Arabes du Christ


" الهجرة المسيحية تحمل رسالة غير مباشرة للعالم بأن الإسلام لا يتقبل الآخر ولا يتعايش مع الآخر...مما ينعكس سلباً على الوجود الإسلامي في العالم، ولذلك فإن من مصلحة المسلمين، من أجل صورة الإسلام في العالم ان .... يحافظوا على الوجود المسيحي في العالم العربي وأن يحموه بجفون عيونهم، ...لأن ذلك هو حق من حقوقهم كمواطنين وكسابقين للمسلمين في هذه المنطقة." د. محمد السماك
L'emigration chretienne porte au monde un message indirecte :l'Islam ne tolere pas autrui et ne coexiste pas avec lui...ce qui se reflete negativement sur l'existence islamique dans le monde.Pour l'interet et l'image de l'Islam dans le monde, les musulmans doivent soigneusement proteger l'existence des chretiens dans le monde musulman.C'est leur droit ..(Dr.Md. Sammak)

jeudi 16 février 2012

Lochon Christian

Lochon Christian
articles sur les chretiens d'Orient

Influence du Christianisme Oriental sur le Christianisme Occidental

L'évangélisation de la Gaule fut l'œuvre, en grande partie, de chrétiens orientaux ; la catéchèse à Lyon fut entreprise par l'évêque Pothin, d'origine smyrniote, et martyrisé, nonagénaire, en 177.
Son successeur Irénée était syrien, également disciple de Saint Polycarpe, comme étaient proche-orientaux les évêques de l'époque, Sophrone à Agde, Trophime et Patrocle à Arles, Aphrodise à Béziers, Eutrope à Orange, Orientalis à Bordeaux.
Du 1er au Ve siècle, dix papes furent orientaux et aux VIIe et VIIIe siècles, six syriens, Théodose (642-649), Jean V (685-6), St Sergius d'Antioche (687-701), Sisinius (708), Constantin (708-715), St Grégoire III (731-41), et huit grecs de 678 à 752. Devant l'afflux de malheureux, les marchands syriens établis sur la voie d'Ostie à Rome imitèrent la coutume de Jérusalem de la « lousma » ou toilette physique et corporelle des pauvres, à laquelle on procédait chaque dimanche ; ces derniers étaient lavés, revêtus d'habits propres et restaurés. Cette imitation orientale de « diaconies » romaines furent confiées à des responsables de groupes qu'on appella « cardinaux » comme le rappelle René Khawam (1).
Enfin le culte des saints inclut des martyrs orientaux ; à Arles sur Tech, près d'Amélie les Bains dans les Pyrénées, l'abbaye Sainte Marie d'Arles abrita, vers 900, les reliques de deux martyrs babyloniens, (249) Saints Abdon (ou Abda) et Sennen ; une eau miraculeuse remplit constamment leur sarcophage, et une procession annuelle, le 30 juillet, attire beaucoup de pèlerins.

voir: exode des chretiens d'orient: http://www.lefigaro.fr/international/20060513.FIG000000946_le_grand_exode_des_chretiens_d_orient.html
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Jeudi 2 février 2012

De l'Empire Ottoman au Printemps Arabe : le problème des minorités religieuses chrétiennes

http://www.chretiensdelamediterranee.com/categorie-11109673.html

Christian Lochon, membre du réseau Chrétiens de la Méditerranée est l'auteur de cet article paru dans bulletin trimestriel de l'Oeuvre d'Orient (octobre, novembre, décembre 2011).
Ayant obtenu leur indépendance entre 1930 et 1947, les Etats du Proche-Orient ont une population très diversifiée. L'Egypte, avant Abdelnasser, avait des ministres coptes et même dirigeant des partis nationalistes (le Wafd) ; l'Irak monarchique offrit des sièges sénatoriaux au Patriarche chaldéen et au Grand Rabbin ; la Syrie eut même un Premier ministre protestant ( Farès el Khoury) ; la Transjordanie devenue Jordanie réserve toujours 10 % des sièges parlementaires aux chrétiens ( 3% de la population). Dans tous ces pays les établissements d'enseignement chrétiens ont toujours une importante proportion d'élèves musulmans ; les hôpitaux et dispensaires chrétiens sont très appréciés. Cette caution d'excellence a naturellement engendré des envieux. Fin 2011, la révolte populaire, portée par les masses arabes, semble essoufflée ; les partis religieux, soutenus financièrement par l'Arabie Saoudite et le Qatar militent pour de prétendus « Droits de Dieu » antithétiques des Droits de l'homme.

A) La Charia, épée de Damoclès des minorités

Elaborée du 9e au 11e siècle, la Législation islamique ou « Charia » a créé un Code de la Famille ou « Statut personnel » qui établit pour l'éternité des rapports inégaux entre hommes et femmes et entre musulmans et non-musulmans.
En 1979, le Royaume saoudien avait fait rédiger par des Ulémas wahabites une Déclaration islamique des droits de l'homme ; les articles y paraissent identiques à ceux du texte onusien, mais à plusieurs endroits sensibles, le texte apporte une clause restrictive ainsi libellée : « si ces droits ne contreviennent pas à la Loi (divine). » Beaucoup, hélas, y contreviennent.

En fait le Statut personnel constitue une accumulation d'inégalités. Le Droit musulman prend ses sources dans le Coran dont on ne peut pas contester ni changer ce qui y est consigné, et dans les recueils de « hadiths », petits textes que le Prophète aurait prononcés et dont beaucoup avaient déjà été remis en cause par les traditionnistes du IXe siècle. Ce corpus, destiné à l'époque à une société bédouine analphabète et inégalitaire, souligne la supériorité de l'homme sur la femme. Bourguiba avait réussi à rétablir une certaine égalité homme/femme ; il ne put cependant autoriser une Tunisienne à se marier avec un non-Musulman.

Les non musulmans sont encore plus marginalisés. Chrétiens et Juifs, « dhimmis », devaient suivre des consignes très strictes pour leurs édifices du culte ou privés. Leur ceinture jaune (sic) les faisait parfois maltraiter ; interdits de fréquenter les hammams, ils ne pouvaient monter à cheval, réservé au musulman, et ne pouvaient pas porter plainte contre un musulman. Une chrétienne mariée à un musulman ne peut encore aujourd'hui hériter de son mari, si elle n'a pas adopté l'islam. Comme un chrétien ne peut pas commander à un musulman, les citoyens chrétiens des pays arabes ne peuvent pas devenir Président de la République (sauf au Liban), Premier Ministre, voire Ministre ; dans l'armée, un chrétien ne peut pas dépasser le grade de général de brigade ; dans l'administration, il est rare de voir (sauf en Syrie) un gouverneur de province chrétien, ou un recteur d'université ou un doyen. En Egypte, aucun Copte n'est admis à se spécialiser en gynécologie. La liste est longue de ce qui est officieusement interdit aux non-musulmans et qui pourtant n'apparaît nulle part dans la Constitution ou le code administratif. Ce qui est plus grave encore, c'est la loi d'apostasie en contradiction avec la liberté d'expression et de pensée. Un musulman sera condamné à mort s'il devient chrétien (Iran, Egypte, Irak, Koweït pour des cas récents).Par contre, il est bien vu qu'un chrétien se fasse musulman (15 000 Coptes passent à l'islam chaque année). Les enfants, devant suivre la religion du père, deviennent obligatoirement musulmans sans l'avoir souhaité. En fait, dans tous les pays arabes, et en Israël aussi d'ailleurs, on naît, se marie, hérite, divorce et meurt dans une incontournable infrastructure confessionnelle. L'état-civil officiel ne fait qu'enregistrer les indications qui sont fournies par les autorités religieuses.. Difficile à admettre dans nos sociétés de droit, cette jurisprudence sacralisée est imposée sans discontinuité depuis plus d'un millénaire ; en 2011, le fait de vouloir la faire évoluer risque de vous faire condamner pour crime d'apostasie. Le conservatisme est tel que, même si des gouvernements démocratiques étaient élus dans les conditions les plus satisfaisantes, à moins d'imposer une exégèse moderne des textes sacralisés, ils ne réussiraient pas à imposer le concept universel des droits de l'homme et de la femme.

B) La protection des chrétiens grâce aux « Capitulations »

Cette chape de plomb qui pesait sur les communautés chrétiennes de l'Empire ottoman fut en partie allégée par les bonnes relations franco-ottomanes.

François 1er, dans sa lutte contre Charles Quint, résolut de s'allier à l'ennemi de la chrétienté, le Sultan ottoman ; de part et d'autre, les avantages n'étaient pas négligeables et ces Capitulations (du latin « Capitulationes » ou chapitre de traité bilatéral) ratifiées en 1535 et constamment renouvelées par tous les régimes politiques français en 1581, 1597, 1604, 1608, 1673, 1740, 1878, accordèrent à la France un pouvoir de protection des Chrétiens occidentaux, puis par extension, celle des Chrétiens orientaux sur tout le territoire ottoman.

Cette concession créa donc pour la France une situation privilégiée dans les domaines politique et économique. Un des plus impérieux devoirs rappelés à chaque ambassadeur nommé à Istanbul, dans les instructions de son départ, était précisément la sauvegarde des minorités chrétiennes dans l'empire ottoman et, lorsqu'il le fallait, il devait reprendre les négociations pour le renouvellement constant de ces Capitulations.. C'est qu'en sus des facilités commerciales, le traité concédait à la France « la protection de la religion catholique dans les Etats du Grand Seigneur ». La mise en place d'une ambassade dans la capitale et de consulats dans les principales villes permit aux représentants de la France de connaître les communautés chrétiennes locales. Le Gouvernement français put faire venir dans les consulats régionaux des chapelains qui s'occuperont, discrètement, des chrétiens ottomans, En 1740, Louis XV obtint le privilège de la protection des chrétiens ottomans qui travaillaient avec des sociétés françaises ; en 1814, Napoléon se vit accorder le statut de nation la plus favorisée au bénéfice de la France ; en 1901, le renouvellement de ces Capitulations, confirmé par l'accord de Constantinople ( 1913), stipulait encore que « les congrégations religieuses, françaises ou non, se voyaient confirmer un certain nombre d'immunités locales et douanières ».

Les Capucins vont s'installer à Alep en 1623, chargés de l'apostolat auprès des Orientaux, puis de 1638 à 1708, à Bagdad, en 1636 à Mossoul où leur hospice se maintiendra ouvert jusqu'en 1724, à Damas en 1637. En 1721, à Bagdad, les Carmes ouvrent une école et un hospice destinés aux 1 200 chrétiens qui y résident. En 1867, ils gèreront une école de filles et une école de garçons encadrées par des religieuses et deux pères français. Les Dominicains italiens se rendront à Mossoul en 1749 et y resteront jusqu'en 1856. Vont leur succéder des Dominicains français, bénéficiant de la création d'un consulat français. Ils y fondent une imprimerie, un séminaire syro-chaldéen (1878), qui deviendra un centre de diffusion de la langue française. En 1880, les Sœurs de la Présentation de Tours assureront l'intendance de cet Etablissement, ainsi que la direction d'une école de filles, d'un orphelinat et d'un dispensaire. Les Franciscains, présents à Jérusalem depuis le XIIIe siècle, s'installent à Alep en 1571.En 1625, les Jésuites s'installent à Alep et, en 1628, ouvrent une école. En 1812, ils s'occuperont du séminaire melkite de Aïn Traz, fonderont des écoles à Beyrouth, Zahlé et aussi à Damas. L'école de Ghazir (Liban), fondée en 1846, devient séminaire en 1863, qui se transformera, en 1881 à Beyrouth, en Université Saint-Joseph, qui joue encore un rôle considérable aujourd'hui dans ce pays. Les Lazaristes remplaceront les Jésuites au collège libanais d'Antoura..

Cette « latinisation », poursuivie bien sûr en arabe, va dynamiser les chrétiens orientaux ; les missionnaires européens formeront une élite intellectuelle dont les héritiers seront partie prenante dans la Renaissance arabe (« Nahda ») du XIXe siècle. Aux XVIIe et XVIIIe siècles, environ 500 jeunes chrétiens du Proche-Orient furent envoyés à Rome. Cette occidentalisation des cadres orientaux s'accompagna d'une promotion féminine exceptionnelle. Avant l'arrivée des missionnaires, les femmes ne sortaient pas de chez elles. Elles sont alors prises en charge dans des confréries qui leur feront lire des livres de spiritualité, leur enseigneront la couture, des travaux manuels et un sens de la responsabilité tout à fait nouveau. D'autre part, les missionnaires étaient souvent médecins ; les soins dispensés dans le cadre de la communauté rendront les chrétiens plus résistants aux épidémies ; la démographie va changer et les chrétiens auront plus d'enfants qui vivront après les maladies de la petite enfance que les musulmans.

C) Les chrétiens actifs aux XIXe et XXe siècles

Le terme de « Nahda » symbolise l'esprit de réforme dans les domaines culturel, voire religieux, politique des sociétés du Proche-Orient. Les sujets arabophones du Sultan aspirent à une plus grande autonomie. L'influence de la philosophie des Lumières et des acquis de la Révolution française va s'exercer à Istanbul auprès des sultans qui entreprirent de réformer les structures de l'Etat. Mohamed II (1808-39) modernise la fonction publique ; Abdelmajid Ier promulgue le Hatti Charif du 3 novembre 1839 et le Hatti Homayoun du 18 février 1856, lois organiques qui établissent l'égalité des communautés non-musulmanes et musulmanes, et des élections parlementaires. En 1865, les « Nouveaux Ottomans » adoptent les principes de « liberté, égalité, fraternité » dans un contexte coranique. La fulgurante apparition en Egypte de Bonaparte ouvrira auprès de Mohammed Ali et de ses successeurs le désir de collaborer avec la France ; ils accueillent des coopérants français et envoient les cadres se former en France dès 1826 De leur côté, les Libanais revendiquent l'autonomie avec le soutien de la France et ils l'obtiennent en 1862.. En même temps, ils vont jouer un rôle important dans les revendications nationalistes et linguistiques prônant l'utilisation de l'arabe. En juin 1913, un comité de 8 membres, dont 6 Libanais, anime le premier Congrès Arabe à Paris consacré à l'indépendance.

