Arabes du Christ


" الهجرة المسيحية تحمل رسالة غير مباشرة للعالم بأن الإسلام لا يتقبل الآخر ولا يتعايش مع الآخر...مما ينعكس سلباً على الوجود الإسلامي في العالم، ولذلك فإن من مصلحة المسلمين، من أجل صورة الإسلام في العالم ان .... يحافظوا على الوجود المسيحي في العالم العربي وأن يحموه بجفون عيونهم، ...لأن ذلك هو حق من حقوقهم كمواطنين وكسابقين للمسلمين في هذه المنطقة." د. محمد السماك
L'emigration chretienne porte au monde un message indirecte :l'Islam ne tolere pas autrui et ne coexiste pas avec lui...ce qui se reflete negativement sur l'existence islamique dans le monde.Pour l'interet et l'image de l'Islam dans le monde, les musulmans doivent soigneusement proteger l'existence des chretiens dans le monde musulman.C'est leur droit ..(Dr.Md. Sammak)

vendredi 27 septembre 2013

Pétition contre "une épuration religieuse" des chrétiens d'Orient - RTL.fr

Pétition contre "une épuration religieuse" des chrétiens d'Orient
Des chrétiens orthodoxes à Jérusalem, en avril 2010

Des chrétiens orthodoxes à Jérusalem, en avril 2010

Crédit : AFP . MARCO LONGARI

Une pétition à l'initiative d'une nouvelle coordination baptisée "Les chrétiens d'Orient en danger" a été lancée, ce vendredi, en Europe depuis Paris.

Ils dénoncent l'"épuration religieuse massive et silencieuse" que subissent ces minorités "en Egypte, en Irak, en Syrie et bientôt peut-être au Liban". "Nous demandons simplement aux diplomaties européennes, aux opinions publiques, aux églises, de ne pas oublier les chrétiens d'Orient", a lancé, ce vendredi 27 septembre, l'un des organisateurs, Patrick Karam, qui vise "des centaines de milliers de signatures" sur la page Facebook du "Collectif Chrétiens d'Orient en danger".

"Nous allons écrire aux élus, et nous adresser à toutes les confessions, juives, musulmanes", a-t-il ajouté lors d'une conférence de presse où les représentants des églises d'Orient ont décrit les inquiétudes et les souffrances des chrétiens en Syrie, en Égypte, en Irak, au Liban.

Les chrétiens d'Orient ont toujours représenté l'antidote de l'extrémisme.Extrait de la pétition

Ancien délégué interministériel, élu UMP (droite, opposition) dans la région de Paris, Patrick Karam, d'origine libanaise, est l'un des premiers signataires de la pétition, avec les représentants des églises d'Orient en France (maronite du Liban, patriarche grec-catholique de rite melkite, orthodoxe copte d'Egypte, église arménienne catholique, rite syriaque catholique...).

"C'est l'intérêt de la France, de l'Europe et de la communauté internationale. Les chrétiens d'Orient ont toujours représenté l'antidote de l'extrémisme ainsi qu'un vecteur de tolérance entre les communautés", ajoute le texte, qui accuse les diplomaties européennes de "regarder ailleurs".

"Il faut que les hommes politiques français abandonnent l'idée que les chrétiens ne sont pas à leur place en Orient. J'en ai entendu certains le dire. J'ai entendu certains proposer que lorsque l'on accueille des immigrés syriens, on n'accueille que des chrétiens: ce n'est pas acceptable", a insisté Patrick Karam.

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Envoyé de mon Ipad 

Charif Majdalani raconte les chrétiens du Liban - Livres - La Vie


27/9/2013-Charif Majdalani raconte les chrétiens du Liban

Cela commence comme un roman de cape et d'épée. Dans la fougue amoureuse de ses vingt ans, Hamid enlève la jolie Simone, la fille du notable chrétien Chakib Khattar, industriel du marbre, dont il était devenu le bras droit. On est en 1964. Les jeunes gens s'aiment, mais Hamid, issu d'une classe sociale inférieure, s'est vu refuser la main de sa belle. Ainsi s'ouvre « Le dernier Seigneur de Marsad », par un épisode rocambolesque qui marque le début de la fin pour le chef de clan chrétien, dont l'univers va basculer. Conteur hors pair, l'écrivain libanais Charif Majdalani nous plonge au cœur de l'histoire du Liban, à la veille de la guerre de 1975, qui marquera la fin d'un certain âge d'or. Rencontre.

Comment est née l'histoire du « dernier Seigneur de Marsad » ?

Marsad est inspiré du quartier de Mazra à l'ouest de Beyrouth, dont est originaire ma famille. Un quartier qui était autrefois à majorité chrétienne orthodoxe – avec une population plutôt roturière par rapport à l'aristocratie chrétienne du fief d'Achrafieh, à l'est de la capitale. Marsad a vu arriver petit à petit de nombreuses familles musulmanes sunnites. La géographie humaine a changé au point qu'à la fin des années 1950, les grands notables chrétiens ont dû s'allier aux chefs sunnites pour garder leur pouvoir. C'était une sorte de pacte contre nature, avec des leaders musulmans favorables aux nationalismes arabes, négation même de l'essence du Liban… Le maintien de l'influence chrétienne sur Mazra était à ce prix.

La guerre de 1975 a changé la donne...

Oui, le grand basculement démographique a surtout eu lieu pendant la guerre civile de 1975, quand les familles chrétiennes ont dû fuir vers l'Est, à quelques exceptions près. Au fil des ans, même les chefs traditionnels musulmans ont perdu leur influence au profit des chefs de milice, dont certains étaient encore assez respectables – comme le personnage d'Achraf Labbane dans le roman. A partir de 1983 cependant, des milices inconnues liées aux mafias ont lorgné sur les propriétés et établi leur camp… L'histoire de ce quartier est emblématique de celle du Liban, avec un changement progressif de la démographie et le rétrécissement du rôle des chrétiens.

Etes-vous nostalgique d'un certain âge d'or d'avant la guerre ?

Quand j'étais jeune, j'étais fasciné par les chefs traditionnels - dont j'ai tiré le personnage de Chakib Khattar -, ces grands seigneurs tout à la fois égoïstes et défenseurs des humbles, secondés par les « abadayes », des petits chefs de quartier un peu voyous, personnages mythiques pour les enfants que nous étions, qui maniaient le révolver dans des actions d'éclat, avaient l'art de la mise en scène et du symbole. Ils ont disparu au profit des miliciens, la kalachnikov a remplacé le pistolet… Mais le prétendu âge d'or d'avant la guerre, période de cohabitation et de prospérité économique, portait déjà en germe les conflits à venir. Cette société hyper-hiérarchisée était une société de convivialité, où l'on vivait côte à côte mais sans se mélanger - pas question de mariage entre communautés. Dans cette cohabitation accompagnée de méfiance, régnait déjà la fracture, communautaire et sociale – le mariage de déclassement étant aussi proscrit. Le jeune Hamid incarne cette impossibilité.

Quelle est la situation aujourd'hui ?

Le Liban a retrouvé aujourd'hui une forme de coexistence, même si la fracture oppose désormais sunnites et chiites. Tout le Moyen-Orient est pris dans cette division-là, vieille rivalité de cinq siècles qui a resurgi, avivée à l'heure actuelle par la situation en Syrie. Et les chrétiens d'Orient, écartelés entre leur allégeance aux uns ou aux autres, sont définitivement mis sur orbite. Mais ils sont une force satellitaire encore nécessaire, économique, intellectuelle et aussi symbolique. Ils font de ce pays quelque chose de différent, né du déséquilibre et qui n'existe que dans l'équilibre provisoire, lequel se rejoue à chaque étape de son histoire. 



Envoyé de mon Ipad 

Maaloula au coeur d'un sommet chrétien à Bkerké | À La Une | L'Orient-Le Jour


Un sommet chrétien impromptu se tiendra aujourd'hui au siège patriarcal maronite, à Bkerké, à l'occasion de la visite au Liban du patriarche des chaldéens, Louis Raphaël Sako. Tous les patriarches orientaux, catholiques et orthodoxes, ou leurs représentants, participeront à ce sommet, au cours duquel les grands problèmes de l'heure seront abordés. Il sera notamment question de Maaloula, de la présence chrétienne en terre d'Orient, de l'avenir d'une région qui semble avoir été plongée dans un accélérateur de particules, dans un projet de fission de ses composantes. 

Les patriarches orthodoxe et catholique commenceront par se réunir séparément, avant de se rejoindre dans la grande salle de réunion du siège patriarcal.
Selon une source ecclésiastique à Bkerké, les patriarches Raï et Sako prépareront ainsi un peu mieux la réunion commune qu'ils doivent avoir en novembre, avec le pape François.

(Lire aussi : Raï a remis au pape François un rapport exhaustif sur la situation régionale)

Sako « très inquiet » 


À la veille du sommet de Bkerké, le patriarche chaldéen a accordé un entretien à L'Orient-Le Jour, dans lequel il a déploré la baisse dramatique du nombre des chrétiens en Irak. « L'exode a commencé avant l'invasion de ce pays, a-t-il affirmé, à l'époque du blocus qui a duré 8 ans, et au cours duquel nous avons été réduits à manger du pain noir. Aujourd'hui, il ne reste plus grosso modo que le tiers des 1,5 million de chrétiens qui se trouvaient en Irak avant la guerre du Golfe, puis l'invasion de l'Irak. Et l'exode se poursuit, en raison de l'instabilité chronique qui marque la vie de ce pays, où des attentats se produisent quotidiennement, fauchant des dizaines de vies. Nous sommes très inquiets. »

Un déplacement volontaire de la population chrétienne vers la région autonome du Kurdistan semble s'être produit, qui a mis des centaines de familles chrétiennes à l'abri. Va-t-on vers une indépendance de cette région ? Le patriarche des chaldéens ne répond pas directement à cette question. Il laisse entendre que l'argent et la stabilité ont en effet aidé le Kurdistan à devenir une région prospère. Et de s'interroger sur la volonté finale des maîtres du monde qui chercheraient, dans leur machiavélisme, à faire éclore un » nouveau Moyen-Orient « éclaté en entités ethniques ou religieuses homogènes, et dont l'Irak serait aujourd'hui le laboratoire avec un nord kurde, un centre sunnite et un sud chiite, l'exode forcé des populations se faisant à coups de voitures piégées explosant dans les souks et aux entrées de mosquées. Le patriarche Sako ne peut s'empêcher de faire remarquer qu'un plan similaire à la politique de la terre brûlée semble être en cours d'exécution en Syrie.

