Arabes du Christ


" الهجرة المسيحية تحمل رسالة غير مباشرة للعالم بأن الإسلام لا يتقبل الآخر ولا يتعايش مع الآخر...مما ينعكس سلباً على الوجود الإسلامي في العالم، ولذلك فإن من مصلحة المسلمين، من أجل صورة الإسلام في العالم ان .... يحافظوا على الوجود المسيحي في العالم العربي وأن يحموه بجفون عيونهم، ...لأن ذلك هو حق من حقوقهم كمواطنين وكسابقين للمسلمين في هذه المنطقة." د. محمد السماك
L'emigration chretienne porte au monde un message indirecte :l'Islam ne tolere pas autrui et ne coexiste pas avec lui...ce qui se reflete negativement sur l'existence islamique dans le monde.Pour l'interet et l'image de l'Islam dans le monde, les musulmans doivent soigneusement proteger l'existence des chretiens dans le monde musulman.C'est leur droit ..(Dr.Md. Sammak)

vendredi 15 avril 2016

II. Le Liban, modèle de pluralisme à sauvegarder - Antoine Messarra - L'Orient-Le Jour

II. Le Liban, modèle de pluralisme à sauvegarder - Antoine Messarra - L'Orient-Le Jour


Il ressort des communications, débats et cinq groupes de travail au cours de la conférence internationale à Rome, organisée par l'Université de Munich et le Groupe de recherche de l'épiscopat allemand sur les relations ecclésiastiques internationales (L'Orient-Le Jour du mardi 12 avril), nombre de perspectives d'action :
1. Initiatives et capacitation : il faudra entreprendre des « initiatives qui créent la différence » (Heiner Bielefeldt, Allemagne), inventorier et propager les actions positives et concevoir des projets (Michel Jalkh, Liban), ce qui exige une nouvelle mentalité, sans repli, ni cloisonnement, ni surtout mentalité de protection (Walid Shomaly, Jérusalem). Il y a en effet un risque majeur de contagion identitaire, de retour au complexe de dhimmitude (Karam Rizk, Liban ; Heiner Bielefeldt, Allemagne) qui a contribué à faire perdurer des tyrannies dans la région, bien au-delà de l'exigence nécessaire de la prudence, au sens d'Aristote, en politique. On reconnaît, dans une perspective d'autocritique, « qu'en tant qu'église, nous avons été souvent taciturnes » (Antonios Aziz Mina, Egypte). On rapporte des expériences positives d'une église vraiment universelle, avec des Coréens, des Philippins... au cœur des Émirats arabes unis où « des églises sont remplies et nous réapprennent la foi » (Paul Hinder, Suisse et Émirats arabes unis).
On cite l'expérience dans les années 1994-1995, avant le Synode pour le Liban, de L'Église de la reconstruction (Cedroc, librairie Orientale, 1995, 250 p.), de l'Église pour notre temps... Il faudra donc repenser « la présence multifonctionnelle des chrétiens » (cardinal Leonardo Sandri, Vatican), en vue d'une « vitalité et dynamique de l'Église » (Mgr Simon Faddoul, Karam Rizk, Liban). De tels efforts impliquent le soutien aux églises des Arabes, gardiennes et protectrices de racines profondes du christianisme.
2. Diplomatie internationale ciblée sur les foyers de tension et opposition à la diplomatie du chantage sécuritaire : la Palestine demeure au cœur du monde arabe et de toutes les carences de la diplomatie internationale la cause originelle du tremblement que vit le Moyen-Orient. Mais la banalisation du génocide et la brutalisation du monde ont atteint une telle généralité que nombre d'intervenants parlent qu'il faut désormais un miracle.
3. Constitutionnalisation des droits et libertés : de nouveaux changements constitutionnels dans plusieurs pays arabes comportent des garanties substantielles aux libertés religieuses et droits fondamentaux, notamment en Égypte, Jordanie, Tunisie, Maroc... Le gouvernement d'Égypte a décidé la réhabilitation des lieux de culte et le Conseil constituant comportait cinq coptes sur un total de 15 membres (Guirgis Saleh, Fadi Sidarus, Égypte). En Jordanie, le Parlement compte neuf parlementaires chrétiens (Rifaat Badr, Jordanie). Les problèmes relatifs aux rapports entre religion et pouvoir politique, embourbés dans des débats dogmatiques éculés, devraient emprunter désormais des approches empiriques qui permettent de dépoussiérer des cogitations répétitives et figées en vue d'une laïcité arabe endogène, parfaitement possible et en conformité avec les traditions constitutionnelles nationales.
4. Promouvoir le patrimoine valoriel du Liban message : ce patrimoine, perturbé et agressé par des occupations hostiles et fraternelles, patrimoine à transmettre à la nouvelle génération, est le garant du message libanais de pluralisme, à l'opposé du judaïsme sioniste qui, en opérant une corrélation entre espace et identité, menace le patrimoine séculaire de pluralisme du tissu arabe.
5. Faire retrouver aux religions leur âme : quel dialogue religieux et culturel pour demain quand le Dieu de la Terre promise devient propriétaire terrien et spéculateur foncier, quand une déchristianisation à fleur de peau en Europe crée une vacuité chez des jeunes avides de sens et happés par des manipulateurs, quand un islam idéologique et déboussolé justifie le génocide, la violence et le massacre? Il en découle l'exigence d'un dialogue pour la paix (David Thomas, Angleterre), « la descente du dialogue au niveau de la société » et la révision des programmes et contenus d'enseignement (Ghassan al-Shami, Liban; Mariano Barbato, Allemagne), et la catharsis d'une «mémoire empoisonnée» (Paul Hinder, Suisse et Émirats arabes unis).

