Arabes du Christ


" الهجرة المسيحية تحمل رسالة غير مباشرة للعالم بأن الإسلام لا يتقبل الآخر ولا يتعايش مع الآخر...مما ينعكس سلباً على الوجود الإسلامي في العالم، ولذلك فإن من مصلحة المسلمين، من أجل صورة الإسلام في العالم ان .... يحافظوا على الوجود المسيحي في العالم العربي وأن يحموه بجفون عيونهم، ...لأن ذلك هو حق من حقوقهم كمواطنين وكسابقين للمسلمين في هذه المنطقة." د. محمد السماك
L'emigration chretienne porte au monde un message indirecte :l'Islam ne tolere pas autrui et ne coexiste pas avec lui...ce qui se reflete negativement sur l'existence islamique dans le monde.Pour l'interet et l'image de l'Islam dans le monde, les musulmans doivent soigneusement proteger l'existence des chretiens dans le monde musulman.C'est leur droit ..(Dr.Md. Sammak)

mercredi 6 janvier 2016

Le soutien international aux chrétiens d’Irak persécutés | La-Croix.com - Actualité

Le soutien international aux chrétiens d'Irak persécutés | La-Croix.com - Actualité

Le soutien international aux chrétiens d'Irak persécutés

L'inquiétude quant au sort des chrétiens en Irak ne cesse de grandir, au fur et à mesure des discriminations et persécutions qui vont grandissantes dans le pays. Après les expulsions, les expropriations, les enlèvements, les chrétiens ont dû faire face à une nouvelle provocation : la sommation faite aux femmes de porter le voile « comme la Vierge Marie ».

Un an et demi après l'invasion de Mossoul et de la plaine de Ninive par l'État islamique, qui a chassé de chez eux 120 000 chrétiens et des centaines de milliers de yézidis, de chabaks, de kakaïs et de mandéens, la situation ne cesse donc d'empirer pour les minorités religieuses.

De grandes personnalités dans le monde tirent la sonette d'alarme face à ces persécutions : en premier lieu le patriarche Sako, patriarche de Babylone des Chaldéens, le Pape François, l'archevêque de Cantorbéry Justin Welby et aussi le président des Etats-Unis, Barack Obama. L'Eglise de France quant à elle se mobilise pour les étudiants réfugiés irakiens.



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mardi 5 janvier 2016

OLJ - Séminaire à Rome sur la nécessaire rencontre entre chrétiens et musulmans : miséricorde et vivre-ensemble » Chrétiens de la Méditerranée

OLJ - Séminaire à Rome sur la nécessaire rencontre entre chrétiens et musulmans : miséricorde et vivre-ensemble » Chrétiens de la Méditerranée

OLJ – SÉMINAIRE À ROME SUR LA NÉCESSAIRE RENCONTRE ENTRE CHRÉTIENS ET MUSULMANS : MISÉRICORDE ET VIVRE-ENSEMBLE

Le 7 décembre, veille de l'inauguration de l'Année sainte pour la miséricorde, s'est tenu à Rome un séminaire de réflexion sur la nécessité actuelle des rencontres entre musulmans et chrétiens, à l'initiative de la Fédération nationale de la presse italienne, de la revue CivittàCattolica, de l'Institut pontifical pour les migrants. Les débats étaient coordonnés par le journaliste de la RAI, Riccardo Cristiano, auteur de plusieurs ouvrages sur le Moyen-Orient.

Plusieurs orateurs de renom, tant musulmans que chrétiens, prirent la parole : Antonio Spadarosj, le cardinal Veglio, Abdallah Redwane, Yahya Pallavicini, Adnane Mokrani, Camilo Ripamontisj, Paolo Branca… Un panel spécial intitulé « Voix du Moyen-Orient », présidé par le père Vittoria Janarii de Sant'Egidio, fut l'occasion d'entendre le docteur Mohammad Sammak et le professeur Antoine Courban. Le Dr Sammak effectua une lecture musulmane remarquable du document final de Vatican II, « NostraAetate », en essayant de dégager ce que le musulman d'aujourd'hui pourrait apprendre des conclusions du concile en matière de stratégie de réforme et de modernisation. Il termina sa communication en disant : « Le monde musulman est aujourd'hui à la recherche d'un Angelo Roncalli (pape Jean XXIII). » Antoine Courban s'attacha à montrer comment pourrait se traduire le concept de miséricorde sur le plan politique dans le cadre du vivre-ensemble. Nous reproduisons quelques extraits de son intervention :