(Lire aussi : A Maaloula, le couvent de Mar Takla "vit des jours douloureux")



Politisation de la violence
Pour le chef spirituel des chaldéens, les communautés chrétiennes sont pacifiques et recherchent l'harmonie sociale. Toutefois, ajoute-t-il, elles sont souvent victimes de la guerre que se livrent sunnites et chiites dans le monde arabe. Et certaines des violences qu'ils subissent sont en fait des manipulations guerrières destinées, par ceux qui les planifient, à les gagner à leur cause. C'est peut-être le cas à Maaloula, opine-t-il, déplorant « la politisation » de la violence.
Enfin, le patriarche des chaldéens se plaint de ce que certains pays tentent les chrétiens orientaux avec des visas d'émigration, comme pour compléter le travail que la guerre aura fait. Il se présente comme un farouche partisan de l'attachement des chrétiens orientaux à leurs patries. « Où qu'ils se trouvent, les chrétiens ne devraient pas émigrer, insiste-t-il. Ce serait une dérobade et une perte d'identité. Dans les pays d'émigration, leur rôle et leur histoire disparaîtront ; ils seront condamnés à être des émigrés et des réfugiés, alors qu'ici, ils ont une identité et une histoire. »

(Pour mémoire : "Dieu, protège la Syrie" : les chrétiens de Damas prient à l'appel du pape)


Raï : « Une très belle occasion »
Le sommet chrétien de Bkerké se tiendra en présence du patriarche Raï, rentré hier d'un séjour de deux semaines à Rome, où il a rencontré le pape et participé aux travaux du Conseil pontifical pour les communications sociales.
Sur le sommet chrétien d'aujourd'hui, le patriarche a précisé qu'il servira « à définir conjointement, entre catholiques et non-catholiques, notre service à nos patries et notre engagement à œuvrer pour la justice, la paix, la fraternité et la convivialité. C'est une très belle occasion pour nous ». « Naturellement, a-t-il ajouté, quand l'occasion se présentera, nous tiendrons aussi un sommet islamo-chrétien ; entre-temps, les contacts permanents entre nous en tiendront lieu. »
Enfin, le patriarche Raï s'est réjoui de ce qu'avant son départ, hier pour le Vatican, le patriarche orthodoxe, qui avait rencontré le directeur de la Sûreté générale Abbas Ibrahim, a cru pouvoir annoncer la prochaine libération des deux évêques grec-orthodoxe et syriaque-orthodoxe d'Alep, pris en otages depuis quelques mois. Sur sa lancée, le patriarche a souhaité la libération de tous les otages, y compris des deux malheureux pilotes de ligne turcs.

Pour mémoire

Les rumeurs autour de Maaloula alimentent une véritable psychose chrétienne


Envoyé de mon Ipad 

jeudi 26 septembre 2013

Contagion des violences contre les chrétiens d'Orient

26/9/2013

Contagion des violences contre les chrétiens d'Orient
Le patriarche copte catholique Mgr Ibrahim Sidrak, en février 2012 au Caire.

Conflits et transitions politiques chaotiques rendent vulnérables ces minorités, comme en Égypte où les islamistes s'en sont pris à la communauté copte.Plus de 500 filles et jeunes femmes chrétiennes ont disparu ces deux dernières années. Enlevées par des islamistes radicaux, elles sont converties et mariées de force.

De Bagdad au Caire en passant par Damas, l'avenir des chrétiens d'Orient rime souvent avec émigration ou persécutions. «Nous sommes d'authentiques Égyptiens et pas des étrangers dans notre propre pays comme beaucoup d'islamistes le prétendent», martèle le patriarche copte catholique Mgr Ibrahim Sidrak, de passage à Paris. Élu il y a six mois à la tête de cette minorité au sein de la minorité copte d'Égypte - 250.000 catholiques sur 7 millions d'orthodoxes, mêlés à 80 millions de musulmans - Mgr Sidrak ne cache pas son soulagement après le renversement cet été par l'armée du président Mohammed Morsi lié aux Frères musulmans. Un tournant dans les révolutions arabes qui a rassuré d'autres minorités chrétiennes du Moyen-Orient, en particulier les chrétiens syriens, inquiets du chaos islamiste qui régnerait en cas de chute brutale du régime.

Quelques signaux rassurants

En Égypte, entre le 14 août et le 10 septembre, quelque 70 lieux chrétiens - églises, couvent ou écoles - ont été incendiés ou saccagés par des islamistes. Une trentaine d'autres biens - maisons ou commerces - appartenant à des chrétiens ont aussi été attaqués. Le problème, «c'est que dans un pays en pleine recomposition, n'importe qui peut prêcher la haine d'un minaret», explique Mgr Sidrak.

Et derrière les Frères musulmans, les salafistes - deuxième force islamiste d'Égypte - ne s'en priveraient pas. «Ce ne sont pas eux qui attaquent nos églises, précise Mgr Sidrak, mais les partisans du groupe radical Djamaa islamya. Reste que les salafistes attisent la haine dans les mosquées et que ces différents groupes se rejoignent souvent sur le terrain.»

Les coptes espèrent beaucoup des nouvelles autorités égyptiennes, qui ont promis protection et aide à la reconstruction. «Le pouvoir nous envoie des signaux rassurants, en insistant sur l'indispensable participation des chrétiens à l'avenir de l'Égypte. Nous espérons que cela va continuer», avance avec prudence Mgr Sidrak.

«Sous Morsi, nous avons vu le contenu des livres scolaires changer la mentalité des enfants, observe-t-il. Auparavant, l'ignorance était à l'origine de la plupart des actions contre nos fidèles. Avec Morsi, nous avons senti qu'il y avait une volonté de nous nuire.» En attestent les débats sur la place des «autres religions», en clair les juifs et les chrétiens, dans la rédaction de la Constitution post-Moubarak. En cherchant à singulariser les chrétiens, «les Frères musulmans s'en prenaient en fait à l'identité même de l'Égypte», poursuit le dignitaire copte.

Faut-il alors se réjouir de les voir interdits par le nouveau pouvoir issu de l'armée? «Je suis contre le fait d'interdire à un parti d'exister. Mais ce n'est pas tout à fait une interdiction qui relève de l'arbitraire puisqu'elle résulte au contraire d'une décision de justice», argumente-t-il, un peu gêné. «Nous souhaitons que les sympathisants des Frères musulmans soient intégrés dans un processus de réconciliation, mais pas ceux qui ont utilisé les armes», prévient l'évêque copte, tout en reconnaissant qu'en l'état actuel des choses une telle «réconciliation sera difficile».


Des centaines de jeunes filles disparues



Envoyé de mon Ipad 

Raï a remis au pape François un rapport exhaustif sur la situation régionale

http://www.lorientlejour.com/article/834848/rai-a-remis-au-pape-francois-un-rapport-exhaustif-sur-la-situation-regionale.html


 26-9-2013

Le patriarche Raï au côté du pape François.
Le patriarche Raï au côté du pape François.
« L’appel à une journée de prière et de jeûne pour la paix en Syrie était providentiel », affirme le patriarche maronite

« La prière est la seule voie de salut pour que le Liban et le Moyen-Orient vivent dans la paix du Christ. » C’est par cette parole que le pape François a entamé hier son homélie à la messe matinale qu’il a célébrée en présence notamment du patriarche Raï et de 14 évêques maronites qui ont suivi, au Vatican, une session de formation générale à l’épiscopat. Dans un court tête-à-tête suivant la célébration, le patriarche a remis au pape un rapport exhaustif de la situation de l’Église au Moyen-Orient.

Le patriarche maronite a concélébré la messe, aux côtés du pape et du cardinal Leonardo Sandri, président du conseil pontifical pour les Églises orientales.

À l’issue de la messe, le patriarche Raï a félicité le pape, au nom de l’Église maronite, pour son élection. Le patriarche n’a pas manqué de souligner à cette occasion l’attachement séculaire des fils de saint Maron au siège apostolique de Pierre. Il lui a promis que l’Église maronite « demeurera un signe évangélique dans son milieu géographique et humain, un lieu de proclamation du Royaume de Dieu, royaume de paix et de justice ».

Par ailleurs, le patriarche a parlé de l’état présent de l’Église maronite et de sa forte présence dans le monde de l’émigration. « Cette Église, a-t-il précisé, compte aujourd’hui 24 diocèses et en comptera deux de plus quand le Saint-Siège aura approuvé notre demande de création de deux nouveaux diocèses en Afrique du Sud et au Venezuela-Colombie. Ces diocèses lui permettront de préserver son héritage liturgique, théologique, culturel et éthique. »

Appel providentiel
Le patriarche a par ailleurs remercié le pape pour son appel providentiel à l’observation d’une journée de prière et de jeûne, le 7 septembre, pour la paix en Syrie, au Moyen-Orient et dans le monde.
« À la prière des fidèles, les grâces ont été accordées pour parvenir à des résolutions pacifiques aux conflits », a-t-il observé.


À l’issue de la messe, un temps d’échange informel a eu lieu entre le pape et la délégation maronite. Le patriarche Raï en a profité pour offrir à François une réplique de la statue de saint Maron installée ans une niche extérieure de la basilique Saint-Pierre. 

