Arabes du Christ


" الهجرة المسيحية تحمل رسالة غير مباشرة للعالم بأن الإسلام لا يتقبل الآخر ولا يتعايش مع الآخر...مما ينعكس سلباً على الوجود الإسلامي في العالم، ولذلك فإن من مصلحة المسلمين، من أجل صورة الإسلام في العالم ان .... يحافظوا على الوجود المسيحي في العالم العربي وأن يحموه بجفون عيونهم، ...لأن ذلك هو حق من حقوقهم كمواطنين وكسابقين للمسلمين في هذه المنطقة." د. محمد السماك
L'emigration chretienne porte au monde un message indirecte :l'Islam ne tolere pas autrui et ne coexiste pas avec lui...ce qui se reflete negativement sur l'existence islamique dans le monde.Pour l'interet et l'image de l'Islam dans le monde, les musulmans doivent soigneusement proteger l'existence des chretiens dans le monde musulman.C'est leur droit ..(Dr.Md. Sammak)

lundi 9 juin 2014

PRIERE POUR LA PAIX AVEC LES PRESIDENTS PERES ET ABBAS


Cité du Vatican, 9 juin 2014 (VIS). Les Jardins du Vatican ont été hier soir le lieu de l'Invocation pour la paix, initiative à laquelle le Pape François a invité durant son pèlerinage en Terre sainte, les présidents Shimon Peres et Mahmoud Abbas, pour demander le don de la paix entre les peuples israéliens et palestiniens. MM.Peres et Abbas sont arrivés au Vatican respectivement, vers 18 h 15' et vers 18 h 30' et le Saint-Père les a reçus à l'entrée de la résidence Ste.Marthe, où il s'est brièvement entretenu d'abord avec le président israélien et ensuite avec le président palestinien. Peu après, tous trois sont entrés dans le hall de Sainte-Marthe et le Patriarche œcuménique Barthélémy I s'est joint à eux, avant de se rendre en voiture dans les Jardins du Vatican, où les délégations respectives les attendaient. La rencontre a commencé avec les mots suivants: "Que le Seigneur vous accorde la paix! Nous nous sommes réunis dans ce lieu, les Israéliens et les Palestiniens, les juifs, les chrétiens et les musulmans, pour offrir notre prière pour la paix pour la Terre Sainte et pour tous ses habitants".

La rencontre s'est déroulée en trois phases, auxquelles a fait suite une conclusion. Dans l'ordre chronologique la communauté religieuse juive a commencé, ensuite la communauté chrétienne et enfin la communauté musulmane. La première phase a été celle de la louange à Dieu pour le don de la création et pour nous avoir créés membres d'une seule famille humaine. La deuxième phase a été une demande de pardon à Dieu de ne pas agir comme des frères et s?urs, et pour les péchés contre Dieu et contre le prochain. Dans la troisième phase, a été invoqué de Dieu le don de la paix en Terre sainte et notre conversion en constructeurs de paix. Chacune des phases était accompagnée d'un bref interlude musical. Une méditation musicale plus prolongée a ponctué chacune de trois parties principales. À la fin, avant d'échanger un vigoureux serrement de mains et avant de planter un petit olivier comme signe du désir commun de paix entre le peuple palestinien et le peuple israélien, ont pris la parole le Saint-Père, le Président Shimon Peres et le Président Mahmud Abbas: Messieurs les Présidents, a dit le Pape François, "avec grande joie, je vous salue et je désire vous offrir à vous et aux distinguées délégations qui vous accompagnent, le même accueil chaleureux que vous m?avez réservé lors du pèlerinage que je viens d?effectuer en Terre Sainte. Je vous remercie du fond du c?ur pour avoir accepté mon invitation à venir ici afin d?invoquer ensemble de Dieu le don de la paix. J?espère que cette rencontre sera un chemin à la recherche de ce qui unit, pour dépasser ce qui divise. Et je remercie Votre Sainteté, vénéré Frère Barthélémy, d?être ici avec moi pour accueillir ces hôtes illustres. Votre participation est un grand don, un soutien précieux et un témoignage du chemin que, comme chrétiens, nous parcourons vers la pleine unité. Votre présence, Messieurs les Présidents, est un grand signe de fraternité, que vous accomplissez en tant que fils d?Abraham, et une expression concrète de confiance en Dieu, Seigneur de l?histoire, qui nous regarde aujourd?hui comme frères l?un de l?autre et désire nous conduire sur ses voies. Cette rencontre d?invocation de la paix en Terre Sainte, au Proche et Moyen Orient et dans le monde entier, est accompagnée par la prière de très nombreuses personnes, appartenant à diverses cultures, patries, langues et religions, des personnes qui ont prié pour cette rencontre et qui, maintenant, sont unies à nous dans la même invocation. C?est une rencontre qui répond à l?ardent désir de tous ceux qui aspirent à la paix et rêvent d?un monde où les hommes et les femmes puissent vivre en frères et non comme des adversaires ou des ennemis. Le monde est un héritage que nous avons reçu de nos ancêtres, mais c?est aussi l'héritage de nos enfants, de fils qui sont fatigués et épuisés par les conflits et désireux de parvenir à l?aube de la paix; des fils qui nous demandent d?abattre les murs de l?inimitié et de parcourir la route du dialogue et de la paix afin que l?amour et l?amitié triomphent. Beaucoup, trop de ces fils sont tombés, victimes innocentes de la guerre et de la violence, plantes arrachées en pleine vigueur. C?est notre devoir de faire en sorte que leur sacrifice ne soit pas vain. Que leur mémoire infuse en nous le courage de la paix, la force de persévérer dans le dialogue à tout prix, la patience de tisser jour après jour la trame toujours plus solide d?une cohabitation respectueuse et pacifique, pour la gloire de Dieu et le bien de tous. Pour faire la paix, il faut du courage, bien plus que pour faire la guerre. Il faut du courage pour dire oui à la rencontre et non à l?affrontement; oui au dialogue et non à la violence; oui à la négociation et non aux hostilités; oui au respect des accords et non aux provocations; oui à la sincérité et non à la duplicité. Pour tout cela, il faut du courage, une grande force d?âme. L?histoire nous enseigne que nos forces ne suffisent pas. Plus d?une fois, nous avons été proches de la paix, mais le malin, par divers moyens, a réussi à l?empêcher. C?est pourquoi nous sommes ici, parce que nous savons et nous croyons que nous avons besoin de l?aide de Dieu. Nous ne renonçons pas à nos responsabilités, mais nous invoquons Dieu comme un acte de suprême responsabilité, face à nos consciences et face à nos peuples. Nous avons entendu un appel, et nous devons répondre, l?appel à rompre la spirale de la haine et de la violence, à la rompre avec une seule parole: frère. Mais pour prononcer cette parole, nous devons tous lever le regard vers le Ciel, et nous reconnaître enfants d?un seul Père. C?est à lui que je m?adresse, dans l?Esprit de Jésus-Christ, demandant l?intercession de la Vierge Marie, fille de la Terre Sainte et notre Mère: Seigneur Dieu de paix, écoute notre supplication! Nous avons essayé tant de fois et durant tant d?années de résoudre nos conflits avec nos forces et aussi avec nos armes; tant de moments d?hostilité et d?obscurité; tant de sang versé; tant de vies brisées, tant d?espérances ensevelies? Mais nos efforts ont été vains. A présent, Seigneur, aide-nous Toi! Donne-nous Toi la paix, enseigne-nous Toi la paix, guide-nous Toi vers la paix. Ouvre nos yeux et nos c?urs et donne-nous le courage de dire: Plus jamais la guerre. Avec la guerre tout est perdu! Infuse en nous le courage d?accomplir des gestes concrets pour construire la paix. Seigneur, Dieu d?Abraham et des Prophètes, Dieu Amour qui nous a créés et nous appelle à vivre en frères, donne-nous la force d?être chaque jour des artisans de paix; donne-nous la capacité de regarder avec bienveillance tous les frères que nous rencontrons sur notre chemin. Rends-nous disponibles à écouter le cri de nos concitoyens qui nous demandent de transformer nos armes en instruments de paix, nos peurs en confiance et nos tensions en pardon. Maintiens allumée en nous la flamme de l?espérance pour accomplir avec une patiente persévérance des choix de dialogue et de réconciliation, afin que vainque finalement la paix. Et que du c?ur de chaque homme soient bannis ces mots: division, haine, guerre! Seigneur, désarme la langue et les mains, renouvelle les c?urs et les esprits, pour que la parole qui nous fait nous rencontrer soit toujours frère, et que le style de notre vie devienne: Shalom, Salam! Amen".

Le président israélien, M.Shimon Peres, a ensuite pris la parole: "Je suis venu de la Ville sainte de Jérusalem pour vous remercier de votre invitation exceptionnelle. La Ville sainte de Jérusalem est le c?ur battant des Juifs. En hébreu, notre langue ancienne, le mot Jérusalem et le mot paix partagent la même racine. Et en effet la paix est la vision de Jérusalem. Comme il est dit dans le Livre des Psaumes: Priez pour la paix de Jérusalem: Que ceux qui t'aiment jouissent du repos. Que la paix soit dans tes murs et la tranquillité dans tes palais. A cause de mes frères et de mes amis, Je désire la Paix dans ton sein. A cause de la maison de l'Eternel, notre Dieu, Je fais des v?ux pour ton bonheur. Pendant votre visite historique en Terre Sainte, vous nous avez remués avec la chaleur de votre c?ur, la sincérité de vos intentions, votre modestie et vos façons gentilles. Vous avez touché les c?urs des gens indépendamment de leur foi ou nation. Vous êtes apparu comme un médiateur de fraternité et la paix. Nous avons besoin de toute l'inspiration qui accompagne votre caractère et votre façon. Merci. Deux peuples, les Israéliens et les Palestiniens, se languissent toujours de la paix. Les larmes de mères sur leurs enfants sont toujours gravées dans nos c?urs. Nous devons mettre fin aux cris, à la violence, au conflit. Nous avons tous besoin de la paix. La paix entre égaux. L'invitation que vous nous avez faite à vous rejoindre pour cette cérémonie importante pour appeler à la paix, ici dans les Jardins du Vatican, en présence de leaders juifs, chrétiens, musulmans et druze, reflète gracieusement votre vision de l'aspiration que nous partageons tous: La Paix. A cette occasion de déplacement, débordant d'espoir et pleins de foi, puissions nous élever avec vous, Votre Sainteté, un appel pour la paix entre les religions, entre les nations, entre les communautés et entre hommes et femmes. Laissons la vraie paix devenir notre héritage bientôt et vite. Notre Livre des Livres invoque sur nous le chemin de la paix, nous demande d'?uvrer dur pour sa réalisation. Il est dit dans le livre des Proverbes: Ses chemins sont des chemins de grâce et tous ses chemins sont la paix. Ainsi doivent être nos chemins. Des chemins de grâce et paix. Ce n'est pas par hasard que le Rabbin Akiva a capturé l'essence de notre Torah dans cette phrase: Aime ton prochain comme toi-même. Nous sommes tous égaux devant le Seigneur. Nous faisons tous la partie de la famille humaine. Car sans paix, nous ne sommes pas complets et nous devons encore réaliser la mission d'humanité. La paix ne vient pas facilement. Nous devons travailler dur avec toutes nos forces pour l'atteindre. L'atteindre bientôt. Même si cela exige sacrifice ou compromis. Le Livre des Psaumes nous dit : Qui aime la vie et désire voir beaucoup de bons jours, qu'il garde sa langue du mal et ses lèvres de dire des mensonges. Détourne toi du mal et fait le bien, cherche la paix et poursuit la. C'est à dire, qu'il nous est demandé de chercher la paix. Toute l'année. Chaque jour. Nous nous saluons avec cette bénédiction. Shalom. Salam. Nous devons être dignes de la signification profonde et exigeante de cette bénédiction. Même quand la paix semble éloignée, nous devons la poursuivre pour s'en rapprocher. Et si nous poursuivons la paix avec la persévérance, avec la foi, nous l'atteindrons. Et elle durera par nous, par nous tous, pour toutes les fois, toutes les nations, comme il est écrit: "Ils battront leurs épées dans des socs de charrue et leurs lances dans l'émondage de crochets. La nation ne prendra pas d'épée contre la nation, ils ne recevront plus de formation pour la guerre désormais. L'âme est enchantée à la lecture de ces versets de la vision éternelle. Et nous pouvons, ensemble et maintenant, Israéliens et Palestiniens, convertir notre noble vision en réalité de bien-être et de prospérité. Il est dans notre pouvoir d'apporter la paix à nos enfants. Ceci est notre devoir, la mission sainte de parents. Laissez-moi terminer avec cette prière: Lui qui fait la paix dans le ciel fera la paix sur nous et sur tout Israël et sur le monde entier et nous laissera dire Amen".