« Modérés de tous les pays, unissons-nous »
« (…) La miséricorde, sur le plan individuel humain, exprime l'amour de chacun pour tous. Du point de vue social, elle est indissociable de la justice des hommes. Elle vient après la sentence judiciaire et ne la remplace pas… Sans la justice, l'amour, la miséricorde et la charité n'auraient aucun sens… Souvenons-nous de ce qu'écrivait saint Ambroise, parlant des deux manières de pécher contre la justice, quand nous pensons au peuple de Syrie ainsi qu'à toute victime de tous les terrorismes, religieux, idéologiques et politiques : « L'une, c'est de commettre un acte injuste, l'autre, c'est de ne pas venir au secours de la victime d'un injuste agresseur. »

« Monsieur Mohamad Sammak, de confession musulmane, et moi-même, chrétien, sommes des citoyens libanais en vertu des lois du Liban et non en vertu de nos identités confessionnelles. Il ne me viendrait pas à l'esprit de me faire le champion, dans le cadre d'une croisade contre Daech, des seules victimes chrétiennes de Syrie et du Levant. Car alors, monsieur Sammak serait nécessairement un ennemi et j'ouvrirai de nouveau les portes de l'enfer d'une guerre civile. C'est précisément le piège dans lequel la haine identitaire cherche à me faire tomber.
« J'exprime, certes, une charité particulière à l'égard des victimes chrétiennes, au nom de notre appartenance à l'Église ; mais jamais au détriment de la solidarité et de la fraternité qui me lient à tous mes concitoyens du Liban… (C'est pourquoi) je condamne, en tant que chrétien, le fait que l'argument de la « protection des chrétiens » puisse servir de prétexte au service d'objectifs stratégiques ou politiques de puissances étrangères. Il n'y a pas pire injustice car cela voudrait dire que des millions de victimes musulmanes innocentes seraient exclues de la miséricorde.

« La guerre est souvent un mal inévitable, nécessaire et licite. Mais elle ne produit ni ne confère aucune sacralité… Les guerres saintes contemporaines sont plus des guerres de réseaux identitaires que celles de puissances politiques traditionnelles … Elles sont le résultat du vide créé par le retrait de l'autonomie du politique et de la souveraineté garantie par l'État. Le clivage actuel du monde met ainsi face à face l'identitaire et la citoyenneté …
« Nous assistons, comme le dit Olivier Roy, à une « islamisation de la radicalité, et non à une radicalisation de l'islam ». Il appartient aux musulmans eux-mêmes de trouver une issue à cette question brûlante. Il appartient aux pouvoirs politiques et aux autorités de protéger les citoyens et de châtier les criminels. Il appartient à chacun de nous d'être miséricordieux et de ne pas diaboliser l'autre, notamment l'homme musulman.

« Le terrorisme, quelle que soit sa justification idéologique ou religieuse, doit être fermement condamné. Il ne faut pas faire de distinction entre un terrorisme laïque ou profane, celui pratiqué par les dictatures comme le régime syrien ; un terrorisme islamiste comme celui pratiqué par Daech ; une terreur islamophobe qui prétend défendre les chrétientés d'Occident et d'Orient ; ou encore une terreur judaïsante-nationaliste comme celle exercée par les colons israéliens.
« La réponse au terrorisme globalisé doit se faire à travers une action conjointe menée par les modérés des deux rives de la Méditerranée. Les modérés, qui nous ressemblent, sont majoritaires mais ne coordonnent pas leur action ; alors que les radicaux violents sont mieux structurés (…)

