux forces de l'opposition, ils sont souvent victimes du conflit. Beaucoup d'entre eux fuient le territoire.

14 - 16 septembre 2012: Benoît XVI au Liban

Lors de son voyage, le souverain pontife appelle à la fin des violences et au renouvellement du dialogue entre chrétiens et musulmans. L'exemple libanais est souvent cité comme modèle de coexistence dans la région.

29 juin 2014: Proclamation du califat de l'Etat Islamique

Les islamistes de l'EI proclament l'établissement du califat islamique. Au pouvoir entre l'Irak et la Syrie, les troupes armées menacent les populations yézidies et chrétiennes de la région.

10 juin 2014: Prise de Mossoul par l'Etat Islamique

Après la vaste offensive lancée le 9 juin par Daech, le groupe djihadiste s'empare de Mossoul. Les djihadistes ordonnent aux chrétiens de la deuxième ville irakienne de se convertir à l'islam, de payer un impôt spécial, la djizya, ou de quitter leur maison. Une grande partie de ces derniers décident de fuir, pour la plupart en direction de Qaraqosh, dans la pleine de Ninive, et du Kurdistan irakien.

29 juillet 2014: La France se dit prête à accueillir les Chrétiens d'Irak

Laurent Fabius, ministre des Affaires Etrangères, et Bernard Cazeneuve, ministre de l'Intérieur se disent prêts à accorder l'asile aux chrétiens d'Orient. «Nous venons en aide aux déplacés qui fuient les menaces de l'Etat islamique et se sont réfugiés au Kurdistan. Nous sommes prêts, s'ils le souhaitent, à en favoriser l'accueil sur notre sol au titre de l'asile», écrivent-ils dans un communiqué commun.

7 août 2014: Prise de Qaraqosh par l'Etat Islamique

Proche de Mossoul, Qaraqosh est la plus grande ville chrétienne d'Irak. Prise par les djihadistes de l'Etat Islamique, elle est rapidement vidée de tous ses habitants.

9 septembre 2014: les musulmans de France défendent les Chrétiens d'Orient

Dans un appel solennel prononcé à la Grande Mosquée de Paris, le Conseil français du Culte Musulman (CFCM) dénonce la violence des djihadistes de l'Etat Islamique et prend la défense des chrétiens d'Orient.

12 septembre 2014: François Hollande en Irak et au Kurdistan

Accompagné de Laurent Fabius et du ministre de la Défense, Jean-Yves Le Drian, le Président de la République se rend à Bagdad pour affirmer son soutien au nouveau gouvernement irakien. À Erbil, au Kurdistan, il annonce une intensification de l'aide militaire aux Kurdes, menacés par l'Etat Islamique.

8 décembre 2014: Mgr Barbarin se rend pour la seconde fois à Erbil, en Irak

Présent pour la deuxième fois sur le territoire irakien, l'évêque de Lyon est porteur d'un message enregistré du Pape François dans lequel il évoque le sort des chrétiens d'Orient. «Les chrétiens sont en train d'être chassés du Moyen-orient, dans la souffrance» a-t-il exprimé avant d'ajouter à propos des djihadistes de l'Etat Islamique: «Il semble que ces gens ne veuillent pas que nous soyons chrétiens».

27 février 2015: l'Eglise de France soutient les Chrétiens d'Orient

L'archevêque de Marseille, président de la Conférence des évêques de France, et l'archevêque de Paris, cosignent un communiqué en soutien aux Chrétiens d'Orient. «Profondément choqués et attristés face au drame vécu par des milliers de chrétiens en Syrie, nous voulons manifester notre entière solidarité avec les Eglises locales et les assurer des prières ferventes des catholiques de France», peut-on lire.

27 mars 2015: la France convoque le Conseil de Sécurité de l'ONU

Alors que la France tient la présidence du Conseil de sécurité des Nations unies, Laurent Fabius convoque le 27 mars une réunion «consacrée à la situation des Chrétiens d'Orient et des autres minorités». Une première dans l'histoire de l'ONU. Le ministre des Affaires étrangères défend une charte avec quatre volets, humanitaire, sécuritaire, politique et judiciaire.

4 avril 2015: Le Pape François dénonce les persécutions

Lors de la veillée pascale, le souverain pontife condamne fermement la brutalité du massacre des Chabab contre les étudiants de Garissa, qui faisait 148 victimes quelques jours plus tôt. Les assaillants armés avaient attaqué un campus universitaire kenyan, tuant 152 personnes. Ils avaient admis avoir trié leurs victimes pour n'assassiner que les chrétiens.

