Arabes du Christ


" الهجرة المسيحية تحمل رسالة غير مباشرة للعالم بأن الإسلام لا يتقبل الآخر ولا يتعايش مع الآخر...مما ينعكس سلباً على الوجود الإسلامي في العالم، ولذلك فإن من مصلحة المسلمين، من أجل صورة الإسلام في العالم ان .... يحافظوا على الوجود المسيحي في العالم العربي وأن يحموه بجفون عيونهم، ...لأن ذلك هو حق من حقوقهم كمواطنين وكسابقين للمسلمين في هذه المنطقة." د. محمد السماك
L'emigration chretienne porte au monde un message indirecte :l'Islam ne tolere pas autrui et ne coexiste pas avec lui...ce qui se reflete negativement sur l'existence islamique dans le monde.Pour l'interet et l'image de l'Islam dans le monde, les musulmans doivent soigneusement proteger l'existence des chretiens dans le monde musulman.C'est leur droit ..(Dr.Md. Sammak)

mardi 29 décembre 2015

Syrie: inquiétante disparition d’un franciscain | ZENIT - Le monde vu de Rome

Syrie: inquiétante disparition d'un franciscain | ZENIT - Le monde vu de Rome
Fr Azziz, franciscain disparu en Syrie

Il pourrait avoir été enlevé pour la seconde fois

Les media du Vatican – Radio Vatican, L'Osservatore Romano – se font l'écho de la nouvelle diffusée par la Custodie de Terre Sainte qui est "sans nouvelles", depuis le 23 décembre au matin, du frère Dhiya Azziz, 41, curé de Yacoubieh, dans le nord de la Syrie.

Le franciscain avait pris un taxi collectif à Lattaquié pour regagner sa paroisse, à son retour de Turquie où il avait retrouvé des membres de sa famille, originaire de Mossoul et réfugiée en Turquie au moment de l'avancée de Daesh.

Pour les Franciscains de Terre Sainte, le fr. Dhiya Azziz pourrait avoir été de nouveau enlevé: "on peut penser qu'il a été enlevé par quelque groupe", dit le site. Il devait rentrer pour passer NOël en paroisse.

Le Fr. Dhiya avait été enlevé par de djihadistes en juillet dernier, et il avait réussi à s'enfuir.



Jtk

vendredi 25 décembre 2015

Grégoire Haddad, "l'évêque rouge", n'est plus - L'Orient-Le Jour

Grégoire Haddad, "l'évêque rouge", n'est plus - L'Orient-Le Jour

Grégoire Haddad, "l'évêque rouge", n'est plus

Couverture de l'ouvrage de Michel Touma, "Grégoire Haddad, évêque laïc, évêque rebelle", aux éditions L'Orient-Le Jour.

Disparition

Décédé des suites d'une longue maladie, "l'évêque des pauvres" était âgé de 91 ans.

L'archevêque grec catholique Grégoire Haddad est décédé dans la nuit de mercredi à jeudi à l'âge de 91 ans, des suites d'une longue maladie.

Né en 1924 à Souk el-Gharb, Grégoire Haddad a été archevêque grec-catholique de Beyrouth et de Jbeil de 1968 à 1975, l'une des fonctions les plus importantes au sein de la communauté melkite, après celle du patriarche, en raison du poids politique, social, économique et religieux que représente ce diocèse. De son vrai prénom Nakhlé, il se fait appeler Grégoire après avoir été ordonné prêtre en 1949. Il fait ses études théologiques à l'Université Saint-Joseph de Beyrouth.

Surnommé "l'évêque des pauvres" ou "l'évêque rouge", qualifié par Le Monde, dans un article paru le 2 juin 1974, d'"évêque pour après-demain", Mgr Grégoire Haddad était l'une des personnalités religieuses les plus controversées de l'histoire contemporaine du Liban...

Réputé pour son style de vie simple et modeste, il a consacré toute sa vie au travail social qu'il perçoit sous l'angle du développement. En 1974, il publie une série d'articles révolutionnaires dans lesquels il soulève des interrogations sur la conformité des structures de l'Église et des pratiques chrétiennes traditionnelles et routinières avec le véritable enseignement du Christ. Ses écrits mobilisent les jeunes et la société civile, mais débouchent sur sa destitution du diocèse de Beyrouth en août 1975, tout en restant évêque. 

A la veille de la guerre libanaise, Grégoire Haddad s'était notamment solidarisé avec les organisations palestiniennes, après le bombardement par l'aviation libanaise des camps de Beyrouth, en 1973, dans un effort désespéré et perdu du président Sleiman Frangié pour mettre au pas les Palestiniens. Il s'était aussi, à l'occasion, aliéné une partie du clergé de son diocèse en créant une "caisse commune" aux paroisses de l'évêché de Beyrouth dont les recettes étaient redistribuées aux curés, instaurant ainsi une égalité entre paroisses riches et paroisses pauvres.

Mgr Haddad a contribué en 1974 au lancement d'une revue culturelle, Afaq ("Horizons"). Il y a publié une série d'articles dans lesquels il prône une réflexion profonde et radicale portant sur la pratique de la foi chrétienne, la place de l'institution de l'Église, et le rôle du clergé, en s'interrogeant sur leur réelle conformité à l'enseignement du Christ, qu'il place comme "valeur absolue". Le patriarche melkite et le clergé ont alors mené campagne contre lui, l'accusant de remettre en cause sa foi chrétienne. Ils ont saisi le Vatican de l'affaire et l'ont placé en congé forcé dans l'attente du verdict pontifical. Malgré le verdict du Vatican, qui a affirmé que les articles incriminés ne portaient nullement atteinte à la foi catholique, Mgr Haddad a été évincé du diocèse de Beyrouth par le Synode melkite.