La première guerre mondiale entraînera la chute de l'Empire ottoman. Sous le régime des mandats jusqu'en 1946, les communautés chrétiennes bénéficient de leurs infrastructures scolaires, caritatives, hospitalières et voient leur niveau de vie amélioré ; leurs notables participent à l'administration locale, connaissant les langues des mandataires. La création d'Israël entraîne des coups d'Etat militaires. Mais des partis laïques opposés au nassérisme comme le Baath ou le Parti populaire syrien s'ouvriront aux minoritaires. A partir des années 1970, l'échec des pays arabes dans leur lutte contre Israël, va renforcer les partis religieux, Frères Musulmans et groupes salafistes opposés à une cogestion avec des non-musulmans. Les dirigeants de l'Egypte et de l'Irak se rapprocheront des islamistes, tandis que ceux de Syrie ou de Palestine conserveront leurs cadres chrétiens.

En Egypte, la Constitution proclame l'égalité de tous les citoyens devant la loi, sans distinction de langue, race ou religion.. Depuis 1952, les chrétiens sont éliminés de la fonction publique alors qu'en 1910, ils détenaient 45 % des postes. Depuis 1975, des églises sont brûlées dans toute l'Egypte, les paysans coptes se voient chassés de leurs terres. Des massacres ont eu lieu en 2011 dans la capitale, commis par l'armée qui voulait mettre fin à une protestation pacifique.


L'Arabie Saoudite compte un million de chrétiens, arabes ou asiatiques. Il leur est interdit de construire une église ou de se rassembler pour le culte. Plusieurs « prêtres ouvriers » philippins ont été expulsés du pays. Par contre, les Etats du Golfe assurent la liberté de culte aux chrétiens arabes comme le royaume de Bahreïn,. Le Sultanat d'Oman, les Emirats Arabes Unis, qui ont offert, comme le Koweït et le Qatar, des terrains pour construire les églises.

En Irak, des postes de direction dans la fonction publique échurent aux chrétiens lors de la prise de pouvoir par les Baathistes et sous. le régime de Saddam Hussein. La chute de ce régime a entraîné des attentats nombreux contre les églises. Les Chrétiens ne représentent plus que 3% de la population. Clandestins au Liban, en Jordanie, ou en Turquie, ils cherchent à gagner l'Europe, les Etats-Unis ou l'Australie. Beaucoup ont gagné le Kurdistan autonome où des députés et des ministres chrétiens participent au gouvernement.

En Jordanie, le régime royal s'appuie sur les tribus bédouines dont certaines sont chrétiennes. Néanmoins, la montée en puissance des Frères Musulmans, la fragilité géopolitique de la Jordanie, liée par traité avec Israël, risquent de peser dramatiquement sur le maintien de ces privilèges.

Au Liban, la guerre atrocement inutile de 17 ans avait réduit le Liban au rôle d'Etat associé à la Syrie. Les grands leaders chrétiens ont disparu, et, comme l'avait rappelé le Patriarche maronite devant les évêques de France en septembre 2011, les chrétiens doivent, pour subsister, maintenir un équilibre entre leurs compatriotes chiites prosyriens et sunnites prosaoudiens.

En Palestine, 2% de chrétiens sur 3,2 millions d'habitants tentent de survivre. Des villes, comme Bethléem, ont perdu leur majorité chrétienne. La volonté israélienne de « désarabiser » Jérusalem fait paraître l'exil comme seule solution. Sans eux le berceau du Christianisme serit réduit à l'accueil de quelques pèlerins étrangers et de dizaines de milliers de touristes indifférents ?

La Syrie, bouleversée par l'insurrection et la répression, risque de sombrer dans une guerre civile où les minorités, confessionnelles ou ethniques, seront décimées. 3 patriarches résident toujours à Damas, melkite, syriaque et grec-orthodoxe et le pays est couvert de vestiges chrétiens. La situation tend à ressembler à celle de l'Irak.

En Iran, 1990, la fermeture des les librairies chrétiennes, la campagne d'intimidation des chiites convertis au Christianisme, l'interdiction d'imprimer tout livre chrétien en persan, les assassinats de pasteurs anglicans, font craindre le pire à l'ensemble des chrétiens du pays.

La Turquie n'est pas devenue laïque avec Atatürk. Il s'agissait d'une politique de « turquisation », c'est-à-dire « d'islamisation ». Les chrétiens doivent suivre les cours d'instruction religieuse musulmane et n'ont le droit, ni d'ouvrir des écoles ou des dispensaires, ni de nouveaux lieux de culte. La capitale, Ankara, n'a aucune église (elles ont toutes été brûlées en 1923). En 1900, un habitant sur quatre était chrétien. En 1981, 90 000 chrétiens sur 50 millions d'habitants. Aujourd'hui, quelques centaines auxquelles il faut ajouter les réfugiés irakiens en attente de visa.

X X X

Il était nécessaire de rappeler le rôle qu'ont assumé les Chrétiens dans l'évolution ancienne et récente de leur région. Les espoirs qu'ont fait naître les mouvements du Printemps arabe s'estompent en Egypte et ailleurs pour tous les citoyens. La société musulmane soumise aux contraintes du statut personnel, devra faire un immense effort pour le transformer en code sécularisé établissant l'égalité de tous devant la Loi.

Christian Lochon


Eléments de bibliographie

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COURBAGE Youssef, FARGUES Philippe, Chrétiens et Juifs dans l'islam arabo-turc, Paris Payot 1997
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DUPARC Pierre, Instructions aux ambassadeurs en Turquie, Paris, CNRS, 1979
FADELLE Joseph, Le Prix à payer, Paris l'œuvre 2010
FATTAL Antoine, Le Statut légal aux non-musulmans en Pays d'Islam, Paris, Faculté de Droit, 1947
HEYBERGER Bernard, Les Chrétiens au Proche-Orient au temps de la Réforme politique,
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KHAWAM René, L'Univers culturel des Chrétiens d'Orient, Paris Cerf 1987
LAURENT Annie, Les Chrétiens d'Orient vont-ils disparaître ?,Paris Salvator 2008
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LOCHON Christian, Rôle et Culture des Chrétiens d'Orient, Paris, Mondes et Cultures LXV, 2005
LOCHON Christian, Rôle et Culture des Chrétiens d'Orient, Paris, Bulletin de l'Œuvre
d'Orient, Paris (Nos.753 à 756), 2008 à 2010
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TALAL Prince Hassan Ben, Islam et christianisme, Paris, Brepols 1997
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VOLNEY, Voyage en Egypte et en Syrie (1787), Paris, Mouton 1959

mercredi 15 février 2012

قلق مسيحي متزايد في سوريا


قلق مسيحي متزايد في سوريا
 
تفجيرا حلب وتفاقم الأحداث في حمص تُضاعف قلق السلطات الكنسية، ازدياد اللاجئين المسيحيين على الحدود في ظلّ رقابة عسكرية مشدّدة

مع تزايد اعمال العنف في سوريا، وبالتزامن مع معطيات عن انقسام طائفي يتهدد البلاد، تعود الى الواجهة مسألة اوضاع الاقليات، وخصوصاً المسيحية منها. واذا كان النداء الذي وجهه البابا بينيديكتوس السادس عشر الأحد الماضي يكتسب اهمية ولا سيما في دعوته الحكومة السورية الى الاعتراف بطموحات شعبها المشروعة وبدء حوار وطني لإنهاء العنف والتجاوب مع مخاوف المجتمع الدولي في شأن القتل، فان توقيت الاعلان ومضمونه لا يبدوان منفصلين عن سلسلة معطيات باتت في متناول السلطات الكنسية في الفترة الأخيرة، وفقاً لمصادر ديبلوماسية معنية.

ووقت شكل مقتل الاب باسيليوس نصار في حماه احد "أجراس الانذار" المتزايدة التي سرعت وتيرة العمل على هذا الملف، فان الحادث تزامن مع معلومات أمست في متناول المعنيين وخصوصاً بعد تفاقم الأحداث في حمص وتفجيري حلب. خلاصتها ان المجموعة المسيحية باتت تخضع لقمع مزدوج، واحدهما وحشي ينفذه النظام وأجهزة مخابراته، والآخر عنيف يرتبط بالاسلام التكفيري والراديكالي المسلح.

وثمة روايات متعددة المصدر عن محاولات تضييق تعرضت لها بعض الطوائف والكنائس ولا سيما خلال احيائها احتفالات الميلاد. لعل ابرزها ما نقله الاعلام الكاثوليكي والفاتيكاني عن مطران الموارنة في دمشق سمير نصار عن ان حضور الاحتفالات في عدد من الكنائس لم يتجاوز عشرات الاشخاص، فشهادات لرئيسات اديرة عن موانع حالت دون رفع بعض الشعائر المسيحية في مناطق وفي مناسبات معينة. وضاعف من هذا الواقع كلام للسفير البابوي في سوريا ماريو زيناري عن تردّي أوضاع الأديرة التي قطعت خطوط الاتصال معها في حمص، فيما تتكرّر المعطيات عن مجموعات مسلحة باتت خارجة عن اي رقابة وتسعى الى فرض سيطرتها. وهذه كلها مؤشرات تعكس وفقاً لمصادر معنية، جانباً من خلفيات النداءات الكنسية ولا سيما عبر الدعوة الى حل سلمي وسريع للازمة السورية.

ويبدو انه لم تغب عن التقارير المتعددة الجهة، مؤشرات واضحة الى الواقع الاقتصادي والمعيشي المتردّي والنقص في المواد الاولية كالبنزين والغاز والكهرباء، الى آثار التضخم التي تفعل فعلها، وسط ارتفاع منسوب القلق حيال واقع الكنائس في هذا الجزء من العالم. وينقل مسؤولون كنسيون في سوريا كلاماً متزايداً عن تفكير شباب سوريين كثر بالرحيل في اتجاه لبنان حيث "نبض الكنيسة"، علماً ان هذا الأمر بات دقيقاً بسبب الرقابة العسكرية، على قولهم. وتشير الصحيفة الكاثوليكية العريقة "افينير" الى ارتفاع عدد اللاجئين المسيحيين على حدود لبنان وخصوصاً في المناطق التي تشهد اشتباكات، بالتزامن مع مجموعة تساؤلات للمطران نصار. لبّها ان الأزمة في سوريا وصلت الى نقطة اللاعودة، في ظلّ التناحر المتواصل بين الاطراف. ويعلّق "كيف يمكن ان نحافظ على دورنا بين اسلامين متناقضين من دون ان نكون ضحية؟".

في أي حال، لا تفصل المصادر المعنية بين هذه الوقائع واعلان زيارة محتملة للبابا بينيديكتوس السادس عشر الى بيروت والتي يرجح ان تلقى ترجمتها في ايلول المقبل. ورغم تشديدها على ان تأكيد زيارات كهذه لا يتم الا قبل بضعة أسابيع من تاريخ حصولها، تتقاطع المعطيات عن تصدر برنامج جولته التي تأتي بعد 15 عاماً على الرحلة التي قام بها البابا الراحل يوحنا بولس الثاني الى بيروت، اعلانه ارشاداً رسولياً يختتم به اعمال سينودس الشرق الاوسط.

ويبدو ان ثمة سعياً الى ان تشكل الزيارة الاولى للبابا الحالي الى المنطقة في ظلّ التحولات المرافقة لـ"الربيع العربي"، مناسبة يبلور عبرها الكرسي الرسولي مواقف واضحة من التطورات الجارية. فحواها، تجديد تمسكه المتجذّر ومن بيروت، بالوجود المسيحي في هذا الجزء من العالم.

المصدر: النهار - 2/15/2012


 

mardi 14 février 2012

Last call from Syria (Arabic version)

هذه هي النشرة الإخبارية لمؤسّسة الواحة الدولية

www.oasiscenter.eu

المديرة : ماريا لورا كونته

سوريا: آخر دعوة

تشير الأخبار الواردة من سوريا، رغم اجتزائها، إلى أنّنا الآن بصدد عنف بلا هوادة يتسبّب بسقوط قتلى وجرحى كثيرين من طرفي الحرب الأهليّة المحتدمة. فالشبّان يُعلمون عن طريق سكايب شبكات التواصل العالميّة بتحرّكات القوّات النظاميّة وقوّات المعارضة على السواء. وبدورها تنجرّ شبكات التواصل العالميّة والتلفزة الحكوميّة إلى حرب إعلاميّة. وفيما يبدو أنّ الأمم المتّحدة تبحث عن حلٍّ يجنّب تدهور الصراع بشكلٍ يعرّض للخطر توازن الشرق الأوسط بأكمله، تطرح الواحــة هذه المقابلة مع الأب باولو دالّوليو، مؤسِّس دير مار موسى، المقيم في سوريا منذ ثلاثين عامًا، والذي يسمح لنا، معرِّضًا نفسه شخصيًّا للخطر، بإدراك تعقيدات الواقع الذي لا يمكن اختزاله بالمواجهة بين ديمقراطيّين ومعادين للديمقراطيّة. وفي مقابل مراوحة مجلس الأمن ما زال لاقتراح طريق المفاوضات الذي يعرضه الأب دالّوليو دلالته وقد يجنّب، كما تكهّن أحدهم، ألا يبقى من سوريا على المدى القريب سوى الخراب والدمار.

