Arabes du Christ


" الهجرة المسيحية تحمل رسالة غير مباشرة للعالم بأن الإسلام لا يتقبل الآخر ولا يتعايش مع الآخر...مما ينعكس سلباً على الوجود الإسلامي في العالم، ولذلك فإن من مصلحة المسلمين، من أجل صورة الإسلام في العالم ان .... يحافظوا على الوجود المسيحي في العالم العربي وأن يحموه بجفون عيونهم، ...لأن ذلك هو حق من حقوقهم كمواطنين وكسابقين للمسلمين في هذه المنطقة." د. محمد السماك
L'emigration chretienne porte au monde un message indirecte :l'Islam ne tolere pas autrui et ne coexiste pas avec lui...ce qui se reflete negativement sur l'existence islamique dans le monde.Pour l'interet et l'image de l'Islam dans le monde, les musulmans doivent soigneusement proteger l'existence des chretiens dans le monde musulman.C'est leur droit ..(Dr.Md. Sammak)

mardi 2 septembre 2014

Chrétiens et yézidis ne se voient plus d’avenir en Irak | La-Croix.com-2/9/2014

Chrétiens et yézidis ne se voient plus d'avenir en Irak | La-Croix.com

Chrétiens et yézidis ne se voient plus d'avenir en Irak

Depuis l'avancée de l'État islamique, au moins 700 000 non-musulmans ont trouvé refuge au Kurdistan, dans des conditions éprouvantes, voire indignes.

A la crainte des exactions des djihadistes s'ajoute le traumatisme causé par les pillages menés par leurs « voisins musulmans », au point que toute coexistence leur apparaît désormais impossible.

Sous une chaleur insupportable à peine tempérée par un ventilateur, Sami, syrien catholique de Qaraqosh, accepte de raconter son calvaire. Au fur et à mesure de son récit, ses compagnons de chambrée s'approchent, soit qu'ils guettent des bribes d'une histoire dont les bruits sont venus jusqu'à eux, soit qu'ils tiennent à y ajouter leur propre témoignage.

Il faut dire que, dans cette salle paroissiale de la cathédrale Saint-Joseph à Ankawa, où s'entassent sur des matelas plusieurs familles, dont de nombreux enfants et une jeune malade, les déplacés ne demandent qu'à être distraits de cet ennui qui les mine. « Quand tout le monde a fui, dans la nuit du 6 au 7 août, je dormais, personne ne m'a prévenu », commence Sami.

Avec une centaine d'autres chrétiens au moins – il ne saurait dire combien –, il s'est réveillé au matin sous le joug de l'État islamique. Qui, dès le lendemain, a entamé un pillage en règle : des voitures sont arrivées de Syrie emmenant avec elles « tous les appareils électriques ». Chaque jour pendant deux semaines, les djihadistes lui ont aussi demandé de se convertir, ce qu'il a, à chaque fois, refusé en citant le Coran : « Vous avez votre religion et j'ai la mienne. »

Tribunal islamique

Le 21 août au petit matin, leur stratégie a changé. Environ 70 des derniers chrétiens de la ville, dont de nombreuses personnes âgées, ont été convoqués à la mosquée. Après avoir séparé hommes et femmes, les combattants de l'État islamique ont fouillé méthodiquement leurs bagages, jusqu'aux sous-vêtements des femmes, puis les ont répartis dans des bus. Dans la confusion, ils ont enlevé un médecin, une jeune femme, Rita, d'environ 35 ans restée avec son père aveugle, et arraché à sa mère une petite fille d'environ 3 ans, Cristina.

Déposé devant l'ancien pont, détruit par les bombardements, de Khazer, le petit groupe a entamé une éprouvante fuite en plein soleil, dont il reste à Sami d'horribles images comme cet homme, croisé au bord de la route et qui poussait sa mère en chaise roulante « en tombant à chaque pas ». Seule la moitié d'entre eux est arrivée au check-point kurde  : malgré les recherches le long de la ligne de front, nul ne sait ce qu'il est advenu des autres. Selon des nouvelles alarmantes arrivées de Mossoul, il semble que les derniers otages de Qaraqosh, dont « de jeunes hommes et de belles femmes », aient été présentés à un tribunal islamique et contraints de se convertir. Et que ceux qui ont refusé l'aient payé de leur vie.

