Arabes du Christ


" الهجرة المسيحية تحمل رسالة غير مباشرة للعالم بأن الإسلام لا يتقبل الآخر ولا يتعايش مع الآخر...مما ينعكس سلباً على الوجود الإسلامي في العالم، ولذلك فإن من مصلحة المسلمين، من أجل صورة الإسلام في العالم ان .... يحافظوا على الوجود المسيحي في العالم العربي وأن يحموه بجفون عيونهم، ...لأن ذلك هو حق من حقوقهم كمواطنين وكسابقين للمسلمين في هذه المنطقة." د. محمد السماك
L'emigration chretienne porte au monde un message indirecte :l'Islam ne tolere pas autrui et ne coexiste pas avec lui...ce qui se reflete negativement sur l'existence islamique dans le monde.Pour l'interet et l'image de l'Islam dans le monde, les musulmans doivent soigneusement proteger l'existence des chretiens dans le monde musulman.C'est leur droit ..(Dr.Md. Sammak)

samedi 24 décembre 2016

France-Monde | Les chrétiens, martyrs d’Orient

France-Monde | Les chrétiens, martyrs d'Orient

« Ce qu'il s'est produit a marqué ma famille à vie. Nous pensons de plus en plus à quitter le pays. Mais nous sommes nés ici et je ne vois pas mon avenir ailleurs. » Sherif Milad, 36 ans, patron d'entreprise au Caire, la capitale égyptienne, a perdu sa tante et une cousine dans l'attentat d'une église copte, en pleine messe, le 11 décembre dernier.

La survie des chrétiens d'Orient est-elle compromise ? En Égypte, où l'on compte plus de 8 millions de coptes (soit environ 10 % de la population totale) et donc la plus forte communauté chrétienne d'Orient, la question se pose en ce jour de réveillon en particulier mais déjà depuis des années. Selon l'organisation non gouvernementale internationale Human Rights Watch, au moins 42 églises ont été brûlées ou vandalisées depuis l'été 2013, ainsi que des dizaines d'écoles, de maisons et de commerces appartenant à des coptes. Le sujet est plus épineux encore depuis qu'un kamikaze s'est fait sauter à l'intérieur de l'église Saint-Pierre et Saint-Paul, contiguë à la cathédrale copte Saint-Marc, siège du pape de l'Église copte orthodoxe Tawadros II. L'attaque-suicide, revendiquée par le groupe État islamique, a fait plus de 25 morts et une cinquantaine de blessés.

Fêtes annulées

Nouvelle onde de choc, donc, dans la capitale, à laquelle ont succédé la colère, les manifestations, puis, rapidement, le silence. « Et la tristesse sur les visages », assure Camelia Metias, 39 ans, elle aussi copte du Caire. « Cette tristesse est plus forte encore depuis qu'on a appris le décès, mercredi, d'une enfant âgée de 10 ans hospitalisée dans un état grave. »

Cette semaine, en signe de solidarité pour les coptes orthodoxes, c'est toute la communauté catholique d'Égypte qui a décidé d'annuler les fêtes de Noël. Concerts et autres rassemblements ont ainsi été supprimés dans toutes les paroisses du pays. « Nous n'avons pas d'autres armes que la prière », affirme l'ancien recteur – pendant 17 ans – de la mission copte-catholique à Paris, Mgr Michel Chafik.

Prier ou partir

Malgré les explosions meurtrières et autres enlèvements d'« innocents », l'homme d'église encourage tous les chrétiens d'Orient, quels qu'ils soient et d'où qu'ils soient, à rester dans leur pays. « Nous sommes des autochtones. Nos pays ne peuvent pas vivre sans chrétiens. Avec les musulmans, nous ne formions qu'un seul peuple. Mais depuis les années 1970 et l'arrivée du pétrodollar, les mauvais esprits se sont installés et, parallèlement à ce coran qui voulait moderniser l'islam et qui a échoué, nous nous sommes retrouvés confrontés à un deuxième coran qui, lui, voudrait islamiser la modernité. »

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Raï : Changer de confession dans le but de divorcer ne relève pas de la liberté de croyance - L'Orient-Le Jour

Raï : Changer de confession dans le but de divorcer ne relève pas de la liberté de croyance - L'Orient-Le Jour

Raï : Changer de confession dans le but de divorcer ne relève pas de la liberté de croyance

L'ouverture, à Bkerké, de l'année judiciaire des tribunaux ecclésiastiques.

Le patriarche maronite, Mgr Béchara Raï, a déploré hier la pratique du changement de confession à laquelle ont recours les couples maronites pour divorcer, estimant que cette ruse ne fait pas partie de la liberté de croyance.
Mgr Raï s'exprimait lors de l'ouverture de l'année judiciaire des tribunaux ecclésiastiques maronites, en présence notamment du président du tribunal maronite de première instance, le vicaire patriarcal Hanna Alouane, et de tous les juges membres des tribunaux maronites.
« On ne peut considérer comme une liberté de croyance ou de conscience l'intention de changer de confession ou de religion dans le but d'obtenir le divorce et de rompre les liens sacrés du mariage », a déclaré Mgr Raï, soulignant que « les couples maronites qui, pour divorcer, veulent changer de confession pour un autre rite chrétien ou pour la religion musulmane propagent un fléau douloureux. Que ces couples sachent qu'en changeant de confession ou de religion, ils méprisent leur Église ainsi que les autres Églises auxquelles ils s'affilient, ou encore la communauté musulmane qu'ils choisissent », a martelé le patriarche maronite, estimant que « cette pratique est un péché vis-à-vis de l'engagement pour la foi en l'Église maronite ».
Mgr Raï a d'autre part affirmé que, d'un point de vue légal, cette tactique est « une enfreinte à la loi du 2 avril 1951 qui stipule que l'autorité ecclésiastique compétente pour juger du contrat de mariage et de ses conséquences est l'autorité auprès de laquelle le mariage a été conclu ». Il a en outre estimé que les juges ecclésiastiques « ne doivent pas permettre aux avocats qui facilitent le changement de confession de se présenter devant eux, ce en vertu de la loi et du règlement intérieur qui régit les tribunaux religieux ».

Pastorale efficace
Tirant la sonnette d'alarme, le cardinal a déploré que « l'appellation "mariage maronite", utilisée pour désigner une union indéfectible de deux personnes ou de deux groupes, est aujourd'hui en danger, en raison du manque de pratique religieuse, de l'expansion du matérialisme et de la perte des valeurs spirituelles, humaines et morales ».
Mgr Raï a en outre dénoncé « la ruée effrayante vers les tribunaux en vue d'obtenir l'annulation de mariages et l'absence de prise en compte de la valeur du sacrement et de l'engagement fait par les mariés devant Dieu et à l'égard de leurs enfants », affirmant qu'« il y a un besoin urgent d'une pastorale efficace et approfondie dans les évêchés, afin de dynamiser les centres de préparation au mariage et les centres d'écoute et d'accompagnement de couples en difficulté, qui aideraient à régler les conflits avant qu'ils ne s'aggravent ».
Dans le même esprit, le prélat maronite a exhorté les juges ecclésiastiques à « aider les couples mariés en proie aux disputes à renforcer leur entente et leur réconciliation, et (à) épargner à leurs enfants les dommages affectifs », affirmant que « la pastorale du mariage ne se confine pas aux évêques et aux prêtres de paroisse, mais elle constitue un devoir des tribunaux, des juges et des fonctionnaires de justice ».