Enfin, le président de l'Etat palestinien, M.Mahmud Abbas a dit: "C'est en effet un grand honneur pour nous de rencontrer de nouveau Votre Sainteté, Pape François, en réponse à votre gentille invitation de partager votre présence spirituelle et noble et d'écouter votre avis et votre sagesse de cristal, qui émane d'une conscience du c?ur, une conscience vibrante, aussi bien qu'un sens éthique et religieux élevé. Je remercie votre Sainteté du fond du c?ur d'avoir organisé cette importante rencontre ici, au Vatican. De même, nous apprécions fortement votre visite en Terre Sainte palestinienne et en particulier dans nos villes saintes de Jérusalem et de Bethléem; la ville d'amour et de paix et le berceau de Jésus Christ. Cette visite est une expression sincère de votre croyance en la paix et une véritable tentative de réaliser la paix entre Palestiniens et Israéliens. O Dieu, nous vous louons à jamais de faire de Jérusalem notre porte pour le ciel. Comme il est dit dans le saint Coran: Gloire à Lui qui a fait que son serviteur voyage de nuit du lieu de culte sacré au lieu de culte le plus éloigné, dont Nous avons béni les alentours. Vous avez fait de ce pèlerinage et de cette prière en ce lieu, les meilleurs actes que les fidèles puissent faire en votre honneur et vous avez exprimé votre promesse par ces paroles: Laissez-les entrer dans le Masjid comme ils l'ont fait pour la première fois. Dieu Tout-puissant a dit la vérité. O Dieu du Ciel et de la Terre, acceptez ma prière pour la réalisation de la vérité, de la paix et de la justice dans mon pays la Palestine, dans la région et dans le monde entier. Je vous prie, O Seigneur, au nom de mon peuple, le peuple de Palestine, musulmans, chrétiens et samaritains, qui désire ardemment une juste paix, une vie digne et la liberté; je vous prie, O Seigneur, de rendre prospère et prometteur l'avenir de notre peuple, avec la liberté dans un état souverain et indépendant, Accordez, O Seigneur, à notre région et à son peuple, la sécurité, le salut et la stabilité. Sauvez notre ville bénie Jérusalem; la première Kiblah, la deuxième sainte mosquée, la troisième des deux saintes mosquées et la ville de bénédictions et de la paix avec tout ce qui l'entoure. La réconciliation et la paix, O Seigneur, sont notre but. Dieu dans son Livre saint a dit aux fidèles: Faites la paix parmi vous. Nous voilà, O Dieu, inclinés à la paix. Rendez fermes nos pas et couronnez nos efforts et nos initiatives de succès. Vous êtes le promoteur de la vertu et celui qui prévient le vice, le mal et l'agression. Vous dites et vous êtes le plus véridique: Et s'ils penchent pour la paix, inclinez-vous aussi vers elle et ayez confiance en Allah. Voici! Il est celui qui écoute, celui qui connaît. Comme dit le Prophète Mahomet: Diffusez la paix parmi vous. Aujourd'hui, nous réaffirmons ce que Jésus Christ a dit s'adressant à Jérusalem: Si seulement vous aviez connu aujourd'hui le chemin de la paix! Laissez-nous aussi vous rappeler les paroles de saint Jean-Paul II quand il a dit: Si la paix est réalisée à Jérusalem, la paix sera témoignée dans le monde entier. Simultanément, dans notre prière aujourd'hui, nous avons proclamé à plusieurs reprises pour ceux qui s'engagent pour la paix: Bienheureux les ouvriers de paix, et Demandez la paix pour Jérusalem, comme il est écrit dans les Saintes Ecritures. C'est pourquoi, nous vous demandons, O Seigneur, la paix en Terre Sainte, en Palestine et à Jérusalem ensemble avec votre peuple. Nous vous invitons à faire de la Palestine et de Jérusalem en particulier une terre sûre pour tous les croyants et un lieu de prière et d'adoration pour les adeptes des trois religions monothéistes, le judaïsme, le christianisme, l'islam, et pour tous ceux qui désirent la visiter telle qu'elle est établie dans le saint Coran. O Seigneur, Vous êtes la paix et la paix émane de Vous. O Dieu de Gloire et de Majesté donnez-nous la sécurité et la sûreté et soulagez la souffrance de mon peuple dans la patrie et la diaspora. O Seigneur, ramenez une paix juste et totale à notre pays et à la région pour que notre peuple et les peuples du Moyen-Orient et le monde entier puissent jouir du fruit de la paix, de la stabilité et de la coexistence. Nous voulons la paix pour nous et nos voisins. Nous cherchons la prospérité et la tranquillité d'esprit pour nous et pour les autres de la même façon. O Seigneur, répondez à nos prières et donnez succès à nos initiatives parce que vous êtes le plus juste, le plus miséricordieux, Seigneur des mondes. Amen".

samedi 7 juin 2014

La prière pour la paix au Proche-Orient

La prière pour la paix au Proche-Orient

La prière pour la paix au Proche-Orient

(RV) La rencontre de prière pour la paix prévue dimanche au Vatican est en pleine préparation. On en saura un peu plus vendredi. Le directeur du bureau de presse du Saint-Siège informera les journalistes. Le responsable de la Custodie de Terre Sainte, le père Pizzaballa, participera au point de presse. Les derniers détails doivent encore être mis au point, a précisé le père Federico Lombardi. On sait déjà que la rencontre aura lieu en fin d'après-midi. Auparavant, le Pape François aura célébré dans la matinée la messe de la Pentecôte dans la basilique Saint-Pierre.

C'est lors de sa visite à Bethléem, il y a quelques jours, que le Pape François a invité le président israélien Shimon Peres et le président palestinien Mahmoud Abbas. Il a par ailleurs proposé au patriarche œcuménique de Constantinople, Bartholomée, de se joindre à cette initiative, d'autant que les communautés orthodoxes sont nombreuses au Moyen-Orient. Il est attendu samedi soir à Rome. Sa présence est un signal fort dans la foulée des événements qui se sont déroulés il y a quelques jours à Jérusalem. Pierre et André prieront ensemble pour la paix en Terre Sainte, cette Terre où a commencé l'histoire du salut et qui est aujourd'hui écrasée par l'inimitié, brisée par les affrontements qui embrasent le Moyen-Orient, déchirée par le conflit israélo-palestinien.

Raviver le désir de paix et l'espérance

Cette rencontre inédite suscite une attente qui ne cesse de grandir. Si de nombreux observateurs restent sceptiques sur son utilité concrète, cette rencontre de prière sera sans nul doute très médiatisée, alors que l'entrée en fonction du nouveau gouvernement d'union palestinien, associant Fatah et Hamas, a suscité l'irritation d'Israël. Le Saint-Père aurait voulu qu'elle se tienne pendant son pèlerinage en Terre Sainte. Mais pour des motifs politiques et d'organisation, elle a été reportée au 8 juin au Vatican. Le cardinal Secrétaire d'Etat Pietro Parolin a tenu à préciser qu'il s'agit d'une initiative symbolique destinée à raviver le désir de paix et l'espérance. La prière peut se transformer en force d'action.

La Conférence épiscopale italienne (CEI) a décidé de se joindre à la prière pour la paix au Moyen-Orient. Les fidèles présents dans les églises d'Italie le jour de la Pentecôte sont invités par la CEI à « prier pour la paix au Moyen-Orient et pour le bon déroulement de la rencontre de prière proposée au Vatican ».Une autre prière se déroulera deux jours avant la Pentecôte, le 6 juin, à l'initiative des actions catholiques argentine et italienne. Les deux associations proposent aux paroisses, écoles ou encore aux entreprises de respecter une minute de silence et de prière à 13h, pour soutenir l'initiative du pape François.


Photo: Benjamin Netanyahu, premier ministre israélien, le président américain Obama, et le président palestinien Mahmoud Abbas, en 2009 à Washington


Envoyé de mon Ipad 

DEROULEMENT DE LA RENCONTRE DU 8 JUIN

Cité du Vatican, 6 juin 2014 (VIS). Ce midi, le P.Lombardi, Directeur de la Salle de Presse du Saint-Siège, a précisé le déroulement de la rencontre de prière pour la paix voulue par le Pape François et à laquelle ont été invités le Président palestinien Mahmud Abbas et le Président israélien Shimon Peres. Dimanche prochain, peu après 18 h, les chefs d'état seront accueillis séparément par le Pape à Ste.Marthe, avant de se joindre au Patriarche oecuménique Barthélémy et de gagner ensemble les jardins du Vatican. La cérémonie s'ouvrira par un moment musical et l'exposé en anglais de son déroulement. Se succéderont dans l'ordre la prière juive récitée en hébreux suive d'une méditation musicale, la prière chrétienne articulée en anglais, italien et arabe suivie d'une médiation musicale, la prière musulmane en arabe suivie d'une médiation musicale musulmane. Après quoi le Saint-Père prononcera son invocation à la paix, avant d'inviter chacun des deux présidents à prononcer la leur. En conclusion, avec le Patriarche et le Pape, les Présidents Peres et Abbas échangeront un geste de paix, puis iront planter ensemble un olivier symbolique. Après la cérémonie, le Saint-Père invitera ses trois hôtes à la Casina di Pio IV pour un entretien privé. Les chefs d'état quitteront ensuite le Vatican et le Pape regagnera Ste.Marthe en compagnie du Patriarche.

Eglise grecque catholique -Rabouė : Communiqué Final de la reunion mensuellle


بيان ختامي لاجتماع أساقفة الروم الكاثوليك والرؤساء العامين والرئيسات العامات
الربوة 4/6/2014

الربوة, 4 يونيو 2014 (زينيت) - في الرابع من شهر حزيران 2014، عقد أصحاب السيادة مطارنة الروم الملكيين الكاثوليك وحضرات الرؤساء العامين والرئيسات العامات إجتماعهم الشهريّ في المقرّ البطريركي في الربوة وتدارسوا شؤوناً كنسيّة ووطنيّة. وفي ختام الإجتماع أصدروا البيان التالي:

أولاً:عبّر الآباء عن استيائهم الشديد حول الفراغ الحاصل في رئاسة الجمهورية. ودعوا السادة النواب إلى انتخاب رئيس للجمهورية بأسرع وقت ممكن لأن الفراغ الحاصل يؤذي المؤسسات في الدولة ويعكس إحباطاً في الشارع العام.

ثانياً: رحّب الآباء بزيارة قداسة البابا إلى الأردن والأراضي المقدّسة ورأوا فيها دعمًا للوجود المسيحي هناك. وكان لهذه الزيارة وقع مسكوني خاصّ باللقاء مع غبطة البطريرك برتلماوس الأوّل. وتمنّى الآباء أن تثمر هذه المناسبة في مسيرة وحدة الكنائس ولاسيما في وحدة الأعياد وبخاصّة عيد الفصح.

ثالثاً: تمنى الآباء أن تكون المواسم المقبلة خيّرة على لبنان واستبشروا بالحجوزات في الفنادق متمنّين صيفاً هادئاً ومثمراً.

رابعاً: كما تدارس الآباء مواضيع أخرى إدارية وأقروا بعض القوانين المتعلّقة بنظام المجلس وأمور كنسية أخرى.

