Arabes du Christ


" الهجرة المسيحية تحمل رسالة غير مباشرة للعالم بأن الإسلام لا يتقبل الآخر ولا يتعايش مع الآخر...مما ينعكس سلباً على الوجود الإسلامي في العالم، ولذلك فإن من مصلحة المسلمين، من أجل صورة الإسلام في العالم ان .... يحافظوا على الوجود المسيحي في العالم العربي وأن يحموه بجفون عيونهم، ...لأن ذلك هو حق من حقوقهم كمواطنين وكسابقين للمسلمين في هذه المنطقة." د. محمد السماك
L'emigration chretienne porte au monde un message indirecte :l'Islam ne tolere pas autrui et ne coexiste pas avec lui...ce qui se reflete negativement sur l'existence islamique dans le monde.Pour l'interet et l'image de l'Islam dans le monde, les musulmans doivent soigneusement proteger l'existence des chretiens dans le monde musulman.C'est leur droit ..(Dr.Md. Sammak)

samedi 12 mai 2012

Syrie : Le peuple syrien fait face à une guerre impérialiste

Syrie : Le peuple syrien fait face à une guerre impérialiste

Nadia KHOST

10/mai/2012

Questions douloureuses

Les Syriens comprennent que la destruction de l'infrastructure, le pillage des hôpitaux, l'incendie des usines, des écoles, et des établissements publics, l'explosion des pipelines, et des pylônes électriques, tendent, à l'instar des sanctions économiques arabes et occidentales, à rendre leur vie plus pénible !

Ils comprennent que l'appui politique, financier et militaire apporté aux gangs armés par les pays du Golfe et occidentaux, extirpe les miséreux de leur misère sociale (en donnant de l'argent et des armes). Et donne libre cours aux spéculations que les lois, et la suprématie de l'État, réfrènent.

C'est ainsi qu'apparaissent des gangs qui kidnappent et demandent des rançons ; et des spéculateurs commerçants peu scrupuleux qui font grimper les prix !

Les Syriens comprennent tout cela. Car le projet politique impérialiste sioniste est de déstructurer la société et de démanteler le pays en émirats confessionnels, pour qu'Israël devienne la seule force dans ce qui est une région stratégique.

Mais ce que n'arrivent pas à comprendre les Syriens, c'est la sauvagerie des gangs armés, l'horreur des mutilations, des découpages de cadavres auxquels ils se livrent : un jeune homme attaché à une voiture et traîné dans la banlieue de Damas, jusqu'à la mort ; une jeune fille pendue pour avoir témoigné à la télévision en disant que les gangs tuent des innocents ; des chambres de torture munies de crochets comme ceux qu'utilisent les bouchers pour accrocher les moutons égorgés ; des bourreaux inscrivant sur les murs « la brigade libyenne Khaled Bin el Walid est passée par là ! » Une famille entière égorgée, à l'exception des deux petits derniers qui, de leur cachette, ont assisté au carnage ; ces deux petits orphelins ont raconté en pleurant que les hommes armés ont brûlé les cadavres de leurs parents.

Les tueurs racontent, comme on conte une histoire banale, qu'ils violent les femmes avant de les tuer, et filment ces horreurs pour les diffuser ensuite sur la chaine Al-Jazeera.

Ces scènes sanglantes, étalées devant nos yeux par centaines, suscitent des questions brûlantes

Comment ces sauvages sont-ils soudainement apparus dans la société syrienne qui a été élevée dans la bonté et les mots d'amour des poèmes de Nizar Qabbani ?
Comment n'avons nous pas vu le Wahhabisme sauvage arriver et prendre la place de la bonté de et la miséricorde ?

Pourquoi avons-nous imaginé que les escadrons de la mort – qui ont sévi en Amérique Latine et en Algérie - faisaient partie d'une époque révolue ?

Mais les vrais criminels ne sont-ils pas ces politiciens occidentaux qui qualifient ces gangs de « révolutionnaires », et les soutiennent publiquement avec leur réseau de communication (Clinton) ; ou concoctent des réunions au Conseil de sécurité sous l'article 7, (Juppé) ; ou leur offrent des sanctuaires aux frontières et l'appui des services français, états-uniens, britanniques et israéliens. Les régimes despotiques du Golfe qui financent les gangs et achètent les armes ne sont-ils pas responsables ?

Les médias occidentaux qui passent sous silence les témoignages des blessés rescapés des carnages et le rapport des observateurs arabes, ces médias qui participent au mensonge dans la guerre d'invasion sioniste contre le peuple syrien, ne sont-ils pas eux aussi responsables ?

Le 28 avril, l'armée libanaise a arrêté un navire chargé de 140 tonnes d'armes, en provenance de Libye et à destination de groupes armés syriens.
Le navire a navigué sous le regard de la FINUL et des Israéliens dans une zone sous protection occidentale et internationale. Cette violation du plan de Kofi Annan a-t-elle été condamnée ? Et cette intervention de la Libye exportant des armes à destination des gangs d'Al-Qaida a-t-elle été condamnée ?

Le 27 avril encore, un terroriste s'est fait exploser à la sortie des fidèles de la mosquée dans le quartier Midane, à Damas. Al-Qaida a revendiqué l'attentat. Dans la même semaine, deux terroristes se sont fait exploser à Idleb, détruisant des immeubles d'habitation. Les gangs ont kidnappé onze chercheurs scientifiques et ont tué un médecin ; ils ont attaqué aux roquettes RPG la banque centrale syrienne et assassiné un candidat aux élections parlementaires à Idleb ; puis un autre à Deraa. Est-ce que les dirigeants occidentaux, ou leurs médias, ont condamné les attaques visant des habitations et une institution civile économique, des compétences scientifiques et des candidats aux élections législatives ?

En méditant sur la destruction de Homs, on découvre les traces d'une vraie guerre. On découvre que le quartier de Baba Amr, l'émirat islamique que Bernard-Henri Lévy a présenté comme le berceau de la révolution, est en fait un bastion de gangs, avec des prisons, des centres de torture et de terreur et, le long des rues que les gangs avaient conquises, des barricades militaires, des maisons vidées de leurs habitants et dont les murs intérieurs ont été démolis par les gangs pour faciliter leur passage d'un appartement à l'autre.

En dépit de cela, les médias menteurs, et les dirigeants impérialistes, qualifient les criminels de « révolutionnaires » et d'« armée libre » ! Aux Nations Unies on n'évoque jamais Israël, qui a commis les massacres de Qana, de Jenin et de Gaza, et qui emprisonne des milliers de Palestiniens, mais on évoque la Syrie qui soutient la résistance arabe à Israël. La « communauté internationale » est furieuse de n'avoir pas réussi à rééditer le drame libyen en Syrie ; elle se rabat sur les charges explosives, les voitures piégées et les assassinats quotidiens.

Sur le plan local, la Syrie doit faire face au poids infligé par la destruction des infrastructures et les séquelles de l'embargo économique. Les communes recensent les dégâts subis pour dédommager les habitants. Mais peut-on évaluer les dégâts que représentent des milliers d'orphelins, de veuves, et de mutilés ? Comment mesurer la douleur de notre âme dans une société connue pour son tact et sa gentillesse, son raffinement et son dégoût de la brutalité ? Traditionnellement basée sur la miséricorde, elle a été surprise par la sauvagerie wahhabite.

Une question nous assaille : comment avons-nous pu partager avec ces sauvages notre air et notre eau ? Et comment la vigilance des services officiels, et des partis ne les a-t-elle pas détectés ? Ces questions ensanglanteront nos cœurs pour longtemps…

Il y a une autre douleur. Une douleur politique.

De Syrie, depuis la seconde moitié du siècle dernier, un chant : « Pays arabes, ma patrie » s'est répandu dans les pays arabes. La Syrie a inspiré les résistants arabes. La Syrie a loyalement honoré ses devoirs liés à sa position géopolitique : elle a accueilli un demi-million de réfugiés palestiniens qu'Israël a chassés. Un million et demi d'Irakiens s'y sont réfugiés lors de l'invasion états-unienne. Et des milliers de Libanais s'y sont réfugiés lors de l'invasion israélienne au Liban (en 2006). La Syrie leur a accordé les mêmes droits au travail, à l'assurance maladie, à l'éducation et au logement qu'à ses propres citoyens. Et voici que des institutions officielles arabes conspirent avec Israël et les États-Unis contre la Syrie ; que des bandes arabes et islamistes armées s'infiltrent depuis les pays arabes voisins et se livrent au meurtre des Syriens. Et que la Ligue Arabe est utilisée pour réaliser le projet occidentalo-sioniste en Syrie !

Le néo-libéralisme

Les crises arrivent lorsque les relations économiques et sociales heurtent les besoins et les aspirations humaines et nécessitent alors d'être changées. Après la chute de l'Union Soviétique, une période historique mondiale étant révolue, les Syriens ont compris qu'ils perdaient un appui important. Et les changements politiques et économiques sont apparus comme une évidence. Malgré cela, la Syrie a su garder ses acquis culturels et économiques : le secteur public, et le rôle de l'État dans le commerce extérieur et la planification économique, la culture pour tous, la gratuité de l'enseignement, les magasins d'État, le soutien des produits de base, la place des syndicats ouvriers et agricoles dans les décisions économiques et politiques. Le plan de « sécurité alimentaire » a été maintenu, et des millions d'oliviers ont été plantés dans le nord. La Syrie a sagement traversé la période de l'effondrement du bloc socialiste, et n'a pas rejoint le marché capitaliste occidental.

Mais la corruption a gagné le secteur public. Et il a paru à la classe compradore locale et à l'Occident, qu'ils pouvaient changer la structure économique syrienne et la politique extérieure syrienne. Les pays européens ont fait croire à la Syrie qu'ils étaient prêts à participer à la modernisation de son économie et de sa structure administrative. Nous avons alors vécu une période dite « d'expansion européenne ». Un institut pour former des administrateurs à diriger nos institutions à la manière occidentale a été créé, et un projet incluant la Syrie dans le marché commun européen a été préparé. Et Madame Ashton, qui aujourd'hui menace la Syrie, était alors souriante et satisfaite de sa visite à Damas.

La « fetoue » [1] a été supprimée, qui sous-entendait une militarisation des élèves ; et sont apparues les ONG. Le secteur public a été prié de s'en aller.

La classe ascendante ne s'est pas souvenue du projet de Khaled El Azem, représentant de la bourgeoisie nationale dans les années cinquante du siècle dernier, d'instaurer un immense secteur public avec l'aide de l'URSS. Et les médias syriens ont ignoré, lors de sa visite en Syrie en août 2006, le discours d'Hugo Chavez sur la nationalisation des grandes sociétés. [2]

Les relations politiques et économiques ne convenaient plus à la classe compradore influente politiquement et issue de la corruption. Les réformes étaient devenues une nécessité, mais dans quel sens ? Et dirigées par qui ? La réforme de l'enseignement dans le sens de la dynamisation des universités et des écoles ? Ou la création d'universités et d'écoles privées enseignant en anglais ? Épurer le secteur public des corrompus et de l'engluement administratif, ou céder ? Au secteur privé le rôle de l'État dans la gestion économique, et la suppression du soutien des produits de base ?

