Arabes du Christ


" الهجرة المسيحية تحمل رسالة غير مباشرة للعالم بأن الإسلام لا يتقبل الآخر ولا يتعايش مع الآخر...مما ينعكس سلباً على الوجود الإسلامي في العالم، ولذلك فإن من مصلحة المسلمين، من أجل صورة الإسلام في العالم ان .... يحافظوا على الوجود المسيحي في العالم العربي وأن يحموه بجفون عيونهم، ...لأن ذلك هو حق من حقوقهم كمواطنين وكسابقين للمسلمين في هذه المنطقة." د. محمد السماك
L'emigration chretienne porte au monde un message indirecte :l'Islam ne tolere pas autrui et ne coexiste pas avec lui...ce qui se reflete negativement sur l'existence islamique dans le monde.Pour l'interet et l'image de l'Islam dans le monde, les musulmans doivent soigneusement proteger l'existence des chretiens dans le monde musulman.C'est leur droit ..(Dr.Md. Sammak)

mardi 10 janvier 2017

Fwd: [Agence Fides] Newsletter Fides del 10-01-2017

10/1/2017
AFRIQUE/EGYPTE - Annonce de la construction de la plus grande église de la nation de la part du Président égyptien   Le Caire (Agence Fides) – Il s'agira de l'église copte (orthodoxe NDT) la plus grande d'Egypte et elle sera inauguré d'ici 2018, dans la nouvelle capitale, qui commence à s'ériger aux marges de la métropole du Caire. L'un de ses financeurs sera le Président égyptien, Abdel Fattah al Sisi. L'annonce du projet a été faite par le Chef de l'Etat à l'occasion de sa participation à la liturgie de Noël en la Cathédrale copte orthodoxe du Caire, célébrée par le Patriarche Tawadros II.
Le Président égyptien a indiqué avoir destiné 100.000 livres égyptiennes (soit environ 5.200 €uros) au premier financement de l'initiative, qui prévoit la construction simultanée de la plus grande mosquée et de la plus grande église d'Egypte à l'intérieur du projet urbanistique ambitieux destiné à créer ex nihilo une nouvelle ville, dans laquelle seront concentrés également les bureaux du gouvernement et les sièges des institutions politiques. Au cours de son intervention – reportent les moyens de communication égyptien – le Chef de l'Etat a confirmé également l'engagement pris concernant la reconstruction de toutes les églises endommagées ou détruites au cours de l'été 2013, au cours des désordres ayant fait suite à la déposition du Président islamiste Mohammed Morsi.
La participation de cette année du Président al Sisi à la Messe de Noël en la Cathédrale copte orthodoxe a été la troisième du genre de sa part. Avant lui, aucun Chef de l'Etat égyptien n'avait pris part personnellement à la célébration de solennités chrétiennes. (GV) (Agence Fides 09/01/2017)

lundi 9 janvier 2017

Un point d’histoire : le Sandjak d’Alexandrette – medias-presse.info

Un point d'histoire : le Sandjak d'Alexandrette – medias-presse.info

C'est ainsi qu'Antioche est devenue turque et ce n'est pas à l'honneur de la France. Pour la Syrie c'est une spoliation qui n'a jamais été acceptée.


https://www.medias-presse.info/un-point-dhistoire-le-sandjak-dalexandrette/67520/

Un point d'histoire : le Sandjak d'Alexandrette

Si l'on regarde attentivement une carte de la Syrie, on s'aperçoit que dans sa partie Nord-Ouest sa frontière avec la Turquie subit un brusque décroché vers le sud. Cela ampute donc une partie non négligeable du territoire syrien au profit de la Turquie.

Cette enclave turque a une histoire et un nom : le Sandjak d'Alexandrette.

Il faut remonter au mandat français pour comprendre ce qui s'est passé. Au lendemain de la première guerre mondiale, les alliés confient à la France un mandat pour administrer et développer les territoires de la Syrie et du Liban afin de les amener progressivement à l'indépendance. Les accords Sykes-Picot de 1916 avaient déjà réglé la question de la frontière avec l'Irak dont l'administration est confiée aux Anglais. L'Etat islamique abolira d'ailleurs symboliquement cette frontière en 2015 pour montrer que le califat a une vocation universelle.

Pour exercer ce mandat, la France nomme en 1920 le général Gouraud Haut Commissaire au Levant (nom englobant la Syrie et le Liban). Le Général Weygand lui succédera en 1923.  Pour composer avec tous, ils vont successivement morceler ce territoire en 6 parties : le Liban (dont il proclame l'indépendance symbolique mais qui ne le sera vraiment qu'en 1943), l'Etat de Damas, l'Etat d'Alep, le Territoire autonome des Alaouites (d'où est issue la famille Assad), le Djebel Druze et le Sandjak d'Alexandrette.

Le Général Weygand justifiera cette décision dans ses mémoires : »Pourquoi pas un seul Etat dans lequel on eût réservé au Liban un statut ? C'est que les Libanais refusèrent catégoriquement le maintien d'une servitude dont ils avaient souffert dans le passé; que le pays d'Alep, habitué par les débouchés de son commerce à regarder vers le nord ne tenait pas à lier son sort à celui de Damas; qu'enfin les Alaouites exprimèrent sans détour leur volonté de jouir de l'autonomie sous la protection de la France. Il apparut alors plus avantageux de reconnaître ces autonomies. »

Le Sandjak d'Alexandrette relève d'une autre logique, nettement plus discutable : il faut négocier avec les Turcs après qu'ils nous aient repoussés de Cilicie sous l'impulsion de Mustapha Kémal dont l'armée se rapproche alors dangereusement d'Alep. Or une importante minorité turque vit dans ce sandjak (mot qui signifie subdivision administrative) où elle cohabite avec des turqmènes, des arabes sunnites, des alaouites et des chrétiens dont beaucoup d'Arméniens qui ont fui les persécution turques et se sont mis sous la protection de la France.

La capitale en est Alexandrette (fondée par Alexandre le grand), port important à l'époque, et la ville emblématique Antioche, plusieurs fois détruites au cours de son histoire mais dont le passé romain et chrétien est unique (Saint Luc était originaire d'Antioche). Elle s'appelle aujourd'hui Antakya.

