Arabes du Christ


" الهجرة المسيحية تحمل رسالة غير مباشرة للعالم بأن الإسلام لا يتقبل الآخر ولا يتعايش مع الآخر...مما ينعكس سلباً على الوجود الإسلامي في العالم، ولذلك فإن من مصلحة المسلمين، من أجل صورة الإسلام في العالم ان .... يحافظوا على الوجود المسيحي في العالم العربي وأن يحموه بجفون عيونهم، ...لأن ذلك هو حق من حقوقهم كمواطنين وكسابقين للمسلمين في هذه المنطقة." د. محمد السماك
L'emigration chretienne porte au monde un message indirecte :l'Islam ne tolere pas autrui et ne coexiste pas avec lui...ce qui se reflete negativement sur l'existence islamique dans le monde.Pour l'interet et l'image de l'Islam dans le monde, les musulmans doivent soigneusement proteger l'existence des chretiens dans le monde musulman.C'est leur droit ..(Dr.Md. Sammak)

lundi 30 septembre 2013

Raï : « Le printemps arabe s’est transformé en massacres et destructions » | Politique Liban | L'Orient-Le Jour

http://www.lorientlejour.com/article/835142/rai-le-printemps-arabe-sest-transforme-en-massacres-et-destructions-.html
28/9/2013-Raï : « Le printemps arabe s'est transformé en massacres et destructions »
Le Conseil des patriarches catholiques d'Orient a tenu hier une réunion à Bkerké dans le but de préparer un mémorandum qui sera remis au pape François lors de l'entretien qu'il leur accordera en novembre prochain. Ont assisté à cette réunion le patriarche maronite le cardinal Béchara Raï, le patriarche grec-catholique Grégoire III Lahham, le patriarche des chaldéens, Mgr Louis Raphaël Sako, le patriarche des syriaques-catholiques, Mgr Aghnatios Youssef Younane, le patriarche des arméniens-catholiques, Nercès Bedros IXX, et les évêques Boulos Sayyah, Hanna Alouane, Roland Aboujadoudé, Michel Kassarji et Chlimon Wardouni, ainsi que le secrétaire général de ce Conseil, l'abbé Khalil Alouane.

Après avoir souhaité la bienvenue aux prélats présents, le patriarche Raï a exprimé sa solidarité avec eux et avec leurs communautés dans cette période difficile qu'elles traversent en Irak et ailleurs. Il a aussi déploré le fait que cet Orient qu'ils chérissent est en train de devenir un terrain privilégié pour le fer et le feu.

Le cardinal Raï a rappelé l'Exhortation apostolique remise par le pape aux patriarches d'Orient, à la suite du synode consacré au Moyen-Orient. « Cette exhortation a été adoptée dans une intuition divine, car nous nous souvenons tous comment la fin de ce synode a coïncidé avec le début du printemps arabe, a déclaré Mgr Raï. Malheureusement, ce printemps s'est transformé en hiver, en fer et en feu, en tueries et en destructions, alors que les peuples aspiraient à une vie nouvelle et à des réformes dans l'univers de la globalisation. »
Mgr Raï a encore affirmé qu'aujourd'hui plus que jamais, « cette région a besoin de l'Évangile de Jésus, celui de la paix, de la vérité, de la fraternité et de la justice, car si le monde perd cet Évangile, il connaîtra une situation de destruction, comme celle que nous vivons aujourd'hui ». Le patriarche Raï a ajouté que « nous portons tous dans nos cœurs l'Irak, la Syrie, l'Égypte et le Liban ». « Nous nous unissons, et c'est main dans la main que nous préparons notre rencontre avec le pape François qui aura lieu en novembre et à laquelle se joindront les représentants de l'Église orthodoxe, a indiqué Mgr Raï. Nous réitérons aujourd'hui notre foi dans cette région et dans la coexistence de tous ses fils. »
De son côté, le patriarche Sako a remercié le cardinal Raï pour son discours tout en appelant à une action commune chrétienne pour préserver la présence chrétienne dans cette région. Il a ajouté que face à ce qui se passe, « les condamnations et les protestations ne suffisent plus ». « Il faut faire en sorte que les chrétiens puissent rester sur cette terre dont ils sont originaires, a-t-il déclaré. Il faut agir vite, car le volcan risque d'entraîner tout dans son éruption. » Le patriarche Sako a encore réclamé la
formation d'une équipe qui serait chargée du dialogue avec les parties musulmanes, sunnites et chiites, et avec les parties politiques, insistant sur le fait que « le sauvetage viendra de l'intérieur non de l'étranger ». Il a appelé aussi les chrétiens à ne pas songer à l'exode, mais au contraire à construire les ponts, grâce à leur ouverture et à leur esprit de dialogue.
Cette inquiétude pour l'avenir et cette appréhension à l'égard du « printemps arabe » se sont aussi exprimées dans le prêche du vendredi du mufti Abdel Amir Kabalan qui a déclaré que « ces révolutions n'ont rien à voir avec la situation sur le terrain, et elles ont été imposées aux populations qui n'ont jamais pensé que les réformes allaient signifier pour eux l'exode, la mort, le déplacement, la guerre et la violence ». Il a aussi dénoncé cette violence qui utilise la religion « mais n'a rien à voir avec elle », rappelant que « le Coran privilégie l'homme et le pousse à donner le meilleur de lui-même dans ce monde, en préparation à sa rencontre avec son Dieu dans l'au-delà ».
Dans le même esprit, le président du parti de l'Union syriaque mondiale, Ibrahim Mrad, a dénoncé les attaques contre les églises, notamment dans la ville de Raqqa, en Syrie. Il a aussi violemment critiqué les groupes islamistes qui veulent à tout prix dévier la révolution syrienne de ses objectifs initiaux et la défigurer, faisant ainsi le jeu du régime Assad. Il a invité les parties chrétiennes au sein de la coalition syrienne à geler leur participation tant qu'une position ferme n'est pas adoptée pour condamner les attaques contre les chrétiens.



Envoyé de mon Ipad 

Les chrétiens d’Orient au cœur de l’entretien entre le pape François et le patriarche Yazigi | Politique Liban | L'Orient-Le Jour

28/9/2013-Les chrétiens d'Orient au cœur de l'entretien entre le pape François et le patriarche Yazigi
Le patriarche grec-orthodoxe d'Antioche et de tout l'Orient, Mgr Youhanna X Yazigi, a été reçu hier en audience au Vatican par le pape François. Les deux hommes ont notamment évoqué les souffrances du peuple syrien en général et celles des chrétiens en particulier, s'arrêtant longuement sur les « difficultés » auxquelles les chrétiens de Syrie et d'Orient doivent faire face. Le rapt des deux évêques d'Alep, dont le frère de Mgr Yazigi, a également été au cœur de la discussion. Enfin, le pape et le patriarche orthodoxe ont insisté sur leur « volonté d'aller de l'avant en faveur de l'unité des chrétiens ».
Mgr Yazigi s'est exprimé à l'issue de l'entretien au micro de Radio-Vatican, appelant à une solution « diplomatique » en Syrie. « La paix se construit grâce au dialogue et non pas par la guerre », a-t-il notamment martelé.

Retour à l'article principal


Envoyé de mon Ipad 

L'observatoire de la Christianophobie | Ghouta : les surprenantes révélations de Mère Agnès-Mariam…

http://www.christianophobie.fr/document/ghouta-les-surprenantes-revelations-de-mere-agnes-mariam
Ghouta : les surprenantes révélations de Mère Agnès-Mariam…
Le 29 09 2013 avec

Le blogue Comité Valmy a publié le 27 septembre la retranscription en français d'un entretien accordée par la Mère Agnès-Mariam de la Croix à la chaîne de télévision en langue arabe Al Mayadeen. Cette chaîne, lancée en juin 2012 pour contrer l'influence de chaînes comme Al Jazeera (du Qatar), émet depuis Beyrouth. Ses financiers sont inconnus. Si la direction de la chaîne soutient que ses actionnaires sont des hommes d'affaires arabes, d'autres sources occidentales insinuent qu'elle serait une propriété conjointe entre les Iraniens et un cousin de Bachar Al-Assad… Comme d'usage, dans cette situation moyenne orientale où l'épineux le dispute au mystérieux, il convient de recevoir les propos de la supérieure du couvent Saint-Jacques le Mutilé (Syrie) avec bienveillance et prudence. Ils reviennent sur l'affaire du bombardement chimique de Ghouta – l'oasis de terres cultivées qui entourent au sud et à l'est la ville de Damas – et apportent des informations plus que surprenantes. Les voici…

