Raï invite l'autorité étatique à « se manifester davantage » à Baalbeck-Hermel
La délégation de Baalbeck-Hermel à Bkerké.
Dans le cadre d'une tournée auprès des instances religieuses et politiques en vue de leur exposer des doléances, une délégation formée de représentants de clans familiaux et de notables de Baalbeck-Hermel a rendu visite hier au patriarche maronite, Mgr Béchara Raï, à Bkerké.
Saluant les efforts de la délégation, Mgr Raï a souligné devant ses visiteurs que Baalbeck-Hermel est une région « dont nul ne peut nier l'histoire, le patrimoine et la valeur », et s'est désolé de « la négligence de l'État vis-à-vis de cette région historique et touristique », estimant que l'autorité étatique devrait « s'y manifester davantage ».
« Si dans votre région sont perpétrés des crimes de toutes sortes, cela ne veut pas dire que vous en êtes les auteurs. Et c'est pour cela que la justice devrait être faite et devrait vous protéger, et je vous soutiens à fond dans votre demande d'une campagne de développement global », a lancé le patriarche.
Pour sa part, l'archevêque maronite de Baalbeck et de Deir el-Ahmar, Mgr Hanna Rahmé, a souligné que la région « souffre de privations et se sent délaissée ». « Il nous importe de ressentir que nous sommes des citoyens dans l'État et que nous sommes tous frères face aux nombreuses difficultés dont nous souffrons à l'ombre du sous-développement », s'est-il plaint, avant d'ajouter : « En l'absence d'universités et d'hôpitaux, en l'absence de développement au niveau du secteur agricole, les habitants ont été poussés à recourir aux cultures illégales, ce qui fait que les jeunes sont en prison et réclament une amnistie en leur faveur. »
De son côté, un dignitaire chiite, le cheikh Mohammad Mahdi Yahfoufi, a rappelé que « les deux objectifs essentiels pour la décentralisation administrative dans le texte de Taëf étaient le vivre-ensemble, chose que nous connaissons naturellement dans la région de Baalbeck-Hermel, et le développement équilibré pour que tous les Libanais dans toutes les régions du pays soient sur un pied d'égalité ». « Mais où est donc le développement dans la Békaa ? » s'est-il indigné. « Nous sommes des patriotes libanais, alors nous ne comprenons pas pourquoi nous sommes toujours considérés comme des hors-la-loi et des criminels », a-t-il conclu.
Enfin, le mufti Khaled Solh a insisté sur le fait que « Baalbeck-Hermel fait partie du Liban dans toutes ses composantes ». « Tout ce qu'on dit à propos de la région n'est pas nécessairement vrai, notamment en ce qui concerne les bandes armées. Celles-ci existent, certes, mais elles sont formées par des gens qui vivent dans la capitale, or nous sommes la voix de ceux qui n'ont pas de voix », a-t-il martelé.
Envoyé de mon iPhone JTK
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