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jeudi 22 décembre 2016

Le Liban, une terre d’espoir pour les chrétiens d’Orient | Valeurs Actuelles 16/12/2016

Le Liban, une terre d'espoir pour les chrétiens d'Orient | Valeurs Actuelles

Le Liban, une terre d'espoir pour les chrétiens d'Orient

Scène de liesse à Beyrouth au moment de l'élection du général Aoun à la présidence de la République, le 31 octobre 2016. Photo © REUTERS

Feux d'artifice et coups de Klaxon dans Beyrouth la pluriconfessionnelle. Des drapeaux aux fenêtres et des cris de joie, quelque chose qu'en France on ne verrait qu'après un match de football. L'émoi suscité par l'élection de Michel Aoun, en ce dernier jour d'octobre, dépasse volontiers les limites d'Achrafieh, quartier chrétien de l'est de la capitale libanaise. Reproduit à l'infini sur les affiches qui tapissent les grandes artères, le visage de l'ancien héros de la guerre civile semble apaiser et réconcilier sunnites, chiites et chrétiens. Ces derniers, que la Constitution charge, depuis 1926, de fournir au pays un président de la République, ont toujours su jouer un rôle de pont entre les deux grandes familles de l'islam, présentes sur le territoire. Une communauté chrétienne multimillénaire, l'une des plus anciennes au monde, qui ne doit cependant pas sa survie à l'angélisme ou à la "solidarité" sur le mode occidental, quand on songe au nombre de paroisses qui portent ici le nom de Saint-Élie, le prophète de l'Ancien Testament, défenseur du Dieu unique devant les impies, devenu patron protecteur de multiples lieux de culte.

La volonté d'enracinement est prégnante chez les maronites

À la faveur des chaînes de montagnes du Liban et de l'Anti-Liban, barrières naturelles séparées par la plaine de la Bekaa, les chrétiens s'établirent le long de l'étroite bande côtière qui s'étend de Tyr (actuellement Sour) à Tripoli, encore aujourd'hui mieux protégés que leurs frères de foi d'Antioche (Antakya), de Syrie ou d'Irak. « Si Damas tombe un jour aux mains de Dae'ch, rappelle cependant le père Daoud Reaïdy, l'État islamique atteint Beyrouth en deux heures… » Supérieur général de l'ordre des Antonins maronites, depuis 2011, ce prêtre de 55 ans demeure au monastère Saint-Roch (Mar Roukoz), un ensemble architectural au style oriental caractéristique, fondé en 1768, qui a été élargi après la guerre civile par les moines eux-mêmes. Secondé par ses assistants, le père Daoud y mène une vie de prière et de patronage (le monastère soutient en effet une école, un centre de formation ecclésiastique, un atelier artistique et un centre d'accueil). « Ici nous existons encore dans la société, nous ne sommes pas une communauté cachée. On tient les écoles : elles sont mixtes et accueillent des gens de toutes confessions. »

La volonté d'enracinement est prégnante chez les maronites, qui ont conscience du rôle que le Liban a à jouer dans la survie des chrétiens d'Orient. Le territoire n'est cependant pas épargné par un vivace prosélytisme musulman, qui prend dorénavant les traits d'une hostilité systématique envers les chrétiens. « Depuis les années 1990, certains étudiants musulmans exigent l'érection de mosquées au sein de nos universités et de nos écoles. Ils essuient un refus catégorique de notre part. Désormais, ce sont les réseaux sociaux qui aggravent la situation, en diffusant impunément des messages qui encouragent l'extermination de nos frères. »

L'oeuvre des religieux libanais se veut pourtant porteuse d'espérance, avec la culture comme vecteur. La première imprimerie du Liban n'a-t-elle pas été créée au monastère Saint-Antoine dans la vallée de Qozhaya, dans le nord ? Les établissements scolaires chrétiens, surtout, permettent l'existence d'« une oasis de dialogue » unique au Proche- Orient, selon le père Daoud. Même son de cloche à Jounieh, chez le père Paul Naaman, de l'Ordre libanais maronite (OLM), ancien recteur de l'université Saint-Esprit de Kaslik (Usek). Sous la pluie fine, « la première, celle qu'on attendait tant », il nous a promenés dans les allées de l'université désertées par les étudiants, un 1er novembre. « Les musulmans éduqués savent depuis longtemps ce que les chrétiens peuvent apporter à leurs enfants, affirme-t-il. Une éducation à l'occidentale : l'ouverture sur le monde, bien sûr, mais aussi l'excellence dans les disciplines académiques — mathématiques, langues, histoire. » L'OLM possède 80 monastères et maisons religieuses au Liban, en Afrique, au Canada et en Amérique latine, qui constituent des centres spirituels et socioculturels d'importance. Le père Naaman détaille l'étendue de son patronage : nombre de collèges et d'écoles, ainsi que l'Usek, qui compte douze facultés, dans des domaines aussi variés que la médecine, les sciences de l'ingénieur, le droit, les lettres ou la théologie.

« Nous relayons l'État dans ce qu'il n'arrive pas à faire », affirme de son côté le père Germanos , recteur pour la sixième année de l'Université antonine (UA) (lire notre encadré), qui déplore la gabegie dans l'enseignement public. « Un étudiant de l'université libanaise coûte pratiquement le double d'un étudiant d'une université privée. » L'UA, elle, ne reçoit aucune subvention de l'État. Seuls quelques étudiants bénéficient de l'aide de la municipalité d'où ils sont originaires. La mission des religieux est sociale, quand il s'agit d'assurer la meilleure formation à un prix abordable. Elle est aussi culturelle. « Au Liban, ironise le père Germanos, on défend la langue française mieux que les Français ! Notre objectif est qu'elle continue à demeurer la langue de la culture, contre l'anglais, plus volontiers la langue des affaires. » Cursus anglophones et cursus francophones existent donc à parts égales dans les facultés de l'UA.

Il est enfin une autre mission, spirituelle, que se donnent les Antonins à l'université. C'est la plus importante.

En multipliant les chantiers, les chrétiens préparent l'avenir.

Bien que son campus principal se situe à Hadat, dans le district de Baabda, une région où cohabitent chrétiens et musulmans, notamment druzes, l'Université antonine (UA) n'en est pas moins profondément attachée à son identité maronite. Sur les cinq dernières années, les pères ont baptisé trois étudiants. Ces baptêmes se sont déroulés dans l'intimité et rappellent l'importance de l'évangélisation en ce « pays message » pour tout le Proche-Orient, comme se plaisait à l'appeler Jean-Paul II. La spiritualité ne saurait d'ailleurs être désolidarisée de la culture. « L'affaire des crèches dans les mairies, en France, c'est symptomatique, rappelle le recteur de l'université. On refuse d'avouer que le religieux est le tronc de la culture. On veut laïciser la culture, mais elle englobe pourtant la dimension sacrée de l'être humain. » Preuve en est, sur le terrain même de l'université, la construction de Notre-Dame-des-Semences, un nouveau couvent qui sera inauguré le 17 décembre prochain. Tandis que, sur la "colline antonine", ainsi qu'il est courant de la nommer, des bâtiments destinés aux étudiants sont rénovés. Il faut voir, dans la multiplication de ces chantiers, la certitude que les chrétiens sont là pour rester et qu'ils préparent l'avenir.