« Les habitants de la province de Lattaquié m'ont informée avoir vu leurs enfants dans les vidéos sur la Ghouta, filmées par les miliciens armés », a-t-elle dit dans une interview avec la chaine de télévision al-Mayadeen [la religieuse accompagnait l'équipe des inspecteurs de l'ONU lors de leur deuxième visite à Damas] « le premier motif de son action était au début humanitaire, et la veille de l'attaque chimique dans la Ghouta nous étions à Damas. Nous avons vu de nos propres yeux ce qui a eu lieu à Maadamiya. Donc, s'il y avait eu des morts, des victimes et des blessés, on aurait remarqué ceci immédiatement. Mais cette nuit, aucun mouvement inhabituel n'a été enregistré. Les gens ici sont tous des voisins et se connaissent. Les habitants de la Ghouta qui se sont déplacés vers Damas n'ont pas été paniqués par un événement de cette ampleur, surtout que les informations de presse ont fait état de 1 400 morts et de 10 000 blessés dans une petite zone. Nous n'avons pas entendu non plus les ambulances. Tout était calme cette nuit (…) Telles étaient mes premières remarques, et lors de mon voyage en Malaisie, j'ai été en contact permanent avec les habitants de Lattaquié. Le 4 aout, les groupes armés ont ravagé 11 villages dans la province de Lattaquié. Les médias occidentaux ont parlé d'une avancée de l'opposition syrienne, alors qu'un véritable carnage avait eu lieu. Nous avions dressé des listes comprenant les martyrs de la province de Lattaquié et les disparus. Les groupes armés avaient kidnappé 115 personnes dont 65 enfants de moins de 15 ans. Au cours de mon voyage, j'ai appris que des parents de la province de Lattaquié ont reconnu des enfants enlevés de la même région qui sont apparus dans les images diffusées sur les victimes des armes chimiques présumées dans la Ghouta.  Les Américains ont choisi 13 films parmi les vidéos présentées par les groupes armés et les ont qualifiés de sûrs (…) « J'étais en contact avec des journalistes allemands, je leur avais dit que je suis incapable de déterminer la date et le lieu de chaque film. Ils m'ont envoyée une liste de 43 films dont les premières vidéos. Ma surprise était grande à la vue des mêmes enfants repris dans au moins quatre ou cinq vidéos. Je me suis dit que ce qui se passe est anormal. Quand je me suis approfondie dans l'étude de toutes les vidéos sur des attaques chimiques présumées, je me demandais à chaque fois : d'où cherchent-ils tous ces enfants ? Où sont leurs parents ? Est-ce possible qu'une mère abandonne ses enfants ? Il est normal qu'un ou deux enfants disparaissent, mais perdre ce grand nombre d'enfants ceci suscite des interrogations (…) Toutefois, j'ai une bonne nouvelle : les enfants étaient anesthésiés, la preuve en est que tous les enfants étaient calmes à l'exception d'un enfant qui pleurait. On aurait administré à ces enfants plusieurs types d'anesthésiants pour donner l'impression qu'ils sont morts. Quant aux jeunes tués, je pense qu'ils sont des éléments des groupes armés qui ont joué le rôle de comparse. S'ils étaient morts, on aurait vu ce nombre élevé de victimes enterrées dans les tranchées énormes creusées pour contenir entre 300 à 400 dépouilles. Mais seules 8 corps y ont été enterrés. Nous n'avons pas vu ceux qui enterrent. S'il y avait vraiment 1500 corps, où seraient-ils alors ? Nous sommes de plus en plus convaincus que ces vidéos n'ont pas été filmées le 21 aout. Elles ont été postées sur internet en ce jour et ceci nécessite plus de preuves ».

Source : Comité Valmy



Envoyé de mon Ipad 

samedi 28 septembre 2013

Card. Patriarche Béchara RAI: Panorama des diverses réalités communicatives au Moyen Orient

Card. Patriarche Béchara RAI: Panorama des diverses réalités communicatives au Moyen Orient

Panorama des diverses réalités communicatives au Moyen Orient
(Card. Patriarche Béchara Boutros RAI)

1. En ce temps où le Moyen-Orient est déchiré par les divisions et les conflits politico-confessionnels au sein de la famille musulmane entre Sunnites et Chiites, comme entre modérés et intégristes, les Eglises locales sont plus que jamais conscientes de leur rôle apostolique, qui est celui de promouvoir la communion et le témoignage, et de servir la nouvelle évangélisation. Elles font recours entre autres aux différents moyens de communication sociale traditionnels et électroniques.

Il s'agit de la presse, radio, télévision, ainsi que de l'Internet avec ses différents moyens et programmes, tels que les : E-mail, Facebook, Twitter, Myspace, Youtube, Google plus, ainsi qu'avec leurs instruments dont les : cellulaire, I Pad, I Pod, Laptop, P.C., en y ajoutant leurs programmes, comme les WhatsApp, Viber, skype et Tango. On estime que dans les pays arabes, le nombre des utilisateurs des moyens de communication sociale atteint plus de 53 millions, dont l'âge de 48% des utilisateurs varie entre 15 et 19 ans.

Je mentionne également les sites internet de langue arabe ayant comme objectif la propagation de la parole de Dieu et l'enseignant de l'Eglise.

2. L'Exhortation Apostolique Postsynodale: « Ecclesia in Medio Oriente, Communion et Témoignage », ouvre de larges espaces devant les Eglises du Moyen - Orient:
a) Pour qu'elles puissent assumer leur rôle de promouvoir la communion à l'intérieur de chaque Eglise, puis avec les autres Eglises Catholiques, et en troisième lieu, au niveau œcuménique, avec les Eglises Orthodoxes et les Communautés issues de la Réforme, enfin, sur le plan du dialogue interreligieux, avec les musulmans et les juifs.(nn. 15-24;38)
b) Pour qu'elles puissent rendre leur témoignage au Christ et à la vie de communion (n. 37;66), s'engager dans la nouvelle évangélisation et servir la charité chrétienne dans leurs différentes institutions éducatives, sociales et humanitaires (n. 85,89).

3. Le Séminaire sur les communications au Moyen-Orient, organisé par ce Conseil Pontifical et le Conseil des Patriarches Catholiques d'Orient, au Liban entre 17 et 20 avril 2012, ayant pour thème: "La communication au Moyen- Orient comme instrument d'évangélisation, de dialogue et de paix", a donné un nouveau élan aux Eglises locales pour participer à la dynamique des mass-médias et de la culture numérique.

4. Les instruments traditionnels des communications sociales sont bien utilisés dans les différents pays du Moyen-Orient :
a) Les bulletins hebdomadaires, mensuels et trimestriels pastoraux et scientifiques sont publiés par des paroisses, des diocèses, des ordres religieux et des centres universitaires. La presse civile, comprenant journaux et revues, couvre aussi les événements religieux.

b) L'Eglise du Liban possède la Radio « Voix de la Charité », fondée en 1984 et inaugurée le jour de Pentecôte de la même année, par la Congrégation des Missionnaires Libanais Maronites et un groupe de laïcs engagés. Elle transmet sur deux fréquences pour le Liban et les pays du Moyen – Orient, 24 heures sur 24 heures. Elle diffuse ses programmes online : www.radiocharity.org. Ses transmissions se réalisent en arabe (19 heures) en français et anglais (3 heures), en sri-lankaise, arménien, éthiopien, africain et philippin (2 heures). Les autres Radios civiles, celle de l'Etat et celles privées, offrent un bon espace aux activités de l'Eglise.
Je signale aussi d'autres radio chrétiennes en langue arabe: "la Voix de l'Evangile", qui diffuse de l'éparchie maronite de Beyrouth, et une autre à Zahlé "la Voix de l'Esprit" et la radio "Liban culture", à jounieh sous la direction de l'Ordre des Religieux Libanais maronites.

c) Quant aux chaînes de Télévision, l'Eglise du Liban en possède deux :
1 - Télélumière et son satellite Noursat. Télélumière a été fondée le jour de Pentecôte en 1991 par un groupe de fidèles engagés; et Noursat en 2004. Leurs programmes sont très riches et portent la caractéristique œcuménique. Elles transmettent 24 heures sur 24 heures. Leurs émissions couvrent une grande partie de la planète dans les cinq continents. Elles offrent des programmes spécialisés pour enfants, jeunes, Bible et Eglises. Elle possède également quatre chaines télévisées sur internet: "noursat", "la lumière pour l'Orient", "la lumière pour la parole", "la lumière pour les jeunes".
2 - TV Charity, fondée par la Congrégation des Missionnaires Maronites Libanais, transmet via Internet des programmes théologiques spirituels, moraux et sociaux. Elle offre des programmes spéciaux pour adolescents et enfants. Elle s'adresse aux pays du Moyen – Orient et aux pays d'émigration.
d) Il y a deux autres chaînes de télévision chrétiennes:
1 - SAT7: est une télévision satellitaire, ayant son siège à Chypre. Elle a été fondée en 1996 par le couple anglais Rogers, pour diffuser le message chrétien au Moyen–Orient. Elle consacre à ses programmes en langue arabe 84 heures par semaine. Elle rejoint 100 millions de téléspectateurs.
2 - AL–Hayat Tv: est une chaîne chrétienne arabe qui s'adresse aux pays du Moyen-Orient, comme à l'Amérique, au Canada, à l'Australie et à l'Europe. Elle offre des programmes théologico-bibliques.

5. Les nouveaux électroniques, dits numériques, en ligne sur Internet, sont utilisés par 125 millions de personnes dans les pays arabes. je mentionne parmis les plus utilisés:
* E-mail (Electronique mail) sert pour échanger des messages digitaux.
* Facebook : son nom s'inspire des albums regroupant les photos des visages de tous les élèves, prises en début d'année universitaire. Il est né à l'université de Harvard en 2003. Puis le site fut ouvert à tous depuis septembre 2006. Il est devenu un service de réseau social publiant informations, photos, liens, textes, etc. En 2013, un site chrétien libanais fut créé portant le nom de "faithbook".
* Twitter est un outil de microblogage géré par l'entreprise Twitter Inc. Il permet d'envoyer gratuitement de brefs messages sur internet par messagerie instantanée ou par SMS. Il a été créé en 2006 par Jack Dorsey et est devenu rapidement populaire jusqu'à réunir plus de 500 millions d'utilisateurs dans le monde en 2012. En mars 2012, ce site est devenu disponible en langue arabe.
* My space est un site qui permet aux utilisateurs de se connecter, se découvrir et se partager.
* Youtube est un site web de l'hébergement de vidéos et de films sur lequel les utilisateurs peuvent envoyer, visualiser et partager des séquences vidéo. Il a été créé en 2005 en Californie (USA). En 2010, l'ensemble des chaînes de Youtube a atteint un milliard d'abonnés.
* Google: cherche les informations du monde, images, vidéos...
* Google plus sert pour se connecter avec les amis.
* WhatsApp: est une application pour envoyer des messages gratuits. Il a été créé en 2009 aux Etats-Unis. On estime que 200 millions d'utilisateurs s'en servent aujourd'hui; et que ce genre d'application permettrait l'échange de 20 milliards de messages quotidiennement.
* Viber: se démarque par ses appels téléphoniques gratuits et l'envoi de messages. Créé en 2010, il peut employer 10 langues dont l'arabe. En septembre 2012, le nombre des utilisateurs a atteint 100 millions.
* Skype: sert pour appels vocaux et vidéos gratuits sur internet ou payant à prix réduits. Il a été inventé au Suède et acheté le 10 mai par Microsoft.

