26/8/2015
Une série de conférences internationales en faveur des minorités persécutées au Moyen-Orient
Outre les organismes de bienfaisance, devraient aussi être présents certains nonces apostoliques, ainsi que des représentants orthodoxes de Syrie et du Liban et des membres de l'Organisation des Nations unies.
« Il est très décevant de voir que l'aspect humain de cette crise n'est pas la priorité mais plutôt les considérations politiques, regrette le P. Dal Toso. La politique et l'action militaire sont les sujets de discussion. Il est important de rappeler au monde que, derrière cette guerre, il y a des gens qui souffrent. Les chiffres sont renversants et alarmants. »
Le conseil pontifical a notamment décidé d'affecter les dons récoltés dans le pavillon du Saint-Siège de l'exposition universelle de Milan, à l'éducation des enfants en provenance de Syrie et de l'Irak réfugiés en Jordanie.
Mobilisation populaire
« La paix est toujours possible ». Tel sera le titre d'une autre conférence, organisée cette fois par la Communauté de Sant'Egidio. Elle se tiendra du 6 et 8 septembre à Tirana, en Albanie. « Nous assistons depuis plusieurs années désormais à des guerres que personne ne semble avoir la force ou la volonté d'arrêter, comme celle en cours en Syrie. Si la communauté internationale ne parvient pas même à imposer une trêve humanitaire, une mobilisation populaire est nécessaire », estime l'organisation.Sur la proposition de la Communauté de Sant'Egidio, avec les Églises catholiques et orthodoxe d'Albanie, cette rencontre internationale aura pour thème « La paix est toujours possible – Religions et cultures en dialogue ». Un événement conçu dans l'« esprit d'Assise » – la première prière pour la paix voulue par Jean-Paul II en 1986 dans la ville de saint François –, pour montrer « la force pacifique des religions qui s'oppose à la violence par des propositions concrètes et réalisables ».
Pendant trois jours, dans dix tables rondes, se succéderont les plus importants responsables religieux d'Europe et de la Méditerranée, d'Asie et d'Afrique, ainsi que des représentants du monde de la culture et des institutions, indique la communauté sur son site Internet.
Le patriarche de Babylone des chaldéens, Louis Raphaël Ier Sako, y sera présent, ainsi que Mgr Pascal Gollnisch, directeur de l'Œuvre d'Orient.
Conférence sur les chrétiens d'Orient
Tous deux rejoindront mardi 8 septembre au matin une autre grande conférence « sur les chrétiens d'Orient et les victimes religieuses et ethniques », organisée cette fois par la France à Paris.« Les musulmans sont ses premières victimes en Irak, en Syrie, au Koweït, en Libye, mais les minorités sont systématiquement pourchassées et martyrisées. C'est la raison pour laquelle j'ouvrirai dans quelques jours la Conférence sur les chrétiens d'Orient et les victimes religieuses et ethniques, organisée à Paris par Laurent Fabius », a expliqué François Hollande mardi 25 août, dans son discours ouvrant la semaine des ambassadeurs.
Celle-ci fait suite au discours prononcé par le ministre des affaires étrangères le 27 mars 2015, lors d'une réunion du Conseil de Sécurité de l'ONU « sur les victimes d'attaques et d'exactions ethniques ou religieuses au Moyen-Orient ».
« Je vais parler clair, avait-il déclaré. Au Moyen-Orient, nous faisons face à une entreprise barbare et systématique d'éradication ethnique et religieuse. Les musulmans sont par leur nombre les premières victimes des djihado-terroristes mais les communautés non musulmanes constituent des cibles privilégiées. Elles incarnent cette diversité que Daech veut faire disparaître. Les chrétiens, les yézidies, les turkmènes, les kurdes, les shabaks – tous sont menacés par ce que j'appellerai le triangle de l'horreur : l'exil forcé, l'asservissement, la mort. »
Anne-Bénédicte Hoffner