Depuis la fi n de la guerre que nul n'a su gagner, le territoire est constitué à 60 % de ghettos confessionnels. Sur les autres 40 %, c'est la cohabitation. Le conflit a provoqué un repli sur soi, une crispation identitaire, souvent marquée chez les jeunes générations. Dans la région de Saïda, ce sont les chiites qui dominent. Quelques enclaves chrétiennes demeurent cependant. C'est à Joun, sur les hauteurs du fi ef de Rafic Hariri, l'ancien président du Conseil des ministres assassiné en 2005, que se dresse le couvent Saint-Sauveur, maison mère de l'Ordre basilien salvatorien. Là, au milieu des oliviers, vécut et mourut en paix le vénérable père Béchara Abou-Mrad, une figure centrale de l'Église grecque-melkite catholique au XXe siècle. Nous visitons sa cellule, nous arrêtons dans la chapelle où méditent les moines et, sur le pas de la porte, croisons le chemin de vendeurs de pâtisseries et de légumes en bocaux. « Des réfugiés syriens, nous indique-t-on alors, le Liban en accueille au-delà de sa capacité. » Ils viennent s'ajouter aux réfugiés palestiniens, sans que les Libanais aient leur mot à dire.

Un peu plus loin, à Maghdouché, au sud de Saïda, se trouve la grotte d'apparition mariale de Notre-Dame-de-Mantara. C'est ici que la Vierge aurait attendu (Mantara signifie "attente") Jésus-Christ alors parti prêcher. L'épisode est relaté dans l'Évangile de saint Matthieu (15, 21-28) et le lieu a vu advenir plusieurs miracles. Cette inscription à l'entrée en anglais, français et arabe attire le regard : « J'attends mes enfants. » La messe de la Toussaint s'y déroule avec ferveur. Les femmes chantent, a cappella, la divine liturgie de saint Jean Chrysostome. Une immense statue de la Vierge se dresse à proximité. Dans les années 1990, le nombre de pèlerins présents chaque année à Maghdouché a encouragé l'archevêque de Saïda, Georges Kwaiter, à faire construire une basilique. Les Italiens et les Polonais, sarments actifs du catholicisme européen, semblent toujours les plus nombreux à se rendre sur cette terre de pèlerinage. Pour combien de temps le restera-t-elle ? « On doit refuser de baisser les bras. » Cette phrase, prononcée, quelques jours plus tôt, par le père Daoud Reaïdy au couvent des Antonins, nous revient en mémoire. Mais la profession de foi était teintée de gravité : « Le martyre importe peu. Il faut mourir de toute manière. Autant mourir pour une cause. »

De notre envoyée spéciale au Liban

mercredi 21 décembre 2016

Nun living in Aleppo: “Muslims in Syria fear for their country without Christians” - ROME REPORTS

Nun living in Aleppo: "Muslims in Syria fear for their country without Christians" - ROME REPORTS

Nun living in Aleppo: "Muslims in Syria fear for their country without Christians"

The testimony of people like Guadalupe Rodrigo is  invaluable. After almost twenty years in the Middle East, few people can give a more reliable account of what is happening in Syria.


She has seen how a bountiful and rich country is now in ruins, and she knows that one of the groups that are suffering the most are Christians. 


Sister Guadalupe believes there is a systematic targeting of Christians. This is not just one person's opinion. Facts speak for themselves. 


SISTER GUADALUPE RODRIGO

Institute of the Incarnate Word

"You can see that their first target is Christians. Their neighborhoods have suffered the worst attacks. The neighborhoods of Al-Midan, Sulaymaniyah, Al-Aziziyah. Neighborhoods in which the attacks are much more intense. Easter, Christmas. A storm of projectiles of and missiles. It is a direct attack against Christians. Killing people every day just because they are Christians."


And, according to Sister Guadalupe, the massacre of Christians is not only a humanitarian tragedy. The country's diversity and cultural life is also being destroyed. 


SISTER GUADALUPE RODRIGO

Institute of the Incarnate Word

"Muslims say it. They have told me. Muslims in Aleppo. They say 'we are worried that Christians are disappearing. What will we do without Christians. In Aleppo there are half a million Christians, and now there are barely 20,000. Muslims in Syria fear for their country without Christians. They said that it is Christians who raise the academic quality in universities. It is Christians who raise the cultural level. Christians bring values to our society. Values that we do not have, such as forgiveness. They are aware of the importance of Christians in the Middle East. More so than in the Western world."


Sister Guadalupe is one of the last Christians in Aleppo. Even though she thinks that the situation is desperate right now, the political landscape of the world is shifting in their favor, so she retains hope for a land that has lost everything. 


AG

AA

-SV

-PR

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Allemagne: un panorama des Églises orthodoxes et orientales – Religioscope

Allemagne: un panorama des Églises orthodoxes et orientales – Religioscope

Allemagne : un panorama des Églises orthodoxes et orientales

Il y aurait aujourd'hui quelque 2 millions de chrétiens appartenant à des Églises orthodoxes et autres Églises orientales en Allemagne. La plupart d'entre eux sont des immigrés ou descendants d'immigrés, amenés en Allemagne par suite de turbulences politiques ou de la recherche de nouvelles perspectives professionnelles et économiques. Les Allemands convertis à l'Église orthodoxe, par suite de mariages ou de quêtes spirituelles, ne représentent probablement que 1% de la population orthodoxe du pays. La grande majorité des orthodoxes vivant en Allemagne y sont arrivés au cours des vingt-cinq dernières années.

Orthodoxie in DeutschlandSur cette composante non négligeable du nouveau paysage religieux en Allemagne, les informations sont les bienvenues pour les observateurs de la société allemande. Sans pouvoir remplacer ce que pourrait être une véritable synthèse, un nouveau volume apporte un recueil de descriptions et des éléments d'analyse. Plus de vingt auteurs ont participé à l'ouvrage collectif à l'ouvrage collectif Orthodoxie in Deutschland, sous la direction de Thomas Bremer, Assad Elias Kattan et Reinhard Thöle (Münster, Aschendorff Verlag, 2016). Le livre couvre à la fois l'histoire et des thèmes actuels transversaux ; les quatre derniers chapitres sont consacrés aux anciennes Églises orientales (préchalcédoniennes).

Comme le notent les coordinateurs du volume en introduction, les Églises orthodoxes se trouvent dans une étape particulièrement intéressante de leur histoire en Allemagne (comme dans les autres pays occidentaux) : le transfert de leurs traditions dans un autre environnement en s'efforçant de les préserver tout en répondant aux attentes des prochaines générations.

« Les identités ecclésiastiques nationales se transforment en une identité orthodoxe en Allemagne, qui en arrive même à poser la question d'une orthodoxie allemande. Un indicateur est fourni par l'approche des langues liturgiques, des langues maternelles et de la langue allemande dans le culte et dans la vie des communautés. » (p. IX)

Des princesses russes aux réfugiés syriens ou aux étudiants serbes, « l'histoire de l'Orthodoxie [en Allemagne] est une histoire de la migration dans ses différentes formes », observe le P. Constantin Miron (Cologne) (p. 204). S'il existe maintenant des communautés orthodoxes de langue allemande dans plusieurs diocèses, il reste à voir si l'on peut déjà réellement parler de communautés orthodoxes allemandes, ajoute-t-il.

