Arabes du Christ


" الهجرة المسيحية تحمل رسالة غير مباشرة للعالم بأن الإسلام لا يتقبل الآخر ولا يتعايش مع الآخر...مما ينعكس سلباً على الوجود الإسلامي في العالم، ولذلك فإن من مصلحة المسلمين، من أجل صورة الإسلام في العالم ان .... يحافظوا على الوجود المسيحي في العالم العربي وأن يحموه بجفون عيونهم، ...لأن ذلك هو حق من حقوقهم كمواطنين وكسابقين للمسلمين في هذه المنطقة." د. محمد السماك
L'emigration chretienne porte au monde un message indirecte :l'Islam ne tolere pas autrui et ne coexiste pas avec lui...ce qui se reflete negativement sur l'existence islamique dans le monde.Pour l'interet et l'image de l'Islam dans le monde, les musulmans doivent soigneusement proteger l'existence des chretiens dans le monde musulman.C'est leur droit ..(Dr.Md. Sammak)

mardi 21 mars 2017

Recension: Mgr Pascal Gollnisch, Chrétiens d’Orient- Résister sur notre terre. Publié le 21 mars 2017 par Patrice Sabater

Recension: Mgr Pascal Gollnisch, Chrétiens d’Orient- Résister sur notre terre.

Publié le par Patrice Sabater
Le titre de l’ouvrage de Mgr Pascal Gollnisch, Directeur Général de l’Œuvre d’Orient, suscite l’intérêt en raison du pluriel qui est employé dans le sous-titre. L’expression confère une volonté affirmée de ces Chrétiens d’Orient qui, comme Abraham, espèrent contre toute espérance. Mgr Pascal Gollnisch partage ce point de vue. « J’aime l’Orient ». Cela se sent à chaque page ; et ce n’est pas tant une affection pour l’Orient que pour les personnes qui y vivent, ces orientaux « aujourd’hui dépossédés du seul droit de vivre chez eux, sur une terre qui a vu naître leurs aïeux » (page 11). Le Directeur Général le dit sans détours : « moi, qui suis à présent habitué aux voyages diplomatiques, je ne m’attendais pas à découvrir ces vies déchirées, étalées sur le trottoir d’un village dans l’attente d’une réponse, d’une aide ». (page 13) Ces pages sont donc le fruit non seulement d’une connaissance approfondie du Proche et du Moyen-Orient, mais aussi une relecture au gré des visites auprès des populations qui souffrent de tout, et pas seulement des armes. Ils souffrent des hésitations et des paralysies des gouvernants occidentaux, de nos regards qui se détournent, de nos faillites personnelles…, et bien sûr de la guerre, des persécutions et tout ce qui semble lié à ce drame (faim, soif, manque de soins, viols…). Et dans le préambule encore, Mgr Gollnisch dit : « Je me devais de nouer une relation avec eux, de les saluer, d’être proche d’eux, avec sincérité. Un prêtre n’est pas seulement un notable, c’est aussi un ami ». (page 16). On sent, ici, le cœur qui est touché… Si ce livre est organisé pour présenter la situation générale de l’Orient chrétien, il est aussi fait de chair, à partir d’un vécu.
Après avoir fait un état des lieux, expliqué les enjeux, dénoué les fausses et les vraies idées sur le christianisme, son origine et sur les chrétiens d’Orient, l’auteur s’attache à passer en revue chaque Eglise dans sa fonction historique, dans sa fonction spirituelle et dans ce qu’elle vit concrètement aujourd’hui. Une deuxième partie du livre d’ailleurs permet au lecteur d’approfondir ses connaissances. L’auteur est pragmatique et appelle à un engagement résolu de toutes les parties (donateurs, gouvernants, chrétiens d’Orient eux-mêmes…). Il est temps d’agir. Il est urgent d’agir…, maintenant ! Ce cri est réitéré à plusieurs reprises car il ne suffit pas seulement de tenter d’accueillir des réfugiés dans nos pays, il faut aussi leur donner les moyens de rester sur leurs terres, et déjà de préparer le retour d’autres. Rebâtir le pays, rebâtir et consolider des relations sociales et interconfessionnelles, quand cela est possible. Proposer des schémas nouveaux, un « vivre ensemble », écouter, aimer et comprendre les chrétiens d’Orient pour les accueillir et les accompagner, leur ouvrir nos portes et les aider à se refonder ici…, et là-bas chez eux. Pour cela, l’auteur le répète à satiété, il faut « une action rapide et forte ».
Ce livre aidera chaque homme de volonté qui veut aider à sa façon, et avec ses moyens, l’association « l’Oeuvre d’Orient » à répondre à cette urgence pour que ce lieu ne soit pas devenu un désert monocolore sans espérance et sans horizon (cf. pages 177-182).
L’ouvrage de Mgr Gollnisch se termine par cette belle prière : « Ce qui nous manque, n’est-ce pas l’Espérance ? Sommes-nous capables, comme Toi, de pleurer devant Jérusalem et l’Orient ?... Là devant Toi, mon sacerdoce prend sens ». (page 149)
Ass. Béthanie-Lumières d'Orient
20 mars 2017
Crédit photo : Cathobel
Mgr Pascal Gollnisch, Chrétiens d’Orient- Résister sur notre terre. Editions du Cherche-Midi, Paris 2016. 183 pages. 16 €.
http://www.chretiensdorient.com/2017/03/recension-mgr-pascal-gollnisch-chretiens-d-orient-resister-sur-notre-terre.html?utm_source=_ob_email&utm_medium=_ob_notification&utm_campaign=_ob_pushmail

À la rencontre des chrétiens d'Orient - Le Journal International

À la rencontre des chrétiens d'Orient - Le Journal International

À la rencontre des chrétiens d'Orient

« Raconter l'Orient dans sa part de cruauté et sa part de bonté », tel est le défi de Pascal Maguesyan. Journaliste de longue date et amateur de photographie, il sillonne les terres du Proche et du Moyen-Orient depuis plus de dix ans et prend la plume pour témoigner. Dans Chrétiens d'Orient, ombres et lumières, publié en 2013, il livre le récit de ses voyages et ses rencontres. Le Journal International l'a rencontré.

Toutes les personnes que j'ai rencontrées dans ces pays m'ont donné envie de les raconter […] de les inscrire dans l'Histoire ». Depuis des années, Pascal Maguesyan va à la rencontre de l'Orient et de ses populations. Terrains minés de Palestine et d'Israël, révolution du papyrus en Égypte, détresse en Syrie, travail mémoriel en Arménie et en Turquie, survivance en Irak, ouverture du Liban, diversité de l'Iran… il lève le voile sur la situation sécuritaire précaire des communautés ethniques et religieuses.
Ses voyages sont courts et réguliers, « intenses et utiles ». Ils nécessitent au préalable de trouver des contacts, des points d'ancrage. Le but est de se mettre en sécurité, tout en se laissant « le plaisir de la découverte, le plaisir de l'inattendu ». Mais pour lui, « une fois qu'on y est, on y est. La peur ne fait plus partie de l'équation ».

