Pour changer cette mention, il faudra présenter un certificat de naissance qui atteste l’enregistrement comme chrétien et une confirmation de l’Eglise d’appartenance.
Jusqu’à présent, les personnes converties de l’islam au christianisme pouvaient se voir refuser une pièce d’identité indiquant leur nouvelle religion. Dans de nombreux bureaux d’état civil égyptiens, les nourrissons comme les personnes qui devaient changer de statuts étaient enregistrés comme musulmans.
Souvent, les fonctionnaires refusaient de corriger la mention de la nouvelle confession, invitant les chrétiens à garder le statut de musulman présenté comme plus avantageux en Egypte. Dans le cas inverse d’un père se convertissant à l’islam, ses enfants de moins de 16 ans devenaient eux-mêmes automatiquement considérés musulmans.
Opposition de Habib Adli
« La décision de la Cour est un signal positif du changement qui s’opère dans le pays », a réagi Mgr Rafik Greiche, directeur du bureau catholique d’information en Egypte : « Par le passé, la Cour a proposé plusieurs fois une révision de la norme discriminatoire, mais elle a toujours reçu une forte opposition de Habib Adli, ex-ministre de l’intérieur, désormais emprisonné pour corruption. »« La loi ne sera peut-être pas appliquée par tous », a mis toutefois en garde Mgr Greiche : « Pour obtenir des résultats, il sera nécessaire de vérifier son application effective, en particulier dans les zones les plus reculées du pays. »
L’islam sunnite est majoritaire en Égypte. Les coptes représentent un peu moins de 10% de la population égyptienne, évaluée à 80 millions d’habitants. Ils sont surtout regroupés en Haute-Égypte (sud du pays), ainsi qu’à Alexandrie et au Caire.
Dénonciation de Human Rights Watch
Dès l'âge de 16 ans, obligation est faite à un Egyptien d'avoir une carte d'identité mentionnant sa religion. La carte d'identité est incontournable pour obtenir un emploi, un permis de conduire, pour ouvrir un compte en banque ou encore inscrire un enfant à l'école. Aucun document ne peut être obtenu sinon.L'organisation non-gouvernementale américaine, Human Rights Watch (HRW), avait dénoncé, dans un rapport intitulé « Identités prohibées » paru en novembre 2007, la discrimination opérée par le ministère égyptien de l’intérieur par l’obligation de mentionner la religion sur la carte d’identité. Cette discrimination, faite non pas au nom de la loi égyptienne mais d’une interprétation de la charia, frappait les convertis au christianisme et les fidèles de minorités religieuses, comme les Bahaïs, non reconnues par l’Etat.
S. M. (avec Apic)12-7-2011