5. Tous ces instruments électroniques nouveaux, dits numériques, sont largement utilisés par les Eglises d'Orient et par les chrétiens dans leurs différents outils et programmes. Patriarcats, Diocèses, paroisses, ordres religieux, écoles, universités et hôpitaux sont présents sur internet.
Comme nous savons déjà, ces instruments ont contribué au déclanchement des manifestations populaires arabes depuis 2010, dans les rues de Tunis, du Caire, de Benghazi, et de Damas. C'était des mouvements populaires de libération face aux régimes totalitaires. Ils réclamaient les réformes politiques et économiques, armés seulement d'outils électroniques. Nous regrettons que ces manifestations populaires, pacifiques et spontanées aient été remplacées par des groupements fondamentalistes armés. Nous regrettons aussi que ces derniers groupements soient soutenus par certains pays d'Orient et d'Occident en argent et armes ainsi que politiquement.

6. Pour terminer, je suggère que soit formé un Comité de coordination, sous l'égide du Conseil des Patriarches Catholiques d'Orient, en collaboration avec le conseil Pontifical des Communications sociales. Les membres dudit Comité représenteraient les pays du Moyen-Orient et les différentes Eglises locales.


Le comité aurait pour objectifs:
a) De coordiner l'action des différents moyens de communication traditionnels et électroniques nouveaux chrétiens, en vue de la Nouvelle Evangélisation et de promouvoir la justice, la paix et la réconciliation, ainsi que le dialogue œcuménique et interreligieux dans la vérité et l'amour.
b) De mettre en application, moyennant les outils médiatiques, les directives de l'Exhortation Apostolique: "Ecclesia in Medio Oriente", concernant la communion et le témoignage et celles de la Nouvelle Evangélisation.
c) De se concerter pour transmettre et mettre en exécution les directives provenant du Conseil Pontifical des Communications sociales, ainsi que celles des Messages du Pape pour la Journée Mondiale des Mass-médias.

Avec mes souhaits pour la réussite des travaux de cette Assemblée plénière concernant "le réseau et l'Eglise".

Je Vous remercie.



Envoyé de mon Ipad 

Fwd: Intervention de Mgr GEMAYEL à Paris

Conférence de presse vendredi 27 septembre 2013

Mgr Maroun Nasser GEMAYEL

Evêque de léparchie maronite Notre-Dame du Liban à Paris

Visiteur Apostolique des Maronites en Europe

 

En juin 1913, se tenait, au 184 bld Saint Germain, non loin d'ici, (4 place St. Germain), le Congres arabe de Paris. Aujourd'hui, un siècle après, se tient cette conférence de presse pour le profit des chrétiens d'Orient.

C'est la vocation et la responsabilité de l'Europe, mais plus particulièrement de la France, de soutenir les grandes causes.

Mesdames et messieurs, mon message est le suivant :

Le Moyen-Orient, qui a été le lieu de rencontre des trois grandes civilisations monothéistes, est aujourd'hui le théâtre de luttes, de tension, et de troubles et de guerre et de compétition entre les petites et les grandes puissances. Nous nous proposons de faire entendre les voix d'hommes et de femmes de bonne volonté. Nous avons peine à saisir ce que vivent les Chrétiens d'Orient depuis plusieurs décennies. Leur disparition, qui se fait graduellement, ne peut qu'entrainer de profondes répercutions en tout domaine. Il est vrai, les chrétiens d'Orient, désunis et dispersés tels qu'ils sont dans leurs pays d'origine, sont incapables d'affronter une pareille situation. Leur diversité, quoique bénéfique et enrichissante au niveau culturel et religieux, se pose comme un empêchement majeur à leur sauvegarde.

Cette situation, nous la vivons aujourd'hui comme un appel à nous, chrétiens d'Orient, qui collaborerons au développement de la France et de l'Europe. Si, durant le premier et le second millénaire,  cette Europe était, à un moment donné, une instance de suprême arbitrage, à laquelle on avait recours, aujourd'hui ce n'est plus le cas. L'Europe, qui doit déjà son nom à une jeune phénicienne enlevée par le dieu païen, ZEUS, est concernée plus que jamais, par ce qui se passe au Moyen-Orient et notamment avec les Chrétiens d'Orient. Il faut le dire, dès à présent, à pleine voix : Nous sommes devenus experts dans le dialogue Islamo-chrétien, dialogue recherché de plus en plus par l'Europe actuellement, pour avoir vécu plus de 1400 ans comme passeurs de culture et de civilisation.

Bien plus, l'Europe ne se viderait-elle pas de son essence et de ses valeurs de liberté et de démocratie en laissant disparaître cette expérience unique ? En laissant tomber les Chrétiens d'Orient, ou même en les attirant chez elle pour tant de raisons de surcroit justifiable, l'Europe serait complice dans la disparition du christianisme du Moyen-Orient. Je ne crois pas que les Chrétiens voudraient être cantonnés dans de réserves et assimilés à des communautés ayant perdu leur terre et … leurs racines. C'est dans la convergence des efforts communs, derrière le Saint Père le Pape François, que nous retrouverons notre humanité, basée sur le besoin de charité et de justice, et éprise de paix et de libertés.

vendredi 27 septembre 2013

Pétition contre "une épuration religieuse" des chrétiens d'Orient - RTL.fr

Pétition contre "une épuration religieuse" des chrétiens d'Orient
Des chrétiens orthodoxes à Jérusalem, en avril 2010

Des chrétiens orthodoxes à Jérusalem, en avril 2010

Crédit : AFP . MARCO LONGARI

Une pétition à l'initiative d'une nouvelle coordination baptisée "Les chrétiens d'Orient en danger" a été lancée, ce vendredi, en Europe depuis Paris.

Ils dénoncent l'"épuration religieuse massive et silencieuse" que subissent ces minorités "en Egypte, en Irak, en Syrie et bientôt peut-être au Liban". "Nous demandons simplement aux diplomaties européennes, aux opinions publiques, aux églises, de ne pas oublier les chrétiens d'Orient", a lancé, ce vendredi 27 septembre, l'un des organisateurs, Patrick Karam, qui vise "des centaines de milliers de signatures" sur la page Facebook du "Collectif Chrétiens d'Orient en danger".

"Nous allons écrire aux élus, et nous adresser à toutes les confessions, juives, musulmanes", a-t-il ajouté lors d'une conférence de presse où les représentants des églises d'Orient ont décrit les inquiétudes et les souffrances des chrétiens en Syrie, en Égypte, en Irak, au Liban.

Les chrétiens d'Orient ont toujours représenté l'antidote de l'extrémisme.Extrait de la pétition

Ancien délégué interministériel, élu UMP (droite, opposition) dans la région de Paris, Patrick Karam, d'origine libanaise, est l'un des premiers signataires de la pétition, avec les représentants des églises d'Orient en France (maronite du Liban, patriarche grec-catholique de rite melkite, orthodoxe copte d'Egypte, église arménienne catholique, rite syriaque catholique...).

"C'est l'intérêt de la France, de l'Europe et de la communauté internationale. Les chrétiens d'Orient ont toujours représenté l'antidote de l'extrémisme ainsi qu'un vecteur de tolérance entre les communautés", ajoute le texte, qui accuse les diplomaties européennes de "regarder ailleurs".

"Il faut que les hommes politiques français abandonnent l'idée que les chrétiens ne sont pas à leur place en Orient. J'en ai entendu certains le dire. J'ai entendu certains proposer que lorsque l'on accueille des immigrés syriens, on n'accueille que des chrétiens: ce n'est pas acceptable", a insisté Patrick Karam.

Plus de vidéos sur le même sujet (sélection partenaire)



Envoyé de mon Ipad 

Charif Majdalani raconte les chrétiens du Liban - Livres - La Vie


27/9/2013-Charif Majdalani raconte les chrétiens du Liban

Cela commence comme un roman de cape et d'épée. Dans la fougue amoureuse de ses vingt ans, Hamid enlève la jolie Simone, la fille du notable chrétien Chakib Khattar, industriel du marbre, dont il était devenu le bras droit. On est en 1964. Les jeunes gens s'aiment, mais Hamid, issu d'une classe sociale inférieure, s'est vu refuser la main de sa belle. Ainsi s'ouvre « Le dernier Seigneur de Marsad », par un épisode rocambolesque qui marque le début de la fin pour le chef de clan chrétien, dont l'univers va basculer. Conteur hors pair, l'écrivain libanais Charif Majdalani nous plonge au cœur de l'histoire du Liban, à la veille de la guerre de 1975, qui marquera la fin d'un certain âge d'or. Rencontre.

Comment est née l'histoire du « dernier Seigneur de Marsad » ?

Marsad est inspiré du quartier de Mazra à l'ouest de Beyrouth, dont est originaire ma famille. Un quartier qui était autrefois à majorité chrétienne orthodoxe – avec une population plutôt roturière par rapport à l'aristocratie chrétienne du fief d'Achrafieh, à l'est de la capitale. Marsad a vu arriver petit à petit de nombreuses familles musulmanes sunnites. La géographie humaine a changé au point qu'à la fin des années 1950, les grands notables chrétiens ont dû s'allier aux chefs sunnites pour garder leur pouvoir. C'était une sorte de pacte contre nature, avec des leaders musulmans favorables aux nationalismes arabes, négation même de l'essence du Liban… Le maintien de l'influence chrétienne sur Mazra était à ce prix.