 وفي اجتماع على جانب الاجتماع العام لكافة أعضاء المجلس، اجتمع أساقفة أبرشيات لبنان ليدرسوا ما ورد في بعض وسائل الإعلام حول بيع البطريركية الكاثوليكية 75 عقاراً في مختلف المناطق اللبنانية. ودعوا الصحافة والرأي العام إلى التأكّد من صحّة هذه المعلومات خاصّة وإن هناك عددًا كبيرًا من هذه العقارات قد بيعت بأسعار مخفّضة لأبناء بلدة عبرا لتسهيل تثبيتهم في أرضهم وقسمًا آخر هو مشروعٌ سكني لتسهيل سكن العائلات في قرنة شهوان. كما أن هناك البعض من أرقام العقارات الواردة هي خاطئة ولا تمت بصلة إلى أملاك البطريركية. ثم لا يجوز الحديث عن بيع لعقارات دون الحديث عن إنجازات البطريركية، مما يجعل الوثيقة الصادرة تحمل غايات شخصية وغير موضوعية.

mercredi 4 juin 2014

En Syrie, le bilan humain continue de s’alourdir | La-Croix.com- 3/6/2014ekore1

En Syrie, le bilan humain continue de s'alourdir | La-Croix.com

En Syrie, le bilan humain continue de s'alourdir

L'issue de l'élection présidentielle syrienne ne fait aucun doute. Bachar Al Assad sera « réélu » à la tête d'un pays en proie à la guerre civile depuis mars 2011. Le bilan de la guerre civile qui déchire le pays est cependant lourd. Selon l'Observatoire syrien des droits de l'homme (OSDH), 162 402 personnes, dont plus de 53 978 civils, parmi lesquels 8 607 enfants, ont été tués en un peu plus de trois ans. 42 701 combattants rebelles ainsi que 61 170 membres des forces du régime (37 685 soldats et 23 485 miliciens) ont également perdu la vie.

Près de 3 millions de réfugiés

Au moins un demi-million de personnes ont été blessées, estime la Croix-Rouge internationale (chiffres donnés fin 2013), tandis que l'OSDH évoque des « dizaines de milliers » de détenus dans les prisons du régime, où des ONG font état de tortures et d'exécutions sommaires.

Selon l'ONU, le nombre de réfugiés s'élevait à plus de 2,8 millions de personnes dont plus d'un million au Liban. La Turquie en accueillait 770 000 (un million selon Ankara depuis fin avril), la Jordanie près de 600 000 réfugiés, l'Irak environ 220 000 et l'Égypte 137 000. 6,5 millions de personnes ont été déplacées à l'intérieur du pays.

La Croix


Envoyé de mon Ipad 

mardi 3 juin 2014

Synode diocesain maronite de France et de l'Europe

Synode diocesain maronite de France et de l'Europe
Prière de diffuser cette info au sujet de la 2ème session de notre synode‏ maronite en France et en Europe - Association des anciens du séminaire patriarcal maronite de Ghazir ( AASPM) 3/6/2014



اختتام الدورة الثانية للمجمع الأبرشي لموارنة فرنسا وأوروبا: اقتراحات لخطة متعددة الأبعاد

أسفرت الدورة الثانية للمجمع الأبرشي لموارنة فرنسا وأوروبا عن تقديم سلسلة اقتراحات لوضع خطة تنظيمية متعددة الأبعاد تترجم الطموحات والآمال في ضوء الوقائع الميدانية والإمكانات البشرية والمادية. وشكلت هذه الدورة، التي عقدت الجمعة والسبت في 30 و31 أيار 2014 في المقر الجديد للمطرانية في بيت مارون ـ فيلا دي سيدر، الواقع في 24 شارع ارنست رينان في مدينة مودون المحاذية لباريس، ديناميكية جديدة تبشر بانطلاقة واعدة حيث سيتم درس الاقتراحات والتوصيات المقدمة داخل اللجان للتركيز على ما هو ملح ويحظى بالأولوية.

وبعد استقبال المشاركين الذين يناهز عددهم الخمسين شخصاً صباح الجمعة، احتفل راعي أبرشية سيدة لبنان للموارنة، والزائر الرسولي على موارنة أوروبا، المطران مارون ناصر الجميل بقداس عيد الصعود، عاونه فيه لفيف من الكهنة والرهبان، مكرساً في الوقت نفسه الكنيسة الصغيرة في المقر الجديد.

وفي بداية أعمال الدورة الثانية للمجمع، ألقى المطران الجميل كلمة افتتاحية جاء فيها: أينما حللت سواء في فرنسا أو في أوروبا أخرج بانطباع بأن المطارنة والسلطات الكنسية لا يعرفوننا، كموارنة وكمشرقيين، حق المعرفة. فهذه المعرفة معلبة ومحصورة للأسباب التي لا تخفى عليكم... ولهذا يتعين علينا أن نبذل جهدنا لكي نُعرّفهم على واقع كنيستنا وشهادتها وتاريخها منذ الفي عام، وعلينا كموارنة منذ 1400 عام، ونُعرفهم أيضاً على التحديات التي نواجهها اليوم كمسيحيين مشرقيين....

وما قمنا به في خلال الدورة الأولى للمجمع الأبرشي في منتصف كانون الأول 2013 كان رائداً، لأننا في صدد بناء كنيستنا المشرقية في أوروبا... وما نقوم به اليوم في الدورة الثانية هو فرصة سانحة للجميع لإعمال العقل وإطلاق العمل التنظيمي. فمشكلتنا الأولى هي التنظيم، والروح القدس هو وحده الذي حافظ علينا حتى الآن. أما من الناحية الكنسية، فتنظيمنا الليتورجي سيشكل الجسر المؤدي إلى تحقيق هذه المهمة، فضلاً عن الروح القدس. أما عدم التنظيم فيسبب الاندثار والموت. ولعل ما تقومون به من بناء لكنيستنا المارونية في فرنسا وأوروبا، يكون يوماً قدوة لكنائسنا المارونية في بلدان الإنتشار... وكذلك للكنائس المشرقية في فرنسا وأوروبا.

ثم أعطى أمين سر الأبرشية الخوري ريمون باسيل إشارة بدء جلسات العمل، فرحبت منسقة الدورة الثانية للمجمع، السيدة ثريا كنعان أبي فارس بالمشاركين وشكرتهم على كل ما بذلوه من جهد وعمل من أجل بلورة الأفكار والاقتراحات، ثم شرحت لهم بايجاز برنامج العمل.

إثر ذلك، أعطيت الكلمة بالتتالي لرؤساء لجان (أو من ينوب عنهم) هوية الكنيسة المارونية (الاكليريكي ربيع نهرا) والشبيبة (جوزيان تابت ـ صالح) والعائلة (أولغا حداد) والحج (الأب فادي المير) والليتورجيا والجوقة (الأب يوحنا جحا) والتنمية والمشاريع (الأب نبيل مونس وماري كريستين مهنا) ، وجرت مناقشة كل حزمة من الاقتراحات على حدة.

بعد الغداء في مقر المطرانية الجديد، استأنفت اعمال اللجان فتولى رؤساء لجان (أو من ينوب عنهم) الاقتصاد (نزيه خويري) والثقافة(الأب غابي جعجع) والأنجلة الجديدة (الأب فادي المير) والشؤون الاجتماعية وكبار السن( الخوري أنطوان جبر) والعلاقات مع الكنائس المشرقية (الأب روبير معماري) والدعوات الروحية والحياة المكرسة (الأب شربل ـ دانييل أبو حيدر) والاعلام والتواصل (الاكليريكي لويس الراعي) والتعليم العالي (الأب نبيل مونس)، شرح الاشكاليات وتقديم الاقتراحات المناسبة في ضوء التقارير المعدة داخل كل لجنة.

ثم أختتم اليوم الأول بصلاة للشكر . وبقي الكهنة والرهبان في مقر المطرانية حيث عقدوا إجتماعهم الدوري هناك واستكملوا الحديث إلى مائدة العشاء.

وفي يوم السبت، استأنف المشاركون جلساتهم بعدما تلوا صلاة الصبح. وتعاقب على الكلام رؤساء لجان (أو من ينوب عنهم) علاقة الكنيسة المارونية بنظيرتها اللاتينية في أوروبا (ميشال يوسف) والتعليم الابتدائي والثانوي (ماغي فغالي ـ موران) وكلمة الله (حنا بوعلي) والتبرعات والتمويل (فؤاد حسون).

يذكر أنه قد طرحت، في أعقاب كل عرض، أسئلة وأجوبة شارك فيها جميع الحاضرين وفي مقدمهم المطران الجميل. وكانت كل الجلسات منتجة إذ سادها جو من الحوار العميق والشفاف.

ثم ألقت الآنسة جوسلين خويري التي عينّها البابا فرنسيس عضواً في المجلس البابوي للعلمانيين، محاضرة بعنوان: التربية العائلية الراعوية في اطار رسالة مركز يوحنا ـ بولس الثاني في لبنان. وأجابت على أسئلة عديدة حول تجربتها المميزة في شد الأواصر بين أفراد العيلة ولاسيما بين الأب والأم ومحاولة رأب الصدع من النواحي الروحية والاجتماعية والنفسية بينهم.

وبعد ذلك، دُعي الجميع لتناول الغداء في حديقة المقر الجديد للمطرانية المارونية تحت أغصان شجرتي الأرز المعمرتين. وكان للمطران الجميل والأب جحا وصلات موسيقية مشتركة على الناي والهرمونيكا أضفت جواً محبباً، حيث شارك الجميع بالإنشاد والغناء والدبكة.

أما الجلسة الختامية فتناولت بشكل رئيسي التوصيات في ضوء الأولويات الملحة. وعليه ستتشكل أربع مجموعات من اللجان المشتركة، بحسب الاختصاص، ستناقش دورياً هذه الأولويات كل أربعة أشهر وتجري حواراً مباشراً مع الرعايا المختلفة.

بعد ذلك، ترأس المطران الجميل القداس الالهي وعاونه المعتمد البطريركي على البيت الفرنسي ـ اللبناني المونسنيور أمين شاهين والمدبر العام للرهبنة اللبنانية المارونية الأب طوني فخري وأمين سر الأبرشية الخوري ريمون باسيل ومرشد شبيبة الأبرشية الخوري إيلي عاقوري، والآباء روبير معماري وغابي جعجع وفادي المير وعبود شهوان ويوحنا جحا وشربل ـ دانييل أبو حيدر ونبيل مونس والخوري أنطوان جبر.

وشكر المطران في عظته الرب على نعمه في عيش الخبرة المجمعية، لأن الكنيسة لا تعيش ولا تنمو إلا مجمعياً، والمجمع مرحلة مفصلية في مسيرة الجماعة المؤمنة من الناحية التعليمية، ومن ناحية انفتاح القلب والذهن على عمل الروح القدس وحلوله على الشعب المؤمن ولتوجيه الخطط، فنحاول تلمس طريقنا هنا في أوروبا في ضوء مقررات المجمع البطريركي.

ومن الطبيعي أن تظهر بعض الصعوبات مع كل عملية تأسيس، ولكن هناك الكثير الكثير من الايجابيات. ثمة ديناميكية جديدة قد بدأت ولن تتراجع، إذ أن علاقات جديدة قد نُسجَت ولا تزال مع المسؤولين عن الكنيسة في أوروبا... مع العلم أن أمامنا عملاً كبيراً للتعريف بالموارنة وبكنائسنا المشرقية...

أما الشكل القانوني لوجودنا فلقد اتخذ طابعاً رسمياً حين تم تأسيس الأبرشية المارونية الجديدة على نطاق فرنسا، وأنا كمطران أتمتع بالحقوق والواجبات نفسها التي يتمتع بها مطارنة فرنسا اللاتين.

ونحن نلتقي هنا لكي نطبع الحدث بمحطات. وبمعونة السماء وبمحبتنا للقديسين، ومن بينهم القديسة رفقا، يمكننا تحقيق ما نصبو إليه، فهم قدوتنا ومثالنا ورسالتنا. ثمة منطق جديد بدأ منذ سنتين، والفضل يعود لكل واحد منكم. أنتم قبس النور الذي يضيء العتمة من خلال البسمة والتفاعل والحضور لخدمة شعبنا المؤمن في هذه الأبرشية.

وبعد انتهاء القداس، احتفل برتبة وضع ذخائر القديسة رفقا في كنيسة المطرانية، وهكذا أصبحت مدينة مودون تحتضن ذخيرتي القديسين شربل ورفقا.



Envoyé de mon Ipad

VISITE DU CATHOLICOS ARMENIEN DE CILICIE


Cité du Vatican, 2 juin 2014 (VIS). SS Aram I, Catholicos arménien de Cilicie (siège à Antélias, Liban), sera à Rome du 3 au 6 juin pour rencontrer le Pape François. L'Eglise apostolique arménienne, qui compte six millions de fidèles, compte deux catholicosats et deux patriarcats autonomes mais en communion avec le siège d'Etchmiadzin. Depuis le Concile Vatican II cette Eglise orientale autocéphale entretient des relations avec l'Eglise catholique et les catholicos d'Echmiadzin et d'Antélias sont membres de la Commission internationale de dialogue théologique entre l'Eglise catholique et les Eglises orthodoxes d'Orient. Aram I, élu en 1995, a rencontré Jean-Paul II en janvier 1997, puis Benoît XVI en novembre 2008, avec qui il a présidé une prière oecuménique. Jeudi 5, le Catholicos de Cilicie rencontrera le Saint-Père et ils prieront ensemble. Après quoi il sera reçu au Conseil pontifical pour l'unité et visitera divers autres dicastères romains. Après s'être recueilli sur le tombeau de saint Pierre, il ira prier devant la statue de saint Grégoire l'Illuminateur, située au flanc nord de la basilique vaticane.