« En Orient, tout est affaire de religion. »

Lecteur audio
Dans cet océan de noirceur, Pascal Maguesyan aborde des « îlots de vie » dirigés par des acteurs de paix. À la maternité de Beethlem, en Palestine, s'active un personnel médical majoritairement chrétien pour des patientes majoritairement musulmanes. Dans le domaine d'Anaphora, sur la route d'Alexandrie en Égypte, « un évêque copte orthodoxe, Anba Thomas, essaie de promouvoir l'éducation à la citoyenneté […] partagée entre coptes et musulmans ». Le monastère de Mar Moussa, quant à lui, se situe dans le désert syrien. Il a été restauré par Paolo Dall'Oglio, un homme voué au « dialogue inter-religieux, islamo-chrétien ». Il se définit comme « croyant en Jésus, amoureux de l'islam ».
Mais ceux qui prêchent la paix et le dialogue en Orient sont sous le coup de la menace permanente. « Ces gens veulent parler au monde, s'inscrire dans un processus ouvert, pluraliste, fraternel ». « Il faut leur donner de plus en plus la possibilité de s'exprimer […], de respirer ». Les réseaux sociaux ont été un moyen de communication essentiel, notamment lors des effervescences printanières arabes. Maintenant, il faut « passer du virtuel au réel ».
Voyageons un peu…

Israël-Palestine : « une prison à ciel ouvert »

En foulant la Terre sainte, Pascal Maguesyan constate la survie des peuples en présence, épris d'un conflit millénaire. Il accuse l'État israélien d'être le leader d'un « système colonial » toxique pour les Palestiniens, dont l'endiguement territorial les empêche de s'ouvrir à l'international dans un contexte mondialisé.
Lecteur audio
C'est l'histoire d'un conflit sans fin dont la communauté internationale se détourne. « Vous pouvez faire intervenir des médiateurs – États-Unis, France, Allemagne, Royaume-Uni – […], mais si la confiance n'est pas au rendez-vous entre les acteurs du conflit, rien n'est possible […]. Quand vous avez des acteurs comme ça, qui ne se vouent que de la haine et qui appellent à la mort l'un de l'autre, vous ne pouvez pas construire un climat de dialogue ».

Escales turque et arménienne

Pascal Maguesyan est d'origine arménienne. Ses grands-parents ont survécu au génocide du début du XXème siècle. Il foule ces terres avec « une charge tout à la fois personnelle et liée à l'ampleur des phénomènes destructifs ». Il parcourt des chemins où la population locale a connu la déportation, la famine et les massacres organisés par l'administration Jeunes-Turcs de 1915 à 1917. Une « solution finale » au goût d'Orient.
« Ayse Gunaysu est une femme turque très engagée pour le combat pour les droits civiques en Turquie. La première fois que je me suis rendu en Turquie, j'ai rencontré cette femme à Istanbul. Elle me prit les mains et me demanda pardon […] pour ce que les Turcs avaient fait aux Arméniens. Je me suis me suis un peu libéré. » (Pascal Maguesyan)

Des « charniers de pierres »

Le négationnisme du génocide arménien reste une politique d'État en Turquie. La haine anti-arménienne est toujours très présente dans certains milieux. À cela s'oppose une volonté de sortir de l'amnésie collective. Turcs, Kurdes ou encore Arméniens se rassemblent pour établir la vérité historique. « La reconnaissance du génocide arménien est un tout petit point dans la problématique globale. La reconnaissance de ce point permettrait de déverrouiller les autres points ». Le philosophe et journaliste arménien Hrant Dink abattu à Istanbul est un exemple de ces acteurs souhaitant briser un tabou entre deux peuples.

Pascal Maguesyan devant l'Église Sainte-Croix d'Aghtamar (Arménie Occidentale, Turquie) en septembre 2010. Crédit Pascal Maguesyan.
« La Turquie est un univers de paradoxes. On peut parler du génocide et, en même temps, on ne peut pas en parler. Il faut donc tracer ce sillon et beaucoup de gens essayent de le faire, même si le négationnisme est toujours très virulent et même si la Turquie continue de détruire le patrimoine culturel arménien ». Près de 2 500 églises et 500 monastères d'Arménie occidentale ont été transformés en « charniers de pierre ». Seule l'Église Sainte-Croix d'Aghtamar et la cathédrale Sourp Guirados ont été remises sur pieds. L'État turc contribuerait au processus de destruction en laissant faire le pillage des ruines et la profanation de cimetières.
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Pascal Maguesyan devant l'Église Sainte-Croix d'Aghtamar (Arménie Occidentale, Turquie) en septembre 2010. Crédit Pascal Maguesyan.En juillet 2015, Pascal Maguesyan se lance un défi : partir de Ani jusqu'à Diyarbakir. Il suit ainsi le chemin où furent conduits à la mort des Arméniens, Syriaques et Chaldéens, en plein désert mésopotamien. Son objectif est de faire mémoire de cette tragédie, de « créer un chemin ». Le journaliste se lance dans un parcours de 900 kilomètres en 30 jours. Il en raconte les péripéties dans son dernier ouvrage « Sur les chemins de Guirados », publié en 2017.
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Égypte : l'éveil de la société civile

Juillet 2011. Pascal Maguesyan nous fait vivre la révolution égyptienne de l'intérieur.
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La société civile, « principal acteur de la révolution », a très vite été débordée par l'organisation islamiste des Frères musulmans. Ceux-ci « se sont comportés comme des acteurs civiques participant au rassemblements de masse » et ont fait office de bienfaiteur social face à la défaillance étatique. La société « ne se reconnait pas » dans cette nouvelle gouvernance à idéologie islamiste et se soulève à nouveau. Aujourd'hui, l'Égypte agonise, sans perspective de développement individuel et collectif. « Le potentiel de violence y est très important, notamment à travers l'islam politique, voire l'islam radical », même si la présence de Daech y reste marginale.

À mon Orient bien-aimé

« On peut s'ouvrir à l'Orient par la production intellectuelle […]. Tout le champ des possibles est ouvert ». Au regard d'une actualité sinistre pour le peuple de Syrie qu'il évoque très souvent, Pascal Maguesyan appelle à la bienveillance. « Nous sommes un peu comme des fourmis. Nous vivons en société, […] parfois cela fait notre malheur parce qu'on ne s'entend pas et on se fait la guerre ; parfois être en société fait notre bonheur. Il faut trouver un juste milieu ».
Le mot de la fin ? « L'Orient est pluriel, il est indéfinissable ». Continuer de marcher, d'écrire et de témoigner, telle est la volonté de Pascal Maguesyan. « J'espère que ces sociétés arriveront à trouver un espace de concorde civile et que l'islamisme et le fondamentalisme de toute part prendront fin », conclut-il.