Par ailleurs, le patriarche Raï, entouré d’un certain nombre d’évêques maronites, a rendu visite au pape émérite Benoît XVI dans sa résidence vaticane, et l’a remercié pour sa visite historique au Liban.
Il y a lieu de signaler que, dans un entretien accordé à Radio-Vatican, François a exprimé sa douleur de voir l’Église du Christ divisée et a parlé de la grande nécessité de l’œcuménisme et du dépassement des divisions. « Le monde entier, a-t-il dit, a besoin de notre unité. »

Le patriarche Sako à Beyrouth
Signalons par ailleurs que le patriarche des chaldéens, Louis Sako, est arrivé hier au Liban, pour une visite de quelques jours. Au salon d’honneur de l’aéroport, le patriarche a insisté sur l’importance pour les chrétiens orientaux de rester attachés à leurs patries et de résister à la tentation du départ. 

Pour mémoire

Diplomatie vaticane : François renoue avec l’ère Jean-Paul II 

Chretiens d"Egypte:Reportage à Abou Hilal, un quartier pauvre de Minya.


REPORTAGE - La mécanique est implacable : quand les partisans de Morsi sont frappés au Caire, les chrétiens sont frappés en Moyenne et Haute-Égypte - comme des répliques d'un séisme. Reportage à Abou Hilal, un quartier pauvre de Minya.
Lire la suite en clickant sur le lien :
http://www.lefigaro.fr/international/2013/09/25/01003-20130925ARTFIG00584--minya-en-moyenne-egypte-les-islamistes-appliquent-la-politique-de-l-eglise-brulee.php

MAALOULA-Appel-lancé-par-le-Patriarcat-grec-orthodoxe-dAntioche.pdf

http://www.orthodoxie.com/wp-content/uploads/2013/09/MAALOULA-Appel-lanc%C3%A9-par-le-Patriarcat-grec-orthodoxe-dAntioche.pdf?d31498

mercredi 25 septembre 2013

Moyen-Orient : chrétiens pour le meilleur et pour le pire



Par le patriarche Fouad Twal

ROME, 25 septembre 2013 (Zenit.org) - « Si cette terre du Moyen-Orient est vraiment chère [aux chrétiens], elle doit l'être pour le meilleur et pour le pire », estime Mgr Fouad Twal, patriarche latin de Jérusalem, dans un entretien publié par le patriarcat.

Le patriarche a participé le 3 et 4 septembre 2013 à la rencontre entre les chefs et les représentants des Églises d'Orient, en Jordanie, où ont été abordés des thèmes tels que « le fondamentalisme et la persécution des chrétiens, la crise israélo-palestinienne, les vents de guerre sur la Syrie, avec les risques d'un après-conflit encore plus explosif ».

Le patriarche évoque aussi la fuite des chrétiens du Moyen-Orient : « Nous chrétiens, nous sommes un peu gâtés : au premier risque, nous sommes prêts à faire nos valises parce que nous savons que nous trouverons un accueil dans les pays occidentaux… Mais si cette terre du Moyen-Orient nous est vraiment chère, elle doit l'être pour le meilleur et pour le pire ».

Ce qui n'empêche pas d'oeuvrer pour la justice : « L'urgence majeure, ajoute-t-il, c'est de corriger le discours religieux de tant d'imams qui, de leurs mosquées, appellent à la violence contre les non-musulmans. Ensuite, il faut modifier les Constitutions de certains pays qui ne reconnaissent pas aux chrétiens les mêmes droits qu'à tous les autres citoyens ».

Cependant, quelle que soit la société dans laquelle il est, le chrétien va « à contre-courant » : « C'est un effort, une fatigue, constants, mais qu'exige la recherche de la vérité », insiste le patriarche.

Au sujet de la Syrie, « c'est une illusion de penser que le programme américain d'attaques ciblées puisse fonctionner de façon chirurgicale. La guerre donnera plus de force aux mercenaires djihadistes et salafistes », ajoute-t-il, réaffirmant un « non à la guerre », mais « oui à une solution politique ».

Si « le conflit interne des musulmans qui déchire le Moyen-Orient » est « une grande douleur », il ne doit pas cependant occulter « l'occupation militaire israélienne, le mur, le manque de liberté pour l'accès aux Lieux Saints », car la situation « s'est banalisée ».

Or, souligne le patriarche, « Jérusalem reste toujours le cœur de la situation et de l'Histoire. La Jérusalem que je connais est à présent une Jérusalem qui unit tous les croyants du monde et dans le même temps les divise. C'est une ville de contradiction. »

Les défis des maronites de la diaspora et à Buenos Aires

Témoignage de Mgr Habib Chamieh

Robert Cheaib

ROME, 25 septembre 2013 (Zenit.org) - "Nous avons célébré une messe en rite maronite avec la participation des autres évêques et cela a été une belle expérience, d'autant plus que beaucoup d'évêques ne savaient rien sur les maronites et sur la richesse de leurs rites", témoigne Mgr Habib Chamieh au terme d'un congrès à Rome au cours duquel les maronites ont pu suggérer aux évêques latins de jouer un rôle actif pour orienter les fidèles orientaux vers une participation plus vivante dans leurs rites d'origine". Il annonce son projet d'un sanctuaire de saint Charbel à Buenos Aires.

Un congrès de formation pour les nouveaux évêques s'est tenu à Rome du 10 au 19 septembre. Il était organisé par la Congrégation pour les évêques et par la Congrégation pour les Églises orientales. La rencontre de cette année s'est distinguée par une présence importante des évêques maronites récemment nommés.

Mgr Habib Chamieh, évêque de l'éparchie de Saint Charbel des Maronites de Buenos Aires, raconte pour les lecteurs de Zenit et commente les événements principaux du congrès. Il évoque aussi la situation des maronites dans la diaspora d'Amérique latine.

Mgr Habib Chamieh est né à Beyrouth (Liban) le 7 octobre 1966 et il est membre de l'Ordre maronite de la Bienheureuse Vierge Marie, dans lequel il est entré à l'âge de 15 ans. Il a été ordonné prêtre le 14 août 1992 et il a assumé un certain nombre de charges dans son ordre : formateur des postulants, secrétaire général de l'Ordre (1999-2005), maître des profès étudiants à Rome (2006-2007), supérieur de la mission mariamite en Uruguay (2008-2011), maître des novices (depuis 2011). Il a mené des activités pastorales dans les paroisses de Zouk Mosbeh et Achkout au Liban, et de Notre Dame du Liban à Montevideo, pendant trois ans (2008-2011).

Zenit - Depuis quelques années, Rome organise un congrès annuel pour la formation des nouveaux évêques. Quelle importance revêt une telle rencontre pour commencer dans le service épiscopal ?

Mgr Habib Chamieh – Après mon ordination épiscopale, je me suis adressé à qui de droit en demandant : n'existe-t-il pas une formation spécialisée qui permette aux nouveaux évêques de savoir clairement quels sont leurs devoirs pastoraux et surtout canoniques ? J'ai été heureux d'apprendre que ce service existe, promu par rien de moins que la Congrégation pour les évêques, en collaboration avec la Congrégation pour les Églises orientales. C'est une réalité relativement nouvelle, mais qui se déroule depuis déjà 12 ans à l'Athénée Regina Apostolorum des Légionnaires du Christ. C'est utile, et même essentiel pour débuter son ministère épiscopal avec davantage de clairvoyance.

Quels sont les points fondamentaux que vous avez discutés et abordés au cours du congrès ?

Les rencontres se sont concentrées sur différents thèmes concernant la dimension pastorale du ministère épiscopal. Nous avons parlé de questions d'actualité sur l'identité même de l'évêque. Les conférenciers nous ont aidés à réfléchir sur différentes questions autour du rapport de l'évêque avec son clergé, surtout avec les prêtres qui sont confrontés à des problèmes et à des crises de vocation. On a parlé aussi du rapport et de l'aide réciproque entre l'évêque et les ordres religieux présents sur son territoire.

Quelle atmosphère a caractérisé la rencontre de cette année ?

La rencontre de cette année s'est distinguée par la grande participation des évêques maronites. Sur environ 110 évêques, les maronites étaient au moins 14. Cette présence orientale a donné à la rencontre une note plus riche et collégiale. On a donc parlé de façon détaillée de la collaboration entre les évêques catholiques de différents rites. Nous avons considéré la collégialité comme une réalité pastorale.

En outre, étant donné le nombre de maronites présents, nous avons célébré une messe en rite maronite avec la participation des autres évêques et cela a été une belle expérience, d'autant plus que beaucoup d'évêques ne savaient rien sur les maronites et sur la richesse de leurs rites.

En effet, il existe une grande ignorance au sujet des orientaux catholiques. Certains les mélangent avec les orthodoxes, d'autres les mélanges carrément avec les musulmans puisqu'ils parlent la langue arabe !

Quelles questions interrituelles avez-vous abordées ?

Étant donné que la multiplicité des rites n'est plus une question liée à des territoires spécifiques, à cause des migrations en masse des chrétiens orientaux vers d'autres territoires, nous avons parlé de la nécessité pour ces chrétiens orientaux d'être aidés par les évêques latins à préserver leur héritage culturel et spirituel. C'est pourquoi, là où sont présents des chrétiens de rites orientaux, il est important qu'il y ait un ministre pour pourvoir à leurs nécessités. Ces directives sont importantes parce que, dans la situation actuelle, beaucoup d'orientaux de la diaspora s'identifient totalement avec les Églises qui les accueillent et perdent malheureusement leur héritage rituel oriental.

Au cours de nos rencontres et de nos partages, nous avons suggéré aux évêques latins de jouer un rôle actif pour orienter les fidèles orientaux vers une participation plus vivante dans leurs rites d'origine, au moins pour ce qui concerne la pratique des sacrements du baptême, du mariage, etc.

Avez-vous réfléchi à des questions œcuméniques et interreligieuses ?

Oui, nous avons parlé des relations œcuméniques avec nos frères orthodoxes et protestants. Mais je voudrais souligner surtout l'intervention intéressante du cardinal Jean-Louis Tauran qui, en parlant du dialogue avec l'islam, a dit que nous avions deux tâches fondamentales : la première, aider les musulmans à vivre une ouverture culturelle parce que le fondamentalisme profite de l'ignorance des personnes et s'y alimente. La seconde est d'aider les chrétiens, souvent analphabètes dans la foi, à avoir une plus grande conscience de leur foi et à y être attachés.