مقابلة مع الأب باولو دالّوليو لماريا لاورا كونتي ومارتينو دييتس

من دير القدّيس موسى الحبشي، الذي يقع 100 كلم إلى الشمال من دمشق، نظرة شاملة على الوضع في سوريا.

تتسرّب أنباء مجتزأة ومشوّشة من داخل الحدود السوريّة. كيف تصف الوضع الحاليّ في البلاد التي تعيش فيها منذ ثلاثين عامًا؟ وإلى أين وصل الصراع؟

أستهلُّ كلامي بالقول إننّي أتحمّل، عبر موافقتي على إجراء المقابلة، بعض المسؤوليّة حيال التزامي بعدم القيام بعمل
سياسيّ لتجنّب إبعادي عن البلاد. يعود تخلّيَّ عن الصمت إلى خطورة الوضع الذي يفرض القيام بكلّ ما هو ممكن من أجل إحلال السلام في البلاد، وبشكل عادل. لذا فإنّ كلّ حساب حول الاستغلال الشخصيّ سيكون في غير محلّه. من جهة أخرى، لقد اختارت الدولة في الأسابيع الأخيرة أن تترك مجالاً أكبر لحريّة الإعلام، وبالتالي أعتبر هذه المداخلة كردّ إيجابيّ على انفتاح الحكومة. آمل أن تُفهم هذه البادرة في قصدها الوطنيّ والتضامنيّ وتُقدَّر على هذا النحو في إطار نموّ البلاد، من خلال قدر أكبر من حريّة الرأي.

Syrie: ultime appel du père Paolo Dall'Oglio


Syrie: ultime appel du père Paolo Dall'Oglio
Mardi 14 février 2012

http://chretiensmediterranee.com.over-blog.com/article-syrie-ultime-appel-du-pere-paolo-dall-oglio-99267942.html

