Les patriarches d'Antioche réunis à Balamand (Liban).
Le premier congrès des Églises de tradition antiochienne s'est tenu mardi 1er juillet à Balamand (Liban).
Invités par le patriarche grec-orthodoxe Jean X à l'occasion de l'ouverture du synode annuel de l'Église grecque-orthodoxe, les cinq patriarches d'Antioche – Jean X, Béchara Raï (maronite), Ignace Ephrem II Karim (syrien-orthodoxe), Ignace Youssef III Younan (syrien-catholique) et Grégoire III Laham (grec-catholique) – ont décidé « la création d'une commission conjointe consultative pour stimuler la coopération entre les Églises antiochiennes et organiser des actions conjointes ».
Ville de Turquie, proche de la frontière syrienne, Antioche est l'un des foyers du christianisme au Ier siècle : l'apôtre Pierre en aurait été le premier évêque et c'est là que, selon les Actes des apôtres, « pour la première fois, les disciples reçurent le nom de "chrétiens" ». Aujourd'hui encore, cinq patriarches revendiquent le titre de patriarche d'Antioche.
La culture de cette ville « est multiforme et diverse, a rappelé Gregorios III Laham. D'abord grecque, puis syriaque et arabe elle est en même temps plus que grecque, plus que syriaque, plus qu'arabe, plus que latine et romaine… Le Patriarcat d'Antioche est l'unique siège qui ait écrit, successivement, ses prières dans ces trois langues. »
Unité chrétienne
Inédite, cette rencontre « a été l'occasion de réaffirmer l'importance d'un témoignage unifié au Christ ressuscité dans l'espace ecclésial antiochien et l'ensemble du Machrek (…) expression sincère de l'unité de vie et de destin qui les rassemble et le renforcement de l'unité antiochienne », indique un compte rendu publié sur le blog Parlons d'orthodoxie.
Selon le site de l'Œuvre d'Orient, le patriarche arménien-catholique Bedros XIX Tarmouni, était également présent à cette rencontre. « Cette rencontre entend notamment manifester la force de l'unité chrétienne, confirmer l'attachement des chrétiens du monde arabe à leur terre, mais aussi dresser un état des lieux de cette présence chrétienne en Orient, à la lumière des développements souvent dramatiques qui s'y déroulent », indique l'article.
De fait, les participants n'ont pas manqué d'évoquer la très grave crise traversée par la région, principalement en Syrie et en Irak. Les patriarches ont demandé à leurs fidèles de compatir aux souffrances « qui ont leurs racines dans la guerre, et les conditions économiques difficiles », rapporte Parlons d'orthodoxie, « et d'offrir l'hospitalité, chaque fois que c'est possible, à leurs frères poussés à l'exode ».
Violations des droits de l'homme
Mais ils leur ont également demandé de « rester attachés à leur terre et à ne pas la quitter sous la pression des circonstances, car elle est pétrie des sacrifices des générations passées et parce que le Christ les a choisis pour y vivre et témoigner de Lui ».
Les cinq patriarches d'Antioche ont, ensemble, réclamé avec force « le retour de tous les otages laïcs et religieux, à commencer par les évêques Youhanna Ibrahim et Boulos Yazigi disparus depuis 14 mois, pendant que le monde assiste lâchement et en silence aux pires des violations des droits de l'homme et des communautés de notre époque ».
De son côté, la communauté internationale a été invitée à « sauver l'Irak de l'éclatement », à y « préserver l'homme et les civilisations, notamment la civilisation chrétienne ». Une prière a été adressée pour qu'en Égypte soit sauvegardée « la culture de la modération » et les patriarches ont renouvelé « leur appui à la cause palestinienne » et présenté leurs vœux aux musulmans à l'occasion du mois de jeûne de Ramadan.
En conclusion, Gregorios III a souhaité que « ce premier congrès antiochien orthodoxe se transforme dans les années à venir en un congrès antiochien auquel prendront part les membres et le clergé des cinq Églises relevant du siège d'Antioche réalisant ainsi les paroles de Notre Seigneur Jésus-Christ : qu'ils soient un afin que le monde croie ! »
Envoyé de mon Ipad