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samedi 18 mars 2017

Fwd: Alerte Google – Récapitulatif quotidien


Date: 17 mars 2017 

رسالة من صيدنايا ، جميل شاهين

15/03/2017 21:40:59: Hakim Jo: 

رسالة من صيدنايا إلى غبطة البطريرك الراعي. د. جميل م. شاهين 

"لستُ بصدد تقييم لقائكَ مع محطة معروفة التوجّه،sky news أو بتحليل دوافعكَ لفتح النار على أكثر من جهة داخل لبنان، فهذا شأن داخلي لا أتدخل فيهِ.
 أمّا عندما يصل الأمر لسوريا والتحدث عن تدخل حزب الله فيها، فلي الحق بالتدخل يا غبطة البطريرك، وسأقدم لكَ شهادة ستوضّحُ لكَ بالتأكيد، الصورة الضبابية التي ربما "سوّقت" أمامك بسوق رخيص، وهذه بعض الحقائق التي غابت عنك:
- ماذا فعلت كنائسُ العالم ورجال الدين المسيحي للسوريين بشكل عام، ولمسيحيي سوريا بشكل خاصّ؟ بل ماذا فعلتْ بطريركيتكم لهم؟
- ماذا فعلتم يا رجال الدين المسيحي في العالم تجاه 38 ألف مسيحي استشهد في سوريا خلال السنوات الست الماضية؟ و 450 ألف مسيحي هاجروا أو هجّروا من سوريا إلى أصقاع الأرض؟ 43 كنيسة حرقت أو فُجّرت؟ 27 قرية تم احتلالها من قِبل الانفصاليين في محافظة الحسكة، وأخرى تمّ إجبار المسيحيين فيها على اعتناق دين داعش في الرقة ودير الزور وإدلب؟ 

- ماذا فعلتم يا رجال الدّين المسيحي في العالم تجاه المخطوفين من رجال الدين المسيحي في سوريا، أو الذين قُطعت رؤوسهم، وعلى يد عصابات يموّلها أصحاب المحطة التي أدليتَ فيها بدلوك، ويدعمهم زعماء الحرب في لبنان؟ 
- ماذا فعلتم تجاه 11040 إرهابياً، وحسب إحصائية مركز فيريل للدراسات، جاؤوا من لبنان ويقاتلون الشعب والجيش السوري؟

حتى الشجب والاستنكار والاستهجان، أصبحتم أوهن من أن تتفوّه به حناجركم الرنانة بخطبة الآحاد، وكُمّتْ أفواهكم عن قول الحقيقة.
- ماذا فعلتم تجاه عشرات المدن والقرى المسيحية التي احتلت، أو حوصرت، أو مازالت حتى اللحظة تتعرض للقصف بالصواريخ والهاون من قبل إرهابيي تيار مستقبلكم؟
- ماذا فعلتم لـ معلولا، ربلة، السقيلبية، محردة، تل تمر، تل شميرام، خبب، القريتين، الغسانية، صيدنايا، القصير، حلب، حمص…؟ رجال حزب الله هم الذين دافعوا عن مسيحيي القصير وربلة وغيرها، وهم الذين كانوا يخاطرون بحياتهم ويوصلون الطعام والماء لهم، وسط حصار من إرهابيي لبنان الذين أرسلهم أحبابك. 
الشيء الوحيد الذي فعلتموه يا رجال الدين المسيحيّ في العالم هو تشجيع هجرة المسيحيين لتفريغ سوريا منهم، وفق تعليمات أسيادكم، ولم تستقبلوا مسيحياً عن طيب خاطر في كنائسكم، بل كانت الأفضلية لأصحاب الذقون العفنة، وكنائس أوروبا تشهد، ونحن أبلغُ الشاهدين…
- صيدنايا تفيدكم بالتالي إن كنتم لا تعلمون:
يعيش أهالي صيدنايا منذ عشرات السنين بإخاء وودّ مع كافة القرى المحيطة، في عهد "الديكتاتورية" كما تسمونه. وعهد الديكتاتورية هذا، كان يسمح للمسيحيين أن يحتفلوا بأعيادهم داخل وخارج الكنيسة، وكانت حقوقهم الدينية مُصانة، وويل… ويل وألف ويل لمن يحاول أن يتحدث عن الطائفية أو يمس مسيحي على أساس ديني. الآن؛ في عهد "الديموقراطية"، انقلبت الآية 180 درجة، وعليكَ مهمة القلب…
فجأة، وبتوجيه من أحبابك وأحباب سلاطين الحرب في لبنان، وفي السعودية ودول العربان، وبعد وصول دفعة من أحباب قنواتكم الفضائية من شيوخ البول، الذين عملوا على بث الضغينة والفتنة وروح الشقاق بين الأشقاء، هنا استفاق قسم من سكان بعض القرى المجاورة لصيدنايا، وصاروا يتحدثون عن الدين… فجأة اكتشفوا أنّ أهل صيدنايا ليسوا مسلمين. مع وصول دفعات بالمئات من إرهابيي الفردوس الماجن، من السعودية والأردن والباكستان، ابتدأت سلسلة غارات على صيدنايا، والحجة: "مدفعية ودبابة تقصف هذه القرى من داخل دير صيدنايا"! وحجة ثانية: "دير صيدنايا لم يدفع الأتاوة في عهد الخلفاء الأمويين."!!. وصدّق "المهابيل" هذا الكلام وما أكثرهم…
سبع غارات شُنّتْ لاحتلال صيدنايا، شارك بها المئات وكان العدد في الهجوم الأكبر 2300 إرهابي، ووصلوا إلى دير الشيروبيم، وإلى أطراف صيدنايا… مَنْ الذي صدّهم يا غبطة البطريرك؟ هل صدّهم تصريح جهنمي من رجال الدين؟ أم دافعت عنهم "الأمورة" فرنسا وابنها شارب الويسكي صاحب السكسوكة؟ أم ذاك الذي تعهد بحلق شاربيه وهو يقطف وردة من الحديقة؟ لا يا غبطة البطريرك…
في صيدنايا أسود ولبوات حملوا السلاح، وكانت النساء قبل الرجال تعتلي أسطحة المنازل، وتدافع عن الأرض والعرض والوطن، وكانت يد المسلم الصيدناوي بيد المسيحي الصيدناوي. قدّمت صيدنايا حتى اليوم 51 شهيداً، هل سمعتَ بذلك؟ 51 شهيداً يا غبطة البطريرك…
في محيط صيدنايا جيش أبيّ مُقدّس اسمه الجيش السوري، دافع عن 42 ديراً وكنيسة ومقاماً مسيحيّاً. وارتفع منه عشراتُ القديسين إلى جوار ربّ القوّاد.
وفي محيط صيدنايا، وتحديداً دير الشيروبيم يا غبطة البطريرك، رجال الله من حزب الله… أشاوسٌ استبسلوا في الدفاع عن أقدم دير في العالم، وجرت اشتباكات مباشرة مع الإرهابيين داخل الدير… وارتفع منهم عدة قديسين إلى جوار السيد المسيح.
الصورة لمدخل دير الشيروبيم. 

في صيدنايا امتزجت دماء المسيحيين والمسلمين في الدفاع عن الكنائس، وكما دافع حسين وأحمد عن الكنيسة، دافع طوني وجورج عن المسجد والمقام. هذا الإخاء من الصعب أن يعرفهُ مستشارك الذي كتبَ لك أجوبة المقابلة المأسوف على شبابها.
كما نُدينُ بالعرفان والجَميل لأسود صيدنايا الذين دافعوا عن ترابها، نُدينُ أيضاً بالعرفان لأبطال الجيش السوري، ولرجال الله في حزب الله… ونحنُ خيرُ مَن يصونُ الودّ ويقول الحقّ ويحفظُ العهد، ولا ينتظرُ رجال الدين المسيحي "ودشاديشه" كي تدافع عنه.
لكم دشاديشكم وصواني التبرعات ومقابلات الدولارات، ولنا الله وأسود صيدنايا الصامدين ورجالهُ الصادقين.
لكم شيوخ البول وأطفال السياسة وريالات الكياسة ووهابيات النجاسة، ولنا زندنا وسلاحنا ومحمدنا ومسيحنا.
غبطة البطريرك، وكافة رجال الدين المسيحي في العالم؛ شكر الله سعيكم، وتقبّل الباري دعائي لكم، وغفر المولى تقصيركم… نحن لسنا بحاجة إلا لشيء واحد… حلّوا عن سمانا…
الكاتب الدكتور جميل م. شاهين. 12.03.2017
مركز فيريل للدراسات ـ برلين