NOUVEL APPEL A LA PAIX EN SYRIE


NOUVEL APPEL A LA PAIX EN SYRIE

Cité du Vatican, 31 mai 2014 (VIS). Hier après-midi, le Saint-Père a remis un message aux participants à la rencontre organisée par le Conseil pontifical Cor Unum avec les associations caritatives catholiques qui ?uvrent dans le contexte de la crise en Syrie: Nous nous rencontrons de nouveau, écrit-il, "pour dresser un bilan du travail accompli jusqu'à maintenant et pour renouveler notre volonté de poursuivre dans cette voie... Mais nous devons noter avec grande douleur que la crise syrienne n'a pas été résolue, qu'elle se poursuit même, et que l'on court le risque de s'y habituer, d'oublier les victimes quotidiennes, les souffrances indicibles, les milliers de réfugiés, dont des personnes âgées et des enfants qui pâtissent et parfois meurent à cause de la faim et des maladies causées par la guerre. Cette indifférence fait mal! Une fois encore, nous devons redire le nom de cette maladie qui nous fait tant de mal aujourd'hui dans le monde: la mondialisation de l'indifférence". L'action de paix et l'assistance humanitaire des organismes catholiques sont "l'expression fidèle de l'amour de Dieu pour ses enfants qui se trouvent dans des situations d'oppression et d'angoisse. Dieu écoute leur cri, connaît leurs souffrances et veut les libérer. C'est à lui que vous prêtez vos mains et vos compétences... Cette réunion nous donne l'occasion de mettre en place des collaborations stables, par le dialogue entre les différents sujets, en vue de mieux organiser vos efforts pour soutenir les Eglises locales et toutes les victimes de la guerre, sans distinctions ethniques, religieuses ou sociales". Puis il a lancé un nouvel appel aux consciences des acteurs du conflit, des institutions mondiales et de l'opinion publique: "Nous sommes tous conscients que l'avenir de l'humanité se construit avec la paix et non avec la guerre. La guerre détruit, tue, appauvrit les peuples et les pays. Je demande à toutes les parties qu'en vue du bien commun, ils permettent immédiatement l'intervention de l'assistance humanitaire, fassent taire les armes le plus vite possible et s'engagent à négocier en pensant d'abord au bien de la Syrie, de tous ses habitants, ainsi que de ceux qui ont malheureusement du se réfugier ailleurs et qui ont le droit de revenir au plus vite dans leur patrie. Je pense en particulier aux communautés chrétiennes qui sont le visage d'une Eglise qui souffre et espère. Leur survie dans tout le Proche et Moyen Orient est une préoccupation profonde de l'Eglise universelle. Le christianisme doit pouvoir continuer à vivre là où se trouvent ses origines".

Le cardinal Tauran évoquant la visite du Pape : Le pape exerce "le pouvoir du coeur"


Bilan du pèlerinage en Terre Sainte

Anne Kurian

ROME, 2 juin 2014 (Zenit.org) - Pour le cardinal Tauran, le pape François exerce le « pouvoir du coeur », qui consiste à « aimer et voir vraiment dans l'autre un frère » : au Moyent-Orient et dans le dialogue interreligieux, « quelque chose de nouveau va commencer, grâce à ce pouvoir du cœur ».

Le cardinal Jean-Louis Tauran, président du Conseil pontifical pour le dialogue interreligieux, évoque le voyage du pape en Terre Sainte (24-26 mai 2014), au micro de Radio Vatican.

Pour le cardinal, « l'image qui résume le mieux le pèlerinage » est « la photo du pape devant le Mur des lamentations, avec son ami rabbin et son ami musulman » car elle souligne « l'importance du dialogue interreligieux ».

« J'ai vu, dans le pape qui parlait avec ses interlocuteurs, la force du pouvoir du cœur », à l'exemple, de la proposition aux deux présidents, israélien et palestinien – « Venez chez moi, dans ma maison » - qui s'est faite « très simplement, avec des mots qui venaient du cœur », souligne le cardinal.

Ce « pouvoir du coeur » consiste à « aimer et voir vraiment dans l'autre un frère. Pas simplement tolérer : dans une famille, on ne se tolère pas, on s'aime », poursuit le cardinal, qui estime que « c'est un appel adressé à tous les chrétiens, en particulier aux catholiques : s'il existe, dans la société d'aujourd'hui et de demain, un pouvoir à exercer, c'est le pouvoir du cœur ».

Durant ce voyage, poursuit-il, le pape « a utilisé des mots très simples, qui n'ont rien à voir avec le droit international ou la diplomatie » : « Le pape a ouvert un chapitre nouveau. Je crois que le Moyen-Orient, le dialogue interreligieux et les efforts pour la paix ne peuvent pas rester dans l'état où ils sont aujourd'hui : quelque chose de nouveau va commencer, grâce à ce pouvoir du cœur. »

En effet, grâce à ce « pouvoir », « le pape a conquis tout le monde. Il ne propose ni solutions, ni négociations : simplement, il ouvre sa maison pour que tous ceux qui viennent chez lui se sentent chez eux, puissent se regarder face à face et s'écouter ».

Au final, « tout peut arriver lorsque les personnes se connaissent, se parlent, se regardent en face, s'écoutent, acceptent de reconnaître des aspects positifs dans l'autre. Ce sont des valeurs de sainteté et de vérité qu'ont toutes les religions, chacune à sa façon ».

Le cardinal fait également observer que si « dans une région comme le Moyen-Orient, la religion et la politique sont très liées », cependant « les guerres actuelles ne sont pas provoquées par les religions : la religion fait partie de la solution ».

Le pape a vécu ces trois journées intenses « avec beaucoup de courage, de détermination et dans la prière », rapporte le cardinal : « La prière est la clé de tout parce que c'est la prière qui lui donne cette sérénité. Ce qui est merveilleux, c'est de voir la simplicité avec laquelle il accueille les personnes, même celles qui ont les plus hautes responsabilités ; pour lui, vraiment tout homme est un frère. »

Avec une traduction de Constance Roques

lundi 2 juin 2014

Syrie: à Homs, reconstruire les hommes et la pierre - Visite pastorale du patriarche Gregorios III


ROME, 31 mai 2014 (Zenit.org) - Dès son retour de Jordanie, où il a accueilli le pape François, S. B. Gregorios III, patriarche d'Antioche et de tout l'Orient, d'Alexandrie et de Jérusalem, s'est rendu à Homs pour une visite pastorale et de réconfort au clergé et aux fidèles de la ville. Il s'est recueilli sur la tombe du P. Frans van der Lugt.

Accueilli aux portes de la ville par Mgr Abdo-Jean Arbach, métropolite de Homs, Hama et Yabroud, le patriarche Gregorios a entamé sa visite par celle au gouverneur de la ville, Talal Al-Barazi avant de se rendre à la mosquée Khaled ibn Al-Walid où l'attendait le mufti de Homs cheikh Fathallah Al-Qadi et le directeur des Waqfs (biens de mainmortes) de Homs cheikh Issam Al-Masri.

Ensuite le patriarche a entamé le volet pastorale de sa visite par la cathédrale Notre-Dame de la paix des Grecs-Melkites catholiques où, entouré de Mgr Arbach et de son clergé Gregorios III a procédé à la bénédiction et à l'aspersion de la cathédrale avec l'eau bénite avant de d'y réciter la prière pour la paix, la prière de Jean-Paul II lors de son voyage jubilaire en Syrie en 2001.

La visite s'est poursuivi par des stations à chacune des églises de chacune des communautés chrétiennes présentes à Homs : l'église évangélique ; le couvent des pères jésuites où Gregorios III a été accueilli par le supérieur le R.P. Ziad Hillal s.j. et où il a pu se recueillir sur la tombe du R.P. Frans van der Lugt, assassiné alors qu'il avait choisi de rester à Homs au service de tous ; la cathédrale des Quarante Martyrs des Grecs-orthodoxe où l'attendait Mgr Georges Abou-Zakhem ; la cathédrale Notre-Dame à la Ceinture des Syriaques orthodoxes où l'attendait S.E. Mgr Silwanoss ; la paroisse des Maronites avec le R.P. Elias ; la cathédrale du Saint-Esprit des Syriaques Catholiques où l'attendait le vicaire patriarcale, le chorévèque Philippe Barakat.

A chacune de ces étapes, S.B. Gregorios III a insisté combien il fallait à Homs, comme partout en Syrie « Reconstruire les hommes et la pierre. Reconstruire les âmes et les maisons. »

Se déplaçant à pied d'une église à l'autre, le patriarche a pu constater encore une fois, que « l'on marchait sur les débris et non sur la chaussée » et constater la volonté des habitants de restaurer et reconstruire leur chez-eux, ne serait-ce qu'une pièce pour donner un toit à leur famille… Passant devant un groupe reconstruisant un mur, Gregorios III a pris une truelle et s'est joint au groupe pour étaler sa part de béton, très vite rejoint par les prélats qui l'accompagnaient, joignant ainsi la parole aux actes : « Reconstruire les hommes et la pierre. Reconstruire les âmes et les maisons. »

Syrie: Hommage au P. Frans van der Lugt-Il faut arrêter cette guerre, et donc arrêter de vendre


Syrie : Il faut arrêter cette guerre, et donc arrêter de vendre des armes!
Entretien avec Michel Roy, directeur de Caritas Internationalis

Anita Bourdin

ROME, 31 mai 2014 (Zenit.org) - Le message du pape François, du Saint-Siège et des organisations caritatives catholiques pour la Syrie est « clair », explique à Zenit le secrétaire général de Caritas Internationalis, M. Michel Roy : « Il faut arrêter cette guerre » et pour cela, il faut « arrêter de vendre des armes » et il faut donc aussi « éviter que le conflit ne tombe dans l'oubli ».

Le Conseil pontifical Cor Unum, présidé par le cardinal Robert Sarah, a en effet réuni pour la seconde fois au Vatican, ce vendredi, 30 mai, les représentants des organisations caritatives catholiques engagées sur le terrain.

Ils ont reçu le soutien du cardinal Secrétaire d'Etat Pietro Parolin, et du pape François qui les a rencontrés et encouragés à poursuivre ce "chemin ensemble": il leur a aussi remis un message écrit.

Caritas Internationalis, la Caritas du Moyen Orient, de Syrie, du Liban, de Jordanie, de Turquie, d'Irak, l'OEuvre d'Orient, l'Ordre de Malte, le Service jésuite des réfugiés, l'Aide à l'Eglise en détresse, se sont ainsi retrouvés « pour faire un point sur l'engagement humanitaire, les besoins et les priorités du moment ».

Le point de vue était donc à la fois national, régional - représentant la charité des catholiques de sept rites (latin et 6 orientaux) et des 17 diocèses – et international.

Depuis le début de la guerre, l'aide caritative catholique approche les 100 millions, toutes organisations confondues : « c'est beaucoup, mais c'est peu par rapport aux besoins aujourd'hui, mais c'est beaucoup aussi parce que cela permet de porter un témoignage fort là où nos organisations interviennent », estime M. Roy.

Un tableau dramatique

Mgr Antoine Audo, responsable de Caritas Syrie, a spécialement souligné l'importance de l'aide auprès des déplacés de l'intérieur du pays.

Pour aider les populations, ce que la réunion a mis en évidence, souligne M. Roy, c'est qu'il faut d'abord éviter que le conflit ne soit oublié : « Le conflit dure depuis trois ans et peu à peu il a tendance à être oublié : qui parle encore de la Syrie dans les media aujourd'hui ? Pour nous, c'est important, alors que la situation ne cesse de se dégrader en Syrie. »

Il précise : « Chaque jour plus de dix mille personnes quittent le pays et la moitié de la population est déplacée à l'intérieur du pays à la recherche d'un peu de sécurité, très difficile à trouver, plus de 60 % des structures sanitaires sont détruites, beaucoup d'écoles aussi – les enfants ne vont plus à l'école, on est dans un pays ravagé par la guerre. »

C'est ce qui fait que « les gens cherchent la sécurité en se déplaçant » et en cherchant à « partir à l'extérieur » du pays.