L'établissement progressif des différentes juridictions orthodoxes en Allemagne

La partie historique évoque cette présence orthodoxe russe dès le XIXe siècle: c'est d'abord une présence de milieux russes nobles ou aisés, qui conduit à la création d'églises ou chapelles dans des représentations diplomatiques, dans des lieux de villégiature ou dans des palais (lors d'unions entre un souverain allemand et une princesse russe ; puis les turbulences politiques du XXe siècle conduisent à une émigration russe avec l'implantation de structures paroissiales et ecclésiales. Les circonstances politiques entraînèrent aussi des divisions au sein de l'Église russe : dans les années 1930, pas moins de quatre juridictions russes étaient en concurrence pour obtenir en Allemagne un statut de droit public (p. 24). Il fallut attendre la fin du communisme et le XXIe siècle pour voir ces divisons largement résorbées : l'Archevêque Marc, à la tête de l'Église orthodoxe russe hors-frontières (séparée du Patriarcat de Moscou) en Allemagne joua d'ailleurs un rôle crucial dans les efforts qui aboutirent en 2007 à la réconciliation entre les deux branches de l'Église russe, rappelle le P. Nikolai Artemoff.

Eglise orthodoxe russe de Bad Ems.

L'église orthodoxe russe à côté du château de Bad Ems rappelle une présence orthodoxe dès le XIXe siècle, mais très différente de celle que nous observons aujourd'hui (© Zackzuchowski | Dreamstime.com).

La fin du communisme a ouvert la voie à l'arrivée d'un nombre beaucoup plus important de Russes orthodoxes : en 1988, année du millénaire du baptême de la Russie, on en dénombrait environ 10.000 sur le territoire de la République fédérale d'Allemagne ; aujourd'hui, ils seraient 300.000. Le Patriarcat de Moscou a ouvert de nombreuses nouvelles paroisses au cours des dernières années : il y aurait aujourd'hui une centaine de paroisses du Patriarcat de Moscou et une cinquantaine de l'Église russe hors-frontières (l'acte d'union de 2007 ayant prévu qu'elle conserverait ses propres structures autonomes).

L'immigration serbe en Allemagne était insignifiante avant la Seconde Guerre mondiale. Mais 100.000 à 150.000 Serbes, dont 50 prêtres au moins, se retrouvèrent prisonniers de guerre en Allemagne. La plupart ne voulurent pas rentrer ensuite dans leur patrie, passée sous le joug d'un régime communiste. Dans le sillage de débuts d'organisation d'une vie religieuse dans les camps où ils avaient été détenus, de premières communautés paroissiales s'organisèrent à Munich, Osnabrück, Lingen, Hanovre et Düsseldorf, raconte le P. Radomir Kolundzic. Au début des années 1960, sept prêtres encadraient la vie religieuse de quelque 10.000 fidèles serbes en Allemagne. Par la suite, des migrants serbes en quête de travail vinrent les rejoindre : au milieu des années 1970, on comptait quelque 800.000 immigrés yougoslaves en Europe occidentale, dont 500.000 en Allemagne, et probablement la moitié de ceux-ci étaient-ils serbes (p. 46), même s'ils étaient loin d'être tous orthodoxes pratiquants. En 1969 fut érigé un diocèse serbe d'Europe occidentale, dont le siège se trouva d'abord à Londres, puis à Düsseldorf dès 1971. Avec un nombre croissant de paroisses, le diocèse fut divisé en deux en 1990, avec un nouveau diocèse pour l'Allemagne, l'Autriche et la Suisse, et finalement un diocèse pour l'Allemagne seule en 2011.

Les conflits des années 1990 dans l'ex-Yougoslavie entraînèrent de nouvelles vagues migratoires (80.000 à 100.000 Serbes) et de nouvelles créations de communautés. De plus, par suite de l'éclatement du pays et de l'effondrement du système politique qui l'avait dominé, de nouvelles interrogations et aspirations spirituelles se firent jour : un nombre croissant de Serbes se tournèrent à nouveau vers l'Église orthodoxe. 42 prêtres desservent 26 paroisses serbes en Allemagne aujourd'hui, avec un nombre de fidèles estimé à 300.000 au moins.

Chez les Russes comme chez les Serbes, les immigrés politiques de la période communiste ne constituent plus qu'une petite minorité des fidèles, remarque Nikolaj Thon (p. 53).

En plus petit nombre, les orthodoxes roumains dépendirent d'abord (dès 1949) d'un diocèse d'Europe occidentale et centrale, avant l'organisation d'une Métropole pour l'Allemagne et quelques autres pays en 1993.

En 1960, un accord fut signé entre le Royaume de Grèce et la République fédérale d'Allemagne pour permettre aux travailleurs grecs l'accès à des emplois en Allemagne. Cela entraîna une rapide augmentation de la population grecque. Un diocèse orthodoxe grec d'Europe centrale fut érigé en 1963 : les orthodoxes grecs sont aujourd'hui au nombre de 400.000 en Allemagne, avec 150 lieux de culte. C'est le diocèse «le plus grand, le mieux organisé et le mieux établi» (p. 60).

Le siège du diocèse bulgare d'abord établi à Budapest déménagea à Berlin en 1994. Il existe également une Église ukrainienne à l'étranger reconnue par le Patriarcat de Constantinople depuis 1995. Quelque 13.000 immigrés géorgiens ont donné naissance à des paroisses géorgiennes, avec leur propre diocèse d'Allemagne et d'Autriche depuis 2014. Il faut encore y ajouter les orthodoxes arabophones dépendant du Patriarcat d'Antioche : la fuite de chrétiens de Syrie est récemment venue étoffer leurs rangs, et ils rassemblent maintenant quelque 15.000 fidèles.

L'organisation de la vie orthodoxe en Allemagne

Dix diocèses orthodoxes existent aujourd'hui sur territoire allemand, en parallèle, puisqu'ils relèvent chacun d'une Église dont le siège se trouve dans un pays de tradition orthodoxe. Cependant, des structures se mettent en place en vue de permettre une coopération.

Une Commission des Églises orthodoxes (puis : de l'Église orthodoxe en Allemagne vit le jour en 1994 et pava la voie à la Conférence des évêques orthodoxes, mise sur pied en 2010. Chaque évêque orthodoxe conserve cependant sa liberté d'action, répondant à son Église mère autocéphale.

Lors d'une célébration liturgique en 2007 à Cologne, six évêques orthodoxes, entourés du clergé (source: Paroisse orthodoxe serbe de Cologne).

Dans la pratique, bien des prêtres orthodoxes liés à une Église nationale se trouvent amenés à offrir des services pastoraux également à des orthodoxes d'autres origines. Les rencontres interorthodoxes représentent une réalité au quotidien dans bien des paroisses, ou entre paroisses — parfois, d'ailleurs, comme conséquence de la participation aux dialogues œcuméniques, remarque le P. Constantin Miron (p. 206). Dans plus d'un lieu, des conférences pastorales rassemblant les prêtres orthodoxes de plusieurs juridictions ont vu le jour, permettant également une représentation commune face aux partenaires civils et religieux.