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vendredi 17 mars 2017

ASIE/LIBAN - Audience du Pape au Président libanais



Expéditeur: Fides News Fr <fidesnews-fr@fides.org>
Date: 16 mars 2017 14:36:07 UTC

ASIE/LIBAN - Audience du Pape au Président libanais et requête d'une plus ample représentation politique des chrétiens non maronites du pays   Beyrouth (Agence Fides) – En ce jeudi 16 mars, le Pape François a reçu en audience, au Palais apostolique, le Président libanais, Michel Aoun. Au cours de sa visite au Vatican, le Chef de l'Etat libanais a également rencontré le Secrétaire d'Etat de Sa Sainteté, S.Em. le Cardinal Pietro Parolin, et d'autres officiels du Saint-Siège. Il s'agissait du premier voyage du Président Aoun en Europe après son élection à la tête de l'Etat libanais le 31 octobre dernier.
Par ailleurs, mardi dernier, des Evêques et membres éminents d'Eglises chrétiennes présentes au Liban aux côtés de l'Eglise maronite se sont rencontrés au siège de l'Eparchie chaldéenne de Beyrouth, signant conjointement un appel au Président Aoun et aux forces politiques libanaises dans lequel ils demandaient la garantie d'une représentation adéquate au sein des institutions politiques et administratives de leurs propres communautés. A ladite réunion, ont participé des représentants de l'Eglise chaldéenne – y compris S.Exc. Mgr Michel Kassarji – de l'Eglise catholique de rite latin – dont le Vicaire apostolique, S.Exc. Mgr Cesar Essayan OFM Conv. – et des Eglises assyrienne, syriaque catholique, copte catholique, syro-orthodoxe et copte orthodoxe. En particulier, le document signé par les participants et consulté par l'Agence Fides indique que les Eglises représentées n'appuieront aucune nouvelle loi électorale – question actue llement au centre du débat politique libanais – qui ne prévoirait pas au moins trois sièges parlementaires réservés aux représentants de communautés chrétiennes non maronite. Les signataires de l'appel ont également annoncé des initiatives et des mobilisations communes visant à obtenir que les membres de leurs communautés respectives ne fassent pas l'objet de discriminations dans la distribution des sièges et des charges au sein des institutions politiques et administratives libanaises.
Déjà en mai dernier (voir Fides 11/05/2016), le Patriarche d'Antioche des Syriaques, S.B. Ignace Youssef III Younan, et le Patriarche syro-orthodoxe, Ignace Ephrem II, avaient signé un document commun contenant la requête de garantir aux membres de ces deux communautés chrétiennes une plus grande présence dans les bureaux et les charges publiques, en évitant des discriminations explicites ou occultes de quelque genre que ce soit. Dès janvier (voir Fides 22/01/2016), les deux Patriarches précités avaient soumis cette même requête à leurs interlocuteurs dans le cadre de consultations qu'ils avaient menées conjointement auprès des responsables des différentes forces politiques nationales, dans le cadre de la paralysie électorale et de la vacance de la Présidence de la République qui caractérisaient le moment.
Selon le système institutionnel libanais, la fonction de Président de la République est réservé à un chrétien maronite. (GV) (Agence Fides 16/03/2017)

jeudi 16 mars 2017

Survivre ou mourir, la tragédie des chrétiens d'Orient : document ce soir sur M6. - Leblogtvnews.com

Survivre ou mourir, la tragédie des chrétiens d'Orient : document ce soir sur M6. - Leblogtvnews.com

Survivre ou mourir, la tragédie des chrétiens d'Orient : document ce soir sur M6.

Un documentaire de Clément Dudouet (Ligne de Front) présenté par Bernard de La Villardière ce dimanche à 23 heures sur M6.

Au début du 20ème siècle, un quart des habitants du Moyen-Orient étaient chrétiens. Ils sont à peine 3% aujourd'hui (10 millions de chrétiens pour 320 millions de musulmans). Une disparition programmée, presque une condamnation à mort, pour cette communauté pourtant présente depuis l'origine du christianisme.
Ces dernières années, avec les guerres en Irak et en Syrie, leur situation s'est encore aggravée. Menacés de mort par les extrémistes, à moins qu'ils ne se convertissent à l'islam, exclus du débat politique, ils sont en danger permanent. Alors que faire ? Partir ou rester ?
Dans le nord de l'Irak, 150 000 chrétiens (soit un sur trois !) ont choisi de fuir avant l'arrivée de Daech. Beaucoup se retrouvent dans les camps de réfugiés au Kurdistan irakien, à l'abri des bombes et des exactions, priant chaque jour pour rentrer chez eux. D'autres ne reviendront jamais. Maher et sa famille sont originaires de Mossoul (Irak). Ils ont obtenu des visas pour la France, pour refaire leur vie et exercer leur foi en toute sécurité. Ils seront bientôt accueillis à Versailles, par des chrétiens français. L'équipe de ce reportage les a accompagnés, le long de leur douloureux périple.
D'autres chrétiens n'envisagent pas d'abandonner leur terre. Certains ont même pris les armes. Avec les premières défaites de Daech, ils reviennent dans leurs villages et découvrent leurs églises détruites, leurs cimetières profanés, leurs livres sacrés brûlés... Sur son passage, Daech détruit tout ce qui ne correspond à sa vision de la religion. Le père Najeeb protège et restaure, dans un lieu tenu secret, des milliers de vieux manuscrits et une bible du 13ème siècle, qu'il a réussi à sauver de la folie destructrice des islamistes.
De l'autre côté de la frontière, en Syrie, les chrétiens d'Alep sont pris en étau, au milieu des combats entre rebelles et forces gouvernementales. Les plus vieux édifices chrétiens, de magnifiques œuvres d'art, sont en ruines. Criant leur colère, les fidèles continuent malgré tout à pratiquer leur culte. Les caméras les ont suivis au moment de célébrer Noël dans une cathédrale éventrée par les obus.
« Survivre ou mourir, la tragédie des chrétiens d'Orient », c'est un document rare et très fort sur l'une des plus vieilles communautés de l'humanité en danger immédiat d'extinction, communique M6.


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Sleiman et Gemayel se félicitent des propos de Raï contre le Hezbollah - Yara ABI AKL - L'Orient-Le Jour

Sleiman et Gemayel se félicitent des propos de Raï contre le Hezbollah - Yara ABI AKL - L'Orient-Le Jour

Sleiman et Gemayel se félicitent des propos de Raï contre le Hezbollah

13/03/2017

Le cardinal Raï en compagnie du commandant en chef de l'armée, le général Joseph Aoun. Mychel Akl/Bkerké

Mgr Raï célébrant la messe à Bkerké. (Photo Ani)

Le cardinal Raï en compagnie du commandant en chef de l'armée, le général Joseph Aoun. Mychel Akl/Bkerké

Mgr Raï célébrant la messe à Bkerké. (Photo Ani)

Réactions

Le patriarche maronite s'était lâché, dans une interview à la chaîne de télévision Sky News, contre le parti chiite, appelant à un « retour aux constantes pour édifier un État fort ».