10 août 2015: L'archevêque de Lyon lance un appel aux églises de France

Dans une vidéo publiée sur le site internet du Figaro, le cardinal Barbarin lance, aux côtés de l'évêque d'Alep en Syrie, un appel à sonner les cloches de toutes les églises de France, samedi 15 août, en soutien aux Chrétiens d'Orient.

7 septembre 2015: Laurent Fabius convoque une conférence internationale

Le ministre des Affaires étrangères convoque une réunion internationale qui devrait réunir plus de 60 Etats et établir la «charte de Paris», une série de mesures qui doivent traduire en actes les engagemements pris en mars lors de la réunion du Conseil de sécurité.




La France mobilise le monde pour les chrétiens d'Orient

La France mobilise le monde pour les chrétiens d'Orient

La France mobilise le monde pour les chrétiens d'Orient

Il y a un an exactement, une partie de la population yazidie de la ville de Sinjar, dans le nord-ouest de l'Irak, fuyaient vers la montagne, pour échapper à la violence des djihadistes de l'État islamique.

INFOGRAPHIE - Le Quai d'Orsay organise une conférence internationale le 8 septembre à Paris pour arrêter une série de mesures humanitaires, politiques et pénales en faveur des chrétiens et de toutes les minorités persécutées par Daech en Irak et en Syrie.

Première à s'être mobilisée sur le dossier des chrétiens d'Orient après la chute de Qaraqosh en août 2014, la France entend garder l'initiative. Laurent Fabius abat une nouvelle carte, six mois après avoir provoqué une réunion du Conseil de sécurité pour sensibiliser la communauté internationale au sort des minorités depuis l'arrivée de Daech en Syrie et en Irak. Le ministre des Affaires étrangères présidera le 8 septembre prochain à Paris une conférence internationale sur les victimes de violences ethniques et religieuses au Moyen-Orient: yazidis, Shabaks, mandéens et chrétiens, qui subissent de plein fouet la progression des djihadistes en Syrie et en Irak.

Près de 60 États seront représentés, dont les États-Unis, la Russie, l'Irak, l'Arabie saoudite ou la Turquie, ainsi que plusieurs organisations internationales, au premier rang desquelles l'ONU et ses différentes agences. La conférence sera coprésidée par le ministre des Affaires étrangères jordanien, Nasser Judeh. Elle s'articulera autour de trois volets dégagés par la charte adoptée à l'issue du débat au Conseil de sécurité: le premier, humanitaire, concerne l'aide d'urgence à apporter aux déplacés. L'objectif étant à terme de leur permettre de retourner chez eux, dans des conditions matérielles et sécuritaires satisfaisantes. Le second volet, pénal, vise à engager des poursuites contre les auteurs de persécutions. Le troisième volet, politique, engagera les parties sur la promotion du respect du pluralisme ethnique et religieux, surtout en Irak où de plus en plus de voix s'élèvent pour réformer la Constitution, jugée trop sectaire. La question militaire, en revanche, ne sera pas à l'ordre du jour. À l'issue de cette conférence, un «plan de Paris» sera adopté, à charge pour chacun des États participants de le mettre en œuvre.

Pour sa part, la France explore plusieurs pistes pour renouveler son aide humanitaire. Outre le déblocage d'une nouvelle aide financière, l'un des projets les plus aboutis concerne la réhabilitation du camp de réfugiés de Bardarash, ville kurde située à mi-chemin entre Erbil et Dohuk, dans le nord de l'Irak. Dans ce camp de plus de 7 000 personnes, plus de la moitié des déplacés ont moins de 16 ans. L'accès de ces enfants à l'éducation est considéré comme prioritaire. Le Quai d'Orsay projette d'y faire construire deux écoles - primaire et secondaire - qui pourront accueillir tous ces jeunes. D'autres programmes sont étudiés dans ce camp, comme la construction d'un espace communautaire et d'un terrain de jeux. Paris projette également d'équiper un centre de santé, d'assurer son approvisionnement en médicaments, d'acheter une à deux ambulances. Ces installations seraient alimentées en énergie par panneaux solaires, afin de limiter la charge sur le réseau existant.

La prise en charge de ce camp de Bardarash permettrait d'anticiper les critiques, qui arguent que la mobilisation française est essentiellement axée sur l'aide aux communautés chrétiennes. En effet, Bardarash accueille une grande communauté shabake. Cette minorité chiite, qui se considère comme kurde, a dû fuir Mossoul et toute la plaine de Ninive au même titre que les chrétiens en juillet 2014, pourchassés par les djihadistes sunnites de l'État islamique. Mais le sort de ces communautés a moins mobilisé que celui des chrétiens.