Mustapha Kémal va tomber amoureux de cette région verte et vallonnée baignée par l'Oronte et veut l'annexer à la Turquie. Pendant des années il va organiser l'implantation de milliers de turcs afin de les rendre majoritaires.

En 1936, Ankara devient plus pressante. En effet, le nouveau gouvernement français du Front Populaire signe un traité avec la Syrie organisant la marche vers l'indépendance. Paris cède en outre sur deux points essentiels pour les Syriens : les territoires druzes et alaouites feront partie de la future Syrie.

Les Turcs sont inquiets de l'apparition programmé de ce nouvel Etat et saisissent l'occasion pour exiger une concession sur le Sandjak d'Alexandrette. La France cède, en échange de la neutralité de la Turquie en cas de guerre avec l'Allemagne. Un accord est signé en 1938 et les troupes turques pénètrent aussitôt dans le sandjak. Un referendum est organisé, des milliers de nouveaux électeurs turcs s'installent (de force pour beaucoup d'ailleurs) et le sandjak est officiellement rattaché à la Turquie.

Pour les Arméniens, un nouvel exode commence et la plupart s'installent au Liban. Les Arabes sunnites s'en vont également pour rejoindre Alep notamment. Seuls restent les Alaouites, car la plupart sont ouvriers agricoles et sont indispensables aux nouveaux dirigeants turcs qui ne les laisseront pas partir.

C'est ainsi qu'Antioche est devenue turque et ce n'est pas à l'honneur de la France. Pour la Syrie c'est une spoliation qui n'a jamais été acceptée.

Antoine de Lacoste



Envoyé de mon iPhone

dimanche 8 janvier 2017

Gap - Conférence du père Najeeb Michaeel, témoin de Mossoul - Riposte-catholique

Gap - Conférence du père Najeeb Michaeel, témoin de Mossoul - Riposte-catholique

Gap – Conférence du père Najeeb Michaeel, témoin de Mossoul

Download PDF

Un témoin de Mossoul en conférence à Gap

En 2014, alors que l'État islamique entre à Mossoul, un frère dominicain s'enfuit avec de précieux manuscrits irakiens et fait monter en route des familles dans sa voiture. « Nous voulions sauver à la fois l'homme et la culture » dit-il.

Ce qu'il continue de faire. Car réfugié depuis à Erbil, il se partage entre l'assistance aux réfugiés chrétiens de la plaine de Ninive – dirigeant des centres pour les réfugiés chrétiens et yézidis à Erbil – et la numérisation des manuscrits – créant et dirigeant le Centre numérique des manuscrits orientaux (CNMO).

Le père Najeeb Michaeel sera présent à Gap pour une conférence au Centre diocésain pape François le jeudi 19 janvier 2017 à 20h00.

La conférence de 40 minutes sera suivie de réponses aux questions émanant de la salle.

Le thème de la conférence portera sur « Les chrétiens d'Orient entre racines et déracinement »

Qui est le père Najeeb MICHAEEL ?

Lire la suite



Envoyé de mon iPhone

jeudi 5 janvier 2017

Être président et chrétien, une tradition revisitée - La Croix

Être président et chrétien, une tradition revisitée - La Croix

Être président et chrétien, une tradition revisitée

« Je suis chrétien », a déclaré François Fillon en réponse à une question sur son programme social. Un affichage inhabituel en politique, même si la plupart des présidents de la Ve République ont, chacun à sa manière, convoqué la religion à un moment ou l'autre de leur mandat.

François Fillon visite un centre Emmaus, Paris le 3 janvier 2017.
ZOOM

François Fillon visite un centre Emmaus, Paris le 3 janvier 2017. / Martin Bureau/AFP

Mardi 3 janvier au soir, François Fillon faisait sa rentrée médiatique sur TF1. Interrogé sur les polémiques provoquées par sa réforme du système de santé, il fit une double déclaration : « Je suis gaulliste et de surcroît, je suis chrétien. Cela veut dire que je ne prendrai jamais une décision qui soit contraire à la dignité humaine, au respect de la personne humaine, au respect de la solidarité. » Une déclaration inhabituelle, même si elle s'inscrit dans une tradition bien ancrée depuis les débuts de la Ve République.

A lire : François Fillon se revendique « chrétien » et « gaulliste »

Présidents et croyants, une constante sous la Ve

De manière plus ou moins ostensible, la plupart des présidents de la Ve République ont marqué leur attachement non seulement à la croyance, mais à la pratique de la religion catholique : « Le général de Gaulle allait à la messe tous les dimanches, tout comme Georges Pompidou ou encore Valérie Giscard d'Estaing qui assistait aux offices de Saint-Jean-Cap-Ferrat lorsqu'il séjournait au fort de Brégançon », rappelle l'historien Jean Garrigues.

Tous les présidents, chanoines d'honneur de Saint-Jean-de-Latran, se sont également rendus au Vatican, à l'exception de Georges Pompidou. « Jacques Chirac, qui proclamait en 1996 la fidélité de la France à son héritage chrétien,avait rencontré Jean-Paul II à cinq reprises avant d'être président, précise encore l'historien. Même François Mitterrand, dont le rapport à la religion était plus complexe et ambigu, s'y rendit, en visite privée et non officielle toutefois. »

La rupture des deux derniers quinquennats

Avec la même constance, les présidents de la Ve s'étaient employés à distinguer strictement sphère privée et sphère publique, préférant les correspondances ou les mémoires pour se confier sur leur spiritualité et prenant parfois des décisions politiques en porte-à-faux avec leur intime conviction. Ce fut notamment le cas de Valéry Giscard d'Estaing, catholique pratiquant, qui soutint la loi sur l'IVG « en contournant notamment celui qui représentait alors la démocratie chrétienne, Jean Lecanuet, qui y était plutôt hostile », rappelle encore Jean Garrigues.

