Réunis en Assemblée plénière à Lourdes jusqu'à dimanche midi, les évêques de France ont travaillé samedi 9 novembre sur la question des chrétiens d'Orient, notamment en Syrie, à partir d'une intervention de Mgr Pascal Gollnisch, directeur de l'œuvre d'Orient. Devant les journalistes, celui-ci a mis en garde contre la tentation d'envisager ce qui se passe au Proche-Orient comme un conflit entre chrétiens et musulmans.
« Dans cette région, il est tout à fait hors de réalité d'imaginer un conflit entre musulmans et chrétiens, a-t-il expliqué. Avec une grosse partie de la population musulmane, ceux-ci ont la volonté de construire un pays – leur pays – vers la modernité. Il y a des tensions et l'islamisme politique surfe sur ces tensions, mais il est rejeté par la majorité des peuples arabes. »
De retour de Jordanie et du Liban avec une délégation interreligieuse partie à la rencontre des réfugiés syriens, Mgr Marc Stenger, évêque de Troyes et président de Pax Christi-France, a témoigné de l'appel exprimé sur place par Mgr Maroun Lahham, vicaire patriarcal latin d'Amman de « ne pas réduire le problème aux chrétiens ». « Les chrétiens syriens ont souffert non pas parce qu'ils étaient des chrétiens mais parce qu'ils étaient des Syriens victimes d'une civile nous a-t-il expliqué. Les musulmans sont autant victimes des fondamentalistes que les chrétiens », a martelé Mgr Stenger.
Éviter les caricatures
Face à la complexité de la situation sur place, Mgr Gollnisch a donc exhorté à ne pas se satisfaire de « caricatures », se félicitant également de la proximité des chrétiens de France vis-à-vis des chrétiens d'Orient. « Il n'y a pas un évêque qui ne m'en parle pas », a-t-il expliqué, témoignant de « proximité des catholiques français vis-à-vis des chrétiens d'Orient par la prière et la générosité ». Selon lui, les différents organismes d'Église de France ont ainsi versé environ 10 millions d'euros d'aide d'urgence à la Syrie.
Donner de la présence aux chrétiens orientaux en France
Interrogé sur la question de savoir ce que les catholiques français pouvaient de plus en faveur des chrétiens d'Orient, il a également insisté sur la nécessité de mieux rencontrer ceux qui étaient en France. « Il y a en France trois diocèses maronite, arménien et ukrainien, beaucoup de paroisses ou simplement des familles orientales qui arrivent dans nos paroisses, a-t-il constaté. Il serait bien que paroisses et diocèses donnent plus de visibilité à cette présence des Orientaux en France, par exemple en leur donnant la possibilité de témoigner. »
Nicolas Senèze (à Lourdes)Envoyé de mon Ipad
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