Parmi les questions importantes se trouve celle de la traduction des textes liturgiques en des langues occidentales. Le P. Peter Sonntag note que cela est devenu un objet de controverses, et que les expressions de scepticisme face à ces traductions s'expriment tant dans les pays orthodoxes (face aux traductions en langue moderne) que dans les pays occidentaux. Même si les premiers efforts de traduction en allemand remontent au XIXe siècle,ce n'est que tardivement que le caractère souhaitable d'un effort commun en vue de traductions en langue allemande s'est affirmé (p. 88). Sous l'égide de la Conférence des évêques, une commission pour la traduction de la Divine Liturgie et des sacrements s'est mise au travail en 2010 (p. 98).

Il est vrai que les écueils à éviter ne manquent pas : d'un côté le risque de traductions si proches de la langue courante qu'elles en perdraient leur caractère sacré, artistique, poétique ; d'autre part, le danger d'un style si proche de la syntaxe de la langue d'origine qu'elle en deviendrait pratiquement incompréhensible à l'audition (p. 89). Une traduction « philologiquement et sémantiquement juste » n'est pas encore une prière... (p. 92)

Le P. Peter Sontag remarque qu'un effort de traduction aujourd'hui soulève inévitablement aussi des questions de fond, par rapport aux sensibilités contemporaines sur certains sujets ( par exemple le « langage inclusif ») ou en lien avec le dialogue œcuménique (stigmatisation de certains « hérétiques » vénérés par les Églises préchalcédoniennes, variations de traduction du Notre Père) (pp. 98-99).

En ce qui concerne l'enseignement religieux orthodoxe dans les écoles publiques, celui-ci existe depuis 1956 en Bavière (pour les élèves russes orthodoxes), depuis 1985/86 en Rhénanie du Nord-Wetsphalie (pour les élèves grecs orthodoxes, mais conçu comme s'adressant en fait à tous les élèves de confession orthodoxe indépendamment de leur origine nationale). Cet enseignement existe aujourd'hui en Bavière, en Rhénanie du Nord-Westphalie, en Hesse, en Basse-Saxe et (depuis l'année scolaire 2016/17) en Bade-Wurtemberg. Les partenaires des communautés orthodoxes sont les ministères compétents de chaque Land. Une seule formation spécifique existe pour les catéchètes orthodoxes, depuis 2011, à l'Université de Munich. Il existe peu de matériaux de catéchèse orthodoxe en langue allemande adaptés pour un usage scolaire, mais l'élaboration de tels outils pédagogiques a commencé.

Comme l'explique Kerstin Keller (coordinatrice de l'enseignement religieux orthodoxe en Rhénanie du Nord-Westphalie), cet enseignement s'adresse à des enfants issus de différents groupes de migrants. « Le macrocosme de l'Orthodoxie universelle se reflète ainsi dans le microcosme de la salle de classe »   et l'enseignement doit transmettre la notion qu'il y a une foi orthodoxe et une Église orthodoxe qui se manifeste dans la diversité des expressions nationales (pp. 108-109). Leur socialisation religieuse (familiale, communautaire) s'effectue le plus souvent dans la langue du pays d'origine, tandis que l'enseignement se fait en allemand.

Dans le cadre universitaire, Athanasios Vletsis (professeur de théologie orthodoxe à l'Université de Munich) rappelle que la première chaire de théologie orthodoxe en Allemagne fut celle occupée par le professeur Anatasios Kallis à Münster, de 1979 à sa retraite en 1999, puis depuis 2005 par le professeur Assaad Elias Kattan.. Comme celle de Münster, la chaire de Munich vit le jour dans le contexte d'une faculté de théologie catholique. Cet Institut de théologie orthodoxe a compté quatre professeurs, puis trois par suite de mesures d'économie, dont l'enseignement est complété par différents chargés de cours, afin d'offrir une formation académique complète en théologie orthodoxe, couronnée par un diplôme. Il existe également un enseignement sur le christianisme orthodoxe dans le cadre de la science des religions à l'Université d'Erfurt (professeur Vasilios Makrides).

Quant aux efforts œcuméniques entre Églises historiques en Allemagne et partenaires orthodoxes, ils commencèrent dans les années 1960 et 1970, avec la croissance de la présence orthodoxe et le sentiment que celle-ci serait plus qu'une manifestation passagère. Cela inclut à la fois les contacts bilatéraux entre orthodoxes et catholiques ou protestant, et la participation à la communauté de travail des Églises chrétiennes en Allemagne (ACK). Différents diocèses orthodoxes sont également représentés dans des groupes de travail à l'échelle de Länder : dans ces cas, la liste établie par Marina Kiroudi montre que ce sont les diocèses particuliers qui sont représentés, et non des structures interorthodoxes (pp. 123-124).

Ces échanges œcuméniques portent aussi sur des aspects pratiques : par exemple les cadres régissant les mariages entre conjoints de confessions différents, avec des documents pastoraux à ce sujet publiés tant en coopération avec les catholiques (1993) qu'avec les protestants (pp. 117-118).

Il importe de souligner un autre aspect des relations entre immigrés orthodoxes et les Églises majoritaires en Allemagne : l'hospitalité accordée aux orthodoxes dans des lieux de culte et autres locaux protestants ou catholiques, courante jusqu'à la fin des années 1990, remarque le théologien protestant Martin Illert (Hanovre). Cela rappelle que les décennies immédiatement postérieures à la 2e guerre mondiale furent placées sous le signe de l'aide et du soutien aux migrants orthodoxes, souvent déplacés par la tourmente de la guerre et ses conséquences politiques. Mais depuis la fin des années 1990, alors que la population orthodoxe augmente tandis que le nombre des pratiquants catholiques et protestants diminue en Allemagne, ce n'est plus simplement la mise à disposition d'espaces pour le culte orthodoxe qui est proposée, mais de plus en plus la cession de lieux de culte reconvertis en églises orthodoxes. Les réseaux œcuméniques ont joué ici un rôle important (pp. 182-183).

Un chapitre porte sur les médias orthodoxes en Allemagne (Nikolaj Thon). À ce propos, on découvre aussi des remarques inattendues dans l'article du P. Georgios Basoudis (Mannheim) sur l'intégration des Églises orthodoxes en Allemagne, qui évoque « Internet comme facteur d'intégration » (pp. 176-177). Selon lui, pour une Église qui ne dispose pas de solides structures administratives en Allemagne et dans laquelle beaucoup de responsabilités reposent finalement sur les épaules du prêtre, le travail serait beaucoup plus difficile à réaliser sans l'existence d'Internet : les réseaux sociaux virtuels permettent une rapide circulation de l'information ainsi qu'une communication. Internet contribuerait ainsi notablement à renforcer la perception de la présence des communautés orthodoxes en Allemagne.

Russische Kirche, Wiesbaden

L'église orthodoxe russe de Wiesbaden (Miss Passion Photography).

D'autres Églises d'origine orientale en Allemagne

Outre des chapitres sur quelques autres sujets particuliers, la dernière et plus courte partie du volume s'intéresse aux Églises orientales non byzantines (et pas en communion avec ces dernières), également présentes en Allemagne.