Au vu de cette longue histoire, François Hollande et son agnosticisme revendiqué font figure d'exception. Mais c'est au président précédent que remonte la véritable rupture. Dans sa volonté de définir l'identité nationale, Nicolas Sarkozy franchit plus d'une fois la barrière symbolique entre adhésion personnelle et déclaration publique (1). En 2005, avec la publication de son ouvrage La République, les religions, l'espérance. En 2007, lorsque, président, il prononça le célèbre discours de Latran dans lequelil affirmait la primauté de l'homme d'Église sur l'instituteur dans la transmission des valeurs.

Une stratégie électorale gagnante

François Fillon est l'héritier de cette double histoire, celle qui remonte aux débuts de la Ve comme celle, plus récente, qui a remis les racines chrétiennes de l'Europe au centre du débat politique. Mais contrairement à son prédécesseur, qui pouvait choquer par ses comportements et son style, « François Fillon a les gestes et la parole, résume le politologue Jérôme Fourquet. Dans sa campagne, il a été capable de se présenter comme une synthèse des différentes traditions de la droite française, à la fois la gaulliste, la libérale et la conservatrice. »

Et pour cela, il a su manier des références multiples. Comme il a rappelé maintes fois ses origines séguinistes pendant la campagne de la primaire, il convoque aujourd'hui la démocratie chrétienne et ses valeurs humanistes : « Dans les deux cas, il s'agit de contrebalancer son discours libéral qui lui a par ailleurs amené la faveur des classes aisées », analyse le politologue. Une référence d'autant plus utile que François Bayrou, dépositaire de cette histoire politique et critique du projet Fillon, ne l'utilise plus de manière explicite.

Un effet de la droite décomplexée

En même temps qu'il semble tendre la main aux démocrates-chrétiens, François Fillon adresse un signe aux catholiques qui ont joué un rôle important dans sa victoire à la primaire. Mais au-delà de l'électorat catholique, son message s'adresse à l'ensemble de la droitefrançaise « qui aujourd'hui se vit comme décomplexée », analyse Jérôme Fourquet. Il répond ainsi à une tendance qui traverse aujourd'hui l'électorat de droite : « la volonté de ne plus se cacher mais d'affirmer au contraire ses convictions comme ses racines, poursuit le politologue. Il ne s'agit pas d'une offensive cléricale contre le camp laïc, mais d'une affirmation identitaire qui s'accompagne en revanche d'un positionnement face à l'islam ».

Béatrice Bouniol

(1) Marc Tronchot, Les présidents face à Dieu, Calmann-Lévy, 2015.



Envoyé de mon iPhone

mercredi 4 janvier 2017

Raï : Le pays a besoin de réconciliation nationale - L'Orient-Le Jour

Raï : Le pays a besoin de réconciliation nationale - L'Orient-Le Jour

Raï : Le pays a besoin de réconciliation nationale

Les divers prélats ont exhorté les responsables à mettre fin à leurs divisions et à pallier les difficultés touchant au quotidien des Libanais.

Le patriarche maronite, Mgr Béchara Raï, a appelé dimanche à une réconciliation nationale qui mettrait fin aux dissensions politiques, à la pauvreté et à la corruption, insistant par ailleurs sur le retour des déplacés syriens dans leur pays.
Mgr Raï s'exprimait à Bkerké, lors de la messe de Noël qu'il a célébrée, avec la participation de l'ancien patriarche maronite Nasrallah Sfeir, des évêques Boulos Sayyah, Aad Abi Karam, Samir Mazloum, et du nonce apostolique, Gabriel Caccia, en présence notamment du président de la République, Michel Aoun, et de son épouse, du ministre de la Culture, Ghattas Khoury, représentant le chef du gouvernement, Saad Hariri, des anciens présidents Amine Gemayel et Michel Sleiman, du ministre des Affaires étrangères, Gebran Bassil, et d'un grand nombre de députés et de personnalités du monde sécuritaire et judiciaire.
« Nous souhaitons que votre mandat réussisse à réaliser une réconciliation nationale renforcée par un esprit d'amour et de partenariat, afin que se dissipent les ténèbres générées par les conflits », a lancé Mgr Raï à l'adresse du président de la République, estimant que l'entente globale contribuerait à « sortir le peuple de la pauvreté et (à) éviter la désintégration de la société ». Le patriarche maronite a dans ce cadre appelé à « faire cesser la corruption, la dégradation de l'environnement naturel et social, l'évasion fiscale, le gaspillage, les dépenses non contrôlées et le recrutement arbitraire des fonctionnaires, basé sur le clientélisme confessionnel et politique ».

Le retour des déplacés
Se penchant sur les problèmes créés par la présence des déplacés syriens, le patriarche maronite a affirmé que « la sécurité au niveau social nécessite de parer au danger dû à la présence de deux millions de déplacés ». Il a estimé que « cette situation menace la stabilité intérieure et prive les Libanais de leur pain quotidien », soulignant qu'« elle constitue un lourd fardeau pour l'État et le peuple ». Et Mgr Raï d'appeler à « œuvrer sérieusement avec la communauté internationale en vue de rapatrier les déplacés et de leur fournir des aides sur leur territoire », estimant que cette démarche « leur restituera leurs droits et leur dignité ».
Le patriarche maronite s'est par ailleurs félicité de l'élection présidentielle, estimant que l'entente de toutes les composantes politiques autour du choix de Michel Aoun reflète leur certitude quant à l'aptitude de ce dernier à « consolider l'État de droit et des institutions ». Il a ajouté que cette situation favorable a été consolidée par la formation du gouvernement, qualifiant celui-ci de « rassembleur, dans la mesure où il représente toutes les composantes du pays et constitue la preuve que le Liban est une terre de pluralité et de dialogue ».

Aoun : Nous travaillerons dur
Avant la célébration de la messe et après un aparté avec le patriarche, M. Aoun a exprimé, devant les journalistes, son engagement à « œuvrer en vue de concrétiser les espoirs des Libanais et répondre à leurs attentes », soulignant que « pour satisfaire les vœux des citoyens, l'action du gouvernement se fera à pas étudiés et rapides mais non précipités ».
« Nous travaillerons dur afin de combler les nombreuses lacunes qui sévissent à ce jour », a poursuivi le président de la République, promettant enfin que « les postes vacants seront remplis par des personnes compétentes et honnêtes ».