En France, l'aide aux minorités chrétiennes rassemble toujours autant. Pour preuve, la dernière initiative lancée début juillet par une laïque de Toulouse: faire sonner les cloches des églises de France le 15 août pour les chrétiens d'Orient.«On prie, on donne de l'argent, mais on se sent démunis pour leur témoigner de notre soutien, explique Anne de Ladoucette, à l'origine de l'appel. C'était un projet aussi simple que démonstratif pour leur montrer qu'on ne les oublie pas.» L'idée a été reprise par Mgr Rey, du diocèse de Toulon-Fréjus. Il a ensuite été suivi par Mgr Di Falco, évêque de Gap, qui a mobilisé son diocèse. Très vite, l'appel s'est répandu à Bayonne, Avignon, Ajaccio, Digne, Nancy, Quimper, Vannes, Nantes, Beauvais, Nancy… Au total, une cinquantaine de diocèses feront sonner les cloches ce samedi à midi, avant que les fidèles se rassemblent sur les parvis pour prier à leur intention. Le cardinal André Vingt-Trois, archevêque de Paris, s'est lui-même joint à l'appel, en demandant à prier spécialement pour les chrétiens d'Orient lors de l'Assomption et à lire à la fin de la messe la lettre qu'il a adressée aux patriarches catholiques chaldéen Mgr Sako et syriaque Mgr Younan. L'appel sera même suivi au Luxembourg, en Belgique, en Espagne et à Québec. En cette fête patronale principale de la France, un simple appel à la prière pour les chrétiens d'Orient aura dépassé les frontières.



Joseph T Khoreich

Exclusif: l'appel d'Eric Ciotti et Bruno Retailleau en faveur d'une coalition élargie contre Daech

Exclusif: l'appel d'Eric Ciotti et Bruno Retailleau en faveur d'une coalition élargie contre Daech

Exclusif: l'appel d'Eric Ciotti et Bruno Retailleau en faveur d'une coalition élargie contre Daech

Cathédrale de Chartres - <i> crédits: Daniel Stockman via flickr.com</i>

FIGAROVOX/TRIBUNE - Ce 15 août, jour de la fête de l'Assomption, ont résonné à midi les cloches de France dans une cinquantaine de diocèses, en soutien aux Chrétiens d'Orient. Bruno Retailleau et Eric Ciotti appellent à la mobilisation pour éviter que ces populations ne disparaissent, notamment en incluant au sein de la coalition déjà existante la Russie et l'Iran.


Bruno Retailleau est sénateur de la Vendée, et président du groupe Les Républicains au Sénat.

Eric Ciotti est député et président du conseil départemental (LR) des Alpes maritimes et Secrétaire général adjoint des Républicains.


Aujourd'hui, dans tous le pays, les cloches des églises de France sonnent pour les Chrétiens d'Orient. Partout, dans nos villes et nos villages, des milliers de Français tournent leurs regards vers celles et ceux qui, tant de fois dans l'histoire, ont tourné leur espoir vers la France.

Car cet appel à la solidarité des fidèles Français est aussi un appel à la fidélité pour la France. Un appel qui doit résonner dans le cœur de chaque Français, qu'il soit pratiquant ou non, croyant ou non. C'est la fidélité au passé tout d'abord, à ces liens multiséculaires qui depuis Saint Louis unissent notre pays aux Chrétiens d'Orient, et dont le Général de Gaulle dira, sept siècles plus tard, qu' «ils sont aujourd'hui aussi présents que jamais à l'esprit et au cœur de nos compatriotes». Mais c'est la fidélité à l'avenir également, à celui de cet Orient fracturé que les barbares de l'Etat islamique veulent transformer en un gigantesque camp de la mort pour les «nazaréens» de toutes les nations arabes: aujourd'hui, ceux d'Irak et de Syrie, mais demain, peut-être, ceux du Liban, des territoires palestiniens ou même d'Egypte. Car nous devons regarder les choses en face: si nous ne parvenons pas dans les mois et les années qui viennent à stopper la contagion du virus islamiste, à enrayer l'expansion de ce troisième totalitarisme, c'est la présence même des Chrétiens en Orient qui sera remise en cause.