Yara ABI AKL | OLJ

C'est à la veille du douzième anniversaire de la grande manifestation du 14 mars 2005 et de la sixième commémoration du déclenchement de la crise syrienne (15 mars 2011) que le patriarche maronite, Mgr Béchara Raï, s'est lâché contre le Hezbollah et son intervention dans le conflit en Syrie, estimant que le parti chiite a pris part à cette guerre sans aucune considération pour la position officielle libanaise de distanciation.

« Cela a embarrassé les Libanais et les a divisés entre ceux qui étaient favorables à cette intervention et ceux qui étaient contre », a affirmé sans détour le dignitaire religieux dans un entretien accordé à la chaîne Sky News. Et de poursuivre : « Lorsque le Hezbollah est entré en Syrie, il ne l'a pas fait sur ordre de l'État (...). La décision du parti divise à ce jour les Libanais. » Le chef de l'Église maronite a même été plus loin : « Je suis citoyen et mon partenaire est citoyen. Mais lui est armé et moi non. Cela est anormal. » Il a toutefois tempéré ses propos : « Si le Hezbollah était une milice en dehors de l'État, la situation aurait été différente. La réalité est tout autre, aujourd'hui le parti prend part au pouvoir. » En effet, le parti chiite est présent au Parlement ainsi qu'au sein du gouvernement dirigé par le Premier ministre Saad Hariri.

Outre le fait que ces propos que certains qualifient de « forts » émanent de la plus haute autorité religieuse chrétienne du pays, et pointent ouvertement un doigt accusateur en direction du Hezbollah, les propos de Mgr Raï revêtent une importance capitale, dans la mesure où ils interviennent un mois après le soutien apporté par le président de la République, Michel Aoun, à l'arsenal du parti dirigé par Hassan Nasrallah, et quelques jours après les attaques lancées par le secrétaire général du parti contre les pays du Golfe.

Dans certains milieux politiques, on lisait hier entre les lignes de l'entretien télévisé du patriarche maronite « une réponse implicite aux propos de Michel Aoun qui continue de graviter dans l'orbite du parti chiite, en dépit de son accession à la tête de l'État, le 31 octobre dernier ». Des sources proches des Kataëb vont même jusqu'à déclarer à L'Orient-Le Jour que c'est justement ce que le parti craignait, et c'est pour cette raison qu'il a refusé de voter Aoun.

De leur côté, les protagonistes politiques hostiles à l'intervention militaire du Hezbollah dans la guerre syrienne et au maintien de ses armes se sont félicités de la teneur des propos du patriarche, dans la mesure où ils rappellent l'importance du monopole du port des armes et les constantes de l'édification d'un État fort au Liban. C'est le cas bien entendu des Forces libanaises, du courant du Futur et des Kataëb.

(Lire aussi : Le Liban devrait agir rapidement pour convaincre les pays arabes de l'aider)

Sleiman exhorte Aoun
L'ancien président de la République Michel Sleiman met, lui, l'accent sur l'importance de respecter et appliquer la déclaration de Baabda (11 juin 2012) approuvée lors des séances de dialogue tenues au palais présidentiel durant son mandat.

Interrogé par L'OLJ, M. Sleiman estime que le patriarche maronite ne fait que plaider pour ce qui devrait s'appliquer (la distanciation du Liban par rapport au conflit des axes). Selon lui, « la non-application de la déclaration de Baabda entrave l'édification d'un État fort. La distanciation du Liban est une demande historique », ajoute l'ancien président, appelant Michel Aoun à tenir une table de dialogue pour établir une stratégie de défense et appliquer les décisions de la table de dialogue précédente. M. Sleiman a exhorté le chef de l'État à profiter de sa participation au sommet arabe pour plaider en faveur d'un appui au Liban et à la déclaration de Baabda.

(Lire aussi : Le Liban en perte de légitimité régionale et internationale)

« Raï a ressenti le danger »
À Saïfi, le chef des Kataëb Samy Gemayel se félicite à son tour des propos du cardinal Raï, « qui viennent rappeler les constantes souverainistes pour lesquelles les Kataëb ont mené de grandes batailles ». À L'OLJ, le jeune député du Metn assure que sa formation poursuivra la lutte pour un Liban souverain parce qu'un État fort ne peut être édifié sans égalité et respect de la Constitution. « Il est intolérable de plonger le pays dans des problèmes dont il ne veut pas. Cela devrait être une décision prise par les Libanais », estime M. Gemayel.
Commentant le timing des propos du patriarche maronite, le chef des Kataëb souligne que « Mgr Raï a senti le danger après les propos présidentiels, dans la mesure où ils sont nocifs. Et il est normal que certains s'élèvent contre de telles prises de position ». Samy Gemayel a enfin exprimé l'espoir que M. Aoun revienne sur ses positions aux conséquences « dangereuses ».

Ammar Houri, député du courant du Futur de Beyrouth, s'est contenté quant à lui de faire état de l'appui de sa formation aux propos du patriarche. « Nous refusons toutes armes illégales », dit-il à L'OLJ, soulignant que « Mgr Raï s'en est pris au Hezbollah en ce moment parce qu'il en a ras le bol, notamment après l'attaque de Hassan Nasrallah contre les monarchies du Golfe. »

(Lire aussi : Bras de fer local sur fond de changements régionaux)

« Pas de confrontation », pour les FL
De leur côté, les Forces libanaises se veulent plus prudentes : « Nous ne sommes pas dans une phase de confrontation », indique à L'OLJ un proche de Samir Geagea, notant, toutefois, que Mgr Raï a rappelé les motifs de la crise chronique du pays. Selon ce cadre, « si les propos du chef de l'Église maronite décrivent une réalité, ils reflètent une position nationale axée sur la consolidation de l'État et de ses institutions ».

Notons enfin que l'ex-ministre de la Justice, Achraf Rifi, farouche opposant au Hezbollah et au régime Assad, s'est félicité samedi des propos tenus par Mgr Raï. « Les propos du patriarche Raï sont ceux de tous les Libanais qui sont attachés à la souveraineté du Liban et refusent les armes illégales qui sèment le chaos sur la scène locale et représentent une carte entre les mains de l'Iran au service de ses projets expansionnistes (...) », a dit M. Rifi dans un communiqué.

Pour mémoire

Pour le Financial Times, le Hezbollah sortira renforcé du conflit syrien

Le Hezbollah scrute avec inquiétude la nouvelle politique américaine au Moyen-Orient

Nasrallah : La résistance sortira victorieuse et plus forte de la guerre planétaire lancée contre elle



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16 ans de la guerre syrienne ,un bilan humain très lourd.

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Le conflit syrien avait commencé par des manifestations pour la démocratisation du régime, le 15 mars 2011. Six ans après, le bilan humain est très lourd.

http://www.la-croix.com/Monde/Moyen-Orient/En-Syrie-le-terrible-bilan-dune-guerre-sans-fin-2017-03-15-1200832145?utm_source=Newsletter&utm_medium=e-mail&utm_content=20170315&utm_campaign=newsletter__crx_alert&utm_term=598833&PMID=197ec60227781c490e5f147c1975ad4f

Elle n’en finit pas, depuis 2011. Mercredi 15 mars 2017, jour anniversaire du début de la guerre en Syrie, plusieurs attentats-suicides frappent la capitale Damas, tuant au moins 25 personnes.
Le même jour, 14 enfants périssent dans des raids aériens sur Idleb, selon l’Observatoire syrien des droits de l’Homme (OSDH).
Cinq jours plus tôt, samedi 11 mars, un autre attentat kamikaze tuait 74 personnes dans la capitale syrienne.