Interview du père Paolo Dall'Oglio, par Maria Laura Conte e Martino Diez
Du monastère Saint Moïse l'Abyssin, situé à 100 km au nord de Damas, le père Paolo Dall'Oglio nous offre sa vision d'ensemble sur la situation en Syrie.
Les informations qui sortent des frontières de la Syrie nous parviennent par bribes et sont confuses. Comment pouvez-vous décrire la situation actuelle du pays où vous vivez depuis trente ans ? Où en sont les affrontements ?
Je précise tout d'abord qu'en acceptant d'accorder une interview, j'assume une certaine responsabilité à l'égard de mon engagement qui est de ne pas agir politiquement, afin d'éviter mon expulsion. Le fait que je renonce à ce silence s'explique par la gravité de la situation, qui nous oblige à faire notre possible pour pacifier le pays, dans la justice. Tout calcul en faveur d'intérêts personnels serait hors de propos. D'ailleurs, au cours des dernières semaines, l'État a décidé de laisser un espace plus grand à la liberté d'information. Je considère donc mon intervention comme une réponse positive à l'ouverture du gouvernement. J'espère que ce geste sera interprété selon son intention patriotique et solidaire et apprécié comme tel dans le cadre du développement du pays, grâce à une plus grande liberté d'opinion.
La situation reste tendue et la violence est toujours forte. Le territoire apparaît parcellé entre les zones où domine le mouvement d'opposition, à la fois pacifique et plus ou moins violent, et celles où l'État continue d'exercer un contrôle absolu et est même clairement soutenu par les populations. On trouve deux grands îlots, Damas et Alep, qui restent entièrement aux mains du gouvernement central, mais leur surface se réduit de jour en jour et l'insécurité les frappe eux aussi en profondeur.
La région montagneuse située entre la mer et le fleuve Oronte, qui va da la Beqaa libanaise jusqu'à Antioche, est presque entièrement sous le contrôle du gouvernement. En effet, cette région est peuplée principalement de minorités (qui sont nombreuses par rapport à l'ensemble du pays) musulmanes : alaouites et ismaélites, et chrétiennes : byzantines, aussi bien orthodoxes que catholiques, et maronites. Les sunnites, majoritaires dans le pays, sont minoritaires dans cette région. Ceux-ci ont figuré parmi les premiers à se soulever et espéraient probablement une insurrection générale rapide. Dans cette région, la répression a obtenu un succès important. Par conséquent, l'éventualité d'une division du pays, envisagée par beaucoup, est vraiment concrète dans cette zone. Cela redessinerait la carte du pays, avec, sur la côte, une Syrie dans l'orbite de l'Iran, comme le sud du Liban de Hezbollah, qui s'opposerait à une Syrie sunnite, dans l'intérieur des terres, rattachée au centre de l'Irak côté est et à la Beyrouth de Hariri côté ouest.
Cette vision désastreuse ne correspond pas encore à la réalité complexe du pays. La répartition des forces est équilibrée. La plupart des services de l'État fonctionnent, bien que difficilement. Une grande partie de la population demeure incapable de prendre position et conserve, de fait, une position neutre. D'autre part, si l'on exclut l'appartenance religieuse, l'adhésion populaire au pouvoir en place est encore importante, bien qu'ébranlée, entre autres à cause du fort attachement des Syriens à l'unité nationale et au refus de nombre d'entre eux de se laisser réduire à leur seule référence identitaire confessionnelle. Malgré cela, certaines zones sont désormais aux mains de l'« armée libre », même si je ne me risquerais pas à dire qu'elles le sont de façon stable.
D'une manière générale, le climat politique est confus et la sécurité laisse à désirer. On assiste à des vols, à des actes de banditisme et de sabotage, à des attentats, à des enlèvements, à des règlements de comptes, à des vengeances et à des meurtres. La violence ne cesse de s'amplifier. Même les délinquants purs et simples profitent de cette situation. Nous participons à des enterrements, trop fréquents, de personnes tuées lors d'affrontements violents ou d'attentats.
Beaucoup veulent continuer à espérer que la réforme constitutionnelle promise sera bientôt une réalité, que la présidence de Bachar al-Assad surmontera la crise et obtiendra d'organiser des élections plébiscitaires pour entamer un nouveau mandat.
À propos d'éventuelles solutions, en été 2011, vous appeliez de vos vœux la naissance d'une forme de démocratie consensuelle, capable de prendre en compte le pluralisme des identités présentes dans le pays. Les choses semblent pourtant avoir pris une autre direction depuis et la situation s'est gangrénée. Jugez-vous cette proposition encore applicable ?
Paradoxalement, j'y crois encore plus aujourd'hui car, dans un camp comme dans l'autre, on a le sentiment de se trouver dans une impasse, y compris sur le plan de l'équilibre des forces. Au cours de ces derniers mois, par une volonté « réciproque » dans un certain sens, on a fait dégénérer la situation vers une militarisation nette du conflit. Pourtant, il apparaît aujourd'hui, de plus en plus clairement, qu'aucune des deux parties n'a les moyens d'anéantir l'autre, et ce pour de nombreuses raisons d'ordre local, national et international.
Vous parlez de conflit. Employez-vous ce mot dans un sens concret ou métaphorique ?
Dans un sens très concret. C'est aujourd'hui que l'on a appris qu'un cessez-le-feu avait été signé entre l'armée syrienne régulière et les forces hostiles au gouvernement, dans la ville de Zabadani, près de la frontière libanaise. C'est un scénario de guerre civile.
Cette situation ne vous fait-elle pas dangereusement penser à l'Irak ? Hormis le fait que le mouvement n'a pas commencé par une invasion militaire étrangère, n'y a-t-il pas de nombreux points communs ?
Il y a certainement des points communs, mais tout autant de différences. Le phénomène des enlèvements, par exemple, est extrêmement préoccupant. Si cela continue ainsi, tout sera fini pour les gens ordinaires. En ce qui concerne le plus gros de la population chrétienne, le sentiment est double : d'une part, les gens ont l'impression d'être pris en tenaille dans un conflit qui, en définitive, est un conflit entre musulmans et, d'autre part, nombreux sont ceux qui se sentent totalement solidaires de la Syrie des Assad. Celle-ci avait garanti un niveau de laïcité de l'État que la minorité chrétienne percevait comme une occasion d'obtenir des promotions, ceci dans la mesure où la majorité sunnite le voyait comme le pouvoir d'une alliance de minorités. Sur le terrain, un grand nombre de chrétiens se rangent du côté du gouvernement. Beaucoup occupent des postes de fonctionnaires ou d'employés au service de l'État, tandis que d'autres prennent part au conflit en tant que membres de l'armée, de la police et des services de sécurité. Beaucoup de jeunes se sont portés volontaires au sein des troupes exerçant la répression du « terrorisme ». On relève également la présence de chrétiens au sein des mouvements d'opposition et, tout naturellement, ils choisissent les partis possédant la plus faible empreinte religieuse. Toutefois, comme en Irak, le sentiment qui domine est qu'une guerre civile généralisée serait extrêmement néfaste précisément pour les chrétiens, qui émigreraient probablement en masse.
Remarque-t-on des positions diverses chez les chrétiens ?
Les différentes autorités ecclésiastiques se rangent, pour la plupart, très explicitement du côté du gouvernement. Cette position tend cependant à céder le pas à une plus grande neutralité. Comme nous l'avons dit, on peut comprendre les motifs de ceux qui redoutent de voir naître une république islamique sunnite. D'autres, en revanche, insistent davantage sur la possibilité que la révolution laisse une plus grande place à la démocratie. Toutefois, il est totalement déplacé de faire une simple distinction entre démocrates et antidémocrates, ou bien entre les partisans du régime et ses opposants. La réalité est bien plus complexe. Beaucoup de jeunes, qu'ils soient chrétiens ou musulmans, s'investissent totalement pour contribuer à faire naître une démocratie digne de ce nom en Syrie. Certains jugent que cet objectif a plus de chances d'être atteint si le régime actuel accepte d'évoluer. D'autres, qui s'engagent tout autant en faveur de la démocratie, aspirent, en revanche, à un changement immédiat, qui renversera le pouvoir en place. J'ai perçu, de façon très claire, que les positions étaient très diverses, lorsqu'il a été question de m'expulser. 6600 jeunes se sont inscrits sur la page Facebook : « Non à l'expulsion du père Paolo ! » L'opposition adhérant aux Comités de coordination a organisé un « dimanche du père Paolo », au cours duquel un mouvement de solidarité en ma faveur s'est exprimé lors de différentes manifestations dans tout le pays… y compris de la part de groupes de femmes musulmanes voilées ! Si l'on exclut la récupération politique de la chose, il est révélateur que, parmi les jeunes qui ont pris ma défense, tous étant engagés en faveur de la démocratie, on ait trouvé à la fois des partisans du gouvernement et des partisans de la révolution, et ils étaient aussi bien musulmans que chrétiens.
À propos de votre avis d'expulsion, qu'en est-il de votre situation ?
Il s'agit d'une vieille histoire où entrent en jeu des questions internes à l'Église locale, avec des retombées politiques, mais aussi des questions directement liées à nos vingt années de travail culturel pour l'émergence de la société civile, pour le dialogue interreligieux et l'évolution du processus démocratique, qui ont caractérisé notre action sur le terrain. Déjà, en février 2010, le parc naturel du monastère a été fermé et toutes les activités ont été suspendues, y compris les rencontres de dialogue interreligieux. En mars, comme on l'a su à l'échelle internationale, indépendamment du mouvement d'opposition en Syrie, mon permis de séjour a été bloqué. Dans la pratique, si j'avais quitté la Syrie, je n'aurais pas pu revenir. Puis, en novembre, est arrivé l'avis d'expulsion, qui n'a cependant pas été appliqué et est actuellement gelé, entre autres grâce à une vaste mobilisation en ma défense, surtout de la part de jeunes, et qui a pris de nombreuses formes. Mis à part mon cas personnel, cette histoire montre la qualité de la société syrienne, qui a agi pour défendre un symbole d'harmonie interreligieuse et de réconciliation civile.
Je me sens le devoir de proposer une intervention non-violente pour la pacification, une intervention arabe et internationale, avec la participation de volontaires locaux. En effet, je ne vois pas pourquoi Gandhi ne pourrait pas être une source d'inspiration pour résoudre le conflit syrien actuel. Je demande la formation d'un corps de 50000 « accompagnateurs » non-violents et sans armes, venus du monde entier. Je dis bien « accompagnateurs » et non observateurs car, en Syrie, beaucoup perçoivent ces derniers comme les avant-postes des invasions armées et comme des censeurs motivés par des sentiments hostiles. En Syrie, même le mot « international » a une connotation de complot et déclenche donc des réactions négatives. Il faudrait que la Syrie elle-même invite, sur proposition de l'ONU, des accompagnateurs représentant la Croix Rouge et le Croissant Rouge, des scouts, des membres de Sant'Egidio et de la Non Violent Peace Force, bref, des représentants de la société civile à l'échelle planétaire, afin d'aider la Syrie à cheminer vers la démocratie. Il n'y a pas besoin de forces armées internationales, perçues comme des forces d'occupation putschistes, motivées par des intérêts économiques et stratégiques. La violence criminelle peut et doit être combattue par la police d'État, avec l'aide de la population locale et grâce au contrôle exercé par la presse libre et les « accompagnateurs ».
Malheureusement, la partie la plus importante de la société civile, qui serait en mesure de négocier le cheminement vers la démocratie, semble de plus en plus absorbée par la polarisation et la militarisation du conflit actuel.
Ce n'est pas la première fois que je fais des propositions de ce genre. En 2001, j'avais suggéré de créer un canal de sortie d'Afghanistan pour les combattants arabes, des gens qui, pendant des décennies, avaient été engagés, y compris par les États-Unis, pour aller libérer Kaboul et que l'on découvrait soudain hostiles et terroristes. Et bien, aujourd'hui, en 2012, on parle de négocier avec les talibans, après 10 années d'une guerre féroce qui a fait tant de morts et engendré des souffrances sans fin ! En 2003, à propos de l'Irak, lors d'un jeûne public, nous avions déclaré que nous ne pouvions pas nous taire parce que le régime de Saddam Hussein était intolérable, mais nous ne pouvions pas non plus faire le choix de la guerre. Et on sait bien ce qui s'est passé par la suite.
Vous privilégiez donc la voie de la négociation. Et pourtant, dans un document que vous avez diffusé pour Pâques en 2011, on peut lire que « les dommages causés à la société syrienne sont d'ores et déjà irréversibles ». N'est-il donc pas vraiment trop tard pour négocier aujourd'hui ?
Le passage que vous citez se réfère à la situation de la Syrie au printemps dernier, lorsque l'on évoquait encore la possibilité d'un processus de réforme de longue haleine, qui aurait été engagé par le président Bachar al-Assad. Or, à cause des violences, affirmions-nous, il était devenu difficile à mettre en œuvre, et c'est encore plus vrai aujourd'hui, en raison de la radicalisation des affrontements. Le conflit entre les différentes parties s'est désormais cristallisé. La démocratisation du pays passe aujourd'hui par des négociations entre les protagonistes du conflit armé. Par conséquent, il réclame une médiation efficace, à plus forte raison si l'on tient compte du fait que les difficultés propres à la Syrie sont indissociables des tensions dans la région. La responsabilité et la mission de la présidence restent grandes, parce que celle-ci est appelée à créer les conditions d'un transfert progressif des pouvoirs du vieux système à parti unique vers le système entièrement démocratique que la nation choisira.
Ce ne serait pourtant pas la première fois que la Syrie ferait l'expérience du pluralisme. Cela s'est déjà produit dans les années cinquante et cela a été une période très instable, qui n'a pris fin qu'avec l'avènement au pouvoir du parti Ba'ath.
Je ne crois pas que l'on puisse établir un parallèle avec cette période. À l'époque, la Syrie ne savait pas très bien dans quel camp se placer et penchait tantôt pour les démocraties occidentales, tantôt pour l'URSS, jusqu'au moment où elle a opté pour un régime à parti unique. En outre, à cette époque-là, culturellement les Frères Musulmans n'avaient pas encore élaboré de perspective démocratique mais, aujourd'hui, c'est différent.
Vous observiez, au début, qu'aucune des deux parties n'a aujourd'hui les moyens de l'emporter sur l'autre. Donc, il ne resterait plus qu'à attendre que l'une des deux épuise ses forces ?
Les deux parties n'épuiseront pas leurs forces, parce que la Syrie est aujourd'hui le théâtre d'un vaste conflit régional. On voit s'y exprimer les tensions entre les États-Unis et la Russie, entre la Turquie et l'Iran, entre sunnites et chiites, entre une conception laïque de l'État et une vision religieuse de la société. On assiste également, à l'échelle du pays, à l'émergence de spécificités géographiques qui n'avaient pas trouvé le moyen de s'exprimer jusque-là… Tout cela montre que les possibilités d'alimenter le conflit sont presque infinies. Mais la nouveauté est ailleurs. Elle réside dans le désir d'émancipation éprouvé par les jeunes, ce qui est un fait entièrement nouveau et constitue un facteur de déséquilibre dans les conflits traditionnels.
Que faites-vous dans votre monastère ?
Au cours des mois écoulés, qui ont été difficiles, nous n'avons pas cessé de nous demander quel était notre devoir. De par notre condition de moines, nous sommes comme la corde d'un arc tendue entre la perspective eschatologique qui nous conseillerait de prier davantage et de moins parler, en contribuant à l'épanouissement spirituel des personnes, et l'incarnation dans l'histoire, qui demande le courage d'indiquer des perspectives de « libération » dans un contexte concret, tout en admettant que nos positions sont relatives. Nous avons élaboré des documents et nous les avons diffusés en ligne en différentes langues ; nous avons observé huit jours de jeûne pour œuvrer à la réconciliation, et ils ont eu un impact non négligeable dans les milieux de jeunes les plus avancés ; nous continuons à recevoir des personnes qui désirent confronter leurs idées et trouver dans le monastère un lieu de dialogue et de maturation spirituelle, en rapport avec cette époque tragique. Nous nous laçons aussi dans la production d'un fromage de bonne qualité, afin de moins dépendre de la charité internationale… Mais, surtout, nous vivons jour après jour l'angoisse de ce pays, en essayant de la transformer en solidarité et en espérance.
Je souhaite souligner un signe positif : il y a quelques jours, comme je l'ai mentionné au début de cette interview, le gouvernement a commencé à autoriser un accès plus large et pluraliste aux journalistes étrangers. Il s'agit d'un fait crucial, qui change aussi notre situation. La liberté de la presse représente une condition préalable à la réconciliation par la négociation. Si la décision de l'État se confirme, elle pourrait éviter un prolongement dramatique de la guerre. La liberté d'information permet de réduire les assassinats.
Beaucoup de personnes, en Occident, considèrent al-Jazeera comme une source bien informée sur les événements en Syrie. Et vous, comment la jugez-vous ?
C'est une chaîne de télévision de parti. Son action a contribué au déclenchement des mouvements révolutionnaires de l'année passée, il faut bien le reconnaître. Elle a été un élément extraordinaire de rupture du monopole que les gouvernements totalitaires détenaient sur l'information et un facteur de changement. Pourtant, en ce qui concerne la Syrie, elle a choisi l'option militaire ; elle milite contre le régime de façon partisane et l'objectivité des informations s'en ressent. La guerre civile à laquelle nous assistons est télévisuelle avant même de se dérouler sur le champ de bataille. Sous nos yeux se livre un combat entre chaînes de télévision, qui oppose des chaînes comme al-Jazeera aux médias contrôlés par le pouvoir, tout aussi habiles dans la défense de leur cause. Je suis convaincu que le fait de garantir l'entière liberté de la presse favoriserait une meilleure écoute des bons arguments et contribuerait, par conséquent, à la pacification.
Vous faites référence à ce désir, très répandu, de démocratie et de participation de la société civile, mais où le percevez-vous ? Comment s'exprime-t-il ?
Justement pas dans les médias, où les théories du complot les plus diverses circulent. On parle d'une grande entente entre les États-Unis, Israël, al-Qaïda, les salafites, les Frères Musulmans et la Ligue arabe, dans le but d'abattre le dernier État arabe qui n'a pas encore capitulé face au projet sioniste et n'a pas renoncé à combattre l'impérialisme... Il est évident qu'à ce niveau-là, il est difficile de discuter. Pourtant, je constate l'émergence de la société civile dans la vie de tous les jours : je la vois dans l'amour de la patrie chez tous ceux qui sont prêts à payer de leur personne. Je remarque une extraordinaire maturité civile et morale chez les jeunes qui s'engagent en faveur du changement.
Le problème le plus grave, c'est que même les milieux cultivés et socialement avancés de la société, y compris certain milieux ecclésiaux, se laissent aller à suivre une logique extrémiste et radicale qui s'exprime à travers des phrases telles que : « Tout sauf livrer l'État aux Frères Musulmans ! » Même certains cèdent à une logique génocidaire : s'il faut tuer des millions de personnes pour sauver le pays, qu'on le fasse. La radicalisation du langage engendre une spirale de violence dont il est impossible de sortir. Je ne me fais aucune illusion mais je ne désespère pas. Les violents d'aujourd'hui et leurs enfants sont appelés à devenir les citoyens de demain. De toute évidence, c'est un devoir pour tous, dans le monde entier mais plus encore autour de la Méditerranée et en Italie, d'agir immédiatement afin d'éviter le pire.
Quelle a été l'importance du rôle des nouveaux médias ?
Je dirais qu'elle a été fondamentale. Sans les nouveaux médias, la logique de la répression aurait pu opérer sans difficulté. Il n'y aurait pas eu de printemps arabe ou, du moins, il aurait pris des formes très différentes, « plus classiques » : les insurgés se seraient concentrés dans une seule région avant que le mouvement ne s'étende progressivement, comme cela s'est produit par le passé au Vietnam, au Nicaragua, au Kurdistan irakien etc. Sans le contrôle international que permettent les nouveaux médias, il y aurait eu des massacres plus graves encore. La répression capillaire devient relativement impuissante en raison de la pression internationale, fondée sur l'usage des nouveaux médias, sur la maturation civile, en particulier chez les jeunes, celle-ci étant favorisée par les réseaux sociaux, mais aussi par le nouveau militantisme religieux qui s'organise en réseau.
Quel est le nombre d'armes en circulation en Syrie, actuellement ?
Il faudrait d'abord savoir combien il y en avait au départ. Chacun a tendance à se constituer un arsenal domestique, en prévision de temps plus durs. Cela dit, la frontière libanaise est une passoire, l'Irak l'est tout autant (durant la guerre contre les alliés occidentaux, des combattants islamistes sunnites franchissaient souvent la frontière entre la Syrie et l'Irak…), la contrebande avec la Turquie est florissante et il est difficile de patrouiller dans les déserts. Ceux qui veulent soutenir les groupes armés de l'extérieur sont nombreux et déjà efficaces.
Pardonnez-nous d'insister, mais ne pensez-vous pas qu'il soit malheureusement plus facile d'armer les adversaires plutôt que de faire naître un espace de dialogue ?
Sincèrement, si la guerre contre l'Iran éclate, ici les choses peuvent évoluer extrêmement rapidement, mais elles peuvent aussi prendre un tour vraiment tragique. Je pense qu'il faut entamer des négociations sérieuses avec l'Iran, qui permettent au pays d'accéder au statut de puissance nucléaire, sous certaines conditions, afin de créer un équilibre des forces de dissuasion dans la logique de la guerre froide, mais de façon beaucoup plus concertée et limitée. L'Inde, le Pakistan et Israël sont déjà des puissances nucléaires. En tout cas, seul un désarmement nucléaire général et planétaire, garanti par une vraie autorité mondiale, rendrait les ambitions iraniennes injustifiées. Engageons donc le dialogue avec l'Iran et battons-nous pour faire de la Syrie un lieu de rencontre et d'accord entre sunnites et chi'ites. Ces affrontements intercommunautaires sans merci gagnent toute la région : le Bahreïn, le Yémen, l'Arabie Saoudite, le Liban etc. Essayons donc d'exprimer un langage alternatif à « plus ça va mal, mieux c'est ».
Qu'est-ce qui a déclenché ces révolutions ? Pourquoi précisément en 2011 ?
Dans les trois pays nord-africains que sont l'Égypte, la Lybie et la Tunisie, le passage du pouvoir d'une génération à l'autre, de père en fils, avait quelque chose d'insupportable qui semble avoir scellé le destin de ces dictatures. Les peuples ne supportaient plus l'idée d'être traités comme une propriété privée et un objet d'héritage. L'opposition était déjà très forte. Puis, au présent insupportable est venue s'ajouter la crise économique, et je dirais même un véritable mouvement de jeunes très mûr, au développement duquel l'Europe a contribué, et depuis longtemps déjà, grâce à des institutions comme la Fondation euro-méditerranéenne Anna Lindh et les différentes formes d'aide internationale au développement. On est ainsi arrivé au point de rupture, au bout de longues années durant lesquelles les Égyptiens ont scandé dans les rues le slogan de la pré-révolution : « kifâya ! » (ça suffit !).

Père Paolo, quel rôle l'Italie peut-elle jouer ?
Berlusconi parti, Rome peut de nouveau aspirer à jouer un rôle significatif. Il faut donc qu'elle agisse pour proposer immédiatement une table de négociations entre les belligérants sur le terrain, mais aussi entre les belligérants qui résident à l'extérieur de la Syrie. J'espère que le ministre Andrea Riccardi, qui aime ce pays, pourra faire des propositions efficaces. En même temps, l'Église italienne peut avoir elle aussi son mot à dire pour résoudre les conflits régionaux de façon non-violente ; elle peut favoriser la création d'un espace de négociation et promouvoir la médiation à l'échelle internationale. Je pense que l'Église italienne encouragera aussi la création de corps volontaires non-violents et interreligieux d'« accompagnateurs » de la paix.
Les négociations pourront-elles se poursuivre à l'infini ?
Il faut commencer tout de suite car le temps nous est compté.



Syrie : appel à la solidarité des chrétiens d'occident

Syrie : appel à la solidarité des chrétiens d'occident

Inquiétude du métropolite orthodoxe d'Alep

ROME, lundi 13 février 2012 (ZENIT.org) – Un pays tourmenté pour lequel se dessinent quatre scénarios différents, tous très douloureux : c'est ainsi que le métropolite orthodoxe d'Alep décrit l'état de la Syrie où massacres, attentats et manifestations hostiles au régime du président Bachar Al-Assad , ne cessent d'être rapportés. Il en appelle à la solidarité des chrétiens.

Dans des déclarations accordées à ZENIT, Gregorios Yohanna Ibrahim, sort de la réserve maintenue jusqu'ici par les églises syriennes , pour décrire la situation sur place, et mettre en garde sur ses conséquences, notamment pour les chrétiens.