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Le grand avantage de la conférence à Rome est de poser le problème de la sauvegarde du tissu religieux et culturel pluraliste au Moyen-Orient dans une perspective plus large que celle de la chrétienté orientale. Il y a là un «rôle conjoint des chrétiens en Orient et en Occident» (Georges Tamer, Liban).
Il en découle l'exigence d'une stratégie de confiance, source d'une dynamique agissante, en partant de la conviction « que le christianisme ne finira pas » (Antonios Aziz Mina, Égypte). Le christianisme au fond, «c'est la foi dans la croix et la résurrection» (Georges Tamer, Liban) et Jérusalem, comme à l'origine, peut encore être « la ville des surprises» (Walid Shomaly, Jérusalem).
La conférence dont l'organisation a été assurée par Stephan Stetter et Mitra Moussa Nabo (Université de Munich) est le fruit d'une vision, d'une foi solidaire et d'une volonté d'action aux niveaux régional et international.

Antoine MESSARRA
Membre du Conseil constitutionnel
Titulaire de la chaire Unesco pour l'étude comparée des religions, de la médiation et du dialogue, USJ


JTK

mardi 12 avril 2016

I. Le pluralisme religieux et culturel au M-O : quel avenir ? - Antoine Messarra - L'Orient-Le Jour

I. Le pluralisme religieux et culturel au M-O : quel avenir ? - Antoine Messarra - L'Orient-Le Jour

I. Le pluralisme religieux et culturel au M-O : quel avenir ?

Ouragan d'espoir, d'espérance, d'opportunité et de volonté au Moyen-Orient pour faire face à la « mondialisation de l'indifférence », suivant l'expression du pape François, tout au long de la conférence internationale exceptionnelle de trois jours à Rome, fin février 2016, sur le thème : « Société mondiale et transformations régionales : chrétiens, Églises chrétiennes et religion dans un Moyen-Orient en mutation », conférence organisée par l'Université de Munich et le Groupe de recherche de l'épiscopat allemand sur les relations ecclésiastiques internationales.
Il fallait bien ce rassemblement de grande envergure, avec la participation de plus de 40 personnalités éminentes et opérationnelles de plus de 14 pays arabes et occidentaux (Égypte, Émirats arabes unis, Irak, Jordanie, Liban, Palestine, Syrie, Allemagne, Angleterre, Argentine, Danemark, États-Unis, Italie, Suisse...) pour appréhender les changements au Moyen-Orient, avec l'engagement de la foi et de la citoyenneté, et surtout un réalisme cru et tragique face au génocide qui s'opère sous des regards devenus accoutumés et souvent aveuglés.
Il ressort de plus de trente communications, débats et cinq groupes de travail nombre de perspectives que nous résumons en trois volets.
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Quelles sont les réalités et les causes au-delà du descriptif ? On insiste dès le départ qu'il faudrait « procurer du matériel, aboutir à des résultats face à des attentes, dans un corps malade, même si un seul membre est directement atteint, car la tragédie influe sur l'avenir de toute la coexistence. » (L'évêque Ludwig Schick, Allemagne). On s'élève contre la propension à la description désengagée : « Je suis sursaturé de description dans une tempête qui ravage l'Orient avec défaut de vision, affrontés que nous sommes et dénudés face à un cerveau malade qui voudrait la décivilisation du monde, avec des églises du monde arabe non préparées à gérer des situations de désastre, situations qui exigent un gigantesque déploiement diplomatique. » (Ghassan el-Chami, Liban).
Au-delà donc d'une région du monde et d'une religion, nous vivons non pas des mutations, mais une rupture, « une civilisation incendiée, des slogans vaseux et des êtres nés pour être engloutis par l'océan. » (Ignatius Alhoshi, Syrie). Et surtout « la destruction d'un patrimoine avec des victimes qui ne sont pas seulement des chrétiens, dans un monde désengagé et des Nations unies démusclées face à la période la plus sombre de leur histoire. » (Heiner Bielefeldt, Allemagne). C'est l'« échec de tout le droit international. » (Ignatius Alhoshi, Syrie). Échec aussi du « nationalisme uniformisant », (Herald Suermann, Allemagne), développé durant plus de trois générations dans un monde arabe assoiffé de citoyenneté égalitaire, une et plurielle.
L'exposé introductif du patriarche Béchara el-Raï développe, avec le plus haut niveau de courage et de lucidité, les quatre raisons du bouleversement : la proclamation de l'État d'Israël en 1948 provoquant des hostilités partout et des couvertures à des régimes d'oppression, l'instauration en 1979 de la République islamique chiite en Iran avec des conséquences sur la configuration et les rapports interrégionaux, l'absence de règlement du conflit israélo-palestinien et israélo-arabe en corrélation avec l'aménagement et l'extension de nouvelles colonies, et une idéologie d'exclusion sous le couvert de l'islam et de croyances en manque de repères.