Je voudrais rappeler aussi que nous avons consacré un bon temps au rapport entre le ministère épiscopal et les médias. Et à la nécessité d'encourager l'engagement des laïcs dans la vie des diocèses.

Le Saint-Père François vous a adressé des paroles fortes et exigeantes qui rappellent la franchise de l'Évangile. Il a critiqué, par exemple, les figures d'évêques qui ressemblent plus à des « chefs de service » qu'à des pères et des pasteurs du peuple de Dieu. Quels sont les points qui vous ont le plus frappé dans le discours du pape ?

Comme nouvel évêque, j'ai été touché par les paroles du pape qui nous invitent à ne pas vivre le ministère comme une ambition. La comparaison du pape, entre l'évêque qui aspire toujours à un diocèse « meilleur » et le mari qui regarde les femmes des autres, est sympathique mais fine.

Je garderai certainement dans mon cœur l'avertissement du pape de ne pas vivre la charge épiscopale avec une « mentalité de prince ».

Avec le pape François, nous touchons du doigt un désir et une volonté de réforme. Et son style, comme évêque de Rome vivant dans la simplicité, la pauvreté et la proximité concrète avec le peuple de Dieu est déjà une grand exemple et un avertissement pour nous.

Le Saint-Père a parlé de trois attitudes fondamentales chez l'évêque : accueillir avec magnanimité, marcher avec son troupeau, rester avec son troupeau. Cette dimension de rester, d'être présent revient régulièrement dans le discours du pape, surtout lorsqu'il s'adresse aux prêtres et aux évêques. Quelle importance revêt cette présence qualitative et qualifiée dans les « périphéries existentielles » ?

Il faut garder présent à l'esprit que lorsque le pape parle des périphéries existentielles, il parle en connaissance de cause. Ayant été évêque d'une grande métropole, Jorge Maria Bergoglio a compris qu'il est non seulement important mais indispensable d'avoir une proximité concrète avec le peuple de Dieu, avec les différentes pauvretés, non seulement matérielles, mais surtout existentielles, comme la solitude, la maladie, le manque de travail, etc. Le pape nous transmet donc une expérience qu'il a vécue en première personne. Ce style de présence n'est pas seulement nécessaire pour le peuple mais c'est aussi le moyen nécessaire pour ouvrir l'évêque à l'expérience vraie de Jésus-Christ.

Avant votre élection comme évêque, vous avez déjà vécu une expérience missionnaire auprès des maronites en Uruguay. Quels étaient les défis ?

J'ai été missionnaire en Uruguay pendant trois ans. L'Uruguay est un pays particulier parce que c'est la seule nation réellement laïque d'Amérique du sud. Il y a un anticléricalisme et une marginalisation très forts de l'Église. Sa laïcité est comparable à celle de la France, la fameuse laïcité négative. Ce climat a malheureusement entraîné un éloignement progressif des fidèles de la vie de l'Église. Le même phénomène s'est vérifié avec les maronites qui y sont présents.

Il y a deux défis : le premier est une donnée de fait : de très nombreux maronites présents là-bas sont arrivés il y a plus de cent ans. C'était surtout à l'époque de la persécution ottomane en 1860. Une fois là-bas, on les appelait « los turcos », les Turcs, et donc pour éviter cette étiquette, beaucoup ont voulu s'intégrer en se dissolvant et en s'éloignant de leur propre rite oriental.

Le second défi concerne le laïcisme dominant qui a eu aussi une influence négative sur les immigrés maronites.

Et maintenant en Argentine, la situation est-elle différente ?

Certainement. L'Argentine est une nation qui a un sentiment catholique fort. Il y a une ouverture au rôle et à la contribution de l'Église. Souvenons-nous qu'en Argentine, il y a environ deux millions de personnes d'origine libanaise. Certes, cela n'implique pas pour autant qu'ils sachent parler notre langue ni qu'ils connaissent notre rite maronite.

Le diocèse maronite d'Argentine a été fondé en 1990, du temps du pape Jean-Paul II. C'est ainsi qu'a été fondée l'éparchie de Saint Charbel pour les maronites.

Comme maronites, nous avons quatre paroisses, dont deux sont à Buenos Aires.

Et vous personnellement, comment vous trouvez-vous dans l'ancien diocèse de Bergoglio ?

À mon arrivée, j'ai vu qu'il y a quelques situations à ajuster le plus vite possible. Par exemple, le siège épiscopal maronite est très loin de la cathédrale maronite. C'est la raison pour laquelle ma vie d'évêque, en semaine, est presque érémitique.

Une de mes premières tâches est de trouver une résidence avec une église qui y soit rattachée, pour que je puisse vivre la vie de foi avec les fidèles tous les jours, et pas seulement le dimanche.

Et l'un des premiers projets que je souhaite réaliser est de construire un sanctuaire à saint Charbel.

Traduction Hélène Ginabat

mardi 24 septembre 2013

A Maaloula, le couvent de Mar Takla "vit des jours douloureux" | À La Une | L'Orient-Le Jour

http://www.lorientlejour.com/article/834571/a-maaloula-le-couvent-de-mar-takla-vit-des-jours-douloureux.html
24/9/2013-A Maaloula, le couvent de Mar Takla "vit des jours douloureux"

Des religieuses et des orphelins sont bloqués dans un couvent de la ville chrétienne syrienne de Maaloula, théâtre d'échanges de tirs entre armée et rebelles, a déploré mardi le patriarcat grec-orthodoxe d'Antioche et de tout l'Orient.


"Le couvent (orthodoxe) de Mar Takla (Sainte Thècle) vit en ce moment des jours douloureux car il se situe au milieu d'une zone d'échanges de tirs, ce qui rend son approvisionnement difficile et dangereux", indique dans un communiqué le patriarcat basé à Damas. "En raison des échanges de tirs, le générateur est tombé en panne, ce qui empêche l'approvisionnement du couvent en eau et menace la vie des gens qui s'y trouvent", poursuit le patriarcat.


Le patriarcat a lancé un "appel urgent" aux ONG humanitaires pour "assurer l'approvisionnement nécessaire aux résidents du couvent, les religieuses et les enfants de son orphelinat, dont le nombre s'élève à près de 40 personnes".

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Le couvent se situe à mi-chemin entre la colline de Maaloula, contrôlée par les rebelles, et la place de la ville, contrôlée par l'armée. Les rebelles, dont des jihadistes liés à el-Qaëda, ont pris le contrôle de la cité le 9 septembre. Trois jours plus tard, l'armée syrienne est entrée dans Maaloula pour les chasser. Depuis, les échanges de tirs sont quotidiens.


Maaloula, village de 5.000 âmes situé à 55 km au nord de Damas, doit sa renommée à ses refuges troglodytiques datant des premiers siècles du christianisme. La majorité de ses habitants chrétiens sont grecs-catholiques. C'est aussi l'une des plus célèbres localités chrétiennes de Syrie dont les habitants parlent l'araméen, la langue de Jésus-Christ. Le nom de la ville vient du mot Maala, qui veut dire entrée dans cette langue.

La localité est célèbre au Proche-Orient pour la fête de l'Exaltation de la Sainte Croix le 14 septembre. Cette année, pour la première fois, les collines n'ont pas été illuminées de grands feux, et les habitants et les visiteurs, chrétiens ou musulmans, ne se sont pas déplacés pour les grands dîners et cérémonies religieuses. 

Pour mémoire

Maaloula, terrain de chasse des tireurs embusqués

Les rumeurs autour de Maaloula alimentent une véritable psychose chrétienne





Envoyé de mon Ipad 

MAALOULA-Appel-lancé-par-le-Patriarcat-grec-orthodoxe-dAntioche.pdf

http://www.orthodoxie.com/wp-content/uploads/2013/09/MAALOULA-Appel-lanc%C3%A9-par-le-Patriarcat-grec-orthodoxe-dAntioche.pdf?d31498

Le patriarcat grec-orthodoxe appelle à aider Maaloula | Dernières Infos | L'Orient-Le Jour

24/9/2013-Le patriarcat grec-orthodoxe appelle à aider Maaloula

Le patriarcat grec-orthodoxe d'Antioche et de tout l'Orient a appelé mardi le Croissant-Rouge syrien, le Comité international de la Croix-Rouge (CICR) ainsi que les ONG à venir en aide à la ville historique chrétienne syrienne de Maaloula.

"Les organisations humanitaires doivent envoyer des convois d'aides au monastère historique de Sainte Takla et à ceux qui sont réfugiés à l'intérieur", a affirmé le patriarcat dans un communiqué, soulignant que le monastère "traverse une période difficile".

"Le monastère se trouve au milieu d'une région en proie à des échanges de tirs", ajoute le texte.





Envoyé de mon Ipad 

samedi 21 septembre 2013

Les questions que pose l'interview du pape François

20/9/2013-Les questions que pose l'interview du pape François

Le pape François, en juin dernier.

ANALYSE - L'interview accordée par le Pape François aux revues jésuites pose beaucoup de questions sur sa conception de la morale catholique, de l'autorité papale, ou encore son rapport aux traditionalistes.

• François brade-t-il la morale catholique?

«Nous ne pouvons pas insister seulement sur les questions liées à l'avortement, au mariage homosexuel et à l'utilisation de méthodes contraceptives. Ce n'est pas possible.» Par ces mots, le Pape rompt avec un logiciel pastoral de l'Église catholique qui a dominé les quatre dernières décennies. Et c'est la grande nouveauté de cet entretien. Les questions d'éthiques sexuelles semblaient être devenues un passage obligé pour entrer dans la communauté catholique. Mais la porte était tellement étroite que ces sujets formaient «Le» repoussoir par excellence éloignant le plus grand nombre.

Le nouveau pape confie qu'on lui a déjà «reproché» de ne pas suffisamment évoquer «ces choses». Il pense qu'il «n'est pas nécessaire d'en parler en permanence». Il affirme même que l'on ne doit pas être «obsédé» par ces sujets. Certes, il n'entend pas brader la morale catholique - «nous la connaissons et je suis fils d'Église» - mais il définit comme jamais depuis son élection, une nouvelle politique pastorale: «L'annonce de l'amour salvifique de Dieu est premier par rapport à l'obligation morale et religieuse. Aujourd'hui, il semble que prévaut l'ordre inverse.»

