Arabes du Christ


" الهجرة المسيحية تحمل رسالة غير مباشرة للعالم بأن الإسلام لا يتقبل الآخر ولا يتعايش مع الآخر...مما ينعكس سلباً على الوجود الإسلامي في العالم، ولذلك فإن من مصلحة المسلمين، من أجل صورة الإسلام في العالم ان .... يحافظوا على الوجود المسيحي في العالم العربي وأن يحموه بجفون عيونهم، ...لأن ذلك هو حق من حقوقهم كمواطنين وكسابقين للمسلمين في هذه المنطقة." د. محمد السماك
L'emigration chretienne porte au monde un message indirecte :l'Islam ne tolere pas autrui et ne coexiste pas avec lui...ce qui se reflete negativement sur l'existence islamique dans le monde.Pour l'interet et l'image de l'Islam dans le monde, les musulmans doivent soigneusement proteger l'existence des chretiens dans le monde musulman.C'est leur droit ..(Dr.Md. Sammak)

jeudi 26 mars 2015

Très inquiet, le Vatican multiplie les gestes de solidarité envers les chrétiens d’Orient | La-Croix.com - Rome

Très inquiet, le Vatican multiplie les gestes de solidarité envers les chrétiens d'Orient | La-Croix.com - Rome
26/3/2015-UNE PRIÈRE POUR LES CHRÉTIENS D'IRAK ET DE SYRIE

Un don de la part du pape François pour les réfugiés chrétiens du Moyen-Orient est attendu ces prochains jours, dernier geste d'une série d'interventions du pape, et plus largement du Saint-Siège, pour manifester une très haute préoccupation à leur égard. Juste avant Noël, il avait adressé une longue « lettre aux chrétiens du Moyen-Orient ».

 > A lire : Le pape adresse une lettre aux chrétiens d'Orient  

Réunion diplomatique de haut niveau suivi d'un consistoire en octobre, collecte ce Vendredi Saint, déplacements sur place de dirigeants de la Curie ou d'envoyé personnel du pape, colloques : des initiatives sont régulièrement prises au Vatican sur un sujet qui inspire une vive inquiétude.

Le pape François lui-même fait souvent part de sa douleur, à la fin d'une audience hebdomadaire ou lors de ses angélus dominicaux.

Le 1er  mars, il a ainsi fait prier les fidèles en silence, place Saint-Pierre, pour les chrétiens d'Irak et de Syrie après avoir demandé « que soit mis fin à l'intolérable brutalité dont ils sont victimes ». 

Il a confié alors avoir pensé, durant sa retraite de Carême, aux « violences, aux enlèvements de personnes et aux abus commis sur les chrétiens et les autres groupes ». Il a offert la dernière messe de ces exercices spirituels aux chrétiens persécutés.

 > Retrouvez notre dossier spécial sur les chrétiens d'Orient  

Se rendre sur place, comme au Kurdistan irakien ? Au retour de Corée, le 18 août, le pape avait répondu être « disponible » pour un tel déplacement, évoqué encore lors de son voyage en Turquie en novembre.

Mais, sauf surprise, une visite-éclair ne paraît pas à l'ordre du jour. À défaut, ses autres voyages, de la Terre sainte au Sri Lanka, en passant par l'Albanie et la Turquie, servent à envoyer le message d'une coexistence possible entre religions.

« condamner sans aucune ambiguïté ces crimes »

Et de condamnation des violences. Sans nommer explicitement Daech, le Saint-Siège insiste pour que les exactions commises au nom de l'islam soient dénoncées sans ambiguïté par le monde musulman.

Dans sa lettre aux chrétiens du Moyen-Orient, le pape demande « une prise de position claire et courageuse de la part de tous les responsables religieux, pour condamner de façon unanime et sans aucune ambiguïté ces crimes ». 

 > A lire: Le Vatican favorable à un recours à la force contre Daech en Irak et en Syrie  

Le Saint-Siège, a contrario, soutient implicitement le recours à la force contre Daech. Tant le pape que son secrétaire d'État, le cardinal Pietro Parolin, ont répété qu'il est « licite d'arrêter l'agresseur injuste », insistant toutefois sur le cadre onusien d'une telle action militaire.

Au-delà des chrétiens d'Orient

Les chancelleries occidentales, elles, l'ont interprété comme un « feu vert ». De fait, l'observateur permanent du Saint-Siège auprès des Nations unies à Genève, Mgr Silvano Tomasi, a récemment reconnu, dans une interview au site américain Crux, qu'à défaut de règlement politique, « il sera nécessaire de recourir à la force » : « Sinon nous nous lamenterons plus tard en nous demandant pourquoi nous n'avons rien fait », justifiait-il.

Faire plus, le Saint-Siège juge qu'au-delà des chrétiens d'Orient, la communauté internationale ne se mobilise pas assez face aux actions foncièrement antichrétiennes qu'il estime de vaste ampleur dans le monde.

 « Les chrétiens sont persécutés. Nos frères versent leur sang uniquement parce qu'ils sont chrétiens », déclarait le pape le 15 mars à propos du Pakistan, demandant que finisse « cette persécution contre les chrétiens que le monde cherche à cacher ». 



Envoyé de mon Ipad 

Raï souligne le soutien de l’Église aux Libanais - L'Orient-Le Jour 26/3/2015

Raï souligne le soutien de l'Église aux Libanais - L'Orient-Le Jour
Raï souligne le soutien de l'Église aux Libanais

Liban

Le patriarche maronite Béchara Raï a exprimé le soutien de l'Église au peuple Libanais, lors de son homélie à l'occasion de la fête de l'Annonciation.

"Notre mission est de faire face aux défis actuels et d'aider les Libanais à le faire également, car le Christ veille au salut de chaque personne, a souligné Mgr Raï. Nous œuvrons aujourd'hui, en tant qu'Église proche de ses fidèles, à guider notre action au niveau politique, social et économique, en vue d'assurer la dignité humaine, l'entraide, la coopération, la justice et la paix".

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Envoyé de mon Ipad 

LIBAN - Célébration commune de la Solennité de l’Annonciation pour les chrétiens et les musulmans



Envoyé de mon Ipad 

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Expéditeur: Fides News Fr <fidesnews-fr@fides.org>
Date: 26 mars 2015 13:58:55 UTC+2
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ASIE/LIBAN - Célébration commune de la Solennité de l'Annonciation pour les chrétiens et les musulmans

Beyrouth (Agence Fides) – La Solennité de l'Annonciation de Notre Seigneur Jésus Christ, que le Liban a proclamé fête nationale en 2010, a vu, cette année encore, des célébrations promues par des organisations de dialogue entre musulmans et chrétien, dont le groupe Ensemble autour de Marie, être organisées dans différentes parties du pays. Cette année, en particulier, des chrétiens et des musulmans se sont recueillis autour de Marie dans le Sanctuaire de Notre-Dame de Nourieh et à Notre-Dame de Jamhour, pour une réflexion et des chants – certains en latin, d'autres en araméen – manifestation à laquelle a également participé S.Em. le Cardinal Philippe Barbarin, Archevêque de Lyon et Primat des Gaules, en compagnie de l'imam de la mosquée de Lyon, Kamel Kabtane. Le Cardinal a tenu une intervention dédiée à Marie, qualifiée de « Celle qui chante la miséricorde » alors que l'imam Kamel Kabtane a centré sa réflexion sur la coexistence et le dialogue interreligieux.
Depuis 2010, la Solennité de l'Annonciation est fête nationale au Liban et ce dans le but déclaré de trouver dans la dévotion à la Très Sainte Vierge Marie – partagée avec les musulmans – un point de convergence entre les différentes communautés religieuses. (GV) (Agence Fides 26/03/2015)

EGYPTE - Réaffirmation de l’interdiction faite à ses fidèles de visiter Jérusalem de la part de l’Eglise copte orthodoxe



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Date: 26 mars 2015 13:58:55 UTC+2
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AFRIQUE/EGYPTE - Réaffirmation de l'interdiction faite à ses fidèles de visiter Jérusalem de la part de l'Eglise copte orthodoxe