Sursaut chrétien et musulman
C'est le Liban qui constitue un pont et un modèle à sauvegarder. Outre les réalités factuelles du bouleversement, il ne faudrait pas négliger les réalités spirituelles, mentales et culturelles, réalités déplorables et d'autres au contraire fort exaltantes.
On relève un sursaut de la part de chrétiens et de musulmans. Du côté de l'islam, on se penche sur « les racines chrétiennes de l'islam et la dimension humaine du sacré » (Mahmoud Ayoub, Liban). Le 14 mars 2015, en sortant de la mosquée de Deraa, des croyants exultent : « Nous voulons un musulman qui connaisse Dieu », faisant face à des slogans : « Les chrétiens à Beyrouth et les alaouites au cercueil ! » On s'élève contre le « déni de l'histoire et des racines ». (Refaat Badr, Jordanie).
Du côté chrétien, on s'attend à « une renaissance humaniste en Occident, car la fin des chrétiens en Orient est aussi une catastrophe pour l'Occident », (Nikodimos Daoud Sharaf, Irak), car « les chrétiens ne sont pas des individus isolés, mais l'Église du Christ ». (Le patriarche Béchara el-Raï).
Quand plusieurs intervenants parlent d'une « phase nouvelle » dans la région, la question est posée : en quoi justement réside la nouveauté de la démarche ? Au moins dans deux perspectives : la fin de la mentalité de protection ou du complexe de dhimmitude (protégé) et le réengagement chrétien et musulman dans une renaissance arabe fondée sur les libertés. La connivence, et parfois le soutien manifeste d'autrefois à des régimes tyranniques qui prétendaient (et prétendent ?)
protéger les minorités et pratiquaient la diplomatie du chantage à l'égard de grandes impuissances occidentales apeurées, a vécu : « En tant que conscience de cet Orient, nous ne sommes pas des quémandeurs de protection, car c'est la paix et le droit qui sécurisent. » (Ignatius Alhoshi, Syrie). La notion même de minorité est rejetée quand il s'agit de population enracinée et intégrée dans l'histoire et le tissu social.
Au cours de la conférence, le Liban est toujours cité comme « modèle à sauvegarder, pont entre Orient et Occident ». (Le patriarche Béchara el-Raï). Il y a un islam musulman, pluriel certes, et il y a les munafiqûn (imposteurs), autre appellation musulmane de scribes, de docteurs de la loi et de pharisiens, appellation qui figure plus de vingt fois dans le Coran. D'où l'exigence, de plus en plus impérative dans les recherches et les actions, de ne pas tant intellectualiser des problèmes dogmatiques et de procéder à une dénonciation empirique de la politologie de la religion ou de l'exploitation de la religion dans la mobilisation politicienne à des fins sans rapport avec la religion et la foi. Tout cela implique un « changement dans les idées » (Stephan Stetter, Allemagne) et « la réhabilitation de la confiance » (Amir Jaje, Irak), face certes au « silence de chrétiens d'Occident, surtout quand Maaloula a été démolie ». (L'évêque Pavly, Égypte).
Antoine MESSARRA
Membre du Conseil constitutionnel.
Titulaire de la chaire Unesco pour l'étude comparée des religions, de la médiation et du dialogue, USJ
Prochain article:
II. « Le Liban, modèle de pluralisme à sauvegarder ».


JTK

Le pape appelle à la libération d’un prêtre enlevé au Yémen - La Croix - 10/4/2016

Le pape appelle à la libération d'un prêtre enlevé au Yémen - La Croix
Le pape appelle à la libération d'un prêtre enlevé au Yémen
Après la prière mariale de ce 10 avril, le pape François a demandé « la libération de toutes les personnes séquestrées en zone de conflit armé », citant le cas du P. Tom Uzhunnalil, enlevé au Yémen le 4 mars lors de l'attaque d'un couvent de sœurs de Mère Teresa.
Le pape François réagit souvent à l'actualité à l'occasion de son intervention publique chaque dimanche midi devant les fidèles rassemblés place Saint-Pierre. Mais il est très rare qu'il cite un nom particulier. Ce 10 avril, demandant « la libération de toutes les personnes séquestrées en zone de conflit armé », il a évoqué le cas d'un « prêtre salésien, Tom Uzhunnalil, enlevé à Aden au Yémen le 4 mars dernier ».