L'enjeu? «Trouver un nouvel équilibre» sans quoi «l'édifice moral de l'Église risque lui aussi de s'écrouler comme un château de cartes.» Avec des applications pratiques immédiates: il confirme dans l'entretien trois mains tendues, déjà exprimées ces derniers mois, vis-à-vis des homosexuels, des divorcés remariés et des femmes ayant vécu un avortement.

• François prend-il ses distances avec la «droite»?

«Je n'ai jamais été droite». On ne peut être plus clair même si la traduction officielle française effectuée par la revue jésuite Études , est ambiguë voire inexacte. Elle traduit «je n'ai jamais été conservateur» alors que l'édition matrice, italienne, mais aussi espagnole et anglaise utilisent toutes le mot «droite». Un Pape doit être au dessus des partis, politiques en particulier.

Mais il est clair que son mode de vie dépouillé (refus de l'appartement pontifical, mépris pour les voitures de luxe, simplification de sa sécurité), son insistance sur la pauvreté, son encouragement à l'accueil des immigrés (son voyage sur l'île de Lampedusa, sa visite récente à un centre de Rome) son ouverture explicite à l'islam (près d'une dizaine d'interventions en ce sens depuis six mois), traduisent une sensibilité qui, objectivement, n'est pas de droite. En cela, il heurte beaucoup de fidèles dans l'Église, notamment en Occident, même s'il rassure beaucoup dans les pays du sud.

Cela dit, dans ce passage de l'interview cette citation s'adresse aussi à ses confrères jésuites. François veut les impliquer dans son pontificat. Des frères qui l'avaient d'ailleurs mis à l'écart en Amérique Latine lui reprochant son «ultra-conservatisme» avant que Jean-Paul II ne le sorte de l'ombre en le nommant évêque. Une erreur de jeunesse, raconte François dans l'interview qui était liée à «ma manière autoritaire et rapide de prendre des décisions». Un point sur lequel il affirme s'être corrigé depuis.

• François affaiblit-il l'autorité papale?

«Maintenant j'entends quelques personnes me dire "ne consultez pas trop, décidez". Au contraire, je crois que la consultation est essentielle.» Le pape François confirme sa remise en cause d'un système de gouvernement très centralisé et pyramidal en vigueur sous le pontificat de Jean-Paul II et qui s'est renforcé sous Benoît XVI parce que la curie romaine avait pris le dessus.

François ouvre trois fronts de réforme: la façon même d'exercer le pouvoir papal, «je veux poursuivre la réflexion sur la manière d'exercer le primat de Pierre» ; le fonctionnement de la curie romaine, «les dicastères romains sont des médiateurs et non des gestionnaires» ; la façon de prendre les grandes décisions.

Sur ce dernier point il va s'inspirer de l'Église orthodoxe pour «apprendre davantage sur le sens de la collégialité épiscopale et sur la tradition de la synodalité.» Il s'agit, en clair, de retrouver dans l'Église catholique ce qu'elle a abandonné au fil des siècles, une direction «collégiale» et «synodale» où les cardinaux et les évêques ont voix au chapitre pour les décisions importantes.

Ce qui est une rupture avec l'actuelle pratique d'un cercle de hauts conseillers qui préparent les décisions pour le Pape. Ce qui est une application stricte - mais jamais mise en œuvre - de ce que prévoyait le Concile Vatican II. Beaucoup dans l'Église s'opposeront à cette réforme qui, de facto, affaiblit l'autorité du Pape même si celle-ci dépend également de sa personnalité et de son aura médiatique.

François explique enfin que le bon gouvernement demande du «discernement» et qu'il «requiert du temps» car il se méfie des «décisions prises de manière improvisée». Et il avance cette maxime: «La première réforme doit être celle de la manière d'être.»

• François tourne-t-il le dos à la mouvance traditionaliste?

François ne donne pas d'importance à la liturgie, c'est-à-dire, la façon de célébrer la messe. Mais son pontificat est déjà en fort contraste sur ce point avec celui de Benoît XVI, marqué par l'échec d'une main tendue jusqu'au bout aux Lefebvristes et par une orientation doctrinale et liturgique où la sensibilité traditionaliste catholique se sentait parfaitement à l'aise.

Trois passages de l'interview indiquent un changement de cap radical, exprimé sans prendre de gants: «Si le chrétien est légaliste ou cherche la restauration, s'il veut que tout soit clair et sûr, alors il ne trouvera rien. La tradition et la mémoire du passé doivent nous aider à avoir le courage d'ouvrir de nouveaux espaces à Dieu. Celui qui aujourd'hui ne cherche que des solutions disciplinaires, qui tend de manière exagérée à la "sûreté" doctrinale, qui cherche obstinément à récupérer le passé perdu, celui-là a une vision statique et non évolutive. De cette manière, la foi devient une idéologie parmi d'autres.»

Il ajoute: «Si quelqu'un dit qu'il a rencontré Dieu avec une totale certitude et qu'il n'y a aucune marge d'incertitude, c'est que quelque chose ne va pas. C'est pour moi une clé importante. Si quelqu'un a la réponse à toutes les questions, c'est la preuve que Dieu n'est pas avec lui, que c'est un faux prophète qui utilise la religion à son profit.»

Enfin, François ouvre explicitement la porte aux évolutions doctrinales: «la compréhension de l'homme change avec le temps et sa conscience s'approfondit aussi. (…) Les autres sciences et leur évolution aident l'Église dans cette croissance en compréhension. Il y a des normes et des préceptes secondaires de l'Église qui ont été efficaces en leur temps, mais qui, aujourd'hui, ont perdu leur valeur ou leur signification. Il est erroné de voir la doctrine de l'Église comme un monolithe qu'il faudrait défendre sans nuance.»



Envoyé de mon Ipad 

L'observatoire de la Christianophobie | Des tirs de mortiers endommagent l’archevêché catholique d’Alep

20/9/2013-Des tirs de mortiers endommagent l'archevêché catholique d'Alep

La situation des églises d'Alep, ville assiégée par les milices islamistes et l'Armée syrienne libre (ASL), est très préoccupante…

Dans une la d'Alep assiégée, le conflit touche également les églises. Ainsi que l'indique à l'Agence Fides S.E. Mgr Jean-Clément Jeanbart, archevêque melkite d'Alep, dans la nuit d'hier, « deux tirs de mortiers ont endommagé le siège de notre archevêché gréco-catholique. Il n'y a pas eu de victimes seulement parce que les tirs ont eu lieu de nuit ». L'archevêque affirme : « La ville est étranglée et la situation empire de jour en jour. En tant que résidents, nous nous sentons pris au piège et nous ne savons pas quel sera notre destin. Les marchandises manquent ou atteignent des prix très élevés. Les gens ont des problèmes pour survivre au quotidien ». C'est pourquoi, poursuit l'archevêque, « les fidèles continuent à s'enfuir. L'exode se poursuit et ses effets se constatent également sur les côtes des nations européennes (…) Depuis deux ans, nous offrons aux fidèles consolation et soutien moral mais plus le temps passe et plus il devient difficile de les persuader à rester (…) Et pourtant, nous, chrétiens en Syrie, avons une mission : celle du dialogue, de la paix, de la réconciliation, de la conservation de la lumière de la foi, de l'espérance et de la charité. Et nous voulons être fidèles à cette mission ».
Mais pour ce faire, les armes doivent se taire. Aujourd'hui, dans un entretien accordé au quotidien britannique The Guardian, le vice-premier ministre syrien Qadri Jamil a déclaré au nom du gouvernement que « la situation est dans une impasse attendu que ni le régime ni l'opposition armée ne sont en mesure de prévaloir », lançant la proposition d'un « cessez-le-feu accompagné d'un processus politique pacifique ». La proposition trouve un accueil favorable au sein de l'Eglise syrienne. « Nous sommes sans doute favorables à une trêve, à toute démarche utile afin de faire cesser les violences et de promouvoir une solution pacifique » note pour Fides Mgr Jeanbart. « Si les parties au conflit s'engageaient à faire taire les armes, un rayon d'espérance percerait ». Le problème est que, « aujourd'hui, il existe des myriades de groupes armés incontrôlables et également irréductibles », explique-t-il. Selon des informations recueillies par Fides, tant les groupes de militants djihadistes que les milices des shabiha favorables au régime échappent à tout contrôle et il est difficile de garantir une trêve effective sur le terrain. Toutefois, « la communauté internationale a le devoir de tenter de le faire afin de mettre fin à l'immense souffrance que le peuple syrien vit depuis deux ans et demi ».

Source : Agence Fides



Envoyé de mon Ipad 

vendredi 20 septembre 2013

Un jésuite dans le chaos syrien | La-Croix.com

19/9/2013-Des jeunes Syriens sont venus de Homs pour rencontrer le pape

Dans le bourdonnement d'un troquet parisien, un homme au regard épuisé savoure la douceur du mois de septembre. « Je pourrais dormir une semaine entière ! » à son clergyman légèrement déboutonné au col, on devine que ce prêtre de 40 ans accuse un sérieux manque de repos. 

Et pour cause : le P. Ziad Hilal arrive tout droit de Homs, une des plus grandes villes de Syrie, à 160 kilomètres au nord de Damas, dont le siège meurtrier est devenu un symbole de la guerre civile en cours.

Cela fait plus de deux ans, déjà, que ce jésuite y partage le sort de la population. Les enlèvements, les privations, l'implacable cadence des mortiers, ainsi vont ses journées. La mort peut frapper à chaque instant. Mais pour rien au monde il n'abandonnerait son poste. 