Le Caire (Agence Fides) – Le Patriarcat copte orthodoxe, par le biais de son porte-parole, le Père Boulos Halim, a confirmé que demeure en vigueur l'interdiction faite aux fidèles coptes orthodoxes de visiter Jérusalem, selon les dispositions prises en 1979 par le Patriarche de l'époque, Shénouda III. C'est ce qu'indiquent des sources coptes consultées par l'Agence Fides. La précision de la part du porte-parole patriarcal fait suite à l'intervention de Hazem Abu Shenab, membre du Conseil révolutionnaire du Fatah, organisation majoritaire au sein de l'OLP (organisation de libération de la Palestine) qui, ces jours derniers, avait implicitement critiqué la mesure disciplinaire, affirmant que les visites de chrétiens dans la Ville Sainte – surtout à l'occasion de Noël et de la Semaine Sainte – représentent un confort matériel et spirituel pour la population arabe palestinienne de Terre Sainte qui est par suite la seule à payer les effets d'une disposition prise à l'origin e comme signe de solidarité des chrétiens coptes envers les palestiniens dans le cadre du conflit arabo-israélien. L'indication de ne pas visiter la Cité Sainte demeure donc en vigueur et ne tombera – ainsi que l'a répété le Père Halim – que lorsque « les frères musulmans » de la nation égyptienne pourront, eux aussi, entrer librement à Jérusalem.
L'an dernier déjà, le voyage accompli en Terre Sainte par 90 coptes à l'occasion de la Semaine Sainte avait servi de prétexte à différents observateurs pour souligner le caractère inactuel de la disposition disciplinaire contraire au pèlerinage, dans le cadre des rapports existant entre les deux nations limitrophes.
Au cours des années où se radicalisait le conflit arabo-israélien, le Patriarche copte orthodoxe Shénouda III (1923-2012) avait interdit aux fidèles de son Eglise d'accomplir des pèlerinages dans l'Etat hébreu et il n'avait pas modifié sa position, même après la normalisation des rapports entre l'Egypte et Israël. (GV) (Agence Fides 26/03/2015)

mardi 24 mars 2015

ASIE/SYRIE - Publication d’une vidéo du prétendu « Etat islamique » montrant un chrétien assyrien « converti » à l’islam



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Date: 24 mars 2015 13:50:43 UTC+2
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ASIE/SYRIE - Publication d'une vidéo du prétendu « Etat islamique » montrant un chrétien assyrien « converti » à l'islam

Hassakè (Agence Fides) – Les militants du prétendu « Etat islamique » ont publié en ligne, sur les sites Internet qu'ils contrôlent, une vidéo documentant la prétendue « conversion » à l'islam de l'un des otages chrétiens assyriens capturés au cours de l'offensive des djihadistes en question menée contre les villages assyriens sis dans la vallée de la rivière Khabour en février dernier. Dans la vidéo, publiée le 23 mars, un homme présenté comme un chrétien assyrien du village de Tel Temit et identifié sous le nom de Sargon David, prononce la formule de la profession de foi islamique pour certifier sa conversion à l'islam avant de recevoir l'accolade des djihadistes qui l'entourent, lesquels lui donnent le nom d'Abu Omar.
Dans le cadre de la vidéo, qui a été retirée du site Youtube, l'homme déclare s'être converti « volontairement » et appelle les chrétiens de Syrie à faire de même. Dans le même temps, l'un des djihadistes déclare que « nombre d'entre eux (les otages assyriens NDR) se sont convertis à l'islam sans aucune pression de notre part. Ils ont choisi le bon côté de l'histoire ».
« Ces formes de propagande sont répugnantes. Elles constituent une offense à la conscience de tout homme et devraient provoquer la rébellion y compris des musulmans qui ont une véritable piété religieuse » indique à l'Agence Fides S.Exc. Mgr Jacques Behnan Hindo, Archevêque syro-catholique d'Hassaké-Nisibi. « Il est évident – selon lui – que la violence morale et physique sur des personnes retenues en détention représente une autre manifestation de la barbarie dans laquelle nous sommes tombés. Prions afin que le Seigneur nous aide et console ceux qui souffrent à cause de Son nom ». (GV) (Agence Fides 24/03/2015)

Liban : Mgr Barbarin invité d’honneur de la fête nationale - Aleteia

Liban : Mgr Barbarin invité d'honneur de la fête nationale - Aleteia
Du 23/3/2015-Liban : Mgr Barbarin invité d'honneur de la fête nationale - Aleteia
Le Liban n'a toujours pas de président, des mois après les élections. Mais la vie continue malgré tout, dans ce petit pays aux voisins redoutables, qui accueille actuellement presque autant de réfugiés qu'il compte d'habitants.

C'est dans ce contexte tendu et généreux à la fois que le cardinal Philippe Barbarin se rend au Liban du 22 au 27 mars avec le recteur Kamel Kabtane, à l'invitation du cardinal Béchara el-Raï, patriarche maronite d'Antioche et de tout l'Orient, et de l'amicale des anciens élèves du collège de l'université Saint-Joseph et du collège Notre-Dame de Jamhour. Il y est l'invité d'honneur des célébrations prévues pour la fête nationale du Liban, mercredi 25 mars 2015, fête de l'Annonciation et fête islamo-chrétienne.

Mgr Emmanuel Payen, prêtre du diocèse de Lyon, responsable du jumelage entre les diocèses de Lyon et d'Antélias (Liban), fera également partie de la délégation lyonnaise. Les 23 et 24 mars, celle-ci sera accueillie à Antelias, par Mgr Camille Zaidan, archevêque maronite, puis les 25 et 26 mars au Patriarcat, à Bkerké, par le cardinal Béchara el-Raï.

Le cardinal Philippe Barbarin est l'invité de cette 9e édition, à la suite notamment du cheick Khaled al Joundi, prédicateur de l'Université Al-Azhar, en 2007, de Lech Walesa, en 2010, du père Adolfo Nicolas, supérieur général de la Compagnie de Jésus, en 2011, et du patriarche Mar Bechara Boutros al-Rahi, en 2012. L'archevêque de Lyon interviendra sur l'importance de nos racines, sur le Magnificat de la Vierge Marie et sur la Miséricorde.



Envoyé de mon Ipad 

Démission de Mgr Tcholakian, plus vieil évêque catholique du monde | La-Croix.com - Carnet

Démission de Mgr Tcholakian, plus vieil évêque catholique du monde | La-Croix.com - Carnet
23/3/2015-Démission de Mgr Tcholakian, plus vieil évêque catholique du monde

Le patriarche de Cilicie des arméniens, S. B. Nerses Bedros XIX Tarmouni, a accepté, avec le consentement de son saint synode, la démission Mgr Hovhannes Tcholakian, archevêque d'Istanbul des arméniens, a annoncé le Saint-Siège samedi 21 mars. À 95 ans, Mgr Tcholakian était le plus vieil évêque catholique en fonction.

Né en 1919 à Istanbul (Turquie), Mgr Tcholakian a été ordonné prêtre en 1943. Nommé archevêque d'Istanbul des arméniens en 1966, il a été ordonné évêque en 1967 par le cardinal Grégoire-Pierre XV Agagianian, ancien patriarche arménien-catholique et alors préfet de la Congrégation pour la propagation de la foi.

Le 21 mai 2014, le pape avait nommé Mgr Lévon Boghos Zékiyan, administrateur apostolique d'Istanbul des arméniens. La démission de Mgr Tcholakian « rend (…) possible son élection à l'office d'archevêque d'Istanbul effectuée par le synode des évêques de l'Église patriarcale arménienne », précise le Saint-Siège.

Né en 1943 à Istanbul, Mgr Zékiyan est entré à 12 ans au séminaire de la congrégation arménienne métichariste de Venise (Italie) au sein de laquelle il a fait profession en 1964. Ordonné prêtre en 1967, il a été incardiné au Patriarcat de Venise en 1993, prenant en charge la petite communauté arménienne de la cité lagunaire et s'engageant dans le dialogue œcuménique, notamment avec l'Église apostolique arménienne.

Siège du Patriarcat arménien-catholique de 1866 à 1928, Istanbul n'est plus qu'archevêché depuis cette date. Le diocèse rassemble environ 3 500 fidèles.

Après la renonciation de Mgr Tcholakian, le plus vieil évêque catholique du monde actuellement en fonction est désormais le cardinal Lucian Muresan, 83 ans, archevêque majeur de Fagaras et Alba Iulia des roumains.



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lundi 23 mars 2015

À Longpont, chrétiens et musulmans refusent « d’abdiquer » | La-Croix.com - France

À Longpont, chrétiens et musulmans refusent « d'abdiquer » | La-Croix.com - France

Héritier d'une initiative islamo-chrétienne née au Liban en 2007, le rassemblement Ensemble avec Marie s'est déroulé samedi 21 mars dans la basilique de Longpont (Essonne).

Le programme, qui alternait lectures, chants et témoignages personnels, a attiré de nombreuses familles chrétiennes et musulmanes, des groupes scouts et des réseaux de prière.