Un court chapitre (3 pages) du P. Youkhana Patros, qui dessert une paroisse de cette Église à Essen, résume la situation de l'Église assyrienne d'Orient. Ses premiers fidèles seraient arrivés vers 1970. Ils seraient aujourd'hui 5.000 à 7.000 en Allemagne, avec cinq communautés (mais chacune comprend également plusieurs lieux de culte secondaires). L'évêque responsable de l'Europe occidentale réside à Stockholm, qui est un pôle pour la migration assyrienne en Europe. Les quatre prêtres présents en Allemagne sont originaires d'Irak. Deux ont étudié à Rome, ce qui reflète les bonnes relations développées entre cette Église et l'Église catholique romaine. L'accueil assuré par les communautés chrétiennes allemandes est vital pour cette Église, qui n'est propriétaire que d'un seul lieu de culte en Allemagne.

Les coptes comptent pour leur part 12.000 fidèles en Allemagne, rapportent  Fouad et Barbara Ibrahim. Les premiers étaient arrivés dès les années 1950, sans véritable vie communautaire ou lieu de culte, avec des rencontres sporadiques dans un cadre privé. Aujourd'hui, l'Église copte compte en Allemagne deux évêques, deux monastères qui attirent des fidèles venus parfois de loin, et même un institut de formation théologique. Plus de la moitié des coptes résidant en Allemagne ont acquis la nationalité de ce pays (p. 231).

Quant aux chrétiens syriaques venus du Tur Abdin, dans l'Est de la Turquie, ils seraient aujourd'hui 80.000 en Allemagne, explique Simon Birol (Université de Bochum). Si les premiers arrivèrent dès les années 1960, ils rentraient au pays pour les grandes fêtes religieuses et fréquentaient des paroisses d'autres confessions chrétiennes durant le reste de l'année. Un premier prêtre fut ordonné pour desservir les fidèles en Allemagne en 1971. Comme pour toutes les autres communautés évoquées dans ce livre, le prêt de lieux de culte catholiques ou protestants pour permettre la célébration des services religieux syriaques a été important. Un monastère a ouvert ses portes à la frontière germano-néerlandaise, à côté duquel se trouve le seul cimetière orthodoxe syriaque en Europe (pp. 242-243). Un autre monastère a été fondé en Allemagne, à Warburg, dans les locaux d'un ancien couvent dominicain. Consacré en 2012, l'évêque qui y réside aujourd'hui et porte la responsabilité du diocèse d'Allemagne est le premier évêque orthodoxe syriaque né dans la diaspora. L'instruction religieuse pour les orthodoxes syriaques a été instituée dans cinq Länder, même si la formation d'enseignants pose des défis (p. 248).

Quant aux Arméniens, leur présence en Allemagne est plus ancienne, rappelle Harutyun Harutyunyan. De 1925 à 1945, un premier prêtre arménien exerça son ministère au service des fidèles de la région de Berlin, puis de Stuttgart jusqu'en 1952. Plusieurs années s'écoulèrent ensuite sans présence permanente de prêtres arméniens en Allemagne. Une organisation de la vie religieuse commença à se mettre en place à partir du milieu des années 1960 et dans les années 1970, accompagnant une croissance progressive de la population arménienne, qui s'élevait déjà à 20.000 au début des années 1990. Aujourd'hui, l'Église arménienne compte en Allemagne 15 paroisses (dont trois seulement possèdent leur lieu de culte), avec 2.300 fidèles actifs. Mais le manque de prêtres est aigu : il n'y en a que 5 pour toute l'Allemagne, ce qui les contraint à de constants déplacements.

Des communautés en transition

Par l'importance des communautés et leur variété, l'Allemagne représente un champ d'observation révélateur des évolutions de la présence orthodoxe en Europe occidentale. Il souligne une fois de plus – si l'on considère notamment l'importance de ces populations et leur évolution rapide — le besoin de développer plus de recherches sur ces communautés religieuses dans les pays de l'Europe occidentale, et également des recherches sous l'angle des sciences sociales des religions : la plupart des contributions contenues dans ce volume viennent plutôt d'auteurs ayant une formation théologique.

Eglise orthodoxe russe, Francfort

L'église de la paroisse orthodoxe russe hors-frontières de Francfort-sur-le-Main (© 2014 J.-F. Mayer).

Ce résumé d'un livre contenant de nombreuses informations ne permettait pas d'entrer dans les détails : dans certaines communautés, l'adaptation à un nouvel environnement s'est aussi accompagnée de tiraillements ou controverses internes, qu'évoquent certains chapitres. Ainsi, la communauté arménienne connaît des tensions par suite de la décision d'imposer des tarifs fixes pour différentes cérémonies (mariages, funérailles, etc.) aux personnes qui ne sont pas des membres cotisants d'une paroisse (ces derniers bénéficiant de la gratuité) (p. 267). Cet exemple très concret illustre les aménagements qu'entraîne l'organisation de la vie religieuse dans un nouvel environnement.

Même si le contenu des chapitres varie beaucoup, ils montrent tous des communautés fortement marquées par des vagues d'immigration récentes, et donc encore en voie d'organisation durable. Les structures déjà mises en place sont un début : elles répondent tant aux besoins des communautés qu'aux attentes de la société allemande. Elles ne représentent sans doute pas encore le stade définitif. Le cadre allemand offre des conditions favorables à certains égards : les Églises historiques, solidement établies, se montrent accueillantes envers ces communautés chrétiennes migrantes ; le cadre scolaire allemand ouvre des possibilités de catéchisme dans le cadre scolaire. Il sera intéressant de voir comment les différents groupes chrétiens orthodoxes et orientaux trouveront, dans les décennies à venir, l'équilibre entre la préservation de leur héritage et l'insertion dans le contexte allemand.

Jean-François Mayer



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vendredi 16 décembre 2016

Le Saint-Siège souligne l’augmentation des actes antichrétiens en Europe - La Croix

Le Saint-Siège souligne l'augmentation des actes antichrétiens en Europe - La Croix

Le Saint-Siège souligne l'augmentation des actes antichrétiens en Europe

L'Organisation pour la sécurité et la coopération en Europe a organisé mercredi 14 décembre une conférence sur la lutte contre l'intolérance et la discrimination, au cours de laquelle le représentant permanent du Saint-Siège auprès de cette organisation a évoqué les actes antichrétiens.

Mgr Janusz Urbanczyk, représentant permanent du Saint-Siège auprès de l'Organisation pour la sécurité et la coopération en Europe (OSCE), est intervenu au sujet de la lutte contre l'intolérance et la discrimination à l'égard des chrétiens, mercredi 14 décembre, au cours de la conférence qui s'est tenue à Vienne (Autriche) sur la lutte contre l'intolérance et la discrimination.

L'éducation à la « culture de la rencontre », la promotion d'un climat de meilleure confiance envers les religions, la reconnaissance qu'« avec leurs valeurs et traditions », elles puissent contribuer « de façon significative » au développement de la société. Ce sont les clés pour prévenir l'intolérance et la discrimination antichrétiennes en Europe, et donc garantir la sécurité dans le continent, tel était le fil conducteur de l'intervention de Mgr Urbanczyk, rapporte Radio Vatican. L'OSCE, qui s'occupe de la protection des droits humains et de la démocratie, avait organisé cette conférence.