« En ce début d'année de la miséricorde, le rôle géopolitique global de l'Église de Rome apparaît comme un gardien de la citoyenneté et de ces valeurs morales essentielles qui fondent l'humanisme intégral, un humanisme où l'homme n'est ni l'esclave de Dieu ni son rival. L'ouverture de Rome à toutes les religions s'inscrit, comme le dit Manlio Graziano, dans une stratégie de Sainte-Alliance pouvant jouer le rôle de bouclier protecteur de l'homme contre toute forme de guerre sainte (…)
« C'est pourquoi une véritable « charte de la Méditerranée du vivre-ensemble » s'avère urgente de nos jours (…)
« En cette année de la miséricorde, au milieu des ténèbres de la terreur qui déferle de partout, nous n'avons d'autre réponse à opposer à la violence que notre volonté de conviction et notre confiance dans l'appel du vivre-ensemble que je reprends à Samir Frangié : « Modérés de tous les pays, unissons-nous !

http://www.lorientlejour.com/article/962643/seminaire-a-rome-sur-la-necessaire-rencontre-entre-chretiens-et-musulmans-misericorde-et-vivre-ensemble.html



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lundi 4 janvier 2016

Confusion autour de l’aide aux chrétiens d’Orient | La-Croix.com - Rome

Confusion autour de l'aide aux chrétiens d'Orient | La-Croix.com - Rome

Confusion autour de l'aide aux chrétiens d'Orient

Pourquoi l'œuvre d'Orient s'adresse-t-elle à ses donateurs ?

Dans un courrier daté du 9 décembre, adressé à ses donateurs, l'Œuvre d'Orient met en garde contre le risque de confusion entre cette dernière, présente depuis plus d'un siècle et demi auprès des communautés chrétiennes du Proche-Orient (22 pays), et la jeune association « SOS chrétiens d'Orient », très active dans les médias et sur le terrain depuis deux ans. « Nous souhaitons lever clairement l'ambiguïté : il n'y a aucun lien entre nos deux associations », souligne Pierre Sabatié-Garat, le président de l'Œuvre d'Orient. Selon les responsables de cette œuvre d'Église dirigée par Mgr Pascal Gollnisch, la proximité des noms, les objectifs affichés et les documents émis par « SOS Chrétiens d'Orient » induisent en erreur nombre de donateurs. « Après avoir libellé leur chèque à SOS chrétiens d'Orient, ils se tournent vers nous pour obtenir leur reçu fiscal, détaille-t-on auprès de l'Œuvre d'Orient. D'autres encore s'étonnent de recevoir sans cesse de la publicité agressive qui ne vient pas de chez nous. » S'il rappelle dans sa lettre que les chrétiens d'Orient « ne sont évidemment la propriété de personne », le président de l'Œuvre d'Orient met aussi en garde contre la récupération de leur cause « à des fins de politique intérieure française ».

Qui sont « SOS Chrétiens d'Orient » ?

Fondée il y a deux ans par Charles de Meyer, ancien assistant du député d'extrême droite Jacques Bompard, et Benjamin Blanchard, ancien collaborateur de l'eurodéputée Marie-Christine Arnautu (FN), SOS chrétiens d'Orient se présente sur son site Internet comme une « association qui œuvre à la réalisation de projets concrets promouvant la fraternité avec les chrétiens d'Orient ». Ses dirigeants revendiquent l'envoi, en deux ans d'existence, de plus de 400 volontaires (essentiellement des étudiants) en Syrie, en Irak, au Liban et en Jordanie, ainsi que la levée annuelle de 3,5 millions d'euros. L'association a su se signaler sur le terrain par une multitude d'actions à forte visibilité : distributions de cadeaux à Noël et de nourriture, aide à la construction d'écoles et de logements pour les réfugiés, avec publication en temps réel de compte rendu sur les réseaux sociaux. Elle a aussi organisé des voyages « touristiques » en Syrie et la venue dans ce pays du député chrétien-démocrate Jean-Frédéric Poisson, avec à la clé la rencontre de Bachar-Al-Assad. « Notre but est d'être intégralement indépendants », affirme Charles de Meyer, se défendant de toute tentative de récupération des donateurs de l'Œuvre d'Orient : « Nos 35 000 donateurs ont un profil plus militant et sont intéressés par le côté dynamique de nos actions. »

Un « dynamisme » jugé toutefois excessif par les instances dirigeantes de l'Œuvre d'Orient. Un récent appel aux dons caricaturait ainsi les propos du ministre des affaires étrangères Laurent Fabius en lui prêtant la phrase : « Le Front Al-Nosra (NDLR : branche syrienne du groupe islamiste Al-Qaida) fait du bon boulot », détournant celle-ci de son contexte. « On peut critiquer une position gouvernementale sans pour autant agresser un ministre », fait remarquer Mgr Gollnisch.