Dans les réunions hebdomadaires du mardi économique, les économistes ont critiqué la libéralisation de l'économie, le délaissement du secteur public, et la prépondérance accordée aux services et au tourisme sur la production agricole et industrielle. Le ministre du tourisme, qui représentait alors le néo-libéralisme, avait même planifié l'exploitation des lieux archéologiques, et avait exproprié les vergers de l'entrée historique de Damas ; pour réaliser des projets hôteliers internationaux, il avait aussi mis la main sur le littoral syrien. Le gouverneur de Homs avait, lui, planifié la construction de terrains de golf, d'une cité diplomatique, et de gratte-ciels Qataris, comme s'il préparait Homs à devenir un émirat indépendant, ignorant tout évidemment des tunnels creusés sous terre préparant l'arrivée des bandes armées ! Il ne lui a pas été demandé des comptes pour avoir construit une place inspirée de la place de l'holocauste à Berlin.

Les syndicats ouvriers s'étaient à l'époque opposés à ce courant. Ils se sont notamment opposés à la location des ports de Tartous et de Lattaquié à des sociétés étrangères. Au cours de cette période, l'homme d'affaires a pris le pas sur l'intellectuel, et les « libéraux » ont transformé l'économie de production agricole et industrielle en économie immobilière touristique. La culture de l'exploitation a envahi la vie publique. Les rues se sont couvertes de panneaux publicitaires faisant la promotion de marques de voitures ou de marques de vêtements importés. Les devantures des magasins ont vu fleurir les présentations en lettres latines ; et les T-shirts aussi, alors même que les lettres arabes se prêtent mieux à la calligraphie. La pauvreté s'est répandue, la classe moyenne s'est effondrée. Les dirigeants politiques n'ont pas remarqué - car ils ne se déplacent qu'en voiture - que la zone de départ des transports vers la banlieue dévoilait une pauvreté sans précédent en Syrie. Et que l'extérieur pouvait tirer profit de cette paupérisation et du ras-le-bol. Est-ce que l'emprise du pouvoir a donné l'illusion que l'expropriation des terres agricoles pour des constructions résidentielles privées, ou des complexes que l'État a prévus pour ses employés, serait sans conséquences politiques ? Comment ont-ils pu oublier que la corruption, les erreurs et la mauvaise gestion portent des fruits politiques ? Et que l'injustice est une braise qui allume l'incendie si un vent mortifère l'attise !

Au sujet de la réforme économique le Dr Mounir Al Hamash [3] a écrit que deux courants sont apparus. « Le premier courant veut redonner le premier rôle à l'État dans la croissance et la réforme du secteur public et garantir l'indépendance des décisions économiques. Le second courant veut favoriser l'économie libre de marché et l'emprise du secteur privé dans la direction de l'économie. Ce qui s'est passé a été l'application des politiques économiques, financières et commerciales, libérales, qui s'inscrivent dans les plans des institutions mondiales : le Fond monétaire international (FMI), la Banque mondiale, l'Organisation mondiale du commerce. (…) La libéralisation du commerce intérieur et extérieur et l'installation de banques privées ont provoqué des changements sociaux et économiques radicaux. Ces politiques ont conduit à affaiblir le pouvoir juridique de l'État, et à développer un climat de corruption. (…) La direction économique a œuvré en toute connaissance de cause et elle a réussi à réaliser le changement des cadres économiques en Syrie vers une économie plus ouverte, plus compétitive et plus impliquée dans l'économie mondiale (…) avec de grands changements dans le rôle de l'État. La preuve de la réussite de ce projet est son arrivée au point de non retour ». [4]

Le peuple syrien défend sa Patrie

Le libéralisme a instauré la destruction économique afin de changer l'orientation politique. Mais sa réalisation a été impossible, car la position politique syrienne est intimement liée aux valeurs nationales traditionnelles, à son rôle de gardien patriotique et de la cause palestinienne ; cette position est liée à l'existence même de la Syrie. Par exemple, en 1911, les députés syriens ont dénoncé au Parlement l'infiltration de juifs occidentaux en Palestine. Ils ont démontré que les Ettihadiyyn [5] livraient l'État Ottoman aux banques juives occidentales et vendaient la Palestine. Ils se sont associés à la déclaration de l'indépendance de la Syrie en 1920, et ils ont refusé de livrer la Palestine aux sionistes. En 1936, des volontaires syriens ont participé à la révolution palestinienne ; ils ont participé en 1948 à la résistance à l'occupation sioniste en Palestine. Mais où sont aujourd'hui les forces politiques qui peuvent contrer le grand complot occidentalo-arabe ?! La crise économique a montré le danger de l'éloignement des partis politiques du peuple, et l'erreur qu'ont constitué les freins que le front national progressiste a imposées à l'activité des partis parmi les étudiants, excepté le parti Baath.

Le fait marquant est que le peuple syrien est descendu dans les rues dès lors qu'il a compris qu'il ne s'agissait pas d'une question de changement de régime, ni de réformes, mais que l'on voulait éradiquer la position patriotique syrienne, et faire éclater l'unité du pays. Le peuple s'est précipité dans les rues et sur les places, avec en première ligne les femmes qui n'avaient jamais participé auparavant à l'action politique. Il a déclare son refus de l'ingérence arabe et étrangère. Ces manifestations massives ont mis fin aux manifestations dérisoires à la sortie des mosquées les vendredis. Le jour où une manifestation massive est partie de la mosquée des Omeyyades à Damas, c'était le signe évident d'une position populaire décisive. C'est le peuple syrien qui a défendu sa patrie, qui a encouragé l'armée et qui a compris que celle-ci était la colonne vertébrale de la sécurité et de la cohésion nationale. Les religieux chrétiens et musulmans s'y sont associés. C'est ainsi que le peuple syrien a dépassé ses dirigeants politiques et que, grâce à lui, il a été possible à la Russie et à la Chine de se dresser en défense de la Syrie.

L'isolement des partis politiques

Le Front national progressiste a été fondé en 1972. Il comprenait 7 partis, dont le parti Baath, le parti communiste et le parti national syrien. Sa charte préconisait le modèle économique socialiste par opposition à l'économie de marché. En s'écartant de cette orientation, le Congrès du parti Baath de 2005 était en opposition avec le document sur lequel se fondait la création du Front national, et était au surplus contraire à la Constitution.

Quand j'ai demandé à M. Youssef Faycal, président du parti communiste et membre de la direction centrale du Front national progressiste « N'êtes-vous pas opposés à l'économie de marché ? », il a répondu : « Nous y sommes opposés mais cela n'a servi à rien ; ils ne nous écoutent pas ». Le différend était donc de principe. Cependant le parti communiste ne s'est pas retiré du Front. Est-ce seulement la position politique patriotique de la Syrie qui l'a retenu ?

Les Syriens accusent les partis de se vautrer dans leurs privilèges : les voitures luxueuses, les bureaux, les postes. Ce qui s'est passé est désastreux : l'économie de marche a ouvert la Syrie aux marchandises turques, ce qui a ruiné les entreprises de fabrication de mobilier dans la banlieue de Damas et les usines de textile, a fait flamber les prix, a livré le littoral syrien à quelques riches personnes, associés au Golfe, a abusé des droits du citoyen, et a gaspillé les biens publics. Est-ce le libéralisme qui a pu leurrer les partis du Front, leur faisant croire que la politique patriotique syrienne pouvait continuer, même si l'économie syrienne était transformée ?

Avant et après l'avènement du libéralisme, le Front a cantonné les partis politiques dans des bureaux, loin du peuple, et ils se sont uniformisés. Une blague circule : un homme du parti communiste accroche sa pancarte à la porte du siège de son parti : « Parti communiste syrien ». Quand il se retourne et se voit observé, il rajoute a la hâte : « À son maître le parti Baath arabe socialiste ». Il est regrettable que les dirigeants n'aient pas analysé ce genre de blague et pris en compte la position politique populaire. Il semble que la confiance dans le patriotisme, la sagesse et la patience du peuple syrien, ainsi que le sentiment des partis d'être les protecteurs du peuple, aient facilité leur éloignement de la population.

Le Front a adopté une politique dont les effets néfastes n'ont pas fini de se manifester. À chaque parti est attribué un lot de postes dans les ministères, ainsi que des bureaux exécutifs dans les syndicats et comités. Ces gens-là ont bénéficié de privilèges ; ils ont été choisis sur la base d'amitiés ou de liens de parenté et non pas pour leurs compétences, ce qui les a éloignés encore plus du peuple. La crise que traverse le pays a montré le danger de cette situation. Si les politiciens avaient eu une influence sur les couches sociales pauvres et défavorisées, ils se seraient orientés vers une action politique forte d'un programme national. Mais ce sont les cheikhs rétrogrades des mosquées, les wahhabites, les agents du Qatar, le Mossad et l'Arabie Saoudite, qui s'en sont emparé. Ils ont répandu l'argent et les idées. Et, au moment opportun, ils ont fourni des armes. Le politicien patriotique Bassam Al Shakaa, ex-maire de Naplouse, qui a perdu ses deux jambes lorsqu'Israël a piégé sa voiture, m'a confié : « Le problème réside dans le fait que les résistants sont devenus des fonctionnaires ! ». Il parlait des Palestiniens, mais cela s'applique aussi à la Syrie.

Le phénomène du Front du changement

Dans les couches les plus défavorisées de la société, l'opposition politique patriotique n'a pas d'influence. Les gangs ont profité de ce vide. Car l'opposition politique locale est composée de personnes de cultures et d'idéologies différentes, sans projet cohérent, qui sont apparues au moment de la crise mais sans parcours politique connu du peuple. C'est dans ce contexte que l'on comprend la popularité du Front du changement qui réunit aujourd'hui le parti de Qadri Jamil « La volonté populaire », le parti d'Ali Haydar « Le nationaliste syrien social », ainsi que des personnalités indépendantes, parmi lesquelles Monsieur Naiseh et un jeune prêtre. Ce front se distingue par sa position ferme contre l'ingérence extérieure, par son dynamisme et son indépendance. Dans son programme électoral parlementaire, il a inscrit « le jugement de la grande corruption ». Certains disent de Qadri Jamil qu'il est le fils de traditions communistes anciennes ; ce qui est vrai. Il a acquis son expérience politique d'un parti qui a joué un rôle patriotique. Il a tiré profit des préceptes enseignés pour analyser la crise. Derrière la politique officielle nationale, il a vu le danger de la chute de la Syrie dans le néolibéralisme ; il a donc inclus dans son programme électoral parlementaire un front économique mettant en garde contre les conséquences de cette politique. Il a concrétisé, par son alliance avec des jeunes forces politiques, son objectif d'un changement qui préserve les acquis nationaux et le courant syrien qui soutient la Résistance à Israël. Il tire maintenant parti de son ancien lien avec la Russie dans le sens que souhaitent les Russes : une opposition réaliste qui veut des réformes, refuse l'ingérence extérieure et la violence armée. Une délégation du Front du changement s'est déjà rendue deux fois en Russie. [6]

Ce Front du changement est témoin des dysfonctionnements de la vie politique passée. Il est commun de neutraliser ceux qu'on écarte et de ternir leur réputation. Mais Qadri Jamil s'est battu contre ce destin ; il a formé une coalition de communistes comblant le vide laissé par les politiciens parmi les indépendants. Et, pendant la crise, il s'est réuni en un unique front avec Ali Haydar et les patriotes syriens non représentés dans le Front national officiel. Il a soulevé cette question : pourquoi, durant ces dernières décennies, les partis ont-ils perdu leurs compétences, perdu ce qu'ils avaient de meilleur ?