Couvent attaqué des Missionnaires de la Charité

Le pape a ainsi attiré l'attention sur le sort de ce prêtre indien de 56 ans qui a été enlevé lors de l'attaque, ce jour-là, d'un couvent tenu par des Missionnaires de la Charité, la congrégation fondée par Mère Teresa de Calcutta, où elles s'occupaient de personnes âgées et handicapées. Le P. Tom était l'aumônier de ce couvent, où il résidait souvent. Il priait à la chapelle au moment de son rapt.
> À lire : Le P. Uzhunnalil n'a pas été crucifié et serait toujours aux mains de Daech au Yémen
Le pape avait réagi dès le lendemain de cette attaque par un télégramme de condoléances, dénonçant un « acte de violence insensé et diabolique ». À l'angélus du 6 mars, il avait prié pour les quatre religieuses tuées, déclarant qu'elles étaient aussi des victimes « de la globalisation de l'indifférence. »

Présence chrétienne menacée

Selon l'Aide à l'Église en détresse (AED), citée par Radio Vatican, il y a seulement encore quelques mois, environ 9 000 chrétiens vivaient au Yémen, pour l'essentiel des expatriés, de l'Inde pour la plupart. Les sœurs de Mère Teresa y sont établies depuis 1974. Mais cette présence chrétienne est aujourd'hui menacée dans ce pays de 25 millions d'habitants, comme l'a montré l'attaque du 4 mars qui a fait 16 morts. La ville portuaire d'Aden est devenue le théâtre de fréquentes attaques de l'organisation terroriste islamiste, Daech.
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En demandant publiquement la libération du P. Tom, le pape François assure implicitement qu'il est toujours vivant, comme l'a soutenu aussi récemment le gouvernement de New Delhi. Plusieurs rumeurs contradictoires, ces dernières semaines, l'avaient donné mort.

Condoléances du pape pour l'incendie dans un temple hindou

Le prêtre est originaire du Kerala, État du sud-ouest de l'Inde, où un incendie provoqué par un feu d'artifice mal maîtrisé a fait plus de 100 morts, aux premières heures de ce 10 avril, dans un temple hindou. Le pape François a adressé ici encore ses condoléances, par un télégramme envoyé ce même jour signé du « numéro deux » du Saint-Siège, le cardinal Pietro Parolin.
> À lire : En Inde, l'incendie d'un temple fait des dizaines de morts
Au-delà du cas particulier du prêtre indien, l'appel du pape après la première mariale du 10 avril sensibilise plus largement aux « personnes séquestrées en zone de conflit armé », qu'elles soient religieuses ou non. En Syrie, entre autres pays, plusieurs chrétiens ont ainsi été enlevés et sont toujours prisonniers.
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Par ailleurs, en RD-Congo, les Augustins de l'Assomption (congrégation actionnaire du groupe Bayard, éditeur de La Croix) restent sans nouvelle de trois prêtres de leur congrégation enlevés le 19 octobre 2012 tandis qu'un autre des leurs, le P. Vincent Machozi, a été assassiné le 20 mars dernier dans le Nord-Kivu, région minière en proie à de nombreuses exactions.
Sébastien Maillard (à Rome)

Le crépuscule des chrétiens d'Orient

Le crépuscule des chrétiens d'Orient

Le crépuscule des chrétiens d'Orient 

« Au bord des fleuves de Babylone, nous nous étions assis et nous pleurions en pensant à Sion. Aux saules de leurs rives, nous avions suspendu nos harpes ». Psaume 137.


Sébastien de Courtois, dans son ouvrage Sur les fleuves de Babylone, nous pleurions. Le crépuscule des chrétiens d'Orient, se souvient des senteurs, le long du Tigre, près des roseaux, lorsqu'il se mit à arpenter son chemin de Damas. Il songe aux vallées écartées, aux vergers luxuriants que l'on trouve dans ces zones de confluence entre la Turquie, la Syrie, l'Iran et l'Asie Centrale. Lui qui vit à Istanbul et sillonne cette région depuis toujours.

Le sort des chrétiens d'Irak et d'Orient n'intéresse personne, sauf notre auteur serait-on tenter d'affirmer, qui se bat esseulé, voix qui crie dans le désert, pour que cette cause ne devienne pas un imperceptible bruit de fond. L'Orient, berceau des trois monothéismes, apparaît comme l'épicentre de toutes les convoitises et de tous les dangers. En 2003, lors de la destitution de Saddam Hussein, les chrétiens étaient entre 1 et 1,5 millions. En mars 2016, on n'en dénombre plus que 200 à 250 000.

Comment ne pas pleurer en effet face à la décomposition de cette merveilleuse mosaïque proche-orientale riche de coptes d'Egypte, syriaques de Turquie, chaldéens d'Irak, palestiniens latins de Gaza, arméniens du Liban, maronites de la vallée de la Qadisha, melkites de Syrie, orthodoxes d'Antioche, assyro-chaldéens du Hakkâri, grecs de Constantinople, syro-malabars du Kérala… L'Orient se pense et se conjugue au pluriel. La beauté est sa pierre angulaire avec ses "villages tels des jardins d'Eden, ceux de la Bible, ses vieux quartiers à Alep, ses édifices centenaires aux mûrs épais pourvus de linteaux gravés de croix archaïques. Des citadelles de culture, des puits de connaissance disposés sous les strates de royaumes éteints".

