Arabes du Christ


" الهجرة المسيحية تحمل رسالة غير مباشرة للعالم بأن الإسلام لا يتقبل الآخر ولا يتعايش مع الآخر...مما ينعكس سلباً على الوجود الإسلامي في العالم، ولذلك فإن من مصلحة المسلمين، من أجل صورة الإسلام في العالم ان .... يحافظوا على الوجود المسيحي في العالم العربي وأن يحموه بجفون عيونهم، ...لأن ذلك هو حق من حقوقهم كمواطنين وكسابقين للمسلمين في هذه المنطقة." د. محمد السماك
L'emigration chretienne porte au monde un message indirecte :l'Islam ne tolere pas autrui et ne coexiste pas avec lui...ce qui se reflete negativement sur l'existence islamique dans le monde.Pour l'interet et l'image de l'Islam dans le monde, les musulmans doivent soigneusement proteger l'existence des chretiens dans le monde musulman.C'est leur droit ..(Dr.Md. Sammak)

lundi 24 décembre 2012

Le Figaro - Le Figaro Magazine : Un homme nommé Jésus

  • Un homme nommé Jésus

    Mots clés : 

    Par Jean-Christian PetitfilsPublié 
    «<i>La Petite Cène</i>» par Philippe de Champaigne. Ce dîner nocturne (du latin «cena») est le dernier repas pris par Jésus avec ses douze disciples avant la Pâque.
    «La Petite Cène» par Philippe de Champaigne. Ce dîner nocturne (du latin «cena») est le dernier repas pris par Jésus avec ses douze disciples avant la Pâque. Crédits photo : akg-images / Erich Lessing/akg-images / Erich Lessing

    Ce que nous savons de lui, nous le tenons des Evangiles, de brèves notations chez des historiens romains et de découvertes archéologiques. La connaissance de l'époque et le recours à l'exégèse historico-critique éclairent l'ensemble. Enquête sur le Jésus de l'Histoire.

    La fascination du public - croyant ou incroyant - pour le personnage de Jésus est profonde. Sans doute témoigne-t-elle d'une quête de sens et de spiritualité dans une société largement sécularisée, où s'effondrent les connaissances de base que dispensait naguère la catéchèse traditionnelle. Cependant, le trouble s'installe dans les esprits. Mis à part des travaux spécialisés de haute qualité mais d'abord difficile, la plupart des ouvrages publiés chaque année sur le sujet sont empreints pour le moins d'ambiguïté. Ce sont soit des livres de fantaisie, avides de scandale ou de sensationnel, soit des écrits à prétention scientifique qui déforment le vrai visage du fondateur du christianisme sous prétexte de le démythifier.

    Comment l'historien attaché à serrer au plus près la vérité du Jésus de l'Histoire peut-il œuvrer? Il lui faut, bien entendu, faire appel à toutes les données à sa disposition: le contexte politique, économique, social, culturel du Proche-Orient du Ier siècle, les acquis indiscutables de l'exégèse historico-critique et bien sûr sans omettre les renseignements innombrables tirés des récentes fouilles archéologiques en Israël. Mais, en même temps, il doit s'arrêter devant l'inexplicable, sans l'enjamber ni le négliger.

    L'authenticité des exorcismes, des miracles et a fortiori de la Résurrection n'entre pas dans son domaine de compétence. Il doit se contenter des faits, tout en restant ouvert à leur interprétation. Il ne peut assurer, par exemple, que Jésus a marché sur l'eau ou a transformé l'eau en vin, mais il remarquera que, dans les communautés chrétiennes qui ont porté les Evangiles, ces faits, considérés comme authentiques, ont pris une signification capitale. Il lui est impossible de soutenir, au nom d'un positivisme hors d'âge, que la multiplication des pains n'a été qu'un banal partage fraternel de casse-croûtes tirés du sac: les Evangiles canoniques en parlent à six reprises, ce qui montre à quel point les esprits avaient été frappés par ce signe messianique.

    Des textes anciens qui prouvent que Jésus a bien existé

    Parlons des sources. Quelques notations peuvent être glanées chez Pline le Jeune, Tacite, Suétone et surtout Flavius Josèphe, ce Juif romanisé du Ier siècle qui évoque dans ses écrits la figure de Jean le Baptiste et celle de Jésus, «un homme exceptionnel» accomplissant des «choses prodigieuses». «La veille de la Pâque, dit le Talmud de Babylone, on pendit Yeshu le Nazaréen.» Mais tous ces textes anciens ne sont utiles que dans la mesure où ils prouvent que Jésus a bien existé. Même un polémiste ardent, très antichrétien, comme Celse au IIe siècle ne met pas en doute ce fait.

    « La Vierge à l'Enfant » de Botticelli. Le peu d'éléments que les Évangiles fournissent sur la naissance de Jésus n'entrent pas en contradiction avec ce que les historiens savent de l'époque.
    «La Vierge à l'Enfant» de Botticelli. Le peu d'éléments que les Évangiles fournissent sur la naissance de Jésus n'entrent pas en contradiction avec ce que les historiens savent de l'époque. Crédits photo : Mauro Magliani/©Electa/Leemage

    Ce n'est qu'à partir du XIXe siècle que certains maîtres du soupçon traiteront très artificiellement Jésus comme un mythe ou un personnage imaginaire conçu à partir de citations du Premier Testament. Faut-il se tourner vers les Evangiles apocryphes? Ils ne nous apprennent pour ainsi dire rien du Jésus de l'Histoire. Ce sont des écrits tardifs, emplis de légendes, certains imprégnés de doctrines gnostiques étrangères au christianisme. Il reste donc les quatre Evangiles canoniques, Matthieu, Marc, Luc et Jean.

    Selon l'Eglise, ces catéchèses biographiques sont des textes inspirés. Tout en respectant pleinement leur portée spirituelle, l'historien est en droit de les traiter comme des documents historiques, de s'interroger sur leur genèse et leur fiabilité, puis de déterminer les hypothèses les plus plausibles et les plus cohérentes. À moins de sacrifier à une mode hypercritique de «déconstruction» qu'on ne trouve dans aucune autre science, on peut considérer que, compte tenu de leur datation - des écrits antérieurs à la destruction de Jérusalem en l'an 70, époque où beaucoup de témoins étaient encore vivants -, compte tenu aussi des techniques éprouvées de mémorisation pratiquées dans l'Orient ancien et d'une tradition orale rigoureusement contrôlée par les disciples et les apôtres, les Evangiles canoniques nous livrent des faits et des discours globalement fiables.

    L'Evangile de Jean, le plus mystique et le plus historique

    Mais leurs rapports à l'Histoire ne sont pas identiques. Les auteurs des Evangiles dits synoptiques (parce qu'on peut les lire en parallèle), Matthieu, Marc et Luc, ne sont pas des témoins directs - même si le premier Evangile comporte probablement un noyau primitif écrit en araméen par Lévi dit Matthieu, l'un des Douze. En revanche, le quatrième Evangile est celui d'un disciple de la première heure, un témoin oculaire, Jean.

    Comme le père Jean Colson l'a montré, ce Jean n'était pas le fils de Zébédée, le pêcheur du lac de Tibériade, mort martyr très tôt, mais un disciple de Jérusalem, portant le même nom (très répandu), qui faisait partie du haut sacerdoce juif. Il s'est «endormi» à Ephèse en l'an 101. Cet éblouissant théologien, très versé dans la connaissance du judaïsme, «fut prêtre, disait au IIe siècle Polycrate, évêque de cette ville, et a porté le petalon», c'est-à-dire la lame d'or, insigne réservé aux grands prêtres et aux membres des grandes familles aristocratiques.

     «L'entrée du Christ à Jérusalem », par Giotto. Cet épisode précède l'arrestation de Jésus, dont la condamnation est datée de l'an 30, sous le règne de Tibère.
    «L'entrée du Christ à Jérusalem», par Giotto. Cet épisode précède l'arrestation de Jésus, dont la condamnation est datée de l'an 30, sous le règne de Tibère. Crédits photo : Alfredo Dagli Orti/Collection Dagli Orti

    De fait, il connaît mieux Jérusalem et la topographie de la Judée que la Galilée et les bords du lac. Familier de l'administration du Temple, il est le seul à nous donner le nom du serviteur à qui Pierre a entaillé l'oreille de son glaive, Malchus. C'est lui qui, après l'arrestation de Jésus, permet à Pierre d'entrer dans la cour du grand prêtre en glissant un mot à la servante qui garde la porte. C'est quelqu'un du sérail. Il n'a pas suivi constamment Jésus en Galilée, mais il a été épaulé par certains de ses proches. «C'est ce disciple qui témoigne de ces choses et qui les a écrites, et nous savons que son témoignage est conforme à la vérité», lit-on à la fin de son Evangile.

    Si l'on se rapporte à un texte du milieu du IIe siècle, qu'on appelle le Canon de Muratori, ce «nous» renvoie à un certain nombre de disciples et d'apôtres (dont André, frère de Simon-Pierre) qui ont encouragé le «disciple bien-aimé» à écrire son Evangile en lui faisant part de leurs propres informations. Cet évangile est à la fois le plus mystique et le plus historique, ces deux approches étant complémentaires. Tout ce que dit Jean est vrai, mais immédiatement replacé dans sa dimension spirituelle. La chronologie de ce témoin exceptionnel est à préférer à celle des synoptiques qui ont ramassé en une année, de façon très schématique, le ministère public de Jésus, qui se déroule en fait sur trois ans, du printemps 30 au 3 avril 33, date de sa mort.

    Parmi les sources du dossier historique, pourquoi se priver de recourir aux reliques de la Passion, celles du moins que l'on peut raisonnablement considérer comme authentiques? A propos du linceul de Turin, de nouvelles découvertes ont été faites depuis la très contestée datation au carbone 14 révélant que le linceul était un faux du XIVe siècle: trace d'une couture très particulière (la seule comparable a été trouvée à Massada, la forteresse juive tombée en 73), présence d'écritures grecques et latines le long du visage, etc.