Des phénomènes souvent sous-évalués

Dans sa première intervention, le représentant du Saint-Siège a rappelé que si, heureusement, l'on n'assiste pas en Europe aux brutales persécutions subies aujourd'hui par tant de chrétiens dans d'autres parties du monde, on remarque une augmentation des manifestations d'intolérance, des crimes de haine et des épisodes de vandalisme à leur encontre, ainsi que les offenses et les insultes à cause de leurs convictions. Des phénomènes qui sont souvent sous-évalués, notamment, selon lui, par les médias. Est tout aussi préoccupante l'agressivité de certaines campagnes de dénigrement contre les chrétiens, taxés de bigoterie et d'intolérance parce que leurs opinions ne sont pas en ligne avec les idéologies aujourd'hui en vogue. Contre ces phénomènes, le Saint-Siège demande des « mesures législatives adéquates » et des déclarations officielles analogues à celle adoptée en 2004 par le Conseil ministériel de l'OSCE sur la lutte contre l'antisémitisme.

> Lire aussi : L'OSCE veut débusquer la xénophobie sur la Toile

Pour contrer la discrimination et l'intolérance, a souligné Mgr Urbanczyk, il faut intervenir surtout sur l'éducation. « Le Saint-Siège, a-t-il affirmé, est fermement convaincu que l'éducation est un instrument important pour construire des ponts de paix et de stabilité, et pour faire de nos jeunes des constructeurs de paix et des promoteurs d'une authentique tolérance ». La promotion du dialogue interreligieux, et plus largement d'un dialogue respectueux dans le débat public, est indispensable pour faire progresser cet état d'esprit.

Dans sa dernière intervention, le représentant du Saint-Siège a insisté encore sur l'importance du dialogue, de la compréhension et de la confiance réciproque, et sur la reconnaissance par les États européens de la contribution des religions au développement de la société. Il a donc invité les gouvernements, les croyants des diverses religions et de tous les acteurs sociaux à unir leur voix en défense de la tolérance et à redécouvrir la « culture de la rencontre » invoquée par le pape François.

Cl.H. avec Radio Vatican

mercredi 14 décembre 2016

ASIE/SYRIE - Accusations croisées sur la rupture de la trêve à Alep et commentaires de l’Archevêque arménien catholique d’Alep


Objet: [Agence Fides] Newsletter Fides del 14-12-2016
  ASIE/SYRIE - Accusations croisées sur la rupture de la trêve à Alep et commentaires de l'Archevêque arménien catholique d'Alep   Alep (Agence Fides) - La lettre envoyée par le Pape au Président syrien, Bashar al Assad, « contient des mots clairs et cohérents avec ce que le Successeur de Saint Pierre et le Saint-Siège ont toujours dit à propos de la tragique situation de la Syrie. Il suffit de lire ces paroles. Il n'est pas nécessaire de déchiffrer et encore moins de manipuler ce message ». C'est en ces termes que l'Archevêque arménien catholique d'Alep, S.Exc. Mgr Boutros Marayati, invite à reconnaître dans la missive envoyée par le Pape au Président syrien, un nouveau signe de la sollicitude constante manifesté par le Pape et par ses collaborateurs face aux souffrances de l'ensemble du peuple syrien.
« Le Pape François – répète l'Archevêque arménien catholique d'Alep – invite tout un chacun à mettre fin aux violences, d'où qu'elles viennent, et à cheminer sur la voie de la pacification et de la réconciliation. Il est hors de propos que d'essayer d'utiliser ce message ou les mots qu'il contient comme une prise de position favorable ou contraire au Président Assad ».
L'Agence de presse syrienne Sana avait donné la nouvelle de la lettre du Pape, en fournissant un certain nombre de passages. Le Pape François, dans la lettre parvenu le 12 décembre au Président syrien par le biais du Nonce apostolique en Syrie, S.Em. le Cardinal Mario Zenari, a condamné toute forme d'extrémisme et de terrorisme « d'où qu'elle puisse venir » et a fait appel au Président Assad afin que « soit pleinement respecté le droit humanitaire international en ce qui concerne la protection des civils et l'accès à l'aide humanitaire ».
Les préoccupations du Pape, en ce moment, concernent en particulier la ville d'Alep. A propos de ce qui se passe dans la ville, les nouvelles et les versions contrastantes s'entremêlent. L'armée syrienne déclare avoir repris possession de presque toute la métropole alors que des représentants des Nations unies et de la Croix Rouge internationale évoquent « des civils exécutés sur place » par l'armée régulière. Des milliers de personnes seraient prises au piège dans la partie d'Alep encore aux mains des rebelles et des djihadistes et, dans ces enclaves – indiquent des agences internationales citant des sources provenant des groupes rebelles – les bombardements auraient repris ce matin, malgré la trêve annoncée hier soir pour permettre l'évacuation des groupes armés. De telles informations contrastent avec les nouvelles diffusées par les sources russes, selon lesquelles ce sont les groupes armés djihadistes qui mènent une contre-attaque da ns des zones déjà reprises par l'armée syrienne, empêchant les civils de quitter la zone de combat. Près de 6.000 civils dont 2.210 enfants – selon le Ministère de la Défense russe, citant les données du centre russe pour la réconciliation des parties en conflit en Syrie – ont cependant pu être évacués des districts orientaux au cours de ces dernières 24 heures. « Au sein de nos quartiers – indique à Fides Mgr Marayati – les personnes se réjouissent naturellement du fait que les groupes armés djihadistes aient été éloignés et que leurs tirs de mortier ne parviennent plus à frapper les maisons. Mais la peur reste et rend le soulagement fragile. Nous n'aurons la paix que lorsqu'une véritable réconciliation parviendra à prévaloir dans les cœurs, les libérant de la haine. C'est seulement de la sorte que nous pourrons repartir ensemble. D'ici là, nous prions afin de pouvoir vivre le temps de Noël dans l'espérance et avec un peu de séré nité ». (GV) (Agence Fides 14/12/2016)

« Il faudra des décennies pour reconstruire Alep » - La Croix

« Il faudra des décennies pour reconstruire Alep » - La Croix

« Il faudra des décennies pour reconstruire Alep »

Tandis que les forces pro gouvernementales sont en train de venir à bout des dernières poches rebelles à Alep-Est, Vincent Gelot, envoyé en Syrie par l'Œuvre d'Orient, fait le point sur la situation, notamment celle des chrétiens.

Des résidents syriens du quartier Bustan al-Qasr arrive dans le quartier de Fardos le 13 décembre.
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Des résidents syriens du quartier Bustan al-Qasr arrive dans le quartier de Fardos le 13 décembre. / STRINGER/AFP

La Croix : Les uns affirment qu'Alep est tombée, d'autres qu'elle est libérée. Que se passe-t-il sur place ?

Vincent Gelot : Je suis logé dans la partie occidentale, chez les jésuites, dont la résidence a été frappée juste avant mon arrivée par des obus, tirés du côté rebelle, à Alep-est. Côté ouest, là où habitent encore entre 20 000 et 25 000 chrétiens sur une population d'1,2 million d'habitants environ, la victoire en vue des pro-Assad signifierait la fin des bombardements. Si les forces gouvernementales parviennent à reprendre la ligne de front, mettant un terme à plusieurs années de combats, ils retrouveront un semblant de stabilité.