Il faut donc déclarer l'état d'urgence pour les Chrétiens d'Orient. Le Gouvernement semble l'avoir enfin compris avec l'organisation de cette conférence internationale le 8 septembre prochain à Paris, et nous nous en félicitons. Une conférence que nous demandions notamment avec François Fillon depuis plus d'un an, depuis les premiers massacres de masse organisés par l'Etat islamique en Irak et le début de l'exode massif des populations chrétiennes, dans des conditions souvent indescriptibles qui malheureusement perdurent encore aujourd'hui. Cette conférence doit donc apporter de nouvelles réponses humanitaires, et même judiciaires comme le souhaite le Ministre des Affaires Etrangères. Mais pas seulement. Il faut également une nouvelle réponse militaire.

Car l'incapacité de l'actuelle coalition à éradiquer les forces de l'Etat islamique, l'implantation et la détermination des combattants de Daech, démontrent clairement la nécessité d'une nouvelle stratégie et même d'une nouvelle coalition intégrant des puissances disposant de nombreuses clés pour déverrouiller la situation en Irak et en Syrie, en particulier la Russie et l'Iran. Cette coalition élargie pourrait également faire intervenir des troupes au sol, issues des pays de la région pour ne pas répéter le fiasco américain de 2003 et ne pas alimenter le discours des djihadistes sur le choc des religions ou des civilisations. Car le Moyen Orient n'est pas réductible à l'islam, pas plus qu'il ne doit devenir l'otage des islamistes. Les communautés chrétiennes, bien que minoritaires, sont présentes depuis plus de 2000 ans en Orient. Elles ont des droits historiques sur ces terres d'Irak et de Syrie qu'elles sont contraintes de fuir aujourd'hui. Défendre ces droits, c'est le devoir de la France. Le nôtre, celui que nous devons porter pour que là-bas aussi, dans cet Orient que nous aimons autant qu'il nous inquiète, les cloches continuent de sonner.



Joseph T Khoreich

vendredi 14 août 2015

Actualités: Chrétiens dOrient



Joseph T Khoreich

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Date: 14 août 2015 12:03:10 UTC+3

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Ouest-France

Pour Raï, la vacance présidentielle est liée à « l’attachement des responsables à leurs intérêts » - L'Orient-Le Jour

Pour Raï, la vacance présidentielle est liée à « l'attachement des responsables à leurs intérêts » - L'Orient-Le Jour
Du 14/8/2015-Pour Raï, la vacance présidentielle est liée à « l'attachement des responsables à leurs intérêts »

Le patriarche maronite, le cardinal Béchara Raï, a estimé que « si les parlementaires et les responsables politiques laissent de côté leurs intérêts particuliers, il serait possible d'élire un président de la République ce soir ou demain ».
Dénonçant « la corruption qui nuit à l'image du Liban », Mgr Raï a souligné que « si l'esprit d'impartialité ne prime pas, nous ne pourrons pas espérer avoir un président ». Il se prononçait au cours d'un événement culturel organisé par la Ligue de Qannoubine pour le patrimoine culturel dans le jardin du siège estival du patriarcat maronite à Dimane.
Selon Mgr Raï, la seule explication à la vacance présidentielle reste « l'attachement des responsables à leurs intérêts » et le fait qu'ils « campent sur leurs positions ».
L'événement s'est déroulé devant de nombreuses personnalités, notamment le général Khaled Hammoud, représentant le commandant en chef de l'armée, et le mufti de Tripoli et du Liban-Nord, le cheikh Malek Chaar. Ce dernier a insisté à son tour sur « la nécessité d'élire un président, de soutenir l'armée et de préserver la liberté ». Le cheikh Chaar a exhorté les responsables à « placer l'intérêt national au-dessus de toute autre considération sectaire ou confessionnelle pour assurer la pérennité du Liban et de ses citoyens ».
Mgr Raï a par ailleurs reçu l'ancien chef de l'État, Michel Sleiman, qui a estimé que « la vacance présidentielle constitue la plus grande menace pour l'entité libanaise, principalement pour les chrétiens ». Il a considéré que « cette persistance à bloquer les séances électorales augmente les risques, au moment où l'élection d'un président ouvre la voie à la résolution de la majorité des problèmes en suspens ».
M. Sleiman a en outre mis l'accent sur la nécessité de « préserver les institutions pour faire face aux dangers, notamment le danger terroriste qu'affronte l'institution militaire ». Il a appelé dans ce cadre tous les Libanais à soutenir cette institution, au lieu « de porter atteinte à la renommée de ses dirigeants ou à son prestige ».
Signalons enfin que le patriarche effectuera demain une visite à la paroisse Notre-Dame de Qnat, caza de Bécharré.