La guerre de 1975 a changé la donne...

Oui, le grand basculement démographique a surtout eu lieu pendant la guerre civile de 1975, quand les familles chrétiennes ont dû fuir vers l'Est, à quelques exceptions près. Au fil des ans, même les chefs traditionnels musulmans ont perdu leur influence au profit des chefs de milice, dont certains étaient encore assez respectables – comme le personnage d'Achraf Labbane dans le roman. A partir de 1983 cependant, des milices inconnues liées aux mafias ont lorgné sur les propriétés et établi leur camp… L'histoire de ce quartier est emblématique de celle du Liban, avec un changement progressif de la démographie et le rétrécissement du rôle des chrétiens.

Etes-vous nostalgique d'un certain âge d'or d'avant la guerre ?

Quand j'étais jeune, j'étais fasciné par les chefs traditionnels - dont j'ai tiré le personnage de Chakib Khattar -, ces grands seigneurs tout à la fois égoïstes et défenseurs des humbles, secondés par les « abadayes », des petits chefs de quartier un peu voyous, personnages mythiques pour les enfants que nous étions, qui maniaient le révolver dans des actions d'éclat, avaient l'art de la mise en scène et du symbole. Ils ont disparu au profit des miliciens, la kalachnikov a remplacé le pistolet… Mais le prétendu âge d'or d'avant la guerre, période de cohabitation et de prospérité économique, portait déjà en germe les conflits à venir. Cette société hyper-hiérarchisée était une société de convivialité, où l'on vivait côte à côte mais sans se mélanger - pas question de mariage entre communautés. Dans cette cohabitation accompagnée de méfiance, régnait déjà la fracture, communautaire et sociale – le mariage de déclassement étant aussi proscrit. Le jeune Hamid incarne cette impossibilité.

Quelle est la situation aujourd'hui ?

Le Liban a retrouvé aujourd'hui une forme de coexistence, même si la fracture oppose désormais sunnites et chiites. Tout le Moyen-Orient est pris dans cette division-là, vieille rivalité de cinq siècles qui a resurgi, avivée à l'heure actuelle par la situation en Syrie. Et les chrétiens d'Orient, écartelés entre leur allégeance aux uns ou aux autres, sont définitivement mis sur orbite. Mais ils sont une force satellitaire encore nécessaire, économique, intellectuelle et aussi symbolique. Ils font de ce pays quelque chose de différent, né du déséquilibre et qui n'existe que dans l'équilibre provisoire, lequel se rejoue à chaque étape de son histoire. 



Envoyé de mon Ipad 

Maaloula au coeur d'un sommet chrétien à Bkerké | À La Une | L'Orient-Le Jour


Un sommet chrétien impromptu se tiendra aujourd'hui au siège patriarcal maronite, à Bkerké, à l'occasion de la visite au Liban du patriarche des chaldéens, Louis Raphaël Sako. Tous les patriarches orientaux, catholiques et orthodoxes, ou leurs représentants, participeront à ce sommet, au cours duquel les grands problèmes de l'heure seront abordés. Il sera notamment question de Maaloula, de la présence chrétienne en terre d'Orient, de l'avenir d'une région qui semble avoir été plongée dans un accélérateur de particules, dans un projet de fission de ses composantes. 

Les patriarches orthodoxe et catholique commenceront par se réunir séparément, avant de se rejoindre dans la grande salle de réunion du siège patriarcal.
Selon une source ecclésiastique à Bkerké, les patriarches Raï et Sako prépareront ainsi un peu mieux la réunion commune qu'ils doivent avoir en novembre, avec le pape François.

(Lire aussi : Raï a remis au pape François un rapport exhaustif sur la situation régionale)

Sako « très inquiet » 


À la veille du sommet de Bkerké, le patriarche chaldéen a accordé un entretien à L'Orient-Le Jour, dans lequel il a déploré la baisse dramatique du nombre des chrétiens en Irak. « L'exode a commencé avant l'invasion de ce pays, a-t-il affirmé, à l'époque du blocus qui a duré 8 ans, et au cours duquel nous avons été réduits à manger du pain noir. Aujourd'hui, il ne reste plus grosso modo que le tiers des 1,5 million de chrétiens qui se trouvaient en Irak avant la guerre du Golfe, puis l'invasion de l'Irak. Et l'exode se poursuit, en raison de l'instabilité chronique qui marque la vie de ce pays, où des attentats se produisent quotidiennement, fauchant des dizaines de vies. Nous sommes très inquiets. »

Un déplacement volontaire de la population chrétienne vers la région autonome du Kurdistan semble s'être produit, qui a mis des centaines de familles chrétiennes à l'abri. Va-t-on vers une indépendance de cette région ? Le patriarche des chaldéens ne répond pas directement à cette question. Il laisse entendre que l'argent et la stabilité ont en effet aidé le Kurdistan à devenir une région prospère. Et de s'interroger sur la volonté finale des maîtres du monde qui chercheraient, dans leur machiavélisme, à faire éclore un » nouveau Moyen-Orient « éclaté en entités ethniques ou religieuses homogènes, et dont l'Irak serait aujourd'hui le laboratoire avec un nord kurde, un centre sunnite et un sud chiite, l'exode forcé des populations se faisant à coups de voitures piégées explosant dans les souks et aux entrées de mosquées. Le patriarche Sako ne peut s'empêcher de faire remarquer qu'un plan similaire à la politique de la terre brûlée semble être en cours d'exécution en Syrie.

(Lire aussi : A Maaloula, le couvent de Mar Takla "vit des jours douloureux")



Politisation de la violence
Pour le chef spirituel des chaldéens, les communautés chrétiennes sont pacifiques et recherchent l'harmonie sociale. Toutefois, ajoute-t-il, elles sont souvent victimes de la guerre que se livrent sunnites et chiites dans le monde arabe. Et certaines des violences qu'ils subissent sont en fait des manipulations guerrières destinées, par ceux qui les planifient, à les gagner à leur cause. C'est peut-être le cas à Maaloula, opine-t-il, déplorant « la politisation » de la violence.
Enfin, le patriarche des chaldéens se plaint de ce que certains pays tentent les chrétiens orientaux avec des visas d'émigration, comme pour compléter le travail que la guerre aura fait. Il se présente comme un farouche partisan de l'attachement des chrétiens orientaux à leurs patries. « Où qu'ils se trouvent, les chrétiens ne devraient pas émigrer, insiste-t-il. Ce serait une dérobade et une perte d'identité. Dans les pays d'émigration, leur rôle et leur histoire disparaîtront ; ils seront condamnés à être des émigrés et des réfugiés, alors qu'ici, ils ont une identité et une histoire. »

(Pour mémoire : "Dieu, protège la Syrie" : les chrétiens de Damas prient à l'appel du pape)


Raï : « Une très belle occasion »
Le sommet chrétien de Bkerké se tiendra en présence du patriarche Raï, rentré hier d'un séjour de deux semaines à Rome, où il a rencontré le pape et participé aux travaux du Conseil pontifical pour les communications sociales.
Sur le sommet chrétien d'aujourd'hui, le patriarche a précisé qu'il servira « à définir conjointement, entre catholiques et non-catholiques, notre service à nos patries et notre engagement à œuvrer pour la justice, la paix, la fraternité et la convivialité. C'est une très belle occasion pour nous ». « Naturellement, a-t-il ajouté, quand l'occasion se présentera, nous tiendrons aussi un sommet islamo-chrétien ; entre-temps, les contacts permanents entre nous en tiendront lieu. »
Enfin, le patriarche Raï s'est réjoui de ce qu'avant son départ, hier pour le Vatican, le patriarche orthodoxe, qui avait rencontré le directeur de la Sûreté générale Abbas Ibrahim, a cru pouvoir annoncer la prochaine libération des deux évêques grec-orthodoxe et syriaque-orthodoxe d'Alep, pris en otages depuis quelques mois. Sur sa lancée, le patriarche a souhaité la libération de tous les otages, y compris des deux malheureux pilotes de ligne turcs.

Pour mémoire

Les rumeurs autour de Maaloula alimentent une véritable psychose chrétienne


Envoyé de mon Ipad 

jeudi 26 septembre 2013

Contagion des violences contre les chrétiens d'Orient

26/9/2013

Contagion des violences contre les chrétiens d'Orient
Le patriarche copte catholique Mgr Ibrahim Sidrak, en février 2012 au Caire.

Conflits et transitions politiques chaotiques rendent vulnérables ces minorités, comme en Égypte où les islamistes s'en sont pris à la communauté copte.Plus de 500 filles et jeunes femmes chrétiennes ont disparu ces deux dernières années. Enlevées par des islamistes radicaux, elles sont converties et mariées de force.

De Bagdad au Caire en passant par Damas, l'avenir des chrétiens d'Orient rime souvent avec émigration ou persécutions. «Nous sommes d'authentiques Égyptiens et pas des étrangers dans notre propre pays comme beaucoup d'islamistes le prétendent», martèle le patriarche copte catholique Mgr Ibrahim Sidrak, de passage à Paris. Élu il y a six mois à la tête de cette minorité au sein de la minorité copte d'Égypte - 250.000 catholiques sur 7 millions d'orthodoxes, mêlés à 80 millions de musulmans - Mgr Sidrak ne cache pas son soulagement après le renversement cet été par l'armée du président Mohammed Morsi lié aux Frères musulmans. Un tournant dans les révolutions arabes qui a rassuré d'autres minorités chrétiennes du Moyen-Orient, en particulier les chrétiens syriens, inquiets du chaos islamiste qui régnerait en cas de chute brutale du régime.