« Aujourd'hui, nous, chrétiens et musulmans, affirmons que ce qui nous réunit est fort et palpable. Nous sommes des fils et des frères en humanité ». Samedi 21 mars, dans la magnifique basilique de Longpont-sur-Orge (Essonne), l'un des plus vieux sanctuaires de l'Île-de-France, dédié à Notre-Dame de Bonne Garde, des centaines de croyants chrétiens et musulmans ont pris place : ils sont venus en famille – accompagnés d'enfants – avec leur groupe scout ou de prière, entre amis… Sur les piliers, le visage stylisé de la Vierge Marie, souligné d'un croissant, dessine en bleu et blanc cette dévotion commune à la mère de Jésus que partagent chrétiens et musulmans.

Par ces quelques mots, Gérard Testart, organisateur de ce premier rassemblement Ensemble avec Marie, en donne le ton : passer du « choc des civilisations et des indifférences » à « la fraternité des cœurs ». « Il ne s'agit pas de nous fondre les uns dans les autres mais de partager nos richesses », avance l'ancien président de Fondacio, qui voit dans cette fraternité « engagée, chaleureuse », sous le signe de Marie, le moyen de « débusquer nos replis identitaires »…

Lectures, témoignages et chants

Ce rassemblement, la petite équipe mixte qui le prépare depuis un an, l'a voulu priant : les lectures de textes du Coran et de l'Évangile alternent avec les témoignages personnels de croyants inspirés par Marie et des chants de diverses traditions. Souvent, le programme laisse place au recueillement.

« Nous partons de Marie pour en arriver à la fraternité, la devise de la République », glisse l'ancien président des Scouts musulmans de France, Younes Aberkane, lui aussi cheville ouvrière de la journée. « Si la liberté peut s'obtenir par la lutte, l'égalité par la loi, la fraternité, elle, même si elle est aussi nécessaire que l'air que nous respirons, ne se décrète pas : elle ne peut être que vécue ».

Indéniablement, le rassemblement laisse transparaître sa filiation avec celui imaginé au Liban depuis 2007. L'idée était au départ de « chercher des principes communs non artificiels », rappelle Mohamed Nokkari, son initiateur musulman – aux côtés du chrétien Najy Khoury, présent à Longpont pour cette première. Après avoir hésité à célébrer l'Immaculée conception, tous deux ont finalement opté pour l'Annonciation, le 25 mars, commune aussi aux protestants et orthodoxes (et devenue depuis 2010 fête nationale chômée au Liban).

Jeter des ponts

Désormais chaque année, au collège jésuite de Notre-Dame de Jamhour, et l'an prochain pour la première fois dans la Grande mosquée de Beyrouth, des rencontres témoignent que les différences religieuses ne sont pas toujours « utilisées pour ériger des murs de haine », se félicite Mohamed Nokkari, mais qu'elles peuvent parfois aussi servir à « jeter des ponts pour la reconnaissance mutuelle, sans ignorer les identités respectives ».

À lire aussi : L'Annonciation rassemble désormais chrétiens et musulmans libanais

Pour tenir compte du contexte français, les organisateurs se sont démarqués de leur modèle libanais sur quelques points : pas de responsables politiques (si ce n'est le maire de Longpont), un seul ambassadeur (celui du Liban), et pas non plus de représentants officiels de chaque fédération musulmane… Seulement des croyants, réunis par leur volonté de prier Marie. « Au Liban, le modèle est plus communautariste. Et puis musulmans et chrétiens ont une longue histoire commune », rappelle Gérard Testart. « Ici, elle commence et l'islam est encore largement lié aux pays d'origine des musulmans de France ».

L'ancien responsable de la communauté nouvelle Fondacio se souvient, au départ il y a trois ans, s'être dit qu'on allait « lui rire au nez » avec « ce rassemblement autour de la Vierge »… « Et puis finalement, nous nous sommes réunis à 150 l'an dernier à Paris, chrétiens et musulmans, et tous ensemble nous nous sommes dits : oui, l'intuition est bonne ! »

Rassemblement et recueillement

« Marie est le signe de cette amitié qui peut sauver le monde », lance Mgr Michel Dubost, évêque d'Évry, hôte de la rencontre, et également président du Conseil pour les relations interreligieuses de la Conférence des évêques.

« Il y a un temps pour tout, un temps pour tuer et un pour guérir, un temps pour abattre et un pour bâtir. Notre temps aujourd'hui est au rassemblement et au recueillement, grâce à Marie », invite à sa suite le président du Conseil mondial des religions pour la paix, Ghaleb Bencheikh. Invité d'honneur de la journée, ce fervent défenseur d'une relecture des textes de l'islam a des mots très simples et très fermes pour situer ces prières dans cette actualité tragique, alors que « chaque jour des vies humaines sont fauchées » : « Nous n'abdiquerons pas devant la tyrannie et la barbarie qui s'abattent au nom du divin », répète-t-il, en rappelant que « nul ne peut prétendre aimer Dieu sans le traduire, sur terre, par des actes concrets à l'égard de l'homme »…

« Nous voulions quelque chose à la fois spirituel et populaire. Je crois que l'objectif est atteint », se félicitait le P. Christophe Roucou, directeur du service national des relations avec l'islam (Sri) de la conférence des évêques de France, satisfait de voir des familles musulmanes venues en nombre à la basilique Notre-Dame de Bonne-Garde. L'an prochain, les organisateurs donnent déjà rendez-vous à Beyrouth bien sûr, à Paris, mais aussi à Bruxelles et « peut-être dans d'autres villes de France »…



Envoyé de mon Ipad 

dimanche 22 mars 2015

La France a accordé 1500 visas à des chrétiens d’Irak et Syrie | La-Croix.com - France

La France a accordé 1500 visas à des chrétiens d'Irak et Syrie | La-Croix.com - France
La France a accordé 1500 visas à des chrétiens d'Irak et Syrie

« Nous voulons que les chrétiens restent en Orient mais, en même temps, nous ne pouvons pas les exposer à des menaces qui pourraient leur faire perdre la vie » : voilà ce qu'a déclaré le président de la République François Hollande, samedi 21 mars, lors d'une réception dans le jardin du ministère de l'Intérieur, en présence d'une centaine de chrétiens d'Irak venus du Val d'Oise. Il était l'invité surprise de cette réception dont le but, à la veille des élections départementales et à moins d'une semaine de la réunion du conseil de sécurité de l'ONU sur les chrétiens d'Orient (prévue endredi 27 mars), était de marquer solennellement le soutien de la France aux chrétiens persécutés par Daech en Irak et en Syrie.

Un millier de bénéficiaires déjà en France

« Vous serez en France pleinement accueillis, aimés, vous serez chez vous, même si chez vous c'est loin et que vous aurez un jour à y retourner », a improvisé François Hollande, après l'annonce par les services du ministère de l'intérieur de l'octroi de 1500 visas depuis le lancement de la procédure d'accueil des réfugiés irakiens en France, le 28 juillet dernier. Un millier de bénéficiaires sont déjà arrivés dans notre pays, essentiellement répartis entre la région parisienne, Lyon et Nantes.

« Nul ne peut aujourd'hui demeurer insensible au sort tragique des chrétiens d'Orient », a alors ajouté le ministre de l'intérieur Bernard Cazeneuve dans une allocution traduite simultanément en arabe. Sur la centaine de chrétiens d'Irak présents samedi au ministère, une petite moitié était arrivée l'été dernier après avoir été chassée de la plaine de Ninive par les terroristes de Daech. Les autres personnes présentes samedi au ministère sont installés en France de longue date. « Les chrétiens sont parmi les premières victimes du projet criminel d'épuration religieuse que Daech cherche à imposer à l'ensemble des territoires qu'il contrôle », a ajouté le ministe en rappelant que 90% des chrétiens d'Irak avaient quitté le pays entre 2003 et 2014, et que plus de 300 000 avaient fui la Syrie de 2011 à 2014.

"Il faudra plus qu'une prière..."

Après avoir écouté durant quelques minutes les chants de la chorale chaldéenne Saint Thomas-Apôtre de Sarcelles, François Hollande s'est prêté à un petit bain de foule. « Je prie pour votre réussite contre Daech », lui lance Pierre Palay, installé à Sarcelles depuis les années 1980.

« Il faudra plus qu'une prière… », concède le président. « Alors je prie et vous agissez », lui retourne son interlocuteur, se faisant ainsi le porte-parole de bien des membres de la communauté chaldéenne, avant tout soucieux de voir disparaître la menace terroriste au Proche-Orient.

« Il faut d'abord faire en sorte que ces chrétiens puissent retourner chez eux en sécurité », souligne Mgr Pascal Gollnisch, le directeur de l'œuvre d'Orient, convié à la réception au côté de l'évêque de Pontoise, Mgr Stanislas Lalanne. « Cela implique la neutralisation de Daech. Or, au bout de huit mois de frappes aériennes, les résultats ne sont pas suffisants ».