La crise par laquelle passe le pays a soulevé une autre question : la mainmise du parti Baath sur l'activité publique a-t-elle servi l'intérêt national ? Cette mainmise n'a-t-elle pas été la cause d'un éloignement des Syriens de la vie publique jusqu'à ce que le danger encouru par leur pays les mobilise à nouveau ? En l'absence de partis traditionnels, la place de la revendication populaire est occupée aujourd'hui par des groupes de jeunes, par des organes nouveaux et divers qui ont en commun la défense de la patrie et le refus de l'ingérence extérieure. Ils déroulent des banderoles de centaines de mètres pour collecter des signatures, ils remettent en état les jardins dévastés par les gangs, ils visitent les blessés dans les hôpitaux et les familles des martyrs dans les zones soumises aux attaques de bandes armées, ils font des collectes pour venir en aide aux Syriens déplacés, Le président et son épouse ont un jour également participé à ces actions. Ces groupes commencent sainement : ils mènent leur travail au sein de la population et non dans des bureaux.

Les religieux musulmans et chrétiens occupent également la scène publique par leurs rencontres et leurs prières communes dédiées aux martyrs, la réception des délégations. Certains ont été assassinés ; parmi eux un imam de mosquée à Midane et un religieux chrétien.

La conscience syrienne apparaît admirablement dans les vigoureuses manifestations des femmes qui crient après chaque attentat : « C'est cela la démocratie et la liberté qu'ils veulent ? » Si c'est cela « selmiyyeh selmiyyeh », (« pacifique, pacifique ») [7] que Dieu les maudisse. Les femmes accomplissent des activités qu'elles n'avaient pas avant la crise. Hier par exemple, des tableaux sur la révolution syrienne de 1925 ont été exposés sous le patronage d'un groupe de dames ; elles ont peint des vergers, des chevaux et des fontaines damascènes décorées, s'inscrivant dans une mémoire historique nationale en défiant ainsi les bandes armées qui se servent de ces vergers pour y cacher les armes.

Les tribus arabes qui se déplacent entre la Syrie, l'Irak, la Jordanie et l'Arabie Saoudite, organisent de grandes réunions condamnant le maléfique complot ourdi par l'Occident et les régimes arabes despotiques.

Le 2 mai, le fils d'Ali Haydar a été assassiné. Le père a déclaré : « Ne venez pas me présenter vos condoléances ; mon fils n'est que l'un de ces milliers de martyrs syriens ». Il est probable que c'était le père lui-même qui était visé, ainsi que la liste du changement sur laquelle il est candidat aux élections. Il semble que les élections vont se dérouler sous les balles des snipers et des charges explosives.

Le désaccord n'a jamais porté sur les réformes ou sur la démocratie. Au début des événements, Netanyahou avait déclaré : « Pour que les actions armées s'arrêtent en Syrie, il faut que celle-ci change son attitude vis-à-vis d'Israël ». Nous n'avons pas besoin de Netanyahou pour savoir que la raison de la guerre contre les Syriens est qu'ils ont fermement maintenu leur position politique : l'ennemi c'est l'impérialisme et Israël. L'histoire des partis en Syrie témoigne de leur attachement aux valeurs nationales. Le président Hafez El Assad avait résumé cette attitude traditionnelle, en répondant, lorsqu'on lui avait demandé de visiter Israël : « Personne en Syrie n'accepte cela, personne en Syrie ne le peut ».

La question est : avec quelle structure politique et économique portons-nous ces grandes valeurs nationales ?

Conclusions

En 2003, l'invasion de l'Irak a anéanti une force arabe, qu'Israël avait demandé de liquider. En 2006, la guerre d'Israël contre le Liban, soutenue par les États-Unis, a tenté d'anéantir la résistance libanaise. En 2008/2009, la guerre israélienne contre Gaza a voulu briser la résistance palestinienne. En 2011, la guerre dirigée par l'OTAN contre la Libye et soutenue par les sionistes, a brisé une force arabe patriotique. En 2012, l'alliance entre des pays occidentaux, Israël et des pays du Golfe a installé la guerre menée par Israël au cœur de la Syrie. Le danger de ce tournant, entamé avec la guerre contre la Libye, est le fait que désormais des régimes arabes despotiques sont devenus des alliés d'Israël dans sa guerre contre les Arabes et que des bandes armées arabes et islamiques se substituent aux armées israélienne et étasunienne pour se battre à leur place.

La bataille de la Syrie met en lumière les points suivants :

- La remise à sa juste place du conflit central contre Israël est une nécessité pour défendre l'existence des peuples arabes.

- Les régimes du Golfe qui ont pris naissances sous la protection d'accords d'occupation avec les États-Unis, sont chargés de diviser les grandes sociétés arabes fortes de traditions patriotiques et historiques.

- L'islam extrémiste se met au service d'Israël.

- Le patriotisme est une valeur progressiste dans la défense de la souveraineté, mais il ne peut triompher sans rétablir la justice sociale et sans dynamiser le peuple avec des libertés et un pluralisme politique national.

La Syrie a gagné de ces évènements :

1) La réappropriation par le peuple du rôle que ses dirigeants lui avaient confisqué.
2) La reconquête par les Syriens de la liberté de parole ; tout Syrien interrogé par des journalistes se livre à des analyses politiques sur le plan local et international.
3) Les femmes ont devancé les hommes dans les manifestations et les analyses politiques.
4) Les jeunes ont trouvé l'espace qui permet leur dynamisme ; ils ont découvert la joie du travail bénévole et patriotique.
5) Un consensus national du refus de l'ingérence arabe et extérieure s'est manifesté.
6) Les évènements en Syrie ont attiré les penseurs et politiciens arabes qui ne se sont pas laissé corrompre par l'argent du Qatar, car ils ont compris que l'issue de la lutte en Syrie décidera du destin de la région et de l'avenir de la Résistance arabe.

Ces conclusions supposent que les dirigeants examinent leur parcours passé, leurs méthodes de travail, la raison de leur absence des régions qui ont connu la crise ; et qu'ils rendent des comptes au peuple syrien qui défend sa patrie.

Dr Nadia KHOST
Damas, le 3 mai 2012
Traduit de l'arabe par Anis El Abed

source : http://www.silviacattori.net/article3184.html

Dr Nadia Khost, romancière syrienne, réside à Damas. Elle est l'auteur de nombreux ouvrages, d'essais, et de nouvelles portant sur l'histoire, l'architecture, la conservation et la protection du patrimoine de la Civilisation Arabe.

[1] Il s'agit d'une éducation civique patriotique, qui était dispensée en tenue kaki (seul aspect « militaire » de cette éducation).

[2] Le président vénézuélien Hugo Chavez, soutient le peuple syrien dans sa résistance face à Israël et le droit de la Syrie à récupérer le Golan. Il s'est rendu en Syrie en 2006, 2009 et 2010.

[3] Le Dr Mounir al Hamash est économiste et directeur d'un centre d'études et de recherche.

[4] « La relation entre les revendications et la situation économique », par le Dr Mounir al Hamash, publié dans le journal Al Nour, avril 2012.

[5] Membres du Comité Ittihad ve tarakki (Comité Union et Progrès) en turc, ou CUP. Cette association secrète fondée à Salonique sous l'aile des francs maçons, a appelé à la liberté et à l'égalité et a organisé un coup d'État militaire qui a renversé l'Empire Ottoman. Elle a gouverné entre 1906 et 1918 et a engagé l'Empire dans la 1ère guerre mondiale. Elle a cédé les finances aux banques européennes et a exécuté, en 1915 et 1916, les représentants de la bourgeoisie arabe nationale qui s'opposaient à la cession de la Palestine au sionisme. Elle a commis le massacre des Arméniens en 1915-1916.

[6] La Russie a ouvert la porte aux pourparlers avec les différents courants de l'opposition ; une délégation de ce Front d'opposition s'est rendue en Russie ainsi que l'opposition du Conseil National Syrien présidé par Burhan Ghalioun, et les Comités de coordination.

[7] Le slogan « pacifique, pacifique » était entonné au début des manifestations (mars 2011). Il n'était pas encore évident pour tout le monde que ces manifestations censées êtres pacifiques étaient instrumentalisées par des provocateurs armés. Ce slogan a longtemps été revendiqué comme un signe de non violence par ceux qui ne reconnaissaient pas le caractère armé.


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Gregorios III : « une dictature de la presse sur la crise syrienne »

Gregorios III : « une dictature de la presse sur la crise syrienne »
11/5/2012
Capitaine Martin

« Il n'y a plus de Révolution, il n'y a plus de manifestations. Il y a seulement du banditisme et le monde entier refuse de le reconnaître ». Ces paroles ne sont pas celles du président syrien Bachar el-Assad, ni celles d'un de ses ministres, ou celles d'un membre d'un quelconque gouvernement arabe soutien du régime, mais celles du patriarche de l'Église grecque-catholique melkite, dont la résidence est à Damas.

Le prélat n'a pas fait usage de termes vagues pour décrire l'actuel état de crise dans lequel se trouve plongé la Syrie : « des éléments étrangers sont entrés dans le pays et ont même commencé à frapper les chrétiens, qui ont dû quitter Homs étant donné la dangerosité de la situation », a expliqué le patriarche qui n'a pas caché une certaine insatisfaction vis-à-vis de la situation jugée trop souple du Vatican à son égard. Grégoire III s'en est pris ensuite à la presse européenne avec laquelle il a eu affaire lors de récentes visites sur le Vieux Continent pour raconter ce qui était justement en train de se passer en Syrie. « Je n'excuse pas le régime comme j'ai pu l'entendre en France, mais je soutiens une réalité. Les journaux sont stéréotypés, ont des sources uniques et ne sont prêts à écouter personne, pas même moi », a avancé le prélat qui n' pas hésité à parler d'une vraie « dictature de la presse au service des États-Unis ». Le patriarche a même raconté une anecdote arrivée au neveu d'un évêque travaillant à Dubaï (Émirats arabes unis), qui, alors qu'il se rendait un jour à son travail, a entendu derrière lui un homme annoncer au téléphone qu'il se trouvait à Homs, pendant que les troupes gouvernementales faisaient l'assaut de la ville, en tuant femmes et enfants.

« On a parlé de complot, mais c'est bien plus grave que cela : il y a une volonté internationale de nuire à la Syrie », a encore affirmé Grégoire III tout en se demandant comment certains États pouvaient changer en peu de mois « le régime qui a tant fait pour sa population », alors que ces mêmes Etats ne réussissent pas à mettre fin au conflit israélo-palestinien. « Aucune sanction n'a été approuvée contre les colonies israéliennes, a-t-il ajouté, alors qu'elles sont illégales. Tout le monde en est persuadé mais personne ne fait rien ».

Enfin, répondant à une question des journalistes relative aux actions de l'armée syrienne vis-à-vis de la population, le patriarche n'a pas hésité à affirmer que l'intervention des forces armées a été « tardive et trop légère » pour espérer mettre fin aux violences des bandes rebelles.

Un témoignage important sur la situation réelle de la Syrie qui tranche singulièrement avec ce qu'on peut trouver dans les principaux media, lesquels ne se préoccupent décidément pas d'informations claires et objectives.

Capitaine Martin

Résistance http://www.resistance-politique.fr/article-gregorios-iii-une...

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http://www.legrandsoir.info/gregorios-iii-une-dictature-de-la-presse-sur-la-crise-syrienne.html



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Syrie : une expérience vécue de la situation sécuritaire actuelle.

Une nouvelle sur les chretiens de Syrie, pour vous.
Joseph

Syrie : une expérience vécue de la situation sécuritaire actuelle.