Joseph T Khoreich

mercredi 12 août 2015

Des éléments armés interceptent le convoi de l’évêque Khalil Alwan et du père Élie Nasr près de Deir el-Ahmar - Fady NOUN - L'Orient-Le Jour

Des éléments armés interceptent le convoi de l'évêque Khalil Alwan et du père Élie Nasr près de Deir el-Ahmar - Fady NOUN - L'Orient-Le Jour
12/8/2015-Des éléments armés interceptent le convoi de l'évêque Khalil Alwan et du père Élie Nasr près de Deir el-Ahmar

Des incidents survenus dans la Békaa-Nord sont venus souligner hier la précarité de l'état de la sécurité dans la région, où le banditisme prospère plutôt que de reculer. Le premier incident, le plus grave, a été l'interception par un repris de justice, Mohammad « Dourra » Jaafar, d'un convoi venant du siège patriarcal maronite de Dimane (Liban-Nord) et se rendant à Deir el-Ahmar, par le col de Aïnata. À bord, l'évêque maronite Hanna Alwan et le père Élias Nasr, avec les documents nécessaires pour assurer la transition entre le nouvel évêque maronite du diocèse de Baalbeck Deir el-Ahmar, Mgr Hanna Rahmé, et son prédécesseur, Mgr Simon Atallah.

Le convoi a été intercepté par trois voitures, qui ont barré la voie à l'évêque. Des hommes en armes, conduits par Mohammad Dourra, en descendent. Ce dernier s'adresse plutôt courtoisement à l'évêque et le charge de demander au patriarche d'intervenir en faveur de la libération de son épouse. Aux dires de Mgr Rahmé, le message à transmettre aux forces de l'ordre est le suivant : « Il nous importe de faire savoir à quiconque a des oreilles pour entendre que l'arrestation de la femme de Mohammad Dourra est une ligne rouge. » Après cette menace à peine voilée, l'homme ajoute : « Je suis Mohammad Dourra, et voici mon numéro de téléphone. Transmettez mon message à qui de droit. Soyez des hommes et faites-moi face, et relâchez mon épouse. »
Dans un incident similaire, le même groupe devait intercepter aussi un agent des FSI de la région, qui s'est également vu confier un message analogue.

L'affaire Marc Hajje Moussa
Selon l'agence al-Markaziya, l'épouse de Mohammad Dourra, Sethrida, et celle de son frère Hussein, Hagar, avaient été arrêtées la veille au soir au barrage des Forces de sécurité intérieure (FSI) de Dahr el-Baïdar, dans le cadre de l'enquête sur le rapt récent du jeune Marc Hajje Moussa. Ultérieurement, l'épouse de Hussein Dourra avait été relâchée.
Selon les bulletins télévisés en soirée, Mgr Hanna Rahmé a précisé que Mohammad Dourra a menacé de procéder à des rapts (de chrétiens) dans la Békaa, si son épouse n'est pas relâchée dans un délai de deux heures. Les télévisions ont également retransmis des déclarations vigoureuses de l'évêque assurant que les chrétiens de la région sauraient, « au besoin », « relever le défi » si leurs vis-à-vis chiites de la tribu Jaafar persistaient à bousculer les règles du vivre-ensemble. Poursuivant sur sa lancée, Mgr Hanna Rahmé s'est vivement élevé contre l'humiliation infligée à l'armée et aux forces de l'ordre « par des bandes qui leur font craindre pour leurs familles et leurs biens ».

Situation anarchique
« La situation est anarchique, devait-il affirmer par la suite, dans une déclaration reproduite par l'Ani. Nous sommes à la merci de bandes qui circulent sur les routes et dans les agglomérations, comme si l'État et l'armée étaient inexistants. C'est inadmissible. Nous apprenons tous les jours qu'il y a eu des cas de vols. L'incident d'aujourd'hui a porté cette situation à son comble. »
« L'anarchie est à son paroxysme, a repris l'évêque de Deir el-Ahmar. L'État a cessé d'exister. C'est la fin de tout. Les routes ne sont plus sûres et nos vies sont en danger. S'ils veulent que chacun vive tout seul, soit. Mais s'ils veulent que nous vivions ensemble et que nous circulions sur les routes les uns des autres, que l'on respecte l'État représenté par l'armée et toutes les forces de sécurité. Qu'ils insufflent le moral nécessaire aux officiers. Ces gens-là circulent aux barrages sans être inquiétés, que ce soit Mohammad Dourra ou d'autres, comme Hamzé Jaafar. C'est inadmissible. Nos régions ont leur particularité et leur dignité, et je parle aussi bien au nom des chrétiens que des musulmans, la Békaa-Nord a sa dignité. Il est inadmissible que 10, 20 ou même 100 personnes sévissent dans la région et fassent la loi. Nos populations ont le droit de vivre dans la sérénité. Que ces jeunes gens égarés et loin de Dieu reviennent à eux-mêmes. Est-ce bien ça, l'islam ? Ils détruisent Baalbeck et la vie dans cette région. »