Vœux de Noël
Pour sa part, le président de la Chambre, Nabih Berry, a pris contact dimanche avec Mgr Raï, lui exprimant ses vœux à l'occasion de Noël. Une délégation du mouvement Amal devait se rendre plus tard à Bkerké dans le même but.
Jusqu'à hier, le patriarche maronite continuait de recevoir les vœux de différentes personnalités du monde religieux et social, accueillant ainsi une délégation d'ulémas chiites, ainsi que les responsables du Hezbollah pour les régions du Nord, de Jbeil-Kesrouan, et du Metn, Rida Ahmad, Ali Berro et Chawki Zeaïter.
Également parmi les hôtes de Bkerké, Fadi Romanos, membre de la Fondation maronite dans le monde, ainsi qu'une délégation du comité de coordination entre l'Université libanaise et le patriarcat maronite.
Mgr Raï a par ailleurs reçu un appel téléphonique du cheikh Akl druze, Naïm Hassan, qui lui a transmis ses vœux pour Noël.



Envoyé de mon iPhone

dimanche 1 janvier 2017

Ce que l'on attend de l'Eglise maronite... - iloubnan.info

Ce que l'on attend de l'Eglise maronite... - iloubnan.info

Ce que l'on attend de l'Eglise maronite... - iloubnan.info

A l'époque de la chute de l'empire ottoman au début du siècle dernier et de l'avènement des mandats français et britannique dans la région, le patriarche Elias Howayek a rencontré le général Clémenceau, l'un des ingénieurs du monde, sorti vainqueur de la première guerre mondiale. Il a confirmé devant lui le choix des maronites au Liban, en demandant l'aide de la France pour le concrétiser : la création de l'Etat du grand Liban, où l'individu existerait en sa qualité de citoyen et non pas de chrétien ou de musulman.

La valeur de ce choix consistait dans le fait qu'il devait paver la voie à la transition des maronites et des autres communautés de la région d'un statut de paroissien membre d'une minorité cherchant la protection ici et là, à un statut de sujet protégé par la loi, avec une constitution assurant leurs droits, sur le modèle occidental.

Ainsi, ils seraient libérés de l'emprise des différentes puissances, dont ils croyaient qu'elles leurs apporteraient protection à travers les siècles avant qu'on ne réalise plus tard qu'elles ne servaient que leurs propres intérêts.

Aujourd'hui environ 100 ans plus tard, notre région semble être sur le point de voir redessiner ses contours géopolitiques, dans le cadre de nouveaux rapports de forces. Les éléments les plus importants de ce nouveau contexte sont :

  • la chute des anciens régimes arabes en Syrie, en Irak, au Yémen, en Tunisie en Egypte,
  • l'absence des arabes et de la solidarité inter-arabes de la plupart des décisions prises pour la région
  • et l'apparition des forces régionales non arabes (Turquie, Russie, Iran, Israël), qui se répartissent une influence dans la région comme ce fut le cas pour les occidentaux avec l'accord Sykes-Picot selon la déclaration de Moscou.

C'est dans ce nouvel équilibre des forces que la plupart des minorités dans la région (notamment chrétiennes et chiites) essayent de se positionner. Les leaders politiques et religieux se rapprochent de telle ou telle puissance. Les forces en présence considèrent cet équilibre comme stable, comme le contexte dans lequel il va falloir évoluer au cours de la phase à venir, sous le slogan « l'alliance des minorités contre la majorité » (rappelez-vous  l'ensemble des églises chrétiennes d'Orient réunies au congrès de Washington pour la protection des minorités en septembre 2014).

Aujourd'hui, dans cette phase, on note le net recul de l'Eglise maronite et l'avancée proportionnelle de l'Eglise orthodoxe, à travers la présence de la Russie post-Union soviétique dans les événements de la région.

Evidemment, certains considèrent que la présence de la Russie ''expansionniste'' dans la région est une présence  exagérée, conditionnée en fait par le recul des Américains entre la période des élections américaines et la prise de pouvoir de la nouvelle administration le 20 janvier 2017.

Certains pensent que l'accélération des événements dans certains pays, (comme l'élection de Michel Aoun sous parapluie iranien, la légalisation par le parlement irakien des milices chiites Hachd al-Chaabi, ou encore la chute d'Alep) a pour but de consolider les cartes russo-iraniennes, qui leur permet de négocier plus librement avec l'administration américaine. Tout cela sur fond de rivalité russo-iranienne sur le leadership sur les minorités et de manœuvres de la Turquie.

Ceux qui portent cette vision méprisent l'emprise du trio sur la région. Ils pensent qu'il n'y a pas de décision politique sur la région et que le Moyen Orient passe simplement par une phase transitoire turbulente.

Mais quoi qu'il en soit, et en dehors de toute lecture politique, nous notons avec amertume l'absence de l'église maronite des événements de la région dans la phase actuelle.

Il n'est pas nécessaire de créer ni d'inventer de nouveaux rôles pour cette église. Car cette prestigieuse église arabe a déjà ses valeurs, et suit l'orientation de la papauté. Elle a aussi des échanges et des congrès avec les patriarches d'Orient. Elle a des plans de travail dans le cadre du synode patriarcal maronite. Elle a assez d'éléments en tout cas pour déterminer naturellement son rôle sans avoir à en chercher de nouveaux.

Son rôle, c'est de participer à développer et cristalliser tous les concepts de la coexistence islamo-chrétienne, sans laquelle le Liban n'a pas de sens. Elle est invitée aujourd'hui à s'engager dans la paix pour le Liban et la région. Ceux qui feront la paix de la région sont ceux qui ont construit leur idéologie philosophique sur la paix, pas sur la guerre.

J'appelle l'Eglise maronite rassembleuse à changer le cours des événements provoqués dans l'histoire de la région par la prestigieuse Eglise orthodoxe, dont l'ingérence ne devrait pas faire naître de nouveaux empereurs au Moyen Orient. 

mercredi 28 décembre 2016

En Syrie, avec l’évêque qui ne veut pas fuir - La Croix

En Syrie, avec l'évêque qui ne veut pas fuir - La Croix

En Syrie, avec l'évêque qui ne veut pas fuir

Alors que des milliers de chrétiens ont fui le nord de la Syrie, attaqué par les hommes de Daech en 2015, La Croix a passé Noël avec l'archevêque de Hassaké-Nisibe, qui a choisi de rester, envers et contre tout.