Centre Catholique d'information Vox Clamantis- Homs

12 mai 2012

Les chrétiens de Qâra sont des habitants de souche.
Ils sont au nombre de 500 pour une population de 25000 sunnites. Bien que minoritaires ils sont très respectés et ont toujours vécu en bonne entente avec leurs frères musulmans étant donné le fait que beaucoup de familles musulmanes sont issues de familles chrétiennes qui ont embrassé l'Islam au temps des Mamelouks.

Après la chute de Baba Amr et d'autres quartiers de la ville de Homs et sa province, des familles entières de confession sunnite se sont repliées à Qâra où les révolutionnaires les ont accueillies dans des locaux publics, gymnases, mosquées ou centres culturels ou dans des lieux privés. L'higoumène du Monastère Saint Jacques l'Intercis a visité ces familles et en a recensé plus de 600 dont au moins le tiers compte des combattants à l'intérieur de « l'Armée Libre de la Syrie ».
La présence de ces familles « combattantes » a rapidement transformé le quotidien paisible du village de Qâra.
Des larcins ont été commis mais aussi des enlèvements contre rançons : mode qui se propage partout en Syrie pour renflouer les caisses vides de la révolution ou pour remplir les poches d'anciens contrebandiers qui ne peuvent plus continuer leur commerce illicite à cause de la vigilance de l'Armée régulière syrienne.
Tel est le cas dans les villages environnants du Qalamoun où nous nous trouvons : Yabrud, Nebek, Deir Attieh.
Des bandes armées kidnappent les citoyens et réclament
une rançon pour leur libération. Ce sont les leaders de l'opposition locale qui font la médiation entre les ravisseurs et la parenté de la victime. Les rançons varient de un à plusieurs millions de livres (entre 20 000 et 40 000 Dollars) pour les chrétiens et plusieurs centaines de milliers de livres pour les musulmans (1000 à 5000 Dollars).
Les ravisseurs appartiennent à des tribus belliqueuses des villages de Flitta, Baqaa, Maaret Yabrud ou Yabrud.
Souvent il y a des rixes armées parmi eux pour se partager le butin ou pour asseoir une suprématie.

Nous avons donc relevé la présence de personnes étrangères au comportement louche à Qâra. Des voitures fumées sans plaque d'immatriculation circulent la nuit comme le jour. Les responsables de l'opposition sont devenus plus autoritaires. Ils apparaissent désormais armés et ont reçu dernièrement des uniformes flambant neufs de « l'Armée Libre de Syrie ». Ils font la pluie et le beau temps. Ils décrètent la grève, le couvre-feu ou la tenue de manifestations. Gare à celui qui ne collabore pas. Ils peuvent décider d'exécuter tel ou tel « collaborateur », comme ce colonel sunnite qui a été froidement abattu et dont on a interdit les funérailles.
Ils disent qu'ils sont là pour « protéger la population civile des Shabbiha, c'est-à-dire des forces de l'ordre ». En réalité ils créent un vide sécuritaire qui laisse la place vacante à des bandits et à des terroristes.

Malgré les déclarations tranquillisantes des leaders de l'opposition locale nous avons fait face plus d'une fois à des tentatives de voler nos récoltes, de faire pénétrer abusivement des troupeaux en clôture pour profiter de nos pâturages.
A chaque fois la réponse des contrevenants était : « les choses ne sont plus comme avant », autrement dit : « les forces de l'ordre ne vous seront d'aucun secours, nous pouvons faire impunément ce que nous voulons ».
Beaucoup d'objurgations furent nécessaires pour dissuader de telles velléités. Mais un jour la vengeance est arrivée, sans doute créée par le dépit. Notre culture de peupliers fut totalement saccagée. Un matin, ces grands et beaux arbres gisaient à terre affreusement coupés. Depuis quelques mois le même sort avait été réservé à des dizaines arbres de la réserve naturelle dont nous nous occupons avec le ministère de l'agriculture.
La raison donnée par l'opposition a été « le peuple vous en veut d'avoir planté des arbres là où les bergers amenaient leurs troupeaux pour paître ». Or, la plaine alentour compte des millions d'hectares qui sont libres pour tous.

Nous n'avons rien dit en pensant : « d'autres souffrent autrement plus que nous ».

Cependant la pagaille sécuritaire arriva à son comble aujourd'hui même. A peine remis de l'horrible attentat du 10 mai 2012 qui coûta la vie à des dizaines de citoyens et fit des centaines de blessés (notre frère Jean Baudoin qui partait ce jour même à l'aéroport était sur les lieux du drame quelques minutes auparavant et l'autobus de l'école grecque catholique y passait quelques minutes plus tard), voilà que nous parvient la nouvelle bien grave de l'agression dont fut victime le cher Père Georges Louis, curé célibataire de notre paroisse grecque catholique de Saint Michel, dans le centre historique de Qâra.

A l'aube du 11 mai deux hommes armés cagoulés sont entrés chez le Père Georges Louis qui dormait dans sa cure. Ils le menacèrent de leurs pistolets et demandèrent les clés pour inspecter les lieux. Craignant qu'ils ne s'introduisent dans l'église le Père essaya de parlementer à l'amiable. Ils le ligotèrent et lui intimèrent l'ordre de donner les clefs. Devant son hésitation l'un d'entre eux le frappa sur la tête avec une bouteille en vitre qui se brisa lui occasionnant une grande blessure qui saigna abondamment. L'un d'entre eux ricana : « nous t'avons imprimé une croix sur ta tête ! », la lésion était en effet cruciforme. Le Père essaya de les raisonner mais il n'obtint qu'un terrible coup de poing qui lui brisa une dent. Après avoir volé la caisse de l'église, l'ordinateur et le portable du prêtre, les bandits obligèrent avec mépris ce dernier à entrer dans la salle de bain où ils l'attachèrent au siège des WC. Ils lui fermèrent la bouche avec un adhésif. Ils cherchèrent de l'étrangler avec un tuyau mais, répondant à un signal, ils se retirèrent avant d'avoir terminé leur besogne.
Le Père mit plus de deux heures à se dégager. Les mains encore liées il put appeler une de ses paroissiennes au secours. On l'amena tout ensanglanté chez le chirurgien : sa blessure nécessita cinq points de suture.

Un tel incident aurait été impensable quelques mois plus tôt. Les slogans confessionnels des chaînes satellitaires séoudiennes et quatariotes ont finit par rendre les chrétiens –jadis respectés en vertu du droit à la protection des minorités- une cible facile. Pauvre Syrie. Des groupuscules surgissent un peu partout. Ils savent que, dans la conjoncture actuelle leurs actes resteront impunis.

Après avoir connu la nouvelle le village s'attroupa autour du curé. Les dignitaires religieux et civils, chrétiens et musulmans désapprouvèrent fermement l'agression. Les leaders de l'opposition sont attendus demain pour une réunion à la municipalité avec l'higoumène du monastère. Il faut éviter le clivage confessionnel.

Sa Béatitude Grégoire III Laham, Patriarche grec melkite d'Antioche et de tout l'Orient nous a téléphoné pour nous exprimer sa profonde tristesse et sa solidarité paternelle. Après les attentats criminels de la veille qui ont secoué la ville de Damas et fait soixante dix morts et quatre cent blessés, Sa Béatitude déjà ébranlé a été très ému en s'informant des détails de l'agression subie par le Père Georges Louis. A cette occasion notre Patriarche a déclaré que « le drame dans notre Syrie bien-aimée c'est la dissolution de la société, le banditisme et le manque total de la sécurité. Tel est le sentiment du plus grand nombre de citoyens syriens qui ne savent plus quel est le lieu sûr pour s'y réfugier. La violence aveugle et sauvage frappe partout. Les éléments qui constituent un danger pour tous- mais spécialement pour les chrétiens et les autres minorités- sont le chaos insidieux, l'opposition incontrôlable et super armée et le banditisme. Tous sont des éléments qui affaiblissent l'Etat et créent une situation de peur, voire de terreur ainsi que des situations psychologiques très graves dans notre population. A chaque moment nous sommes dans l'insécurité totale. Aujourd'hui en Syrie il ne s'agit plus d'un clivage gouvernement-opposition. Il y a un troisième élément : c'est le banditisme qui règne et qui profite de la situation, qui se cache derrière l'opposition et qui exploite le manque de présence de l'armée et des observateurs des Nations Unies. »

Commentant la mention de la croix faite par le malfaiteur Sa Béatitude opina : « A vous dire franchement, moi je n'ai pas peur des musulmans, je n'ai pas peur de l'islamisme, je n'ai pas peur du salafisme. Je peux m'arranger avec eux tous car je sais à qui j'ai à faire. Mais devant le banditisme je suis absolument démuni et sans aucune défense. »

Nous confiâmes au Patriarche que les forces de l'ordre, contactées par les dignitaires musulmans et chrétiens du village hésitèrent à venir à Qâra car, comme chaque vendredi, il y avait une manifestation devant la grande mosquée qui est située à quelques mètres de la paroisse et que cette opposition est encadrée par des hommes armés. Les forces de l'ordre ne voulurent pas venir pour ne pas occasionner d'effusion de sang parmi la population civile en affrontant les miliciens.

Sa Béatitude répondit : « Tant que le gouvernement est là il doit gouverner : c'est une règle internationale. On ne peut empêcher un gouvernement de gouverner. On ne peut empêcher un gouvernement de protéger les citoyens. Et le gouvernement ne doit pas démissionner de cette tâche. La révolution, en mettant l'opposition contre le gouvernement a paralysé ce dernier. On dirait qu'il n'y a plus de gouvernement. Le gouvernement syrien est lié et balayé à cause de la politique internationale, à cause des accusations continuelles qui l'accusent sans enquête sérieuse de perpétrer des massacres et de bombarder les civils alors que des actes barbares de la part d'insurgés sont passés sous silence. C'est pour ces raisons que les gens crient au secours : ils demandent qu'on les aide. Il y a un gouvernement, un gouvernement légitime qui doit gouverner. Il faut aider le gouvernement. Si ce gouvernement tombe un jour il n'y aura plus rien à faire. Dans quel vide nous serons sans alternative viable ? Malheureusement nous constatons une volonté internationale qui vise à l'exacerbation des différences et à la provocation des conflits en Syrie. En armant et en appuyant par divers moyens des forces incontrôlables on pousse le pays à plus de violence, à plus de terrorisme, à plus de versement de sang. Je m'adresse à la communauté internationale : sauvez la Syrie. Sauvez la convivialité exemplaire entre musulmans et chrétiens. Pour ceux à qui elle est précieuse je crie : Sauvez la présence chrétienne en Syrie : les évènements dramatiques poussent les chrétiens à l'exode par peur du chaos et du banditisme ».

Sa Béatitude a terminé par une prière : Damas, la plus ancienne capitale peuplée au monde, a accueilli Saul le persécuteur. Il s'est transformé en ses murailles en Paul, Apôtres des nations. Damas est le lieu de la rencontre avec le Persécuté. Avec l'aide du ciel, de Celui qui est ressuscité d'entre les morts et qui est à jamais solidaire avec nos détresses, Damas peut redevenir le lieu de la conversion, de la transformation intérieure et de la grande réconciliation. Seigneur regarde du ciel et vois et agis par miséricorde, toi l'Ami des hommes »

Ces évènements doivent faire nous faire réfléchir toute personne de bonne volonté : un pays est déstabilisé par des insurgés qui acceptent d'abriter parmi eux des bandits et des terroristes. Ils instaurent un état de non-droit dont les conséquences sont désastreuses et dramatiques pour la population civile. Comment rester les bras croisés ?

