Mossoul : les responsables chrétiens d'Irak demandent la sécurité
Réunis au siège du Patriarcat chaldéen à Erbil, au Kurdistan irakien, sept responsables chrétiens irakiens ont signé une déclaration commune « concernant Mossoul et les villes de la plaine de Ninive ».
Réunis au siège du Patriarcat chaldéen à Erbil, au Kurdistan irakien, sept responsables chrétiens irakiens ont signé une déclaration commune « concernant Mossoul et les villes de la plaine de Ninive ».
Le patriarche Louis Raphael Sako et l'évêque Basileo Yado visitent les villes chrétiennes libérées de la plaine de Ninive, le 26 octobre 2016.. / Source LRS
« Les chrétiens déplacés de Mossoul et les villes de la plaine de Ninive veulent retourner chez eux à la condition de sécurité et d'indemnisation pour ce qu'ils ont perdu et la reconstruction de ce qui a été détruit par Daech », écrivent sept responsables chrétiens d'Irak dans une déclaration commune publiée le 30 octobre.
Envisager l'avenir des chrétiens d'Irak
À l'invitation du patriarche Louis Raphaël Sako, les responsables chrétiens irakiens se sont rencontrés dimanche au siège du Patriarcat chaldéen à Ankawa, dans la banlieue d'Erbil, la capitale du Kurdistan irakien, pour envisager l'avenir alors que se poursuit la reconquête de Mossoul, la deuxième ville du pays.
« Les chrétiens sont une composante originale de l'Irak. (…) Ils ont été et sont encore des pionniers de la modération et de l'ouverture à l'accueil indépendamment des différences », écrivent en préalable les responsables chrétiens, qui soulignent que « les atrocités commises contre eux par Daech et d'autres terroristes, par déplacement et saisie de leurs maisons et propriétés (…) constituent des crimes contre l'humanité ».
Garantir la liberté de la pratique religieuse
Dans leur texte, les responsables chrétiens promettent d'user de « toute (leur) influence » pour que cette composante chrétienne soit traitée « au même niveau que les autres Irakiens, peu importe le nombre », pour protéger ses droits et libertés et sa « protection ». « L'article 2 de la Constitution irakienne garantit les pleins droits religieux de tous les individus et la liberté de la pratique religieuse. Cela ne devrait pas rester que des mots ! », rappellent-ils.
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« Les chrétiens déplacés de Mossoul et les villes de la plaine de Ninive veulent retourner chez eux à la condition de sécurité et d'indemnisation pour ce qu'ils ont perdu et la reconstruction de ce qui a été détruit par Daech », écrivent aussi les responsables chrétiens, qui insistent sur leur volonté de « continuer à vivre pacifiquement avec leurs voisins dans le respect, la bonne volonté et la coopération en tant que citoyens égaux ».
La future administration de la plaine de Ninive
Mais la déclaration laisse transparaître aussi leur inquiétude quant à la future « administration de la plaine » de Ninive. « Les chrétiens sont à la recherche d'une formule acceptable conformément aux dispositions de la Constitution irakienne », souligne leur déclaration commune, reportant cette discussion à l'après – « libération » des territoires occupés par Daech, « dans le cadre d'un dialogue pacifique et serein avec les parties intéressées », autrement dit le gouvernement kurde et le gouvernement central.
Étaient présents Mar Georgis III, patriarche de l'Église assyrienne de l'Orient, Mgr Timathaous Qas Isha, membre de l'ancienne Église de l'Orient, Mgr Petros Moshe, archevêque de Mossoul et Qaraqosh pour les syriens-catholiques, Mar Necodems Sharaf, évêque syrien-orthodoxe de Mossoul, Mgr Bashar Warda, archevêque chaldéen d'Erbil, ainsi que Mgr Basilio Yaldo, évêque auxiliaire chaldéen de Bagdad. En déplacement à l'étranger, le prêtre de l'Église arménienne orthodoxe d'Erbil n'a pu être présent.
En conclusion, les responsables chrétiens saluent « nos combattants héroïques » des forces armées irakiennes, des peshmergas, ainsi que les « gardes chrétiens venus de toute l'Irak ». « Nous leur exprimons notre gratitude et notre soutien », déclarent-ils, en annonçant une prochaine réunion avec les députés chrétiens au Parlement irakien, le gouvernement régional kurde ainsi que les chefs de partis.
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Anne-Bénédicte Hoffner