    Le groupe sanguin sur les trois reliques de la Passion est le même

    Des scientifiques américains, espagnols et français ont établi que les taches de sang figurant sur les trois grandes reliques de la Passion pouvaient se superposer: le linceul de Turin, le suaire d'Oviedo, linge qui aurait été mis sur le visage de Jésus aussitôt après sa mort, et la tunique d'Argenteuil, que Jésus aurait portée sur le chemin de croix. Le groupe sanguin est le même, AB, un groupe rare. On a également retrouvé sur ces linges des pollens de plantes ne poussant qu'au Proche-Orient. Ces découvertes sont restées ignorées de la plupart des médias.

    Bref, on peut considérer que ces trois reliques, qui ont connu des pérégrinations très diverses au cours des âges, s'authentifient elles-mêmes, constituant une source très précieuse pour éclairer le déroulement de la Passion: le chemin de croix, le crucifiement, la descente de croix et la mise au tombeau. Partant de ces données, que peut-on dire de la vie de Jésus? Une certitude: il n'est pas né le 25 décembre de l'an 1, mais probablement en l'an - 7, à une date inconnue. Selon Matthieu et Luc, il voit le jour au temps du roi Hérode le Grand. Or, celui-ci meurt en - 4.Si l'on se réfère à l'épisode de l'étoile de Bethléem raconté par Matthieu, le calcul astronomique moderne a permis de constater qu'en l'an - 7, une conjonction très rare des planètes Jupiter et Saturne était intervenue à trois reprises dans la constellation des Poissons.

    « Le baiser de Judas », par Giotto. En désignant Jésus aux gardes venus le chercher au jardin de Gethsémani, ce disciple a vendu son maître.
    «Le baiser de Judas», par Giotto. En désignant Jésus aux gardes venus le chercher au jardin de Gethsémani, ce disciple a vendu son maître. Crédits photo : Alfredo Dagli Orti/Collection Dagli Orti

    Des tablettes en écriture cunéiforme, découvertes à Sippar en Mésopotamie, l'avaient déjà notée. C'était le signe pour les Juifs de la venue du Messie. Le rabbin portugais Isaac Abravanel le disait encore au XVIe siècle. Ce phénomène expliquerait pourquoi l'évangéliste Matthieu nous parle d'une étoile qui apparaît et disparaît. Le rapprochement entre ces données scientifiques et l'étoile des mages est troublant. Benoît XVI, dans son dernier livre,L'Enfance de Jésus, l'admet d'ailleurs comme hypothèse.

    L'historien, naturellement, ne peut se prononcer sur la naissance virginale de Jésus. On a longtemps pensé que le vœu de virginité de Marie était incompatible avec la mentalité juive, jusqu'au jour où l'on a trouvé dans les manuscrits de la mer Morte le rouleau dit du Temple, un texte parlant de vierges consacrées dans le cadre du mariage: «Si une femme mariée prononce un tel vœu sans que son mari le sache, il peut déclarer ce vœu nul. Si toutefois il est d'accord avec une telle mesure, les deux sont dans l'obligation de le garder.» Cela permet de comprendre la surprise de Marie, vierge consacrée, à l'annonce de l'ange Gabriel, et celle de Joseph qui avait songé à la répudier en secret.

    Jésus était très probablement un Nazaréen, membre d'un petit clan de juifs pieux venus de Mésopotamie, qui prétendaient descendre du roi David. Ce clan attendait la naissance du Messie en son sein et avait fondé en Galilée le village de Nazara ou Nazareth (de netzer, le «surgeon», autrement dit le rejeton de Jessé, père de David). Marie faisait vraisemblablement partie de ce groupe qui, selon Julius Africanus, gardait soigneusement ses généalogies. Jésus était sans doute considéré comme cet héritier royal.

    Historiquement, le massacre des Innocents relaté par Matthieu n'a rien d'impossible. La suppression d'une dizaine ou d'une quinzaine de nourrissons de Bethléem n'aurait été qu'un infime épisode dans la multitude des crimes d'Hérode le Grand, tyran sanguinaire et paranoïaque. En tout cas, Jésus a grandi au milieu de ses «frères» et «soeurs». À Nazareth, tous se disaient frères et soeurs. L'un d'eux, Jacques, fils de Marie femme de Clopas (qu'Hégésippe présente comme le frère de Joseph, l'époux de Marie), sera le premier évêque de Jérusalem et mourra en 62 de notre ère. Un autre, Syméon, son frère (ou cousin) et successeur, ne disparaîtra que sous le règne de Trajan (98-117). Il sera un témoin d'importance pour les premiers chrétiens.Quand il se fait baptiser par Jean en l'an 30 de notre ère, Jésus est un Juif pieux pleinement immergé dans la foi d'Israël, enraciné dans le monde culturel de son temps.

    Il est un «vrai homme» mais pas un Juif ordinaire

    N'en faisons pas un être céleste mystérieusement tombé sur notre planète, ayant revêtu une humanité abstraite, hors de son milieu, sachant tout, dominant le temps et l'espace. Il est «vrai homme». Pour autant, ce n'est pas un Juif ordinaire. Sa manière unique d'envisager la Loi annonce le dépassement de celle-ci. Viendra bientôt le temps de l'adoration de Dieu «en esprit et en vérité», comme il le dit à la Samaritaine. Son message d'amour et de miséricorde, exprimé dans Les Béatitudes, est d'une haute exigence: il demande d'intérioriser la loi mosaïque, loin des rites formalistes. Jésus vise l'intention du coeur et la droiture des consciences. D'où, par exemple, le durcissement de la morale sur l'interdiction des serments ou celle faite à l'homme de répudier sa femme (le contraire n'existait pas dans le monde juif).

     «Jésus parmi les docteurs », par Ingres. Un épisode rapporté par Saint Luc: Jésus a 12 ans quand ses parents le retrouvent prêchant dans le temple de Jérusalem.
    «Jésus parmi les docteurs», par Ingres. Un épisode rapporté par Saint Luc: Jésus a 12 ans quand ses parents le retrouvent prêchant dans le temple de Jérusalem. Crédits photo : Bridgeman Art Library

    Il fait éclater les multiples barrières instituées par les groupes religieux de son temps - pharisiens surtout - pour séparer le pur de l'impur. Il serait également erroné d'en faire un sage ou un philosophe venu simplement enseigner l'amour fraternel - les maîtres pharisiens, Hillel en particulier, l'avaient déjà prôné avant lui (même s'ils ne poussaient pas le principe jusqu'à l'amour des ennemis).Jésus place sa propre personne au coeur de son message. Quand il annonce le Royaume de Dieu, c'est en réalité de son avènement qu'il s'agit. «Je suis la Résurrection et la Vie; celui qui croit en moi, quand même il serait mort, vivra.»Ce qui surprend le plus ses auditeurs est l'autorité inouïe avec laquelle il parle.

    Il dit: «Moïse vous a dit..., Moi, je vous dis...» Qui est ce «moi»? Le petit artisan de Nazareth? À l'écouter, comment ne pas percevoir le mystère de sa personne? «Il y a ici plus grand que le Temple!» (Matthieu, 12, 5-6), ose-t-il lancer à ses contradicteurs. Il appelle son père Abba (en araméen, «Papa chéri»), mot de tendresse et de filiation qui va très loin et dont on ne trouve pas trace dans les prières juives de l'époque (même si les Juifs ne méconnaissaient pas la paternité de Dieu).

    Il marque aussi sa distance vis-à-vis de ses disciples: il dit «mon Père», jamais «notre Père», sinon pour leur enseigner la prière qu'ils devront réciter. Plus stupéfiant encore, il pardonne les péchés, ce que Dieu seul peut faire selon la loi juive. Pour les pharisiens, c'est odieux, inadmissible.

    L'historien constate que cet homme était convaincu d'être le fils de Dieu

    Sa personnalité surprend. Humble et doux, il jette pourtant de violents anathèmes, chasse les marchands du Temple, parle en prophète, mieux en maître absolu, s'impose avec une autorité inégalée, sans se référer à la loi juive. L'historien est en droit de conclure non pas que cet homme est Dieu, mais qu'il était convaincu d'en être le Fils, au sens fort du terme, vivant dans une relation fusionnelle unique, une intimité totale avec le Père.Grâce à l'Evangile de Jean, certaines de ses paroles peuvent être replacées dans leur contexte. Quand il dit à la foule: «Si quelqu'un a soif, qu'il vienne à moi et qu'il boive!», on se situe au dernier jour de la Fête des cabanes (Soukkot) de l'an 32. Or, c'est précisément le jour où une procession de prêtres va chercher l'eau à la piscine de Siloé pour l'apporter au Temple dans une carafe d'or. Quand il ajoute quelques heures plus tard: «Moi, je suis la lumière du monde», la fête s'achève par le rite vespéral des lumières.

    « Déposition de la Croix », par Giotto. Après la mort de Jésus, son corps, enlevé avec l'autorisation des Romains, est enseveli selon les préceptes de la loi juive.
    «Déposition de la Croix», par Giotto. Après la mort de Jésus, son corps, enlevé avec l'autorisation des Romains, est enseveli selon les préceptes de la loi juive. Crédits photo : Alfredo Dagli Orti/Collection Dagli Orti

    Dans le Temple, le peuple chante et danse devant les quatre chandeliers qu'on vient d'allumer, un flambeau à la main. Impossible de penser que ces paroles ont été imaginées a posteriori, des décennies plus tard! Une des grandes difficultés rencontrées par Jésus a été sa lutte contre le désir des foules de l'identifier au Sauveur justicier et guerrier dont tout le monde rêvait pour chasser les Romains. Mal à l'aise avec l'étiquette messianique, il préfère utiliser la figure étrange du «Fils de l'Homme», qui renvoie au chapitre 7 du livre de Daniel.