Paru en 2012 aux éditions L'Orient-Le Jour, le livre de Michel Touma, Grégoire Haddad, évêque laïc, évêque rebelle (*), rétablit les faits et permet aux lecteurs d'aujourd'hui de juger sur pièce.

Lire aussi

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L'ère Grégoire Haddad, « un évêque pour après-demain », est enfin là

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Débat autour de la biographie de Grégoire Haddad : être militant face aux réalités

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Jtk

jeudi 24 décembre 2015

LIBAN : Mgr Grégoire Haddad est décédé, ce jour, des suites d'une longue maladie, "l'évêque des pauvres" était âgé de 91 ans.

LIBAN : Mgr Grégoire Haddad est décédé, ce jour, des suites d'une longue maladie, "l'évêque des pauvres" était âgé de 91 ans. - Le blog de Père Patrice Sabater

SourceOLJ.com - 24/12/2015

LIBAN : Mgr Grégoire Haddad est décédé, ce jour, des suites d'une longue maladie, "l'évêque des pauvres" était âgé de 91 ans.

LIBAN : Mgr Grégoire Haddad est décédé, ce jour, des suites d'une longue maladie, "l'évêque des pauvres" était âgé de 91 ans.

L'archevêque grec catholique Grégoire Haddad est décédé dans la nuit de mercredi à jeudi à l'âge de 91 ans, des suites d'une longue maladie.

Né en 1924 à Souk el-Gharb, Grégoire Haddad a été archevêque grec-catholique de Beyrouth et de Jbeil de 1968 à 1975, l'une des fonctions les plus importantes au sein de la communauté melkite, après celle du patriarche, en raison du poids politique, social, économique et religieux que représente ce diocèse. De son vrai prénom Nakhlé, il se fait appeler Grégoire après avoir été ordonné prêtre en 1949. Il fait ses études théologiques à l'Université Saint-Joseph de Beyrouth.

Surnommé "l'évêque des pauvres" ou "l'évêque rouge", qualifié par Le Monde, dans un article paru le 2 juin 1974, d'"évêque pour après-demain", Mgr Grégoire Haddad était l'une des personnalités religieuses les plus controversées de l'histoire contemporaine du Liban...

Réputé pour son style de vie simple et modeste, il a consacré toute sa vie au travail social qu'il perçoit sous l'angle du développement. En 1974, il publie une série d'articles révolutionnaires dans lesquels il soulève des interrogations sur la conformité des structures de l'Église et des pratiques chrétiennes traditionnelles et routinières avec le véritable enseignement du Christ. Ses écrits mobilisent les jeunes et la société civile, mais débouchent sur sa destitution du diocèse de Beyrouth en août 1975, tout en restant évêque. 

A la veille de la guerre libanaise, Grégoire Haddad s'était notamment solidarisé avec les organisations palestiniennes, après le bombardement par l'aviation libanaise des camps de Beyrouth, en 1973, dans un effort désespéré et perdu du président Sleiman Frangié pour mettre au pas les Palestiniens. Il s'était aussi, à l'occasion, aliéné une partie du clergé de son diocèse en créant une "caisse commune" aux paroisses de l'évêché de Beyrouth dont les recettes étaient redistribuées aux curés, instaurant ainsi une égalité entre paroisses riches et paroisses pauvres.

Mgr Haddad a contribué en 1974 au lancement d'une revue culturelle, Afaq ("Horizons"). Il y a publié une série d'articles dans lesquels il prône une réflexion profonde et radicale portant sur la pratique de la foi chrétienne, la place de l'institution de l'Église, et le rôle du clergé, en s'interrogeant sur leur réelle conformité à l'enseignement du Christ, qu'il place comme "valeur absolue". Le Patriarche melkite et le clergé ont alors mené campagne contre lui, l'accusant de remettre en cause sa foi chrétienne. Ils ont saisi le Vatican de l'affaire et l'ont placé en congé forcé dans l'attente du verdict pontifical. Malgré le verdict du Vatican, qui a affirmé que les articles incriminés ne portaient nullement atteinte à la foi catholique, Mgr Haddad a été évincé du diocèse de Beyrouth par le Synode melkite.

Paru en 2012 aux éditions L'Orient-Le Jour, le livre de Michel Touma, Grégoire Haddad, évêque laïc, évêque rebelle (*), rétablit les faits et permet aux lecteurs d'aujourd'hui de juger sur pièce.

Source: OLJ.com - 24/12/2015

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Grégoire Haddad a été archevêque grec-catholique de Beyrouth et de Jbeil de 1968 à 1975. Réputé pour son style de vie simple et modeste, il a consacré toute sa vie au travail social qu'il perçoit sous l'angle du développement. En 1974, il publie une série d'articles révolutionnaires dans lesquels il soulève des interrogations sur la conformité des structures de l'Église et des pratiques chrétiennes avec le véritable enseignement du Christ. Ses écrits mobilisent les jeunes et la société civile, mais débouchent sur sa destitution en août 1975. Alors que les chrétiens du Liban et d'Orient se trouvent à un tournant de leur histoire, l'auteur présente un essai biographique de Grégoire Haddad, riche en leçons pour la jeunesse actuelle et pour les élites de la région. Il met en relief la démarche intellectuelle du « Père Grégoire », son attachement à des valeurs universelles qui constituent autant de pistes de réflexion et qui ouvrent des voies à suivre, particulièrement instructives dans le contexte du printemps arabe, à un moment fondateur de l'histoire de la région où des choix de société doivent être faits par les générations montantes. Michel TOUMA avait publié une biographie sur Mgr Grégoire Haddad en novembre 2012 - "Grégoire Haddad, évêque laïc, évêque rebelle", aux éditions L'Orient-Le Jour. (photo de couverture)