S'adressant aux chrétiens d'occident et du monde entier, le métropolite d'Alep a déclaré : « Ce dont nous avons vraiment besoin c'est de votre soutien moral et de vos prières pour la stabilité et la paix en Syrie ».

Selon l'évêque, le premier scénario possible, « très dangereux », est l'impossibilité de « prévoir ce qui peut arriver dans les prochains jours ou prochaines semaines ».

La seconde hypothèse : une « intervention étrangère », qui impliquerait un « contrôle indirect » de la Syrie par des forces militaires ou diplomatiques occidentales.

Troisième scénario possible: « une guerre civile » dont la durée préoccupe sérieusement toutes les parties impliquées, avec cette grande inconnue qu'est l'entrée d'armes dans le pays.

« On se demande si la Syrie ne risque pas de faire la fin du Liban après 1975 », a commenté l'évêque orthodoxe.

Concernant le quatrième scénario, Mgr Ibrahim craint le pire : l'arrivée inévitable de changements qui, aux vues de ceux déjà apportés dans le pays par le printemps arabe, ne seront pas porteurs de démocratie.

L'inconnue est sur le « quand » et « comment », a-t-il déclaré, soulignant que « les modèles libyen, égyptien et yéménite n'ont fait le bonheur de personne dans le monde arabe ».

Dans toute cette situation, Mgr Ibrahim voit néanmoins un fait positif : « Il n'y a pas d'exode massif » des chrétiens.

Malgré des informations que lui a fournies l'archevêque orthodoxe de Homs, faisant état du départ de la ville de la moitié des familles chrétiennes, aucun autres villages et localités du pays ne semblent en avoir pris le chemin.

Il a confirmé que les ambassades des pays arabes et européens, ainsi que des Etats-Unis sont toutes fermées, mettant les syriens dans l'impossibilité d'obtenir des visas et d'expatrier.

« Ceci est bon signe et peut arrêter l'émigration avant même qu'elle ne commence », a conclu l'évêque orthodoxe.

Traduction de l'italien par Isabelle Cousturié

vendredi 10 février 2012

En Syrie, le monastère de Saydnaya échappe de justesse au pire

En Syrie, le monastère de Saydnaya échappe de justesse au pire

Un obus transperce le mur du monastère de Notre-Dame de Saydnaya en Syrie pour s'abattre dans l'une des chambres. Il n'a pas explosé « par la grâce de Dieu », assure la mère supérieure. Non loin de là, des combats font rage entre forces gouvernementales et dissidents près de Damas.

« Les moniales prenaient leur déjeuner dimanche à midi en compagnie de dizaines d'orphelins lorsqu'un obus dont on ignore l'origine a percé la chambre supérieure et s'est scindé en deux avant de tomber sans exploser », raconte sœur Vérone à un groupe de journalistes lors d'un déplacement organisé hier par les autorités. Des débris de verre et des morceaux du mur transpercé par l'obus jonchaient le sol et les lits de la salle touchée, une chambre pour les visiteurs du monastère en été. « La Vierge Marie a attrapé l'obus de ses propres mains et l'a empêché d'exploser », poursuit sœur Vérone. C'est un message divin, « Dieu veille sur les sites sacrés », assure-t-elle.

À l'extérieur, des bruits d'explosions et de tirs résonnent. Les moniales affirment qu'ils proviennent des localités voisines de Rankous et Talfita, théâtre de vastes opérations lancées par l'armée depuis trois jours. « J'ai aperçu une lumière en provenance de la colline située en face du monastère, puis un bruit d'explosion a retenti », raconte une jeune étudiante en droit, qui réside dans le monastère. « Je ne m'imaginais pas que cela puisse être un obus, et lorsque j'ai entendu l'explosion, je ne me suis rendue compte qu'il s'était abattu tout près de nous que lorsque je suis sortie de la chambre », précise-t-elle. Derrière la colline se trouve la localité de Rankous, qui compte 25 000 habitants, et où l'armée est entrée lundi après un siège de six jours, selon des militants.

Le monastère de Notre-Dame de Saydnaya, bâti en 547 après J.-C., est un important monastère orthodoxe antiochien féminin situé sur une colline dominant le village de Saydnaya, à 35 km de la capitale syrienne. Il comprend une école pour les orphelines, financée par des dons privés, selon sa brochure. Ce monastère est le plus important site de pèlerinage chrétien de la région après l'église du Saint-Sépulcre à Jérusalem, et se situe près des villages de Jabaadine et Maaloula, où l'on parle encore l'araméen.
source: l'orient le jour 1-2-2012

عظة البطريرك الراعي في عيد القديس مارون

عظة البطريرك الراعي في عيد القديس مارون

" أتت الساعة ليتمجّد فيها ابن الإنسان، الحقّ أقول لكم: إنّ حبة الحنطة، إن لم تقع في الأرض وتمت، تبقى واحدة، وإذا ماتت، أتت بثمر كثير"

بيروت، الخميس 9 فبراير 2012 (ZENIT.org). – ننشر في ما يلي عظة البطريرك مار بشارة بطرس الراعي بمناسبة عيد القديس مارون، وذلك في كاتدرائية مار جرجس في بيروت.
* * *
1. يسعدنا أن نحتفل معاً بعيد أبينا القديس مارون، بدعوة كريمة من سيادة أخينا المطران بولس مطر، رئيس أساقفة بيروت، في ختام زيارتنا الراعويةxx للأبرشية التي دامت أربعة أيام. ومن دواعي سرورنا، أن تكونوا يا فخامة رئيس الجمهورية العماد ميشال سليمان على رأس المصلّين، بمشاركة دولة رئيس مجلس النواب الاستاذ نبيه بري، ودولة رئيس مجلس الوزراء السيد نجيب ميقاتي، وسائر أركان الدولة. إنّا نلتمس لكم من الله، بشفاعة القديس مارون، النِعم الإلهية لتتمكّنوا من قيادة البلاد إلى شاطئ الامان.
   2. من موت يسوع المسيح، فادي الإنسان، على جبل الجلجلة وقيامته، وُلدت البشرية الجديدة المتمثّلة بالكنيسة. فتمجّدَ ابنُ الله في السماء وعلى الارض بإيمان الشعوب وخلاصهم. وكان لا بدّ من أن يسبق عظمةَ المجد بالقيامة إذلالُ الموت على الصليب. فكان المسيحُ "حبةَ الحنطة التي وقعت في الأرض وماتت، فأتت بثمر كثير" (يو12: 24). وبهذا فتح نهجاً للحياة المسيحية بل لحياة كلّ إنسان، تبعه القديسُ مارون، "فوقع"في أرض قورش من نواحي انطاكيه "حيث سُمِّي لأول مرة المؤمنون بالمسيح مسيحيين" (أعمال11: 26) و"مات" عن العالم بالتقشف والصلاة،"فوُلدت" الكنيسة المارونية وانتشرت في كلّ بقاع الأرض. وهكذا تحقّقت كلمةُ الربّ في الإنجيل: "يشبه ملكوت السماء، أي سرّ الكنيسة – الشركة، حبةُ خردل، أخذها رجل وزرعها في حقله، وهي أصغر كلّ الزروع، ولما كبرت، كانت أكبرها، وتصير شجرة حتى إنّ طيور السماء تأتي وتعشعش في أغصانها" (متى 13: 31-32).
   3. إننا نأمل أن يكون نهجُ حبّة الحنطة نهجَ كل واحد منّا، ونهج مؤسسات الدولة وإدارتها، لكي ينموَ لبنان ويكبر سياسياً وإقتصادياً وإجتماعياً وثقافياً. ولا مجال لذلك إلّا بالجمع بين موجبات العمل السياسي والإداري والمبادئ الاخلاقية، وبممارسة هذا العمل بروح الخدمة والتجرّد وإخلاء الذات في سبيل الخير العام والشفافية مقرونة بالمناقبية والكفاءة والفعالية، كما وبالتفاني الصادق في سبيل الخير العام، والإلتزام بتعزيز حقوق المواطن على المستوى الإقتصادي والإجتماعي والمعيشي (شرعة العمل السياسي، صفحة 20-21). هذا ما يدعونا إليه الربُّ يسوع، شارحاً مفهوم حبة الحنطة بقوله: "من يحبب نفسه يضحّي بها، ومن يتخلّى عن نفسه في هذا العالم، يحفظها لحياة الأبد...فمن يخدمني يكرمه الآب" (يو12: 25-26). إنَّ كل الشهداء الذين سقطوا في سبيل الوطن ، منذ الإستقلال حتى اليوم، كانوا حبات حنطة ماتت، وبفضلهم ثبت لبنان ونما وكبر.
  4. "أتت الساعة ليتمجّد فيها ابن الانسان". هو مجد المسيح الذي تحقق بولادة الكنيسة وخلاص جميع الشعوب. ويتحقق مجد لبنان بترقّيه ووحدة شعبه ورسالة عيشه الواحد وحوار الحياة بين مختلف الثقافات والأديان على أرضه. وكان مجد القديس مارون بولادة كنيسته المارونية، وبارتفاع القديسين والقديسات من أبنائها الى مجد السماء، وبأمانة أبناء هذه الكنيسة وبناتها لنهجه الإنجيلي المميّز بالإيمان الصافي بالمسيح، والصلاة ومناجاة الله، وبالتقشّف والتجرّد والتفاني في خدمة جميع الناس، وبالغيرة المتّقدة على نشر إنجيل الله الخلاصي.
   5. عاش القديس مارون في أواخر القرن الرابع وأوائل الخامس، وكان كاهناً وناسكاً، كما سمّاه صديقه القديس يوحنا فم الذهب ابن انطاكيه وبطريرك القسطنطينية، في رسالة المودّة والصلاة التي أرسلها إليه من منفاه في القوقاز بأرمينيا. ومات سنة 410. وكانت قد تكوكبت حوله نخبة من النسّاك الذين نهجوا نهجه، ثم ازدادت بعد موته ونمت في الدير الحامل اسمه على ضفاف نهر العاصي، الذي بُنيَ في المنتصف الثاني من القرن الخامس، من بعد أن تجلّت جماعة "بيت مارون" الى جانب تيودوريطس اسقف قورش في دعم مجمع خلقيدونية  المنعقد سنة 451، وتبنّي عقيدته التي اعلنت إيمان الكنيسة بالمسيح الكامل في طبيعتيه الإلهية والإنسانية. وقد اعطت في سبيل هذه العقيدة ثلاثماية وخمسين شهيداً، فكانوا "حبات حنطة" أثمرت الثمر الكثير في حياة الكنيسة المارونية. إنَّ بعضاً من تلاميذ القديس مارون أمّوا في القرن الخامس جبل لبنان من ناحيتَي أفقا – العاقوره وجبّة بشري، حاملين إنجيل المسيح وروحانية القديس مارون. وفي أواخر القرن السابع أصبحت الجماعة المارونية كنيسة بطريركيّة بانتخاب أوّل بطريرك لها سنة 686، هو القديس يوحنا مارون الذي استوطن كفرحي في بلاد البترون في الدير الحامل اسمه.
   6. تجذّرت الكنيسة المارونية في لبنان وتربتِه الخصبة، ومنه توسَّعت في بلدان الشرق الاوسط، وانتشرت في سائر اقطار العالم، كشجرة باسقة الأغصان. لقد عُرفت "بالأُمّة المارونية"، واحتلّت فيها البطريركيّة، حسب تعبير البطريرك المكرَّم اسطفان الدويهي، "مركز الصدارة والدينامية، ودور الموجِّه والوسيط، والحكم والرقيب". وظلّت البطريركيّة عبر المراحل التاريخية ملتزمة بالأمانتين: عقيدة الإيمان والكيان اللبناني. وبفضل ما لها من روابط مع الكرسي الرسولي والغرب وتجذّر في الشرق، شكّل الموارنة، كما غيرهم من الطوائف اللبنانية، قيمة مضافة متميّزة بالإنفتاح على الشرق والغرب، صانت الكيان اللبناني ونشرت الحريات وقيم الحداثة (راجع روجيه ديب، لبنان المستقرّ، صفحة 57-59).
   7. إننا بمناسبة عيد القديس مارون ندعو الموارنة للمحافظة على هذه القيمة وتعزيزها، مستمدينها من هوية كنيستهم التي هي مصدر رسالتهم. هذا ما كشفه المجمع البطريركي الماروني المنعقد ما بين سنة 2000 و 2005، محدِّداً هذه الهوية والرسالة بأربع ميزات[1]:
   1) الكنيسة المارونية بطريركية ذات طابع نسكي رهباني مستمدّ من روحانية القديس مارون الكاهن الناسك، وديره الذي هو مهد المارونية. ما يعني أنها جماعة ديرية كبيرة معروفة برعية البطريرك التي تتمحور حول الكرسي البطريركي، وشخص البطريرك المدعو "الأب الرأس"، الحافظ لوحدتها في إطار مجمعية أسقفية. إنّ طابعها البطريركي يجعلها جزءاً لا يتجزّأ من الكنيسة الكاثوليكية التي يرعاها أسقف روما، خليفة القديس بطرس. إنّها كنيسة الشركة مع الكرسي الرسولي الروماني، وهي ذات موهبة خاصة قوامها الصلاة والتوبة وبساطة العيش والتعاضد الأخوي بروح المحبة وحالة السهر بقوة الرجاء الذي لا يخيّب، وانتظار تجلّيات المسيح في حياتها ومجيئه الثاني ديّاناً، فالإنطلاقة الجديدة من المسيح.
   2) والكنيسة المارونية إنطاكيّة سريانيّة ذات تراث ليتورجي خاص. بهذه الصفة هي مؤتمنة على جوهر المسيحية التي أُعطيَت اسم مسيحي في انطاكية (أعمال11: 26) وبالتالي على وحدة الإيمان والشركة في إطار التعددية والإنفتاح على الشعوب. وبهذه الصفة أيضاً تنتمي إلى عائلة الكنائس ذات التراث السرياني المميّز بالطابع المريمي، والدعوة الملحّة إلى التوبة، ورجاء لقاء المسيح في نهية الزمن.
   3) والكنيسة المارونيّة خلقيدونيّة تحمل طابعاً مسيحانياً بروحانية التجسّد في البيئة اللبنانيّة والمشرقيّة وفي بلدان الإنتشار. ما يقتضي المحافظة على الأرض وسعي أبنائها الدؤوب مع مواطنيهم وشركائهم في المصير، من مسيحيين ومسلمين، إلى العمل معاً في شتى المجالات الثقافية والإجتماعية والإقتصادية والسياسية، من اجل ترقّي الإنسان، كلّ إنسان، ليستعيد كرامته وصورة الله فيه. وعلى مستوى الإنتشار، يعمل أبناؤها على شدّ روابطها مع الكنيسة الأمّ للحفاظ على وحدتها، ولتعزيز تنوّع حضورها في العالم.
   4) والكنيسة المارونية في شركة تامّة مع الكرسي الرسولي الروماني، ما أتاح لها تأدية رسالتها في بيئتها بحيوية وفعالية، من خلال انفتاحها على الغرب والإفادة من قدراته العلمية والفكرية. فكان أن أدّى الموارنة دوراً رياديّاً في نقل التراث الشرقي إلى الغرب والتراث الغربي إلى الشرق، ما جعل لبنان، بحكم موقعه الجغرافي ودور أبنائه، جسراً ثقافياً بين الشرق والغرب.
   إنّ هذه الميزات الأربع توجب على الموارنة الإلتزام بالعمل المسكوني من أجل وحدة الكنائس بتنوّع تقاليدها الروحيّة والثقافيّة والإجتماعيّة والوطنيّة، وبالحوار مع الديانات، ولاسيّما الدين الإسلامي، حوار الحياة الإجتماعيّة والوطنيّة وحوار الثقافة والقضايا المصيريّة.
   8. إنَّ الارشاد الرسولي "رجاء جديد للبنان" يُذكّرنا بأن النهوض بلبنان مهمة مشتركة، وبأنَّ الجماعات المتنوّعة، من مسيحيين ومسلمين على اختلاف طوائفهم، التي تؤلِّف نسيجه الاجتماعي والوطني هي ثروة وفرادة (الفقرة 1). فلا بدّ من حفظ التعاون بالمساواة والتوازن فيما بينها، وفقاً لنص الدستور وروحه. فينبغي علينا أن نكوِّن رؤية واقعية للنهوض على أساس الوعي التاريخي للكيان اللبناني، وإدراك كل طائفة هويتها الخاصة بها والقيمة المتخصصة التي تقدّمها من اجل تحقيق هذا النهوض. إن هذه القيمة الخاصة هي التي تتكوّن من علاقة كل جماعة بالكيان اللبناني وميثاقه ورسالته، وفقاً لمراحل ومحطات من تاريخها تميَّزت به، ويتوارثها أبناؤها من جيل الى جيل. إنه من الضرورة بمكان أن تلتفت كل طائفة إلى وجدانها الوطني التاريخي في ضوء قيمتها وإرثها. عندئذٍ نستطيع إبرام عقد اجتماعي جديد، يجدّد الميثاق الوطني، ميثاق العيش معاً بالاحترام المتبادل والمساواة والتعاون، ميثاق تحييد لبنان عن المحاور الاقليمية والدولية، وميثاق تبنّي لبنان قضايا السلام والعدالة والديمقراطية في الاسرتَين العربية والدولية.
9. نرفع صلاتنا، إلى الله بشفاعة القديس مارون، لكي يُنير سبيلنا إلى ما فيه مجده وعزّة لبنان وخير شعبه. وإنّا نهتف مع الكنيسة المارونية إلى أبيها ومؤسسها:
باسمك دُعينا يا أبانــــــــا     وعليك وطّدنا رجانـــــا
كن في الضيقات ملجانا     واختم بالخير مسعانا
آمين