    Ce faisant, il épaissit encore davantage le mystère de sa personne, car le «Fils de l'Homme» est une figure infiniment plus grande qu'un messie temporel: c'est un personnage mi-humain, mi-céleste, qui doit revenir à la fin des temps pour juger les hommes. Or, tantôt Jésus fait référence à ce personnage comme à quelqu'un d'extérieur à lui-même, tantôt il s'identifie pleinement à lui. Si l'on s'appuie sur l'Evangile de Jean, on constate qu'il n'y a pas eu de procès juif, au sens où Jésus serait comparu devant le Sanhédrin en séance plénière. Les historiens israéliens en ont d'ailleurs souligné l'impossibilité la veille de la Pâque.

    C'est dans un but didactique et en raison de leur chronologie serrée que les synoptiques ont ramassé en un procès symbolique les controverses entre Jésus et ses adversaires sadducéens et pharisiens, qui s'étalent tout au long des chapitres 7 à 10 de Jean. Jésus a simplement été interrogé de manière informelle sur «sa doctrine et ses disciples» par le grand prêtre honoraire Hanne, peut-être entouré de hiérarques de Jérusalem. L'important était de le livrer au pouvoir romain en tant qu'héritier davidique se prétendant roi des Juifs. Le vrai procès de Jésus est le procès romain.

    Jésus crucifié en tant qu'agitateur politique

    « Crucifixion », par Vélasquez. Ce mode d'exécution des condamnés était courant dans l'Empire romain, jusqu'à son interdiction par Constantin, vers 320.
    «Crucifixion», par Vélasquez. Ce mode d'exécution des condamnés était courant dans l'Empire romain, jusqu'à son interdiction par Constantin, vers 320.Crédits photo : Gianni Dagli Orti/Collection Dagli Orti

    Ponce Pilate méprise Hanne et son gendre Caïphe, le grand prêtre en exercice, dont il se sert pour maintenir la paix dans le pays. Mais il refuse de se laisser instrumentaliser par eux. Il a compris que Jésus n'est pas le révolutionnaire à prétention messianique qu'on lui a présenté. «Mon royaume n'est pas de ce monde», lui a dit le prisonnier. Il tente donc de le libérer, non par compassion, mais par animadversion contre les grands prêtres.Par ailleurs, le comportement du préfet romain se comprend à la lumière du contexte de l'époque. L'année précédente, en 32, en effet, il s'était fait réprimander par l'empereur Tibère, à la suite d'une plainte des princes hérodiens, à propos des boucliers d'or portant des inscriptions à la gloire de Tibère (des idoles par conséquent pour les Juifs), introduits la nuit dans Jérusalem. Un an plus tard, les grands prêtres l'accusent de ne pas être «l'ami de César». C'en est trop! Une nouvelle plainte à Rome peut lui valoir son poste. Il est obligé de céder.

    Ainsi, Jésus subira le cruel supplice de la croix en tant que Nazôréen, roi des Juifs, autrement dit agitateur politique, ce qu'il n'était pas. Avec sa seule méthode, l'historien s'arrête devant le tombeau vide, devant le linceul laissé à plat, comme si le corps avait disparu de l'intérieur, et les témoignages de ceux (les Douze, Jacques et plus de «cinq cents frères», dira saint Paul) qui assureront avoir vu Jésus ressuscité. Il bute sur le mystère de l'homme. Certes, le Jésus de l'Histoire ne s'oppose pas au Christ de la foi. Mais passer de l'un à l'autre relève d'une autre démarche, d'une démarche de liberté: celle de la foi. Historien, auteur notamment de Jésus.

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dimanche 23 décembre 2012

Interview du député Besse : « Les chrétiens d’Orient ne peuvent être totalement ignorés » | Fide Post

...le Père Frans BOUWEN, Père Blanc à Jérusalem, estime que les Européens se sentent tout autant concernés par ces évènements qui leur apparaissent comme le « baromètre » du respect des droits et des libertés dans des régions en plein bouleversement.


http://fidepost.com/interview-du-depute-besse-les-chretiens-dorient-ne-peuvent-etre-totalement-ignores/
Interview du député Besse : « Les chrétiens d'Orient ne peuvent être totalement ignorés »

Les députés Véronique Besse (MPF) et Lionnel Luca (UMP) ont initié un appel soutenu par 134 autres parlementaires pour alerter les autorités françaises sur la progression de l'islam radical et ses conséquences pour les chrétiens. Ils appellent le Gouvernement français à « intervenir avec fermeté et détermination auprès des instances internationales afin de protéger les chrétiens d'Orient ». Les élus rappellent que la période de Noël est l'une des plus dangereuses pour les chrétiens en terre d'islam.

Pour les parlementaires, « La France, en raison de sa politique étrangère équilibrée, dispose d'une grande crédibilité et peut jouer un rôle majeur en faveur de la protection des chrétiens d'Orient. » Le député Véronique Besse a accordé un entretien au Fide Post.

Le député Véronique Besse

Madame le Député, avec 135 autres parlementaires, vous avez demandé au Gouvernement d'intervenir pour la protection des chrétiens d'Orient alors que se profile Noël. Pouvez-vous nous en dire davantage et le pourquoi d'une telle initiative ?

A l'approche d'une célébration religieuse, les lieux de culte fréquentés par les chrétiens d'Orient sont davantage pris pour cible par les terroristes. Cela s'est tristement vérifié il y a deux ans, lors de la fête de la Toussaint qui a vu la cathédrale de Bagdad être la cible d'une attaque sanglante et l'année dernière au Nigéria où la fête de Noël a été endeuillée par 5 attentats anti-chrétiens qui ont fait plus de 40 morts.

Le premier objectif de cet appel parlementaire est donc l'intervention du Gouvernement auprès des instances internationales, afin que des mesures de sécurité toutes particulières soient prises, à l'approche des fêtes de Noël, dans les régions concernées.

D'autre part, cette initiative a permis de rappeler la situation actuelle des chrétiens d'Orient qui, notamment depuis 2010 et l'attentat visant la cathédrale de Bagdad, ne préoccupe pas seulement l'Eglise.

En effet, le Père Frans BOUWEN, Père Blanc à Jérusalem, estime que les Européens se sentent tout autant concernés par ces évènements qui leur apparaissent comme le « baromètre » du respect des droits et des libertés dans des régions en plein bouleversement.

Aujourd'hui, l'exode des chrétiens d'Orient constitue en effet un drame humain, mais aussi un bouleversement culturel et économique que plus personne ne peut nier. Même en Turquie, pays laïque et moderne, qui frappe toujours à la porte de l'Union européenne, la part des chrétiens dans la population qui atteignait il y a un siècle près de 20% ne représente plus aujourd'hui que 0.1 %.

Comment peut-on à la fois considérer que l'Occident doit être laïc et pluraliste et que l'Orient puisse se caractériser par le repli communautaire et religieux ?

Quelques pays, surtout l'Allemagne et l'Italie ont une politique volontariste en matière de défense des chrétiens persécutés ; que pouvez-vous nous dire de la politique étrangère de la France concernant ces derniers ?

La mobilisation médiatique et politique, même après l'attentat de Bagdad que j'ai évoqué, reste bien timorée. La religion chrétienne est aujourd'hui la religion la plus persécutée. Cette situation soulève un certain nombre de paradoxes. Comment peut-on être l' « apôtre » inconditionnel des droits-de-l'homme tout en occultant les discriminations dont sont victimes les chrétiens d'Orient ?

Comment peut-on à la fois considérer que l'Occident doit être laïc et pluraliste et que l'Orient puisse se caractériser par le repli communautaire et religieux ?

Ces contradictions sont désormais bien connues de l'opinion publique. C'est la raison pour laquelle les chrétiens d'Orient ne peuvent plus être totalement ignorés.

Est-ce à dire que les Gouvernements successifs ne se préoccupent pas vraiment du sort des chrétiens persécutés ?

Lors de la législature précédente, j'avais déjà demandé au Gouvernement de saisir le conseil de sécurité de l'ONU afin qu'il adopte rapidement une résolution pour faire respecter la liberté religieuse et la liberté de conscience en Irak. Alain Juppé, alors ministre des Affaires étrangères, m'avait assuré que la France était pleinement mobilisée sur la question de la sécurité et du respect des droits des chrétiens d'Orient. Le 21 février 2011, le conseil des affaires étrangères, a fait référence aux Chrétiens dans ses conclusions relatives à l'intolérance, la discrimination et la violence en raison de la religion ou de la conviction, en lien avec la situation dans la région. En outre, notre pays a demandé une réunion du Conseil de sécurité le 10 novembre 2010 après l'attentat de Bagdad.

Bien sûr il reste beaucoup à faire si l'on veut éviter que les chrétiens disparaissent des terres qui ont vu naitre le christianisme. La mobilisation à ce sujet est un combat quotidien, elle ne doit pas cesser.

On se souvient, en effet, du discours d'Alain Juppé, alors ministre des Affaires étrangères, sur « les chrétiens d'Orient et le printemps arabe », fin février 2012 ; y a-t-il des changements, selon vous, entre l'appréhension du phénomène de persécution religieuse depuis l'alternance du mois de mai ?

Le « Printemps arabe » a placé les communautés chrétiennes d'Orient face à un dilemme à la fois cruel et insoluble. Incontestablement, il existe chez les minorités chrétiennes d'Orient, une aspiration à un véritable changement et à la démocratie. Toutefois, un régime autoritaire pouvait être la garantie pour ces communautés de se préserver de l'édification d'une dictature fondée sur la Charia.

Dans ce climat crisogène, quelle peut être la solution ? Comme l'a rappelé Alain Juppé, « il ne peut y avoir de révolution démocratique authentique sans protection des personnes appartenant aux minorités ». C'est la raison pour laquelle la France ne peut célébrer le « Printemps arabe » sans agir avec fermeté et détermination pour que les chrétiens d'Orient restent dans leur région et participent, en tant que citoyens, à la vie civile et politique de leurs pays.

Or, après l'alternance politique en Orient et le renversement des dictatures, de nombreux analystes ont cru que le pluralisme politique et religieux allait s'instaurer comme par magie dans ces régions. Pourtant, la montée en puissance des islamistes, dont les victoires électorales au Caire, mais aussi à Tunis et à Rabat furent le reflet, a prouvé le contraire.