Assurances de la tribu Jaafar
Réagissant à ces déclarations alarmistes, la tribu des Jaafar a dénoncé hier, dans un communiqué, « l'agression et les menaces » de Mohammad Dourra et cherché à rassurer les chrétiens sur la sécurité de leurs déplacements dans la région. « Nous sommes connus pour préserver la bonne entente avec nos voisins et nos parents », a précisé le communiqué. « Ce qui se passe, à l'ombre des circonstances difficiles que traverse la région, doit être considéré comme un incident isolé », souligne encore le texte. Nos parents partout et spécialement à Deir el-Ahmar savent qu'ils peuvent circuler en toute sécurité sur nos routes et il est de notre devoir à tous de rester attachés au vivre-ensemble. » Et le communiqué de réclamer que l'État « frappe d'une main de fer ceux qui portent atteinte à la sécurité et à la coexistence, et revienne dans la région avec toutes ses institutions ».
Dans l'esprit des habitants, toutefois, l'incident d'hier rappelle le mauvais souvenir de l'assassinat de sang-froid des époux Fakhri, il y a quelques mois, devant leur domicile à Btedhi, par des hommes armés du clan chiite des Jaafar, que la tribu refuse toujours de remettre à la justice.

Raï et Kahwagi informés
Le patriarche maronite Béchara Raï a reçu hier l'évêque Hanna Alwan et le père Élie Nasr et a écouté leur récit sur l'incident. Lors de la rencontre, le prélat maronite a reçu un appel téléphonique du commandant en chef de l'armée, le général Jean Kahwagi, qui a demandé des précisions sur l'incident.
Sur un autre plan, le patriarche maronite a reçu une délégation de la famille de Georges el-Rif, accompagnée du président de la Coopération internationale pour les droits de l'homme, le Dr Ziad Bitar, et d'un certain nombre d'avocats. Le patriarche s'est informé auprès de l'épouse du défunt des détails de ce crime barbare.
Signalons pour finir que l'incident de la journée a poussé les organisateurs de l'Académie maronite à annuler l'excursion que devaient effectuer hier à Deir el-Ahmar et Béchouate les jeunes émigrés maronites qui participent à ce programme.



Joseph T Khoreich

Le nouveau patriarche des Arméniens catholiques a été introniséRadio Vatican


Le nouveau patriarche des Arméniens catholiques a été intronisé

Mgr Grégoire Ghabroyan, devenu le patriarche Grégoire Bedros XX - RV

10/08/2015 13:43

(RV) Le vingtième patriarche des Arméniens catholiques a été intronisé dimanche au cours d'une liturgie solennelle au Liban. Au début de la cérémonie, Grégoire Bedros XX s'est vu remettre la crosse de la part des évêques arméniens qui l'ont accompagné jusqu'au trône patriarcal, reconnaissant ainsi son rôle de père et de chef, « Pater et Caput », de l'Eglise de Cilicie. De nombreux fidèles, plusieurs chefs religieux et des représentants du monde politique et civil étaient présents sur l'esplanade du couvent de Bzommar situé à une trentaine de kilomètres de Beyrouth, à quelque 1000 mètres d'altitude, où se trouve depuis plus de 250 ans le siège de l'Église patriarcale de l'Église catholique arménienne.

Parmi les responsables religieux se trouvaient le patriarche Younan des Syriaques catholiques et le Patriarche copte Ibrahim Isaac Sidrak. L'Église apostolique arménienne avait envoyé un représentant tandis que le Saint-Siège était représenté par les nonces apostoliques en Syrie et au Liban. Ce dernier a insisté sur l'importance de l'unité des chrétiens pour faire face aux graves difficultés auxquelles ils sont actuellement confrontés au Moyen Orient.

Le nouvel archevêque de Rouen, Mgr Dominique Lebrun, était également présent, au nom de la Conférence des évêques de France. Le nouveau patriarche catholique arménien a été pendant 36 ans à la tête de l'éparchie de la Sainte Croix à Paris, et donc membre à part entière de la Conférence des évêques de France.