 « Mon provincial m'a laissé le choix », expose cet homme simple et affable, dont la discrétion ferait presque oublier qu'il est devenu une autorité morale incontournable dans l'enfer de Homs. « Si mes paroissiens partent, je les suis. S'ils restent, je reste avec eux. » 

 « Si je ne viens pas en aide à mon frère, je suis complice de la barbarie » 

Le centre social qu'il dirige, au cœur d'une zone contrôlée par l'armée régulière, accueille 3 000 familles en quête d'une aide alimentaire, médicale ou psychologique. Grâce aux dons qui arrivent d'Europe, le P. Ziad soutient ceux qui rencontrent des difficultés à se loger. 

Dès qu'il le peut, le curé s'aventure hors de la ville pour visiter les familles isolées. La guerre a fait de cet intellectuel formé au Centre Sèvres, à Paris, un pasteur intrépide et proche des plus démunis.

 « Peu importe la religion ou le camp de ceux que je côtoie, si je ne viens pas en aide à mon frère, je suis complice de la barbarie. Si je ne romps pas le cercle de la violence, je la laisse entrer dans ma vie », dit avec conviction ce témoin de la lassitude d'une grande partie de la population.

 « Nous organisions récemment une fête pour des enfants handicapés. Leurs familles étaient là. Des chrétiens, des alaouites et des sunnites. C'était merveilleux. Une mère s'est mise à pleurer : "Ce n'est pas si difficile d'être ensemble. Pourquoi les politiciens nous entraînent-ils dans la guerre ?" » 

Environ 60 000 chrétiens ont quitté Homs

Ces dernières semaines, la menace de frappes occidentales aura littéralement terrorisé les habitants de Homs. « Beaucoup ont fui vers les montagnes. Ceux qui n'avaient nulle part où aller ont fait des provisions. Et nous avons attendu. » Lors de la Journée mondiale de prière voulue par le pape François, le 7 septembre, ils étaient des centaines à investir l'église du P. Ziad. 

 « Dans leurs yeux, j'ai vu briller une foi intense », témoigne-t-il. Ce jour-là, des musulmans aussi ont jeûné et prié, assure-t-il, même si la guerre, qui a fait fuir la moitié des 120 000 chrétiens de Homs, teinte parfois cette amitié d'un voile de pudeur.

En livrant cette confidence, le regard du jésuite s'éclaire derrière ses fines lunettes : bien sûr, il craint de voir le conflit s'éterniser, tout comme il redoute des exactions antichrétiennes… Mais en dépit du chaos, le peuple syrien recèle des ressources insoupçonnées à même de ravauder ses déchirures. 

Dans les centres éducatifs de la paroisse, l'ancien étudiant en théologie pédagogique prône inlassablement l'éducation à la paix. C'est pour lui une évidence : la Syrie renaîtra grâce aux enfants. Pour l'heure, le P. Ziad se prépare à endurer un troisième hiver de siège, avec son lot d'épreuves, de pénuries. Tout entier donné à sa cause, cet amoureux de littérature arabe parvient parfois à s'isoler quelques heures pour dévorer un roman.

La guerre est là, qui rôde. Il y a quelques jours, une explosion lui a pris son cousin. Une autre nuit, c'est le sifflement d'une roquette qui l'arrache à son sommeil. La charge explose à quelques mètres, dans l'appartement où vit la secrétaire du centre humanitaire. Le P. Ziad dévale les escaliers, se précipite à son secours. Il la retrouve, miraculeusement indemne, sa chemise de nuit gorgée de mazout, dans les ruines de son salon… 

 « Pourquoi Dieu nous fait-il ça, pourquoi ? », lui dit-elle en tremblant. « Ce n'est pas Dieu, lui glisse Ziad, ce n'est pas Dieu… Ce sont les hommes. » 

François-Xavier Maigre



Envoyé de mon Ipad 

Polémique entre Mgr Grégoire III Laham et Mgr Dagens | Riposte-catholique

19/9:2013-Polémique entre Mgr Grégoire III Laham et Mgr Dagens

La polémique éclate entre le patriarche Grégoire III Laham, grec melkite catholique de Syrie, et Mgr Claude Dagens, évêque d'Angoulême, suite aux propos scandaleux tenus dans l'émission de Radio Notre-Dame (que j'avais signalés ici).

Dans une lettre datée du 13 septembre et envoyée aux autorités romaines, à la conférence des évêques et à l'Académie Française, puis rendue publique hier, adressée à Mgr Dagens, le Patriarche accuse l'évêque français de «paroles diffamatoires» et «d'attaques» qui «choquent toute une Église en attaquant son Patriarche».

«Vous m'avez gravement et publiquement mis en cause sur les ondes de Radio Notre-Dame. Vous n'imaginez sans doute pas combien vos paroles diffamatoires ont blessé – et mis en danger – la communauté melkite si cruellement éprouvée depuis tant d'années. Quel contraste avec la sollicitude du pape François et la solidarité spirituelle si touchante de mes frères dans l'épiscopat et de tant de Français anonyme! J'ajoute que beaucoup de chrétiens d'Orient sont des francophones fervents et ont été du coup particulièrement peinés par les attaques de l'Académicien que vous êtes. De légitimes différences d'appréciation géopolitiques ne me semblent pas justifier le fait de porter violemment atteinte à la fraternité épiscopale et de choquer toute une Église en attaquant son Patriarche. Sur la brèche et faisant front à toutes les difficultés et les tragédies de ces deux dernières années, je n'ai eu de cesse d'appeler au dialogue et surtout à la réconciliation, unique planche de salut pour la Syrie et pour laquelle je suis prêt à offrir ma vie en sacrifice.»

Cette lettre est accompagnée d'une note relatant toutes les interventions du Patriarche depuis le début du conflit, qui ont toujours soutenu un «dialogue» pour préserver la paix civile.

Mgr Dagens répond par un communiqué :

«Je répondrai au Patriarche grec-melkite Grégoire Laham si celui-ci veut bien, avec les moyens dont il dispose, faire cesser le déferlement de messages haineux et violents que je reçois depuis une semaine, à la suite du dialogue que j'ai eu sur les ondes de Radio Notre-Dame et où j'ai eu l'occasion d'évoquer les réalités suivantes: les relations historiques entre la France et la Syrie ; la mainmise de la Syrie sur le Liban ; le caractère dictatorial du régime actuel de Syrie ; les violences terribles de la guerre civile qui fait des milliers de morts et de blessés, aussi bien du côté des musulmans que des chrétiens ; mon souci pour les populations chrétiennes si éprouvées et mon souhait qu'elles ne s'en remettent pas pour leur présent et leur avenir à des régimes dictatoriaux ; mon engagement aux côtés du pape François pour que la force de la paix du Christ, qui passe par sa Passion, soit plus forte que toutes les violences et les haines de notre histoire.»


Envoyé de mon Ipad 

Communiqué des évêques latins des Régions arabes

ROME, 20 septembre 2013 (Zenit.org) - La situation de la population en Syrie « réclame une décision rapide pour mettre fin à un conflit qui dure depuis plus de  2 ans et demi », déclare les évêques latins des Régions arabes réunis à Rome, dans un communiqué final publié par le patriarcat latin de Jérusalem.

Communiqué de la CELRA

La Conférence des Evêques Latins des Régions Arabes (Celra), réunie pour sa 50e session, tenue à Rome entre le 17 et le 20 septembre, a examiné les thèmes pastoraux de leurs pays respectifs  en réservant une attention particulière au conflit syrien. A ce propos, les évêques témoignent de :

1. Leur gratitude envers le pape François pour son appel émouvant à une journée de jeûne et de prière universelle pour la paix en Syrie, à laquelle ils ont pleinement adhéré, en vue d'empêcher l'aggravation de la situation, déjà dramatique, par une intervention militaire éventuelle.

2. Leur solidarité avec le peuple syrien, abstraction faite de la religion ou des partis politiques, qui souffre terriblement d'une guerre absurde, ayant déjà causé plus de 100 000 victimes et des millions de blessés, réfugiés ou déplacés.

3. Leur conviction que le conflit actuel ne se résout pas par l'escalade de la violence ni par l'approvisionnement massif d'armes aux deux parties en conflit, mais par le dialogue et la négociation sous tutelle internationale.

Cette situation réclame une décision rapide pour mettre fin à un conflit qui dure depuis plus de  2 ans et demi.

Par ailleurs :

4. Plusieurs des pays de la Celra (Jordanie, Liban et Iraq) sont témoins directs de la souffrance des victimes et sont engagés dans l'aide humanitaire envers les réfugiés notamment par le biais de leur Caritas respective. Ils tiennent à remercier aussi bien les donateurs qui ont montré une grande générosité envers les réfugiés, que  les volontaires qui travaillent dans des conditions difficiles pour secourir et distribuer médicaments et nourriture.

5. Les Evêques Latins des Régions Arabes demandent aux hommes de bonne volonté de poursuivre leur prière incessante pour les intentions du Moyen-Orient et de déployer tous leurs efforts pour trouver une solution viable au conflit syrien.

Sa Béatitude Gregorios III face à la crise syrienne

Documents du patriarcat catholique

Patriarche Gregorios III

ROME, 18 septembre 2013 (Zenit.org) - Voici quelques textes – lettres, discours, appels et sermons… - de Sa Béatitude Gregorios III, patriarche d'Antioche et de tout l'Orient, d'Alexandrie et de Jérusalem sur la crise syrienne: les documents sont très nombreux et disponibles sur le site internet du patriarcat (http://www.pgc-lb.org/) ou sur simple demande au secrétariat de Sa Béatitude: secretariat@pgc-lb.org.

Ci-dessous le patriarcat propose des extraits de ces principaux textes.

1- Lettre ouverte à tous les Syriens. Al Raï – 13 juin 2011.

« Sur la base de notre foi en Dieu et en la Patrie, ainsi que de nos valeurs et convictions spirituelles et nationales,, nous invitons nos frères et nos sœurs à travailler ensemble, dans ces circonstances difficiles, pour préserver notre unité nationale arabe et notre unité islamo-chrétienne, en surmontant ce défi et ces blessures, en œuvrant pour une société arabe civilisée, dans laquelle disparaissent les différences sociales, confessionnelles et ethniques, et dans laquelle nos espoirs de justice, d'égalité, de dignité et de liberté religieuse et personnelle se réaliseront, où la corruption sera combattue, les campagnes seront développées, les pauvres et les démunis seront aidés, spécialement dans les provinces et les zones désavantagées par la nature et privées de modernisation.