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Le Périgord, terre d’asile pour des chrétiens d’Orient - SudOuest.fr

Le Périgord, terre d'asile pour des chrétiens d'Orient - SudOuest.fr

Le Périgord, terre d'asile pour des chrétiens d'Orient

Le Périgord, terre d'asile pour des chrétiens d'Orient
La nuit est venue ce jour-là. C'était un matin de juin 2014. Le drapeau noir de l'État islamique s'est mis à flotter sur les faubourgs de Karakosh. Au nord de l'Irak, sur les rives du Tigre, cette bourgade à mi-chemin entre Mossoul et l'antique Ninive a résisté plusieurs semaines aux assauts de Daesh. Mais en août, toute la ville de 50 000 habitants, qui compte le plus grand nombre de chrétiens en Irak après Mossoul, tombait.


Le nettoyage ethnique pouvait commencer : assassinats, conversions forcées, asservissements, pillages… Pour les survivants, une seule solution : l'exode. La plupart se sont placés sous la protection des Peshmergas, dans les camps de réfugiés d'Erbil, capitale du Kurdistan irakien.

Depuis, tout retour sur leurs terres ancestrales étant exclu, ils désirent écrire un nouveau chapitre de leur vie en Europe, notamment en France, où des associations se sont créées pour leur porter secours. Chrétiens d'Orient Périgord est l'une d'elles (1). Le 1er janvier, elle accueillera en Dordogne « deux familles, à Génis et à Saint-Pierre-de-Chignac », précise son président Pierre Roche.

C'est dans cette maison de Génis que vivra une famille irakienne avec ses quatre enfants.© Photo Michel Pitout

Alaa Azeez et son épouse sont les parents de quatre enfants. Dans le dossier qu'Alaa a rempli auprès du consulat général de France à Erbil pour sa demande de visa, il raconte son histoire : « Je travaillais depuis plusieurs années comme ouvrier dans ma ville natale [NDLR : Karakosh]. Je vivais avec ma petite famille en paix […] jusqu'à l'arrivée de l'État islamique. »

Chassés de chez eux parce qu'ils sont « chrétiens et que les chrétiens n'ont aucune protection », ils ont laissé derrière eux tous leurs biens.

"Un enfant et trois civils sont morts à côté de nous. Un obus est tombé devant ma maison."

« Depuis, notre situation s'aggrave sans cesse : sans maison, ni nourriture, on dépend exclusivement de l'aide de l'Église. […] Nous avons vécu quelques mois dans un jardin d'église et, depuis, nous partageons un appartement avec deux autres familles. »

Jirjees Bahodi, sa femme et ses enfants, ont connu un sort semblable. « Les tirs de mortier ont pilonné notre ville. Un enfant et trois civils sont morts à côté de nous. Un obus est tombé devant ma maison. Ensuite, ils [NDLR : Daesh] ont commencé à nous menacer par microphone, nous offrant trois options : devenir musulmans, payer la jizya (1) ou être égorgés. »

La famille a préféré fuir Karakosh pour Erbil « sans rien, craignant d'être assassinés ou violés ». « Nous étions obligés de dormir sur les trottoirs et dans les jardins publics. Quelle est donc notre faute pour devoir vivre sans dignité ni maison ? »

Chez des particuliers

Instruits au consulat de France, leurs dossiers sont ensuite passés aux tamis des ministères de l'Intérieur et des Affaires étrangères. Finalement, ayant rempli différentes obligations, leurs demandes de visa ont été validées « pour un an, renouvelable automatiquement pour 10 ans », précise Pierre Roche.

En parallèle, le président de Chrétiens d'Orient Périgord a trouvé les points de chute de ces deux familles. Un temps envisagé, un hébergement à Sorges a ensuite été abandonné au profit de Génis et de Saint-Pierre-de-Chignac. À chaque fois, ce sont des particuliers qui ont mis à disposition une maison « qui a été meublée grâce à la mobilisation de tous ».

À Génis, le maire Bruno Chapuis a accompagné cet élan de solidarité : « Cela fait un mois et demi que nous avons ce projet. Je suis content, car la maison qu'ils habiteront est dans le bourg. Je ne souhaitais pas qu'ils logent dans une habitation isolée. Et puis peut-être les enfants pourront-ils être scolarisés chez nous ensuite. »

En revanche, à Saint-Pierre-de-Chignac, Daniel Reynet reste prudent, précisant que « la commune n'a rien à voir avec cela ». « C'est une initiative privée que je ne souhaite pas commenter », ajoute le maire. Selon Pierre Roche, la famille irakienne n'y restera « qu'un temps ». Pour la suite, il aurait trouvé un second logement « à Cubjac ».

L'arrivée de ces deux familles, une dizaine de personnes en tout, est prévue le 1er janvier. « Ils décolleront d'Erbil à 3 h 20. Après un changement à Istanbul, ils arriveront à 13 heures à Lyon. Nous irons les chercher pour les conduire en Dordogne. »

(1) Tél. 05 53 03 52 60. E-mail : pierresylvainroche@yahoo.fr.