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Les chrétiens du nord-est de la Syrie endeuillés par des attentats revendiqués par Daech | La-Croix.com - Monde

Les chrétiens du nord-est de la Syrie endeuillés par des attentats revendiqués par Daech | La-Croix.com - Monde

Les chrétiens du nord-est de la Syrie endeuillés par des attentats revendiqués par Daech

Le patriarche d'Antioche Ignace III Younan a souligné le « témoignage de communion donné par les chrétiens du Proche-Orient en célébrant "l'œcuménisme du sang" ».

Les Églises syriennes ont annulé les célébrations festives du nouvel an à Kamishli, grande ville du nord-est de la Syrie, après que 16 civils ont été tués, le soir du mercredi 30 décembre, dans des attentats revendiqués par Daech, rapporte l'agence AINA (Assyrian international news agency).

Dans un communiqué commun, les Églises ont annoncé consacrer la veillée du 31 décembre « à la prière pour les victimes de ces attaques (…), pour le pays et la région où la guerre fait des victimes civiles chaque jour ».

Treize des victimes étaient des chrétiens de Kamishli, ville frontalière avec la Turquie. Les trois explosions, dont l'une au moins était le fait d'un kamikaze, ont également blessé plus de 45 personnes dans trois restaurants appartenant à des chrétiens.

Les funérailles des victimes chrétiennes ont été célébrées dans un service œcuménique auquel ont participé Mgr Elias Tabé, archevêque syrien catholique de Damas, et Mgr Behnan Hindo, archevêque syrien catholique de Hassaké. Un évêque de l'Église syrienne orthodoxe et des membres du clergé des Églises arméniennes catholique et orthodoxe participaient également à la célébration.

Œcuménisme du sang

Le patriarche d'Antioche Ignace III Younan de l'Église syrienne catholique a souligné le « témoignage de communion que les chrétiens du Proche-Orient ne cessent de donner, en célébrant "l'œcuménisme du sang", comme l'a souvent répété le pape François », dans une déclaration publiée sur le site de L'Œuvre d'Orient.

« La plupart des victimes étaient des jeunes voulant fêter le Nouvel an dans l'espérance et la joie », affirme également le patriarche Ignace III Younan. Il qualifie l'acte des terroristes de « message d'horreur » adressé « à la communauté chrétienne de ce pays meurtri depuis cinq ans ! »

« C'est insupportable », a pour sa part témoigné Mgr Hindo à L'Œuvre d'Orient. « L'année 2015 avait commencé par le massacre des Assyriens dans les 35 villages du Khabour et les 300 personnes kidnappées. Puis en juin, Daech nous a attaqués et 40 jours ont été nécessaires pour les éloigner. Enfin l'année se termine par ce massacre », a précisé l'archevêque syrien catholique d'Hassaké (à moins de 100 kilomètres au sud de Kamishli).



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Présidentielle : Raï dénonce "l'indifférence" des politiciens - L'Orient-Le Jour

Présidentielle : Raï dénonce "l'indifférence" des politiciens - L'Orient-Le Jour

Présidentielle : Raï dénonce "l'indifférence" des politiciens

Le patriarche maronite, Bechara Raï, a dénoncé dimanche "l'indifférence des politiciens, incapables d'élire un président de la République".

Dans une homélie prononcée lors d'une messe à l'occasion de la Journée mondiale de la paix, Mgr Raï a expliqué que le message du pape François diffusé à cette occasion, appelant les gouvernements à lutter contre "l'indifférence et le désengagement", "s'adresse particulièrement aux politiciens libanais qui ont atteint le summum de l'indifférence en n'élisant pas un chef de l'Etat, en paralysant le Parlement et en entravant le travail gouvernement".

La magistrature suprême est vacante depuis le 25 mai 2014, date de la fin du mandat de Michel Sleiman. La dernière séance électorale au Parlement ayant à nouveau échoué faute de quorum, un nouveau scrutin a été fixé au 7 janvier.