Au départ, des manifestations

Tout commence le 15 mars 2011. Dans la foulée du « printemps arabe », une partie des Syriens descendent dans la rue pour réclamer des changements politiques : plus de liberté, plus de démocratie et la fin du régime autoritaire présidé par Bachar Al Assad. Le mouvement de protestation, réprimé par les forces de l’ordre, se fracture en plusieurs groupes et se transforme en lutte armée.

Une guerre qui s’internationalise

Très vite, des territoires entiers échappent au pouvoir central et passent sous le contrôle de plusieurs groupes armés, eux-mêmes divisés les uns les autres.
Les islamistes wahhabites d’Al-Qaida et de Daech profitent du désordre pour se tailler des fiefs sur le territoire syrien. De local, le conflit devient très vite régional : l’Arabie saoudite, la Turquie, l’Iran, le Qatar s’invitent dans le conflit, chacun défendant ses propres intérêts.
De leur côté, les Occidentaux s’engagent auprès des anti-Assad en refusant, toutefois, à intervenir militairement.

Les guerres de Syrie

Dans les rangs de l’opposition, les islamistes wahhabites de Daech ou d’Al-Qaida surclassent les groupes « démocratiques » ou « modérés ».
Un temps menacé par la défaite, le régime syrien reçoit, à partir de septembre 2015, l’appui décisif de l’aviation russe. L’engagement de Moscou renverse le rapport de force. Des quartiers, des villes et des territoires perdus par le régime sont repris peu à peu.
À ce conflit armé s’ajoute la guerre conduite par Washington et ses alliés (dont la France) contre Daech en Syrie (et en Irak). Six ans après les premières manifestations anti-Assad, les guerres de Syrie se poursuivent toujours.

Un bilan très lourd

Pour le haut-commissaire de l’ONU aux droits de l’Homme, Zeid Ra’ad Al Hussein, le conflit syrien est « la pire catastrophe provoquée par l’homme depuis la Seconde Guerre mondiale ». 321 358 personnes seraient mortes depuis le début de la guerre, dont plus de 96 000 civils, parmi lesquels 17 000 enfants, selon l’OSDH.
Dans les rangs du régime, 60 900 soldats auraient été tués, 45 000 miliciens syriens et plus de 8 000 combattants étrangers pro-Assad.
Les combats auraient également coûté la vie à 100 000 combattants anti-Assad, dont la moitié seraient des islamistes de Daech ou du Front Fateh al-Cham, ex-Al-Qaïda en Syrie.
Le bilan de l’OSDH n’est pas vérifiable mais il est considéré, en général, comme assez fiable.

Des crimes de guerre des deux côtés

Dans un document présenté mardi 14 mars au Conseil des droits de l’Homme, la commission d’enquête de l’ONU sur la Syrie a dénoncé une multitude de crimes commis par les forces du gouvernement.
Il y a deux semaines, elle avait dénoncé l’usage par ces dernières d’armes interdites comme le chlore ou les bombes à fragmentation.
Le rapport dénonce également les attaques menées par les groupes rebelles, qui tuent des civils dont de nombreux enfants dans les zones sous contrôle du gouvernement.

Des millions de déplacés

Sur les 23 millions d’habitants que comptait la Syrie avant le conflit, la moitié environ a été contrainte de fuir : 6 millions à l’intérieur du pays, 6 millions à l’extérieur.
Selon le Haut-Commissariat de l’ONU pour les réfugiés (HCR), 4,7 millions de personnes se trouvent dans des zones difficiles d’accès et dans les villes assiégées.

Accord de paix introuvable

La multiplication des acteurs aux intérêts divergents rend difficile la recherche d’un accord de paix dans le conflit syrien.
À Astana, capitale du Kazakhstan, le troisième cycle de pourparlers de paix sur la Syrie s’est terminé mercredi 15 mars, sans avancées concrètes. Boycottée par les rebelles qui dénoncent les violations du cessez-le-feu dans le pays, cette nouvelle rencontre laissait peu d’espoir pour une avancée notable dans la résolution du conflit.
Ces négociations au Kazakhstan sont parrainées par la Russie et l’Iran, alliés du régime de Bachar Al Assad, et par la Turquie, soutien des rebelles.
Laurent Larcher




Aoun au Vatican : « Le Liban restera l’exemple le plus fort de l’avenir de l’Orient » - L'Orient-Le Jour

Aoun au Vatican : « Le Liban restera l'exemple le plus fort de l'avenir de l'Orient » - L'Orient-Le Jour

Aoun au Vatican : « Le Liban restera l'exemple le plus fort de l'avenir de l'Orient »

16/03/2017

Michel Aoun accueilli à Rome par le nonce apostolique, Mgr Francesco Canalini, représentant le pape François



Le président de la République Michel Aoun est arrivé hier à midi à Rome. Il s'agit, rappelons-le, de la première rencontre officielle du président avec le pape, ainsi que de sa première visite officielle en Europe.
Aussitôt arrivés à l'aéroport international de Rome, le président, la Première dame et la délégation qui les accompagne ont été accueillis par le nonce apostolique, Mgr Francesco Canalini, représentant le pape François, Mgr Christophe Kassis du Saint-Siège, le chargé d'affaires du Liban au Vatican, Albert Samaha, le chargé d'affaires près l'ambassade du Liban en Italie, Karim el-Khalil, le vicaire patriarcal auprès du Saint-Siège, l'évêque François Eid, et le vicaire patriarcal grec-catholique auprès du Saint-Siège l'archimandrite Mtanios Haddad, et des représentants des ordres et des clergés libanais accrédités à Rome.
Sur place, M. Aoun a exprimé sa joie d'être à Rome, insistant sur l'importance qu'il accorde à sa réunion avec le pape au vu de « la solidité des relations qui lient le Liban dans toutes ses composantes communautaires à l'Église et à la papauté ». « Le Saint-Siège occupe une place particulière dans le cœur des Libanais, parce que ses responsables ont toujours été aux côtés du Liban, dans les périodes sombres de son histoire », a ajouté le président.
Et de poursuivre : « Les Libanais, toutes communautés religieuses confondues, ont toujours été rassurés parce qu'ils savent que le pape s'intéresse de près à eux, qu'ils sont présents dans ses prières, qu'il tient à leur union et qu'il œuvre pour la préservation de leur territoire. »
Le président de la République a affirmé qu'il transmettra au pape François « un message d'amour de la part de tous les Libanais, ainsi que l'assurance que le Liban a retrouvé sa vitalité et qu'il est sur la bonne voie, celle de l'union ». « Le Liban cherche à se réapproprier son rôle dans la région et dans le monde, en tant qu'espace de rencontre et de respect de la différence et de la variété, dans un monde où le besoin de prendre le chemin de la paix devient de plus en plus pressant », dira aussi le chef de l'État au pape.
Il a par ailleurs estimé que « les chrétiens d'Orient, qui connaissent aujourd'hui des circonstances difficiles dans une région, à la fois berceau du christianisme et de l'islam, voient dans cette visite une lueur d'espoir qui confirme que le Liban restera toujours l'exemple le plus fort de l'avenir de l'Orient et du monde ».
M. Aoun s'entretiendra également avec le secrétaire d'État du Vatican, le cardinal Pietro Parolin. Il entamera son séjour par une messe en l'église Saint-Maron au Collège maronite à Rome. L'office sera présidé par l'évêque François Eid, vicaire patriarcal auprès du Saint-Siège. Le chargé d'affaires du Liban au Vatican, Albert Samaha, donnera ensuite une réception en l'honneur du chef de l'État, à laquelle assisteront, entre autres, des Libanais installés à Rome.
Signalons qu'avant son départ, M. Aoun a signé les décrets des dernières nomination sécuritaires approuvées en Conseil des ministres.