(2) La jizya, ou djizîa, est l'impôt que doivent verser les non-musulmans.

Deux autres familles attendues à Château-l'Evêque

Ces deux familles de chrétiens d'Orient accueillies prochainement seront suivies par deux autres, « d'ici trois mois », estime Pierre Roche. Elles devraient trouver refuge à Château-l'Évêque. Une première devrait s'installer chez des particuliers, un couple de retraités ayant fait de la place chez lui. La seconde est celle de Marwan Boutros Jeji, un avocat, son épouse, sa mère et ses quatre enfants. Eux aussi ont fui Karakosh en août 2014. Ils seront accueillis chez les sœurs de Saint-Vincent, à Château-l'Évêque : « En cohérence avec les valeurs que nous défendons, nous avons souhaité mettre à la disposition de ces chrétiens d'Orient un des appartements vides de la maison de retraite », confiait fin novembre sœur Bernadette, infirmière de l'établissement.



Jtk

Deces de "l'eveque rouge" , Mgr Gregoire Haddad



23/12/2015

غفوة «المطران الأحمر» الأخيرة



شطب مذهبه لا لأنّه ملحد ولا لأنّه تخلّى عن الدين، بل لأنّه مؤمن بالعلمانية دعماً لإيمانه بالله
راجانا حمية
آخر تحديث 1:25 PM بتوقيت بيروت | خاص بالموقع 
عندما زرته، للمرّة الأولى، عقب انتقاله «نهائياً» إلى بيت السيّدة للراحة، سألته عن حاله في «البيت الجديد». ابتسم، واستدار صوب النافذة، التي كانت تختصر علاقته مع الخارج، ثمّ قال: «حالي متل هالوردات، بيفتحوا الصبح وبيطبقوا بالليل».

حدث ذلك قبل ثلاث سنوات، عندما فرض التعب على المطران غريغوار حدّاد أن يؤوي إلى دارٍ للراحة، يصرف فيه ما تبقّى من العمر.
يومذاك، استرجعت ما كانت تقوله جدّتي عندما بدأت تعدّ الأيام المتبقيّة من عمرها «بس يكبر الواحد بيرجع زغير». تخيّلته في تلك اللحظة، في عبارة جدّتي. رأيته مكوّراً بحجم طفلٍ على سريرٍ أبيض صار فضفاضاً على جسده الضئيل وكلماته التي صارت، بالكاد، تخرج واضحة، شعرت معها بأنه عاد طفلاً. وحدها، ذاكرته بقيت تحمل سنواته التسعين، وإن كان، في تلك الجلسة، فضّل إبقاء الباب مغلقاً على ما فيها «لأن مشاكلي كتيرة»، مستطرداً «اقرئي ميشال توما وستعرفين ما يجب أن تعرفيه عني».
هكذا، عاش المطران آخر أيّامه في الغرفة «115» في بيت السيّدة. يفتح عينيه على الضوء المتسرّب من النافذة المشرّعة على العالم ويغمضهما مع عتمها.
أمس، فتح مطران الفقراء، كما كانوا يلقّبونه، عينيه على الضوء متبعاً، ثمّ أغمضهما عند العاشرة مساء للمرّة الأخيرة. غفا على واحدٍ وتسعين عاماً، تاركاً خلفه إرثاً كبيراً وجدلاً أكبر، حيث كان أوّل رجل دين يحرّر دينه من الجمود والخوف، معتبراً أنّ «الله محبّة قبل كلّ شيء، وعلى الأديان أن تصبح أكثر مرونة».
فمن هو المطران غريغوار حدّاد؟
حياة المطران الفعلية بدأت عام 1974، عندما خاض «الكاثوليكي» معركته الأولى مع تحرير الدين مع الخوف. يومها، أثارت أفكاره الروحية التجديدية، والتي نشرها في مجلّة «آفاق» (التي أسّسها مع صديقين له وهدفها مساندة المسحوقين) موجة انتقادات عنيفة، واعتبرها كثيرون خروجاً عن الكاثوليكية، ورفعت القضيّة إلى الفاتيكان. هناك، درسها لجنة من كبار اللاهوتيين، ليصدر بعدها القرار الذي اعتبر أنّ كتابات المطران حداد لا تتناقض مع الإيمان المسيحي الكاثوليكي. مع ذلك، بقي الإصرار هنا على أن المطران ارتكب خطيئة، فقرّر السينودوس، الذي يترأسه رئيس أساقفة أبرشية بيروت وجبيل وتوابعهما مكسيموس الخامس حكيم، عزله، إذ عيّنه كرئيس أساقفة أضنا شرفاً، أي مطران فخري على أبرشية لم يعد لها وجود.
كانت هذه أولى المحطّات، التي تابع بعدها حدّاد مسيرته التجديدية والتي راكم خلالها الكثير من المواقف.
ويحسب له في سبعينيات القرن الماضي أنّه من بين الأوائل الذين أسّسوا للحوار الإسلامي ـ المسيحي، على خطين: عملياً، بتعميق الحوار الحياتي، لا سيما في أوساط الشبيبة عبر العمل الاجتماعي المشترك. وفكرياً، من خلال محاولة الوصول الى «الجوامع مشتركة»، على صعيد الفكر اللاهوتي. لكنّه، ما لبث أن تيقّن أن لا جدوى من هذا الحوار في بلدٍ يمارس حوار الطوائف.
بقيت محاربة الطائفية هاجسه، فلجأ إلى حركته «الحركة الاجتماعية»، وهي حركة لا حزبية ولا عقائدية، ولكنّها حركة تفكير وعمل جماعي «مصمّمة لخلق إنسان أكثر إنسانية ومجتمع أكثر انسانوية»، كما عرّفها مطران الفقراء. عمل مع شبابٍ من الطوائف كافّة على تحرير الدين من «الأفكار العقيمة».
ومن بين المواقف التي تعرّض لها المطران بسبب أفكاره، كانت «الضربة» التي تلقّاها من الشاب كارلوس عبّود، عام 2002، على أبواب مؤسسة «تيلي لوميير»، عندما كان يتحضّر لبرنامجه الحواري. ضربة المتطرّف الذي رماه أرضاً لمواقفه. تلك التي لم تزعجه، إذ أنّه يوقن في قراره نفسه بأنّه يؤسس لشيء ما، قد لا يكون في «حياة غريغوار»، كما قال.
في عام، 2000 أسس مع مجموعة من الشباب «تيار المجتمع المدني» وهو حركة سياسية مجتمعية علمانية تسعى لبناء مجتمع الإنسان كل إنسان وكل الإنسان.
ثمّ، كان عام 2009، عندما حقّق المطران جزءاً مما كان يطمح له: شطب مذهبه من سجلّ نفوسه، ليعود لبنانيّاً. شطب مذهبه من سجلّات النفوس لا لأنّه ملحد ولا لأنّه تخلّى عن الدين، بل لأنّه «مؤمن بالعلمانية دعماً لإيماني بالله»، كما كان يقول دائماً. اتهمه الكثيرون من «المؤمنين» بالإلحاد حينها، فلم يأبه. ما يهمّه أنّه حرّر ما بقي له من السنين من «الدمغة الطائفية». عاد إلى ما كان يعيشه في سوق الغرب «عندما كنّا نعيش شيعة وكاثوليكاً وسنة وروماً، ولا نعرف كيف نسأل عن مذاهبنا».
هكذا، عاش مطران الفقراء حياته. بدأها بتوقيع وثيقة تعهّد فيها ممارسة الفقر في حياته الشخصية (وهي التي صدرت في الدورة الأخيرة للمجمع الفاتيكاني الثاني عام 1965» وأنهاها بلقب المطران الأحمر، عندما تحرّر من الدمغة الطائفية».
يُحتفل بالصلاة لراحة نفس المطران حدّاد، الساعة الثالثة من عصر الأحد المقبل في كنيسة مار الياس في وسط بيروت.