Le message du pape s'adresse également aux chefs d'Etat des pays du Moyen-Orient "qui ne se soucient guère de leurs peuples, et de leurs droits à vivre dans la dignité et la sécurité", a ajouté Mgr Raï.



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samedi 2 janvier 2016

Des chrétiens martyrs en Orient | Le Devoir

Des chrétiens martyrs en Orient | Le Devoir

Des chrétiens martyrs en Orient

Dans les pays d'Orient, comme l'Égypte, l'Irak, le Liban, la Syrie, la Palestine et Israël, il n'est pas facile d'être chrétien. Ci-dessus, des chrétiennes assyriennes de la Syrie et de l'Irak assistaient à la messe de Noël dans une église de la région de Beyrouth, au Liban.

Les médias en parlent si peu qu'on finit par l'oublier, mais le fait demeure, rappelé ici par Jean Mohsen Fahmy : « Les adeptes de la religion la plus persécutée aujourd'hui dans le monde sont les chrétiens. » On estime, en effet, que ces derniers « subissent aujourd'hui 75 % de toutes les persécutions religieuses dans le monde ». En Corée du Nord, en Chine, au Vietnam, à Cuba, au Congo, en Inde, au Pakistan et en Malaisie, être chrétien vous expose à de mauvais traitements.


Franco-Ontarien d'origine égyptienne, diplômé en littérature de l'Université du Caire, de l'Université de Montréal et de l'Université McGill, le romancier, essayiste et professeur Jean Mohsen Fahmy, dans Chrétiens d'Orient, se penche plus spécifiquement sur la difficile situation des chrétiens de l'Égypte, de l'Irak, du Liban, de la Syrie, de la Palestine et d'Israël, victimes, écrit-il, d'un « lent génocide silencieux », résultat de vagues d'émigration et de conversion engendrées par les persécutions qu'ils subissent.


Il y avait 1,3 million de chrétiens en Irak du temps de Saddam Hussein. Aujourd'hui, terrorisés par al-Qaïda et le groupe État islamique, ils ne sont plus que 300 000. En Terre sainte (Palestine et Israël), il y a 40 ans, les chrétiens représentaient 20 % de la population. Aujourd'hui, ils ne comptent que pour moins de 2 %. En Égypte, les Coptes restent nombreux, malgré une forte émigration, mais ils sont en proie à d'incessantes exactions.


Cri du coeur


Le malheur des chrétiens d'Orient, déplore toutefois Fahmy, ne fait pas souvent les manchettes en Occident. Serait-ce, comme le suggère le philosophe Régis Debray, parce qu'ils sont « trop chrétiens pour intéresser la gauche, trop étrangers pour intéresser la droite » ? Fahmy, pour sa part, invite les chrétiens occidentaux à se préoccuper du sort de leurs coreligionnaires, qui sont à l'origine de leur foi, et ajoute, dans un cri du coeur, que tous les humains de bonne volonté doivent faire de même, « car, au-delà de la dimension religieuse, le sort des chrétiens d'Orient est manifestement une question de défense des droits humains [sic] ».


Le portrait actuel de la situation est désespérant. Voir, en début de 2015, 21 Coptes se faire décapiter sur une plage libyenne par des assassins affiliés au groupe État islamique donnait froid dans le dos. Assister au sauve-qui-peut des chrétiens arméniens de la ville syrienne d'Alep, ville qui les avait accueillis 100 ans plus tôt alors qu'ils fuyaient la tentative de génocide orchestrée par les Ottomans, afflige. 


L'histoire des chrétiens d'Orient, Fahmy le montre bien, est jalonnée de persécutions. Dans cette région, les disciples du Christ, jusqu'au début du IVe siècle, ont subi les attaques de l'Empire romain. Après l'arrivée des armées musulmanes sur le territoire, au VIIe siècle, ils ont été sans cesse ostracisés et maltraités. Les violences dont ils sont actuellement les victimes rappellent ces sombres épisodes et menacent leur existence même.