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Raï invite l’autorité étatique à « se manifester davantage » à Baalbeck-Hermel - L'Orient-Le Jour

Raï invite l'autorité étatique à « se manifester davantage » à Baalbeck-Hermel - L'Orient-Le Jour

Raï invite l'autorité étatique à « se manifester davantage » à Baalbeck-Hermel

La délégation de Baalbeck-Hermel à Bkerké.

Dans le cadre d'une tournée auprès des instances religieuses et politiques en vue de leur exposer des doléances, une délégation formée de représentants de clans familiaux et de notables de Baalbeck-Hermel a rendu visite hier au patriarche maronite, Mgr Béchara Raï, à Bkerké.
Saluant les efforts de la délégation, Mgr Raï a souligné devant ses visiteurs que Baalbeck-Hermel est une région « dont nul ne peut nier l'histoire, le patrimoine et la valeur », et s'est désolé de « la négligence de l'État vis-à-vis de cette région historique et touristique », estimant que l'autorité étatique devrait « s'y manifester davantage ».
« Si dans votre région sont perpétrés des crimes de toutes sortes, cela ne veut pas dire que vous en êtes les auteurs. Et c'est pour cela que la justice devrait être faite et devrait vous protéger, et je vous soutiens à fond dans votre demande d'une campagne de développement global », a lancé le patriarche.
Pour sa part, l'archevêque maronite de Baalbeck et de Deir el-Ahmar, Mgr Hanna Rahmé, a souligné que la région « souffre de privations et se sent délaissée ». « Il nous importe de ressentir que nous sommes des citoyens dans l'État et que nous sommes tous frères face aux nombreuses difficultés dont nous souffrons à l'ombre du sous-développement », s'est-il plaint, avant d'ajouter : « En l'absence d'universités et d'hôpitaux, en l'absence de développement au niveau du secteur agricole, les habitants ont été poussés à recourir aux cultures illégales, ce qui fait que les jeunes sont en prison et réclament une amnistie en leur faveur. »
De son côté, un dignitaire chiite, le cheikh Mohammad Mahdi Yahfoufi, a rappelé que « les deux objectifs essentiels pour la décentralisation administrative dans le texte de Taëf étaient le vivre-ensemble, chose que nous connaissons naturellement dans la région de Baalbeck-Hermel, et le développement équilibré pour que tous les Libanais dans toutes les régions du pays soient sur un pied d'égalité ». « Mais où est donc le développement dans la Békaa ? » s'est-il indigné. « Nous sommes des patriotes libanais, alors nous ne comprenons pas pourquoi nous sommes toujours considérés comme des hors-la-loi et des criminels », a-t-il conclu.
Enfin, le mufti Khaled Solh a insisté sur le fait que « Baalbeck-Hermel fait partie du Liban dans toutes ses composantes ». « Tout ce qu'on dit à propos de la région n'est pas nécessairement vrai, notamment en ce qui concerne les bandes armées. Celles-ci existent, certes, mais elles sont formées par des gens qui vivent dans la capitale, or nous sommes la voix de ceux qui n'ont pas de voix », a-t-il martelé.



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mercredi 15 mars 2017

OLJ 13-3-2017
Lorsque le parti est entré en Syrie, il ne l'a pas fait sur ordre de l’État libanais", a expliqué le chef de l’Église maronite, lors d'un entretien à la chaîne Sky News en arabe.
Le patriarche maronite Béchara Raï a estimé vendredi dans un entretien à la chaîne Sky News en arabe que l'intervention militaire du Hezbollah en Syrie a "divisé les Libanais".
"Le Hezbollah a pris part à la guerre en Syrie sans aucune considération pour la position officielle libanaise de distanciation", a estimé le chef de l’Église maronite, dans cet entretien télévisé diffusé sur YouTube, vendredi. "Cela a embarrassé les Libanais et les a divisés entre ceux qui étaient favorables à cette intervention et ceux qui étaient contre", a ajouté le dignitaire libanais. Et de poursuivre : "Lorsque le Hezbollah est entré en Syrie, il ne l'a pas fait sur ordre de l’État (...). La décision du parti divise à ce jour les Libanais".
Le Hezbollah se bat officiellement depuis 2013 en Syrie aux côtés de l'armée du régime du président Assad et des milices qui lui sont fidèles. Présent dans différentes régions du pays, il a perdu depuis un grand nombre de combattants.
Le Liban officiel affirme vouloir se distancier des conflits régionaux, notamment la guerre qui ravage la Syrie depuis 2011. Dans son discours d'investiture en octobre dernier, le président de la République Michel Aoun avait clairement proclamé la distanciation du Liban des crises régionales et insisté sur le rôle d'avant-garde de l'armée libanaise pour défendre le territoire.
"Je suis citoyen et mon partenaire est citoyen. Mais lui est armé et moi non. Cela est anormal", a dit le patriarche Raï, en référence à l'arsenal du Hezbollah. Le chef de l’Église maronite a toutefois tempéré ses propos : "Si le Hezbollah était une milice en dehors de l’État, la situation serait différente. La réalité est tout autre, aujourd'hui le parti prend part au pouvoir". En effet, le parti chiite est présent au Parlement ainsi qu'au sein du gouvernement dirigé par le Premier ministre Saad Hariri. 
L'ex-ministre libanais de la Justice, Achraf Rifi, farouche opposant au Hezbollah et au régime Assad, s'est félicité samedi des propos tenus par Mgr Raï.
"Les propos du patriarche Raï sont ceux de tous les Libanais qui sont attachés à la souveraineté du Liban et qui refusent les armes illégales qui sèment le chaos sur la scène interne et qui représentent une carte entre les mains de l'Iran au service de ses projets expansionnistes (...)", a dit M. Rifi dans un communiqué.