نبذة
ولد نخلة أمين حداد في منطقة سوق الغرب عام 1924.
انتخبه سينودس الروم الكاتوليك مطراناً على أبرشية بيروت وجبيل وتوابعهما سنة 1968 وبقي حتى سنة 1975.
في آب من عام 1975 نشبت أزمة بينه وبين البطريرك والسينودس، بسبب مقالات آفاق. وتقرر عزله عبر نقله من أبرشية بيروت إلى أبرشية أضنا الفخرية.
في عام 1978 طلب منه أن يكون مطراناً بديلاً من المطران الياس زغبي في بعلبك، مدة ستة أشهر.
1986-1987 طلب السينودس منه أن يكون لسنة وثلاثة أشهر مدبراً بطريركياً لأبرشية صور بعد وفاة مطرانها.
1992-1997 اعتكف في دير للمتوحدين في فاريا ثم اللقلوق.
1998-2002 اعتكف في بطريركية الروم الكاثوليك ـ الربوة.
عام 2009، انتقل المطران إلى بيت السيّدة للراحة، حيث بقي هناك حتى وفاته.
يُذكر أن له كتباً عدّة، لعل أبرزها: «العلمانية الشاملة» و«تحرير المسيح والإنسان» و«تأملات روحية» و«meditations» و«liberer le christ et l'homme».
العدد ٢٧٧٣ الاربعاء ٢٣ كانون الأول ٢٠١٥

mercredi 23 décembre 2015

SYRIE: Mgr Nicolas Antiba - Pas d’exception, la paix est gratuitement donnée à tous ceux qui la cherchent - Le blog de Père Patrice Sabater

SYRIE: Mgr Nicolas Antiba - Pas d'exception, la paix est gratuitement donnée à tous ceux qui la cherchent - Le blog de Père Patrice Sabater

SYRIE: Mgr Nicolas Antiba - Pas d'exception, la paix est gratuitement donnée à tous ceux qui la cherchent

SYRIE: Mgr Nicolas Antiba - Pas d'exception, la paix est gratuitement donnée à tous ceux qui la cherchent
SYRIE: Mgr Nicolas Antiba - Pas d'exception, la paix est gratuitement donnée à tous ceux qui la cherchent

Pas d'exception, la paix est gratuitement donnée

à tous ceux qui la cherchent

La lettre de noël de l'archevêque métropolitain melkite

de Bosra et Hauran, en Syrie

Noël 2015

Mes chers amis,

Noël, une de nos grandes fêtes, s'approche à grands pas et s'annonce une nouvelle fois plein d'espoir de paix.

Le « Prince de la paix », notre Seigneur Dieu, émigre de son ciel pour venir habiter parmi nous dans notre « tente » terrestre et se fait « petit enfant » dans une crèche.