Par la voix de son observateur à Genève auprès des Nations Unies, Mgr Silvano Tomasi, le Saint-Siège a apporté un soutien inhabituel au recours à la force en Irak et Syrie contre les atrocités commises par Daech, qu'il accuse de « génocide ».

Samuel LIEVEN



Envoyé de mon Ipad 

samedi 21 mars 2015

Les chrétiens, trop implantés pour être déracinés - Samia MEDAWAR - L'Orient-Le Jour

Les chrétiens, trop implantés pour être déracinés - Samia MEDAWAR - L'Orient-Le Jour

Les chrétiens, trop implantés pour être déracinés

La Syrie est l'un des berceaux principaux de la chrétienté, commence par expliquer Joseph Yaacoub : « Ce pays aura même donné des empereurs et des papes à Rome ; je pense notamment à ceux, nombreux, qui étaient originaires de Homs, autrefois appelée Emèse. Il ne faut pas oublier non plus que saint Paul se convertit au christianisme en traversant la Syrie, et que la célèbre mosquée des Omeyyades à Damas se situe à l'emplacement de l'ancienne église Saint-Jean-Baptiste. » Le pays est donc profondément lié à l'historicité du christianisme, ce qui rend d'autant plus inquiétante la situation actuelle des minorités en général, et des chrétiens en particulier.

Réfugiés et déplacés


Très vite, l'aspect confessionnel a été au centre des préoccupations depuis le début du conflit syrien en mars 2011, relève Joseph Yaacoub. On estime ainsi que près de 30 % de la population chrétienne syrienne sont soit des réfugiés (éparpillés à travers le Liban, la Jordanie, la Turquie, et la diaspora en Europe, aux États-Unis, au Canada et en Amérique latine), soit des déplacés à l'intérieur même du pays. Au niveau de Homs et de sa région, il est dit que la moitié des 150 000 chrétiens de la ville (qui comptait plus d'un million d'habitants), soit 20 % de la population, a fui vers Marmida, près de la frontière libanaise. D'autres ont fui à Damas, Lattaquié et Tartous. Ceux qui se trouvaient dans le nord-est, surtout ceux qui ont fui récemment les villages du Khabour après l'offensive de l'État islamique (EI) le 23 février, c'est-à-dire pratiquement toute la population des 35 villages de la région (plus de 5 000 habitants), ont fui vers Hassaké et Qamishli, trouvant refuge chez les leurs dans la région de la Jazira, qui compte un million d'habitants, dont 150 000 chrétiens.

Quelques chiffres...


Il est impératif de se pencher en premier sur le nombre de chrétiens en Syrie, ainsi que leur répartition géographique pour se faire une idée de leur rôle réel dans ce pays.
« Il n'y a pas de statistiques confessionnelles et ethniques sûres, mais seulement des estimations, qui sont à manier avec beaucoup de circonspection », explique Joseph Yaacoub, lui-même originaire de Hassaké. Tout d'abord, sur une population de 22 millions d'habitants, il y aurait plus d'un million de chrétiens. Selon certains, ils seraient même « plus d'un million et demi, soit 10 % de la population générale », répartis sur l'ensemble du territoire : Deraa, Bosra, Lattaquié, Tartous, Banyas, une dizaine de quartiers damascènes dont Bab Touma et Qassaa, Maaloula, Saadnaya, Homs et des villages environnants (comme Feyrouza), Alep, Idlib, Afrin, le nord-est (Malikiyé, Hassaké, Qahtaniyé, Qamishli, Ras al-Ain, al-Darbasiyé...), ainsi que les deux rives du fleuve Khabour (quelque 35 villages sont chrétiens dans cette région), Hama, Soueida, etc.
Si un inventaire devait être réalisé, il serait vite établi que la Syrie est un véritable microcosme oriental, dans lequel toutes les confessions se côtoient, excepté les coptes. En voici une liste, qui inclut des chiffres approximatifs : grecs-catholiques, grecs-catholiques melkites, syriaques-orthodoxes (90 000), syriaques-catholiques (40 000), arméniens apostoliques orthodoxes (100 000), arméniens-catholiques (35 000), maronites (30 000), protestants (15 000), assyriens (30 000), nestoriens, chaldéens (20 000), latins (10 000). Sur l'ensemble de la communauté chrétienne syrienne, les plus nombreux sont les grecs-orthodoxes, estimés à plus de 500 000, et les grecs-catholiques, qui seraient au nombre de 180 000. Ces deux Églises sont donc les deux confessions les plus importantes, en nombre mais également au niveau de l'influence politique et religieuse. Il est nécessaire de souligner que la capitale Damas est le siège de trois patriarcats : grec-catholique, grec-orthodoxe et syriaque-orthodoxe (dont le siège a toutefois dû être déplacé au Liban depuis le début du conflit en mars 2011).

Tendances et dissensions politiques


De tout temps, des tendances politiques variées ont traversé les communautés chrétiennes ; par exemple, depuis le début du XXe siècle, de nombreux membres de cette communauté ont adhéré à l'idéologie communiste, rappelle Joseph Yaacoub. À l'heure actuelle, plusieurs partis communistes syriens comprennent de nombreux chrétiens et comptent parmi leurs leaders des syriaques, des Kurdes, etc. Il y a également des chrétiens qui appartiennent au parti Baas syrien, issu du mouvement du même nom et fondé par plusieurs penseurs syriens issus de confessions différentes, dont Michel Aflak, un orthodoxe. Les chrétiens ont toujours participé à la vie politique syrienne, certains devenant même des membres influents du gouvernement, comme Farès Khoury qui fut Premier ministre à deux reprises dans les années 1940 et 1950.
Aujourd'hui, bon nombre de chrétiens appartiennent à l'opposition, souligne l'expert, dont le Conseil national syrien (CNS), et restent engagés contre le pouvoir. L'inverse est tout aussi vrai : beaucoup de chrétiens aussi continuent d'apporter leur soutien au régime de Bachar el-Assad. Les différentes Églises syriennes, qui ont toujours eu comme priorité l'intérêt de leurs membres, quelle que soit leur confession, prônent avant tout une politique de dialogue avec le pouvoir. Depuis la montée en puissance de groupes islamistes ultraradicaux, les chrétiens vivent dans la peur et ont tendance à se rapprocher du pouvoir ; cependant, sans se faire d'illusions sur la nature despotique du régime, l'intérêt général du pays demeure prioritaire pour l'Église.

Les milices chrétiennes armées


L'ascension fulgurante des groupes islamistes radicaux a eu pour conséquence principale la création début 2012 de groupes dits d' « autodéfense », qui n'est pas sans rappeler ceux qui virent le jour en 1915 au sein de la communauté syriaque, lors du massacre de centaines de milliers de ses membres par les forces ottomanes et kurdes, relève Joseph Yaacoub. Certains protègent leur identité culturelle et historique chrétienne, mais également leur identité nationale, comme c'est le cas à Homs et Hama. C'est surtout dans la Jazira que des groupes syriaques et assyriens défendent, avec des moyens réduits, la région du fleuve du Khabour et des dizaines de villages chrétiens. Certains ont même créé des groupes au nom syriaque, comme Sootoro et Sutoro (qui veut dire « conviction » en syriaque), deux groupes différents aux idéologies divergentes : le premier est aidé militairement par le régime, l'autre pas.
De même, le Conseil militaire syriaque (CMS, ou Mawtbo Fulhoio Sryoyo en syriaque), basé à Hassaké, comporte plusieurs centaines de combattants, dont des dizaines de femmes, partagés en plusieurs brigades ; ces dernières combattent les jihadistes islamiques, dont l'EI (ou Daech, selon l'acronyme en arabe), comme le régime syrien, et tout ce qui menace l'existence même des syriaques en particulier et des chrétiens en général. Les mobiles de ces milices varient donc d'un groupe à l'autre, et en fonction de leur appartenance. Ils défendent leurs familles, leurs biens, leurs régions, et freinent par la même occasion un exil qui semble inévitable à certains.

Lire aussi dans notre dossier spécial : Quatre ans après le soulèvement en Syrie
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Envoyé de mon Ipad 

vendredi 20 mars 2015

Entretien avec Daniel Rondeau – Les chrétiens d’Orient - Les clés du Moyen Orient

Entretien avec Daniel Rondeau – Les chrétiens d'Orient - Les clés du Moyen Orient
ENTRETIEN AVEC DANIEL RONDEAU – LES CHRÉTIENS D'ORIENT ARTICLE PUBLIÉ LE 18/03/2015

Daniel Rondeau est représentant de l'United Nations University auprès de l'Unesco, écrivain, ancien ambassadeur de France à Malte puis auprès de l'Unesco.