Centre Catholique d'information Vox Clamantis

Diocèse grec-catholique de Homs

Qâra, Province de Damas, Syrie. 11 mai 2012

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http://www.legrandsoir.info/syrie-une-experience-vecue-de-la-situation-securitaire-actuelle.html

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الأخبار: اغتيال المونسنيور ألبير خريش

Voici une vidéo à ne pas manquer sur YouTube :


http://www.youtube.com/watch?v=pG3titHYrXc&feature=youtube_gdata_player


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vendredi 11 mai 2012

البطاركة هزيم ولحام وعيواص يستنكرون الاعمال الارهابية في سوريا

البطاركة هزيم ولحام وعيواص يستنكرون الاعمال الارهابية في سوريا
النشره : الجمعة 11 أيار 2012،   آخر تحديث 16:42 
استنكر بطريرك أنطاكية وسائر المشرق للروم الارثوذكس اغناطيوس الرابع هزيم وبطريرك أنطاكية وسائر المشرق للسريان الارثوذكس اغناطيوس زكا الاول عيواص وبطريرك أنطاكية وسائر المشرق للروم الملكيين الكاثوليك غريغوريوس الثالث لحام، "العمل الاجرامي الجبان الذي تعرضت له منطقة القزاز في دمشق، وكل الاعمال الارهابية التي استهدفت مناطق مختلفة من سوريا وراح ضحيتها المئات من الشهداء والجرحى من مدنيين وعسكريين من أبناء هذا الوطن".
وطلب البطاركة فى بيان لهم "الرحمة لكل الشهداء وتعزية قلوب المفجوعين وحفظ مجد سوريا لتصل الى بر الامان والسلام والازدهار"، طالبين من أبناء الوطن "مشاركتهم الصلاة من أجل حماية السوريين من كل خطر وضرر".
ودعوا الى "تفضيل مصلحة الوطن على أي مصلحة أخرى بعيدا عن العنف بكل أشكاله"، واضعين نصب أعينهم "كل ما هو خير لوطنهم وبنائه مجددا على أسس حضارية وانسانية قوامها العدل والمواطنة الصالحة والسلمية في حرية التعبير، وكل ما من شأنه خدمة الوطن والمواطن".
 



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أنهى البطريرك الماروني بشارة بطرس الراعي زيارته الى مدينة "هالي فاكس" في ولاية نوفوكوشيا في كندا، مترأسا قداساً إحتفالياً في كنيسة سيدة لبنان في حضور حشد من الجالية اللبنانية.
بعد الانجيل ألقى البطريرك الراعي عظة تحدث فيها عن "أهمية المحبة والايمان في حياتنا الإجتماعية والإنسانية والوطنية"، معتبراً أن "كل الصراعات والأزمات والنزاعات التي نعيشها هي بسبب بعدنا عن الله"، ودعا الى "الصلاة من أجل لبنان ليعود كما كان منارة في هذا الشرق ولكي يلعب دوره بين الأمم".
كما ولبّى دعوة القنصل فارس الى مأدبة غداء في دارته شارك فيها الى الوفد المرافق رئيس الحكومة في ولاية نوفو كوشيا جيرال ديكتر والكهنة وعدد من أبناء الجالية.
وألقى البطريرك كلمة شكر فيها القنصل فارس على "كل ما قدمه لإنجاح هذه الزيارة ولكل ما يقدمه لأبناء الجالية والكنيسة في هالي فاكس" فيما شدد القنصل على أهمية الصلة والتواصل بين الكنيسة في لبنان وأبناء الجالية.
ومن هالي فاكس توجّه البطريرك الراعي الى مطار ادمينتون المحطة الرابعة في زيارته الى كندا حيث كان في استقباله في المطار خادم رعية سيدة المعونات المونسنيور جوزيف سلامة وممثلون... More

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jeudi 10 mai 2012

Rai- canada

Rai- canada
Depuis samedi, le patriarche Raï parcourt le Canada en ambassadeur itinérant de l'identité libanaise
OLJ
Par Fady NOUN | 08/05/2012


Mgr Raï au Centre islamique.
Le chef de l'Église maronite est arrivé samedi au Canada en visite pastorale. Il y prêche indistinctement l'attachement à la foi chrétienne et à l'identité libanaise, par-delà tout sectarisme.

Visiblement inspiré par l'exemple de Jean-Paul II,
le patriarche Raï a ajouté samedi dernier le Canada à son propre « pèlerinage au sanctuaire du peuple de Dieu », comme le grand pape appelait ses innombrables voyages apostoliques.
Un pèlerinage qui, en un peu plus d'un an, a déjà conduit le chef de l'Église maronite aux États-Unis et au Mexique, sans compter la France, l'Italie, l'Égypte, la Jordanie, le Qatar, la Turquie et Chypre, ainsi que dans la plupart des régions du Liban.
À la rencontre du troupeau dont il a la charge, le patriarche maronite porte deux messages : celui de la foi dans le Christ, minée par le sécularisme et qu'il est devenu de mode de décrier, et celui d'un Liban communautaire divisible à l'infini.
Le patriarche porte aussi le poids de l'incompréhension et des bouderies de certains, et celui d'un printemps arabe ambigu, aussi lourd de promesses que de menaces, et dont les premiers bourgeons ont éclaté quelques mois à peine après la tenue à Rome d'un synode consacré aux Églises catholiques au Moyen-Orient, fragilisées par des départs massifs, comme en Irak et en Palestine.

Triomphe du bon sens
À Montréal, malgré une consigne de réserve donnée dans certains cercles, c'est le bon sens qui a fini par triompher, et la ville a réservé un accueil chaleureux, et par moments exubérant, au patriarche Raï.
À toutes les étapes de sa visite montréalaise, que ce soit au célèbre sanctuaire de l'Oratoire, au cours du dîner offert en son honneur par la Fondation maronite dans le monde, au centre islamique de la communauté chiite à Montréal, à la messe du matin à la cathédrale Saint-Charbel ou à la paroisse Saint-Antoine, fourbu mais heureux, le patriarche a soulevé la ferveur d'une foule encore très libanaise. Le Canada, en effet, est un pays d'émigration relativement récente et le flux humain massif des années de guerre a fait de Ville Saint-Laurent un véritable « quartier libanais ».
C'est dans l'oratoire Saint-Joseph, un lieu-symbole bâti en lignes massives sur un promontoire dominant Montréal, à l'origine Ville Marie, que le patriarche a célébré, en ce mois de mai, sa première messe. L'office s'est tenu en présence de l'archevêque de Montréal, Christian Lépine, et a été suivi avec émotion par des milliers de maronites venus là de tous les quartiers de Montréal, dans une immense nef comparable à celle de la basilique de Harissa.
Les représentants de toutes les Églises catholiques orientales ont également contribué à donner à l'événement la solennité voulue. L'évêque grec-orthodoxe de Montréal, Mgr Alexandre Mufarrij, originaire de Bechmezzine, a assisté à l'office.
Dans les rangées, le chargé d'affaires de l'ambassade du Liban, Georges Abouzeid, le consul général du Liban à Montréal, Khalil Habre, Maria Mourani, députée canadienne représentant le Bloc québécois, Nehmat Frem, vice-président de la Fondation maronite dans le monde et président de l'association des industriels, Hyam Boustany, directrice de la Fondation, et Antonio Andari, directeur de ses relations extérieures, ainsi qu'une pléiade d'hommes d'affaires libanais venus des quatre coins du Canada.
Bien en évidence, au premier rang, les représentants des trois grandes communautés islamiques libanaises : Nabil Abbas, proche de Nabih Berry, Saïd Fawaz et Hassan Ezzeddine. La nef est pleine à craquer. S'ils n'ont pu venir au nom de leur parti politique, beaucoup sont là à titre personnel. L'appel du Liban, la nostalgie d'une patrie inaccessible aux budgets modestes ont été les plus forts.
Dans son homélie, le patriarche place sa visite pastorale sous le signe de la préservation de la convivialité, source authentique de l'identité libanaise supracommunautaire.
Il développera longuement cet argument au cours du dîner de gala offert en son honneur par la Fondation maronite dans le monde.

En attendant, l'office terminé, le patriarche s'offre un bain de foule sur l'esplanade immense de l'Oratoire, dans la lumière dorée du soleil couchant. Pour son arrivée, en effet, Montréal s'est offert, après des jours de grisaille, la première grande journée ensoleillée de la saison. Du jour au lendemain, les feuilles d'érable poussent sur les branches des arbres qui étaient encore nus la veille. Le patriarche est arrivé à Montréal en même temps que le printemps.

Le « savoir-faire » libanais
Le soir, devant plusieurs centaines de convives invités par la Fondation maronite dans le monde, le patriarche redira son credo libanais, son hostilité viscérale aux divisions sectaires, son attachement inébranlable à la convivialité islamo-chrétienne. Il le fait dans un pays où les attentats du 11-Septembre ont fait leurs ravages indélébiles, et où l'islamophobie est en progrès, avec un afflux de nouveaux immigrants venus de pays musulmans et un taux de natalité bien supérieur au taux moyen. Dans ce contexte, il semble évident que le discours du patriarche pointe en direction d'un « savoir-faire » libanais dans le domaine des relations islamo-chrétiennes unique en son genre. Le patriarche dénonce en même temps une espèce d'embourbement antinational dans le communautarisme qui est en train de détruire le tissu social libanais.
« C'est la culture de la convivialité qui a sauvé le Liban, insiste le patriarche, prenant la parole au cours du dîner de gala qui se tient au prestigieux Queen Elizabeth. Je suis hostile à ceux qui détruisent les ponts (entre les communautés). Nous sommes un seul peuple. Certes, nous vivons une période difficile et notre convivialité connaît des blocages. Mais nous n'avons pas le droit de renoncer à ce qui fait notre mission et notre message. »
« Être un Libanais véritable, c'est construire des ponts, non des murs, enchaîne-t-il. Je refuse de sombrer dans le sectarisme. On cherche à se disculper en affirmant que notre guerre était "celle des autres" sur notre territoire. Mais cette guerre des autres, ce sont des Libanais qui l'ont livrée. Et ce qui se passe aujourd'hui n'est pas différent; même si c'est avec des instruments politiques qu'on la livre. Le Liban ne saurait être le pays de la pensée unique ; comme le sont autour de nous beaucoup de pays arabes. »
« Le Liban est le seul pays arabe à n'avoir pas de religion d'État, conclut le patriarche, intarissable sur le sujet. L'article 9 de la Constitution prévoit cependant que toutes les croyances religieuses sont respectées. Par ailleurs, même si nous avons établi une séparation claire entre la religion et l'État, nous n'avons pas fait de séparation entre l'État et les valeurs religieuses et morales, contrairement à ce qui s'est produit ailleurs. Je crois au Liban un, à son unité par-delà sa diversité. Je suis libanais, et c'est pour moi un honneur que rien ne saurait égaler. »
Au passage, le patriarche met en garde contre « un effondrement » monétaire que provoquerait une augmentation de la dette qui ne s'accompagnerait pas d'une augmentation du PIB. « Notre dette croît de 3 milliards de dollars par an, si je ne me trompe pas », met-il en garde, prenant à témoin le président de l'association des industriels.