Les français ciblent la communauté chrétienne d’Orient en ce moment, pourquoi ?

Les français ciblent la communauté chrétienne d'Orient en ce moment, pourquoi ?

source: http://www.palestine-.org/analyses.Fadwa_Nassar.sommaire.htm

la position politique impérialiste envers la communauté religieuse juive et envers la communauté chrétienne au Proche-Orient. Chaque fois que l'on fait allusion à la désintégration de l'État sioniste israélien, les diacres et les sous-diacres des lobbys israéliens implantés en sol occidental crient au génocide contre les millions de descendants d'Abraham, qui seraient retournés candidement, leur Exode millénaire terminé, sur la « terre de leurs ancêtres, laquelle leur aurait été donnée » par leur dieu Yahvé – en contradiction avec Jésus-Christ, Allah et tous les autres dieux imaginés par l'homme… Vous avez donc le choix, vous êtes pour ou contre Yahvé, selon eux.

Évidemment, le fait que ces centaines de milliers de descendants de la « race religieuse juive » soient pour la plupart athées ou agnostiques et aucunement de descendance araméenne, phénicienne, cananéenne, ou de l'un quelconque des peuples du Proche-Orient pré chrétien, ne fait pas sourciller le moins du monde les monastiques du retour « d'exode » des douze tribus d'Israël pourtant jamais déportées, selon l'historien Shlomo Sand (4).

Récemment, le petit empereur des Français réglait prestement le sort de quelques millions de chrétiens d'Orient, d'authentiques autochtones convertis depuis plusieurs siècles à la religion du Christ (un ex-juif en cavale). Voici le morceau d'ignominie proféré par Sarkozy, tel que nous le rapporte un observateur de la scène politique :

« Reçu à l'Élysée le 5 septembre 2011, S. B. Bechara Boutros Rai, Patriarche Maronite d'Antioche et de Tout l'Orient (c'est-à-dire chef de la principale Église de rite oriental rattachée à Rome) s'est entendu dire que la France et ses alliés interviendraient prochainement militairement en Syrie pour y porter au pouvoir les Frères musulmans. Les chrétiens d'Orient, qui n'auraient alors plus leur place au Levant, devraient sepréparer à l'exode et pourraient trouver refuge en Europe. » (5)

C'est aussi machiavélique que cela. Des syriens nés de mères et de pères syriens sur ce sol qui leur appartient depuis des générations et des millénaires, devraient simplement se préparer à l'exode – c'est-à-dire au même sort que les réfugiés palestiniens – et abandonner leur terre généreuse et leurs frères arabes, et s'expatrier hors de leur continent pour la raison que les agressives puissances occidentales en déclin veulent renverser le gouvernement de Bachar el-Assad qui refuse de se plier à leurs ordonnances et poursuit sa politique indépendante d'alliance avec l'Iran et de rapprochement avec le groupe de Shanghai (impérialisme chinois).

Ceux-là (maronites, melkites, orthodoxes, arméniens, etc.) peuvent bien être déracinés pour toujours de leur terre millénaire mais pas les ashkénazes occidentaux importés récemment (moins de soixante ans) d'Europe, ni les pseudos religieux juifs – athées –, transplantés de Russie et des États-Unis, car, nous dit-on, on ne déracine pas un « peuple » de sa terre, encore faudrait-il que ce soit « sa » terre (6) !

LE DÉROULEMENT DU « SOULÈVEMENT » SYRIEN

Malheureusement, le petit Gengis Khan de notre temps a pris les devants inconsidérément et l'agression impérialiste occidentale (États-Unis, France, Royaume-Uni et Israël) contre la petite Syrie « démunie » (croient-ils) a dû être retardée car l'écrasement de la petite Libye esseulée ne s'est pas déroulé comme prévu par les services secrets français et américains. On peut penser, d'une certaine façon, que le peuple libyen par sa résistance a protégé, pour un temps du moins, le peuple syrien de la mainmise occidentale. Maintenant que la Libye semble rapatriée dans le giron des puissances impérialistes atlantiques (OTAN) et sortie de la besace impérialiste chinoise… – « La guerre (libyenne) a désespéré nos partenaires. Les Chinois ont ici 20 milliards de dollars de contrats, les Turcs 12 milliards. Viennent ensuite les Italiens, les Russes, puis les Français. Ce n'était pas leur intérêt de laisser faire cette agression, encore moins d'y participer. Probablement certains ont–ils reçu des compensations en dessous de table (…) » – Depuis l'exécution extra judiciaire du chef d'État Mouammar Kadhafi, l'OTAN peut maintenant porter toute son agression sur sa proie syrienne, un autre pays qu'elle veut ravir à l'alliance de Shanghai concurrente (7).

Cependant l'agression occidentale contre la Syrie marque le pas et ne parvient pas à atteindre ses objectifs stratégiques, ni même à provoquer la guerre civile généralisée promise par les potentats occidentaux. Cela est dû en partie aux minorités religieuses arabes syriennes qui n'ont pas suivi le mot d'ordre des mercenaires et des agents des services secrets étrangers (notamment du Mossad) infiltrés à partir de la frontière du Golan Syrien – occupé – tout proche (8).

Même que ces minorités religieuses, qui se considèrent comme des syriens de langue et de culture arabe et de confession chrétienne (sentiment d'appartenance nationale forgé par les rapports de production capitalistes bourgeois), s'érigent en rempart face au néo-colonialisme occidental. Les syriens arabes chrétiens ont bien compris que les puissances impérialistes en déclin les sacrifieront sans pitié sur l'hôtel de leur cupidité et de leur guerre inter impérialiste (OTAN contre Alliance de Shanghai).

Mère Agnès Mariam de la Croix ne disait pas autrement devant Thierry Meyssan :

« La survie des chrétiens en Orient ne pourra plus être débitrice d'un quelconque protectorat ou Sublime Porte ; notre avenir dépend du mariage convaincu des chrétiens avec leurs frères qui cohabitent avec eux en Orient, en qui ils reconnaissent des frères de sang par delà les divergences confessionnelles qui sont moins grandes qu'elles ne paraissent. » (9).

LES OBJECTIFS DE L'AGRESSION IMPÉRIALISTE EN SYRIE

En Syrie l'objectif des puissances impérialistes en déclin (OTAN) n'est pas de mettre la main ni de contrôler une production quelconque de pétrole ou de gaz naturel (comme en Libye). La Syrie, territoire découpé dans l'empire Ottoman déclinant (1916, accords secrets Sykes-Picot), par les deux plus grandes puissances impérialistes de l'époque – France et Grande-Bretagne – est située sur un vaste plateau calcaire et métamorphique (Hamada) peu propice aux hydrocarbures (10).

En Syrie, l'objectif de l'agression impérialiste occidentale – stoppée momentanément au Conseil de sécurité par le veto russe et chinois – est de briser le maillon faible de l'Alliance de Shanghai dans cette région ; d'affaiblir les forces de la résistance au Liban en leur coupant leur base arrière et leur voie de ravitaillement (en prévision d'une prochaine agression contre le Liban) ; de chasser les organisations de la résistance palestinienne qui trouvent refuge à Damas ; d'affaiblir l'Iran, allié de la Syrie et de la Chine ; de faire pression sur la Turquie (via la communauté Kurde syrienne) pour qu'elle cesse le déploiement de sa politique étrangère indépendante en direction de l'Orient ainsi que son rapprochement avec la Chine. Voilà les raisons pour lesquelles les chrétiens d'Orient devraient périr sur le mausolée de la cupidité de leurs ex-suzerains.

Afin de parvenir à ces objectifs et renverser le gouvernement Baas légalement au pouvoir en Syrie, les puissances occidentales, trop faibles pour mener seules l'offensive, comme elles l'ont démontré en Libye, ont imaginé soutenir les Frères musulmans – des intégristes islamistes réactionnaires que le maelström médiatique occidental a tant décriés un certain temps – et qui deviennent soudainement la solution de rechange « démocratique » au gouvernement laïque légalement élu en Syrie.

Quelle hypocrisie que de se camoufler derrière l'obscurantisme religieux pour proclamer et imposer les valeurs impérialistes occidentales à des peuples qui n'en veulent pas. Comme le clame un syrien de la rue, « Qui a décidé que les valeurs décadentes de l'Occident et sa farce « démocratique » étaient des valeurs et des dogmes universels, valables pour toute l'humanité ? ». Les colonialistes des siècles passés ne disaient pas différemment pour justifier le massacre des noirs africains, des indiens d'Amérique, celui des chinois pendant la guerre de l'Opium.

« Malheureusement l'Occident a balayé le concept d'appartenance à la terre, à la famille, à l'ethnie, et somme toute celui d'identité ontologique. Son modèle est basé, non pas sur la reconnaissance de l'individu, mais sur des intérêts périphériques (…) des multinationales… ». Mère Agnès Mariam de la Croix (11).

Voilà les propos d'une soeur qui vit dans une société où le tsunami de l'industrialisation capitaliste n'a pas encore tout ravagé. Malheureusement, cela viendra et les rapports de production industriels capitalistes saccageront tous ces concepts et toutes ces valeurs d'altérité qui lui tiennent tant à cœur.

Ainsi va la vie du développement impérialiste qui balaie toute autre modèle de développement économique et social sur son passage, ne tolérant aucun concurrent. Les enragés de Tunis, du Caire, de Tripoli, d'Alger, de Damas et de Sanaa devront confronter ce système d'exploitation le jour où ils souhaiteront le renverser afin d'éradiquer totalement ses méfaits et ses calamités.