Les 5 et 6 août 2014, la petite ville de Qaraqosh a été profanée et humiliée, les églises détruites, les manuscrits brûlés, provoquant l'exode vers le Kurdistan de 150 000 personnes fuyant cette antique province de Ninive. Notre écrivain constate la terrible précipitation des événements en Mésopotamie, en Irak, dans le berceau de nos origines : "l'Orient se recompose et les petits soldats de la haine font leur sale besogne", systématisant les pires exactions, vendant les filles dans les bazars de Mossoul, avec une surenchère particulière dans l'horreur chez les "étrangers, sans foi ni loi, ceux qui viennent du Maghreb, du Caucase et de l'Europe". Cela ressemble à s'y méprendre à un "nouveau Rwanda", avec l'exil forcé de 450 000 yazidis (dont 4 000 environ sont à ce jour aux mains de l'Etat Islamique), minorité considérée comme la lie de la société par ces musulmans fanatiques, alors que son origine remonte à la période préislamique et qu'elle fait partie intégrante de la mémoire irakienne. Notre journaliste établit un parallèle avec le massacre perpétré au Cambodge par les Khmers rouges et s'interroge : "Peut-on envisager des villes comme Bagdad, Alep ou Damas sans leurs quartiers chrétiens ? Ce qui n'était que de l'ordre de la fiction peut devenir réalité". "Nous sommes devenus des étrangers chez nous, notre passé sur cette terre ne compte plus, l'histoire en est effacée", affirment, désespérés, les habitants persécutés. Les fondamentalistes eux ne se donnent pas de limites et rêvent de prendre un jour Beyrouth, perçue comme la ville de tous les péchés, qui demeure avec Tel-Aviv, l'un des derniers "carrés de liberté". Pour combien de temps encore ?

L'histoire de la persécution des chrétiens est ancienne, permanente et ne connaît pas de répit. L'année 1915 vit par exemple le massacre des chrétiens de Mésopotamie lors du seyfo des syriaques, et fut aussi l'année du génocide arménien. "La résistance depuis des siècles à l'attraction religieuse et sociale de l'islam politique, et la survivance des chrétiens d'Orient, sont en soi un miracle". Leur résilience aux haines, massacres, tentatives d'éradication, recèle une force providentielle qui ne peut néanmoins mettre sous le boisseau une grande fragilité, démographique notamment, pour une extinction qui semble progressive et inéluctable.

De nombreux penseurs d'Orient sont désemparés face à cette situation et les chrétiens ne doivent jamais accepter qu'ils puissent être considérés comme responsables de leur propre malheur. Ils sont chez eux en Palestine car Jésus en est originaire, et le christianisme précède l'islam de plusieurs siècles. Sébastien de Courtois nous offre de minces signes d'espoir avec l'exemple du Liban qui a trouvé son équilibre institutionnel depuis 1943 entre chiites, sunnites et chrétiens, la Constitution du pays du cèdre prévoyant que le président élu soit chrétien. Avec la Jordanie où le prince Hassan affirme : "on peut démontrer que le terme "arabe" ne s'applique pas nécessairement aux musulmans et qu'il comprend une importante population chrétienne".

Notre auteur tente d'analyser les causes de cette immense tragédie qui se déroule sous nos yeux : "L'Occident a une part de responsabilité dans cette déliquescence, surtout en Irak, les sociétés orientales aussi car elles n'ont jamais pu regarder leur propre passé en face ni leurs dérives, ni même condamner les fanatismes quels qu'ils soient". Il y a, selon lui, une erreur fatale à confondre christianisme et Occident car cela sème trouble et inquiétude. L'idée même d'identifier les chrétiens d'Orient à ceux d'Occident leur est dommageable car nous Occidentaux sommes capables de nous défendre tandis qu'eux ne le peuvent pas. "Pour les extrémistes, les bombes américaines ou françaises larguées en Irak sont assimilées à des bombes "chrétiennes" destinées à tuer les musulmans, un manichéisme dont il est devenu impossible de se défaire". Nous avons, il est vrai, provoqué un certain nombre de désastres dans cette partie du monde avec nos idées de progrès, laïques et républicaines.

"Les pleutres de Bruxelles" opposent aux cris du désespoir des chrétiens d'Orient une indifférence non feinte. Cette question n'est à leurs yeux ni urgente ni universelle, manifestant ainsi un mépris et une ignorance des cultures au profit d'un universalisme, qu'il soit marxiste ou consumériste. La France quant à elle, avait, après la première guerre mondiale, hérité d'un mandat de la Société Des Nations pour protéger la Syrie tout juste sortie de la sphère turque. Notre pays, protecteur immémorial des chrétiens d'Orient, avait alors accueilli nombre d'entre eux qui fuyaient l'Anatolie et ses pourtours pour s'extirper de la soldatesque ottomane. Qu'avons nous fait de cette responsabilité historique? Pourquoi le nombre de visas octroyés à ces minorités écrasées a-t-il baissé ces derniers mois? Et l'on se prend la tête entre les mains, hanté par les lancinantes interrogations qu'un Pape polonais nous soumit en 1980 : "France, fille aînée de l'Eglise, es-tu fidèle aux promesses de ton baptême? France, éducatrice des peuples, es-tu fidèle, pour le bien de l'homme, à l'alliance scellée avec la Sagesse Eternelle?". Au contraire, notre société déresponsabilisée, normée, hyper sécurisée, embourgeoisée, grasse et bedonnante, saoulée par son orgie de consommation, obsédée par l'infantilisation de ses membres, a engendré des monstres : elle ne sait que répondre à "ces fous de Dieu devenus des loups de guerre", elle n'a pas la volonté de s'opposer à ces forces obscurantistes, esclavagistes et sexistes, que ce soit au Moyen-Orient ou sur son propre sol. Lévi-Strauss dans Tristes Tropiques, le savait : "L'humanité s'installe dans la monoculture, elle s'apprête à produire la civilisation en masse, comme la betterave". Cette civilisation déculturée qui fait naître en son sein les enfants du nihilisme.