Le silence politique sur la situation des chrétiens d'Orient est « incompatible » avec la volonté de défendre des libertés fondamentales et universelles

Même thème, autre sujet : le Gouvernement français s'est exprimé en faveur de la jeune Rimsha, cette chrétienne pakistanaise accusée de blasphème et qui risquait jusqu'à la peine de mort, en tout cas était menacé de mort par les islamistes… Estimez-vous que c'était ponctuel ?

Rappelons les faits : Rimsha, une jeune chrétienne pakistanaise, atteinte de trisomie 21, a été accusée d'avoir brûlé des pages du Coran. Au Pakistan, ce crime est passible de la prison à vie selon la loi en vigueur sur le blasphème. Comme vous le savez, la police pakistanaise a finalement accusé un imam d'avoir fabriqué cette affaire dans le but de chasser les chrétiens présents dans son quartier.

Ici, la réaction du Gouvernement Français s'explique essentiellement par deux raisons :

Tout d'abord, comme je l'ai souligné précédemment, le silence politique sur la situation des chrétiens d'Orient est « incompatible » avec la volonté de défendre des libertés fondamentales et universelles, comme la liberté de culte ou encore la liberté d'expression.

Par ailleurs, cette affaire, largement relayée par les médias d'information, a légitimement suscité une réaction d'indignation au sein de l'opinion publique. Cette réaction ne pouvait être ignorée.

Là encore, la médiatisation de cette affaire aura permis à l'opinion publique d'être mieux  informée sur la situation des chrétiens pakistanais, cette minorité qui représente environ 2% de la population et qui est régulièrement victime de discriminations.

D'ailleurs, les chrétiens du petit quartier de Mehrabad, d'où vient la jeune Pakistanaise, ne pourront pas une fois encore célébrer librement Noël, sans craindre pour leur sécurité. Quant à la jeune Rimsha, elle sera contrainte de fêter la naissance du Christ avec sa famille dans une résidence surveillée.

Dans l'immédiat, quels sont les moyens d'action que vous préconisez pour protéger les chrétiens alors que les fêtes approchent ? Et à plus long terme ?

Traditionnellement, la France, en raison d'une politique étrangère équilibrée, incarne ce que l'on pourrait appeler une « troisième voie », propice au dialogue et au respect des peuples. A ce titre, notre pays, en tant que membre permanent du Conseil de sécurité des Nations Unies, peut jouer un rôle majeur en faveur de la protection des chrétiens d'Orient en agissant avec fermeté et détermination auprès des instances internationales et des Etats concernés.

Pour l'heure, il faut davantage renforcer la sécurité autour des lieux de cultes et des quartiers chrétiens.

Je vous remercie. Un dernier mot, Madame le Député ?

En ces temps difficiles, j'ai une pensée particulière pour les minorités chrétiennes d'Orient, qui je l'espère, pourront un jour célébrer Noël sans risquer leur vie.

Envoyé de mon iPad jtk

samedi 22 décembre 2012

Des rebelles menacent les chrétiens de Syrie - 7SUR7.be

AFP- 22/12/2012
Des rebelles menacent les chrétiens de Syrie
Des rebelles ont menacé samedi d'attaquer deux villages chrétiens si les habitants n'en délogeaient pas les soldats du régime du président Bachar al-Assad, le patriarche grec-orthodoxe affirmant de son côté que les chrétiens resteraient en Syrie. 
Un homme se présentant comme "Rachid Abou al-Fida, chef de la brigade al-Ansar", a mis en garde les habitants des localités de Mharda et Al-Sqilbiya, dans le centre de la Syrie, dans une vidéo mise en ligne par l'Observatoire syrien des droits de l'Homme (OSDH). 
Dans l'enregistrement, intitulé "Avertissement aux villes à majorité chrétienne de la province de Hama", il appelle les habitants à "expulser les gangs d'Assad et les chabbihas", les miliciens du régime, "sinon nous attaquerons immédiatement".

Le directeur de l'OSDH, Rami Abdel Rahmane, a précisé à l'AFP que ces deux localités comptaient "des dizaines de milliers d'habitants", dont une partie s'était déjà réfugiée dans la région côtière de Tartous.

Cet exode est intervenu alors que les rebelles mènent depuis dimanche des attaques contre les barrages de l'armée dans la région de Hama, a-t-il précisé.

Forte de 1,8 million d'âmes, la communauté chrétienne syrienne est restée globalement à l'écart de la révolte populaire devenue conflit armé. Sa hiérarchie et une grande partie de la communauté, par peur des islamistes, ont pris position en faveur du régime.

Samedi, le chef de l'Eglise grecque-orthodoxe de Syrie, Youhana Yazigi, patriarche d'Antioche et de tout l'Orient, a estimé que "ce qui arrive (aux chrétiens), arrive également aux autres", réaffirmant que "les chrétiens (resteront) en Syrie", alors que l'ONU a récemment qualifié le conflit en Syrie d'"ouvertement intercommunautaire".

Envoyé de mon iPad jtk

vendredi 21 décembre 2012

Les chrétiens syriens réfugiés au Liban fêteront Noël, le cœur gros | La-Croix.com- 21/12/2012

Les chrétiens syriens réfugiés au Liban fêteront Noël, le cœur gros.


RANDA MIRZA POUR LA CROIX                                                                                                    


La famille Charabezian a fui Alep (Syrie) pour venir s'installer dans un appartement loué à Bourj-Hammoud...

 «Ce qu'on fera le soir de Noël ? On dormira ! »  Taniel Charabezian, arménien catholique de Syrie, ne cache pas sa tristesse. Il ajoute, amer : « Pour fêterNoël, il faut de la joie : nous n'en avons pas. Impossible d'en avoir quand des proches sont en train de souffrir ! »
 Comme s'il lui paraissait indécent de penser à la venue d'un Sauveur dans les deux pièces humides et sans chauffage de Bourj-Hammoud, le quartier arménien de Beyrouth, où il habite depuis le 5 septembre, avec son épouse Jannet et quatre de leurs cinq enfants (un fils, handicapé mental, est hospitalisé en Syrie), ainsi que son frère célibataire Michael. « On a dû quitter Alep à cause des bombardements »,  expliquent Taniel et Michaël. Tous deux étaient propriétaires d'un petit garage et sont arrivés à Beyrouth en taxi.

Au Liban, le coût de la vie est trois à quatre fois plus élevé qu'en Syrie. Le moindre appartement inconfortable en quartier populaire se loue 300 dollars par mois (environ 230 €). Quand il faut ajouter l'achat de médicaments, comme pour Taniel qui souffre de troubles cardiaques, les économies fondent à toute vitesse. 
Ces réfugiés syriens se tournent alors vers les paroisses et les associations caritatives qui tentent de leur venir en aide. Las, celles-ci sont débordées.« En trois mois, depuis septembre, 100 000 réfugiés syriens sont arrivés au Liban et se sont enregistrés au Haut-Commissariat aux réfugiés des Nations unies (UNHCR), alors qu'ils n'étaient que 30 000 entre mars 2011 et août 2012 »,  constate Kamal Sioufi, président du Centre des migrants de la Caritas-Liban. 

 « AU MOINS 260 000 RÉFUGIÉS SYRIENS ONT BESOIN D'AIDE »  

Dans la réalité, ce chiffre de 130 000 Syriens enregistrés, dont 90 % de musulmans sunnites et 10 % de chrétiens, serait à multiplier par deux, estime-t-on, car bon nombre, craignant des représailles sur leurs proches restés au pays, préfèrent ne pas se faire connaître. « Au moins 260 000 réfugiés syriens ont besoin d'aide et, si l'on compte également tous les Syriens logés chez des proches ou qui travaillent ici depuis longtemps, on arrive à plus de 800 000 Syriens vivant au Liban »,  complète Kamal Sioufi qui ne cache pas que cela est « trop »  pour un pays de 4,2 millions d'habitants en pleine crise économique.
Le sort de la famille arménienne Edian, qui a également fui Alep en septembre pour s'installer au 6e étage (sans ascenseur) d'un immeuble de Bourj-Hammoud, est un peu plus enviable. Le mari, Hakop, étant Libanais – il vivait en Syrie depuis 1991 –, il peut travailler : depuis deux semaines, il est gardien de nuit dans une société de Beyrouth pour 320 € mensuels. 

Ce qui permettra au jeune couple d'acheter, pour Noël, quelques friandises pour leurs jumelles de 10 ans et leur garçonnet de 2 ans. « Nous irons à la messe de Noël »,  assure Hakop en dévoilant fièrement le visage du Christ qu'il s'est fait tatouer, il y a longtemps, sur le bras gauche. Sa femme Rulla,orthodoxe, met sa foi, elle, en la Vierge Marie. « Elle répond toujours à mes prières »,  affirme-t-elle en rapportant qu'un prêtre lui a providentiellement donné les 5 € dont elle avait besoin pour acheter de quoi manger.

 « TOUS MES CAPITAUX SONT BLOQUÉS EN SYRIE »  

Le cas de cette famille maronite originaire d'Alep est encore différent. Antoine, chef d'une fabrique d'huiles essentielles (avec 15 employés) et gérant d'un hôtel de standing de 130 chambres, a fui la Syrie le 11 août avec sa femme et leurs quatre enfants. « On craignait surtout les kidnappings, les familles d'entrepreneurs étant les premières visées », explique ce chrétien engagé qui loue, depuis cinq mois, un appartement dans le centre de Beyrouth, en partie grâce aux salaires de ses deux grands fils qui ont trouvé du travail.
 « Tous mes capitaux sont bloqués en Syrie ; mon usine n'est plus en état de marche ; l'hôtel a été très endommagé par des bombardements ; je ne sais combien de temps nous pourrons tenir »,  explique Antoine qui n'est pas du genre à attendre sans rien faire : il est déjà en train de monter un projet de partenariat avec des entrepreneurs chrétiens libanais qui accepteraient pendant quelque temps de partager leurs bénéfices en échange du savoir-faire de patrons chrétiens syriens. « Mais les Libanais n'aiment pas beaucoup les Syriens »,  soupire Antoine.