L'impérialisme, qu'il soit de source américaine ou d'origine chinoise, c'est l'anarchie de la production développée non pas pour le bien-être des peuples et des travailleurs mais essentiellement pour l'accumulation des profits dans les mains d'immenses oligopoles multi milliardaires; et la Syrie devra y passer, elle aussi, mais la Syrie choisira elle-même la voie de son intégration au camp impérialiste. Il semble que la bourgeoisie syrienne ait choisi l'Alliance de Shanghai en ascension plutôt que l'OTAN déclinant et elle paie présentement le prix de ses choix. C'est son droit.

Le droit et le devoir des travailleurs syriens consistent à renverser ce régime et cette oligarchie Baasiste, non pas pour les remplacer par les Frères musulmans obscurantistes à la solde de l'Occident, mais pour s'emparer de tout le pouvoir d'État à leurs propres fins (c'est la conscience politique de classe pour soi, écrivait Marx).

(1) Nick Fielding et Ian Cobain, 18.03,2011. Déclaration de David Petraeus. http://www.centpapiers.com/l%e2%80%99operation-d%e2%80%99espionnage-des-etats-unis-pour-manipuler-les-reseaux-sociaux-sur-internet/84293

(2) Tariq Ramadan 7.09.2011 Montréal. Conférence de la CAM. Sur Youtube.

(3) Les « indignés » http://lapresseaffaires.cyberpresse.ca/economie/canada/201110/13/01-4457015-occupons-wall-street-jim-flaherty-appuie-les-manifestants.php et http://lapresseaffaires.cyberpresse.ca/economie/canada/201110/13/01-4457015-occupons-wall-street-jim-flaherty-appuie-les-manifestants.php

(4) Shlomo Sand. Sur Dailymotion. http.com/video/x7okoe_peuple-juif-invent-shlomo-sand_news

(5) Thierry Meyssan. 7.10.2011. http://www.voltairenet.org/Les-chretiens-d-Orient-s-erigent

(6) http://www.slate.fr/story/32509/la-mosaique-des-chretiens-dorient

(7) http://www.voltairenet.org/La-guerre-contre-la-Libye-est-une

(8) http://www.lemonde.fr/proche-orient/article/2011/09/01/syrie-nouvelles-perquisitions-a-hama-demission-du-procureur_1566048_3218.html

(9) http://www.voltairenet.org/Les-chretiens-d-Orient-s-erigent

(10) http://fr.wikipedia.org/wiki/Accords_Sykes-Picot et http://fr.wikipedia.org/wiki/G%C3%A9ographie_de_la_Syrie

(11) http://www.voltairenet.org/Les-chretiens-d-Orient-s-erigent

mardi 7 février 2012

سوريا: الكرسيّ الرسوليّ قلقٌ جدًّا

سوريا: الكرسيّ الرسوليّ قلقٌ جدًّا

راهب يسوعيّ يُطلقُ صفّارةَ إنذارٍ من قلب الحدث

بقلم أنيتا بوردان
روما، الثلاثاء 7 فبراير 2012 (ZENIT.org)- أبدى الكرسيّ الرسولي قلقه حيال ما يحصل في سوريا من عنفٍ متزايد وغيابٍ للحلول. وعبّر مدير دار الصحافة التابعة للكرسي الرسولي يومَ الإثنين 6 فبراير عن ألمه إزاءَ العدد الكبير من الضحايا المدنيّين. كما أطلقَ راهبٌ يسوعيّ من قلب الحدث صفّارةَ إنذار.
وقد عبّر الأب لومباردي اليسوعي قائلًا: "لا نستطيع أن نكون غير مبالين لما يحصل في سوريا." وقد ذكر حديثًا لبندكتس السادس عشر وجّهه إلى السلك الدبلوماسي في 9 يناير الماضي قال فيه: "أشعرُ بقلقٍ شديد تجاه شعوب كلّ الدول التي تعاني من التوتّر والعنف وخاصّةً تجاه سوريا فأتمنّى نهايةً عاجلة لسفك الدماء هذه وبدء حوارٍ مثمر بين الأطراف السياسيّة بحضور مراقبين مستقلّين." 
وكان راديو الفاتيكان قد ذاعَ سابقًا أنّ الأب دالوليو اليسوعيّ مؤسّس الرهبنة السريانيّة الكاثوليكيّة في دير مار موسى  والذي يسكن في سوريا منذ سنين عديدة كان قد طالبَ تدخّلًا ديبلوماسيًّا فوريًّا وعلى مستوى عالٍ للكرسي الرسولي فبرأيه أنّ هذا الوضع الخطير يستدعي حشدًا للنوايا الحسنة.
 كما قدّر أنّه على هذه المبادرة أن تأخذ بعين الاعتبار الحساسيّات المختلفة المتأتيّة عن المعاناة كحساسيّة الطوائف المسيحيّة الأورثوذوكسيّة البيزانطيّة التي تملك روابط قويّة مع بطريرك موسكو والتي تلعبُ حاليًا دورًا حسّاسًا بالإضافة إلى حساسيّة الأرمن الذين يُشكّلون أكثريّةً بين مسيحيّي سوريا. وهو يجدُ أنّ بإمكان الفاتيكان أن يقدّمَ فائدةَ من خلال خبرتهِ لسنين طويلة في الحوار مع العالم المسلم.  
وهو يرى أنّ الحرب الأهليّة قد بدأت في سوريا ويخشى أن تنتهي الطوائف المسيحيّة كما انتهت تلك التي في العراق فلهذا إنّه لأمرٌ جدّ طارئ أن نأتي "بمبادرةٍ فعّالة" و"جهدٍ للحوار" مع طهران وموسكو. كما أنّه يتخوّف من "تفكّك الشرق الأوسط" إذ أنّه لا يرى أي "بوادرَ ديمقراطيّة". وقد أنهى معلنًا أنّه ضدّ أي نوع من القمع وضدّ أي تدخّل لقوى عسكريّة دوليّة.

المسيحيون في الكويت: حضور فاعل وغياب سياسي


المسيحيون في الكويت: حضور فاعل وغياب سياسي

امام كنيسة العائلة المقدسة في الكويت، إحتشدت وجوه كثيرة تدل على تنوع جنسيات البلدان الآتية منها، مع غلبة واضحة لجنسيات آسيوية. أما في داخل الكنيسة فكانت عظة 
الكاهن عادل نصر باللغة العربية، تبعها ترتيل باللغة نفسها، وموسيقى تمتم معها الحضور المتعدد الجنسيات.
تتصدر الجدار خلف المذبح، جدارية للسيد المسيح وتلاميذه، ومن بينهم رجال بالزي العربي المكون من الكوفية والعقال والعباءة.
إنها المسيحية المنبعثة من أرض هذا الشرق العربي ولغته وأزياء بنيه. كما انها الديانة المنتشرة في أرجاء العالم، وبين بنيه المتنوعي الجنسيات كما في الحضور الذي شاهدناه.
في الزيارة للكويت بدعوة من وزارة الاعلام للمشاركة في تغطية الانتخابات البرلمانية يوم الثاني من شباط الجاري، سلطت "الوكالة الوطنية للاعلام" الضوء على أبناء الكويت من الديانة المسيحية، وعادت بحصيلة
بداية، كان لقاؤنا مع كاهن كنيسة العائلة المقدسة عادل نصر، وهو من أصل لبناني من بلدة كفرشيما، له في المغترب في شمال ايطاليا 25 سنة. يقول: "أنا هنا بصفتي إيطالي الجنسية. أتيت مبعوثا من النيابة الرسولية لمساعدة المطران كاميللو باللين والكنيسة والجالية العربية هنا في الكويت. وأتكلم اللغات الإيطالية والانكليزية والعربية طبعا".

عدد المسيحيين الكويتيين يتخطى ال200، إضافة الى نحو 600 ألف مسيحي من جنسيات مختلفة يعملون فيها.
والكاهن نصر لا يزال حديث العهد في الكويت (منذ خمسين يوما)، لكنه يقول "إن الوجود المسيحي هنا يعود الى بدايات القرن الماضي. ولم أتعرف بعد الى تاريخ العائلات المسيحية هنا، ولكن ثمة خلطة عائلات مسيحية من جذور عراقية وفلسطينية. نشعر بأن الكويت بلد يتقبل التنوع. والمسيحيون هنا هم كاثوليك وأقباط أرثوذكس وبروتستانت. تقدم الكنيسة خدمات ونشاطات اجتماعية ولا تقدم الرعاية الصحية لأن الدولة تقوم بهذه المهمة. وكل من يأتي الى الكويت تتوافر له الاقامة المنظمة مسبقا، وليس كما هو الوضع في ايطاليا في العلاقة مع المهاجرين غير الشرعيين".

ويضيف: "عام 1966 تبرع أمير الكويت الشيخ الصباح بمساحة من الأرض بنيت عليها لاحقا كنيسة العائلة المقدسة. وكانت سبقتها في التشييد منذ الخمسينيات كنيسة العذراء مريم سيدة الجزيرة العربية، والتي باركها البابا بيوس الثاني عشر، كما بارك هذا التمثال الذي حاول العراقيون أخذه أواخر الستينيات، لكنه بقي هنا في منطقة الاحمدي".

وبسؤاله عن الرسالة التي يوجهها الى أبناء الكويت بعد نتائج الانتخابات البرلمانية، يجيب: "أقول لهم إن مسؤولية أهل الكويت كبيرة جدا، وعليهم أن يحبوا بلدهم، لأنهم يحتضنون بشرا من كل جنسيات العالم".

أما صبحي يعقوب منصور، وهو كويتي مسيحي يعمل في الأعمال الحرة، فيؤكد "أن عائلات مسيحية أتت بكثرة الى الكويت من العراق وفلسطين بخاصة، لكن هناك عائلات سبقتها بداية القرن الماضي، وقد أتت مع الأميركيين عندما فتح هؤلاء المستشفى الاميركي سنة 1912 في الكويت. هم عراقيون، لكن جذورهم من تركيا بعد تهجيرهم. وهؤلاء هم من عائلة شماس والغريب. أما عائلة شحيبر فقد أتت من قطاع غزة من فلسطين في مطلع الأربعينيات. ونذكر الأخوين جبرا وخليل. وقد عمل خليل على تأسس وزارة الدفاع، وأسس جبرا وزارة الداخلية، وكانا قبل ذلك ضابطين في الجيش البريطاني في فلسطين، وأتيا الى هنا وكانت الكويت تحت الانتداب البريطاني".

ويتابع منصور بلهجته العراقية الصرفة، مرتديا الكوفية والعقال والقمباز العربي الطويل: "أتيت وعائلتي من البصرة في العراق، وكانت العائلة الحاكمة الكويتية من آل الصباح تمتلك مساحات من الأراضي في البصرة، وكنا ندير بعض هذه الاملاك، وقد أتينا أواخر الاربعينيات".

نسأله هل يشعرون بالتمييز فيجيب: "ظاهريا لا نشعر بالتمييز، ولكن عندما تدخلين في عمق المجتمع تحسين به، ونحن لا نحب أن نتحدث عن ذلك".

وكيف يطولكم التمييز؟ يقول: "لا نصل الى مراتب عليا في الوظائف، وغالبية أبنائنا ينخرطون في الوظائف الحكومية. ولم نصل يوما الى رتبة نائب أو وزير. عندنا فقط سفير من آل شحيبر في الفاتيكان، وهو الوحيد في هذا المنصب. وقبله كان السفير من آل شماس".

ويتعارض الرقم الذي يورده عن عدد المسيحيين في الكويت مع ذاك المعلن، إذ يقول إن "عددنا كان 91 فردا عام 1948 وفقا لتعداد وزارة الداخلية يومها، وأعتقد أنه يتناقص".
ونسأله لماذا؟ فيجيب مقهقا: "لأن معظم الولادات من الاناث. أنا عندي خمس بنات، مما يضطرنا الى تزويجهن من لبنانيين ومصريين وسوريين.
والى جانب الكنيسة الكاثوليكية، هناك الكنيسة الانجيلية التي تنتمي اليها عائلتا الشماس والغريب. هم كانوا من الكاثوليك، ولما أتوا مع الاميركيين تحولوا الى البروتستانت. والمسؤول عنهم هو القس عمانوئيل غريب، منفتح ومثقف ومهذب، وكل يوم سبت يفتح ديوانية يلتقي فيها الجميع. وهناك كويتيون تحولوا الى المسيحية.
كذلك يقيم في شهر رمضان لقاءات مفتوحة لجميع أبناء الديانات، ويشارك في الافطارات".

وعن نتائج الانتخابات يقول منصور "إن الاسلاميين يفوزون غالبا، ولا نخاف ما دامت عائلة الصباح موجودة، وهي التي تحمينا".

ويشير الى أن "المدارس تتبع الدولة، ولكن هناك مدارس خاصة لراهبات من العراق ولبنان، وناظرة المدرسة معينة من وزارة التربية، تكون كويتية، في حين أن المناهج تتبع الدولة، وتعليم الدين المسيحي لا يكون ضمن الحصص الدراسية".

تحقيق - منى سكرية 
وطنية 
٧-٢-٢٠١٢

lundi 6 février 2012

Alors que la situation est bloquée à l'ONU, l'indignation internationale s'accroît face à la répression du régime d'el-Assad. La Tunisie tente de convaincre d'autres pays arabes de rappeler leurs ambassadeurs.