Au Moyen-Orient, priorité au dialogue, la force militaire en dernier recours

Quelles sont les communautés chrétiennes du Moyen-Orient ?

Le christianisme oriental est une immense cathédrale avec de nombreuses chapelles : maronites, arméniennes, grecs orthodoxes, grecs catholiques, melkites, syriaques, chaldéennes, etc. Toutes nous rappellent ce que nous avons souvent tendance à oublier : le christianisme est né en Orient. De quoi nous parle la toponymie des évangiles ? De lieux qui se nomment Cana, Golgotha, Damas, Bethleem, Jérusalem etc. Tous lieux que nous retrouvons sur les vitraux de nos églises de campagne françaises, italiennes ou allemandes. Où les disciples ont-ils pour la première fois porté le nom de chrétiens ? A Antioches. Dans le monde gréco romain, il y a deux mille ans, un homme nommé Jésus fonde une religion nouvelle, distincte du judaïsme. Ces communautés souffrent depuis longtemps, leurs églises les ont longtemps protégées, mais depuis 2003, l'invasion américaine de l'Irak a créé un foyer de chaos pour toute la région et pour le monde entier, chaos dont elles sont souvent les premières victimes, pas les seules bien évidemment, tout le monde musulman est concerné.

Les populations chrétiennes connaissent une situation tragique aujourd'hui, de même que des minorités telles que les Yézidis, ou des musulmans sunnites et chiites en lien avec les actes de l'Etat islamique. Comment réagissent les instances internationales et religieuses ?

Il y a des voix qui s'élèvent avec force, le cardinal Barbarin, Jean d'Ormesson, le Pape François, mais d'une façon générale, les protestations restent convenues et timides. Les Occidentaux déchristianisés, coupés de leur histoire chrétienne, regardent cette lente saignée avec une certaine indifférence. Dans la haine de soi dont parlait Furet entrait bien sûr une forte composante antichrétienne. Certains imaginent dans leur ignorance que l'Orient a été christianisé par les pays coloniaux ou que les chrétiens d'Orient sont riches. Ils ne méritent donc pas notre attention. Enfin, pendant très longtemps, Rome et les chrétiens occidentaux ont regardé avec un peu de dédain ce christianisme d'Orient. Les sociétés occidentales ont été frappées durant les deux derniers siècles par plusieurs vagues d'amnésie successives qui nous ont fait tenir les chrétiens d'Orient pour quantité négligeable. Rappelez-vous ce qu'écrivait Chateaubriand dans la 3ème préface de son Itinéraire de Paris à Jérusalem : « Lorsqu'en 1806, j'entrepris le voyage d'outre-mer, Jérusalem était presque oubliée ; un siècle antireligieux avait perdu la mémoire du berceau de la religion : comme il n'y avait plus de religieux, il semblait qu'il n'y eut plus de Palestine ». Au XXème siècle, l'Europe a dû affronter, non sans dommages, les deux totalitarismes dont l'un des points communs était une hystérie anti spirituelle. Les temps ont changé bien sûr, mais il en reste des traces qui expliquent peut être la mollesse de nos réactions.

Lors de votre intervention au colloque que vous avez organisé à l'Unesco sur les Migrations début mars, vous avez soulevé la question suivante : « Est-il possible qu'un jour l'Orient soit privé de ses populations chrétiennes ? Que sera le visage du monde si ce malheur arrivait ? Sauver les chrétiens d'Orient, n'est-ce pas aussi sauver une part fondamentale de l'histoire des hommes dans cette région du monde ? » En quoi justement les populations chrétiennes ont-elles participé et participent-elles à l'histoire de la région moyenne-orientale ?

Ces chrétiens d'Orient ont toujours joué un rôle essentiel dans cette région du monde. D'une part, ils ont permis la conservation des liturgies et des cultures (araméenne, pharaonique, hébraïque, hellénistique, etc.) du Vieil Orient. D'autre part, c'est en Orient que le monde spirituel de la chrétienté a commencé à se structurer. Certains lieux sont des lieux fondateurs de cette structuration. Où se déroulent les grands conciles ? A Nicée, Constantinople, Chalcédoine, mais aussi à Ephese où Marie, Jean et Madeleine, les trois témoins du coup de lance, s'étaient trouvés rassemblés avec les Sept Dormants dans la perspective de la Dormition sur les terres d'Artémis, la Dame mère de l'ancien testament païen gréco-anatolien.

Les églises d'Orient sont d'une certaine façon le tabernacle de la chrétienté naissante (présence dans la liturgie de l'araméen, langue de Jésus, souvenir de l'Eglise de Jérusalem, etc). La chrétienté orientale a toujours enrichi les cultures arabes ou ottomanes. Son apport (mystique, théologique, mais aussi littéraire ou architectural) est fondamental.

Par ailleurs, cette chrétienté a appris à vivre avec l'Islam, sur sa frontière ou parfois à l'intérieur de ses terres, elle a appris à le côtoyer, elle a inventé une diplomatie au quotidien, une diplomatie de village parfois (je pense au village du sud Liban ou les communautés maronites et chiites peuvent vivre en très bonne intelligence) et crée de facto, au fil des siècles, un fabuleux laboratoire d'expériences et de pensées. Ce laboratoire, nous en avons un besoin vital aujourd'hui. Les Chrétiens d'Orient sont riches d'une histoire au long cours très complexe. Souvent aux aguets, presque immobiles, habiles à traverser les épreuves, toujours priants, ils avaient survécu. Ils ont maintenant une longueur d'avance sur nous pour déchiffrer et surmonter les périls de l'islamisme, trouver des chemins de paix, à condition qu'ils ne disparaissent pas. L'ombre de la croix sur toutes ces cités d'Orient est une ombre de paix et cette ombre peut être dans tous les cas, y compris dans le conflit israélo-palestinien, une ombre réconciliatrice.

Enfin je crois qu'il est urgent pour les catholiques et les orthodoxes européens de faire la paix. Les églises orientales, encore une fois, peuvent nous aider à nous comprendre.

Vous êtes intervenu pour le Liban dès les années 80, vous avez écrit de nombreux livres sur la Méditerranée avant d'être ambassadeur à Malte et à l'Unesco, vous êtes un fin connaisseur de la Méditerranée et du Levant. Quel regard portez-vous sur l'évolution actuelle de cet espace ?

L'intervention américaine de 2003 a chamboulé un équilibre précaire, insatisfaisant, mais construit avec patience au fil des siècles, et au bout du compte très précieux. Le chaos est profond, il menace une nouvelle fois le Liban, la Jordanie, et s'étend bien au-delà du Moyen-Orient. Le monde entier est contaminé. Notre intervention en Libye n'a pas arrangé les choses. Chacun l'a compris. Je suis un Européen convaincu (mais l'Europe n'existe pas), un patriote français (mais beaucoup de responsables étrangers regrettent que la France ne soit plus audible, nous sommes alignés sur les néo-conservateurs américains) et je crois en la Méditerranée. Il y a maintenant cette réunion du Conseil de sécurité convoquée le 27 mars prochain par Laurent Fabius sur les Chrétiens d'Orient. Espérons que nous sommes sur la bonne voie, les Américains eux-mêmes commencent à infléchir leur politique. Pour l'instant, il faut sauver les meubles, c'est-à-dire tous les réseaux (scientifiques, diplomatiques, culturels, associatifs, francophones) qui continuent d'exister et de maintenir des liens entre les pays des deux rives.

Lire également sur Les clés du Moyen-Orient :

- Intervention de Daniel Rondeau prononcée lors du colloque sur les migrations, le 5 mars 2015 à l'Unesco

- Entretien avec Son Excellence M. Daniel Rondeau, Ambassadeur, Délégué Permanent de la France auprès de l'Unesco



Envoyé de mon Ipad 

Au Moyen-Orient, priorité au dialogue, la force militaire en dernier recours



Envoyé de mon Ipad 

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Expéditeur: ZENIT <info@zenit.org>
Date: 19 mars 2015 21:08:27 UTC+2
Destinataire: francaishtml@list.zenit.org
Objet: [ZF150319] Le monde vu de Rome
Répondre à: infofrench@zenit.org

Au Moyen-Orient, priorité au dialogue, la force militaire en dernier recours
Les pays musulmans doivent être impliqués et sous l'égide de l'ONU

H. Sergio Mora

ROME, 19 mars 2015 (Zenit.org) - Mgr Silvano Maria Tomasi, observateur permanent du Saint-Siège à l'Onu, à Genève, estime que si, en dernier recours, une intervention militaire est nécessaire contre l'Etat islamique, "elle ne doit pas être vue comme une guerre de religions", et pour cela, "les pays musulmans doivent être impliqués et sous l'égide de l'ONU".

