Un don de la part du pape François pour les réfugiés chrétiens du Moyen-Orient est attendu ces prochains jours, dernier geste d'une série d'interventions du pape, et plus largement du Saint-Siège, pour manifester une très haute préoccupation à leur égard. Juste avant Noël, il avait adressé une longue « lettre aux chrétiens du Moyen-Orient ».
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Réunion diplomatique de haut niveau suivi d'un consistoire en octobre, collecte ce Vendredi Saint, déplacements sur place de dirigeants de la Curie ou d'envoyé personnel du pape, colloques : des initiatives sont régulièrement prises au Vatican sur un sujet qui inspire une vive inquiétude.
Le pape François lui-même fait souvent part de sa douleur, à la fin d'une audience hebdomadaire ou lors de ses angélus dominicaux.
Le 1er mars, il a ainsi fait prier les fidèles en silence, place Saint-Pierre, pour les chrétiens d'Irak et de Syrie après avoir demandé « que soit mis fin à l'intolérable brutalité dont ils sont victimes ».
Il a confié alors avoir pensé, durant sa retraite de Carême, aux « violences, aux enlèvements de personnes et aux abus commis sur les chrétiens et les autres groupes ». Il a offert la dernière messe de ces exercices spirituels aux chrétiens persécutés.
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Se rendre sur place, comme au Kurdistan irakien ? Au retour de Corée, le 18 août, le pape avait répondu être « disponible » pour un tel déplacement, évoqué encore lors de son voyage en Turquie en novembre.
Mais, sauf surprise, une visite-éclair ne paraît pas à l'ordre du jour. À défaut, ses autres voyages, de la Terre sainte au Sri Lanka, en passant par l'Albanie et la Turquie, servent à envoyer le message d'une coexistence possible entre religions.
« condamner sans aucune ambiguïté ces crimes »
Et de condamnation des violences. Sans nommer explicitement Daech, le Saint-Siège insiste pour que les exactions commises au nom de l'islam soient dénoncées sans ambiguïté par le monde musulman.
Dans sa lettre aux chrétiens du Moyen-Orient, le pape demande « une prise de position claire et courageuse de la part de tous les responsables religieux, pour condamner de façon unanime et sans aucune ambiguïté ces crimes ».
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Le Saint-Siège, a contrario, soutient implicitement le recours à la force contre Daech. Tant le pape que son secrétaire d'État, le cardinal Pietro Parolin, ont répété qu'il est « licite d'arrêter l'agresseur injuste », insistant toutefois sur le cadre onusien d'une telle action militaire.
Au-delà des chrétiens d'Orient
Les chancelleries occidentales, elles, l'ont interprété comme un « feu vert ». De fait, l'observateur permanent du Saint-Siège auprès des Nations unies à Genève, Mgr Silvano Tomasi, a récemment reconnu, dans une interview au site américain Crux, qu'à défaut de règlement politique, « il sera nécessaire de recourir à la force » : « Sinon nous nous lamenterons plus tard en nous demandant pourquoi nous n'avons rien fait », justifiait-il.
Faire plus, le Saint-Siège juge qu'au-delà des chrétiens d'Orient, la communauté internationale ne se mobilise pas assez face aux actions foncièrement antichrétiennes qu'il estime de vaste ampleur dans le monde.
« Les chrétiens sont persécutés. Nos frères versent leur sang uniquement parce qu'ils sont chrétiens », déclarait le pape le 15 mars à propos du Pakistan, demandant que finisse « cette persécution contre les chrétiens que le monde cherche à cacher ».
Sébastien Maillard (à Rome)Envoyé de mon Ipad
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