RANCUNE À L'ÉGARD DES SYRIENS

De fait, de nombreux Libanais, y compris parmi les chrétiens, masquent mal leur rancune à l'égard des Syriens. « Ils nous ont fait tant souffrir depuis tant d'années »,  soupire Maha, veuve chrétienne à Aley, dans le Mont-Liban, en rappelant à demi-mot les quinze années de guerre civile au Liban (1975-1990) et les nombreux attentats commis par la Syrie contre des personnalités libanaises. « Je croyais que cette rancœur anti-syrienne était surtout le fait des chrétiens, mais je la constate aussi parmi les sunnites libanais »,  ajoute Jad Jabbour, scolastique jésuite et responsable du Réseau jésuite pour les réfugiés.
 Officiellement établi au Liban depuis le 1er décembre, JRS a lancé, dès juin 2012, diverses initiatives en faveur de 150 familles syriennes, essentiellement musulmanes, réfugiées dans la Bekaa. « Pendant longtemps, le gouvernement libanais ne parlait pas des réfugiés syriens ou minimisait leur nombre »,  poursuit Jad Jabbour qui voit là « une manière de nier la gravité des événements »  en Syrie.
Pourtant sur le terrain, Jad Jabbour et son équipe de bénévoles constataient que ces réfugiés étaient de plus en plus nombreux et que les aides ne suffisaient pas. « Ils se sentent délaissés par le monde entier qui ne fait rien pour les aider »,  résume-t-il, évoquant la manière dont les réfugiés chrétiens expriment leur « grande nostalgie de Noël » : « Ils nous racontent ce qu'ils vivaient dans leur quartier, la manière dont ils préparaient les fêtes, les magasins où ils s'approvisionnaient. »  
Jad Jabbour constate aussi une réelle différence, dans leur perception de l'avenir, entre réfugiés musulmans et chrétiens : « Les premiers considèrent que cette épreuve va déboucher sur du positif ; les seconds pensent que ça ne pourra qu'être pire ! »  

BELLE GÉNÉROSITÉ

Une partie des chrétiens libanais fait preuve cependant d'une belle générosité envers les chrétiens de Syrie… C'est le cas à Zahlé, grosse ville de la Bekaa où, depuis mars 2011, se sont installées 
400 familles chrétiennes syriennes. Pour leur venir en aide, Mgr Issam Darwish, dynamique archevêque gréco-catholique de Zahlé et de la Bekaa, a créé deux comités : l'un, avec une assistante sociale salariée, pour pallier aux difficultés matérielles des familles démunies ; l'autre avec trois prêtres, pour accompagner spirituellement ces familles. 
Habitué à lever des fonds auprès de la communauté chrétienne de Zahlé, ainsi qu'en Australie où il a vécu quinze ans, Mgr Darwish a pu distribuer cette année pour 10 000 € de fioul de chauffage et pour 2000 € de matériel scolaire. « Le 24 décembre à 21 heures, comme chaque année, je célébrerai Noël à la prison de Zahlé, mais le 25 à 10 h 30, la grand-messe dans la cathédrale accueillera sûrement beaucoup de Syriens catholiques », assure-t-il.

CADEAUX DE NOËL

L'archevêché de la Bekaa dispose également de deux foyers où sont hébergés une quarantaine de jeunes chrétiens syriens. « Nous sommes en train de contacter les maires des villages pour leur demander s'ils ont des maisons à louer et du travail pour les réfugiés syriens »,  poursuit Mgr Darwish.

Au même étage de l'archevêché, des bénévoles de l'Association gréco-catholique de bienfaisance finissent d'emballer 600 cadeaux de Noël, en les classant par âge et par sexe. « C'est nous qui achetons tous ces jouets », insiste Georges Chammas, vice-président de cette association vieille de cent vingt-sept ans qui dispose d'un budget annuel de 100 000 €, dont une moitié provient des rentes rapportées par les propriétés immobilières de l'archevêché.

 « J'AI VU JÉSUS EN EUX »  

Autre bel exemple de générosité libanaise : celui de Najat. Cette enseignante chrétienne du collège jésuite Notre-Dame de Jamhour, à Beyrouth, a hébergé chez elle entre décembre 2011 et février 2012, une famille syrienne catholique de trois enfants ayant fui en taxi leur ville de Koussair, dans la région de Homs.
 « Ils étaient entrés en contact avec un jésuite de Jamhour mais, lui, ne savait où les envoyer… Comme j'avais de la place, j'ai proposé de les dépanner »,  sourit Najat avant d'ajouter que, ce soir de décembre 2011, elle a entendu résonner en elle le verset de l'Évangile : « J'étais étranger et vous m'avez accueilli ». « J'ai vu Jésus en eux »,  poursuit avec modestie la jeune femme qui continue de rendre régulièrement visite à ses protégés. 
Le père qui était commerçant, a rapidement trouvé du travail ; depuis peu, il tient un salon de coiffure pour hommes dans la banlieue nord de Beyrouth, à proximité de l'école protestante où le fils de 9 ans et les jumeaux de 5 ans ont pu être inscrits gratuitement. 

La mère a également trouvé un emploi de couturière. Si bien qu'avec ces deux salaires, le couple a déniché un appartement suffisamment grand pour accueillir les parents de la mère, arrivés d'Alep au printemps 2012, puis la belle-sœur de la mère venue avec ses deux jeunes enfants. « L'an dernier, nous étions allés à la messe de Noël ensemble ; nous avons continué tous les dimanches ; et ce Noël, nous serons à nouveau ensemble »,  conclut Najat.

ON SE DÉMÈNE POUR LES RÉFUGIÉS SYRIENS

Du côté protestant aussi, on se démène pour les réfugiés syriens. Dans l'étroit local de l'association pentecôtiste « Triumphant Mercy Lebanon »  (la grâce triomphante du Liban), en plein quartier arménien d'Achrafieh, à Beyrouth, trois bénévoles confectionnent des dizaines de gâteaux au chocolat. La vente de ces gâteaux rapporte chaque mois quelque 180 €, ce qui, ajoutés aux dons récoltés auprès de la communauté pentecôtiste, permet de distribuer 300 € de colis alimentaires mensuels aux réfugiés syriens.
 « Nous n'aidons que les chrétiens car les musulmans reçoivent beaucoup d'aides de la part du Qatar et du Koweit »,  affirme Janane Matar, l'épouse du pasteur pentecôtiste. « Souvent aussi, il nous faut aider les familles libanaises qui accueillent, car elles ne peuvent subvenir aux besoins de 6 ou 8 personnes supplémentaires »,  poursuit Janane, qui, comme tant d'autres Libanais, s'inquiète de l'enlisement de la situation.
 « Que le régime Assad reste ou s'en aille, c'est égal… Nous ne pourrons pas durer des années comme ça, à accueillir des dizaines de milliers de réfugiés syriens ! »  
CLAIRE LESEGRETAIN, à Beyrouth (Liban) ___________http://www.la-croix.com/Religion/Approfondir/Spiritualite/Les-chretiens-syriens-refugies-au-Liban-feteront-Noel-le-caeur-gros-_EG_-2012-12-21-890704

خطف سبعة سوريين مسيحيين اثناء انتقالهم بين لبنان وسوريا - Enlèvement et massacre de 7 syriens chretiens a Rableh

خطف سبعة سوريين مسيحيين اثناء انتقالهم بين لبنان وسوريا

ذكر قادمون من بلدة القاع الحدودية قرب الحدود الشمالية الشرقية للبنان، ان سبعة من مواطني بلدة ربلة السورية المجاورة وهم من المسيحيين قد اختطفوا في ظروف غامضة اثناء انتقالهم بين لبنان وسوريا.

واشارت المعلومات الى ان المخطوفين السبعة لا ينتمون الى اي تنظيم حزبي موالي للنظام السوري او معاد له، وهم مجرد مواطنين سوريين عاديين وتم خطفهم لمبادلتهم بأحد الذين اعتقلتهم قوات النظام السوري.
النهار 
2012 -كانون الأول -21

Yazigi : Le patriarcat refuse toute forme d’extrémisme | Politique Liban | L'Orient-Le Jour2012/2012


Yazigi : Le patriarcat refuse toute forme d'extrémisme | Politique Liban | L'Orient-Le Jour
« Les racines de l'Église sont ancrées dans le sol, notamment syrien et libanais ; notre patriarcat coopérera avec toutes les franges de la société et refuse d'ores et déjà toute forme d'extrémisme et d'isolationnisme », a assuré hier depuis Damas le nouveau patriarche grec-orthodoxe, Mgr Youhanna X Yazigi.
Quelques heures auparavant, de nombreuses personnalités se sont rendues au siège patriarcal à Balamand pour y féliciter Mgr Yazigi. De son côté, le député Nadim Gemayel a envoyé un télégramme de félicitations au nouveau patriarche. « C'est une importante responsabilité que vous avez acceptée pour défendre la présence chrétienne libre dans cet Orient », indique le message. M. Gemayel a également souhaité au nouveau patriarche de réussir dans sa mission. De même, l'uléma chiite Ali Fadlallah a contacté le nouveau patriarche, le félicitant d'avoir été choisi comme successeur à Mgr Hazim.
Par ailleurs, le métropolite de Beyrouth, Mgr Élias Audi, a reçu hier le cheikh Akl de la communauté druze, Naïm Hassan, venu à la tête d'une délégation et qui a réaffirmé « l'importance de la présence chrétienne en Orient et son enracinement profond dans la région ».

Le triste Noël des chrétiens d'Orient - Le Point

Le Point.fr - Publié le 

Les Arabes chrétiens, en passe d'être submergés par la vague islamiste, sont une minorité en très grand danger. Qui s'en soucie véritablement ?


Au coeur de la nuit la plus sacrée de la chrétienté, les cloches des églises retentiront cette année encore de Bagdad au Caire, de Bethléem à Damas et à Beyrouth. Pas le même jour : les uns - maronites, chaldéens, grecs catholiques, etc. - fêteront Noël le 25 décembre, conformément au calendrier grégorien. Les orthodoxes, calés sur le calendrier julien, célébreront, eux, la Nativité le 7 janvier.