Mgr Jacques Behnan Hindo, archevêque de Hassaké-Nisibe, célèbre la messe dans le sous-sol de l'église Sainte-Marie de Hassaké, dont la construction a été interrompue par la guerre.
ZOOM

Mgr Jacques Behnan Hindo, archevêque de Hassaké-Nisibe, célèbre la messe dans le sous-sol de l'église Sainte-Marie de Hassaké, dont la construction a été interrompue par la guerre. / Chris Huby/Pictorium

Dans le nord de la Syrie, Mgr Jacques Behnan Hindo, 75 ans, fait figure de résistant de la communauté syrienne-catholique. L'archevêque de Hassaké-Nisibe a décidé de ne jamais quitter son pays. « Depuis 1 400 ans, nous sommes menacés de martyre. Tant qu'il y aura un chrétien, je resterai. Je partirai le jour où il n'y aura plus personne. Certains évêques m'ont recommandé de partir ou bien de me taire, mais je ne peux pas quitter ma vie, je ne peux pas me quitter moi-même. »

Depuis son bureau, les tirs de kalachnikov résonnent à quelques rues. « Vous entendez ? Les rues sont vides car les gens savent que cela peut éclater à tout moment. À chaque fois qu'il y a des affrontements, ils ont lieu dans le quartier des six églises », s'insurge Mgr Hindo, qui regrette que ces affrontements terrorisent les fidèles qui n'osent plus se rendre à la messe par crainte d'être pris pour cible. « Il y a encore des gens qui y croient, c'est ce qui me pousse à rester. »

> Voir notre carte sur les chrétiens au Moyen-Orient

En cette nuit de Noël, ceux qui y croient toujours se sont rendus par dizaines dans le sous-sol de l'église Sainte-Marie, où l'archevêque a célébré la messe. Depuis le début du conflit, la construction de l'église a été arrêtée. « C'est important pour nous d'apporter un peu de gaieté à notre communauté et particulièrement à nos enfants, qui vivent dans une ambiance morose depuis cinq ans. » Cette année encore, les syriens-catholiques ont fêté Noël à Hassaké. Qu'en sera-t-il l'année prochaine ? La question est dans tous les esprits.

« Je me suis engueulé avec Dieu »

En 2015, la communauté syrienne-catholique a été victime d'une tentative de génocide de la part des membres de Daech. En quelques heures, des centaines de familles ont dû quitter précipitamment leurs villages situés sur la vallée du Khabour. Depuis, le nombre de fidèles s'est considérablement réduit.

> Lire aussi : Les forces kurdes se rapprochent de Rakka, fief syrien de Daech

« Dans la vallée, il ne reste plus que trois prêtres, reprend Mgr Hindo. Ils sont restés par conviction. L'évêque syrien-orthodoxe est parti lui aussi. 90 % des chrétiens de la région veulent partir. Pour être honnête, lors de l'attaque contre nos villages du Khabour, je me suis demandé : "Où est Dieu ?" Je me suis engueulé avec lui, ou bien c'est lui qui m'a engueulé, mais je n'ai jamais perdu la vision du Christ sur la croix. C'est cette image qui me soutient. »

À Hassaké, on ne compte plus les check-points installés par les Kurdes des unités de protection du peuple (YPG) ou par les soldats fidèles au président Bachar Al Assad. En août 2015, la ville a été le théâtre d'affrontements intenses entre les forces kurdes et celles de l'armée loyaliste. Dans les rues qui jouxtent l'archevêché, les murs portent encore les stigmates des affrontements.

« Je ne me défendrai pas »

Devant les hautes grilles de l'église, deux jeunes combattants kurdes montent la garde. Mgr Hindo ne cache pas son amertume. « Les YPG ne protègent pas l'église. Tout cela, c'est une mascarade pour mieux surveiller mes faits et gestes. Je n'accepte pas d'armes dans l'enceinte de l'archevêché. Je ne suis pas armé et je ne le serai jamais. Si on doit me tuer, je ne me défendrai pas. »

> Retrouvez notre dossier Syrie

Matthieu Delmas (à Hassaké, Syrie)



Envoyé de mon iPhone

Raï : Le pays a besoin de réconciliation nationale - L'Orient-Le Jour

Raï : Le pays a besoin de réconciliation nationale - L'Orient-Le Jour

Raï : Le pays a besoin de réconciliation nationale

Les divers prélats ont exhorté les responsables à mettre fin à leurs divisions et à pallier les difficultés touchant au quotidien des Libanais.

Le patriarche maronite, Mgr Béchara Raï, a appelé dimanche à une réconciliation nationale qui mettrait fin aux dissensions politiques, à la pauvreté et à la corruption, insistant par ailleurs sur le retour des déplacés syriens dans leur pays.
Mgr Raï s'exprimait à Bkerké, lors de la messe de Noël qu'il a célébrée, avec la participation de l'ancien patriarche maronite Nasrallah Sfeir, des évêques Boulos Sayyah, Aad Abi Karam, Samir Mazloum, et du nonce apostolique, Gabriel Caccia, en présence notamment du président de la République, Michel Aoun, et de son épouse, du ministre de la Culture, Ghattas Khoury, représentant le chef du gouvernement, Saad Hariri, des anciens présidents Amine Gemayel et Michel Sleiman, du ministre des Affaires étrangères, Gebran Bassil, et d'un grand nombre de députés et de personnalités du monde sécuritaire et judiciaire.
« Nous souhaitons que votre mandat réussisse à réaliser une réconciliation nationale renforcée par un esprit d'amour et de partenariat, afin que se dissipent les ténèbres générées par les conflits », a lancé Mgr Raï à l'adresse du président de la République, estimant que l'entente globale contribuerait à « sortir le peuple de la pauvreté et (à) éviter la désintégration de la société ». Le patriarche maronite a dans ce cadre appelé à « faire cesser la corruption, la dégradation de l'environnement naturel et social, l'évasion fiscale, le gaspillage, les dépenses non contrôlées et le recrutement arbitraire des fonctionnaires, basé sur le clientélisme confessionnel et politique ».