Les dix commandements de l'émigré
Le dîner de la Fondation maronite dans le monde devait donner à Nehmat Frem l'occasion de mieux faire connaître les objectifs de l'association dont il est le vice-président. Si la Fondation maronite dans le monde suit de si près les voyages pastoraux du patriarche en dehors du Liban, c'est en effet pour répandre sa propre bonne nouvelle, qui est la simplicité même : partez s'il le faut, mais préservez à tout prix vos liens avec le Liban en y faisant enregistrer vos mariages et la naissance de vos enfants. Ce faisant, vous rendez service à votre pays d'origine et préservez la formule de coexistence libanaise. La fondation est là pour vous aider à le faire, sans distinction d'appartenance communautaire, le mot « maronite » étant là simplement pour dire que cette communauté s'est assigné cette mission.
Pour illustrer ses propos, M. Frem fournit des chiffres. Il souligne que les Libanais ont la palme mondiale de l'attachement financier au pays, avec des virements d'un total annuel de 7 milliards de dollars. Mais sur les listes électorales, dit-il, anomalie : 75 % des Libanais sont célibataires, ce qui signifie que des milliers de mariages ne sont pas enregistrés au Liban.
Et de proposer, mi-sérieux, mi-plaisant, les dix commandements du Libanais émigré : retardez le plus possible votre départ, gardez vos liens avec vos paroisses, respectez les lois du pays d'accueil, n'entrez pas en compétition avec vos compatriotes, enregistrez vos mariages et la naissance de vos enfants, et parlez-leur dans votre langue maternelle, envoyez-les au Liban autant que possible dans des programmes d'échanges scolaires ou de vacances d'été, si la fortune vous sourit, achetez une parcelle de terrain ou investissez au Liban, quand vous songez au mariage, ne dédaignez pas celles qui sont au pays, quand vient l'heure de la retraite, prenez-la au Liban et quand sonne l'heure du départ, reposez en terre libanaise... Un beau programme dont l'Église maronite reprend à son compte certains des points, avec des programmes d'enseignement de la langue arabe et l'organisation de loisirs pour encadrer les jeunes maronites. Mais il est évident que les difficultés pour préserver l'identité libanaise sont énormes.

La leçon du Canada
Mais le Canada a aussi du bon – c'est le moins qu'on puisse dire – et semble avoir donné aux émigrés une leçon de pluralisme. Le fait est ressorti de façon claire des discours tenus au centre islamique de Montréal, relevant de la communauté chiite, où le patriarche a reçu, sur recommandation expresse de Nabih Berry, un accueil triomphal. Prenant la parole à cette occasion, cheikh Nabil Abbas a tenu à l'affirmer en français : « Notre appartenance libanaise s'est fortifiée et bonifiée de l'expérience canadienne et de la promotion sans discrimination de la pluralité religieuse et culturelle. » On ne saurait mieux dire ni faire, et la leçon vaut pour tous sans exception.


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Réactions des internautes à cet article

- Idiot...tout simplement idiot...le boycott de Mgr Raï est idiot...je le dis d'autant plus clairement que ses positions font plus que m'interroger...mais c'est quand même idiot...
GEDEON Christian

- Bien le Bonjour ya Sursock éhh, ya Madame Sursock ; en ce Joli mois de Mai ! En effet, très grand Désespoir, comme vous l'avez si bien pointé : Ya Roûm éhh.
Antoine-Serge KARAMAOUN

- En ces «Printanières», j'envoie des brins de muguet bien mérités à M. Karamaoun pour ses textes si inventifs. Ils ne sont pas simplement acrobaties linguistiques mais leçon de Sagesse et de lucidité accompagnés d'un humour très caustique. «L'humour est la politesse du désespoir», disait Bergson. M. Karamoun, lui, connaît bien les MOTS qu'il pratique, tel un jongleur, afin d'exorciser les MAUX. Solidairement.
Nayla Sursock

- L'adaptation de la tradition du "maronitisme" à la réalité de ces Printanières est primordiale aujourd'hui. Car, depuis le départ du Batrak Primordial, Mâr Nasrallah Sfeïr, les maronites héritent du règne de "Râéé" dont la rigidité s'accuse au fil des jours, jusqu'à presque mettre cette Eglise "en Péril" ! Avec notamment Sa "fameuse bulle" de l'Elysée qui tâchait de "comprendre" l'usage de la férocité contre les Sains Syriens par "l'Assadique" d'à côté et les quarante années éminemment despotiques des "deux Assadiots" père et fils, "vitaux" pour la protection des chrétiens de cette région à ce qu'il parait ; d'après Räëé ! Le bilan de ce héraut du "Maronitisme" Strict ; M.Râéé ; est déjà fait, pour qu'il soit nécessaire d'encore s'y attarder ! On peut d'ailleurs disserter à l'infini sur l'adéquate place du curseur entre ses "revigorantes Jamborees" aux quatre coins de ce "maronitisme" Immigré de cette fertile ! montagne "Campagnardisée", sa communication qui rassure si fort, mahéék, les béjaunes et puinés "(h)Amèèèrs" et les "bérets encore déshérités" : Ils n'ont plus peur, les pâmés, le "fakîh" est à leurs côtés ; sa fierté maronitique retrouvée et, d'autre part, ses rendez-vous avec les Sains ; Manqués ! Eux qui osent Ne Pas "comprendre" ces Carnages "baassyriens" contre les Saints Syriens, sunnites ou chrétiens ; par ce "lionceau baassdiot baassyrien hypophysaire lilliputien" : perpétrés.
Antoine-Serge KARAMAOUN

- - - Merci à monsieur Fady Noun témoin de l'histoire , pour cet excellent article et juste témoignage sur la densité de la foule venue l'accueillir et la ferveur qui entoure le succès de la visite du Patriarche Berger Al-Rahi dans tout son périple et plus précisément au Canada où malheureusement des appels au boycott à cette visite , sont venus du pays et de sa propre communauté !! qui ont été relayés ICI par certains qui se reconnaîtront !! Du jamais vu dans la très longue et très ancienne histoire de la très prestigieuse église MARONITE ! Pardonne leur Seigneur , car ils ne savent pas ce qu'ils font .
JABBOUR André


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Raï aux Libanais d'Ottawa : Le printemps du Liban, c'est vous !
OLJ- Par Fady NOUN | 09/05/2012


Bain de foule pour Mgr Raï.
Le patriarche maronite est arrivé lundi dans la capitale fédérale du Canada, Ottawa, deuxième étape de sa tournée dans ce pays. Prochaine destination : Halifax, qu'il visite aujourd'hui.

À deux heures de route de Montréal, Ottawa, la capitale fédérale canadienne, donne l'apparence d'une ville plus insulaire, moins cosmopolite que Montréal. Elle abrite une forte communauté d'origine libanaise, la plus importante de l'agglomération, selon le ministre canadien de l'Émigration qui assistait hier soir au banquet offert en l'honneur du patriarche maronite, Mgr Béchara Raï, au Palais des Congrès de la ville.
Selon le P. Raymond Hanna, le pasteur de cette communauté, il y aurait 25 000 Canadiens d'origine libanaise à Ottawa, dont quelque 17 000 maronites, qui ne donnent pas du tout l'impression d'être de pauvres émigrants aspirant à rentrer chez eux. Bien au contraire, ils semblent tous bien installés et contents d'avoir (re)fait leur vie loin des mauvaises langues, de la bureaucratie, des enlisements administratifs et économiques, et des blocages politiques du Liban.
L'histoire du P. Raymond Hanna est, en elle-même, une épopée. Originaire de Tarchiche, moine de l'ordre maronite libanais, prêtre, Raymond Hanna doit la vie sauve à un réflexe de courage aussi exceptionnel que providentiel. Arrêté en 1977 sur la route de Hammana, sur le point d'être liquidé – Tarchiche, à l'époque, est un terreau de miliciens « chrétiens » –, le P. Hanna s'est jeté de la voiture en marche qui l'emportait vers la mort, à l'instant même où le malabar à côté de lui chargeait son fusil-mitrailleur. Il parvient à s'enfuir à travers bois, se cachant jusqu'à la nuit, avant de forcer la porte d'une maison – il se croyait à Hammana, pour se retrouver face à face avec ... un druze. Il était toujours à Falougha. Mais l'homme – l'homme d'honneur, tel qu'il en reste au Liban –, s'engage à le protéger. En guise de protection, il le conduit au QG local de l'armée syrienne (!). Mais tout finit bien et quelques semaines plus tard, le P. Raymond Hanna prend l'avion pour le Canada. C'était il y a 35 ans.
En cours de soirée, le chargé d'affaires de l'ambassade du Liban, Georges Abou Zeid, devait proposer que le P. Raymond succède à Mgr Joseph Khoury, qui est sur le point d'atteindre l'âge de la retraite, comme évêque maronite du Canada. L'énorme ovation qui a accueilli cette proposition reste significative de l'amour que la communauté maronite porte à cet homme bourru qui avale la moitié de ses mots, tant il parle vite.

Un pasteur aimé de tous
Le P. Hanna, qui a levé 300 000 dollars en une semaine pour acheter l'église Saint-Charbel mise en vente – une chose impensable chez nous, mais courante dans un Canada qui se déchristianise à vue d'œil –, a également persuadé sa paroisse d'acheter une école qui se trouvait à proximité et qui était convoitée par la communauté musulmane d'Ottawa, et de dépenser 5 millions de dollars pour la restauration de l'église. Résultat, celle-ci est vraiment resplendissante avec son plafond en boiserie et se trouve au centre d'un vaste complexe pastoral où, pour l'Assomption (15 août), le P. Hanna et le conseil pastoral qui le couve organisent un festival d'une semaine où l'on vient de loin pour se retremper dans l'ambiance libanaise. Avec ses seuls « donuts », assure le prêtre, la paroisse a fait 10 000 dollars de rentrées...
Le prêtre est efficacement assisté, dans son travail pastoral, par une communauté de religieuses antonines conduite par sœur Eva Chamoun, qui assure à prés de 400 jeunes maronites des cours dans les trois langues du Liban, l'arabe, le français et l'anglais.

Le patriarche infatigable Et le patriarche dans tout
ça ? L'homme semble infatigable. Accueilli par une « zaffé » qui a fait danser tout le monde, le patriarche a célébré une messe sereine, dans une église bondée et fleurie comme pour un grand mariage. Il a ensuite assisté, imperturbable, au classique « banquet » dont les derniers plats, les plus consistants, repartent à peine entamés. Il prend la parole en dernier et tente de trouver les mots qu'il faut pour remercier la communauté de son accueil. Au dîner d'Ottawa, de nombreux officiels sont là, dont le ministre canadien de l'Émigration. En privé, le patriarche s'exclame : « Tout le Liban est là, nos montagnes se vident. »
Notons que, comme à Montréal, les officiels des Forces libanaises ont boudé la réception, mais les proches ont ignoré cette consigne allant à l'encontre du bon sens.
Cette inquiétude ne se reflétera pas dans ses propos publics. « Vous êtes bien là où vous êtes ? Pas de problèmes, dit-il, s'adressant aux convives. Personne ne vous demande de rentrer. Le pays ne peut vous contenir tous, mais restez liés au Liban. Gardez-le à l'esprit dans votre nouvelle patrie. Le Liban, ce n'est pas d'abord un pays, mais une communauté humaine. Si le monde arabe aspire à un printemps de démocratie, le printemps du Liban, c'est vous. Oui à un printemps libanais dans les pays d'émigration. Apprenons de nos pays d'accueil le sens de l'appartenance à un État de droit, à un État qui se respecte, à un État qui, s'il prélève des taxes, offre en échange des services. Si le tronc de l'arbre se trouve au Liban, quelle importance si ses branches s'étendent dans le monde ? Mais veillez à ce que ce tronc soit en bonne santé, apporterez-lui vos soins. »
Et d'enchaîner en référant l'assemblée aux efforts inlassables déployés par la Fondation maronite dans le monde pour assurer la pérennité du lien entre le monde de l'émigration et la mère patrie. « Enregistrez vos mariages, enregistrez les naissances », répète-il, sachant bien qu'une campagne de motivation est nécessaire pour convaincre des Canadiens bien installés à Ottawa de ne pas omettre le geste d'appartenance au Liban consistant à y faire enregistrer les mariages et les naissances, ne serait-ce que par solidarité avec ceux qui sont restés dans un pays difficile où des controverses incessantes minent la confiance dans l'avenir.