Quelques signaux rassurants

En Égypte, entre le 14 août et le 10 septembre, quelque 70 lieux chrétiens - églises, couvent ou écoles - ont été incendiés ou saccagés par des islamistes. Une trentaine d'autres biens - maisons ou commerces - appartenant à des chrétiens ont aussi été attaqués. Le problème, «c'est que dans un pays en pleine recomposition, n'importe qui peut prêcher la haine d'un minaret», explique Mgr Sidrak.

Et derrière les Frères musulmans, les salafistes - deuxième force islamiste d'Égypte - ne s'en priveraient pas. «Ce ne sont pas eux qui attaquent nos églises, précise Mgr Sidrak, mais les partisans du groupe radical Djamaa islamya. Reste que les salafistes attisent la haine dans les mosquées et que ces différents groupes se rejoignent souvent sur le terrain.»

Les coptes espèrent beaucoup des nouvelles autorités égyptiennes, qui ont promis protection et aide à la reconstruction. «Le pouvoir nous envoie des signaux rassurants, en insistant sur l'indispensable participation des chrétiens à l'avenir de l'Égypte. Nous espérons que cela va continuer», avance avec prudence Mgr Sidrak.

«Sous Morsi, nous avons vu le contenu des livres scolaires changer la mentalité des enfants, observe-t-il. Auparavant, l'ignorance était à l'origine de la plupart des actions contre nos fidèles. Avec Morsi, nous avons senti qu'il y avait une volonté de nous nuire.» En attestent les débats sur la place des «autres religions», en clair les juifs et les chrétiens, dans la rédaction de la Constitution post-Moubarak. En cherchant à singulariser les chrétiens, «les Frères musulmans s'en prenaient en fait à l'identité même de l'Égypte», poursuit le dignitaire copte.

Faut-il alors se réjouir de les voir interdits par le nouveau pouvoir issu de l'armée? «Je suis contre le fait d'interdire à un parti d'exister. Mais ce n'est pas tout à fait une interdiction qui relève de l'arbitraire puisqu'elle résulte au contraire d'une décision de justice», argumente-t-il, un peu gêné. «Nous souhaitons que les sympathisants des Frères musulmans soient intégrés dans un processus de réconciliation, mais pas ceux qui ont utilisé les armes», prévient l'évêque copte, tout en reconnaissant qu'en l'état actuel des choses une telle «réconciliation sera difficile».


Des centaines de jeunes filles disparues



Envoyé de mon Ipad 

Raï a remis au pape François un rapport exhaustif sur la situation régionale

http://www.lorientlejour.com/article/834848/rai-a-remis-au-pape-francois-un-rapport-exhaustif-sur-la-situation-regionale.html


 26-9-2013

Le patriarche Raï au côté du pape François.
Le patriarche Raï au côté du pape François.
« L’appel à une journée de prière et de jeûne pour la paix en Syrie était providentiel », affirme le patriarche maronite

« La prière est la seule voie de salut pour que le Liban et le Moyen-Orient vivent dans la paix du Christ. » C’est par cette parole que le pape François a entamé hier son homélie à la messe matinale qu’il a célébrée en présence notamment du patriarche Raï et de 14 évêques maronites qui ont suivi, au Vatican, une session de formation générale à l’épiscopat. Dans un court tête-à-tête suivant la célébration, le patriarche a remis au pape un rapport exhaustif de la situation de l’Église au Moyen-Orient.

Le patriarche maronite a concélébré la messe, aux côtés du pape et du cardinal Leonardo Sandri, président du conseil pontifical pour les Églises orientales.

À l’issue de la messe, le patriarche Raï a félicité le pape, au nom de l’Église maronite, pour son élection. Le patriarche n’a pas manqué de souligner à cette occasion l’attachement séculaire des fils de saint Maron au siège apostolique de Pierre. Il lui a promis que l’Église maronite « demeurera un signe évangélique dans son milieu géographique et humain, un lieu de proclamation du Royaume de Dieu, royaume de paix et de justice ».

Par ailleurs, le patriarche a parlé de l’état présent de l’Église maronite et de sa forte présence dans le monde de l’émigration. « Cette Église, a-t-il précisé, compte aujourd’hui 24 diocèses et en comptera deux de plus quand le Saint-Siège aura approuvé notre demande de création de deux nouveaux diocèses en Afrique du Sud et au Venezuela-Colombie. Ces diocèses lui permettront de préserver son héritage liturgique, théologique, culturel et éthique. »

Appel providentiel
Le patriarche a par ailleurs remercié le pape pour son appel providentiel à l’observation d’une journée de prière et de jeûne, le 7 septembre, pour la paix en Syrie, au Moyen-Orient et dans le monde.
« À la prière des fidèles, les grâces ont été accordées pour parvenir à des résolutions pacifiques aux conflits », a-t-il observé.


À l’issue de la messe, un temps d’échange informel a eu lieu entre le pape et la délégation maronite. Le patriarche Raï en a profité pour offrir à François une réplique de la statue de saint Maron installée ans une niche extérieure de la basilique Saint-Pierre. 

Par ailleurs, le patriarche Raï, entouré d’un certain nombre d’évêques maronites, a rendu visite au pape émérite Benoît XVI dans sa résidence vaticane, et l’a remercié pour sa visite historique au Liban.
Il y a lieu de signaler que, dans un entretien accordé à Radio-Vatican, François a exprimé sa douleur de voir l’Église du Christ divisée et a parlé de la grande nécessité de l’œcuménisme et du dépassement des divisions. « Le monde entier, a-t-il dit, a besoin de notre unité. »

Le patriarche Sako à Beyrouth
Signalons par ailleurs que le patriarche des chaldéens, Louis Sako, est arrivé hier au Liban, pour une visite de quelques jours. Au salon d’honneur de l’aéroport, le patriarche a insisté sur l’importance pour les chrétiens orientaux de rester attachés à leurs patries et de résister à la tentation du départ. 

Pour mémoire

Diplomatie vaticane : François renoue avec l’ère Jean-Paul II 

Chretiens d"Egypte:Reportage à Abou Hilal, un quartier pauvre de Minya.


REPORTAGE - La mécanique est implacable : quand les partisans de Morsi sont frappés au Caire, les chrétiens sont frappés en Moyenne et Haute-Égypte - comme des répliques d'un séisme. Reportage à Abou Hilal, un quartier pauvre de Minya.
Lire la suite en clickant sur le lien :
http://www.lefigaro.fr/international/2013/09/25/01003-20130925ARTFIG00584--minya-en-moyenne-egypte-les-islamistes-appliquent-la-politique-de-l-eglise-brulee.php

MAALOULA-Appel-lancé-par-le-Patriarcat-grec-orthodoxe-dAntioche.pdf

http://www.orthodoxie.com/wp-content/uploads/2013/09/MAALOULA-Appel-lanc%C3%A9-par-le-Patriarcat-grec-orthodoxe-dAntioche.pdf?d31498

mercredi 25 septembre 2013

Moyen-Orient : chrétiens pour le meilleur et pour le pire



Par le patriarche Fouad Twal

ROME, 25 septembre 2013 (Zenit.org) - « Si cette terre du Moyen-Orient est vraiment chère [aux chrétiens], elle doit l'être pour le meilleur et pour le pire », estime Mgr Fouad Twal, patriarche latin de Jérusalem, dans un entretien publié par le patriarcat.

Le patriarche a participé le 3 et 4 septembre 2013 à la rencontre entre les chefs et les représentants des Églises d'Orient, en Jordanie, où ont été abordés des thèmes tels que « le fondamentalisme et la persécution des chrétiens, la crise israélo-palestinienne, les vents de guerre sur la Syrie, avec les risques d'un après-conflit encore plus explosif ».

Le patriarche évoque aussi la fuite des chrétiens du Moyen-Orient : « Nous chrétiens, nous sommes un peu gâtés : au premier risque, nous sommes prêts à faire nos valises parce que nous savons que nous trouverons un accueil dans les pays occidentaux… Mais si cette terre du Moyen-Orient nous est vraiment chère, elle doit l'être pour le meilleur et pour le pire ».

Ce qui n'empêche pas d'oeuvrer pour la justice : « L'urgence majeure, ajoute-t-il, c'est de corriger le discours religieux de tant d'imams qui, de leurs mosquées, appellent à la violence contre les non-musulmans. Ensuite, il faut modifier les Constitutions de certains pays qui ne reconnaissent pas aux chrétiens les mêmes droits qu'à tous les autres citoyens ».

Cependant, quelle que soit la société dans laquelle il est, le chrétien va « à contre-courant » : « C'est un effort, une fatigue, constants, mais qu'exige la recherche de la vérité », insiste le patriarche.

Au sujet de la Syrie, « c'est une illusion de penser que le programme américain d'attaques ciblées puisse fonctionner de façon chirurgicale. La guerre donnera plus de force aux mercenaires djihadistes et salafistes », ajoute-t-il, réaffirmant un « non à la guerre », mais « oui à une solution politique ».

Si « le conflit interne des musulmans qui déchire le Moyen-Orient » est « une grande douleur », il ne doit pas cependant occulter « l'occupation militaire israélienne, le mur, le manque de liberté pour l'accès aux Lieux Saints », car la situation « s'est banalisée ».

Or, souligne le patriarche, « Jérusalem reste toujours le cœur de la situation et de l'Histoire. La Jérusalem que je connais est à présent une Jérusalem qui unit tous les croyants du monde et dans le même temps les divise. C'est une ville de contradiction. »

Les défis des maronites de la diaspora et à Buenos Aires

Témoignage de Mgr Habib Chamieh

Robert Cheaib

ROME, 25 septembre 2013 (Zenit.org) - "Nous avons célébré une messe en rite maronite avec la participation des autres évêques et cela a été une belle expérience, d'autant plus que beaucoup d'évêques ne savaient rien sur les maronites et sur la richesse de leurs rites", témoigne Mgr Habib Chamieh au terme d'un congrès à Rome au cours duquel les maronites ont pu suggérer aux évêques latins de jouer un rôle actif pour orienter les fidèles orientaux vers une participation plus vivante dans leurs rites d'origine". Il annonce son projet d'un sanctuaire de saint Charbel à Buenos Aires.