Islam moderne


Le fatalisme, pourtant, ne doit pas s'imposer. La guerre civile n'est pas inscrite dans l'ADN de ces régions. « Partout en Orient, rappelle Fahmy, musulmans et chrétiens, pendant les soixante premières années du XXe siècle, s'allièrent pour construire ensemble une société moderne et pour dépasser les clivages d'antan. » L'affirmation, évidemment, doit être nuancée, quand on tient compte du génocide arménien en 1915-1916.


Il reste, écrit Fahmy, que cette époque fut, en Égypte, « le véritable âge d'or de la coexistence des musulmans et des Coptes ». Cette détente est attribuable à la présence d'un courant moderniste dans l'islam, qui conteste l'interprétation littérale des textes sacrés et prône une alliance nationale entre musulmans et chrétiens contre l'occupant anglais. La Confrérie des Frères musulmans, fondée en 1928, s'opposera violemment à cette bonne entente, au nom d'un islam radical.


La coexistence pacifique dans cette région n'aura pas duré longtemps, mais le fait qu'elle a déjà existé montre qu'elle n'est pas impossible, à condition que l'interprétation rétrograde de l'islam soit remplacée par une version moderne de cette religion. On veut croire Fahmy quand il écrit que « cette évolution est souhaitée par la grande majorité des gens d'Orient, chrétiens et musulmans confondus », et qu'elle « dépendra, dans une large mesure, d'un débat qui a cours au sein des populations musulmanes ». En attendant, nous avons, en Occident, le devoir moral de nous informer de la situation, d'aider matériellement ces chrétiens persécutés et de veiller à ce que nos gouvernants ne les abandonnent pas.


Excellent résumé de la riche histoire des chrétiens d'Orient et plaidoyer très senti pour leur survie sur la terre d'origine du christianisme, l'essai de Jean Mohsen Fahmy, dont le seul petit défaut est de ne pas citer suffisamment ses sources, est un retentissant coup de semonce visant à briser notre indifférence envers des alliés en danger de mort.


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vendredi 1 janvier 2016

Syrie : la guerre a fait plus de 55 000 morts en 2015

Macabre décompte de l'OSDH : pour la seule année 2015, 55 219 personnes ont péri, dont 13 249 civils, parmi lesquels figuraient 2 574 enfants.

Publié le  - Modifié le  | Le Point.fr
Plus de 55 000 personnes ont été tuées en Syrie en 2015, dont plus de 2 500 enfants, a annoncé l'Observatoire syrien des droits de l'homme (OSDH).
Plus de 55 000 personnes ont été tuées en Syrie en 2015, dont plus de 2 500 enfants, a annoncé l'Observatoire syrien des droits de l'homme (OSDH). © Giacomo Cuscuna / Wostok Press

Frère Alois : « Nous ne devons pas nous laisser hypnotiser par la peur » | La-Croix.com - Actualité

Frère Alois : « Nous ne devons pas nous laisser hypnotiser par la peur » | La-Croix.com - Actualité

Frère Alois : « Nous ne devons pas nous laisser hypnotiser par la peur »

Frère Aloïs, prieur de la communauté de Taizé,   a témoigné, à Valence (Espagne...

M.MIGLIORATO/CPP/CIRIC/Catholic Press Photo

Frère Aloïs, prieur de la communauté de Taizé, a témoigné, à Valence (Espagne), lors de la Rencontre européenne des jeunes, des deux semaines qu'il a passé au Liban et en Syrie.

Qu'avez-vous ressenti en Syrie, où vous avez passé une semaine autour de Noël ?

Frère Alois : J'étais à Homs pour Noël. La ville est en grande partie détruite, ses habitants sont épuisés par la violence, d'où qu'elle vienne. La guerre dure depuis quatre ans. Ils n'en voient pas le bout. Or ce sont ces mêmes personnes qui s'engagent, souvent pour les enfants. Devant la cathédrale grecque-catholique en ruines, les paroissiens ont célébré une fête de Noël pour eux. Les enfants chantaient. C'était poignant !

La parole d'espérance chrétienne est-elle audible dans de telles circonstances ?