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Objet: Votre récapitulatif YouTube personnel – 10 mai 2012


Votre récapitulatif YouTube personnel – 10 mai 2012

mercredi 9 mai 2012

Fwd: Issr -usj


Date: 5 mai 2012 08:57:12 HAEE
Objet: Issr -usj

 
Issr -usj
c = crédit ​s = séance
2012-2013
Semestre I
Mardi 02.10.2012
samedi 26.01.2013
Semestre II
Mardi 12.02.2013
Samedi 15.06.2013
Semestre III 2012-2013
Mardi 02.10.2012
samedi 24.01.2013
Mardi
15h00-16h30
Gestion des ressources humaines (I)3 c – 14 s L. Optionnelle Fermée
R. Hayek – Jessica Akiki
Accueil et discernement spirituels 2 c – 10 s
Jamilé Richa
Ethique de la responsabilité et du volontariat 3 c – 10 s
Edgard El Haiby
Mardi
17h00-18h30
Droit canonique des institutions 2 c – 10 s
Jean-Paul Abou Ghazali
Marketing et relations publiques 3 c – 14 s
Hilda Bayramyan
Gestion des ressources humaines (II) 4 c – 14 s
R. Hayek – Jessica Akiki
Mardi
18h45 – 20h15
Stratégies de communication chrétienne sur Internet 3 c – 14 s
Fadi Elmir
Atelier: Leadership, communication et dynamique de groupes 4 c – 14 s
Noha Daccache
Charismes et célébration de la foi 3 c – 10 s
Georges Melki*
________________________________________________
Jeudi
15h00-16h30
Optionnelle ouverte
Evénement, communication et Médias de masse 3 c – 10 s
Joseph Khouraich

Gestion financière et comptabilité 3 c – 14 s
Mona Said Boustany
Jeudi
17h00-18h30
Sociologie des institutions religieuses 3 c – 10 s
Thom Sicking
Séminaire de méthodologie 4 c – 14 s
Edgard El Haiby
Le droit et la mise en œuvre des droits  3 c – 14 s
Hady Rached
Jeudi
18h45 – 20h15
Management et organisation 4 c – 14 s
Hilda Bayramyan
La Révélation biblique comme récit multiforme 2 c – 10 s
Antoine Aoukar
Entreprenariat et partenariat 4 c – 14 s
Camile Assaf
Samedi
8h30 – 11h45
Séminaire : Ecclésiologie pratique dans le contexte de l'œcuménisme et de la pluralité religieuse 4 c – 14s
Gaby Hachem
 
Analyse des pratiques 5 c – 10 s
Marwan Tabet & E. Haiby
3ème et 4ème semestres
 
Sessions : De jeudi soir à samedi (18 h)
Jeudi (3 h): 17h – 18h30 + 18h45 – 20h15
Vendredi (7.5 h) : 08h – 13h30 + 15h – 18h30​Samedi (7.5 h) : 08h – 13h30 + 15h – 18h30
 
1ère année :
1- Complexité, action et pastorale : Albert Lorent, sj
2- Ministères, charismes et professionnalisme : Anne-Marie Petitjean
 
2ème année :
 
3- Croire aujourd'hui : Jean-Louis Souletie
4- Méthodologie pédagogique : Denis Villepelet
 

ندوة في الوكالة البطريركية في روما

ندوة في الوكالة البطريركية في روما
"دور مسيحي الشرق الأوسط  في الحوار بين الشرق والغرب".


روما، الثلاثاء 8 مايو 2012 (ZENIT.org). – نظّمت الوكالة البطريركية في روما ندوة حوارية تحت عنوان: "دور مسيحي الشرق الأوسط  في الحوار بين الشرق والغرب".

شارك فيها رئيس المجلس البابوي للحوار بين الأديان الكاردينال جان لوي توران،
 رئيس أساقفة بيروت للموارنةورئيس اللجنة الأسقفية لوسائل الإعلام، المطران بولس مطر،
والأب سمير خليل اليسوعي.
أدارت الندوة الدكتورة أمل حزين ضو،
وحضرها سفراء الدول المعتمدين لدى الكرسي الرسولي ،
 سفير لبنان العميد جورج خوري ،
سفير فرنسا  برونو جوبرت،
سفير كوريا هونغ سون هن ،
سفير قبرص جورجيوس بولدس،
 سفير الجمهورية الإسلامية الإيرانية الشيخ علي أكبر نصاري،
والقائم بأعمال السفارة اللبنانية في الدولة الإيطالية السيد كريم خليل،
وسفير جمهورية العراق لدى الفاتيكان حبيب محمد هادي الصدر،
 وممثلين عن سفراء كل من دولة البرازيل، أفغانستان وباكستان،
 السفير البابوي المطران ادمون فرحات ،
و الزائر الرسولي لكنيسة السريان الكاثوليك في أوروبا المطران ميخائل جميل،
ومدير المركز الكاثوليكي والوكيل البطريركي لكنيسة الأرمن الكاثوليك في روما الأب جورج دنكاية،
ومدير المركز الكاثوليكي للإعلام الأب عبدو بو كسم،
ووكلاء الرهبانيات المارونية في روما، ؛الأب سليم الرجي، الأب إلياس جمهوري ، الأب ماجد مارون، القيم البطريركي الماروني في روما، الخوري جوزيف صفير،
دوحشد من الكهنة والرهبان والراهبات ورجال الفكر والسياسة المهتمين بالحوار بين الأديان.

- بدايةً رحب الوكيل البطريركي الماروني في روما الخورأسقف طوني جبران بالمنتدين والحضور مشدّداً في كلمته على الدور الذي لعبته المدرسة المارونية في روما، منذ بدايتها حتى يومنا، في عملية التواصل بين الشرق والغرب كجسرٍ متين للحوار المنفتح على إحترام الآخر وقبوله والتفاعل معه على قاعدة الحوار البّناء الذي يحترم القيّم الإنسانية والأخلاقية التي هي عنصرٌ جامع وموحد بين الأديان السماوية، مستحضراً في هذا المجال، ما قد دعا إليه غبطة البطريرك مار بشارة بطرس الراعي، من خلال  شعاره البطريركي "شركة ومحبة"، داعياً إلى الإنفتاح والتواصل بعيداً عن قيود التعصب ومعتبراً أن كل انسان هو قيمة مضافة تعزز روابط التلاقي بين الشعوب.

- بعدها أدت جوقة المدرسة البطريركية المارونية في روما، بقيادة الخوري فريد صعب، الأناشيد المريمية والمزامير التي تدعو للسلام  والصلاة.

- ثم كانت المداخلة الأولى للكاردينال توران تحت عنوان: "الكنيسة الجامعة بالمقارنة مع القيم الإنسانيّة والدينيّة":

"شدد فيها على المسيرة التاريخية بين الشرق والغرب، مركزاً على أهمية دور مسيحي لبنان ،بتجربة العيش المشترك ،عارضاً بتسلسل تاريخ الشرق وأهمية الدور المسيحي فيه حتى في احلك الظروف عندما إعتبر مسيحيو الشرق "مسيحي الدرجة الثانية "، واعتبر توران: " أن مسيحي الشرق لهم ألحق وقد اثبتوا بجدارة  على مدى العصور، صلابة وجودهم وقيمة تمركزهم  وإنفتاحهم من خلال القيم والفضائل المسيحية التي تربوا عليها" .

وأشار الكاردينال توران  "إلى  توجيه الأنظار وأخذ العبر من إختبارات مسيحي الشرق، مشدداً على نقاط  ثلاث : 
"الرؤية الحقيقية السليمة تجاه مسيحي الشرق كنموذج حي للعيش المنفتح"
 وعلى "النقد البناء لعمليات العيش المشترك والأخذ بعين الإعتبار كل الظروف القاهرة والحروب والآلام التي تمخض فيها الشرق"،
  وعلى "الإيمان بأن الإله الواحد ومحبّة القريب هما الجامع لإنجاح عمليةالتواصل والحوار".

- بعدها ألقى المطران بولس مطر المداخلة الثانية تحت عنوان:"مسيحي الشرق والربيع العربي"جاء فيها:

"اعتبرأن الربيع العربي لن يزهر إلا بتساوي حقوق العيش بين المسيحيين والمسلمين، لأن الإشكالية المطروحة لا تندرج في خانة قبول أو رفض هذا الربيع العربي، انما الدعوة أشمل وأوسع وتدعونا مباشرةً إلى إنفتاحٍ سليم وعدم التمادي بالاجتهادات والادعاءات".

 كما ذكر مطر "بأهمية العودة إلى الإرشاد الرسولي "رجاء جديد للبنان" والمفاصل الأساسية التي تبنى عليها قواعد التفاهم والإصغاء والحوار الحق، مشيراً في الوقت عينه إلى دور المجمع الخاص بكنيسة الشرق الأوسط، الذي دعا إليه قداسة البابا بنديكتوس السادس عشر، والذي من كلامه نفهم دور المواطنية وقيمتها وعظم الحرية ومسؤوليتها، فنعي وندرك أن المواطنية حق والحرية هبة من الله" .

 وختم سيادته بالقول: " أن مسيحي الشرق مدعوون إلى التمسك بقيمهم المسيحية، ليكونوا كالخمير في العجين، ولكي يتمكنوا من أن يكونوا دائماً وأبداً على أهبة الإستعداد لقراءة علامات الأزمنة، والتمسك بانتمائهم وهويتهم المشرقية، وعدم التأثر والخوف الشديد من المستجدات على مختلف الصعد ، فدعوة المسيحي مزدوجة فيها الرسالة والفطنة لإكمال المسيرة الإيمانية الشرقية بعزمٍ وتفاهم وحوار".

- ثم كانت مداخلة الأب الدكتور سمير خليل اليسوعي تحت عنوان "الهوية الدينية للشرق الأوسط" جاء فيها:

عرض خلالها لمحة فلسفية مشرقية شاملة، أظهرت بطريقة تصاعدية أهمية الفكر العربي المشرقي وقيمة إنتماء الشعوب وتمسكهم بأرضهم وإنتمائهم وأديانهم، معبراً عن آثار الجروح التي خدشت كيان الشرق وكرامة الإنسان، جراء الكم اللامحدود من الإنقسامات والنزاعات والحروب الدينية والسياسية والإقتصادية، فحولته في أحيانٍ كثيرة لعيش العداوة مع أخيه الإنسان.

كما أوضح الأب سمير في سياق حديثه عن "أهمية وضرورة الحفاظ على ألهوية الشرقية ، هذا الشرق الذي كان وما زال نموذجاً حياً للغنى بتعددية الطوائف والأديان"، وعن "أهمية إحترم  الأخرين بموجب القيم والفضائل المسيحية".