Zenit - Des milliers de chrétiens et de minorités sont chassés et massacrés en Syrie, en Irak et dans d'autres pays de cette région, de la main des miliciens de l'État islamique. Le dialogue avec eux ne fonctionne pas et, avec certains gouvernements, il n'est que partiel. Que peut-on faire ?

Mgr Tomasi - Nous sommes face à une situation fluide où sont mêlés tout un ensemble de problèmes qui provoquent des réponses irrationnelles. Tant qu'on ne réussira pas à mettre autour d'une table ceux qui représentent les intérêts politiques et militaires dans cette partie du monde, toutes les tentatives s'avèreront inutiles. Si nous ne réussissons pas à instaurer un dialogue, nous ne pouvons pas nous imaginer mettre fin aux violences et aux persécutions. Dans notre activité multilatérale, et la déclaration commune du 13 mars dernier en est un exemple, nous cherchons une convergence d'intérêts et un encouragement à agir pour tous les représentants politiques dans ce contexte si complexe du Moyen-Orient. Un dialogue direct est difficile : il manque un interlocuteur de référence. Il y a diverses forces qui cherchent à interagir au niveau politique, au niveau culturel et au niveau religieux, mais sans coordination claire et efficace.

Avec les décapitations collectives et les brutalités, l'État islamique ne cherche-t-il pas à provoquer une réaction de l'Occident, pour pousser les musulmans indécis à faire bloc contre une « croisade occidentale » ? Comment intervenir sans que cela ne soit considéré comme une réaction occidentale ?

Pour éviter une lecture simpliste qui pourrait transformer la situation en guerre de religion, nous devrions tenir compte des paroles sages du Saint-Père lors de sa visite en Turquie, en novembre dernier, lorsqu'il nous rappelait qu' « une contribution importante peut venir du dialogue interreligieux et interculturel afin de bannir tout forme de fondamentalisme et de terrorisme, qui humilie gravement la dignité de tous les hommes et instrumentalise la religion ». Le Saint-Siège recherche toujours la paix par le dialogue.

L'intervention militaire internationale pour défendre les minorités menacées est une théorie qui a été développée tant dans le droit  international que dans l'enseignement social de l'Église catholique. Pour éviter qu'une éventuelle intervention militaire puisse être vue comme une ingérence de l'Occident dans les affaires du Moyen-Orient, ou comme un choc de religions, les pays musulmans du Moyen-Orient doivent être directement impliqués.  Naturellement, l'action devrait se produire sous l'égide des Nations Unies. Procéder autrement ouvrirait la voie à de plus grands maux. Certes, le mécanisme de l'Onu est lent et il semble souvent qu'il ne répond pas en temps utile. Mais c'est une garantie d'impartialité et de la recherche du bien commun.

Jusqu'où l'usage de la force est-il licite ?

L'idéal est de ne jamais devoir utiliser la force. Mais dans la réalité, il existe des situations d'urgence où il faut sauver des vies innocentes. Dans le Message pour la journée de la paix de l'an 2000, le pape Jean-Paul II donnait une sorte de ligne-guide qui est aussi valide dans la situation actuelle : « Évidemment, quand les populations civiles risquent de succomber sous les coups d'un injuste agresseur et que les efforts de la politique et les instruments de défense non violente n'ont eu aucun résultat, il est légitime, et c'est même un devoir, de recourir à des initiatives concrètes pour désarmer l'agresseur. Toutefois, ces initiatives doivent être limitées dans le temps, avoir des objectifs précis, être mises en œuvre dans le plein respect du droit international, être garanties par une autorité reconnue au niveau supranational et, en toute hypothèse, n'être jamais laissées à la pure logique des armes. »

Le droit de se défendre, à savoir l'usage de la force de la part de la communauté internationale pour défendre ceux à qui est niée la possibilité d'exercer leurs droits fondamentaux, est une doctrine consolidée, que ce soit aux Nations Unies ou dans la doctrine sociale de l'Église. De fait, il existe une obligation pour la communauté internationale de répondre et d'arrêter en particulier toute forme de génocide. Nous ne voudrions pas nous retrouver dans quelques années à devoir écouter les habituels procès après les faits, où la communauté internationale s'interroge sur le pourquoi d'une non intervention.

Quelles devraient être les caractéristiques d'une intervention de la communauté internationale ?

Au lendemain des atrocités de la Seconde guerre mondiale, la communauté internationale s'est donné des règles et des instruments pour faire face aux urgences humanitaires. En particulier, il revient au Conseil de sécurité de déterminer les modalités et les temps d'une éventuelle intervention. La position du Saint-Siège, depuis toujours, est de faciliter le dialogue pour une solution pacifique des crises et d'encourager la communauté internationale à agir unie, en particulier pour arrêter cette sorte de génocide que subissent les chrétiens et d'autres communautés au Moyen-Orient. Naturellement, la voie du dialogue est difficile avec un groupe qui n'a aucun respect du droit international ni aucun désir de dialoguer.

Traduction, Constance Roques

Lettre d’un Evêque assyrien aux djihadistes



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Expéditeur: Fides News Fr <fidesnews-fr@fides.org>
Date: 20 mars 2015 14:07:09 UTC+2
Destinataire: Agence International FIDES <fidesnews-fr@fides.org>
Objet: [Agence Fides] Fides News
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ASIE/SYRIE - Lettre d'un Evêque assyrien aux djihadistes cherchant à prendre ses distances de tous les groupes armés en lutte

Hassakè (Agence Fides) – L'Eglise assyrienne d'Orient – à laquelle appartiennent les centaines de chrétiens de la vallée de la rivière Khabur pris en otages par les djihadistes du prétendu « Etat islamique » - a choisi de ne s'identifier avec aucune des parties en lutte dans le conflit syrien, réaffirme que les chrétiens sont « étrangers à la culture des armes » et déclare clairement qu'aucune faction ou milice paramilitaire opérant en Syrie ne peut se présenter comme le bras armé des communautés chrétiennes assyriennes.
Tels sont les contenus que l'Evêque assyrien Afram Athnil a adressé aux responsables du prétendu « Etat islamique » pour prendre ses distances de l'ensemble des groupes armés en lutte – y compris les milices d'autodéfense formées par des assyriens – et pour demander la libération des centaines d'otages chrétiens se trouvant encore aux mains des djihadistes. « Dans sa missive – confirme à l'Agence Fides l'Archevêque syro-catholique d'Hassaké-Nisibi, S.Exc. Mgr Jacques Behnan Hindo – l'Evêque assyrien Afram Athnil a démenti l'existence d'une alliance avec les miliciens kurdes liés au PKK et a fait comprendre que les milices connues sous le sigle de SOTORO, décrites notamment par la presse internationale comme milices chrétiennes assyriennes, n'ont jamais reçu aucun mandat et aucune approbation de la part de l'Eglise ».
Entre temps, des villages assyriens se trouvant sur la rive orientale de la rivière Khabur – abandonnés par la population chrétienne en février, après l'attaque des djihadistes du prétendu « Etat islamique » - arrivent des nouvelles de saccages et de pillages perpétrés par les milices kurdes. « Dans ces villages, où les djihadistes n'étaient jamais entrés – indique Mgr Hindo – les miliciens kurdes ont ouvert toutes les maisons des chrétiens et se sont emparés des objets et biens de valeur, à commencer par les ordinateurs. Ils ont tenté d'emmener également d'encombrants groupes électrogènes. Les habitants des villages qui avaient tenté de rentrer dans leurs maisons avaient été éloignés et il leur a été demandé de laisser les clefs. Ces phénomènes – conclut l'Archevêque syro-catholique – laissent présupposer que la situation sur le terrain est plus complexe que ce qui en dit parfois ». (GV) (Agence Fides 20/03/2015)

EGYPTE - Ouverture des hôpitaux d’al-Azhar aux médecins chrétiens



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Expéditeur: Fides News Fr <fidesnews-fr@fides.org>
Date: 20 mars 2015 14:07:09 UTC+2
Destinataire: Agence International FIDES <fidesnews-fr@fides.org>
Objet: [Agence Fides] Fides News
Répondre à: no-reply@fides.org