Dans ce déchirant tableau, notre auteur cite Cioran qui définissait la notion de patrie : "On n'habite pas un pays, on habite une langue. Une patrie, c'est cela et rien d'autre", et insiste sur le désastre que serait la perte de l'araméen. Cette langue sémitique, mère du syriaque et de l'arabe, proche de l'hébreu, représente 3 000 ans d'histoire écrite. Sa disparition de Mésopotamie serait une grande régression pour la civilisation.

Et Sébastien de Courtois continue de verser encore et encore, et nous avec lui, des larmes qu'il ne sait définitivement plus contenir : "Le rire des enfants disparaît, celui des enfants rencontrés à Alqosh, ce bourg de la plaine de Ninive, près de Mossoul, où les cloches ont cessé de sonner un jour d'été brûlant".

Pourquoi l'écologie humaine est un pléonasme ?


JTK

Raï invite les forces politiques à ne pas intervenir dans les élections municipales - L'Orient-Le Jour

Raï invite les forces politiques à ne pas intervenir dans les élections municipales - L'Orient-Le Jour

Le patriarche maonite Mgr Béchara Raï a exhorté hier les formations politiques à ne pas intervenir dans l'échéance municipale prévue en mai, et à respecter son caractère local et familial.
Dans la journée d'hier, Mgr Raï a visité le vicariat maronite de Sarba. Il a présidé une messe au couvent Saint-Élie el-Rass, en présence des évêques Guy Noujeim et Boulos Rouhana, ainsi que de fidèles.
Le patriarche maronite s'est également rendu à Aïntoura avant d'arriver au dispensaire du village de Aïn el-Rihani, où il a présidé une messe. Dans son homélie, Mgr Raï a exhorté les partis et forces politiques « en cette phase préparatoire des élections municipales à ne pas y intervenir et à respecter son caractère local et de développement, loin des différends politiques et partisans ».
« Nous espérons que les élections municipales seront un exemple pour l'élection présidentielle », a-t-il dit avant de poursuivre : « Nous ne trouvons aucune raison d'ajourner cette échéance tout comme les législatives qui ont été remplacées par la prorogation du mandat parlementaire, à l'encontre de la Constitution. »
Par ailleurs, Mgr Raï a visité le couvent Saint-Jean-Baptiste de Hrach et le Centre Marie et Marthe (Ajaltoun), qui reçoit les femmes victimes de violence conjugale.
Notons enfin que le patriarche maronite a également visité les régions de Daraya et de Jeïta et a parrainé l'inauguration du siège municipal de cette dernière localité, en présence de plusieurs personnalités politiques dont notamment la député de Becharré, Sethrida Geagea, et la ministre des Déplacés, Alice Chaptini.



JTK


Expéditeur: Fides News Fr <fidesnews-fr@fides.org>
Date: 11 avril 2016 11:51:41 UTC+
ASIE/IRAQ - Annulation d'un programme d'accueil destiné aux réfugiés chrétiens irakiens de la part du gouvernement tchèque   Prague (Agence Fides) – Le gouvernement tchèque a suspendu un programme d'accueil « sélectionné » réservé aux réfugiés irakiens chrétiens contraints à quitter leurs maisons, dans la plaine de Ninive, tombée sous le contrôle des djihadistes du prétendu « Etat islamique ». La mesure gouvernementale, rendue officielle dans la journée du 7 avril, a été prise par réaction à la tentative de 25 réfugiés chrétiens qui, après être arrivés en République tchèque, s'étaient transférés sans permis en Allemagne, où ils avaient déposé une demande d'asile déclarant vouloir se réunir à des parents déjà résidant dans des villes allemandes. L'initiative non autorisée n'a pas plu au Ministre de l'Intérieur tchèque, Milan Chovanec, qui a indiqué par le biais de Twitter avoir demandé à la police « d'utiliser tous les moyens légaux pour faire en sorte que ces personnes, qui ont abusé de la bonne volonté de la République tchèque et de ses citoyens, soient renvoyés en Irak ».
Le programme d'accueil ciblé concernant 153 chrétiens irakiens avait été mis en place par l'ONG Generace 21, et présenté comme un modèle de réception ordonnée et « sûre » dans des pays européens de réfugiés provenant de zones de crise d'Afrique et du Proche-Orient. Les réfugiés impliqués dans le programme avaient été sélectionnés parmi les réfugiés chrétiens provenant d'Irak et se trouvant originairement au Liban. Depuis le début de cette année, 89 d'entre eux étaient déjà arrivés par petits groupes en République tchèque.
Le programme, s'adressant spécifiquement aux réfugiés chrétiens, représentait un test implicitement syntonisé avec les courants de pensée – actifs surtout dans certains pays de l'est européen – qui considèrent les réfugiés chrétiens plus aptes à être accueillis en Europe par rapport à leurs compatriotes musulmans. Mais, sur 89 chrétiens arrivés en République tchèque, 8 ont d'ores et déjà demandé et obtenu de retourner en Irak, déclarant d'éprouver de la nostalgie pour leur patrie et de se trouver mal à leur aise dans un contexte culturel ressenti comme étranger.
Le gouvernement tchèque fait partie de ceux qui se sont opposés à une répartition des réfugiés entre les pays de l'Union européenne selon un système de quotas. Les sondages indiquent que plus de 60% des tchèques sont contraires à l'accueil de réfugiés, même lorsqu'ils fuient les zones de guerre. (GV) (Agence Fides 09/04/2016)