Un congrès de formation pour les nouveaux évêques s'est tenu à Rome du 10 au 19 septembre. Il était organisé par la Congrégation pour les évêques et par la Congrégation pour les Églises orientales. La rencontre de cette année s'est distinguée par une présence importante des évêques maronites récemment nommés.

Mgr Habib Chamieh, évêque de l'éparchie de Saint Charbel des Maronites de Buenos Aires, raconte pour les lecteurs de Zenit et commente les événements principaux du congrès. Il évoque aussi la situation des maronites dans la diaspora d'Amérique latine.

Mgr Habib Chamieh est né à Beyrouth (Liban) le 7 octobre 1966 et il est membre de l'Ordre maronite de la Bienheureuse Vierge Marie, dans lequel il est entré à l'âge de 15 ans. Il a été ordonné prêtre le 14 août 1992 et il a assumé un certain nombre de charges dans son ordre : formateur des postulants, secrétaire général de l'Ordre (1999-2005), maître des profès étudiants à Rome (2006-2007), supérieur de la mission mariamite en Uruguay (2008-2011), maître des novices (depuis 2011). Il a mené des activités pastorales dans les paroisses de Zouk Mosbeh et Achkout au Liban, et de Notre Dame du Liban à Montevideo, pendant trois ans (2008-2011).

Zenit - Depuis quelques années, Rome organise un congrès annuel pour la formation des nouveaux évêques. Quelle importance revêt une telle rencontre pour commencer dans le service épiscopal ?

Mgr Habib Chamieh – Après mon ordination épiscopale, je me suis adressé à qui de droit en demandant : n'existe-t-il pas une formation spécialisée qui permette aux nouveaux évêques de savoir clairement quels sont leurs devoirs pastoraux et surtout canoniques ? J'ai été heureux d'apprendre que ce service existe, promu par rien de moins que la Congrégation pour les évêques, en collaboration avec la Congrégation pour les Églises orientales. C'est une réalité relativement nouvelle, mais qui se déroule depuis déjà 12 ans à l'Athénée Regina Apostolorum des Légionnaires du Christ. C'est utile, et même essentiel pour débuter son ministère épiscopal avec davantage de clairvoyance.

Quels sont les points fondamentaux que vous avez discutés et abordés au cours du congrès ?

Les rencontres se sont concentrées sur différents thèmes concernant la dimension pastorale du ministère épiscopal. Nous avons parlé de questions d'actualité sur l'identité même de l'évêque. Les conférenciers nous ont aidés à réfléchir sur différentes questions autour du rapport de l'évêque avec son clergé, surtout avec les prêtres qui sont confrontés à des problèmes et à des crises de vocation. On a parlé aussi du rapport et de l'aide réciproque entre l'évêque et les ordres religieux présents sur son territoire.

Quelle atmosphère a caractérisé la rencontre de cette année ?

La rencontre de cette année s'est distinguée par la grande participation des évêques maronites. Sur environ 110 évêques, les maronites étaient au moins 14. Cette présence orientale a donné à la rencontre une note plus riche et collégiale. On a donc parlé de façon détaillée de la collaboration entre les évêques catholiques de différents rites. Nous avons considéré la collégialité comme une réalité pastorale.

En outre, étant donné le nombre de maronites présents, nous avons célébré une messe en rite maronite avec la participation des autres évêques et cela a été une belle expérience, d'autant plus que beaucoup d'évêques ne savaient rien sur les maronites et sur la richesse de leurs rites.

En effet, il existe une grande ignorance au sujet des orientaux catholiques. Certains les mélangent avec les orthodoxes, d'autres les mélanges carrément avec les musulmans puisqu'ils parlent la langue arabe !

Quelles questions interrituelles avez-vous abordées ?

Étant donné que la multiplicité des rites n'est plus une question liée à des territoires spécifiques, à cause des migrations en masse des chrétiens orientaux vers d'autres territoires, nous avons parlé de la nécessité pour ces chrétiens orientaux d'être aidés par les évêques latins à préserver leur héritage culturel et spirituel. C'est pourquoi, là où sont présents des chrétiens de rites orientaux, il est important qu'il y ait un ministre pour pourvoir à leurs nécessités. Ces directives sont importantes parce que, dans la situation actuelle, beaucoup d'orientaux de la diaspora s'identifient totalement avec les Églises qui les accueillent et perdent malheureusement leur héritage rituel oriental.

Au cours de nos rencontres et de nos partages, nous avons suggéré aux évêques latins de jouer un rôle actif pour orienter les fidèles orientaux vers une participation plus vivante dans leurs rites d'origine, au moins pour ce qui concerne la pratique des sacrements du baptême, du mariage, etc.

Avez-vous réfléchi à des questions œcuméniques et interreligieuses ?

Oui, nous avons parlé des relations œcuméniques avec nos frères orthodoxes et protestants. Mais je voudrais souligner surtout l'intervention intéressante du cardinal Jean-Louis Tauran qui, en parlant du dialogue avec l'islam, a dit que nous avions deux tâches fondamentales : la première, aider les musulmans à vivre une ouverture culturelle parce que le fondamentalisme profite de l'ignorance des personnes et s'y alimente. La seconde est d'aider les chrétiens, souvent analphabètes dans la foi, à avoir une plus grande conscience de leur foi et à y être attachés.

Je voudrais rappeler aussi que nous avons consacré un bon temps au rapport entre le ministère épiscopal et les médias. Et à la nécessité d'encourager l'engagement des laïcs dans la vie des diocèses.

Le Saint-Père François vous a adressé des paroles fortes et exigeantes qui rappellent la franchise de l'Évangile. Il a critiqué, par exemple, les figures d'évêques qui ressemblent plus à des « chefs de service » qu'à des pères et des pasteurs du peuple de Dieu. Quels sont les points qui vous ont le plus frappé dans le discours du pape ?

Comme nouvel évêque, j'ai été touché par les paroles du pape qui nous invitent à ne pas vivre le ministère comme une ambition. La comparaison du pape, entre l'évêque qui aspire toujours à un diocèse « meilleur » et le mari qui regarde les femmes des autres, est sympathique mais fine.

Je garderai certainement dans mon cœur l'avertissement du pape de ne pas vivre la charge épiscopale avec une « mentalité de prince ».

Avec le pape François, nous touchons du doigt un désir et une volonté de réforme. Et son style, comme évêque de Rome vivant dans la simplicité, la pauvreté et la proximité concrète avec le peuple de Dieu est déjà une grand exemple et un avertissement pour nous.

Le Saint-Père a parlé de trois attitudes fondamentales chez l'évêque : accueillir avec magnanimité, marcher avec son troupeau, rester avec son troupeau. Cette dimension de rester, d'être présent revient régulièrement dans le discours du pape, surtout lorsqu'il s'adresse aux prêtres et aux évêques. Quelle importance revêt cette présence qualitative et qualifiée dans les « périphéries existentielles » ?

Il faut garder présent à l'esprit que lorsque le pape parle des périphéries existentielles, il parle en connaissance de cause. Ayant été évêque d'une grande métropole, Jorge Maria Bergoglio a compris qu'il est non seulement important mais indispensable d'avoir une proximité concrète avec le peuple de Dieu, avec les différentes pauvretés, non seulement matérielles, mais surtout existentielles, comme la solitude, la maladie, le manque de travail, etc. Le pape nous transmet donc une expérience qu'il a vécue en première personne. Ce style de présence n'est pas seulement nécessaire pour le peuple mais c'est aussi le moyen nécessaire pour ouvrir l'évêque à l'expérience vraie de Jésus-Christ.

Avant votre élection comme évêque, vous avez déjà vécu une expérience missionnaire auprès des maronites en Uruguay. Quels étaient les défis ?

J'ai été missionnaire en Uruguay pendant trois ans. L'Uruguay est un pays particulier parce que c'est la seule nation réellement laïque d'Amérique du sud. Il y a un anticléricalisme et une marginalisation très forts de l'Église. Sa laïcité est comparable à celle de la France, la fameuse laïcité négative. Ce climat a malheureusement entraîné un éloignement progressif des fidèles de la vie de l'Église. Le même phénomène s'est vérifié avec les maronites qui y sont présents.

Il y a deux défis : le premier est une donnée de fait : de très nombreux maronites présents là-bas sont arrivés il y a plus de cent ans. C'était surtout à l'époque de la persécution ottomane en 1860. Une fois là-bas, on les appelait « los turcos », les Turcs, et donc pour éviter cette étiquette, beaucoup ont voulu s'intégrer en se dissolvant et en s'éloignant de leur propre rite oriental.

Le second défi concerne le laïcisme dominant qui a eu aussi une influence négative sur les immigrés maronites.

Et maintenant en Argentine, la situation est-elle différente ?

Certainement. L'Argentine est une nation qui a un sentiment catholique fort. Il y a une ouverture au rôle et à la contribution de l'Église. Souvenons-nous qu'en Argentine, il y a environ deux millions de personnes d'origine libanaise. Certes, cela n'implique pas pour autant qu'ils sachent parler notre langue ni qu'ils connaissent notre rite maronite.

Le diocèse maronite d'Argentine a été fondé en 1990, du temps du pape Jean-Paul II. C'est ainsi qu'a été fondée l'éparchie de Saint Charbel pour les maronites.

Comme maronites, nous avons quatre paroisses, dont deux sont à Buenos Aires.