Il est accueilli par les bergers et les animaux, l'étoile et les mages, tandis que les puissants de ce monde refusent de l'accepter comme roi et prince, car Il les dérange. Malgré tout cela, Il prend chair d'une jeune fille vierge que lui-même a choisi. Quelle joie pour les anges voyant leur prince s'incarner ! Ils se révoltent contre les grands pour clamer : « Gloire à Dieu au plus haut des cieux et paix sur terre aux hommes de bonne volonté ».

Pas d'exception, la paix est gratuitement donnée à tous ceux qui la cherchent. Nous aussi, nous la demandons de cet enfant né, Dieu éternel. Nous Lui prions de l'accorder en changeant le cœur des belligérants et en insufflant la réconciliation ! Puisse ce « Petit » de la crèche embaumer nos blessures et faire de nous une « nouvelle créature » !

[…] Jour après jour, le nombre des orphelins augmente ! En effet, le tunnel de la guerre est sombre et voilà que l'émigration s'accroît légalement et illégalement vers l'Eldorado de l'Europe via la Turquie ! Seul, le village de Khabab, siège de l'évêché, voit partir déjà dans les environs de 550 personnes ; le village voisin 350… Ce sont des jeunes qui partent ! C'est une vraie plaie qui frappe nos communautés chrétiennes !

Un autre élément qui pousse à cette émigration est la peur. Je prends courage en mentionnant l'événement suivant. La dernière semaine de septembre, les rebelles du front Al-Nusrah, ont, pendant trois jours consécutifs, lancé des obus (environs 70) sur notre village de Khabab et pas loin de l'évêché. Je remercie le Seigneur et tous les saints qui nous ont protégés. Il y a eu beaucoup de dégâts matériels et plusieurs blessés, mais pas de morts ! Après le premier jour, les écoles fermées, plusieurs familles ont fui le village pour la ville de Damas. Le calme est maintenant revenu, mais la peur y persiste. D'autre part, la salle paroissiale du village de Kharaba a été confisquée par le même groupe de terroristes qui en a fait leur quartier général. Que dirai-je alors des troubles que vous avez récemment eu à Paris, véritable carnage causé par ces attaques barbares ? Nous vivons ces événements tous les jours ! Le lendemain de l'attaque, on a célébré la Divine Liturgie à l'évêché à leurs intentions.

Mais j'ai confiance en Dieu et compte beaucoup sur vos prières. Je mentionnerai ici, à titre d'exemple, nos jumeaux de Biarritz qui ont créé une chaine de prières. Ils sont toujours là à nous aider par leurs prières et faciliter l'accès coûteux aux médicaments pour le prêtre cancéreux de la cathédrale, grâce aux soins des Chevaliers de Malte.

La vie doit continuer malgré toutes les vicissitudes du temps présent. L'année scolaire a repris avec les réunions préparatoires pour la catéchèse. On a ré-ouvert le centre catéchétique dans le village de Izraa. On compte cette année, bien que le nombre ait diminué, presque 1 600 élèves avec 106 catéchètes, distribués sur cinq centres dans le district du Hauran seulement. Merci mon Dieu pour Ta bienveillance ! […]

Dans la deuxième moitié de novembre, dans notre Patriarcat de Damas s'est tenu l'assemblée des patriarches et évêques catholiques de Syrie, qui a duré trois jours. Beaucoup de discussions et de réflexions :

  • sur la situation actuelle de la Syrie,
  • le problème de l'émigration,
  • les difficultés de l'aide aux besogneux à cause de l'embargo européen et américain,
  • la question de l'unification de la date de Pâques…

Tout le monde s'efforce de trouver les moyens de subventions pour son « troupeau ».

Les choses vont de mal en pis ! Malgré tout cela, le Seigneur n'abandonnerait pas les siens grâce aux multiples associations européennes caritatives qui nous ont aidées dans notre situation difficile ; plusieurs parmi vous ont contribué à cette aide !

Entretemps, le patriarcat Syriaque orthodoxe, à l'occasion du centenaire de génocide des syriaques, a mis sur scène une symphonie à l'opéra de Damas. Tout le monde fut invité ; un souffle d'air frais !

Le mois de décembre qui s'approche très vite annonce les fêtes. Cette année, comme vous êtes déjà au courant, le Pape a annoncé l'ouverture d'une année sainte et demandé à tous les hiérarques de la célébrer dans leur diocèse respectif. Ainsi, j'ai demandé à tous mes prêtres de s'associer à moi le samedi 12 pour la fête de saint Nicolas et l'ouverture de l'année sainte. Ce sera aussi l'occasion de distribuer des cadeaux aux enfants, si les subventions arrivent, pour la Noël et le Nouvel An. C'est mon désir et mon espoir !!!

Je remarque que cette missive à l'occasion de la Noël s'allonge et perd de son esprit festif et joyeux. J'arrête ici pour me confier à vos prières après avoir imploré le Seigneur Dieu pour votre protection et la nôtre.

Je tiens, de nouveau, à vous remercier de tout cœur pour votre soutien moral et financier durant ces épreuves. Priez pour moi comme je le fais à votre intention.

Je vous envoie mes meilleurs vœux pour une Sainte Fête de Noël et une Nouvelle Année dans la joie et la paix. Je vous embrasse avec mes amis, les petits, dans le Seigneur en vous saluant « Le Christ est né ! » ; « Glorifions-Le ! »

+ Mgr Nicolas Antiba

Votre Abouna

Source : L'Œuvre d'Orient – 21 décembre 2015



Jtk

N’oublions pas les chrétiens d’Orient


N'oublions pas les chrétiens d'Orient

Ils sont persécutés pour ce qu'ils sont, pour leur foi, avec la seule alternative de l'exil ou de la conversion, lorsque ce n'est pas la mort  des camps de réfugiés au Kurdistan irakien, en Syrie, au Liban et en Jordanie.