À lire : L'étau se resserre sur Alep-est

Mais dans la partie orientale de la ville, les informations sont très difficiles à obtenir et parviennent de façon parcellaire, il y a peu de sources fiables. On sait que de nombreux quartiers ont été repris, mais le flou demeure sur les possibilités d'accord de cessez-le-feu et d'évacuation des personnes se trouvant sur place, dont de nombreux civils. Ces personnes se trouvent dans une situation extrêmement délicate. Certains ont pu, à un moment, sympathiser avec les rebelles ou avoir été dans l'impossibilité de partir. Ils sont pris au piège : ils craignent de faire face à des représailles de la part des loyalistes s'ils quittent Alep-Est, mais s'ils restent, ils seront tués.

Quelle est la situation à Alep-Ouest ?

Vincent Gelot : Depuis quatre ans, la ville est coupée en deux, entre l'ouest, resté dans le giron des forces pro gouvernementales, et l'est, pris par les rebelles à l'été 2012. Il fait très froid, pas loin de zéro degré, et il n'y a pas d'électricité. La nuit, il n'y a pas de lumière. Le prix des biens de première nécessité est exorbitant, la livre syrienne a été complètement dévaluée. Il n'y a plus de travail, de très nombreuses maisons sont détruites ou gravement endommagées. La ville est un champ de ruines, où flottent les drapeaux russes et ceux du Hezbollah libanais. Il ne reste rien que des squelettes d'immeubles.

A lire : À Alep, coupée en deux, « la violence augmente de jour en jour »

Comment la population envisage-t-elle l'avenir, si Bachar al-Assad reprend effectivement la ville ?

Vincent Gelot : Les habitants sentent qu'ils ne sont plus maîtres de rien, ils sont dans une logique de survie. (Là, des bruits d'obus viennent interrompre son propos). Ils ne raisonnent pas dans les mêmes termes que nous, entre pro et anti Assad. À l'ouest, ils n'ont pas le choix, ils n'en peuvent plus. Comme les chrétiens en Égypte, ils sont pris en otage par leur gouvernement protecteur. En tous les cas, ils sont conscients qu'il faudra des décennies pour reconstruire la ville, relancer l'économie.

Comment les chrétiens se préparent-ils à vivre Noël dans ce contexte d'incertitude ?

Vincent Gelot : Les familles chrétiennes qui sont restées, soit parce qu'elles ne pouvaient pas faire autrement, soit parce qu'elles ont des affaires à Alep, ont un courage impressionnant. On se demande comment elles tiennent depuis tout ce temps dans ces conditions... Noël se prépare doucement, dans les doutes et l'attente. Les maronites célébreront dans leur cathédrale, détruite il y a deux ans, comme un symbole fort.

> À lire : Vincent Gelot, la 4L et les chrétiens d'Orient

Recueilli par Marie Malzac

Commentaires du Patriarche copte orthodoxe après l’attentat contre l’église de Botrosiya


Expéditeur:
Fides News Fr <fidesnews-fr@fides.org>
Date: 14 décembre 2016


AFRIQUE/EGYPTE - Commentaires du Patriarche copte orthodoxe après l'attentat contre l'église de Botrosiya

Le Caire (Agence Fides) – « Nos martyrs, et le martyre en soi, nous unissent au Ciel et font monter notre cœur jusqu'à ceux qui sont déjà là et de là intercèdent pour nous » : c'est en ces termes que le Patriarche copte orthodoxe, Tawadros II, a célébré les 25 victimes de l'attentat terroriste perpétré Dimanche dernier, 11 décembre, au cours de la Messe, contre l'église de Botrosiya, se trouvant dans le complexe d'édifices adjacent à la Cathédrale copte orthodoxe du Caire. Les mots du Patriarche copte orthodoxe ont été prononcés au cours de l'homélie donnée au cours des obsèques des victimes, célébrées hier dans la Cathédrale Saint Marc.
« Nous appelons notre Eglise, l'Eglise des martyrs. – a ajouté le Patriarche copte orthodoxe, rappelant que – Depuis le I° siècle après Jésus Christ, les coptes ont donné leur vie en sacrifice par amour pour le Christ ». Au cours de son homélie, Tawadros II a également rappelé que les nouveaux martyrs coptes ont perdu la vie au cours du mois de Kiahk, mois dédié à la Très Sainte Vierge Marie dans le cadre du calendrier copte et qui précède Noël, un mois de joie et de louange. « Disons adieu à ses êtres chers dans le même esprit de louange – a déclaré le Patriarche copte orthodoxe – parce que nous croyons qu'il n'existe pas de mort pour ceux qui aiment Dieu. Ils seront ressuscités dans la joie pour la vie éternelle ». Le Patriarche copte orthodoxe a conclu en soulignant que la main du terroriste ne pourra jamais échapper à la punition divine.
Pascal Maguesyan devant l'Église Sainte-Croix d'Aghtamar (Arménie Occidentale, Turquie) en septembre 2010. Crédit Pascal Maguesyan.Hier déjà, au cours de la commémoration civile des victimes ayant eu lieu au Mémorial du soldat inconnu, le Président égyptien, Abdel Fattah al Sisi, avait annoncé l'arrestation de quatre personnes, soupçonnées d'être impliquées dans l'attentat et a indiqué comme responsable du massacre un jeune kamikaze. Après les relevés de la police scientifique, les forces de sécurité affirment avoir identifié l'auteur de l'attentat suicide dans la personne de Mahmud Shafik Mohamed Mostafa, 22 ans, affilié à la Wilayat Sinaï, groupe égyptien lié au prétendu « Etat islamique », accréditant la piste djihadiste comme matrice de l'attentat. Cependant, les deux plus importantes organisations djihadistes actives au Caire, le mouvement Hasam et le groupe Liwaa al Thuwrah, ont condamné l'attaque. Hasam a accusé les services répondant au Président al Sisi d'avoir perpétré l'attentat pour terroriser la population et consolider son pouvoir.
Les familles et les amis des victimes – indique la presse égyptienne – avaient accueilli hier l'arrivée du Patriarche copte orthodoxe dans la Cathédrale par un mélange de douleur et de jubilation, certains invoquant la pitié de Dieu et d'autres lançant des cris de victoire dans la certitude que leurs proches avaient été accueillis au Paradis.
Le Patriarche copte orthodoxe, visiblement attristé, s'est placé, la tête baissée, face aux cercueils, avant de prononcer l'homélie. La cérémonie funéraire a débuté par une prière d'action de grâce, a continué au travers de la lecture de l'Ecriture Sainte et de la prière pour la vie éternelle des défunts.
Les paroles du Patriarche copte orthodoxe au cours de l'homélie pour les dernières victimes coptes du terrorisme attestent de manière simple et désarmante le regard que les chrétiens posent toujours sur leurs martyrs et aident à vaincre le manque de mémoire qui semble le plus souvent voiler cette caractéristique sans pareil de l'histoire chrétienne dans le monde : un amas d'équivoques et de dénaturations alimentés non seulement par la propagande djihadiste – qui exalte comme martyrs les auteurs des attentats suicides – mais également par des slogans et autres petites phrases relayés par le réseau des institutions mobilisées à temps plein pour défendre les chrétiens persécutés. (GV) (Agence Fides 13/12/2016)