Mais, tandis que leurs prières s'élèveront vers le ciel, tous éprouveront la même angoisse face à un avenir des plus incertains. Car ces communautés, qui constituent un véritable livre d'histoire de la chrétienté et où l'on utilise encore parfois l'araméen (la langue du Christ) comme langue liturgique, sont menacées de disparition.

Partout la situation est catastrophique, sauf peut-être au Liban, où le système constitutionnel les protège, du moins pour l'instant. 

En Irak les chrétiens étaient environ 1,2 million en 1980. Ils seraient aujourd'hui moins de 300 000. Le régime de Saddam Hussein - qui se réclamait d'une idéologie nationaliste arabe laïque - les ménageait. Son effondrement a marqué le début de leur calvaire. Le même scénario risque fort de se reproduire en Syrie. 

Dhimmi

Le Printemps arabe a propulsé les islamistes au pouvoir. La charia - à des degrés divers - a été érigée en source du droit. Les chrétiens pourront sans doute survivre en tant qu'individus, à condition de raser les murs.

Le statut de dhimmi est rétabli de facto, sinon de jure.

Entre Nil et Euphrate, le nationalisme arabe laïque a été balayé par l'islam politique. En Palestine, Mahmoud Abbas s'efforce de préserver l'héritage multiconfessionnel, mais le Hamas gagne du terrain et contrôle Gaza. Il n'y a plus que 50 000 chrétiens en Cisjordanie, soit 2 % de la population. Ils représentaient 15 % des habitants il y a quarante ans.

En Israël, les Arabes chrétiens sont doublement minoritaires : par rapport aux Juifs et par rapport aux Arabes musulmans. Beaucoup ont choisi le chemin de l'exil, notamment aux États-Unis.

Un chrétien ne risque pas sa vie en se convertissant à l'islam. Un musulman court les plus grands dangers s'il envisage de devenir chrétien. Il y a là un léger problème qui devrait peut-être mobiliser les consciences qui s'agitent généralement pour une multitude de causes du côté du boulevard Saint-Germain.

Envoyé de mon iPad jtk

Un projet occidental pour expulser les chrétiens d’Orient ! | Mondialisation

http://www.mondialisation.ca/un-projet-occidental-pour-expulser-les-chretiens-dorient/5316422

Lire le texte original en arabe dans Al-Akhbar : http://www.al-akhbar.com/node/174091#comment-122759

مخطط ترحيل المسيحيين من الشرق
Un projet occidental pour expulser les chrétiens d'Orient !
Le patriarche de Moscou et de toutes les Russies Kirill I et le président de la fondation internationale pour l'unité des peuples orthodoxes Valéry Alexeev ont révélé un plan occidental visant à expulser les chrétiens d'Orient, au cours de leur visite effectuée chez le patriarche maronite libanais Mgr Bechara elRaï.
Cité par des personnalités éminentes libanaises, Alexeev a dit s'être rendu à plusieurs pays occidentaux pour s'informer de près sur leurs positions au sujet des attaques contre les chrétiens d'Orient. Mais celui-ci a été surpris de la position française, selon laquelle « il faut encourager les chrétiens du Moyen-Orient à venir s'installer en Europe ».
De mêmes sources on indique que le patriarche Kirill I et Valéry Alexeev se sont renseignés auprès des autorités religieuses chrétiennes sur les revendications des chrétiens libanais pour rester dans le pays et vaincre « le projet occidental de leur expulsion ». La réponse du patriarche Raï fut alors : « Nous, chrétiens du Levant, n'avons pas besoin de protection mais de droits ».
Cette position rappelle celle du chef d'Etat libanais Michel Souleimane, au lendemain de son élection, dans un entretien avec Ahmad Aboul Gheit, ministre égyptien des Affaires étrangères à l'époque de Hosni Moubarak.
Aboul Gheit a demandé au président Souleimane : « Monsieur le président du Liban, qu'est-ce que vous souhaitez du Caire ? ». Souleimane a alors répondu : « Je voudrais restituer les prérogatives du président du Liban, non pas pour mon profit personnel mais pour le statut de la présidence ».
Et le chef d'Etat fut choqué par la réaction du responsable égyptien qui s'est contenté d'oserver un long silence.
Quelques jours après l'entrevue, un haut responsable à l'ambassade égyptienne a commenté la demande du général Michel Souleimane : « Si le Caire avait répondu à sa demande, des manifestations islamistes auraient envahi les rues dans tout le monde arabe, parce que l'accord de Taef a permis la restitution de la domination sunnite perdue », selon lui.
Pour Moscou, l'objectif primordial actuel est de saper « le projet d'élimination de la présence chrétienne au Moyen Orient » à travers l'adoption de mesures qui mettent fin à ce changement démographique des quelques dernières années. En effet, 100.000 chrétiens coptes ont quitté l'Egypte, seuls 800.000 de plus de 2 millions de chrétiens vivent actuellement en Irak, alors que le nombre des immigrés chrétiens libanais, syriens et palestiniens augmentent considérablement.
Selon le quotidien libanais al Akhbar, Moscou se prépare, en coordination avec des associations chrétiennes arabes, pour la tenue d'un congrès à Beyrouth en mars prochain, au sujet des minorités chrétiennes dans la région.
L'été dernier, des personnalités politiques libanaises chrétiennes avaient projeté de tenir un congrès pareil mais consacré au dialogue entre musulmans et chrétiens. Ayant contacté la plus haute autorité religieuse égyptienne, alAzhar, pour l'inviter à y participer, celle-ci a dit que de tels congrès ressemblent aux réunions de relations publiques. alZahar avait mis comme condition à sa participation de répondre à la question clé : « Pourquoi les relations islamiques-chrétiennes se détériorent ? Qui en est le responsable ? ».
Sur ce sujet, il convient de rappeler que lors de sa dernière visite en Egypte, le patriarche maronite Mgr Béchara Raï n'a pas été accueilli par le cheikh d'alAzhar. Cette instance religieuse égyptienne avait allégué que le patriarche libanais n'avait pas demandé de fixer un rendez-vous avec les dirigeants d'alAzhar. « Même s'il avait fait une demande pareille, sa visite aurait embarrassé le cheikh d'alAzhar dû à la position de Raï sur les événements en Syrie et ses craintes émises sur le sort des chrétiens », a reconnu la plus haute autorité religieuse d'Egypte.
20-12-2012

jeudi 20 décembre 2012

منصور: 190 ألف لاجىء سوري على الأراضي اللبنانية - : le Ministre Mansour des AE : 190.000 réfugiés syriens au Liban

منصور: 190 ألف لاجىء سوري على الأراضي اللبنانية

 أشار وزير الخارجية عدنان منصور في حديث إلى إذاعة "صوت لبنان - الحرية والكرامة" الى أن "آخر أرقام النازحين السوريين الى لبنان تشير الى وجود مئة وستين ( تسعين ؟)  ألف لاجىء سوري على الأراضي اللبنانية، إضافة الى آلاف عدة من الفلسطينيين الذين نزحوا من الأراضي السورية".

وشدد على أن "الدولة عليها ان تواجه الأمر بجدية مطلقة، اذ لا يجوز ترك الباب مفتوحا وعلينا وضع حد لحركة النزوح وضبط الحدود، كما فعلت بعض دول الجوار لأن لبنان لا يستطيع أن يتحمل المزيد من الأعباء التي تشكل ضغطا إقتصاديا وإجتماعيا".

وأشار الى أنه "بإمكان بعض العائلات السورية بدل النزوح الى لبنان ان تتجه الى الداخل السوري أو الى ترك سوريا". 
الوكالة الوطنية للاعلام
2012 - كانون الأول - 20


Yarmouk : le Liban mobilisé face à l’exode | À La Une | L'Orient-Le Jour-2012/2012

Ce n'est pas sans un certain sentiment de panique que les officiels libanais assistent, débordés et impuissants, à l'afflux de dizaines de milliers de déplacés palestiniens du camp de Yarmouk en Syrie.

Les chiffres avancés restent approximatifs. À Genève, une responsable de l'Unrwa a indiqué que près de 100 000 personnes ont fui Yarmouk à la suite des récents affrontements entre partisans du régime et opposants, mais sans pouvoir déterminer leur destination. Rien qu'hier, 3 000 Palestiniens de Syrie se seraient réfugiés au Liban. De sources palestiniennes à Aîn el-Héloué, on a fait état d'une importante présence palestinienne dans ce camp et dans celui de Miyé Miyé où 250 familles, sur un total de 600 familles arrivées au cours des deux derniers jours, ont été accueillies. Selon les mêmes sources, près de 800 familles se sont installées à Saïda et 800 autres à Tyr, le reste étant distribué sur les camps du Liban-Nord et de Bourj Barajneh ...

Selon l'Agence nationale d'information (ANI), une centaine de familles se sont installées dans les deux camps de Nahr el-Bared et de Beddaoui au Liban-Nord et envisagent d'organiser ce matin un sit-in devant les bureaux de l'Unrwa pour réclamer des aides.

(Lire aussi : Plus de 44.000 morts en 21 mois de révolte)

De mêmes sources palestiniennes, on a exprimé des inquiétudes quant aux conséquences humanitaires de cet exode massif, en soulignant l'incapacité des factions palestiniennes à répondre aux besoins grandissants des déplacés et en appelant à un accroissement des mouvements de protestation pour obliger l'Unrwa à assumer ses responsabilités entières.

Ce qui est en revanche sûr, c'est que les autorités n'envisagent pas, dans le cadre d'un règlement de ce dossier, d'établir un nouveau camp pour accueillir les déplacés palestiniens de Damas. Le ministre du Travail, Sélim Jreissati, ainsi que les députés Michel Moussa et Robert Ghanem ont mis l'accent sur ce point. Dans une interview à la Voix du Liban-Dbayé, M. Jreissati a reconnu que l'État libanais « n'a pas la possibilité de contenir l'ensemble des réfugiés syriens et palestiniens qui entrent massivement dans le pays », en soulignant que même les camps temporaires sont hors de question.

