Le Liban officiel stigmatise l'attentat contre les coptes en Égypte
Au lendemain de l'attentat perpétré dimanche contre des coptes en l'église Saints-Pierre-et-Paul au Caire, qui a fait 24 morts, plusieurs personnalités libanaises ont stigmatisé l'attaque et exprimé leur solidarité avec les coptes d'Égypte.
Ainsi, le président de la République, Michel Aoun, est entré en contact par téléphone avec son homologue égyptien, Abdel Fattah al-Sissi, lui présentant ses condoléances. Selon M. Aoun, « ce crime qui a secoué la conscience humaine a prouvé que le terrorisme n'a pas de limite morale ou religieuse ». Le chef de l'État a également affirmé à M. Sissi la solidarité du Liban avec l'Égypte et son peuple.
Le patriarche maronite, Mgr Béchara Raï, a estimé de son côté dans une déclaration que « le terrorisme ne pourra porter atteinte au martyre des innocents qui intercèdent désormais pour leurs églises et leurs patries ».
Mgr Raï a fait état de sa solidarité avec la communauté copte, et a présenté ses condoléances au pape Tawadros II.
Le mufti de la République, le cheikh Abdellatif Deriane, a profité de son discours prononcé à l'occasion de la fête du Mawlid pour dénoncer les attentats du Caire, saluant le peuple égyptien qui épargne à son pays toute discorde.
« Au Liban, nous serons unis, chrétiens et musulmans, pour lutter contre le terrorisme, et protéger notre vivre-ensemble », a-t-il déclaré, invitant les Arabes à « faire de même face à un terrorisme qui ne distingue pas chrétiens et musulmans ».
À son tour, l'ancien chef de l'État Amine Gemayel a adressé un message au président égyptien et au pape Tawadros II. Pour M. Gemayel, cet attentat devrait stimuler et favoriser la lutte contre le terrorisme.
De même, le président de la Chambre, Nabih Berry, a adressé un message au président égyptien estimant que « ce crime s'inscrit dans le cadre de l'atteinte à l'Égypte et à son rôle pionnier dans la lutte contre les complots visant le monde arabo-musulman ». Il a présenté ses condoléances à son homologue égyptien, Ali Abdel Aal, et au pape Tawadros II.
De son côté, le chef du Parti socialiste progressiste (PSP), Walid Joumblatt, est entré en contact avec le président égyptien et l'ambassadeur d'Égypte à Beyrouth, Nazih Najjari, pour stigmatiser les attaques de dimanche.
Le Premier ministre désigné, Saad Hariri, a stigmatisé les attentats du dimanche qui coïncident avec les attaques perpétrés samedi à Istanbul. « Ces attaques prouvent que le terrorisme ne distingue pas entre chrétiens et musulmans », a lancé M. Hariri, avant d'ajouter : « Ces incidents fréquents devraient pousser la communauté internationale à résoudre les crises et les guerres qui ont conduit à l'amplification de ce phénomène effrayant, dont notamment la question palestinienne et les guerres en Syrie et en Irak. »
Le ministre d'État pour la Réforme administrative sortant, Nabil de Freige, a indiqué dans une déclaration que « la seule stigmatisation des attaques terroristes ne suffit plus ». « Il faut coordonner les efforts régionaux et internationaux pour mettre fin à ce phénomène », a-t-il dit.
Le chef des Forces libanaises (FL), Samir Geagea, a affirmé dans un communiqué publié hier être solidaire de l'État égyptien face aux actes terroristes, invitant par la même occasion le monde entier à « œuvrer pour arracher les racines du terrorisme ».
Dans le même ordre d'idées, le Hezbollah a publié hier un communiqué dans lequel il a dénoncé les attentats contre l'église copte au Caire. Le parti chiite a souligné que ces attentats « s'inscrivent dans la continuité de l'esprit takfiriste (jihadiste) qui commet des crimes à tout moment et en tout lieu ». Le Hezbollah a, par ailleurs, invité « les sages du monde arabe et musulman à une renaissance face à ces terroristes, et leurs soutiens afin de protéger la nation arabe et son avenir ».
Le ministère des Affaires étrangères a lui aussi dénoncé l'attentat du Caire. Dans un communiqué publié hier, le ministère a estimé qu'il s'agit d'une atteinte au rôle pionnier de l'Égypte dans la lutte contre le terrorisme.
Plusieurs personnalités ont dénoncé aussi les attentats du Caire dont notamment la ministre sortante des Déplacés, Alice Chaptini, le député Talal Arslane, l'ancien chef de gouvernement Fouad Siniora, le rassemblement Saydet el Jabal et le Centre catholique d'information.