وقد انطبعت مداخلته بأسلوبه الخاص وأمثاله الحياتية المعاشة والتي أظهر من خلالها "أهمية معرفة ألعوائق والعواقب لمنع التواصل الغير السليم بين الأديان عامةً والمسيحية والإسلام بشكلٍ خاص" .

وختم بالدعوة إلى إحترام "الحرية" ما دامت من لدن الله هبةً مجانيةً لكل إنسان...

ثم دار النقاش بين المحاضرين والحاضرين واختتمت الندوة بمداخلة لسفير جمهورية العراق لدى الفاتيكان، السيد حبيب محمد هادي الصدر بيّن فيها:  "أهمية الدور الريادي الذي لعبه مسيحيو الشرق في النهضة العربية وعلاقاتهم الوطيدة والبناءة مع العالم الغربي، والتي يستوجب استعمالها اليوم لتبديد المعلومات المغلوطة عن الشرق (...) والشعوب العربية، وبشكلٍ خاص بعد أحداث 11 أيلول 2001، والتي نجم عنها مواقف غربية مجحفة حيال القضايا العربية والإسلامية الملحة، داعياً إلى تأسيس نظام داخلي أمني يلتزم به الجميع للتفاهم وعلى السلوك القويم لبناء أسس التعايش بين الشرق والغرب على إختلاف الأديان والثقافات بعيداً عن كل تهميشٍ أو خلفياتٍ عرقية وفكرية ودينية...

ختاماً كان  لقاء عائلي جمع الحاضرين على مائدة الوكالة البطريركية المارونية في روما.

تقرير المركز الكاثوليكي للإعلام



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mardi 8 mai 2012

- حبيب معلوف : «ديالكتيك» المطران أنطوان ـ حميد موراني


 - حبيب معلوف : «ديالكتيك» المطران أنطوان ـ حميد موراني
As-Safir Newspaper 24/4/2012

ما كنت افهم المطران حميد موراني كثيرا عندما كان أستاذي في الفلسفة، في فلسفة هيغل تحديدا. فهمته أكثر من خلال الحوارات معه في فترة لاحقة، حين كنت أزوره، بين سنة وأخرى، في فصل الصيف في مشتى الحلو في سوريا. 
كانت نظرية هيغل في حوار السيد والعبد تشغلني كثيرا. فالسيد أصبح سيدا عندما قبل التحدي والمبارزة حتى الموت. والعبد أصبح عبدا لأنه خاف الموت وجَبن وتهرب من المواجهة. من يغامر بحياته يكسب السيادة عليها، ومن يخف ان يفقد حياته يصبح عبدا للمغامرين. 
آلمني كثيرا هذا النوع من المنطق. ولم اقتنع كثيرا بهذا النوع من الصراع على الحياة. 
وإذ لم أخفِ انحيازي الى العبد في هذه اللعبة غير العادلة بنظري، نبهني أستاذي الى ان اللعبة لا تتعلق بالعدالة كقيمة أولى او عليا او واحدة في الحياة. برأيه ان فكرة الصراع هي المفتاح لفهم العالم، كما ان الجدل او «الديالكتيك» بحسب لغة هيغل، هو المفتاح للوصول الى الحقائق.
لكن هل تصبح الحقيقة هي القيمة العليا؟ يسأل التلميذ المتسرع للمعرفة؟ ربما. لكن القيمة العليا عند أفلاطون هي الخير العام. فهل تجب التضحية بالحقيقة والعدالة والجمال... من اجل الخير العام؟ 
كل الحوارات اللاحقة مع المطران كانت تدور في معظمها حول فلسفة القيم.
لم نخض ولا مرة حوارات دينية صرفة، الفلسفة هي التي كانت تحتل الصدارة في المناقشات. 
المرة الوحيدة التي تطرقنا فيها الى وظيفته الدينية، كانت بعد ان كتب مقالة في الزميلة «النهار»، ينتقد فيها (ضمنا) السقف العالي في خطاب البطريرك صفير تجاه النظام السوري (قبل انسحاب القوات السورية من لبنان).
لم نناقش المقالة يومها، بل عدنا مرة اخرى الى جدل القيم.
كان المطران حميد يعتبر ان الفضيلة هي وسط بين رذيلتين. لم يكن توفيقيا على الطريقة القروية. كان ديالكتيكيا.
بمعنى ان طرح الفكرة ونقيضها، لا يفترض ان يؤديا الى تضارب، بل الى إنتاج فكرة ثالثة، ليست كالأولى ولا هي كالثانية، بل تحمل المعنيين، بالإضافة الى المعنى الثالث الجديد. فمن جهة يدعو الى تفهم الخصوصيات الثقافية وضرورة المحافظة على قيم الحرية، ومن جهة أخرى يدعو الى المحافظة على قيمة الأمن ولو كانت على حساب بعض الحرية... الى أن يأتي يوم تنجم فيه عن الجدل والصراع بين الفكرتين - القيمتين، فكرة ثالثة توفق بين الأمن والحرية. 
عند هذا الحد توقف آخر حوار مع الأستاذ، وها قد رحل من دون ان تسنح فرصة جديدة لمتابعته. ولا شك في ان هناك من سيهتم بالطبع بإعادة جمع كتابات هذا الرجل العميق والمتواضع ليستمر الحوار إلى ما بعد وفاته. 


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dimanche 6 mai 2012

La politique libanaise s’invite dans la tournée que Raï entame aujourd’hui au Canada.

La politique libanaise s'invite dans la tournée que Raï entame aujourd'hui au Canada.

Par Fady NOUN | 05/05/2012- OLJ

C'est en rangs dispersés que les Libanais accueillent le patriarche Béchara Raï au Canada, certains cercles maronites ayant décidé de bouder la visite. La Fondation maronite dans le monde fait tout pour en assurer le succè

Difficile visite que celle qu'entame le patriarche maronite, Mgr Béchara Raï, aujourd'hui, au Canada, et changement complet de paysage par rapport à celui du Mexique, qu'il vient de quitter. Un peu comme les États-Unis, le Canada n'est pas un pays, mais un continent. Mais contrairement aux États-Unis ou au Mexique, l'émigration libanaise y est récente. Elle est étroitement liée à la guerre de 1975, qui a poussé à l'exode des milliers de familles libanaises ayant d'abord atterri à Chypre, et qui, de guerre lasse, ont fini par gagner le Canada, qui n'a pas boudé cet afflux. Les Libanais en général et les maronites en particulier se sont principalement installés à Montréal et dans la province francophone du Québec. Ils y ont édifié un petit Liban sans coupures d'électricité, mais aussi sans la chaleur humaine qui fait notre différence. On y trouve tout, du pain blanc aux feuilles de vigne farcies, mais pas la famille.
Bien intégrés ? Oui et non. Certains ont pris leur parti et ont résolument tourné le dos au Liban. « Bonjour Monsieur, au revoir Monsieur. » Toute la politesse du Canada se sent dans leurs manières. Mais cette politesse même, avec un compatriote, est le signe que la coupure est définitive, que la distance est prise. Avec Marc Diab, le Canada d'origine libanaise a donné son premier soldat tombé – en Afghanistan – dans l'exercice de son devoir militaire envers son pays. Suprême preuve d'intégration.
D'autres sont moins sûrs de leur fait. Ils ne regrettent rien sans doute, mais leur amour pour le Liban et ce qu'est le Liban – à la fois plus qu'un pays et moins qu'un pays – est resté. Ils y viennent une fois par an et s'y attardent volontiers, surtout les longs mois d'hiver où on ne peut pas mettre le nez dehors au Canada. Certains même choisissent, joyeusement, de rentrer, avec le sentiment qu'ils ont fait leur devoir à l'égard de leurs sentiments d'angoisse, qu'ils n'ont abandonnés que pour une autre aliénation.
C'est donc dans des conditions difficiles et avec des moyens de fortune que l'Église maronite, assistée des ordres religieux masculins et féminins, tente de préserver « l'héritage antiochien » en ce Grand Nord où les températures peuvent tomber, durant les rigoureux mois d'hiver, à moins quarante degrés.
Les vocations locales sont inexistantes, non seulement parmi les maronites, mais même au niveau de l'Église catholique dans son ensemble. Une révolution tranquille a dépeuplé, dans les années 60, les bancs des églises, qui ne sont plus fréquentées que par les têtes blanches.
Parfois, celles-là mêmes qui ont contribué, 40 ou 30 ans plus tôt, à ensabler la fontaine d'eau vive. Le sécularisme et une campagne savamment orchestrée par les médias sont passés par là et veillent à ce que ce sentier étroit mais sûr reste embroussaillé, dans l'espoir que les grandes routes de la consommation le fassent oublier une fois pour toutes.
Dans un confort matériel acceptable, mais sans commune mesure avec celui du Liban, l'Église maronite au Canada cherche à accomplir sa tâche.
Mgr Joseph Khoury, l'actuel évêque maronite du Canada, se plaint de n'avoir même pas de vicaire pour l'assister dans les tâches de représentation et le travail administratif. Il insiste aussi sur la question des distances qui séparent les paroisses et les paroissiens maronites les uns des autres. Les prêtres sont en sous-nombre.
Mgr Khoury dispose d'une dizaine de prêtres diocésains pour tout le Canada et coordonne leurs services pastoraux avec l'ordre religieux des antonins et l'ordre maronite libanais, présents au Canada. Les mariamites, eux, ont quitté ces terres inconfortables, frappés de plein fouet par la crise des vocations. L'Église latine a pris la relève en de nombreux endroits.
Discrètement mais efficacement assisté par la Fondation maronite dans le monde de Michel Eddé, le patriarche Raï entame donc une visite pastorale de huit jours (5-13 mai) au cours de laquelle il visitera les principales paroisses maronites du Canada francophone et anglophone. Toutefois, le chef de l'Église maronite ne se rendra pas à Vancouver, sur la côte ouest du pays, où il n'existe pas encore de paroisse. La ville d'Edmonton, à trois fuseaux horaires de Montréal, est l'étape la plus occidentale de son périple. Les grandes villes de Toronto, de Halifax et d'Ottawa ne seront bien évidemment pas oubliées. À Ottawa, une visite au Parlement et des rencontres officielles sont prévues.
Nominations administratives obligent, et en attendant que le Conseil des ministres se décide à nommer un ambassadeur, c'est le chargé d'affaires de l'ambassade Georges Abouzeid qui accueillera le patriarche au nom du Liban.
La petite politique libanaise s'est bien entendu invitée à la tournée. Comme si le Liban n'était pas suffisamment affaibli comme ça, les susceptibilités de l'heure seront au rendez-vous de la visite. En effet, le patriarche a donné son accord pour une rencontre dimanche matin avec les représentants des communautés libanaises chiite, sunnite et druze au Canada, ce qui a froissé des cercles politisés au sein de la communauté maronite, qui ont décidé, en réaction à cette décision, de boycotter la visite du patriarche, pour ce que cela veut dire... Car, de toute façon, l'impact de ce mouvement d'humeur restera limité. Pour leur part, les organisateurs de la visite y voient un affaiblissement du témoignage que le Liban peut et doit apporter devant la communauté internationale en général et les autorités du Canada en particulier.


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vendredi 4 mai 2012

Fwd: telelumiere just uploaded a video


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واصل البطريرك الراعي زيارته الراعوية إلى مكسيكو سيتي، حيث كان له لقاء مع الرئيس المكسيكي فيليبي كالديرون، وقد تطرقا إلى كيفية توطيد العلاقات بين لبنان والمكسيك، بالإضافة إلى تناول موضوع الجالية اللبنانية في البلاد.