F. A. :À Lattaquié, sur la côte, les extrémistes, qui ont annoncé vouloir prendre la ville, sont à 20 kilomètres. L'évêque latin a ouvert une porte sainte, et beaucoup de Syriens ont participé à cette célébration. J'ai ressenti la force de la Tradition de l'Église, quand il ne reste que le découragement. C'est une leçon que je rapporte de Syrie. Et puis, la collaboration entre chrétiens et musulmans. Lattaquié est remplie de réfugiés. Une chrétienne y organise la distribution de nourriture fournie par les Nations unies. Sa cour est remplie de femmes voilées. Une autre, musulmane, a commencé toute seule une association pour organiser le rattrapage scolaire pour les enfants. Elle l'a appelée Mosaïque – ce qui est bien la réalité de la Syrie, une mosaïque de cultures. Les jeunes m'ont souvent demandé : « Où est Dieu ? Pourquoi la violence ? » Il faut porter cette question avec eux. La plupart disent vouloir continuer à vivre ensemble, chrétiens et musulmans. « Dites cela en Occident, m'ont-ils demandé, car la voix des armes couvre nos voix. »

>Lire aussi  : Attentats de Paris : pour Frère Alois, « la fraternité universelle est le seul chemin d'avenir »

Comment faire le chemin de la haine vers la paix ?

F. A. :Nous pouvons montrer par notre vie que Dieu est amour. Pas seulement par l'action caritative, mais dans la vie quotidienne. Il faut aller vers l'autre. Avoir le courage de la miséricorde. Nous sommes à un moment important en Europe où la peur grandit. Elle est compréhensible. Mais nous ne devons pas nous laisser hypnotiser par elle. À Taizé, nous accueillons 11 migrants soudanais et un autre afghan, venus de Calais, ainsi qu'une famille irakienne. Nous avons bien informé la région où nous vivons avant de les recevoir et beaucoup portent cette initiative avec nous. L'afflux d'étrangers en Europe génère de la peur, mais aussi beaucoup de générosité. Dieu appelle à la joie de vivre la fraternité. Je constate d'ailleurs que les jeunes accueillis à Taizé ont le goût d'expérimenter de nouvelles voies. La solidarité dans l'économie. L'attention à la Création. De petites initiatives locales se multiplient et les jeunes aiment contribuer à cette solidarité.



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Dossier des Chretiens d'Orient dans LA CROIX

Grégoire Haddad et la démographie libanaise - L'Orient-Le Jour

Grégoire Haddad et la démographie libanaise - L'Orient-Le Jour

Je voudrais témoigner d'un aspect peu connu de l'action du père (c'est ainsi qu'on l'appelait malgré son rang d'évêque) Grégoire Haddad. Il s'agit de sa contribution à la connaissance de la réalité socio-économique des différentes régions du Liban.
Pour rendre plus efficace l'action du Mouvement social qu'il avait créé, il descendait souvent sur le terrain pour voir de plus près les conditions de vie des gens et étudier leurs besoins. J'ai moi-même participé, sous sa conduite, avec un groupe de volontaires de son mouvement, à une visite d'étude dans un village du Liban-Nord. Cela a été l'occasion pour moi d'un début de collaboration avec ce personnage d'un grand humanisme.
Étant en charge du service d'études à la Direction centrale de la statistique au ministère du Plan, il me propose de créer un « ordinateur vivant ». Projet consistant à mobiliser les volontaires du Mouvement social présents dans les différentes régions du pays pour recueillir les données nécessaires à l'établissement sinon des plans, du moins des projets ponctuels d'aide au développement des régions. Cela rejoignait la politique de développement du président Chéhab concrétisée par la création d'un ministère chargé de l'élaboration des plans de développement basés sur des données chiffrées sur les besoins et les possibilités des différentes régions du Liban.
Il était évidemment difficile d'institutionnaliser un tel projet pour assurer sa permanence. J'ai alors proposé d'utiliser cet ordinateur virtuel dans la réalisation du projet d'une grande enquête sur la population dont j'avais la charge. C'est ainsi que l'« Enquête par sondage sur la population active au Liban en 1970 », qui a porté sur un échantillon de 130 000 individus résidant sur le sol libanais, a pu être menée à bien.
Je peux donc témoigner que c'est grâce au monseigneur Grégoire Haddad que le Liban a pu prendre connaissance en 1970, pour la première fois depuis son indépendance, de sa situation démographique.



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