AFRIQUE/EGYPTE - Ouverture des hôpitaux d'al-Azhar aux médecins chrétiens

Le Caire (Agence Fides) - Abel Hai Azab, doyen de l'Université d'al-Azhar a rendu publique la décision visant à avoir recours aux compétences de médecins et de professeurs chrétiens à l'intérieur des cinq hôpitaux liés à la faculté de médecine de la grande Université islamique. L'annonce a été faite par Abel Hai Azab en personne au cours d'un colloque organisé par l'Association égyptienne des pédiatres. La délibération – apprend-on de sources arabes consultées par l'Agence Fides – a été concordée entre l'Université et le Ministère de la Santé et se veut une incitation concrète et à haute valeur symbolique – ainsi que l'a expliqué le Pr Abel Hai Azab dans son intervention – visant à valoriser la collaboration entre chrétiens et musulmans dans le domaine scientifique, comme instrument pour combattre et vaincre l'obscurantisme sectaire. (GV) (Agence Fides 20/03/2015

L’USJ et les défis de la « refondation » - Fady NOUN - L'Orient-Le Jour

L'USJ et les défis de la « refondation » - Fady NOUN - L'Orient-Le Jour
L'USJ et les défis de la « refondation »

L'Université Saint-Joseph (USJ) est née d'un défi. Cent quarante ans après sa fondation (1875), elle continue d'être mise au défi d'assumer cette identité qu'elle s'est acquise au fil des décennies. En sa fête patronale hier, et comme de tradition, son recteur, le Pr Salim Daccache s.j., a pris la parole devant la communauté universitaire et ses hôtes réunis sur le campus de Mar Roukoz, pour en parler à loisir.
De son discours, retenons surtout que l'Université Saint-Joseph vit aujourd'hui dans le prolongement d'un défi très particulier qui lui a été lancé à ses cent ans, à l'orée de la guerre civile : celui de fermer ses campus ou de continuer d'être.
Cette date est pour l'USJ celle d'une « refondation ». D'une louable initiative de « créer un collège pour la formation de l'élite ecclésiale maronite et catholique », d'une « pensée très chrétienne et très française : "faire du bien" », de l'institution créée pour « combattre le protestantisme anglo-saxon et américain (...) par peur de voir la culture américaine l'emporter face au rayonnement de la culture française », l'USJ assume à nouveau l'identité qu'elle avait acquise après la naissance du Grand Liban (1920), celle d'une institution partie prenante de l'identité libanaise.
En 1975 donc, tranchant dans « le conflit latent entre deux courants au sein de la Compagnie de Jésus », le recteur Jean Ducruet et son équipe décidaient de « continuer l'université », et non seulement de la développer, mais « de la doter d'une charte et de nouveaux statuts redéfinissant sa mission d'une manière durable, assurant ainsi sa pérennité ».
Dans une allocution mémorable adressée à la première réunion du conseil de l'USJ, le P. Ducruet déclara : « La volonté de non-fermeture demeure totale ; elle est même fortement renforcée par une situation de catastrophe nationale qui exclut d'avance tout ce qui pourrait, à tort ou à raison, apparaître comme un lâchage d'un pays qui est nôtre et qui l'est d'autant plus qu'il se débat aujourd'hui dans une véritable agonie. »
C'est dans le prolongement de cet audacieux et généreux acte de foi que l'USJ vit aujourd'hui, et l'un des premiers défis qu'elle doit relever, selon le recteur Daccache, c'est celui d'une quadruple autonomie « à l'égard de la Compagnie de Jésus, dont les liens avec elle sont définis dans la charte adoptée en 1975 ; à l'égard de la France qui ne doit plus regarder l'USJ comme une annexe culturelle, mais comme un partenaire, à l'égard des partis chrétiens qui ne doivent pas voir l'USJ comme une propriété confessionnelle, mais comme un outil de promotion du sens de la présence chrétienne au Liban et dans le monde arabe, et enfin à l'égard des autorités libanaises qui doivent tenir compte du caractère privé et libanais de l'institution ».

Les élections estudiantines
Que signifie « continuer à être une université libanaise », au moment où le Liban ne peut être dissocié de ce qui est vécu autour de lui ? s'est interrogé le P. Daccache, qui est revenu sur la grave décision prise par l'administration universitaire de ne pas organiser d'élections estudiantines durant l'année universitaire en cours.
« Les conflits, parfois violents, entre étudiants, ces dernières années, sont symptomatiques d'un problème grave que nous devons affronter, a-t-il dit à ce sujet. C'est le problème de la gestion du pluralisme (...) Notre université accueille un public très diversifié, venant de toutes les régions du Liban (...). Chaque année, 1 700 à 1 800 étudiants de tous bords et de toutes allégeances politiques se joignent à nous, en plus du millier d'étudiants qui intègrent les masters ou les doctorats. Le défi est de refaire – chaque année – le même travail d'appropriation de cette éthique de la libanité. »

Parole de recteur, hier et aujourd'hui
Et le P. Daccache de rappeler une allocution prononcée par son prédécesseur, le recteur Salim Abou, en 2000, dans laquelle ce dernier affirmait : « C'est dans ce contexte (celui du malaise islamo-chrétien à l'issue de Taëf) que l'Université Saint-Joseph s'efforce de rester un espace de liberté. Mais si la liberté d'expression est totalement garantie sur les divers campus, l'apprentissage de la démocratie est lent et difficile (...) On a sans doute raison de dire que les jeunes sont l'avenir du pays, mais à condition qu'ils ne se contentent pas de reproduire le comportement et le langage de la classe politique qui les a déçus. »
« Parole du recteur d'hier, parole du recteur d'aujourd'hui », épilogue-t-il, tout en évoquant une série d'initiatives citoyennes au niveau universitaire qui doivent – si tout va bien – permettre la normalisation de la situation sur le plan des élections durant l'année académique 2015-2016.
Pour continuer d'être d'avant-garde, l'USJ doit en outre relever le défi du choix des langues d'apprentissage, en particulier de l'anglais, a poursuivi le recteur.
« La charte appelle l'université à porter une responsabilité culturelle nationale, en cherchant à maintenir un équilibre entre la culture de langue française et la culture de langue arabe », a-t-il rappelé. Mais ce qui était vrai en 1975 ne l'est plus aujourd'hui.

Davantage de cursus en anglais
« Il se peut, a-t-il expliqué, que cette instance soit liée au contexte de 1975 où il y avait le risque d'une arabisation des programmes académiques et scolaires, projet qui avait été mis en branle mais vite écarté par ses plus farouches partisans eux-mêmes, voyant les effets suicidaires d'une telle entreprise. Mais aujourd'hui, le monde universitaire arabe, multiplié par 100 depuis 1975 du point de vue quantitatif, a fait le choix d'une manière presque dominante de la langue anglaise comme langue d'enseignement et de recherche. »
« Si vous ne le savez pas, a ajouté le P. Daccache, les classements internationaux ne vous introduisent pas facilement aujourd'hui dans leurs listes, si une bonne partie de votre activité académique – c'est surtout vrai pour la recherche – n'est pas faite en langue anglaise. » « De même, a-t-il constaté, 60 %, sinon plus, des élèves diplômés – et les meilleurs – formés par les écoles francophones s'orientent par choix vers le système universitaire anglo-saxon, ce qui pourrait freiner le développement de l'USJ. »
De ce fait, a-t-il conclu, « le conseil de notre université, lors de sa réunion de février, a décidé de créer davantage de cursus en langue anglaise ».
De ces remarques, le P. Daccache en est venu au témoignage que l'USJ doit donner de son temps. Le recteur a exprimé « le souci immédiat (de l'USJ) d'être à l'écoute de la société dans laquelle elle est enracinée ».

L'humanité de l'homme
L'université, a-t-il ajouté, « n'est pas seulement un élément moteur du fonctionnement de la société, elle a aussi la charge d'exercer sur la société une fonction critique et normative au nom du respect par cette société de l'humanité de l'homme ».
« C'est ainsi, a-t-il enchaîné, que l'USJ ne peut demeurer neutre ou indifférente quant aux évolutions de la situation socio-politique du contexte libanais et arabo-musulman (...) ni à une menace d'installation d'un système politique mettant en danger la spécificité et les fondements pluriels de la nation libanaise. »
« Nous demeurons convaincus que la vacance du siège du président de la République est un danger permanent, non seulement pour la communauté chrétienne, mais encore pour l'idée de ce Liban intercommunautaire, qui se veut être un message de paix et de liberté », a-t-il estimé. Et de trancher : « Sans chercher à blâmer qui que ce soit, cette recherche d'un président relève en premier de la responsabilité des partis chrétiens. »
Face à « un extrémisme se réclamant religieux et musulman », le recteur Daccache a estimé que l'USJ doit « marquer sa franche solidarité académique avec tant de voix, d'autorités et de collègues musulmans qui ne manifestent pas seulement leur indignation et leur rejet du règne de la barbarie, comme al-Azhar, mais qui appellent à un vrai aggiornamento critique de la pensée religieuse musulmane, comme ces 23 penseurs égyptiens musulmans, parmi lesquels figure l'ancien mufti d'Égypte, qui ont proposé une méthode concrète pour cet aggiornamento en 22 points ».
Au niveau national, le recteur Daccache a recommandé : « Soyons humbles pour recevoir les leçons de notre histoire et renoncer solennellement à toute forme de guerre civile. Les leçons de l'histoire, de notre histoire commune, même si nous avons des divergences sur la nature du manuel scolaire d'histoire, sont là pour montrer que nous y serons tous perdants. Plutôt que la guerre, choisissons la ligne de la résilience, cette résistance intelligente qui a permis aux Libanais – par la force de l'esprit – de remonter la pente et de retrouver un Liban auquel il manque encore une vraie réconciliation et un pardon entre ses différentes composantes. »