Le retour des déplacés
Se penchant sur les problèmes créés par la présence des déplacés syriens, le patriarche maronite a affirmé que « la sécurité au niveau social nécessite de parer au danger dû à la présence de deux millions de déplacés ». Il a estimé que « cette situation menace la stabilité intérieure et prive les Libanais de leur pain quotidien », soulignant qu'« elle constitue un lourd fardeau pour l'État et le peuple ». Et Mgr Raï d'appeler à « œuvrer sérieusement avec la communauté internationale en vue de rapatrier les déplacés et de leur fournir des aides sur leur territoire », estimant que cette démarche « leur restituera leurs droits et leur dignité ».
Le patriarche maronite s'est par ailleurs félicité de l'élection présidentielle, estimant que l'entente de toutes les composantes politiques autour du choix de Michel Aoun reflète leur certitude quant à l'aptitude de ce dernier à « consolider l'État de droit et des institutions ». Il a ajouté que cette situation favorable a été consolidée par la formation du gouvernement, qualifiant celui-ci de « rassembleur, dans la mesure où il représente toutes les composantes du pays et constitue la preuve que le Liban est une terre de pluralité et de dialogue ».

Aoun : Nous travaillerons dur
Avant la célébration de la messe et après un aparté avec le patriarche, M. Aoun a exprimé, devant les journalistes, son engagement à « œuvrer en vue de concrétiser les espoirs des Libanais et répondre à leurs attentes », soulignant que « pour satisfaire les vœux des citoyens, l'action du gouvernement se fera à pas étudiés et rapides mais non précipités ».
« Nous travaillerons dur afin de combler les nombreuses lacunes qui sévissent à ce jour », a poursuivi le président de la République, promettant enfin que « les postes vacants seront remplis par des personnes compétentes et honnêtes ».

Vœux de Noël
Pour sa part, le président de la Chambre, Nabih Berry, a pris contact dimanche avec Mgr Raï, lui exprimant ses vœux à l'occasion de Noël. Une délégation du mouvement Amal devait se rendre plus tard à Bkerké dans le même but.
Jusqu'à hier, le patriarche maronite continuait de recevoir les vœux de différentes personnalités du monde religieux et social, accueillant ainsi une délégation d'ulémas chiites, ainsi que les responsables du Hezbollah pour les régions du Nord, de Jbeil-Kesrouan, et du Metn, Rida Ahmad, Ali Berro et Chawki Zeaïter.
Également parmi les hôtes de Bkerké, Fadi Romanos, membre de la Fondation maronite dans le monde, ainsi qu'une délégation du comité de coordination entre l'Université libanaise et le patriarcat maronite.
Mgr Raï a par ailleurs reçu un appel téléphonique du cheikh Akl druze, Naïm Hassan, qui lui a transmis ses vœux pour Noël.



Envoyé de mon iPhone

lundi 26 décembre 2016

Chrétiens d'Irak : le patriarche chaldéen demande l'aide de la communauté internationale - L'Orient-Le Jour

Chrétiens d'Irak : le patriarche chaldéen demande l'aide de la communauté internationale - L'Orient-Le Jour

Chrétiens d'Irak : le patriarche chaldéen demande l'aide de la communauté internationale

"Si les chrétiens veulent protéger leurs villes, ils doivent s'engager dans l'armée ou avec les peshmergas (combattants kurdes, ndlr). Les milices, c'est l'anarchie", assène Louis Raphaël Sako.

En attendant une reprise de Mossoul aux jihadistes, le patriarche chaldéen Louis Raphaël Sako a demandé, dans un entretien avec l'AFP, l'aide de la communauté internationale avant d'appeler les chrétiens d'Irak à rentrer chez eux.

"Il y avait une grande joie au début de la libération de Ninive parmi les chrétiens. Mais comme la bataille se prolonge, il y a une attente avec de la peur mais aussi de l'espoir", expliquait à la veille de Noël Mgr Sako, le chef de l'Église chaldéenne d'Orient, l'une des Eglises catholiques orientales.

Lancée le 17 octobre pour reprendre au groupe jihadiste Etat islamique (EI) la plaine de Ninive et sa capitale Mossoul (nord), l'offensive de l'armée irakienne, soutenue par une coalition internationale, a permis la prise de nombreux quartiers de l'Est de Mossoul mais butte sur la résistance de l'EI qui contrôle toujours les quartiers Ouest de la deuxième ville d'Irak. Et, même si la plupart des villes à majorité chrétienne de la plaine de Ninive ont été reprises, d'autres, comme Tal Kayf à 15 km au nord de Mossoul, restent aux mains des jihadistes depuis plus de deux ans.

(Lire aussi : Premier Noël dans une église du nord irakien après deux ans d'occupation jihadiste)

"Dégâts immenses"
Or, souligne le patriarche, "dans les villages libérés, les dégâts sont immenses. J'ai visité ces villages, ils sont détruits entre 30 et 40%. Les églises ont été endommagées, les routes et les infrastructures aussi".
Mais avant d'envisager une quelconque reconstruction, avant même d'appeler les habitants à rentrer chez eux, Mgr Sako souhaite une reprise de Mossoul, car "si Mossoul n'est pas libérée, alors Daech (acronyme arabe de l'EI, ndlr) peut s'infiltrer dans les villages et semer la panique", prévient-il.

Il implore par ailleurs ses coreligionnaires de ne pas rejoindre les milices chrétiennes des "Brigades de Babylone". Ces forces supplétives font partie du Hachd al-Chaabi, dont le noyau dur est constitué de milices chiites soutenues par l'Iran mais qui comprend aussi des groupes sunnites et chrétiens.
"Si les chrétiens veulent protéger leurs villes, ils doivent s'engager dans l'armée ou avec les peshmergas (combattants kurdes, ndlr). Les milices, c'est l'anarchie", assène Mgr Sako.