C'est ce que le député Michel Moussa a aussi indiqué à l'agence al-Markaziya en relevant l'importance de la réunion de Genève hier au sujet des réfugiés syriens et palestiniens, et en insistant sur le fait que les services de sécurité doivent contrôler ce flux pour s'assurer surtout qu'ils regagneront leur pays une fois la guerre terminée en Syrie.
Pour M. Robert Ghanem, le dossier des déplacés constitue « une bombe politico-humanitaire à retardement ». Dans une interview accordée à la Future TV, il a insisté sur le fait que le Liban n'est pas en mesure d'accueillir ce nombre sans cesse croissant de réfugiés, reprochant au gouvernement de pratiquer « la politique de l'autruche ».

Le chef du gouvernement, Najib Mikati, qui a été interrogé à ce sujet au terme de sa visite au nouveau patriarche grec-orthodoxe d'Antioche et de tout l'Orient, Youhanna X, à Balamand, n'a pas abordé ce sujet, mais a mis l'accent sur « l'attention particulière que le gouvernement accorde au dossier des réfugiés syriens » en soulignant l'intensification des réunions ministérielles pour régler ce problème.

 (Lire aussi : Le Conseil des ministres envisage une nouvelle approche du dossier des réfugiés syriens)

Entre-temps, les réunions consacrées à ce dossier se multipliaient. À Majdalioun, près de Saïda, la députée Bahia Hariri a présidé une réunion libano-palestinienne en présence des forces actives de la ville. Un des participants a dressé un état des lieux en relevant « la situation dramatique des 800 familles installées à Aîn el-Héloué et de 120 autres à Miyé Miyé ».
Affirmant vouloir entrer en contact personnellement avec les instances donatrices, Mme Hariri a indiqué que les préparatifs sont en cours pour une réunion élargie à Saïda, qui suivra une rencontre, vendredi, avec des ONG et des représentants des différentes factions palestiniennes. « La situation est devenue dramatique. Les déplacés de Syrie représentent aujourd'hui 15 % des habitants de Aïn el-Héloué et ce pourcentage ne cesse d'augmenter », a-t-elle observé.

Entre-temps, le comité de dialogue libano-palestinien tenait une réunion extraordinaire au Sérail sous la présidence de M. Khaldoun Chérif et en présence de représentants des factions palestiniennes. L'objectif : coordonner l'action d'urgence sur base des chiffres que l'Unrwa devait présenter hier soir à la réunion de Genève. Les personnes réunies ont décidé d'établir une ligne verte entre le comité, l'OLP et toutes les factions palestiniennes afin de suivre l'évolution de ce dossier.

Des représentants de ces factions se sont rendus au Liban-Nord auprès du coordonnateur général du courant du Futur pour Tripoli, Moustapha Allouche, pour l'assurer de « la neutralité positive » des camps, pendant qu'une délégation du secrétariat général du 14 Mars, conduite par M. Farès Souhaid, était reçue par l'ambassadeur de Palestine, Achraf Dabbour. La délégation était composée de MM. Nabil de Freije, Assem Araji, Mohammad Hajjar, Eddie Abillama, Pierre Abi Assi, Nadi Ghosn, Walid Fakhreddine, Charles Jabbour, Rached Fayed, Youssef Douaihi, Kamal Yazigi, Naufal Daou et Élie Mahfoud.
M. Dabbour a réaffirmé que les Palestiniens au Liban restent des « hôtes provisoires en attendant leur retour chez eux », soulignant leur attachement à la stabilité du Liban.
À son tour, M. Souhaid s'est félicité de ce que les territoires palestiniens ont obtenu le statut d'État observateur à l'ONU et a salué les relations libano-palestiniennes « fondées sur le respect mutuel et la non-ingérence dans les affaires internes réciproques ». M. Souhaid a en outre souligné la disposition du 14 Mars à aider au règlement du dossier des déplacés palestiniens de Syrie.

Le chef du bloc parlementaire du Futur, Fouad Siniora, a également pris contact avec le président de l'Autorité palestinienne, Mahmoud Abbas, à qui il a fait part de la solidarité du courant du Futur avec les Palestiniens en Syrie et dans les territoires occupés.

 Lire aussi :

Les aides aux réfugiés syriens en retard, le cabinet dans l'embarras, l'article de Khalil Fleyhane

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Liban : les réfugiés syriens éprouvés par l’hiver – SECOURS CATHOLIQUE – Caritas France

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Liban : les réfugiés syriens éprouvés par l'hiver
© Patrick Delapierre/SC Au camp de Majd el Anjar, dans la vallée de la Beeka, s'est installée une centaine de personnes originaires de Homs -  JPEG - 67 ko
Patrick Delapierre/SC
Au camp de Majd el Anjar, dans la vallée de la Beeka, s'est installée une centaine de personnes originaires de Homs

Vivre en paix. Voilà ce qui anime ces Syriens qui, chaque jour, passent la frontière pour mettre leur famille à l'abri. Depuis le début du conflit qui ensanglante leur pays, ils sont 132 000 à s'être enregistrés au Haut Commissariat pour les Réfugiés (UNHCR) – sans doute bien plus à avoir rejoint le Liban en réalité. Parmi eux, 80% sont des femmes et des enfants, qui ont bien souvent dû fuir précipitamment, laissant derrière eux leur maison, leur vie, mais aussi des proches, dont ils apprendront parfois la mort quelques jours ou quelques semaines plus tard.

Une fois la frontière franchie, certains arrivants sont hébergés au sein de familles d'accueil, notamment au nord du Liban, où les liens sont forts entre Syriens et Libanais. D'autres louent de petites pièces dans lesquelles ils doivent parfois vivre à plus d'une dizaine. Mais, alors que la crise syrienne entre dans sa deuxième année, de nombreuses familles ont désormais dépassé leur capacité d'accueil, et dans certaines villes il est devenu impossible de trouver une quelconque location. Alors, les plus défavorisés, les moins chanceux, n'ont d'autres choix que de s'installer dans des « camps », ces terrains loués à des Libanais où les familles réfugiées peuvent, pour quelques dollars par mois, planter des tentes ou construire des abris rudimentaires.

La solidarité, seul moyen de survie

«  L'hiver est désormais le problème crucial », souligne Kamal Sioufi, président du comité directeur du Centre des Migrants de Caritas Liban. Dans la Bekaa, la grande plaine agricole qui abrite la majorité des réfugiés, le thermomètre descend régulièrement sous la barre du zéro la nuit, et le mazout coûte cher : comment payer 6 dollars par jour pour se chauffer, quand une journée de travail en rapporte 15 ? Pour parer à l'urgence, Caritas Liban, soutenue financièrement par le Secours Catholique, vient de lancer un programme de distribution de poêles à bois et de bâches en plastique pour protéger les tentes de la pluie et du froid.

Qu'ils vivent dans les camps ou ailleurs, l'immense majorité des réfugiés a le plus grand mal à subvenir à ses besoins. La vie est bien plus chère ici qu'en Syrie, et le travail se fait rare, surtout en hiver. Les hommes occupent de petits emplois de journaliers en plein air, dans l'agriculture ou le bâtiment, rarement plus d'une dizaine de jours par mois. Le calcul est vite fait : à 15 dollars la journée en moyenne, ce sont 150 dollars gagnés à la fin du mois pour les plus chanceux – tout juste de quoi payer un loyer. Le reste, c'est la solidarité qui y pourvoit. Celle des proches, qui dépannent de quelques meubles ou prêtent un peu d'argent au gré des besoins. Celle des Libanais, qui donnent ici un matelas, là une télévision. Celle des ONG enfin : Caritas Liban distribue colis alimentaires, kits d'hygiène et couvertures à 6000 familles dans le besoin – un chiffre en constante augmentation.

© Patrick Delapierre/SC Caritas Liban a ouvert son programme d'aide aux devoirs aux enfants de réfugiés. -  JPEG - 61.5 ko
© Patrick Delapierre/SC
Caritas Liban a ouvert son programme d'aide aux devoirs aux enfants de réfugiés.

Les enfants syriens sur le chemin de l'école

L'Etat libanais, quant à lui, ne fournit aucune aide matérielle, mais a accédé aux demandes des ONG de rendre gratuit le renouvellement des permis de résidence des réfugiés. Surtout, il a accepté d'ouvrir les écoles publiques aux élèves syriens. Reste qu'il faut pouvoir débourser les 100 dollars que coûte l'inscription, acheter les fournitures scolaires, payer le trajet en bus des enfants… Impossible pour la plupart des familles. Là encore, Caritas leur vient en aide, en finançant les fournitures et en avançant au besoin les frais d'inscription. La difficulté ne s'arrête toutefois pas là : au Liban, les matières scientifiques sont enseignées en français, une langue dont la plupart des petits Syriens ignorent tout, eux qui ont jusque-là étudié en arabe. Les programmes d'aide aux devoirs mis en place par Caritas Liban accueillent de plus en plus d'enfants syriens.

Au-delà des difficultés matérielles, il y a la souffrance, impossible à soulager. Souffrance physique, qu'elle soit due aux blessures de guerre ou aux mauvaises conditions de vie et d'hygiène. Souffrance morale, liée au souvenir des atrocités de la guerre, au déracinement forcé, à la peur de perdre des proches restés au pays. Nul ne sait quand cette vie de privation et de douleur prendra fin, mais tous espèrent rentrer chez eux au plus vite. Et qu'importe si tout est à reconstruire.

Marina Bellot

Terre Sainte : Message de Noël de sa Béatitude Mgr Fouad Twal - Le blog de Père Patrice Sabater

JÉRUSALEM - Sa Béatitude Mgr Fouad Twal, en présence de ses Vicaires patriarcaux, a donné son Message de Noël lors de la conférence de presse qui s'est tenu le jeudi 20 décembre 2012 au Patriarcat latin de Jérusalem. Il a ensuite répondu aux questions des journalistes.

Armoiries-Patriarche-Latin-de-Jerusalem.jpg Mgr Fouad Twal 3

Chers amis, chers habitants de la Terre Sainte, chers migrants, je vous souhaite un bon Noël avec les personnes que vous aimez.