jeudi 7 avril 2016



Expéditeur: Fides News Fr <fidesnews-fr@fides.org>
Date: 6 avril 2016 14:04:16 UTC+3

ASIE/TERRE SAINTE - Réactions de l'Eglise syro-orthodoxe après la brève interpellation du Vicaire patriarcal pour la Terre Sainte de la part de la police palestinienne   Bethléem (Agence Fides) – L'Eglise syro-orthodoxe considère « offensante » la manière dont la police palestinienne a arrêté le Métropolite Swerios Malki Murad, Vicaire patriarcal pour la communauté syro-orthodoxe implantée en Terre Sainte. Cette arrestation de police – intervenue dans la soirée du 2 avril et ayant duré seulement quelques heures – représente « une humiliation pour tous les fidèles de l'Eglise syro-orthodoxe répandus de par le monde ». C'est ce que l'on peut lire dans le communiqué diffusé par le Secrétariat général du Synode syro orthodoxe, qui était réuni au Monastère de Mor Jacob Baradaeus, sis à Atchaneh, au Liban, les 4 et 5 avril.
Le Patriarcat – indique le communiqué parvenu à l'Agence Fides – a exprimé « un grand déplaisir » pour les modalités selon lesquelles le Métropolite a été arrêté. Des jugements de réprobation similaires concernant l'action de la police palestinienne ont également été exprimés par l'Evêque grec orthodoxe palestinien, Atallah Hanna, selon lequel le traitement infligé au Métropolite syro-orthodoxe a été « dégradant, injustifié et inacceptable ».
La police palestinienne avait arrêté le Métropolite syro-orthodoxe Swerios Malki Murad dans la soirée du 2 avril (voir Fides 04/04/2016), le prélevant du convoi de voitures qui l'accompagnaient en direction de Jérusalem, après une visite au village palestinien d'al-Khader. Le Métropolite avait été remis en liberté sous caution après avoir été soumis à un bref interrogatoire. Les autorités judiciaires palestiniennes n'ont jusqu'ici pas fourni d'explications sur les motifs ayant porté à l'arrestation temporaire du Métropolite. Cependant, des indiscrétions ayant circulé sur Internet – et attribuées à Basem Badawi, à la tête du Parquet de Bethléem – font été d'une plainte présenté à l'encontre du Métropolite par une chrétienne syro-orthodoxe. (GV) (Agence Fides 06/04/2016)

ASIE/SYRIE - Début du retour des chrétiens expatriés en Europe dans la ville de Sadad



Expéditeur: Fides News Fr <fidesnews-fr@fides.org>
Date: 6 avril 2016 14:04:16 
ASIE/SYRIE - Début du retour des chrétiens expatriés en Europe dans la ville de Sadad   Sadad (Agence Fides) – Dans la ville de Sadad, commencent à s'enregistrer les premiers retours de familles chrétiennes qui avaient expatrié en Europe pour fuir les violences du conflit. C'est ce qu'indique dans les moyens de communication russes Suleiman al Khalil, maire de la ville située en province d'Homs. « Les chrétiens qui avaient quitté la Syrie pour l'Europe, commencent à revenir à Sadad et également dans d'autres villes » indique Suleiman al Khalil, ajoutant que les retours sont favorisés par la confiance suscitée par le succès des opérations militaires appuyées par la Russie et par la bonne tenue du cessez-le-feu concordé à Munich le 12 février dernier.
Sadad avant le conflit était une ville de quelques 12.000 habitants, en majorité des chrétiens assyriens et syro-orthodoxes. Au cours des années de guerre, au moins 1.000 d'entre eux ont fui la Syrie, y compris le Métropolite syro-orthodoxe d'Homs et Hama, Selwanos Boutros Alnemeh. Selon des sources ecclésiastiques locales, en octobre 2013, au cours de la conquête temporaire de la ville de la part des djihadistes du front al-Nusra, des massacres auraient été perpétrés parmi la population civile, confirmés par la découverte d'une fosse commune contenant au moins 30 corps (voir Fides 31/10/2013). En novembre dernier, les djihadistes du prétendu « Etat islamique » avaient, eux aussi, tenté de conquérir la ville, en attaquant les barrages de l'armée syrienne.
Au cours des trois derniers mois – indique Suleiman al Khalil – au moins 100 chrétiens de Sadad ayant fui hors de Syrie sont revenus dans leurs maisons et 200 autres sont attendus prochainement. La ville se trouve à 14 Km de la route reliant Damas à Homs et comprend 15 églises. (GV) (Agence Fides 06/04/2016)

mercredi 6 avril 2016

Retour de Syrie : quand les chrétiens d’Orient nous donnent une leçon de courage, et de lucidité. - Décryptage - Actualité - Liberté Politique

Retour de Syrie : quand les chrétiens d'Orient nous donnent une leçon de courage, et de lucidité. - Décryptage - Actualité - Liberté Politique

Retour de Syrie : quand les chrétiens d'Orient nous donnent une leçon de courage, et de lucidité.