Forte de plus d'un million de personnes avant la chute de Saddam Hussein en 2003, la communauté chrétienne d'Irak s'est réduite comme peau de chagrin à moins de 350.000 âmes, la faute aux violences récurrentes qui ensanglantent le pays depuis. Les Chaldéens représentent la majorité des chrétiens d'Irak.


(Lire aussi : L'avenir incertain des chrétiens de Mossoul...)

Réconciliation
La prise de la plaine de Ninive et d'une bonne partie de l'Ouest de l'Irak par l'EI en 2014 a encore aggravé l'hémorragie. A leur arrivée, les jihadistes ont laissé trois options aux chrétiens: se convertir, payer une forte taxe ou mourir. Environ 120.000 d'entre eux ont pris la fuite.
Et Mgr Sako ne conçoit pas de laisser les chrétiens livrés à eux-mêmes une fois revenus chez eux. "Nous avons demandé des garanties de la communauté internationale", explique-t-il.
"Il faudrait une sorte de bureau de contrôle de l'Onu ou de l'Union européenne pour surveiller les choses et ne pas renvoyer les gens sans protection dans leurs villages", assène-t-il.
Et de proposer un système de parrainage des villages chrétiens par les pays de l'UE. "Chaque pays prendrait en charge la reconstruction d'un village. Cela encouragerait les habitants qui se sont réfugiés en Europe à rentrer chez eux", avance le patriarche.

Mais la reconstruction puis la réconciliation passent aussi, selon lui, par un dialogue au niveau national dans ce pays mosaïque où cohabitent les religions musulmane et chrétienne et les populations arabe, kurde, yazidie ou turkmène. Au sein du gouvernement national, dirigé par le chiite Haider al-Abadi, et des autorités religieuses musulmanes, "le discours commence à changer", assure Mgr Sako. "Les autorités religieuses (musulmanes, ndlr) ont dit que c'était bien de fêter Noël avec les chrétiens".
A cette occasion, M. Abadi a d'ailleurs envoyé un message à ses concitoyens chrétiens, mettant en avant la "fierté que nous fait ressentir la diversité religieuse" de l'Irak.

Lire aussi
Dans les zones "libérées" d'Irak, les civils sont les cibles de l'EI

La bataille de Mossoul pourrait durer encore deux mois

Pour vaincre l'EI les armes ne suffisent pas, préviennent des experts

Advertisement


Envoyé de mon iPhone

Le grand exode des chrétiens du Moyen-Orient

Le grand exode des chrétiens du Moyen-Orient
Le Figaro du 26:12:3016
Le grand exode des chrétiens du Moyen-Orient

Le début de ce siècle a vu se poursuivre et s'accélérer le grand exode des chrétiens du Moyen-Orient. Alors qu'ils représentaient avant la Première Guerre mondiale environ 20 % de la population de la région, les chrétiens de toute obédience ne sont plus, cent ans plus tard, que 2 ou 3 %. Taux de natalité plus faible et plus forte tendance à l'émigration sont les principales raisons avancées par les démographes pour expliquer le déclin de la présence chrétienne sur les terres où est née cette religion. Mais les persécutions perpétrées sous des prétextes divers par la majorité musulmane sont largement responsables de cet exil.

Souvent annoncée, la disparition de communautés entières est devenue une réalité. En Irak, la grande majorité des chrétiens restants sont des déplacés intérieurs. Pour la première fois en deux mille ans, il n'y a plus de chrétiens à Mossoul ni dans la majeure partie de la Mésopotamie. Chassés par l'État islamique, les habitants assyriens et chaldéens de la plaine de Ninive vivent depuis deux ans dans des caravanes dans des camps de réfugiés au Kurdistan. Ils ont ces derniers mois subis un deuxième choc. La libération de leurs villes et de leurs villages s'est accompagnée de la découverte de leurs églises profanées et de leurs maisons pillées par des militants de l'État islamique, souvent venus des villages voisins.

La politique de nettoyage confessionnel de l'État islamique a largement fonctionné. La plupart des chrétiens de Ninive ne retourneront pas chez eux ou seulement pour vendre leur terre ou leur maison, avant de s'installer définitivement au Kurdistan ou d'émigrer vers l'Europe, l'Australie ou l'Amérique du Nord. Dernier avatar historique de l'islam radical et conquérant, l'organisation djihadiste a achevé un mouvement commencé par d'autres acteurs, étatiques ou non. Ce phénomène peu ordinaire, qui a vu la première religion mondiale peu à peu évincée des terres qui l'ont vu naître, s'est déroulé par étapes, souvent sous les yeux de la chrétienté occidentale.

Les pogromes antichrétiens du XIXe siècle se transforment au début du XXe siècle, changeant à la fois d'échelle et de nature. Le grand massacre des Arméniens et des Assyriens en 1915, décidé et organisé par les Ottomans, et perpétré avec l'active collaboration des Kurdes qui s'emparent de terres des chrétiens dans l'est de la Turquie, est le premier génocide du siècle. Il a pour résultat l'éradication presque totale du christianisme du territoire de la Turquie moderne.

Un conflit complexe et long de quinze ans

Ce génocide est suivi, juste après la Première Guerre mondiale, par un autre phénomène d'ampleur historique: l'expulsion des Grecs d'Asie mineure en 1922 (alors qu'une partie des Turcs sont chassés des Balkans), qui voit la disparition des églises les plus anciennes de l'histoire, fondées par les premiers apôtres.

Le phénomène se poursuit à l'ère des États-nations créés sur les ruines de l'Empire ottoman. Plus proche de nous, la guerre du Liban marque la fin du seul État à dominante chrétienne du Moyen-Orient. Souvent vu en Occident comme une guerre civile entre des révolutionnaires «islamo-progressistes» et un camp chrétien présenté comme conservateur et fascisant, ce conflit complexe et long de quinze ans s'achève par la défaite des chrétiens, qui perdent leur prédominance politique sur le Liban au profit des musulmans sunnites et chiites. Les chrétiens sont aussi chassés de régions entières du Liban, le Sud et la Bekaa, massacrés dans le Chouf.