Et vous personnellement, comment vous trouvez-vous dans l'ancien diocèse de Bergoglio ?

À mon arrivée, j'ai vu qu'il y a quelques situations à ajuster le plus vite possible. Par exemple, le siège épiscopal maronite est très loin de la cathédrale maronite. C'est la raison pour laquelle ma vie d'évêque, en semaine, est presque érémitique.

Une de mes premières tâches est de trouver une résidence avec une église qui y soit rattachée, pour que je puisse vivre la vie de foi avec les fidèles tous les jours, et pas seulement le dimanche.

Et l'un des premiers projets que je souhaite réaliser est de construire un sanctuaire à saint Charbel.

Traduction Hélène Ginabat

mardi 24 septembre 2013

A Maaloula, le couvent de Mar Takla "vit des jours douloureux" | À La Une | L'Orient-Le Jour

http://www.lorientlejour.com/article/834571/a-maaloula-le-couvent-de-mar-takla-vit-des-jours-douloureux.html
24/9/2013-A Maaloula, le couvent de Mar Takla "vit des jours douloureux"

Des religieuses et des orphelins sont bloqués dans un couvent de la ville chrétienne syrienne de Maaloula, théâtre d'échanges de tirs entre armée et rebelles, a déploré mardi le patriarcat grec-orthodoxe d'Antioche et de tout l'Orient.


"Le couvent (orthodoxe) de Mar Takla (Sainte Thècle) vit en ce moment des jours douloureux car il se situe au milieu d'une zone d'échanges de tirs, ce qui rend son approvisionnement difficile et dangereux", indique dans un communiqué le patriarcat basé à Damas. "En raison des échanges de tirs, le générateur est tombé en panne, ce qui empêche l'approvisionnement du couvent en eau et menace la vie des gens qui s'y trouvent", poursuit le patriarcat.


Le patriarcat a lancé un "appel urgent" aux ONG humanitaires pour "assurer l'approvisionnement nécessaire aux résidents du couvent, les religieuses et les enfants de son orphelinat, dont le nombre s'élève à près de 40 personnes".

PUBLICITÉ


Le couvent se situe à mi-chemin entre la colline de Maaloula, contrôlée par les rebelles, et la place de la ville, contrôlée par l'armée. Les rebelles, dont des jihadistes liés à el-Qaëda, ont pris le contrôle de la cité le 9 septembre. Trois jours plus tard, l'armée syrienne est entrée dans Maaloula pour les chasser. Depuis, les échanges de tirs sont quotidiens.


Maaloula, village de 5.000 âmes situé à 55 km au nord de Damas, doit sa renommée à ses refuges troglodytiques datant des premiers siècles du christianisme. La majorité de ses habitants chrétiens sont grecs-catholiques. C'est aussi l'une des plus célèbres localités chrétiennes de Syrie dont les habitants parlent l'araméen, la langue de Jésus-Christ. Le nom de la ville vient du mot Maala, qui veut dire entrée dans cette langue.

La localité est célèbre au Proche-Orient pour la fête de l'Exaltation de la Sainte Croix le 14 septembre. Cette année, pour la première fois, les collines n'ont pas été illuminées de grands feux, et les habitants et les visiteurs, chrétiens ou musulmans, ne se sont pas déplacés pour les grands dîners et cérémonies religieuses. 

Pour mémoire

Maaloula, terrain de chasse des tireurs embusqués

Les rumeurs autour de Maaloula alimentent une véritable psychose chrétienne





Envoyé de mon Ipad 

MAALOULA-Appel-lancé-par-le-Patriarcat-grec-orthodoxe-dAntioche.pdf

http://www.orthodoxie.com/wp-content/uploads/2013/09/MAALOULA-Appel-lanc%C3%A9-par-le-Patriarcat-grec-orthodoxe-dAntioche.pdf?d31498

Le patriarcat grec-orthodoxe appelle à aider Maaloula | Dernières Infos | L'Orient-Le Jour

24/9/2013-Le patriarcat grec-orthodoxe appelle à aider Maaloula

Le patriarcat grec-orthodoxe d'Antioche et de tout l'Orient a appelé mardi le Croissant-Rouge syrien, le Comité international de la Croix-Rouge (CICR) ainsi que les ONG à venir en aide à la ville historique chrétienne syrienne de Maaloula.

"Les organisations humanitaires doivent envoyer des convois d'aides au monastère historique de Sainte Takla et à ceux qui sont réfugiés à l'intérieur", a affirmé le patriarcat dans un communiqué, soulignant que le monastère "traverse une période difficile".

"Le monastère se trouve au milieu d'une région en proie à des échanges de tirs", ajoute le texte.





Envoyé de mon Ipad 

samedi 21 septembre 2013

Les questions que pose l'interview du pape François

20/9/2013-Les questions que pose l'interview du pape François

Le pape François, en juin dernier.

ANALYSE - L'interview accordée par le Pape François aux revues jésuites pose beaucoup de questions sur sa conception de la morale catholique, de l'autorité papale, ou encore son rapport aux traditionalistes.

• François brade-t-il la morale catholique?

«Nous ne pouvons pas insister seulement sur les questions liées à l'avortement, au mariage homosexuel et à l'utilisation de méthodes contraceptives. Ce n'est pas possible.» Par ces mots, le Pape rompt avec un logiciel pastoral de l'Église catholique qui a dominé les quatre dernières décennies. Et c'est la grande nouveauté de cet entretien. Les questions d'éthiques sexuelles semblaient être devenues un passage obligé pour entrer dans la communauté catholique. Mais la porte était tellement étroite que ces sujets formaient «Le» repoussoir par excellence éloignant le plus grand nombre.

Le nouveau pape confie qu'on lui a déjà «reproché» de ne pas suffisamment évoquer «ces choses». Il pense qu'il «n'est pas nécessaire d'en parler en permanence». Il affirme même que l'on ne doit pas être «obsédé» par ces sujets. Certes, il n'entend pas brader la morale catholique - «nous la connaissons et je suis fils d'Église» - mais il définit comme jamais depuis son élection, une nouvelle politique pastorale: «L'annonce de l'amour salvifique de Dieu est premier par rapport à l'obligation morale et religieuse. Aujourd'hui, il semble que prévaut l'ordre inverse.»

L'enjeu? «Trouver un nouvel équilibre» sans quoi «l'édifice moral de l'Église risque lui aussi de s'écrouler comme un château de cartes.» Avec des applications pratiques immédiates: il confirme dans l'entretien trois mains tendues, déjà exprimées ces derniers mois, vis-à-vis des homosexuels, des divorcés remariés et des femmes ayant vécu un avortement.

• François prend-il ses distances avec la «droite»?

«Je n'ai jamais été droite». On ne peut être plus clair même si la traduction officielle française effectuée par la revue jésuite Études , est ambiguë voire inexacte. Elle traduit «je n'ai jamais été conservateur» alors que l'édition matrice, italienne, mais aussi espagnole et anglaise utilisent toutes le mot «droite». Un Pape doit être au dessus des partis, politiques en particulier.

Mais il est clair que son mode de vie dépouillé (refus de l'appartement pontifical, mépris pour les voitures de luxe, simplification de sa sécurité), son insistance sur la pauvreté, son encouragement à l'accueil des immigrés (son voyage sur l'île de Lampedusa, sa visite récente à un centre de Rome) son ouverture explicite à l'islam (près d'une dizaine d'interventions en ce sens depuis six mois), traduisent une sensibilité qui, objectivement, n'est pas de droite. En cela, il heurte beaucoup de fidèles dans l'Église, notamment en Occident, même s'il rassure beaucoup dans les pays du sud.

Cela dit, dans ce passage de l'interview cette citation s'adresse aussi à ses confrères jésuites. François veut les impliquer dans son pontificat. Des frères qui l'avaient d'ailleurs mis à l'écart en Amérique Latine lui reprochant son «ultra-conservatisme» avant que Jean-Paul II ne le sorte de l'ombre en le nommant évêque. Une erreur de jeunesse, raconte François dans l'interview qui était liée à «ma manière autoritaire et rapide de prendre des décisions». Un point sur lequel il affirme s'être corrigé depuis.

• François affaiblit-il l'autorité papale?

«Maintenant j'entends quelques personnes me dire "ne consultez pas trop, décidez". Au contraire, je crois que la consultation est essentielle.» Le pape François confirme sa remise en cause d'un système de gouvernement très centralisé et pyramidal en vigueur sous le pontificat de Jean-Paul II et qui s'est renforcé sous Benoît XVI parce que la curie romaine avait pris le dessus.

François ouvre trois fronts de réforme: la façon même d'exercer le pouvoir papal, «je veux poursuivre la réflexion sur la manière d'exercer le primat de Pierre» ; le fonctionnement de la curie romaine, «les dicastères romains sont des médiateurs et non des gestionnaires» ; la façon de prendre les grandes décisions.

Sur ce dernier point il va s'inspirer de l'Église orthodoxe pour «apprendre davantage sur le sens de la collégialité épiscopale et sur la tradition de la synodalité.» Il s'agit, en clair, de retrouver dans l'Église catholique ce qu'elle a abandonné au fil des siècles, une direction «collégiale» et «synodale» où les cardinaux et les évêques ont voix au chapitre pour les décisions importantes.

Ce qui est une rupture avec l'actuelle pratique d'un cercle de hauts conseillers qui préparent les décisions pour le Pape. Ce qui est une application stricte - mais jamais mise en œuvre - de ce que prévoyait le Concile Vatican II. Beaucoup dans l'Église s'opposeront à cette réforme qui, de facto, affaiblit l'autorité du Pape même si celle-ci dépend également de sa personnalité et de son aura médiatique.