Chers amis journalistes, en vous accueillant ce matin je veux vous remercier pour votre travail. Je vous souhaite de toujours l'accomplir avec intelligence et vérité. Les derniers évènements qui nous ont secoués – je pense à Gaza – ont montré le courage de certains d'entre vous. Recevez notre respect.


En cette fin d'année, je dois reconnaître avec vous que le bilan 2012 est mitigé. Il y a eu de bonnes nouvelles et d'autres moins bonnes.

Dialogue interreligieux

1. Les 50 ans de Vatican II sont une occasion de faire un examen de conscience dans notre dialogue avec le Judaïsme et l'Islam. Le séminaire qui a réuni en avril le conseil Pontifical des Communications Sociales et le Conseil des Patriarches Catholiques d'Orient a rappelé que les médias qui ont joué un si grand rôle dans les révolutions arabes, doivent être pour les citoyens chrétiens un moyen d'assumer leur rôle historique dans leurs pays respectifs avec leurs valeurs de non-violence, et appeler au dialogue avec les autres croyants des autres religions. Nous sommes minoritaires mais nous ne nous résumons pas à un chiffre.

2. Les initiatives interreligieuses ont été nombreuses et je remercie tous ceux qui en ont été les protagonistes. Mais ces rencontres n'ont pas empêché la montée d'un certain radicalisme religieux. Mi-novembre, le Conseil des chefs religieux d'Israël s'est réuni à Haïfa en présence du Président de l'Etat d'Israël qui a rappelé que les chefs religieux peuvent aider à la paix s'ils travaillent ensemble. Un communiqué final insiste sur l'importance du respect des Lieux Saints et des cimetières de chaque religion.

3. Le dialogue interreligieux ne peut porter ses fruits que dans des actes de respect réciproques. Je redis ma profonde consternation face à toutes les profanations de nos couvents et églises, synagogues et mosquées qui offensent chacun. Il faut prendre le mal à sa racine : l'éducation des jeunes dans toutes les écoles.

Œcuménisme

En cette fin d'année, pensons à ce qui nous unit entre chrétiens :

1. La visite du Patriarche orthodoxe russe, Kirill de Moscou, en Terre Sainte début novembre reste un très bon souvenir. Sa venue a été l'occasion d'encourager un meilleur rapprochement des chrétiens, et de mettre en valeur la présence chrétienne à Jérusalem et en Terre Sainte.

2. Un autre motif de joie concerne la date de Pâques. Cette année l'Assemblée des Ordinaires a décidé que la Pâques des catholiques serait fêtée selon le calendrier julien : le 5 mai (sauf à Jérusalem et dans la région de Bethléem en raison du Statu Quo et de l'afflux des pèlerins). Un décret doit être approuvé par le Saint-Siège pour établir définitivement cette mesure dès 2014.

3. Pour l'intronisation du Pape copte Tawadros II, au Caire, plusieurs délégations chrétiennes, orthodoxes, catholiques et protestantes étaient présentes avec un  sentiment œcuménique et pour exprimer notre soutien au nouvel élu qui arrive à un moment historique très critique.

Conjoncture historique et politique locale

1. La situation au Moyen-Orient nous laisse perplexes. Tant de préoccupations et de questions se posent. Nous souhaitons plus de stabilité et de démocratie. La joie de Noël est ternie devant la violence ahurissante en Syrie. Nous sommes pleins de compassion pour les victimes et notre Eglise participe activement à l'accueil des 250 000 réfugiés syriens en Jordanie. Nous prions d'ailleurs pour que la Jordanie garde son équilibre et le bons sens qu'elle a toujours eus.

2. La décision de l'Assemblée générale de l'ONU par laquelle la Palestine est devenue un Etat observateur est un pas vers la paix et la stabilisation de la région. Israël pourra traiter d'égal à égal avec un autre Etat pour le bien de tous. Il est urgent de trouver une « solution juste et pacifique à la question palestinienne » jugée comme à l'origine de tous les conflits de la Région par les Patriarches et les évêques catholiques au Moyen-Orient réunis au Liban, début décembre. Le second et dernier mandat de Barak Obama doit le conduire dès maintenant à agir pour la solution de deux Etats.

3. Le 16 décembre je me suis rendu à Gaza, et je dénonce cet embargo qui rend inhumaine la vie quotidienne d'1,6 million de personnes, en fomentant des sentiments d'hostilité permanente envers Israël.

Notre Eglise et les flux migratoires

1. Globalement, l'émigration chrétienne semble ralentir. L'Eglise essaie de mettre à disposition des logements, elle aide les jeunes à se former pour mieux trouver un travail et, surtout, elle répand une culture et une pastorale de l'enracinement : être citoyen de Terre Sainte est une vocation qui comporte des sacrifices et des défis.

2. Sur le plan de l'immigration, notre diocèse accueille de nombreux immigrants. La majorité de ces immigrés sont chrétiens. L'Eglise se sent très proche de ces fidèles et n'hésite pas à s'insurger quand cette communauté se sent agressée comme ce fut le cas au Sinaï et à Tel Aviv cette année. Il y a un besoin urgent de coordination entre l'Eglise, l'Etat et les ONG.

Avenir et projets

L'Eglise joue un rôle clef dans le dialogue interreligieux et l'éducation. C'est pourquoi nous donnons tant d'efforts pour notre université à Madaba. L'inauguration de la nouvelle école à Rameh avec le Cardinal Edwin O'Brien, Grand Maître de l'Ordre du Saint-Sépulcre, et celle de l'église Stella Maris à Aqaba ont montré de belles réalisations.

Conclusion

J'encourage notre peuple de fidèles à vivre sérieusement l'Année de la foi en mettant en pratique les enseignements de l'Exhortation apostolique post-synodale « Ecclesia in Medio Oriente », et le programme lancé par le Patriarcat. La Première communauté de Jérusalem peut servir de modèle pour renouveler l'actuelle communauté chrétienne : il faut revenir aux sources, revenir  à Jérusalem.

Quelques  rendez-vous pour l'année 2013 :

- Fin avril, une conférence internationale sur le Pape Jean XXIII qui est à l'origine du Document Nostra Aetate, aura lieu ici à Jérusalem. Vont participer à cette conférence des rabbins amis et des professeurs éminents ;

- A Rio, cet été, pour les JMJ où nos jeunes se rendront avec joie.

Noël est une belle occasion de réjouissances à partager et de reconnaissance à manifester. Je pense notamment à tous nos frères et sœurs religieux et religieuses qui, dans leurs charismes, leurs vocations, leurs prières, nous aident dans la mission qui nous incombe.

 

Je vous remercie.

Joyeux Noël à tous.

+ Fouad Twal,

Patriarche latin de Jérusalem

Jérusalem, le 20 décembre 2012


Moyen-Orient: Démission du Patriarche chaldéen Emmanuel III Delly - Le blog de Père Patrice Sabater

Moyen-Orient: Démission Du Patriarche Chaldéen Emmanuel III Delly

Patrairche-Delly-III.jpg Benoît XVI a accepté mercredi 19 décembre la démission de Sa Béatitude Emmanuel III Delly, Patriarche de Babylone des chaldéens, âgé de 85 ans. Élu en 2003, peu après l'invasion américaine, il aura accompagné les chrétiens d'Irak pendant l'une des pages les plus sombres de leur histoire.

Après les Coptes d'Égypte, qui ont désigné il y a peu leur nouveau Pape, après le Patriarcat d'Antioche qui a élu lundi son nouveau Patriarche, c'est au tour de l'Église chaldéenne d'aborder une nouvelle phase de son histoire : Benoît XVI a accepté mercredi 19 décembre la démission du Patriarche des Chaldéens Emmanuel III Delly pour raison d'âge. Il vient d'avoir 85 ans et sa santé devenait fragile. Depuis plus d'un an, son Vicaire Général, Mgr Shleimoun Warduni, le représentait dans la plupart de ses engagements officiels.

Sur le Site Vatican Insider, le vaticaniste Andrea Tornielli rappelle que le Cardinal Emmanuel Delly fut élu en décembre 2003 pour être un patriarche « de transition », dans une Église en proie à des divisions internes, sur fond de rivalités entre diaspora et communautés restées au Proche-Orient. L'invasion américaine de l'Irak, en mars 2003, imposait le choix d'une personnalité de compromis, à même de conduire l'Église chaldéenne dans cette période de turbulences.

Mgr Jacques Ishaq assurera la transition

En dix ans, cette communauté de plus de 1 200 000 fidèles a connu une hémo Emmanuel-III-Karim-Delly-1--chaldeens-catholiques-.jpg rragie si forte qu'il ne resterait qu'entre 300 000 et 450 000 chrétiens en Irak, en majorité chaldéens. Décennie sanglante, donc, marquée par le déchirement fratricide entre musulmans chiites et sunnites, qui n'a pas épargné les chrétiens. Assimilés à l'Occident par des groupes extrémistes, nombre d'entre eux ont été chassés, enlevés, tués. Beaucoup ont fui vers le Liban, la Syrie, la Turquie et l'Europe.

L'Église chaldéenne, que la tradition fait remonter à la prédication de l'Apôtre Thomas, s'efforce malgré tout de maintenir sa présence sur la terre de ses origines, malgré un avenir précaire. La conduite à tenir divise parfois les chrétiens : rester ou partir ? Quant à l'installation de nombreuses familles dans la région autonome du Kurdistan (au nord), elle est loin d'avoir réglé leur dilemme. C'est dire si la tâche du successeur d'Emmanuel III Delly s'annonce délicate.

Un Synode des évêques de l'Église chaldéenne sera convoqué par Benoît XVI à Rome le 28 janvier 2013. Présidé par le Cardinal Leonardo Sandri, Préfet de la Congrégation pour les Églises orientales, il devra élire le successeur du Patriarche. D'ici là, Mgr Jacques Ishaq, 74 ans, évêque émérite d'Erbil (Irak), assurera la transition.

Le Patriarche Emmanuel III Delly était le dernier évêque en activité à avoir participé à la Première session du Concile Vatican II.

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