Retour de  Syrie : quand les chrétiens d'Orient nous donnent une leçon de courage, et de lucidité.

Des immeubles en ruine, des maisons dévastées à perte de vue, des impacts de balles et d'obus innombrables, tel est le spectacle désolant qui attend les visiteurs de villes comme Kusseir.

Étincelle d'espoir, de rares enfants jouent dans les rues, accompagnés de leur mère. Des militaires contrôlent les entrées de la ville, ou de ce qu'il en reste. Elle est un point stratégique du pays, à la fois proche de l'autoroute reliant le nord au sud, et de la frontière libanaise.

 Un prêtre nous accueille dans une église presque reconstruite. Il est accompagné de ses trois enfants (les prêtres maronites peuvent se marier) et de quelques paroissiennes. Les sourires chaleureux nous montrent combien les français sont attendus dans ce pays. Nous avons la chance d'entendre le récit de leur incroyable martyr : fuite, hébergement d'urgence, attente infinie, retour chez soi, découverte des ruines, reconstruction. Seules 400 familles sont revenues, la ville comptait 60 000 habitants.

La délégation du diocèse de Fréjus-Toulon, qui compte en son sein Mgr Rey, plusieurs prêtres, journalistes, entrepreneurs et étudiants, a passé cinq jours en Syrie. Objectif : rencontrer leurs frères chrétiens, trouver des moyens de les aider, jumeler le diocèse d'Homs avec celui de Toulon, prendre conscience du drame qui se joue au Moyen-Orient.

Cinq jours marquants, ponctués de visites dans des villes en ruine, de témoignages bouleversants, de rencontres avec les réfugiés. Au pays de Saint-Paul et du Krak des Chevaliers, les chrétiens n'ont pas oublié leurs racines. Leur volonté de rester et de reconstruire est tenace, le travail a déjà commencé.

Les témoignages se suivent et se ressemblent : « aidez-nous à rester ici ! », « nous devons reconstruire notre pays, notre place est ici », « sans les chrétiens, la Syrie n'aura pas le même visage ». Il n'empêche que beaucoup de chrétiens sont partis, découragés, fatigués de la menace permanente que représentent les groupes islamistes intégristes (plus de 350 dans tout le pays).

Le discours sur leurs frères musulmans a de quoi surprendre : « Quoiqu'ils nous aient fait, ou pas fait, nous resterons toujours les mêmes, nous les aimerons et nous les accueillerons » assène le chef de l'Eglise orientale des grecs melkites, sa Béatitude Laham. Le Père Georges Haddad, de Yabroud, est plus dur : « Pour la Syrie […] je suis optimiste. Mais je suis pessimiste pour l'Europe, l'afflux des musulmans vers l'Europe va faire que l'Europe  deviendra musulmane dans très peu de temps ».

Le Père Toufic Eïd, curé de Maaloula, précise quant à lui que « même si ça nous coûte, on ne peut pas, en tant que chrétiens, refuser de vivre avec l'autre. Mais il ne faut pas vivre dans le compromis… ne pas accepter des choses que l'on estime inacceptable. Les conséquences ont été dramatiques, et [nous sommes] en train de l'apprendre en Europe. Le problème est avant tout démographique, comme en Syrie et au Liban ! ». C'est lorsqu'il nous récite le Notre Père en Araméen, langue du christ, que nous comprenons pourquoi ils restent : ils sont le berceau du christianisme.

Stanislas Billot de  Lochner



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Mgr Francisco Padilla, nouveau nonce au Koweït - La Croix

Mgr Francisco Padilla, nouveau nonce au Koweït - La Croix

Mgr Francisco Padilla, nouveau nonce au Koweït

Le pape François a nommé mardi 5 avril Mgr Francisco Montecillo Padilla comme nonce apostolique (équivalent d'ambassadeur du Saint-Siège) au Koweït. Cet archevêque philippin, âgé de 62 ans, y sera aussi délégué apostolique dans la péninsule arabique, région où travaillent de nombreux émigrés des Philippines.

Monarchie pétrolière de 4 millions d'habitants, le Koweït a l'islam pour religion officielle mais compte plus de 11 % de chrétiens.

Mgr Padilla était nonce en Tanzanie, depuis 2011. Auparavant, il avait occupé son premier poste de nonce, en 2006, en Papouasie-Nouvelle Guinée, d'où il représentait aussi le Saint-Siège dans les îles Salomon.

Natif de Cebu, aux Philippines, c'est dans cette même ville importante de l'archipel qu'il fut ordonné prêtre en 1976.

S. M. (à Rome)



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