Moscou et Pékin justifient leur veto à l'ONU

Malgré la mort de nombreux civils à Homs la nuit précédent le vote, le Conseil de sécurité réuni samedi n'est pas parvenu à voter une résolution condamnant la répression sanglante en Syrie. Damas a de nouveau pu compter sur le soutien de ses alliés russe et chinois, qui ont pour la deuxième fois opposé leur veto à un tel projet. Le texte, soutenu par les 13 autres pays du Conseil, exprimait un «soutien» au plan de règlement de la Ligue arabe et dénonçait les violations des droits de l'homme commises par le régime de Bachar el-Assad.
Le projet avait pourtant été édulcoré cette semaine pour satisfaire les Russes. Le nouveau texte supprimait la question du départ du pouvoir de Bachar el-Assad, ainsi que toute mention de sanctions économiques. Mais le projet de résolution restait «déséquilibré» en appelant «à un changement de régime» et en «encourageant l'opposition à rechercher le pouvoir», s'est justifié l'ambassadeur Vitali Tchourkine. Après avoir bloqué une première fois une résolution au Conseil en octobre, Moscou avait déposé son propre projet qui mettait sur le même plan les exactions commises par le régime syrien et les attaques des opposants armés, un «équilibre» que les Occidentaux avaient rejeté. Mardi, le ministre russe des Affaires étrangères Serguei Lavrov ira à Damas, pour y rencontrer Bachar el-Assad.
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L'agence officielle Chine nouvelle a quant à elle expliqué le veto de son pays comme un moyen d'éviter de «nouveaux troubles et victimes» en Syrie. Le veto sino-russe est destiné selon l'agence à permettre «la poursuite de la recherche d'un règlement pacifique de la crise syrienne chronique».

• L'UE et les USA annoncent un renforcement des sanctions

http://www.lefigaro.fr/international/2012/02/05/01003-20120205ARTFIG00065-syrie-la-france-condamne-les-vetos-russe-et-chinois.php

vendredi 3 février 2012

A Homs, le Père Ziad, nous alerte à nouveau sur la situation

A Homs, une des principales villes touchées par la révolte en Syrie, le Père Ziad, nous alerte à nouveau sur la situation de plus en plus dramatique de ses concitoyens : «Les gens ont peur, il y a des combats dans la ville presque quotidiennement. Dans certains quartiers, il est quasiment impossible de sortir dans la rue sans risquer sa vie à cause des coups de feu. Cela s'est intensifié depuis quelques jours. Il y a des coupures d'électricité, de téléphone… La nourriture manque, le mazout aussi. Les prix ont flambé. En plus il fait très froid. Nous essayons d'aider les gens les plus pauvres. Leur nombre ne cesse d'augmenter : nous sommes passés de 150 familles en décembre, à près de 500.
Sans compter des familles musulmanes qui, elles aussi, ont besoin de notre solidarité »
Pour cela, les Jésuites collaborent avec les autres églises et paroisses et, à Homs, le comité d'aide aux familles pauvres fonctionnent selon ses moyens.
70% des chrétiens vivant dans les quartiers « chauds »auraient quitté la ville pour chercher la sécurité.
Qu'ils soient toujours à Homs, réfugiés dans les villages de montagne ou à Damas, ces familles ont besoin de nous ! Coût par famille : 100€ par mois
Témoignage :
« Pour notre part, comme religieux et prêtres, nous avons décidé de ne pas quitter Homs, et d'y rester quoi qu'il arrive : abandonner la ville, signifierait laisser les gens qui sont encore là, et donc, comme communauté, nous allons rester ici. Je prie Dieu pour nous donner la paix et l'amitié entre les habitants de cette ville. Je vous remercie de tout cœur pour votre aide. » Père Ziad, jésuite à Homs

سوريا: موجة جديدة من الهجرة لمسيحيي حمص

سوريا: موجة جديدة من الهجرة لمسيحيي حمص

روما، الجمعة 3 فبراير 2012 (ZENIT.org). –   تستنكر "عمل الشرق' الموجة الجديدة للهجرة المسيحية من حمص (http://www.Oeuvre-orient.fr/). 
أكد بيان ورد أمس أن: "وفقا لمصادر 'عمل الشرق' 30%من المسيحيين (...) اضطروا إلى حسم أمرهم والرحيل. يغادرون منازلهم بحثا عن الأمان والدموع تملئ أعينهم. كما أن بعض العائلات المسلمات تركت المدينة".
وشرح بيان 'عمل الشرق' أنه "منذ بداية الأسبوع في حمص، ازدادت الاشتباكات بين المعارضة والجيش. وقد وصلوا إلى ذروة، مما أسفر عن مقتل العديد من المدنيين والمسلحين والكثير من الضرر في حي بستان الديوان". 
وتابع البيان: "لقد رأى سكان الحي، المسيحيون والمسلمون، منازلهم متضررة، منهوبة ومدمرة. أما كنيسة سيّدة السلام للروم الملكيين فقد تعرضت للاعتداء وتحطمت نوافذها.  وبالمكان ذاته، تضررت مدارس الروم الأرثوذكس".

*** نقلته إلى العربيّة م.ي.

jeudi 2 février 2012

اللقاء الأرثوذكسي أسف لاستشهاد الأب نصار والإعتداء على دير صيدنايا

اللقاء الأرثوذكسي أسف لاستشهاد الأب نصار والإعتداء على دير صيدنايا

أعلن أمين عام اللقاء الأرثوذكسي المحامي ميشال تويني في بيان أن "اللقاء الأرثوذكسي يقف متهيبا أمام شهادة الأب باسيليوس نصار في حي الجراجمة في حماه.
كما أسف على استشهاده "نظرا لما يتمتع به من صفات عالية،أجمع عليها الكثيرون. وتجلت قمتها في الخدمة الجلى التي أداها، وامتازت بعمقها الإنساني، حيث ترجم كهنوته بإنقاذ جريح، فإذا به يصير شهيدا".

اضاف: "ان اللقاء الذي آلمه استشهاد الأب باسيليوس يستنكر بشدة، إراقة الدماء بصورة إجمالية، وبخاصة إراقة دماء أشخاص يقومون بواجب رسولي وإنساني طاهر. ويعتبر بهذه المناسبة الأليمة أن دماء الأب باسيليوس لا تخص الكنيسة الأرثوذكسية أو الأرثوذكسيين حصرا، بل تخص المسيحيين والمسلمين التائقين إلى اللقاء الوطني الدائم، تحت لواء المواطنة. كما تخص المواطنين البسطاء في كل مكان، وتخص السوريين واللبنانيين إلى أي دين انتموا أو مذهب اعتنقوا، وهي في نزفها تدعو الجميع إلى المزيد من الحكمة والهدوء والتعقل، لكونها أسس الخلاص".

كما شجب اللقاء الأرثوذكسي، "التعرض للأماكن المقدسة والعريقة، التي شكلت محجة للمؤمنين في المشرق العربي، وبخاصة دير سيدة صيدنايا البطريركي، الذي تعرض لاعتداء سافر بقذيفة استهدفت إحدى قاعاته. إن هذا الدير العامر والعريق والعابق بقداسته، شكل واحة صلاة وسلام ليس للأرثوذكس أو المسيحيين، بل أيضا للمسلمين الذين التمسوا فيه شفاعة صاحبة الدير، السيدة العذراء". 

وختم:"من هذا المنطلق يستنكر اللقاء الأرثوذكسي مقتل الأب الشهيد باسيليوس نصار والاعتداء على دير سيدة صيدنايا البطريركي. ويتقدم اللقاء بأحر التعازي من صاحب الغبطة البطريرك إغناطيوس الرابع، والسادة مطارنة الكرسي الإنطاكي المقدس، وبخاصة سيادة راعي أبرشية حماه المطران إيليا صليبا، وكهنة الأبرشية، وعائلة الأب الشهيد".
وطنية  02 / 02 / 2012

نص وثيقة الأزهر حول مستقبل مصر


 بمبادرة آريمة من الأستاذ الدكتور أحمد الطيب شيخ الأزهر اجتمعتكوكبة من المثقفين المصريين على اختلاف
انتماءاتهم الفكرية والدينية مع عدد من آبار العلماء والمفكرين في الأزهر الشريف، وتدارسوا خلال اجتماعات عدة
مقتضيات اللحظة التاريخية الفارقة التي تمر بها مصر بعد ثورة الخامس والعشرين من يناير وأهميتها في توجيه
مستقبل مصر نحو غاياته النبيلة وحقوق شعبها في الحرية والكرامة والمساواة والعدالة الاجتماعية.
وقد توافق المجتمعون على ضرورة تأسيس مسيرة الوطن على مبادئ ثابتة  وقواعد شاملة تناقشها قوى المجتمع
المصري وتستبصر في سيرها بالخطى الرشيدة، لتصل في النهاية إلي الأطر الفكرية الحكامة لقواعد المجتمع
ونهجه السليم.
واعترافاً من الجميع بدور الأزهر القيادي في بلورة الفكر الإسلامي الوسطيّ السديد، فإن المجتمعين يؤكدون
أهميته واعتباره المنارة الهادية التي يُستضاء بها، ويحتكم إليها في تحديد علاقة الدولة بالدين وبيان أسس
السياسة الشرعية الصحيحة التي ينبغي انتهاجها؛ ارتكازاً على خبرته المتراكمة، وتاريخه العلمي والثقافي الذي
أرتكز على الأبعاد التالية

http://www.jusur.net/index-Dateien/image/azhar.pdf::

Le Figaro - International : Une subtile partie d'échecs se joue à l'ONU sur la Syrie

Le Figaro - International : Une subtile partie d'échecs se joue à l'ONU sur la Syrie
2-2-2012

À New York, les Occidentaux et la Ligue arabe tentent de rallier la Russie à un front commun afin de faire plier Bachar el-Assad.

La fenêtre est plus qu'étroite mais elle existe, veut croire Alain Juppé. Mardi, le ministre des Affaires étrangères, qui s'était propulsé à New York, a dénoncé le «cauchemar syrien» dans un vibrant discours devant le Conseil de sécurité. Auparavant, il s'était réuni en «P3», avec ses homologues américain et britannique, Hillary Clinton et William Hague.

Unanimement, ces chefs de la diplomatie ont appuyé le plan de la Ligue arabe, repris dans un projet de résolution marocain qui prévoit le transfert du pouvoir de Bachar el-Assad à son vice-président et un processus de transition politique en Syrie.

Mardi, le verrou russe n'a pas cédé. Pour Vitali Tchourkine, le plan de la Ligue arabe reste «inacceptable». Mais l'ambassadeur russe à l'ONU n'a pas totalement fermé la porte. Et c'est dans cet entrebâillement que les diplomates occidentaux et arabes vont tenter de glisser le pied.

Deux points de blocage pour Moscou

Deux points, sur lesquels Moscou s'arc-boute en dépit des assurances qui lui ont été réitérées mardi, vont être sur la sellette.

Primo, la Russie, dont l'allié syrien est le principal tremplin stratégique au Proche-Orient, croit, ou feint de croire, qu'une résolution onusienne pourrait ouvrir la voie au chapitre VII, c'est-à-dire à une intervention armée. L'exemple libyen constitue pour Moscou un repoussoir d'autant plus commode que les déclarations de certains pays arabes, comme le Qatar, ont pu laisser planer le doute. Tous les efforts diplomatiques vont s'attacher à faire valoir que la Syrie n'est pas la Libye et qu'une opération militaire contre Damas serait irréaliste.

Secundo, l'autre volet crucial concerne la transition politique en Syrie. Moscou invoque son opposition à un «changement de régime» à Damas pour freiner des quatre fers une résolution à l'ONU. Il reviendra aux diplomates occidentaux et arabes de faire accepter aux Russes l'idée que le plan de la Ligue arabe n'évoque pas cette perspective, autrement que par un processus démocratique ultérieur.

Si la pédagogie peut produire ses effets, espèrent les diplomates, les rapports de force seront déterminants. Comme l'a souligné Alain Juppé mardi à New York, «on ne peut pas avoir raison contre tous». Cela vaut pour le régime de Damas comme pour la Russie. Le seul espoir de faire cesser les massacres réside dans la mise en place d'un front commun à l'ONU face à la Syrie. La voie étroite d'un ralliement de Moscou à cette coalition diplomatique passe par l'amplification de l'isolement russe.

Deux «lignes rouges» pour les Occidentaux

Dix pays membres du Conseil de sécurité (sur 15) seraient d'ores et déjà acquis au vote d'une résolution. La Chine, traditionnellement suiviste à l'égard de la Russie, est restée plutôt discrète. Aux diplomates russes, leurs homologues occidentaux et arabes font valoir qu'un soutien irréfragable à un régime syrien condamné à terme serait contraire aux intérêts de Moscou.

Certes, la «poutinisation», traduisez le raidissement, de la diplomatie russe, très sensible à l'ONU, n'incite guère à l'optimisme. Mais le pari consiste à espérer que, pour ses intérêts bien compris, et face à la menace d'une déstabilisation sanglante en Syrie, la Russie consente au moins à s'abstenir lors du vote de la résolution.

Les marges de manœuvres sont bien minces. Côté occidental, on a fixé deux «lignes rouges»: qu'une résolution préserve le plan de la Ligue arabe et qu'elle exclue toutes mesures dilatoires. Priorité à l'arrêt du bain de sang.

A New York, on estimait qu'un vote pourrait intervenir à la fin de cette semaine. Faute d'accord sur un projet de résolution, «chacun devra alors prendre ses responsabilités», a dit Alain Juppé, qui n'a pas exclu de revenir à New York.

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