« Il est important, insiste M. Roy, de continuer de se mobiliser : c'est l'opinion publique qui peut aider les gouvernements à prendre la mesure du drame qui se déroule. En Syrie, c'est vraiment une tragédie humaine quotidienne.  Et il faut réagir. »

Cessez de vendre des armes

Il a été frappé par la position ferme du Saint-Siège : « Le plus marquant pour moi c'est cet appel que j'ai entendu fortement de la part du nonce apostolique qui était ici mais aussi du cardinal secrétaire d'Etat ce matin : il faut travailler à arrêter cette guerre. Sinon, on travaillera toujours sur les conséquences, et l'on ne travaille que pour une toute petite partie des victimes parce que leur nombre est tel qu'il est impossible d'arriver à notre niveau à aider tout le monde. Il faut arrêter cette guerre et pour arrêter cette guerre, il y a plusieurs leviers possibles, et le pape tout à l'heure nous a dit : « demandez aux marchands d'armes de ne plus vendre d'armes à ceux qui sont en guerre en Syrie ». Il faut empêcher l'approvisionnement. Je crois que c'est très compliqué mais néanmoins il faut s'y employer. »

Il souligne la responsabilité des gouvernements étrangers : « Il faut que nos gouvernements respectifs, des pays les plus importants de la communauté internationale entreprennent cette croisade parce qu'ils sont à la fois ceux qui disent qu'il faut œuvrer pour la paix mais en même temps aussi vendent des armes aux belligérants. Donc je crois qu'il faut agir aussi sur ce plan là pour que la guerre s'arrête et que les Syriens puissent commencer à panser leurs plaies et l'aide humanitaire qui est très nécessaire aujourd'hui sera tout autant et encore plus nécessaire demain en espérant que ce conflit puisse s'arrêter rapidement. »

Une revendication légitime qui dégénère

Il rappelle l'origine du conflit : « Souvenez-vous : les manifestations pour demander plus de liberté étaient justifiées dans un pays dont le système autoritaire mené par l'armée depuis des décennies ne laissait guère de place aux gens. Et cette revendication de plus de liberté de parole et d'association a dégénéré. Et puis là-dessus, assez rapidement, sont arrivés des groupes extrémistes armés par des pays comme l'Arabie Saoudite et le Qatar. Ils ont commencé à créer une violence inouïe, en massacrant des populations, en chassant des populations de leur territoire, de leurs villages. Et donc il y a un mélange d'acteurs dans cette guerre qui est très complexe. Les rebelles du début en sont aussi venus à combattre les extrémistes, donc c'est la confusion qui règne. Et tous ces groupes sont soutenus de l'extérieur. On a l'impression que la Syrie est devenue un champ de bataille pour d'autres pays qui trouvent chacun leur intérêt. Il y a ceux qui sont concernés par des questions de primauté de leur famille religieuse : les Sunnites sur les Chiites, les Chiites étant minoritaires mais au pouvoir. Le gouvernement est lui-même soutenu par les pays chiites de la région, en particulier d'Iran et du Liban. Et puis il y a ceux qui, comme Israël, estiment que c'est pas mal que la Syrie, en ruine, ne représente plus de risque. Il y a un mélange de beaucoup de raisons qui font que ces groupes rebelles existent et continuent  d'exister parce qu'ils sont soutenus de l'extérieur. »

Mais pour Michel Roy , il n'y a pas d'alternative : « Je ne vois pas d'autre solution: que les pays qui soutiennent ces groupes arrêtent de les soutenir, et les invitent à la table du dialogue. La conférence de Genève II qui a eu lieu cette année a été un échec parce qu'il n'y a pas eu assez de pression mise sur les parties belligérantes. Et la population syrienne souffre dramatiquement d'une situation pour laquelle elle est un petit peu en cause - elle a réclamé plus de liberté -, mais on est arrivé à une situation qui dépasse tout le monde. Il faut que la communauté internationale se mobilise à nouveau. Et nous, Français, il faut que nous demandions à nos autorités de se remobiliser non pas pour soutenir un camp contre l'autre mais pour faire en sorte que les parties se retrouvent vraiment autour d'une table. »

Travailler à ce que la paix arrive enfin

Pour ce qui est de la promotion de la paix par le pape François – et encore récemment en Terre Sainte -, il suggère : « Pour la Syrie il se peut que le pape François prenne aussi des initiatives. Son insistance d'abord sur le fait qu'il faut arrêter de vendre des armes est très claire : le message est très clair. »

Il souligne aussi la mobilisation du réseau des nonces, ou des contacts – de Caritas Internationalis notamment - avec le Corps diplomatique à Rome.

C'est l'heure, pour M. Roy de « se retrousser les manches et d'œuvrer à ce que la paix arrive enfin. »

Il reconnaît : « On a parfois l'l'impression d'être complètement dépassés et impuissants, mais la prière – la veillée du 7 septembre – peut avoir des effets très forts, donc agissons et prions pour la paix dans cette région du monde. »

Quant à l'Union européenne, il rappelle son engagement financier et humanitaire, mais ajoute qu'il faut faire davantage : « L'Office humanitaire de l'Union européenne a un rôle important, non seulement par un soutien aux Eglises, mais aussi au HCR, à l'OMS, au PAM. Cependant, au plan politique l'UE n'est malheureusement pas assez forte, soudée pour changer la donne. »

Il conclut, au terme de cette journée de travail, d'information et de coordination : « Au plan des ressources, il faut faire plus et mieux. Au plan politique, il faut faire la paix par le dialogue: on ne s'en sortira pas par les armes, malheureusement aujourd'hui ce sont encore les armes qui parlent. »

Cinq façons d'agir possible

Il ajoute que les catholiques du monde ne peuvent pas se sentir impuissants : il leur indique cinq moyens d'agir à leur portée.

« Premièrement, il ne faut pas baisser les bras », et « continuer de prier » car « la prière va aider à trouver les solutions ».

« Deuxièmement, autant que faire se peut, en parler, faire savoir. Il ne faut pas que cette guerre devienne un conflit oublié ».

« Troisièmement, si l'on vous propose d'accueillir des réfugiés syriens là où vous êtes, dans votre région, ouvrez les bras et accueillez, au moins pour un temps. Parce que personne n'a envie de voir les chrétiens d'Orient partir. Et il n'y a pas que des chrétiens qui cherchent refuge à l'extérieur. Mais en tous cas c'est important d'accueillir des réfugiés parce que dans les pays d'accueil intermédiaires comme le Liban ou la Jordanie, ils sont "coincés": ils n'ont pas la possibilité de travailler, de survivre vraiment donc c'est dramatique, ils préfèrent aller un peu plus loin le temps que la guerre s'arrête. »

« Et puis soutenez le réseau Caritas, soutenez ceux qui agissent, les autres organisations catholiques dont vous êtes proches, pour qu'ils puissent mener à bien les programmes pour lesquels l'Eglise de Syrie se mobilise, et attend notre solidarité. »

« Et enfin parlez-en à votre député, à votre sénateur, pour que cette question ne soit pas oubliée et qu'on en parle dans les lieux ou les décisions peuvent être prises et que le gouvernement français se remobilise. Non pas pour appuyer les rebelles, comme on l'a entendu un peu trop l'année dernière, mais pour appuyer la recherche de la paix, en facilitant le dialogue entre les parties. Et qu'il entraîne l'Union européenne et les autres acteurs. C'est dommage d'entendre le président Obama dire ces jours-ci que les Etats-Unis vont reprendre leur appui aux rebelles.  Ce n'est vraiment pas là la voie de la solution. Donc, le dialogue ! Encouragez vos élus à reprendre le chemin du dialogue : n'hésitez pas à les interpeller ils ont besoin de cela aussi pour avancer. »

Hommage au P. Frans van der Lugt

Enfin, M. Roy souligne l'importance du « maillage horizontal et vertical »des communautés religieuses qui « restent et ne s'en vont pas » et qui « portent le témoignage de l'amour de Dieu pour tous qui est fondamental » : dans un univers musulmans il est fondamental, et il est attendu de la part des musulmans eux-mêmes, qui ont besoin de cette présence chrétienne. C'est une présence aimante, c'est une présence éducative.  A l'école sont assis côte à côte musulmans et chrétiens qui apprennent à s'apprécier mutuellement, à grandir ensemble et ensuite à travailler ensemble. Les communautés religieuses : chapeau ! Le Père Frans van der Lugt, jésuite hollandais assassiné le 7 avril, dans la vieille ville de Homs, était le témoin de cette volonté de rester avec les populations, à leurs côtés, malgré les risques que cela représentait. Je pense que le P. van der Lugt est un exemple de cet engagement de religieuses et religieux dans un pays en guerre comme celui-là. »

Pour ce qui est du sort du P. Paolo dall'Oglio, sj, « on ne sait rien », dit-il : « On continue d'espérer et de prier. De même que pour les deux évêques syro-orthodoxe et grec-orthodoxe d'Alep enlevés il y a plus d'un an maintenant, on est sans nouvelles, mais on a toujours de l'espoir de les retrouver. Ce sont des gens qui ont accepté de donner leur vie…  Il faut continuer de prier pour eux. »

Melkites : Gregorios III au Katholikentag de Ratisbonne




Melkites : Gregorios III au Katholikentag de Ratisbonne
"Avec Jésus-Christ construisons des ponts"

Patriarche Gregorios III

ROME, 1 juin 2014 (Zenit.org) - Tout au long de sa participation à l'édition 2014 du Katholikentag de Ratisbonne (28 mai-1er juin), S. B. Gregorios III, patriarche d'Antioche et de tout l'Orient, d'Alexandrie et de Jérusalem, a repris le thème général de la rencontre « Avec Jésus-Christ construisons des ponts ».

Thème que le patriarche a tout particulièrement développé dans ses deux homélies des vêpres du jeudi de l'Ascension le 29 mai dernier et de la Divine Liturgie du vendredi 30 mai célébrées à l'église de St Emmeram :

Soyons avec le Christ comme le Christ. Soyons des bâtisseurs de ponts. Par Sa Sainte Incarnation le Christ est le pont qui relie le Ciel et la Terre. La Divine Liturgie est elle aussi un pont comme le sont les icônes et les autres objets sacrés de nos églises. Reprenant cet extrait de Saint Paul dans la lettre aux Ephésiens (2, 12-16) : « Mais maintenant, en Jésus-Christ, vous qui étiez jadis éloignés, vous êtes rapprochés par le sang du Christ. Car c'est lui qui est notre paix, lui qui des deux peuples n'en a fait qu'un : il a renversé le mur de séparation, l'inimitié, ayant abrogé par l'immolation de sa chair la loi des ordonnances avec ses rigoureuses prescriptions, afin de fondre en lui-même les deux dans un seul homme nouveau, en faisant la paix, et de les réconcilier, l'un et l'autre unis en un seul corps avec Dieu par la croix, en détruisant par elle l'inimitié. »

Alors qu'en Allemagne on célèbre le 25ème anniversaire de la chute du mur de Berlin en Israël on construit des murs de séparation, Gregorios III a appelé chacun à voir dans son propre quotidien comment il peut être un constructeur de pont. Pont entre Chrétiens, Musulmans et Juifs, entre le Nord et le Sud, l'Est et l'Ouest.

Le patriarche a rappelé les deux conditions pour la paix au Proche-Orient telles qu'elles ont été définies par le Pape François le 24 mai dernier à son arrivée à Amman : « une solution pacifique à la crise syrienne est plus que jamais nécessaire et urgente, ainsi qu'une solution juste au conflit israélo-palestinien. » Gregorios III a appelé à une prière constante pour la paix en Syrie.

Il a participé à une table ronde avec le président allemand, Joachim Gauck, ainsi que de très nombreuses personnalités tant chrétiennes que juives ou musulmanes sur la place de la foi dans une société sécularisée comme il prendra part à la messe de clôture du Katholikentag le dimanche 1er juin.

mercredi 28 mai 2014

Vincent Gelot, la 4L et les chrétiens d’Orient | La-Croix.com 27/5/2014

Vincent Gelot, la 4L et les chrétiens d'Orient | La-Croix.com

« Ne pas considérer les chrétiens comme une minorité mais comme des citoyens ». Les chrétiens d'Orient veulent sortir de la logique minoritaire

Il suffit de jeter un coup d'œil sur sa monture pour comprendre que le cavalier ne revient pas d'un banal « trophée 4L ». Cabossée, éreintée, mais fidèle au poste après 60 000 km de traversée, des steppes d'Asie centrale aux pistes du nord du Soudan, la belle dort sous un préau, aux portes de la Vieille Ville de Jérusalem. Là même où, savoureuse coïncidence, le pape François a achevé lundi 26 mai son premier voyage en Terre sainte.