« Nous devons travailler ensemble afin de réaliser les conditions préalables à la réforme politique, sociale et familiale dans le monde arabe, en proclamant notre solidarité avec cette réforme, car nous l'aimons et nous voulons être les constructeurs d'une société meilleure, dans laquelle la civilisation de la paix, de la fraternité et de l'amour soit commune à toutes les nombreuses et différentes confessions qui ont vécu ensemble pendant des siècles… »

2- Rôle des Chrétiens dans la Cité. 27 mai 2013

Nous voulons affirmer avec toute clarté, fermeté et constance notre liberté dans la prise de position que nous trouvons convenable pour le service de notre pays. Personne n'a la droit de nous mettre en gage ou en rançon, de nous dicter telle ou telle position, de nous cerner dans un coin, ni de nous demander de faire telle ou telle déclaration! Nous sommes des citoyens libres et nous demandons à tous de respecter notre liberté, aujourd'hui, demain et toujours!

Quels que soient ou seront les changements, dans telle ou telle direction, nous resterons aux côtés de notre Patrie, la Syrie, et aux côtés de toute personne œuvrant pour sa sécurité, son calme, son indépendance, sa souveraineté, l'unité de son peuple et de sa terre, en Syrie et en dehors de la Syrie.

Nous sommes Syriens. Nous resterons Syriens cent pour cent. De plus, nous resterons le grand facteur et acteur de l'unité de tous les Syriens, de la réconciliation entre tous les Syriens, du dialogue entre les Syriens, afin d'œuvrer ensemble pour une seule Syrie, unie, libre et renouvelée!

Nous déclarons notre amour pour tous, notre solidarité avec tous, notre ouverture à tous: gouvernement, opposition, partis, groupes religieux… Nous les appelons tous avec le langage du Coran: "Venez à une parole, commune". Nous les appelons avec les paroles de Notre Seigneur Jésus-Christ et du Saint Evangile: "Mon commandement, c'est que vous vous aimiez les uns les autres" (Jean 15, 12).

Nous continuerons à prier pour tous. Nous nous efforcerons, par tous les moyens, avec toutes nos forces, nos relations et nos moyens, pour notre pays, la Syrie, pour sa sécurité, pour le dialogue, pour la réconciliation entre tous ses fils. Ensemble nous construirons la Syrie. Ensemble nous triompherons. Ensemble nous surmonterons la crise. Ensemble nous construirons un avenir meilleur pour les jeunes générations de l'avenir.

(Après un long extrait de la lettre à Diogète) (…) Dans ce magnifique discours, nous découvrons la force de la foi chrétienne. Cette foi est la base du comportement du chrétien vis-à-vis de sa société, des développements, des changements, des lois, des constitutions, des ordonnances, qui pourraient être un obstacle dans l'exercice de sa sainte foi. Ainsi, c'est le cas, par exemple, de la Charia ou loi islamique, du Fiqh ou jurisprudence, dans l'Islam et plus particulièrement dans la société arabe à majorité musulmane. Le chrétien doit savoir comment se comporter vis-à-vis de ces lois ou de ces constitutions. Comment trouver, dans le cadre de ces lois, et avec la Charia et la jurisprudence non chrétiennes, un espace pour vivre et pratiquer sa foi et ses valeurs chrétiennes. De plus, il devrait découvrir comment être interactif avec ces lois, et même les enrichir, les développer et y greffer les valeurs de sa foi et les enseignements de son Maître Jésus-Christ dans le Saint Evangile, ainsi que les principes de son Eglise et ses convictions de foi nationale et humaine. Ainsi, il rencontrera ses frères concitoyens d'une autre religion, d'une autre croyance et d'une autre culture. De plus, à travers cela, à travers cette ouverture, il pourra obtenir des mesures qui protègent sa foi, ses mœurs, ses valeurs et les lois de son Eglise. Cela pourra être obtenu par le moyen du statut personnel, mais aussi par des conférences au sujet du développement des principes de la société civile et de la laïcité croyante.

Au sujet de l'émigration des chrétiens, ou de la volonté de les obliger à émigrer, on me pose souvent, de la part des instances chrétiennes, civiles ou politiques, dans les pays arabes et en dehors, cette question: y a-t-il une volonté de vider l'Orient de ses chrétiens? Je réponds comme suit: nous voulons, d'une volonté ferme, rester ici comme chrétiens ! Nous voulons rester, en tant que chrétiens, avec les musulmans et pour les musulmans. Nous voulons que les musulmans comprennent cela. C'est à eux de faire éloigner l'accusation selon laquelle les musulmans veulent vider l'Orient des chrétiens.

D'autre part, nous leur disons, avec tout amour, courage et fermeté: nous voulons rester avec eux! Rester avec eux et pour eux. Nous avons été ensemble dans l'histoire. Nous resterons ensemble aujourd'hui et demain. L'avenir est pour nous tous, ensemble. Ou nous serons ensemble, ou nous ne serons pas. Les chrétiens et les musulmans forment ensemble un seul tissu commun dans presque chaque pays arabe. Dieu est avec nous! Et nous sommes les uns avec les autres. Nous le disons en toute franchise: nous avons été et resterons, nous les chrétiens, en Syrie et dans les autres pays arabes, les grands défenseurs de l'Islam en première ligne. De même, nous sommes toujours les défenseurs de l'arabité et de l'unité arabe.

Quelqu'un a dit, au début de la crise en Syrie: conservez vos chrétiens pour préserver votre arabité. Le célèbre écrivain et journaliste Mohammad Hassanein Heikal (dans son livre Un an de crises 2000-2001, Le Caire, 2002, p. 52) a décrit le changement du tissu social arabe en ces termes: "J'ai une remarque à faire au sujet des chrétiens d'Orient. On note le phénomène de l'émigration des chrétiens. On ne peut pas détourner l'attention au sujet de ce phénomène, ni le négliger ou ignorer ses raisons ou causes, même si ces raisons sont psychologiques, en relation avec le climat prédominant, plus qu'en relation avec des réalités véridiques. Je sens que le panorama arabe tout entier sera différent humainement, du point de vue de la civilisation. Il sera sûrement plus pauvre, moins riche, si cette émigration des chrétiens est ignorée, négligée et est devenue objet de craintes, même injustifiées. Quelle perte si les chrétiens d'Orient sentent, avec ou sans raison, qu'il n'y a pas d'avenir pour eux et pour leurs enfants dans cet Orient! Et alors l'Islam restera seul, solitaire dans cet Orient où rien ne soulage sa solitude".

L'Eglise a effectivement collaboré au développement des démocraties et des libertés d'une manière excellente. Nous avons défendu ces valeurs qui ont été proclamées dans les révolutions arabes. Nous sommes les premiers révolutionnaires, les véritables penseurs qui revendiquent tout le contenu de ces révolutions, notamment en ce qui concerne la liberté individuelle, la dignité humaine et les principes suivants: l'homme est un être libre qui a une valeur propre absolue, et tous les êtres humains sont frères.

Nous affirmons que toutes les religions partagent ces principes, même si les applications se différencient.

Jésus-Christ nous a expliqué, dans la parabole du bon et miséricordieux Samaritain, que tout homme est mon prochain. Il nous a démontré cette valeur constante, qui ne peut s'accorder avec aucune sorte d'injustice, de coercition, de servitude, de tyrannie, de despotisme et d'assujettissement… Car l'autorité politique est un service public. L'Eglise a toujours été victime et résistante sous le joug des régimes totalitaires, car elle est l'apôtre de la liberté, de la dignité et de la justice. Nous devons redécouvrir notre rôle et nos devoirs, au lieu de craindre pour notre avenir, nos droits et nos privilèges, surtout en ce qui concerne la protection et la culture du pluralisme, et la préservation de l'arabité. Nous devons rassembler les forces progressistes des musulmans, afin qu'ils soient dans nos rangs. Nous devons propager l'enseignement social de l'Eglise, tellement riche, qui remonte à la fin du dix-neuvième siècle. Les chrétiens arabes devraient collaborer afin que le monde arabe récupère son unité forte sur le plan international, sans crainte, sans hésitation, car c'est notre monde et notre propre unité. Le monde arabe est dans le processus d'un enfantement très difficile. Nous devons aider  afin que naisse une société pluraliste, par le biais de l'arabité culturelle, pour construire un avenir commun. Ma confiance n'est jamais ébranlée en ce qui concerne le fait que la raison, dans l'Islam, est capable d'assimiler la culture moderne. Il y a une grande flexibilité pour la réconciliation entre la Charia (la loi islamique) et ses textes, d'une part, et les exigences modernes, de l'autre. Nous devons collaborer à la renaissance de l'homme arabe. (….) Cette présentation explique notre doctrine. C'est notre position, notre situation, notre rôle, notre conviction et notre mission. Cette mission a été présentée par Notre Seigneur Jésus-Christ: "n'aie pas peur, petit troupeau" (Luc 12, 32)! N'aie pas peur: une expression qui se répète 365 fois dans la Bible et l'Evangile, c'est-à-dire le nombre des jours de l'année. Ainsi Jésus nous donne chaque jour une gorgée évangélique; c'est notre pain quotidien pour ne pas avoir peur. L'expression "petit troupeau" a été le centre de mon intervention au Synode des Evêques, à Rome, l'après- midi du 11 octobre 2012, dans laquelle j'ai insisté sur le petit troupeau à qui Jésus a voulu donner un grand rôle à l'égard du grand troupeau. De sorte que le sens de la présence du petit troupeau, de  son rôle et de sa mission dans le monde arabe, où sont nés Jésus, l'Evangile et le christianisme, est qu'il soit avec et pour le grand troupeau, à qui il apporte la plus belle nouvelle jamais écoutée, et que les anges ont entonnée et chantée la nuit de Noël: "Je vous annonce une grande joie… Un Sauveur vous est né!" (Luc 2, 10-11). Le Christ est né pour vous! L'Evangile est né pour vous! N'aie pas peur, petit troupeau! Sois porteur, avec courage, fermeté, joie, enthousiasme et optimisme, de la vision dans les ténèbres de ces jours, portant l'appel de Jésus-Evangile, qui te dit: Sois lumière! Sois sel! Sois levain! 