Les chrétiens d'Orient sont fidèles à leur foi en Jésus-Christ qu'ils se transmettent depuis 2.000 ans malgré les persécutions. Malgré la dictature de l'islam depuis 1.300 ans, qui les maintient dans un statut de citoyen de second rang. Malgré le génocide des Turcs de 1915. Ils vivent aujourd'hui dans des écoles, des églises ou sous des tentes après avoir perdu leurs biens, leur travail et parfois aussi des proches. Et cela dans une certaine indifférence de l'Occident.

Des associations, des paroisses et quelques diocèses de France (Lyon, Toulon, Tarbes) agissent pour venir en aide à ces milliers de familles oubliées de la politique internationale, en les aidant là-bas à se réinstaller et ici en accueillant des familles qui n'ont plus la force de rester en Orient ou n'ont plus confiance en l'avenir. Malheureusement, l'État français ne suit pas.

Les demandes de visa de réfugié s'accumulent dans les consulats et n'aboutissent pas. Ce sont des milliers de demandes qui furent déposées, certaines depuis plus d'un an maintenant, pour lesquelles les familles attendent encore et toujours. Malgré des démarches auprès du ministère de l'Intérieur et le soutien de dizaines de députés et sénateurs qui questionnent régulièrement le ministre Cazeneuve, nous ne pouvons que constater dans les faits l'absence de volonté officielle de la France pour aider et accueillir ces chrétiens d'Orient oppressés et l'absence d'explications.

Ces mêmes familles chrétiennes sont dans l'incompréhension lorsqu'elles voient sur les chaînes de télévision arabes que nos États accueillent à bras ouverts des milliers de clandestins qui constituent, pour leur très grande majorité, une immigration de travail et non de vrais réfugiés, envoyés par la Turquie en Europe pour imposer un rapport de force, pendant qu'on leur refuse, à elles, qui sont les premières victimes des islamistes, les visas qu'elles ont la décence de demander.

Car les chrétiens d'Orient sont bien les premières victimes : ils sont persécutés pour ce qu'ils sont, pour leur foi, avec la seule alternative de l'exil ou de la conversion, lorsque ce n'est pas la mort. Et cette réalité touche la quasi-totalité des chrétiens du Maroc à l'Afghanistan : dans presque tous les pays arabes musulmans, les chrétiens sont méprisés, opprimés, parfois emprisonnés pour un geste ou une parole, et ne jouissent pas des mêmes droits que les citoyens musulmans. Dans l'indifférence de l'Occident qui se gargarise pourtant des droits de l'homme

À Noël, n'oublions pas dans nos pensées et nos prières les chrétiens d'Orient.

Fwd: Il faut sauver les derniers Chretiens de Sadad


Début du message transféré :

Expéditeur: CHREDO <presse@chredo.org>
Date: 23 décembre 2015 13:56:17 UTC+2
Destinataire: josekore@gmail.com
Objet: Il faut sauver les derniers Chretiens de Sadad

A la veille de la fête de Noël, la Coordination des Chrétiens d'Orient en Danger (CHREDO) lance un appel angoissé à la France et au monde afin de sauver les derniers chrétiens et les habitants de Sadad.

La ville Chrétienne de Sadad en Syrie est menacée d'être occupée par les hordes de l'Etat Islamique qui se retrouvent à 10 kilomètres et donc à quelques heures d'être envahie si rien n'est fait en urgence pour sauver cette population.

La terre de naissance du christ et de la chrétienté risque fort d'être vidée complètement de ses derniers Chrétiens.

La Coordination des Chrétiens d'Orient en Danger (CHREDO) lance un appel à la coalition internationale afin qu'elle intervienne afin de sauver cette ville, une des dernières qui pratiquent l'araméen, la langue du christ.

La CHREDO demande à la France de prendre une initiative politique et diplomatique en urgence afin qu'elle alerte toutes les puissances capables d'influer sur le cours des événements et obtienne leur intervention pour sauver les habitants de cette ville et éviter un massacre annoncé .

Pendant que les Français et les Européens s'apprêtent à fêter Noël, la CHREDO tient à adresser un message de solidarité et de soutien aux Chrétiens de Syrie, d'Irak et de l'orient qui vivent dans la terreur et restent toujours menacés de mort et d'exode par les groupes terroristes islamistes.

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mardi 22 décembre 2015

1915-2015 : un siècle de génocides - CHRONIQUES EN LIBERTE

1915-2015 : un siècle de génocides - CHRONIQUES EN LIBERTE

1915-2015 : un siècle de génocides

Mayrig de Henri Verneuil : le génocide arménien de 1915

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Je regardais hier le film Mayrig (Mayrig signifie Mère en arménien) de Henri Verneuil, sorti en 1991, et relatant l'arrivée et l'installation d'une famille arménienne à Marseille après le génocide. Les acteurs principaux en sont Omar Sharif et Claudia Cardinale, les parents du petit Azad (prénom signifiant Libre en persan) qui va s'intégrer en France et réussir son diplôme d'ingénieur des Arts et Métiers à Aix-en-Provence. Chacun l'aura compris : ce film retrace l'autobiographie du petit Achod Malakian, né en Turquie en 1920, qui deviendra le grand cinéaste Henri Verneuil.