Il faut parfois deux bonnes minutes pour que le moteur cède aux injonctions de l'allumeur. Mais Vincent Gelot a du temps. À 26 ans, cet ancien étudiant en histoire a appris à s'en donner pour aller à la rencontre des communautés chrétiennes du bout de l'Orient.

Un projet un peu loufoque sur le papier, une odyssée spirituelle et mécanique en solitaire à laquelle peu de monde croyait, hormis lui-même et un camarade qui fera défection sur la ligne de départ.

Sur les routes, un pèlerin reporter

C'était en septembre 2012, à Beyrouth. Vincent terminait un stage au sein d'une ONG lorsqu'il apprit que Benoît XVI venait au Liban avec l'intention de remettre aux Églises d'Orient une feuille de route pour les prochaines décennies – le texte de l'exhortation apostolique Ecclesia in Medio Oriente.

Cet ancien scout nantais découvre alors un monde dont il ignore à peu près tout : les Églises et les rites de cet Orient si compliqué, qui ont pour noms de code « copte », « maronite », « syriaque », « arménien »… Vincent décide alors de partir à la rencontre de ces communautés mal connues, voire interdites ou persécutées, en voyageant « à l'ancienne », dans une petite voiture « fiable, sympa et qui soit signe de simplicité ».

Customisée aux couleurs de l'Orient par un ami artiste, la « Habibimobile » (1) se lance sur les routes de Turquie, d'Irak, de Géorgie, d'Arménie… En pèlerin reporter, Vincent Gelot entame un minutieux travail d'enregistrements et de photos, rédige un journal de bord et recueille dans un cahier au format A3 les témoignages des gens qu'il rencontre – le « Livre d'Orient ». Son objectif ? « Rapporter à Jérusalem les prières de tous ces chrétiens qui n'y mettront sûrement jamais les pieds. »

Embûches et solitude

Les obstacles ne tardent pas à s'accumuler. Financiers, d'abord, contraignant Vincent à se lancer dans une levée de fonds sur Internet. L'interminable traversée des républiques d'Asie centrale – il passera deux mois auprès des communautés chrétiennes isolées d'Ouzbékistan – le pousse jusque dans ses retranchements.

La solitude, en plein désert kazakh, l'a marqué davantage que la morsure d'un chien de garde en Iran, ou l'accident qui faillit lui coûter la vie, en pleine nuit, au détour d'une route de montagne en Éthiopie.

En Azerbaïdjan, Vincent s'improvise contrebandier. Il embarque une cinquantaine de bibles imprimées en russe, à destination du Turkménistan et de l'Ouzbékistan, où leur diffusion est passible de prison. « Dans la seule église catholique autorisée du pays, l'évêque m'a accueilli avec des étoiles dans les yeux ! »

Après avoir placé sa 4L sur un bateau à Ormuz (Iran), direction Djibouti, le jeune homme tente d'entrer au Yémen. Repéré comme chrétien, il est retenu 48 heures à l'aéroport, sous étroite surveillance policière, avant d'être expulsé. « J'ai bien cru que l'aventure se terminerait là. » Son « Livre d'Orient » était resté en soute. « S'ils l'avaient trouvé, qu'en auraient-ils fait ? »

Sous le siège avant, des pages sacrées

Quelques semaines plus tard, le précieux recueil retrouvera sa place sous le siège avant de la voiture, arche d'alliance essoufflée dont la dernière étape, après le Soudan et l'Égypte, fut l'entrée en Israël après plus de cinq heures d'interrogatoire par les gardes-frontières israéliens.

Du temps, Vincent comptait bien en prendre une dernière fois, à Jérusalem, pour préparer minutieusement la remise de son « Livre d'Orient » au pape François, à Rome. Les projets de publication, expositions, conférences se bousculent derrière son sourire apaisé.

« Ma responsabilité, aujourd'hui, c'est de témoigner pour aider ces chrétiens à garder leur foi, leur terre, leur identité. Ils disent au reste du monde que le christianisme vient d'Orient. »

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La chapka du berger

« Le voyage n'est qu'un prétexte pour la rencontre à l'état brut, sans artifice », raconte Vincent Gelot. « Par exemple, celle avec ce berger du nord de l'Azerbaïdjan, un vieil homme au cœur de la pampa. Il ne parlait pas un mot d'anglais, je ne connais pas un mot de russe. Pourtant nous nous sommes compris. Nous avons fait le tour de vieilles tombes musulmanes autour de sa maison. Il y avait celle de ses deux enfants, morts en bas âge. Cette rencontre n'avait rien à voir avec les chrétiens, qui étaient le but de mon voyage. Mais c'était l'une des plus intenses. Quand nous nous sommes quittés, après trois jours, il m'a offert une chapka de berger. Puis il m'a pris dans ses bras, comme un fils. »

Samuel Lieven (à Jérusalem)


Envoyé de mon Ipad 

Le patriarche Raï en Terre sainte : un acte de résistance - Fady NOUN - L'Orient-Le Jour

Le patriarche Raï en Terre sainte : un acte de résistance - Fady NOUN - L'Orient-Le Jour

Le patriarche Raï en Terre sainte : un acte de résistance

C'est par deux messes, l'une matinale sur l'un des autels du Saint-Sépulcre, l'autre dans l'église latine Notre-Dame de Fatima, à Beït Sahour près de Bethléem, que le patriarche maronite, le cardinal Béchara Raï, a poursuivi hier son séjour en Terre sainte, entamé par trois jours de présence discrète et priante (24-26 mai) aux côtés du pape François, rentré lundi au Vatican.


La première messe du chef de l'Église maronite, qui est accompagné notamment par son vicaire patriarcal, Mgr Paul Sayyah, a été célébrée « aux intentions du Liban et des Libanais et de la paix au Moyen-Orient », a précisé un communiqué laconique de l'Agence nationale d'information. La seconde messe, elle, était marquée par tout le faste entourant les tournées pastorales du patriarche Raï au Liban et dans tous les diocèses maronites du monde.


Sauf qu'à Beït Sahour, ce ne sont pas les maronites seulement qui l'ont accueilli, mais tous les chrétiens de la région de Beït Sahour, Beït Jala et Bethléem, ravis de la première visite qu'un patriarche oriental leur rend, depuis la guerre de 1967. C'est avec cette amère réalité à l'esprit que le patriarche Raï s'est adressé aux fidèles, dans l'homélie qu'il a prononcée après la lecture de l'Évangile, qui était celui de l'Ascension.
« Vous êtes les gardiens de votre terre. Cette terre est la vôtre », s'est exclamé le patriarche Raï, dont les paroles ont été accueillies par les applaudissements d'un peuple spolié et oublié, auquel le patriarche a souhaité qu'il soit « relevé de son humiliation ». La cérémonie a été retransmise au Liban par Télé-Lumière et la MTV.
Le patriarche, qui s'exprimait devant plusieurs ministres et officiels de l'Autorité palestinienne, a réaffirmé le droit du peuple palestinien à son État et à sa capitale, Jérusalem-Est, et rendu hommage au président Mahmoud Abbas.

(Lire aussi : « François a su être politique en étant religieux, exclusivement religieux »)

Décoré de l'Étoile de Jérusalem
Dimanche, à l'occasion de la présence du pape à Bethléem, le président palestinien avait remis au patriarche maronite l'Étoile de Jérusalem, la plus haute distinction honorifique palestinienne, au cours d'une cérémonie organisée au palais présidentiel de Ramallah.
L'insigne lui avait été remis « pour son courage et sa visite en Terre sainte ; pour avoir forcé le blocus et être venu appuyer la résistance d'un peuple », a affirmé un communiqué diffusé par l'ambassade palestinienne au Liban.
« Nous sommes venus pour prier pour la paix avec le pape François, (...) la paix au Moyen-Orient commence par la cause palestinienne », a déclaré Mgr Raï en remerciant le président Mahmoud Abbas. « Celui qui ne veut pas la paix en Palestine ne veut pas la paix au Moyen-Orient », a insisté le patriarche. « Cette terre est à nous. C'est notre terre, notre histoire, notre identité, notre message (...). Nous portons votre cause et nous la défendons », a-t-il également assuré.


« Par cette initiative, a affirmé une source ecclésiastique au Liban, l'Église maronite lance l'offensive pour défendre l'arabité et l'appartenance plurielle de la Terre sainte. » « Ce n'est pas une terre juive et nous ne voulons pas qu'elle le devienne », a-t-elle ajouté, soulignant que la visite en Terre sainte du patriarche revêt une très grande importance au regard de la politique de judaïsation à outrance de Jérusalem que suit l'État hébreu et de ses efforts pour faire reconnaître Israël comme « État juif ».
« On s'est opposé à la visite du patriarche Raï, en affirmant qu'aucun de ses prédécesseurs n'a accepté de faire le voyage, a affirmé la source citée, mais c'était d'autres temps. Aujourd'hui, il est au contraire urgent de s'opposer à la politique israélienne. Ce que le patriarche est en train d'accomplir est un acte de résistance, un acte de résistance offensive », a encore souligné la source citée.

(Repère : Les chrétiens de Terre sainte : communautés diverses dans une région troublée)

La volonté de paix
En outre, commentant l'intention de prière du patriarche lors de la messe matinale en l'église du Saint-Sépulcre, la source ecclésiastique a rappelé que le Liban est impliqué dans la recherche d'un règlement de paix au Moyen-Orient, puisqu'il a souscrit à l'initiative saoudienne de paix endossée par le sommet arabe de Beyrouth en 2000.
« On est loin des stratégies d'empire qui cherchent à maintenir le Liban dans un état de mobilisation militaire permanente, a encore affirmé la source en question. Le patriarche Raï est en Terre sainte en messager de paix et de justice, non en messager de guerre. »


À partir d'aujourd'hui, Mgr Raï effectuera des visites pastorales en Galilée, en particulier à Haïfa, où se trouve la résidence de l'évêque maronite de Haïfa et Terre sainte, Moussa Hage, et le plus grand nombre de maronites. De Haïfa, le patriarche rayonnera vers les divers villages de la région. Ses messes quotidiennes seront retransmises par Télé-Lumière. Mgr Raï, qui a précisé avoir reçu les autorisations nécessaires pour son voyage des autorités civiles libanaises, président de la République et Premier ministre, rentrera au Liban en fin de semaine par la vallée du Jourdain et Amman, sans passer par un aéroport israélien.

Pour mémoire

Le ras-le-bol de Mgr Béchara Raï en direct : du jamais-vu...

Les maronites en Terre sainte, une présence fragile liée au contexte régional



Envoyé de mon Ipad 

LE PAPE REVIENT SUR SON PELERINAGE EN TERRE SAINTE


Cité du Vatican, 28 mai 2014 (VIS). Durant l'audience générale tenue place St.Pierre, le Pape François est revenu sur le voyage qu'il vient d'accomplir en Jordanie, Palestine et Israël: Ce pèlerinage en Terre Sainte, a-t-il dit, fut un cadeau dont je rends grâce à Dieu. "Il m'a conduit sur cette terre bénie où a vécu Jésus et où se sont manifestés les événements fondants de l'hébraïsme, du christianisme et de l'islam... Il s'agissait d'abord de commémorer la rencontre historique entre Paul VI et Athénagoras, il y a cinquante ans à Jérusalem. Pour la première fois également, un successeur de Pierre se rendait en Terre Sainte. Réalisé durant les assises conciliaires, ce fut le premier des voyages hors d'Italie des Papes modernes. Le geste prophétique du Pape Paul et du Patriarche oecuménique fut le premier pas du difficile processus d'unité des chrétiens, qui a depuis fait de grands pas. Ma rencontre avec le Patriarche Barthélémy...a été le point culminant de ma visite. Nous avons prié ensemble au St.Sépulcre, entourés du Patriarche réco-orthodoxe de Jérusalem, du Patriarche arméno-apostolique, d'autres évêques et de représentants d'autres confessions... Là où a résonné l'annonce de la Résurrection, nous avons tous ressenti l'amertume de la division des disciples du Christ. Quelle douleur que cette division!... Malgré ce Jésus nous anime. Cette cérémonie a été riche de fraternité, d'estime et d'affection car nous avons ressenti la voix du Bon Pasteur désirant faire un seul troupeau de ses brebis. Nous avons ressenti notre volonté de guérir nos blessures ouvertes pour avancer avec encore plus de ténacité dans la voie de la pleine communion. A la suite de mes prédécesseurs, j'ai moi aussi demandé pardon pour avoir favorisé la division de l'Eglise. J'ai demandé à l'Esprit de nous aider...car nous sommes frères et avons la même volonté de marcher ensemble et de continuer à faire ce que nous pouvons déjà faire de concert, prier et oeuvrer pour le peuple de Dieu, rechercher la paix et protéger la création. En frères nous devons aller de l'avant!".