Si les communautés chrétiennes du Liban, et notamment les maronites, demeurent parmi les plus florissantes de la région, la fragilité de l'équilibre libanais interdit de penser que le répit qu'elles connaissent soit garanti dans l'avenir. Contraints de s'allier aux dictatures sous peine d'être persécutés par les islamistes, comme en Syrie, les chrétiens sont régulièrement pris comme boucs émissaires. «Leur histoire glorieuse, écrit l'historien Jean-Pierre Valognes dans son monumental ouvrage Vie et mort des chrétiens d'Orient, fut occultée et travestie, au point que, sur la terre dont ils étaient les anciens propriétaires, ils finirent par être traités en hôtes plus ou moins tolérés, quand ce n'est pas en étrangers.»

«Si leur disparition complète est improbable, continue l'historien, on peut penser qu'ils se réduiront à une somme d'individualités hors d'état de maintenir la vie communautaire indispensable à la préservation de leur identité. (…) C'est dire que ce qui faisait leur richesse n'aura plus court. (…) Le Moyen-Orient arabe y gagnera l'homogénéité religieuse que sa vision théologique suppose. (…) Il y perdra les atouts du pluralisme, ce dont les islamistes n'ont cure.»

dimanche 25 décembre 2016

N'oublions pas les chrétiens d'Orient | Valeurs Actuelles

N'oublions pas les chrétiens d'Orient | Valeurs Actuelles

N'oublions pas les chrétiens d'Orient

Une chrétienne de Qaraqosh, à quelques kilomètres de Mossoul, en Irak, vient prier dans l'Eglise détruite par les bombes, début décembre 2016. Photo ©AFP
Une chrétienne de Qaraqosh, à quelques kilomètres de Mossoul, en Irak, vient prier dans l'Eglise détruite par les bombes, début décembre 2016. Photo ©AFP

La nativité à Bethléem, la Judée-Samarie, la fuite en Egypte... Autant d'épisodes, de noms et de lieux qui ne manqueront pas de résonner dans l'esprit ou les souvenirs d'enfance de beaucoup d'entre nous en cette veillée de Noël. L'occasion toute trouvée aussi pour avoir une pensée pour les chrétiens d'Orient, ces oubliés du christianisme qui sont pourtant, comme en atteste elle-même l'histoire de Jésus, les premiers chrétiens et bien souvent les descendants des anciens peuples du Proche-Orient.

Preuve qu'il y a des raisons d'espérer en ce début de XXIe siècle si gorgé de sang, ces minorités ont réussi pendant des siècles à coexister pacifiquement avec l'islam, à l'instar d'autres groupes ethno-religieux restés imperméables à la conquête arabe. Les régimes nationalistes arabes, souvent laïcs, leur avaient même fait parfois une place enviée, dans l'administration ou l'armée. Exemple symbolique : l'ancien ministre des Affaires étrangères de Saddam Hussein, Tarek Aziz, mort l'année dernière en captivité où l'avaient emmené les persécutions des chiites irakiens contre les chrétiens accusés collectivement de collaboration avec l'ancien dictateur.

Car depuis 2003, l'invasion américaine de l'Irak est malheureusement passée par là avec son cortège de vengeances et d'exacerbation des haines interconfessionnelles. Désormais, les chrétiens d'Irak n'ont plus aucun allié, la chute du régime autoritaire de Saddam, un régime certes sanguinaire, ayant signé leur arrêt de mort comme minorité nationale.

Les coptes d'Egypte, dont d'aucuns considèrent qu'ils ont pour lointains aïeux les anciens Egyptiens, sont aussi confrontés à la résurgence de l'intolérance religieuse : eux qui sont les héritiers d'une des toutes premières civilisations chrétiennes, parmi les plus brillantes durant les premiers siècles de notre ère, connaissent de nouveau les attentats à la bombe jusque dans leurs églises. Le régime militaire, qui a heureusement chassé les islamistes de Morsi, affirme les protéger mais sa sincérité comme sa résolution semblent fragiles...

Autre pays comptant beaucoup de chrétiens des origines, la Syrie a su échapper au chaos du djihadisme : pas seulement de Daech, mais aussi de la rébellion, en réalité complètement phagocytée par Al-Qaïda et ses séides. Les chrétiens de Syrie, à l'instar des autres minorités, religieuses ou ethniques qui font face aux sunnites arabes majoritaires, ne s'y sont d'ailleurs pas trompés : tout dictatorial et féroce qu'il soit, seul le régime de Bachar les laisse en paix et leur garantit de n'avoir pas à faire le faux choix si souvent imposé ces derniers temps à leurs coreligionnaires au Proche-Orient : la conversion, la valise ou le cimetière.

Espérons que la fin de la guerre civile va permettre un retour à une forme de normalité synonyme de fin des violences. Il est vrai que la partie est encore loin d'être gagnée... Mais désormais, après cinq ans d'interminable guerre civile, on peut sérieusement envisager la reconstruction d'une paix où les chrétiens retrouveront toute leur place. Ils sont nombreux - plus d'un million - à avoir fui le pays et à avoir été accueillis ailleurs, notamment en France qui s'est honorée d'ouvrir ses portes à quelques milliers d'entre eux. Ils seront sans doute aussi très nombreux à vouloir regagner un pays, le leur, dont ils n'ont jamais voulu s'exiler.

Cela a été permis par la victoire du régime que l'ensemble de la communauté internationale doit désormais accompagner pour qu'il invente une nouvelle gouvernance et favorise le retour de tant de réfugiés chassés aux quatre coins du Proche-Orient et de l'Europe.

La reconstruction de la région, sa stabilisation durable, sera à ce prix. Un chantier formidable pour la France, dont la politique étrangère depuis une dizaine d'années n'a pas brillé par sa clairvoyance et son courage, c'est le moins qu'on puisse dire...

La réconciliation avec la Russie – autre puissance historique protectrice, avec la France, des chrétiens d'Orient – comme la réaffirmation d'une diplomatie plus autonome vis-à-vis des Etats-Unis et des va-t-en guerre droits-de-l'hommistes de Bruxelles, sont deux priorités absolues que je fixe à notre action extérieure. Ce sera l'un des enjeux majeurs du grand rendez-vous de 2017 !