3- « Pour la Syrie, la réconciliation est l'unique planche de salut et pour cette réconciliation j'offre ma vie en sacrifice » 30 août 2012 

Les armes affluent de toutes parts et leur fracas domine et étouffe chaque voix qui s'élève pour crier « halte à la guerre, halte aux hostilités d'où qu'elles viennent, que les armes se taisent, que les responsables des crimes de guerre soient condamnés pour que s'ouvre enfin la voie de la réconciliation » déclare Gregorios III qui ajoute « Quelle dynamique pour trouver une issue à la crise ? Par cette lettre nous voulons appeler à nouveau tout le monde au dialogue...afin que nous dépassions nos blessures, nos souffrances et le sang qui a coulé...et que nous soyons du nombre de ceux qui croient au dialogue, à la réconciliation, à la rencontre et au face-à-face... Ce chemin est le plus difficile mais c'est l'unique chemin raisonnable parce qu'il constitue l'unique garantie pour l'avenir. C'est un chemin inéluctable car aucune faction ne peut  éliminer l'autre de quelque manière que ce soit. La violence accroît la violence tandis que le dialogue ajoute au dialogue force et fruit. Quant à la réconciliation elle prépare les cœurs et les esprits à encore plus de dialogue et de réconciliation. » « L'Eglise qui est en Syrie est appelée au ministère de la Réconciliation, par tous les moyens disponibles car la réconciliation est au cœur de l'enseignement de Notre Seigneur Jésus-Christ dans le Saint Evangile (…) Au milieu de ce fleuve de sang qui, jour après jour, coule dans toutes les contrées de la Syrie, nous disons à nos enfants bien-aimés: Patience ! Si vous avez été déplacés à l'intérieur de la Syrie ou dans un pays limitrophe restez proches de vos maisons et de vos biens dans votre pays… si vous partez au-delà de la région, votre retour sera plus difficile et votre situation ne sera pas facile malgré les facilités offertes par les pays qui vous accueillent, facilités qui ne sauraient durer. C'est pourquoi je vous dis : « n'émigrez pas ! » Nous continuerons à mettre tous nos  efforts pour aider de toutes nos forces les nécessiteux et les déplacés (…) Grand est mon espoir que nous les Syriens, chrétiens et musulmans, qui, tous, subissons le poids de cette situation tragique et sanglante qui dure depuis un an et demi, nous trouverons  tous ensemble - il le faut - une autre voie que celle de la violence, des armes, des tueries et de la destruction (…) C'est pourquoi j'adresse mon appel avec le vénérable verset du Coran : « venez ayons une parole en commun ! » et avec le verset du Saint Evangile : « Bienheureux les artisans de paix » ...Voici le slogan que nous élevons avec cette lettre. La réconciliation est l'unique planche du salut pour la Syrie (…) Pour le ministère de la Réconciliation je suis prêt à offrir ma vie en sacrifice »  

4- Vœux de Noël 2012 - La Nativité de Notre Seigneur un appel à la Réconciliation   

Le chant des anges dans la nuit de Noël nous ravi le cœur et l'âme et nous le chantons dans toutes nos vicissitudes : «Gloire à Dieu au plus haut des cieux, et paix sur la terre aux hommes qu'il aime»; et même au cœur de notre souffrance en ces jours tragiques que vit notre Moyen-Orient et tout particulièrement la Syrie. Ce chant est un appel constant à glorifier Dieu notre Créateur, à œuvrer pour la paix sur la terre, pour la bienveillance entre les hommes et pour que règne en chacun de nous la joie et la paix de notre Seigneur. « Car c'est Lui qui est notre paix » nous dit Saint Paul « Lui qui des deux peuples n'en a fait qu'un: Il a renversé le mur de séparation, l'inimitié […] afin de fondre en Lui-même les deux dans un seul homme nouveau, en faisant la paix » (Ep. 2,14-15). Saint Paul résume ainsi Noël et la mission de Jésus qui est réconciliation entre Dieu et les hommes. Le Christ détruit le mur de l'inimitié entre les nations et annonce la paix nous confiant ainsi le ministère de la Réconciliation. C'est à cela et à rien d'autre que nous a appelé le saint Père le Pape Benoît XVI à chaque instant de sa visite au Liban en septembre dernier : « Non à la vengeance ! Oui au pardon ! Car le pardon donné et accepté, jette les fondements qui soutiennent la réconciliation et la paix. » Et nous avons tant besoin de cette réconciliation, de cette paix, dans notre monde arabe, et d'abord en Syrie dont elle est l'unique planche de salut… 

5 - Lettre de Noël 2012 : « Noël, un appel à la réconciliation » 

Le chemin de la réconciliation est le chemin de l'Evangile. J'aimerais dire à mes frères dans le monde arabe, en Syrie particulièrement, surtout aux véritables révolutionnaires, que leurs demandes justes sont les demandes des chrétiens qui les réclament sans violence. Nous leur disons franchement que nous les chrétiens, quand nous proposons la réconciliation, nous suivons les enseignements de notre Seigneur dans l'Evangile. Nous ne voulons pas être inféodés à personne ; personne n'a le droit de renchérir sur nous, ou nous confiner à une faction, ou nous posséder, ou nous armer, ou nous attirer pour cette ou cette position. Nous sommes pour la réconciliation et les exigences justes.  C'est ce que nous avons exprimé, moi comme Patriarche dans mes lettres, de même l'Assemblé de la Hiérarchie Catholique en Syrie (rapport de 25 avril 2012), et la déclaration des trois Patriarches en Syrie (mai 2012). La Réconciliation planche du salut La logique de l'Evangile, sa méthode, ses principes de conduite, sa spiritualité, sa culture et la pensée de Jésus-Evangile sont ce qui inspire l'Eglise dans ses prises de position et toutes ses démarches. A partir de cela, je me suis conduit et j'ai pris différentes initiatives pour vivre l'Evangile dans les conditions difficiles que vit la région du Proche-Orient. J'ai réalisé une tournée européenne, visité les capitales, participé à des congrès, donné des conférences, rencontré des hommes d'Etat de plusieurs pays (même plusieurs d'entre eux qui ne sont pas de mon avis), chrétiens et autres, arabes ou non. A la suite de tout cela, je suis arrivé à la conclusion que la vraie et seule voie d'issue de la crise actuelle du monde arabe, surtout en Syrie, au Liban, en Egypte, en Jordanie, en Palestine, etc., est la réconciliation. J'ai publié, le 30 août 2012, un document intitulé "La réconciliation est l'unique planche de salut pour la Syrie".  

Je l'ai envoyé au monde entier, aux dignitaires chrétiens, et notamment catholiques, aux chefs d'Etat arabes et autres, aux organisations non gouvernementales (ONG), à des parlementaires, à diverses personnalités. Dans ce document, j'ai souligné que la mission de l'Eglise, fondée sur l'Evangile, est un ministère et un service de réconciliation. L'importance de la Réconciliation   Voici mon analyse de l'importance de la Réconciliation dans tous les domaines. Quelle que soit l'évolution de la situation en Syrie, la réconciliation est la seule voie de salut, aujourd'hui et demain. La réconciliation évite la partialité à l'égard de l'un ou l'autre groupe. La réconciliation est un appel commun et équilibré à tous les groupes. La réconciliation est importante pour guérir les blessures, dépasser les inimitiés et les haines, et construire des ponts de dialogue social, politique et religieux. La réconciliation est importante pour reprendre la construction de la pierre et de la chair, pour la solidarité, pour revenir à la normalité de la vie, et pour soutenir les pauvres, les réfugiés et les sinistrés. La réconciliation est importante pour la reprise du dialogue entre les communautés, pour accepter l'autre et le respecter. La réconciliation est importante pour faire revenir l'amour dans chaque maison, dans chaque ville et village, dans chaque parti, dans chaque homme. La réconciliation est importante: c'est une mission mondiale. Nous sommes tous appelés à nous joindre à elle, sur les plans local, régional, arabe et mondial. La réconciliation est la voie de l'avenir pour toute la région, et pas seulement pour la Syrie. Cela vaut pour la réconciliation arabe-arabe, arabe-Europe, arabe-juive (israélienne) et chrétienne-musulmane, dans le monde entier. La réconciliation est de l'essence de l'Evangile. C'est le contenu de tous les dogmes chrétiens: la Trinité, l'Incarnation, la Rédemption. La réconciliation a donc une dimension mondiale. Elle n'est pas seulement liée à la crise syrienne ou autre dans la région. C'est l'avenir de l'humanité qui est en jeu. C'est ce que nous dit l'Evangile, affirmant que Jésus est mort "afin de ramener à l'unité les enfants de Dieu dispersés" (Jean 11, 52). 

6- Carême 2013. Solidarité dans la foi et la charité 

(…) Nous faisons appel par cette lettre à la solidarité de tous, pour encore plus d'efforts pour trouver ensemble les moyens de faire face aux défis. Nous faisons appel à nos frères musulmans pour soutenir nos efforts et préserver la présence chrétienne avec eux et pour eux. Ils savent bien combien cette présence chrétienne fut et est toujours si importante - et efficace - dans l'histoire du monde arabe sur tous les plans. Ils savent combien nos institutions éducatives, culturelles, sanitaires, religieuses, sociales et intellectuelles sont au service de tous les citoyens sans distinction. Tout cela, tout, est menacé de disparition si la présence chrétienne venait à disparaître. Aussi la solidarité chrétienne doit être une solidarité islamo-chrétienne, car le but est de servir notre société, nos patries arabes sans distinction, comme ce fut à travers l'histoire. Nous devons être solidaires, Chrétiens et Musulmans, pour un avenir meilleur pour nos générations montantes. (…)