François explique enfin que le bon gouvernement demande du «discernement» et qu'il «requiert du temps» car il se méfie des «décisions prises de manière improvisée». Et il avance cette maxime: «La première réforme doit être celle de la manière d'être.»

• François tourne-t-il le dos à la mouvance traditionaliste?

François ne donne pas d'importance à la liturgie, c'est-à-dire, la façon de célébrer la messe. Mais son pontificat est déjà en fort contraste sur ce point avec celui de Benoît XVI, marqué par l'échec d'une main tendue jusqu'au bout aux Lefebvristes et par une orientation doctrinale et liturgique où la sensibilité traditionaliste catholique se sentait parfaitement à l'aise.

Trois passages de l'interview indiquent un changement de cap radical, exprimé sans prendre de gants: «Si le chrétien est légaliste ou cherche la restauration, s'il veut que tout soit clair et sûr, alors il ne trouvera rien. La tradition et la mémoire du passé doivent nous aider à avoir le courage d'ouvrir de nouveaux espaces à Dieu. Celui qui aujourd'hui ne cherche que des solutions disciplinaires, qui tend de manière exagérée à la "sûreté" doctrinale, qui cherche obstinément à récupérer le passé perdu, celui-là a une vision statique et non évolutive. De cette manière, la foi devient une idéologie parmi d'autres.»

Il ajoute: «Si quelqu'un dit qu'il a rencontré Dieu avec une totale certitude et qu'il n'y a aucune marge d'incertitude, c'est que quelque chose ne va pas. C'est pour moi une clé importante. Si quelqu'un a la réponse à toutes les questions, c'est la preuve que Dieu n'est pas avec lui, que c'est un faux prophète qui utilise la religion à son profit.»

Enfin, François ouvre explicitement la porte aux évolutions doctrinales: «la compréhension de l'homme change avec le temps et sa conscience s'approfondit aussi. (…) Les autres sciences et leur évolution aident l'Église dans cette croissance en compréhension. Il y a des normes et des préceptes secondaires de l'Église qui ont été efficaces en leur temps, mais qui, aujourd'hui, ont perdu leur valeur ou leur signification. Il est erroné de voir la doctrine de l'Église comme un monolithe qu'il faudrait défendre sans nuance.»



Envoyé de mon Ipad 

L'observatoire de la Christianophobie | Des tirs de mortiers endommagent l’archevêché catholique d’Alep

20/9/2013-Des tirs de mortiers endommagent l'archevêché catholique d'Alep

La situation des églises d'Alep, ville assiégée par les milices islamistes et l'Armée syrienne libre (ASL), est très préoccupante…

Dans une la d'Alep assiégée, le conflit touche également les églises. Ainsi que l'indique à l'Agence Fides S.E. Mgr Jean-Clément Jeanbart, archevêque melkite d'Alep, dans la nuit d'hier, « deux tirs de mortiers ont endommagé le siège de notre archevêché gréco-catholique. Il n'y a pas eu de victimes seulement parce que les tirs ont eu lieu de nuit ». L'archevêque affirme : « La ville est étranglée et la situation empire de jour en jour. En tant que résidents, nous nous sentons pris au piège et nous ne savons pas quel sera notre destin. Les marchandises manquent ou atteignent des prix très élevés. Les gens ont des problèmes pour survivre au quotidien ». C'est pourquoi, poursuit l'archevêque, « les fidèles continuent à s'enfuir. L'exode se poursuit et ses effets se constatent également sur les côtes des nations européennes (…) Depuis deux ans, nous offrons aux fidèles consolation et soutien moral mais plus le temps passe et plus il devient difficile de les persuader à rester (…) Et pourtant, nous, chrétiens en Syrie, avons une mission : celle du dialogue, de la paix, de la réconciliation, de la conservation de la lumière de la foi, de l'espérance et de la charité. Et nous voulons être fidèles à cette mission ».
Mais pour ce faire, les armes doivent se taire. Aujourd'hui, dans un entretien accordé au quotidien britannique The Guardian, le vice-premier ministre syrien Qadri Jamil a déclaré au nom du gouvernement que « la situation est dans une impasse attendu que ni le régime ni l'opposition armée ne sont en mesure de prévaloir », lançant la proposition d'un « cessez-le-feu accompagné d'un processus politique pacifique ». La proposition trouve un accueil favorable au sein de l'Eglise syrienne. « Nous sommes sans doute favorables à une trêve, à toute démarche utile afin de faire cesser les violences et de promouvoir une solution pacifique » note pour Fides Mgr Jeanbart. « Si les parties au conflit s'engageaient à faire taire les armes, un rayon d'espérance percerait ». Le problème est que, « aujourd'hui, il existe des myriades de groupes armés incontrôlables et également irréductibles », explique-t-il. Selon des informations recueillies par Fides, tant les groupes de militants djihadistes que les milices des shabiha favorables au régime échappent à tout contrôle et il est difficile de garantir une trêve effective sur le terrain. Toutefois, « la communauté internationale a le devoir de tenter de le faire afin de mettre fin à l'immense souffrance que le peuple syrien vit depuis deux ans et demi ».

Source : Agence Fides



Envoyé de mon Ipad 

vendredi 20 septembre 2013

Un jésuite dans le chaos syrien | La-Croix.com

19/9/2013-Des jeunes Syriens sont venus de Homs pour rencontrer le pape

Dans le bourdonnement d'un troquet parisien, un homme au regard épuisé savoure la douceur du mois de septembre. « Je pourrais dormir une semaine entière ! » à son clergyman légèrement déboutonné au col, on devine que ce prêtre de 40 ans accuse un sérieux manque de repos. 

Et pour cause : le P. Ziad Hilal arrive tout droit de Homs, une des plus grandes villes de Syrie, à 160 kilomètres au nord de Damas, dont le siège meurtrier est devenu un symbole de la guerre civile en cours.

Cela fait plus de deux ans, déjà, que ce jésuite y partage le sort de la population. Les enlèvements, les privations, l'implacable cadence des mortiers, ainsi vont ses journées. La mort peut frapper à chaque instant. Mais pour rien au monde il n'abandonnerait son poste. 

 « Mon provincial m'a laissé le choix », expose cet homme simple et affable, dont la discrétion ferait presque oublier qu'il est devenu une autorité morale incontournable dans l'enfer de Homs. « Si mes paroissiens partent, je les suis. S'ils restent, je reste avec eux. » 

 « Si je ne viens pas en aide à mon frère, je suis complice de la barbarie » 

Le centre social qu'il dirige, au cœur d'une zone contrôlée par l'armée régulière, accueille 3 000 familles en quête d'une aide alimentaire, médicale ou psychologique. Grâce aux dons qui arrivent d'Europe, le P. Ziad soutient ceux qui rencontrent des difficultés à se loger. 

Dès qu'il le peut, le curé s'aventure hors de la ville pour visiter les familles isolées. La guerre a fait de cet intellectuel formé au Centre Sèvres, à Paris, un pasteur intrépide et proche des plus démunis.

 « Peu importe la religion ou le camp de ceux que je côtoie, si je ne viens pas en aide à mon frère, je suis complice de la barbarie. Si je ne romps pas le cercle de la violence, je la laisse entrer dans ma vie », dit avec conviction ce témoin de la lassitude d'une grande partie de la population.

 « Nous organisions récemment une fête pour des enfants handicapés. Leurs familles étaient là. Des chrétiens, des alaouites et des sunnites. C'était merveilleux. Une mère s'est mise à pleurer : "Ce n'est pas si difficile d'être ensemble. Pourquoi les politiciens nous entraînent-ils dans la guerre ?" » 

Environ 60 000 chrétiens ont quitté Homs

Ces dernières semaines, la menace de frappes occidentales aura littéralement terrorisé les habitants de Homs. « Beaucoup ont fui vers les montagnes. Ceux qui n'avaient nulle part où aller ont fait des provisions. Et nous avons attendu. » Lors de la Journée mondiale de prière voulue par le pape François, le 7 septembre, ils étaient des centaines à investir l'église du P. Ziad. 

 « Dans leurs yeux, j'ai vu briller une foi intense », témoigne-t-il. Ce jour-là, des musulmans aussi ont jeûné et prié, assure-t-il, même si la guerre, qui a fait fuir la moitié des 120 000 chrétiens de Homs, teinte parfois cette amitié d'un voile de pudeur.

En livrant cette confidence, le regard du jésuite s'éclaire derrière ses fines lunettes : bien sûr, il craint de voir le conflit s'éterniser, tout comme il redoute des exactions antichrétiennes… Mais en dépit du chaos, le peuple syrien recèle des ressources insoupçonnées à même de ravauder ses déchirures. 

Dans les centres éducatifs de la paroisse, l'ancien étudiant en théologie pédagogique prône inlassablement l'éducation à la paix. C'est pour lui une évidence : la Syrie renaîtra grâce aux enfants. Pour l'heure, le P. Ziad se prépare à endurer un troisième hiver de siège, avec son lot d'épreuves, de pénuries. Tout entier donné à sa cause, cet amoureux de littérature arabe parvient parfois à s'isoler quelques heures pour dévorer un roman.

La guerre est là, qui rôde. Il y a quelques jours, une explosion lui a pris son cousin. Une autre nuit, c'est le sifflement d'une roquette qui l'arrache à son sommeil. La charge explose à quelques mètres, dans l'appartement où vit la secrétaire du centre humanitaire. Le P. Ziad dévale les escaliers, se précipite à son secours. Il la retrouve, miraculeusement indemne, sa chemise de nuit gorgée de mazout, dans les ruines de son salon… 

 « Pourquoi Dieu nous fait-il ça, pourquoi ? », lui dit-elle en tremblant. « Ce n'est pas Dieu, lui glisse Ziad, ce n'est pas Dieu… Ce sont les hommes. » 

François-Xavier Maigre



Envoyé de mon Ipad