Retrouvez l'intégralité de l'entretien réalisé par Sky News ici

https://www.lorientlejour.com/article/1039998/lintervention-militaire-du-hezbollah-en-syrie-a-divise-les-libanais-estime-le-patriarche-rai.html

ASIE/SYRIE - Document du Jesuit Refugee Service six ans après le début du conflit en Syrie


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Début du message transféré :

Expéditeur: Fides News Fr <fidesnews-fr@fides.org>
Date: 15 mars 2017 14:14:10 UTC+2

ASIE/SYRIE - Document du Jesuit Refugee Service six ans après le début du conflit en Syrie   Homs (Agence Fides) â€" Aujourd’hui, 15 mars, marque le sixième anniversaire du début du conflit syrien et, contrairement à ce que semblent indiquer les impressions superficielles sollicitées par certaines nouvelles fortement emphatisées par les circuits médiatiques internationaux, la Syrie « continue à souffrir ». Tel est le message clef que le Jesuit Refugee Service (JRS) a voulu lancer par le biais de la diffusion d’un dossier contenant notamment de nombreuses données relatives à la situation sur le terrain recueillies en prise directe. Dans l’après-midi du 14 mars â€" peut-on lire dans le rapport rédigé par le Père Cedric Prakash SJ â€" « une bombe a fait un mort et plusieurs blessés dans la ville d’Homs. Le 12 mars, un double attentat dans les environs d’un sanctuaire chiite populaire de Damas a tué plus de 50 personnes alors qu’un plus grand nombre encore de personnes a été blessé. Depuis décembre, les zones orientales d’Alep ont étà © évacuées mais les bombardements se poursuivent ».
Aujourd’hui â€" peut-on lire dans le document parvenu à l’Agence Fides, « on estime que 13,5 millions de syriens ont besoin d’assistance humanitaire, sachant que la moitié de ce nombre est composé d’enfants. Les enfants ont perdu leur enfance. Près de 3 millions d’enfants syriens de moins de 5 ans ont grandi sans connaître d’autre réalité que celle de la guerre. Plus de 6,3 millions de personnes ont été évacuées. Quelques 4,9 millions de personnes â€" en majorité des femmes et des enfants â€" ont fui dans les pays du Proche-Orient, dont le Liban, la Turquie, la Jordanie, l’Egypte et l’Irak. Cela a mis sous pression les communautés d’accueil, avec des répercussions importantes d’ordre social, économique et politique. Des centaines de milliers de personnes ont fait des voyages dangereux par voie de mer à la recherche d’un refuge et personne ne sait combien sont morts en mer ».
Les grandes puissances et le vaste réseau d’intérêts constitués à commencer par ceux du complexe militaro-industriel â€" peut-on lire dans le document du JRS â€" « continuent à dévaster les vies et les destins des syriens. Des colloques de paix ont bien lieu entre « gros poissons » mais peu nombreux sont ceux qui se fient de leurs éventuels résultats.
A Damas et à Homs, le JRS gère en particulier des centres de formation, des programmes de protection s’adressant aux enfants et s’apprête à lancer une nouvelle initiative centrée sur la collecte de récits relatifs à des expériences significatives de résilience vécues par les syriens dans des situations extrêmes de conflit. (GV) (Agence Fides 15/03/2017)  top

dimanche 12 mars 2017

« Le discours salafiste séduit les femmes et facilite leur recrutement par Daech » - La Croix

« Le discours salafiste séduit les femmes et facilite leur recrutement par Daech » - La Croix

« Le discours salafiste séduit les femmes et facilite leur recrutement par Daech »

La Croix : Quel est le modèle que Daech propose aux femmes musulmanes ? Et pourquoi séduit-il un nombre croissant d'entre elles ?

Hasna Hussein : La propagande officielle de Daech (magazines, vidéoclips ou anasheed, chants islamiques) montre la femme (de) djihadiste comme une « élue », « pieuse » et « modèle » de dévouement à son djihadiste d'époux, d'« endurance » aussi. Les femmes doivent obéir d'une manière absolue à leur mari, se contenter de leurs rôles d'épouse et de mère en se consacrant entièrement à l'éducation et l'élévation des « futurs-djihadistes ». Certaines femmes vont encore plus loin en appelant leurs homologues à accepter la polygamie, ou encore en « légitimant » l'esclavage sexuel. En outre, ce discours se caractérise par la « légitimation » du recours à la violence extrême.

Or, selon les dernières statistiques de l'Unité de Coordination de la lutte anti-terroriste (UCLAT), 30 % des personnes signalées comme radicalisées en 2016 sont des femmes, et un nombre significatif d'entre elles sont mineures. Comment des fillettes peuvent-elles être séduites par une idéologie à la fois meurtrière, sexiste et même misogyne ? Pourquoi des femmes souvent nées et élevées en France rejettent un système « égalitaire » où elles disposent de droits et protections ? C'est une question qui me préoccupe en tant que sociologue du genre dans les sociétés musulmanes.

À lire : Le salafisme cherche à s'imposer dans l'islam

Quel est le terreau susceptible de favoriser cette adhésion ?

Hasna Hussein : On peut émettre l'hypothèse que ces femmes ont toutes embrassé l'idéologie salafiste avant leur endoctrinement. Cela ne signifie pas que tous les salafistes adhèrent à l'idéologie violente de Daech, beaucoup la rejettent même. Mais nous devons nous poser sans détours la question de ce que la salafisation de la pensée islamique depuis le développement des nouvelles technologies de l'information et de la communication a induit.

Cet islam ultra-rigoriste n'est-il pas censé ne s'intéresser qu'à la pureté et à la piété ?

Hasna Hussein : Les rayons des librairies islamiques de la rue Jean-Pierre Timbaud, dans le 11e arrondissement à Paris, sont éclairants : on y trouve des articles de mode, de parfumerie et d'alimentation, le tout portant label « islamique », comme ces dernières collections de nounours « halal » sans yeux, baptisés Salah (« le vertueux », en arabe). Les titres des ouvrages, surtout, sont révélateurs : « Les secrets du hidjab. Voile et tenue vestimentaire de la Femme en Islam » ; « Main dans la Main pour ta réussite, mon cher Mari » ; « Ma sœur, voilà comment Allah et Son Messager veulent que tu sois ! » ; « Femme musulmane, voici les clés pour accéder au Paradis et te sauver de l'Enfer » etc.

On ne peut s'empêcher d'y trouver un écho au slogan de l'« État islamique » selon lequel « La femme musulmane est la reine chez elle » ainsi qu'à son discours de supériorité à l'égard des femmes musulmanes, par rapport à son contre-modèle ; « la femme occidentale », présentée comme antinomique. Les auteurs et religieux sont assez souvent saoudiens, même si la plupart de ces ouvrages sont édités en France par les éditions « Al Madina » à Paris ou « Dar Al Muslim » à Lyon, ou en Belgique avec « Al-Hadîth » à Bruxelles.

Quel est le risque de ce type de littérature ?

Hasna Hussein : Il nourrit une pensée monomorphe et conformiste de l'image des femmes et de leurs rôles dans la société. Il favorise le développement d'une vision duelle du monde dans laquelle les autres modèles féminins sont rejetés, le titre de « pieuse » n'étant attribué bien évidemment qu'à celle qui se conforme aux codes explicités dans ces ouvrages. Or, c'est exactement ce que prône le discours de Daech sur les femmes, afin de convaincre celles-ci d'adhérer à son idéologie radicale violente.

À lire : Islamiste, salafiste, takfiriste… Glossaire pour tenter d'y voir clair

Il est indispensable de protéger nos jeunes et de les immuniser contre toute sorte de manipulation cognitive par des idéologies radicales violentes. Car l'approche sécuritaire dans la lutte contre le terrorisme est insuffisante. Il est important de s'attaquer au socle idéologique qui sert de base à la mouvance djihadiste. Il est indispensable que les autorités et les représentants de la communauté musulmane en France s'intéressent beaucoup plus directement à cet aspect, car il s'agit d'une forme d'atteinte aux droits des enfants et à l'égalité selon le genre qui constitue un principe fondamental de la République.



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