Une chaire Riad el-Solh
Au niveau universitaire, le P. Daccache a annoncé le lancement de la chaire Riad el-Solh pour les études constitutionnelles et politiques, à la faculté de droit, ainsi que l'Observatoire de la fonction publique et du bien commun, rattaché à plusieurs facultés. Par ailleurs, l'USJ entamera une réflexion autour de ses programmes en arabe et en islamologie afin de les rendre plus adaptés et plus pertinents.
Le recteur de l'USJ devait, d'autre part, aborder divers défis en rapport avec « la mise en conformité de l'université aux exigences académiques et universitaires, nationales et internationales, notamment au niveau de la démarche et de l'assurance qualité dans les domaines de la gouvernance, de l'identité visuelle, de l'enseignement, des descriptifs de cours et de la recherche ».
« Des actions d'ordre pédagogique ont été entreprises pour les assumer », a-t-il annoncé. Ainsi, « l'université s'est dotée récemment d'un code de l'enseignant chercheur », pour faire face aux exigences de l'accréditation régulière des programmes et de certaines formations.
Enfin, le recteur a abordé un défi d'ordre pragmatique, celui de l'autonomie scientifique, administrative et financière de l'USJ, un défi qui l'incite à « rechercher les moyens et les ressources humaines et financières pour mettre en œuvre notre propre politique de développement ». À cette fin, a-t-il dit, une Fondation USJ verra bientôt le jour, notamment pour faire face aux exigences financières que font peser sur l'USJ quelque 3 000 boursiers.



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Le désespoir des Assyriens au Liban qui ont fui les jihadistes - Libération

Le désespoir des Assyriens au Liban qui ont fui les jihadistes - Libération

http://www.liberation.fr/monde/2015/03/18/le-desespoir-des-assyriens-au-liban-qui-ont-fui-les-jihadistes_1223066
Du 18/3/2015-Le désespoir des Assyriens au Liban qui ont fui les jihadistes
Des Assyriens ayant fui devant l'avancée des jihadistes du groupe Etat islamique dans la province syrienne d'Hassaké reçoivent de l'aide humanitaire du diocèse assyrien de Sid al-Bouchriyeh, dans la banlieue de Beyrouth, le 17 mars 2015

Contrainte à faire la queue à Beyrouth pour recevoir des vivres, Francie, une réfugiée assyrienne, se souvient avec amertume de la maison pleine de provisions qu'elle a laissée derrière elle dans sa fuite de Syrie.

Des centaines d'Assyriens sont arrivés au Liban ces dernières semaines après l'attaque de leurs villages dans la province de Hassaké par les combattants du groupe Etat islamique (EI).

Francie Yaacoub, son fils et son mari ont fui leur village de Tal Nasri lors d'un terrible bombardement de l'EI la semaine dernière. «Nous sommes partis en pyjamas, sans nos chaussures (...) Les obus tombaient tout autour de nous», se rappelle cette femme d'une cinquantaine d'années.

Quelques jours plus tard, elle se trouve dans l'est de Beyrouth, à Sid al-Bouchriyeh, à faire la queue devant le diocèse assyrien pour recevoir de l'aide.

«Nous avons laissé derrière nous une maison pleine de choses. Pourquoi doit-on maintenant attendre devant la porte d'une église ?», dit-elle doucement.

Nombreux sont ceux, comme elle, qui attendent de recevoir de l'aide distribuée par l'ONG In Defence Of Christians (IDC), dont des paniers de vivres et des matelas.

Les membres de la communauté assyrienne du Liban, dont beaucoup sont des parents de ceux de Hassaké, font de leur mieux pour aider les nouveaux venus mais le traumatisme est bien présent.

Des milliers d'Assyriens ont dû abandonné leur foyer le long de la rivière Khabour depuis que les jihadistes ont commencé à attaquer cette région en février.

L'EI s'est emparé d'une dizaine de villages sur 33 dans la région, et enlevé plus de 200 Assyriens, une communauté parmi les plus anciennes converties au christianisme.

Beaucoup ont fui dans la ville proche de Qamichli ou dans la capitale provinciale Hassaké, toutes deux sous le contrôle des forces kurdes et gouvernementales.

La famille de Francie s'est d'abord rendue à Hassaké, puis à Damas, pour enfin arriver à Sid al-Bouchriyeh.

- Villages «vides» -

«Les villages de Khabour sont désormais vides à l'exception de quelques combattants», affirme le père Yatron Koliana, qui supervise la distribution de l'aide.

«Notre peuple a connu une grande tragédie en Syrie», déplore-t-il. «Comment peut-on se sentir bien lorsqu'on dépend de l'aide?», s'interroge Simaan, la cinquantaine, qui a fui le village de Tal Hormuz.

Il s'insurge contre ce qu'il appelle l'indifférence internationale au sort des Assyriens, attaqués en Syrie mais aussi en Irak voisin où l'EI sévit également.

«Le monde entier, depuis l'ONU jusqu'aux Etats-Unis et la Russie, est responsable (...) Ils (l'EI) ont détruit toute notre civilisation et le monde se contente de regarder», dénonce-t-il.

La famille Yaacoub et les cinq autres réfugiés assyriens qui vivent avec eux se démènent pour pouvoir payer leur loyer de 500 dollars.

Dans leur malheur, les Assyriens ont eu cependant une certaine chance. Les autorités libanaises leur ont accordé une autorisation spéciale pour entrer dans le pays, alors qu'elles ferment les portes depuis janvier aux réfugiés syriens. Ceux-ci sont aujourd'hui plus d'un million au Liban, qui comptait 4 millions d'habitants avant le conflit en Syrie.

Le père Koliana, lui, tente d'encourager les Assyriens à «conserver l'espoir d'un retour à Khabour, parce que Khabour est notre terre, celle où nos ancêtres et nos martyrs sont enterrés».

Mais nombreux sont ceux dans la file d'attente qui ne conçoivent pas un retour au village où, selon eux, les jihadistes ont dynamité les églises et pillé les maisons.

Rester au Liban n'est pas non plus la solution, pour certains. «Moi, j'attends d'obtenir l'asile en Australie avec ma famille», déclare d'une voix à peine audible un homme qui refuse d'être identifié.



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Boulos Matar croise Kerry à Paris - L'Orient-Le Jour

Boulos Matar croise Kerry à Paris - L'Orient-Le Jour

20/3/2015-

Boulos Matar croise Kerry à Paris

L'archevêque maronite de Beyrouth, Mgr Boulos Matar, a rencontré samedi à Paris le secrétaire d'État américain John Kerry, en présence du président du Conseil central maronite, l'ancien ministre Wadih el-Khazen. L'entretien a porté sur la situation des chrétiens en Orient et sur l'importance qu'il faudrait accorder à la présidentielle libanaise, a annoncé hier l'Agence nationale d'information (Ani, officielle).
Dans son édition d'hier, le quotidien al-Moustaqbal a rapporté de sources diplomatiques à Paris que « la rencontre de 45 minutes a été l'occasion pour John Kerry de transmettre à l'archevêque de Beyrouth l'optimisme de Washington sur la possibilité de débloquer la présidentielle au cours des deux prochains mois, parallèlement à l'accord sur le nucléaire ».
Prié de confirmer hier ces informations, Mgr Boulos Matar a démenti avoir évoqué l'accord sur le nucléaire avec son interlocuteur. « Notre rencontre a eu lieu par hasard dans un lieu public et n'a pas duré plus de quatre minutes », a affirmé le prélat à la Voix du Liban 93.3.
« J'ai demandé au secrétaire d'État d'aider le Liban à élire un président de la République, ce à quoi il a répondu en rappelant l'attention que porte Washington à ce dossier, avant de transmettre ses salutations au patriarche maronite, Mgr Béchara Raï », a expliqué Mgr Matar. « Cela résume toute la teneur de la rencontre », a-t-il dit.



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