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Le prologue du film s'ouvre sur le procès de Soghomon Tehlirian (1897-1960), jugé pour avoir assassiné à Berlin en 1921 Talaat Pacha, un des principaux commanditaires Jeunes-Turcs de l'effroyable et prémédité génocide. Tehlirian a agi dans le cadre de l'opération Némésis dont l'objectif était d'exécuter les responsables du génocide condamnés par contumace. Talaat Pacha (1874-1921), grand vizir (1917-18), a été condamné à mort le 5 juillet 1919 par une cour martiale de Constantinople avec ses deux complices, Enver Pacha et Djemal Pacha. Tous les trois se sont enfuis à Berlin.


Tehlirian étant un survivant du génocide arménien, et ledit génocide ayant été évoqué comme ne faisant aucun doute, notamment par la production des documents Andonian (documents publiés par le journaliste arménien Andonian et établissant le lien irréfutable entre le gouvernement Jeunes Turcs et la perpétration du génocide), est acquitté pour l'assassinat de Talaat Pacha.

2015 : il s'agit bien d'un génocide des chrétiens d'Orient


Personne ne pensait qu'à l'aube du 21ème siècle, à un siècle d'intervalle, prendrait place un autre génocide, en tout point semblable à ceux des arméniens, des juifs, des Khmers rouges et des Tutsis.

Des chrétiens égyptiens (coptes) ou irakiens sont exterminés de manière préméditée ou systématique du seul fait qu'ils sont chrétiens. Ainsi à la mi-février 2015, 21 coptes ont-ils été décapités par Daesh pour le seul fait d'être coptes. C'est bien une population spécifique qui est visée. L'été suivant, les chrétiens du Nord de l'Irak ont été chassés de leurs maisons incendiées, désignées à la vindicte publique par le graffiti noun, symbole de leur fidélité au «Nazaréen» (le Christ). Ils ont tout perdu, ont gagné les camps de réfugiés de Jordanie et du Liban.


Etrangement, le gouvernement français a simplement évoqué des ressortissants égyptiens.

La gauche, imprégnée par une idéologie chritianophobe et irritée contre la Manif pour tous (voir les paroles haineuses d'un Bartolone) répugne à reconnaître les persécutions spécifiques menées contre les chrétiens et encore moins un génocide. Mais la raison principale réside ailleurs : en désignant les responsabilités islamiques, elle craint de culpabiliser la communauté musulmane de France (un de ses viviers électoraux de remplacement) et d'être taxée d'islamophobie. Elle préfère donc le génocidement correct.


A droite, Sarkozy et surtout Jean d'Ormesson n'ont pas craint d'utiliser le terme de génocide, ce dernier s'appuyant sur le fait que, depuis la première guerre du Golfe en 1991, la population assyro-chaldéenne a été réduite des deux tiers : « Ce sont les plus anciens chrétiens du monde. Les chrétiens d'Irak sont presque des contemporains du Christ. Aujourd'hui, on peut dire que les communautés chrétiennes d'Orient sont génocidées. »


«Serait-ce la vieille haine de la religion chrétienne qui s'exprime dans cet abandon?», écrit dans Le Figaro Maxime Tandonnet. On n'est pas loin de le croire.


Mais s'agit-il vraiment d'un génocide ? Selon certains, bien que chassées, martyrisées, les populations chrétiennes du Moyen-Orient, menacées de disparaître, ne ferait pas l'objet d'une extermination de masse, seule base de l'incrimination de génocide. On pourrait juste évoquer un « crime contre l'humanité » : telle est, par exemple, la position du journaliste Patrick de Saint-Exupéry, spécialiste du génocide au Rwanda, entendue sur France-Info.


Parenthèse : en 1977, j'étais à Ahvaz dans l'Arabistan iranien, pas très loin de la frontière irakienne, et j'assistais à la messe de minuit dans une église chrétienne. Ahvaz étant une archéparchie (juridiction administrative) de l'église chaldéenne et le prêtre un archéparque, l'équivalent d'un archevêque. Et ce dernier s'exprimait dans une langue inconnue pour moi, qui n'était ni du persan ni de l'arabe, mais de l'araméen, la langue parlée au temps du Christ.


A tout le moins, certains intellectuels de gauche consentent à parler de « génocide culturel », car ils sont obligés d'admettre que le véritable objectif de Daesh est bien l'extermination de la minorité chrétienne. Mais le génocide culturel passe inévitablement par un génocide ethnique.

En tout état de cause, l'extermination des minorités chrétiennes ou yézidies correspond fort bien à la définition donnée dans l'article 69 du Statut de Rome du 17 juillet 1998, acte fondateur de la Cour pénale internationale : l'extermination d'un groupe humain peut être totale et partielle. Cette caractéristique a été avalisée par le nouveau Code pénal français (article 211-1) :

Constitue un génocide le fait, en exécution d'un plan concerté tendant à la destruction totale ou partielle d'un groupe national, ethnique, racial ou religieux, ou d'un groupe déterminé à partir de tout autre critère arbitraire, de commettre ou de faire commettre, à l'encontre de membres de ce groupe, l'un des actes suivants :
-atteinte volontaire à la vie ;
-atteinte grave à l'intégrité physique ou psychique ;
-soumission à des conditions d'existence de nature à entraîner la destruction totale ou partielle du groupe ;
-mesures visant à entraver les naissances ;
-transfert forcé d'enfants.
Le génocide est puni de la réclusion criminelle à perpétuité.

Dont acte



Jtk