Puis le Saint-Père a redit que son voyage avait aussi pour but d'encourager la recherche de la paix dans la région, de la paix qui est à la fois don de Dieu et action des hommes: "Je l'ai fait en Jordanie, en Palestine et en Israël, en pèlerin, au nom de Dieu et de l'homme, avec une grande compassion pour tous les fils de la Terre Sainte qui depuis trop de temps vivent en guerre et ont droit à connaître la paix. C'est pourquoi j'ai recommandé aux chrétiens d'être dociles à l'Esprit, d'être capables de gestes d'humilité, de fraternité et de réconciliation...de se faire des artisans de la paix". La paix se construit peu à peu, quotidiennement, artisanalement pourrait-on dire. Certes, comme il n'existe pas d'industrie de la paix, j'ai encouragé les chrétiens à avoir un coeur ouvert. "En Jordanie j'ai remercié les autorités et la population d'accueillir tant de réfugiés en provenance des zones de guerre. Que Dieu bénisse ce pays si accueillant!... J'ai d'ailleurs partout encouragé les responsables à poursuivre leurs efforts à faire baisser les tensions, surtout en Syrie, et à rechercher de nouveau une solution juste au conflit israélo-palestinien. C'est dans ce but que j'ai invité les Président israélien et palestinien, qui sont des hommes de paix, à venir au Vatican prier pour la paix avec moi. Ne nous laissez pas seuls et priez avec nous pour que la paix survienne. Priez beaucoup afin que le Seigneur accorde la paix à cette terre bénie. Je compte sur vous tous". Le voyage a également permis au Pape de confirmer les communautés chrétiennes dans la foi, des populations qui souffrent tant. J'exprime ma gratitude à l'Eglise pour la présence des chrétiens dans tout l'Orient. Ce sont des frères courageux qui témoignent de l'espérance et de la charité, qui sont le sel et la lumière de cette terre. Avec leurs écoles et leurs hôpitaux ils oeuvrent en faveur de la réconciliation et du pardon, en faveur de la société entière". Ce voyage a été pour moi "une grâce reçue de frères et de soeurs qui espèrent contre tout espoir, malgré de nombreuses souffrances" comme l'exil que cause la guerre "ou bien la discrimination et le mépris que provoque l'appartenance au Christ. Je leur suis proche. Prions pour eux et pour la paix de la région et de la Terre Sainte. Prions pour l'Eglise qui avance sur la voie de la l'unité des chrétiens, nécessaire pour que le monde croie dans l'amour de Dieu exprimé par Jésus-Christ venu habiter parmi nous". En conclusion, le Pape a invité les fidèles à réciter un Ave Maria pour la paix du monde et pour que la Vierge accompagne le cheminement vers l'unité.

"COR UNUM" ET LA CRISE SYRIENNE


Cité du Vatican, 28 mai 2014 (VIS). Le Conseil pontifical Cor Unum rencontre le 30 mai 25 organisations caritatives oeuvrant dans le cadre de la crise syrienne. La réunion s'articulera en deux temps. Le matin sera consacré aux interventions successives du Cardinal Sarah, Président du dicastère, du Cardinal Parolin, Secrétaire d'Etat, de Mgr.Zenari, Nonce en Syrie, et de Mgr.Audo, Président de la Caritas syrienne. Puis sera exposé le travail du bureau d'information institué à Beyrouth l'an dernier pour coordonner les actions des organismes catholiques. L'après-midi sera réservé aux aspects concrets de leur collaboration sur le terrain, en Syrie comme dans les pays voisins, ainsi qu'à l'identification des questions critiques et des priorités à venir. Parallèlement à son activité diplomatique, grâce à son réseau de nonciatures, à ses contacts avec les Eglises locales et les agences catholiques d'assistance, le Saint-Siège prend part activement aux programmes internationaux d'aide humanitaire.

Pape Francois: bilan de la visite en Terres Saintes



"J'ai voulu apporter une parole d'espérance, mais je l'ai aussi reçue !"
Catéchèse du 28 mai 2014 (texte intégral)
Pape François
ROME, 28 mai 2014 (Zenit.org) - « Avec ce pèlerinage, j'ai voulu apporter une parole d'espérance, mais je l'ai aussi reçue, à mon tour ! Je l'ai reçue de frères et sœurs qui espèrent "contre toute espérance" (Rm 4, 18), à travers tant de souffrances », confie le pape François au lendemain de son pèlerinage en Terre Sainte (24-26 mai).
Interrompant son cycle de catéchèses sur les dons de l'Esprit-Saint, le pape a dressé un bilan de son voyage, lors de l'audience générale de ce mercredi matin, 28 mai 2014, place Saint-Pierre.
Il a souligné les objectifs de ce pèlerinage, « grand don pour l'Église » : en premier lieu « commémorer le cinquantième anniversaire de la rencontre historique entre le pape Paul VI et le patriarche Athénagoras », par une rencontre avec le patriarche Bartholomaios, « moment culminant de la visite ».
Exprimant son amertume pour « les divisions qui existent encore entre les disciples du Christ », le pape a demandé pardon : « une fois encore, comme l'ont fait les précédents papes, je demande pardon pour ce que nous avons fait pour favoriser cette division et je demande à l'Esprit-Saint de nous aider à guérir les blessures que nous avons faites aux autres frères ».
« Un autre objectif de ce pèlerinage était d'encourager dans cette région le chemin vers la paix », a-t-il poursuivi : « Pour cela, j'ai invité le président d'Israël et le président de la Palestine, tous deux hommes de paix et artisans de paix, à venir au Vatican prier ensemble avec moi pour la paix. Et, s'il vous plaît, je vous demande de ne pas nous laisser seuls. Vous, priez, priez beaucoup pour que le Seigneur nous donne la paix dans cette Terre bénie. »
Le pape a également exhorté les chrétiens de Terre Sainte « à se laisser "oindre", le cœur ouvert et docile, par l'Esprit-Saint, pour être toujours davantage capables de gestes de paix, de fraternité et de réconciliation » car « la paix se fait artisanalement, chaque jour ».
Enfin, il a rendu hommage à « la générosité du peuple jordanien dans leur accueil des réfugiés », demandant « à toutes les institutions internationales d'aider ce peuple dans ce travail d'accueil ».
Catéchèse du pape François
Chers frères et sœurs,
Ces jours derniers, comme vous le savez, j'ai effectué un pèlerinage en Terre Sainte. Cela a été un grand don pour l'Église et j'en rends grâce à Dieu. Il m'a guidé sur cette Terre bénie, qui a vu la présence historique de Jésus et où se sont vérifiés des événements fondamentaux pour le judaïsme, le christianisme et l'islam. Je désire redire ma reconnaissance cordiale à Sa Béatitude le patriarche Fouad Twal, aux évêques des différents rites, aux prêtres, aux franciscains de la Custodie de Terre Sainte. Ces franciscains sont forts ! Ils font un très beau travail ! Ma gratitude va aussi aux Autorités jordaniennes, israéliennes et palestiniennes, qui m'ont accueilli avec une telle courtoisie, je dirais même avec amitié, ainsi qu'à toutes les personnes qui ont coopéré à la réalisation de cette visite.
1.L'objectif principal de ce pèlerinage était de commémorer le cinquantième anniversaire de la rencontre historique entre le pape Paul VI et le patriarche Athénagoras. Cela avait été la première fois qu'un Successeur de Pierre se rendait en Terre Sainte : Paul VI inaugurait ainsi, pendant le concile Vatican II, les voyages hors d'Italie des papes de l'époque contemporaine. Ce geste prophétique de l'évêque de Rome et du patriarche de Constantinople a posé une borne milliaire sur le chemin, difficile mais prometteur, de l'unité entre tous les chrétiens qui a, depuis, accompli des pas importants.
C'est pour cela que ma rencontre avec Sa Sainteté Bartholomaios, frère bien-aimé dans le Christ, a représenté le moment culminant de la visite. Ensemble, nous avons prié auprès du sépulcre de Jésus et il y avait avec nous le patriarche gréco-orthodoxe de Jérusalem, Théophile III, et le patriarche arménien apostolique Nourhan, ainsi que des archevêques et des évêques de différentes Églises et communautés, des Autorités civiles et de nombreux fidèles. En ce lieu où résonna l'annonce de la résurrection, nous avons perçu toute l'amertume et la souffrance des divisions qui existent encore entre les disciples du Christ ; et vraiment, cela fait tant de mal, cela fait mal au cœur. Nous sommes encore divisés ; dans ce lieu où justement a résonné l'annonce de la résurrection, où Jésus nous donne la vie, nous sommes encore un peu divisés. Mais surtout, dans cette célébration chargée de fraternité mutuelle, d'estime et de respect, nous avons entendu fortement la voix du Bon pasteur ressuscité qui veut faire de toutes ses brebis un seul troupeau ; nous avons éprouvé le désir de guérir les blessures encore ouvertes et de poursuivre avec ténacité le chemin vers la pleine communion. Une fois encore, comme l'ont fait les précédents papes, je demande pardon pour ce que nous avons fait pour favoriser cette division et je demande à l'Esprit-Saint de nous aider à guérir les blessures que nous avons faites aux autres frères. Nous sommes tous frères dans le Christ et, avec le patriarche Bartholomaios, nous sommes amis, frères, et nous avons partagé notre volonté de marcher ensemble, de faire tout ce que nous pouvons faire aujourd'hui : prier ensemble, travailler ensemble pour le troupeau de Dieu, rechercher la paix, protéger la création, toutes ces choses que nous avons en commun. Et en frères, nous devons aller de l'avant.
2.Un autre objectif de ce pèlerinage était d'encourager dans cette région le chemin vers la paix, qui est à la fois un don de Dieu et un engagement des hommes. Je l'ai fait en Jordanie, en Palestine et en Israël. Et je l'ai toujours fait en tant que pèlerin, au nom de Dieu et de l'homme, en portant dans mon cœur une grande compassion pour les fils de cette Terre qui vivent depuis trop longtemps avec la guerre et qui ont le droit de connaître enfin des jours de paix !
C'est pourquoi j'ai exhorté les fidèles chrétiens à se laisser « oindre », le cœur ouvert et docile, par l'Esprit-Saint, pour être toujours davantage capables de gestes de paix, de fraternité et de réconciliation. L'Esprit permet d'assumer ces comportements dans la vie quotidienne avec des personnes de cultures et de religions différentes, et de devenir ainsi « artisans » de paix. La paix se fait artisanalement ! Il n'existe pas d'industries de la paix, non. Elle se construit chaque jour, artisanalement, et avec un cœur ouvert pour que vienne le don de Dieu. C'est pour cela que j'ai exhorté les fidèles chrétiens à se laisser « oindre ».
En Jordanie, j'ai remercié les Autorités et le peuple pour leur engagement dans l'accueil de nombreux réfugiés venant des zones de guerre, un engagement humanitaire qui mérite et requiert le soutien constant de la Communauté internationale. J'ai été frappé par la générosité du peuple jordanien dans leur accueil des réfugiés, de tous ceux qui fuient la guerre dans cette zone. Que le Seigneur bénisse ce peuple accueillant, qu'il le bénisse beaucoup ! Et nous devons prier pour que le Seigneur bénisse cet accueil et demander à toutes les institutions internationales d'aider ce peuple dans ce travail d'accueil qu'il accomplit.
Pendant ce pèlerinage dans d'autres lieux aussi, j'ai encouragé les Autorités concernées à poursuivre leurs efforts pour atténuer les tensions dans la région du Moyen-Orient, surtout dans la Syrie torturée, et à continuer de chercher une solution équitable au conflit israélo-palestinien. Pour cela, j'ai invité le président d'Israël et le président de la Palestine, tous deux hommes de paix et artisans de paix, à venir au Vatican prier ensemble avec moi pour la paix. Et, s'il vous plaît, je vous demande de ne pas nous laisser seuls. Vous, priez, priez beaucoup pour que le Seigneur nous donne la paix dans cette Terre bénie. Je compte sur vos prières. Fort, priez, en ce temps, priez beaucoup pour que vienne la paix.
3. Ce pèlerinage en Terre Sainte a aussi été l'occasion de confirmer dans la foi les communautés chrétiennes qui souffrent tant, et d'exprimer la gratitude de toute l'Église pour la présence des chrétiens dans cette région et dans tout le Moyen-Orient. Ces frères sont des témoins courageux de l'espérance et de la charité, « sel et lumière » sur cette terre. Par leur vie de foi et de prière, et à travers leurs activités d'éducation et d'assistance tant appréciées, ils œuvrent en faveur de la réconciliation et du pardon, contribuant au bien commun de la société.
Avec ce pèlerinage, qui a été une véritable grâce du Seigneur, j'ai voulu apporter une parole d'espérance, mais je l'ai aussi reçue, à mon tour ! Je l'ai reçue de frères et sœurs qui espèrent « contre toute espérance » (Rm 4, 18), à travers tant de souffrances, comme celles de ceux qui ont fui leur pays à cause des conflits, comme celles de ceux qui, dans différentes parties du monde, sont discriminés et méprisés à cause de leur foi dans le Christ. Continuons de leur être proches ! Prions pour eux et pour la paix en Terre Sainte et dans tout le Moyen-Orient. Que la prière de toute l'Église soutienne aussi le chemin vers la pleine unité des chrétiens, pour que le monde croie dans l'amour de Dieu qui, en Jésus-Christ, est venu habiter au milieu de nous. Et je vous invite tous, maintenant, à prier ensemble, à prier ensemble la Vierge Marie, Reine de la paix, Reine de l'unité entre les chrétiens, la maman de tous les chrétiens : qu'elle nous donne la paix, au monde entier, et qu'elle nous accompagne sur cette route de l'unité.
Traduction de Zenit, Constance Roques