Élu le 24 juillet dernier par le Synode des évêques arméniens catholiques, Grégoire Bedros XX Ghabroyan succède au Patriarche Nerses Bedros XIX décédé au mois de juin d'une crise cardiaque. Agé de 81 ans, il est originaire d'Alep, en Syrie. Il avait terminé de remplir sa fonction d'évêque diocésain en 2013 et s'était retiré en région parisiennelle.

Joseph T Khoreich

mardi 11 août 2015

Michel Eddé aux jeunes de l’Académie maronite : « Vous êtes un Liban qui s’ignore » - Fady NOUN - L'Orient-Le Jour

Michel Eddé aux jeunes de l'Académie maronite : « Vous êtes un Liban qui s'ignore » - Fady NOUN - L'Orient-Le Jour
11/8/2015

Michel Eddé aux jeunes de l'Académie maronite : « Vous êtes un Liban qui s'ignore »

L'édition 2015 de l'Académie maronite, le programme d'immersion que la Fondation maronite dans le monde réserve annuellement à ses jeunes invités, a démarré hier à l'Usek par trois présentations faites successivement par Neemat Frem, vice-président de la Fondation, le P. Hadi Mahfouz, recteur de l'Usek, et Michel Eddé, fondateur et président de la Fondation maronite dans le monde (2006).
Le programme de la session d'été, qui s'étale sur deux semaines, comprend une semaine de présentations couplées avec des activités et visites diverses à dominante religieuse et patrimoniale, et une autre de pur tourisme. Les bénéficiaires de ce programme, quelque 70 jeunes maronites des deux sexes venus d'une vingtaine de pays d'Europe, d'Amérique et d'Afrique. Ces jeunes ont gagné leur ticket pour le Liban au terme d'une session d'initiation à la réalité libanaise effectuée sur Internet.
Ravi de retrouver ces dizaines de jeunes visages curieux de tout et n'hésitant pas à poser, avec maturité, des questions difficiles, le président de la Fondation, Michel Eddé, a annoncé hier qu'il compte augmenter l'année prochaine le nombre de jeunes lauréats. Sachant que leur séjour est entièrement pris charge par la Fondation, l'Université de Kaslik prêtant généreusement, de son côté, ses dortoirs et sa cafétéria aux jeunes touristes-émigrés.

« La bougeotte des Libanais et la MEA »
Le principal message que l'ancien président de la Ligue maronite a cherché à transmettre aux jeunes gens et jeunes filles massés dans le petit amphithéâtre abritant les sessions de l'Académie maronite est « qu'ils ne sont pas moins le Liban que le Liban qu'ils visitent », mais qu'ils sont, en quelque sorte, « un Liban qui s'ignore » dont l'importance n'est pas moindre que celle du Liban résident.
Pour l'ancien ministre de la Culture, la mobilité du maronite et le fait que beaucoup de maronites ne résident pas au Liban ne posent aucun problème. « Au contraire, va-t-il jusqu'à dire, non sans humour, cette mobilité est une espèce de marque de fabrique. C'est pour cela que la MEA est une compagnie gagnante, à cause de la bougeotte des Libanais, de leurs incessants déplacements entre le Liban et leurs divers pays d'adoption. »
Et de donner en exemple ses enfants et petits-enfants, dont aucun ne réside au Liban, mais qui maintiennent avec leur mère patrie des liens affectifs très forts. « Nous ne voulons pas que les maronites reviennent tous au Liban, dit-il, mais qu'ils préservent leurs liens avec la patrie de leurs aïeux. »

« La vie avec l'autre »
Autres idées forces de Michel Eddé : la tendance universelle à la formation de sociétés multiculturelles, où l'apprentissage de « la vie avec l'autre, le musulman » revêt de plus en plus d'importance.
Chiffres à l'appui, M. Eddé montre que, dans plusieurs pays d'Europe, même si le déni l'emporte chez certains, le besoin économique d'une main-d'œuvre bon marché et une croissance démographique galopante ont fait perdre à des sociétés leur caractère homogène. De ce fait, le communautarisme et le besoin d'accepter l'autre, différent, commence à les marquer de son empreinte.
Ce que des pays européens deviennent, le Liban l'était au départ, avec ses 14 communautés chrétiennes et ses quatre communautés musulmanes, explique en substance M. Eddé. « Mais, fait-il observer, en raison même de cette diversité culturelle et de ses contraintes, il s'est montré bien plus viable que d'autres pays de la région dont les sociétés s'effondrent ou se déchirent ; il a en tout cas démenti être ce pays éphémère qui disparaîtra à la première secousse. »