lundi 26 mai 2014

DECLARATION CONJOINTE DU PAPE ET DU PATRIARCHE ?CUMENIQUE


Cité du Vatican, 26 mai 2014 (VIS). Après la cérémonie de bienvenue à l'aéroport de Tel Aviv, le Pape s'est rendu en hélicoptère à Jérusalem pour rencontrer à la délégation apostolique le Patriarche oecuménique de Constantinople SS Barthélémy accompagné de trois hauts dignitaires. Ont assisté à la rencontre le Cardinal Pietro Parolin, Secrétaire d'Etat, et le Cardinal Kurt Koch, Président du Conseil pontifical pour l'unité des chrétiens. Le Patriarche a été élu en 1991, 270 Archevêque de Constantinople et Patriarche oecuménique (orthodoxie). Il a rencontré Benoît XVI au Vatican en 2008 et participé à la célébration du deuxième millénaire de la naissance de saint Paul. Le 19 mars 2013, il a assisté à la messe d'intronisation du Pape François. Ce fut la première fois, depuis le grand schisme de 1054, qu'un patriarche orthodoxe participait à la cérémonie d'inauguration de pontificat d'un pape catholique.


Au terme de leur rencontre, le Pape François et le Patriarche Barthélémy ont signé la déclaration conjointe suivante:

1.Comme nos vénérables prédécesseurs, le Pape Paul VI et le Patriarche oecuménique Athénagoras, qui se sont rencontrés ici à Jérusalem, il y a cinquante ans, nous aussi, le Pape François et le Patriarche Barthélémy, nous étions déterminés à nous rencontrer en Terre Sainte où notre commun Rédempteur, le Christ Notre-Seigneur, a vécu, a enseigné, est mort, est ressuscité et monté au ciel, d?où il a envoyé le Saint Esprit sur l?Eglise naissante (communiqué commun du 6 janvier 1964). Notre nouvelle rencontre, entre les Evêques des Eglises de Rome et de Constantinople, fondées respectivement par les deux frères, les apôtres Pierre et André, est pour nous source d?une profonde joie spirituelle. Elle offre une occasion providentielle pour réfléchir sur la profondeur et sur l?authenticité des liens existant entre nous, qui sont les fruits d?un parcours rempli de grâce au long duquel le Seigneur nous a conduits, depuis ce jour béni d?il y a cinquante ans.

2.Notre rencontre fraternelle, aujourd?hui, est une nouvelle et nécessaire étape sur la route de l?unité à laquelle seul l?Esprit Saint peut nous conduire, celle de la communion dans une légitime diversité. Nous nous rappelons, avec une profonde gratitude, les étapes que le Seigneur nous a déjà rendus capables d?entreprendre. L?accolade échangée entre le Pape Paul VI et le Patriarche Athénagoras, ici, à Jérusalem, après tant de siècles de silence, a préparé le chemin pour un geste important, le retrait de la mémoire et du sein de l?Eglise des actes d?excommunication mutuelle en 1054. Ce geste a été suivi par un échange de visites entre les Sièges respectifs de Rome et de Constantinople, par une correspondance régulière et, plus tard, par la décision, annoncée par le Pape Jean-Paul II et le Patriarche Dimitrios, tous deux d?heureuse mémoire, d?initier un dialogue théologique en vérité entre catholiques et orthodoxes. Tout au long de ces années, Dieu, source de toute paix et de tout amour, nous a enseignés à nous regarder les uns les autres comme membres de la même famille chrétienne, sous un seul Seigneur et Sauveur, Jésus Christ, et à nous aimer les uns les autres, de sorte que nous puissions professer notre foi au même Evangile du Christ, tel qu?il fut reçu par les apôtres, exprimé et transmis à nous par les conciles ?cuméniques ainsi que par les pères de l?Eglise. Tandis que nous sommes conscients de ne pas avoir atteint l?objectif de la pleine communion, aujourd?hui, nous confirmons notre engagement à continuer de marcher ensemble vers l?unité pour laquelle le Christ notre Seigneur a prié le Père afin que tous soient un.

3.Bien conscients que l?unité est manifestée dans l?amour de Dieu et dans l?amour du prochain, nous attendons avec impatience ce jour où, finalement, nous partagerons ensemble le banquet eucharistique. Comme chrétiens, nous sommes appelés à nous préparer à recevoir ce don de la communion eucharistique, selon l?enseignement de Saint Irénée de Lyon, par la confession de la même foi, une prière persévérante, une conversion intérieure, une vie renouvelée et un dialogue fraternel. En atteignant ce but espéré, nous manifesterons au monde l?amour de Dieu par lequel nous sommes reconnus comme de vrais disciples de Jésus-Christ.

4.A cette fin, le dialogue théologique entrepris par la Commission mixte internationale offre une contribution fondamentale à la recherche pour la pleine communion entre catholiques et orthodoxes. Ensuite, sous les papes Jean-Paul II et Benoît XVI, et le Patriarche Dimitrios, les progrès de nos rencontres théologiques ont été substantiels. Aujourd?hui, nous exprimons notre sincère appréciation pour les acquis, tout comme pour les efforts en cours. Ceux-ci ne sont pas un pur exercice théorique, mais un exercice dans la vérité et dans l?amour qui exige une connaissance toujours plus profonde des traditions de l?autre pour les comprendre et pour apprendre à partir d?elles. Ainsi, nous affirmons une fois encore que le dialogue théologique ne recherche pas le plus petit dénominateur commun sur lequel aboutir à un compromis, mais qu?il est plutôt destiné à approfondir la compréhension de la vérité tout entière que le Christ a donnée à son Eglise, une vérité que nous ne cessons jamais de mieux comprendre lorsque nous suivons les impulsions de l?Esprit Saint. Par conséquent, nous affirmons ensemble que notre fidélité au Seigneur exige une rencontre fraternelle et un dialogue vrai. Une telle quête ne nous éloigne pas de la vérité. Tout au contraire, à travers un échange de dons, sous la conduite de l?Esprit Saint, elle nous mènera à la vérité tout entière.

5.Cependant, même en faisant ensemble cette route vers la pleine communion, nous avons maintenant le devoir d?offrir le témoignage commun de l?amour de Dieu envers tous, en travaillant ensemble au service de l?humanité, spécialement en défendant la dignité de la personne humaine à toutes les étapes de la vie et la sainteté de la famille basée sur le mariage, en promouvant la paix et le bien commun, et en répondant à la souffrance qui continue d?affliger notre monde. Nous reconnaissons que la faim, la pauvreté, l?analphabétisme, l?inéquitable distribution des ressources doivent constamment être affrontés. C?est notre devoir de chercher à construire une société juste et humaine dans laquelle personne ne se sente exclu ou marginalisé.

6.C?est notre profonde conviction que l?avenir de la famille humaine dépend aussi de la façon dont nous sauvegardons, avec prudence et compassion, avec justice et équité, le don de la création que notre Créateur nous a confié. Par conséquent, nous regrettons le mauvais traitement abusif de notre planète, qui est un péché aux yeux de Dieu. Nous réaffirmons notre responsabilité et notre obligation d?encourager un sens de l?humilité et de la modération, de sorte que tous sentent la nécessité de respecter la création et de la sauvegarder avec soin. Ensemble, nous réaffirmons notre engagement à sensibiliser au sujet de la gestion de la création; nous appelons tous les hommes de bonne volonté à considérer les manières de vivre plus sobrement, avec moins de gaspillage, manifestant moins d?avidité et plus de générosité pour la protection du monde de Dieu et pour le bénéfice de son peuple.

7.De même, il y a une nécessité urgente pour une coopération effective et engagée des chrétiens en vue de sauvegarder partout le droit d?exprimer publiquement sa foi, et d?être traité équitablement lorsqu?on promeut ce que le christianisme continue d?offrir à la société et à la culture contemporaines. A ce propos, nous invitons tous les chrétiens à promouvoir un authentique dialogue avec le judaïsme, l?islam et d?autres traditions religieuses. L?indifférence et l?ignorance mutuelles ne peuvent que conduire à la méfiance, voire, malheureusement, au conflit.

8.De cette sainte ville de Jérusalem, nous exprimons nos profondes préoccupations partagées pour la situation des chrétiens au Proche et Moyen Orient et pour leur droit de rester des citoyens à part entière de leurs patries. Avec confiance, nous nous tournons vers le Dieu tout-puissant et miséricordieux, dans une prière pour la paix en Terre Sainte et au Moyen Orient en général. Nous prions spécialement pour les Eglises en Egypte, en Syrie et en Irak, qui ont souffert le plus douloureusement en raison des récents événements. Nous encourageons toutes les parties, indépendamment de leurs convictions religieuses, à continuer d??uvrer pour la réconciliation et pour la juste reconnaissance des droits des peuples. Nous sommes persuadés que ce ne sont pas les armes, mais le dialogue, le pardon et la réconciliation qui sont les seuls moyens possibles pour obtenir la paix.

9.Dans un contexte historique marqué par la violence, l?indifférence et l?égoïsme, beaucoup d?hommes et de femmes sentent aujourd?hui qu?ils ont perdu leurs repères. C?est précisément à travers notre témoignage commun de la bonne nouvelle de l?Evangile que nous pouvons être capables d?aider nos contemporains à redécouvrir la voie qui conduit à la vérité, à la justice et à la paix. Unis dans nos intentions, et nous rappelant l?exemple, il y a cinquante ans, du Pape Paul VI et du Patriarche Athénagoras, nous lançons un appel à tous les chrétiens, ainsi qu?aux croyants de toutes les traditions religieuses et à tous les hommes de bonne volonté, à reconnaître l?urgence de l?heure qui nous oblige à chercher la réconciliation et l?unité de la famille humaine, tout en respectant pleinement les différences légitimes, pour le bien de toute l?humanité et des générations futures.

10.En entreprenant ce pèlerinage commun à l?endroit où notre unique et même Seigneur Jésus Christ a été crucifié, a été enseveli et est ressuscité, nous recommandons humblement à l?intercession de la Très Sainte et toujours Vierge Marie nos futurs pas sur le chemin vers la plénitude de l?unité, en confiant l?entière famille humaine à l?amour infini de Dieu.

Que le Seigneur fasse briller sur toi son visage, qu?il se penche vers toi! Que le Seigneur tourne vers toi son visage, qu?il t?apporte la paix! De Jérusalem, le 25 mai 2014.