Le nombre ne compte pas
Au Liban, « le nombre ne compte pas », conclut Michel Eddé, qui note que les chrétiens du Liban représentent aujourd'hui 25 % de la population – alors que dans le Liban de 1860, ils en étaient les 60 % –, mais qu'en dépit de tout, s'élèvent de toutes les communautés une même voix réclamant l'élection d'un président de la République chrétien. « C'est qu'au Liban, ce qui compte, c'est la vie avec l'autre », a-t-il souligné.
Au passage, M. Eddé indique que cette chute brutale de la population maronite au Liban s'explique de diverses façons, et d'abord par le mouvement d'émigration (un thème qui touche ses jeunes auditeurs), mais aussi par l'hécatombe de la Première Guerre mondiale ou, sous l'effet conjugué de la famine et des sauterelles, « 40 % des maronites, dit-il, sont morts de faim ».
Pour avancer ce chiffre, M. Eddé se base sur des recensements effectués respectivement en 1860 et 1922, sur un même territoire, qui montrent que les maronites étaient respectivement 208 000 (sur une population totale de 470 000) et, 60 ans plus tard, 199 000.
À l'appui de l'importance secondaire du nombre, Michel Eddé rappelle aussi qu'à l'époque de la Moutassarifiya, où les maronites étaient l'écrasante majorité de la population (plus de 80 %), le conseil représentatif de cette entité comprenait, au départ, 2 représentants maronites, au même titre que toutes les autres composantes chrétiennes, musulmanes et druze de la population.

« Les dix commandements du maronite émigré »
Les deux autres présentations de la journée ont couvert l'Université de Kaslik et « les 10 commandements du maronite émigré », tels que développés par Neemat Frem.
Pour sa part, le P. Hadi Mahfouz a annoncé que l'Usek passe progressivement à l'anglais, sans pour autant cesser d'être un centre de propagation de la foi, des valeurs et de la culture chrétienne voulu par un ordre qui considère que la foi chrétienne et l'identité libanaise sont intrinsèquement liées.
Pour sa part, M. Frem développe pour ses jeunes auditeurs les dix commandements du Libanais émigré, des consignes de bon sens qui comprennent, notamment, l'enregistrement des mariages et des naissances, l'effort de préserver la langue maternelle, la participation à des programmes d'échanges scolaires ou de vacances d'été au Liban, l'achat d'une parcelle de terrain ou la décision d'investir au Liban, le choix d'un conjoint libanais, la retraite au Liban et même, quand sonne l'heure du départ, le repos en terre libanaise...

Pour mémoire

Les maronites de France, à l'heure de « l'enracinement »

Raï : Au nom de la liberté d'expression, on cherche à affaiblir l'Église maronite

Des institutions maronites à l'honneur en Afrique du Sud



Joseph T Khoreich

L'EI veut montrer sa toute puissance selon Mgr Audo, évêque d'AlepRadio Vatican

L'EI veut montrer sa toute puissance selon Mgr Audo, évêque d'AlepRadio Vatican

8/8/2015-L'EI veut montrer sa toute puissance selon Mgr Audo, évêque d'Alep

Syriens de Palmyre chassés par l'EI - REUTERS

(RV) Entretien – Toujours pas de nouvelles des 230 civils qui ont été enlevés vendredi par les djihadistes de l'Etat islamique dans la ville syrienne de Al-Qaryataïn. Vingt-quatre heures après leur prise de contrôle de la cité, les islamistes ont organisé une véritable rafle, emportant avec eux 170 sunnites et soixante chrétiens accusés de « collaboration avec le régime » de Bachar al-Assad, selon un bilan fourni par l'Observatoire syrien des droits de l'Homme.

Cette ville du centre de la Syrie est une sorte de symbole de la coexistence pacifique entre musulmans et chrétiens dans un pays déchiré par la guerre depuis plus de quatre ans. 18 000 sunnites et environ deux mille syriaques catholiques et orthodoxes y vivaient avant le début du conflit. Selon le patriarcat syriaque orthodoxe de Damas, seuls 180 syriaques demeuraient encore dans la ville au moment de la prise de l'assaut de Daesh.

Selon l'évêque chaldéen d'Alep, Mgr Antoine Audo, interrogé par Susy Hodges, les djihadistes entendent lancer un message à l'ensemble des belligérants et des membres de la communauté internationale en enlevant autant de personnes 



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