Les membre des multiples minorités irakiennes ne croient plus à la cohabitation avec les musulmans

La liste des exactions de l'État islamique ne cesse de s'allonger. Parce qu'elle n'appartient pas à ces « gens du Livre » que décrit le Coran, la communauté yézidie a été bien plus éprouvée encore, elle qui déplore le meurtre de centaines d'hommes et d'enfants, l'enlèvement d'au moins 1 300 femmes, sans que nul ne soit encore en mesure de dénombrer ces enfants, personnes âgées mortes de soif ou d'épuisement pendant leur marche forcée du Sinjar vers la Syrie puis le Kurdistan...

Mais à la terreur que suscitent les combattants de Daesh (l'acronyme arabe de l'EI), s'ajoute un traumatisme supplémentaire, attesté par tous ceux qui, comme Sami, ont eu le malheur de ne pouvoir partir à la première alerte : les « voisins » musulmans des réfugiés ont, eux aussi, participé au pillage de tous leurs biens. « Le matin, les gens de Daesh pillaient nos maisons (1). Le soir, c'était au tour des musulmans du village de Hawi », témoigne le vieil homme.

« Trahis » - selon eux - par l'armée kurde qui s'est retirée sans les prévenir pour provoquer grâce à cette fuite éperdue un « choc » dans l'opinion internationale et l'envoi d'armes susceptibles de l'aider à conforter son État, « trahis » aussi par leurs « frères » musulmans, les membre des multiples minorités irakiennes ne croient plus à la cohabitation avec eux. Désormais, et même en cas de retour dans leurs foyers, l'idée de devoir croiser ces derniers fait horreur aux chrétiens de Qaraqosh.

« Plus aucune garantie de vivre en sécurité »

Chef d'un clan de 46 familles kakaï (une religion antéislamique très discrète), accueillies à Ankawa au camp de Mart Schmouni au milieu de leurs voisins chrétiens, Mohammed ne dit pas autre chose. « Nous ne retournerons dans nos villages qu'à condition qu'on nous enlève le village musulman qui s'est construit au milieu ». Azhar Khalil Sulaiman, yézidie installé depuis une dizaine d'années à Souleymania, au sud du Kurdistan, où il enseigne à l'université, en est persuadé lui aussi : « Les yézidies n'ont pas d'avenir ici. Non seulement nous avons tout perdu, mais nous ne serons jamais en sécurité ». « Nous n'avons plus confiance », « plus aucune garantie de vivre en sécurité » aux côtés des musulmans, répètent-ils.

« Quand j'étais jeune, mon grand-père, mon père me répétaient de me méfier des musulmans, qu'un jour ils nous poignarderaient dans le dos », raconte le P. Amir Jaje, supérieur des dominicains d'Irak, reprenant une formule souvent entendue. « Je ne les croyais pas, j'ai étudié l'islam, ouvert l'Académie des sciences humaines à Bagdad pour favoriser les échanges... Aujourd'hui je pense qu'ils avaient raison. »

Alors qu'une partition du pays s'amorce entre kurdes à l'est, sunnites à l'ouest et chiites au sud, chabaks et turkmènes chiites, chassés par l'État islamique, sont priés de rejoindre « les leurs ». Mais où les yézidies, les chrétiens, les kakaïs et les Sabéens pourront-ils trouver refuge ? La crainte d'une éradication totale de ces religions anciennes, plus anciennes encore que l'islam, sur la terre qui les a vues naître n'est, hélas, plus infondée.

« Je pense toutefois que l'humain peut sauver la relation »

Venu vivre à Souleymania, au sein de la communauté Al Khalil fondée par le jésuite Paolo Dall'Oglio pour tenter d'établir un pont entre Églises orientales et musulmans, le frère Sébastien Duhaut ne peut que constater ces tensions. « J'entends tous les jours des choses très dures sur l'islam, religion du diable, ou des questions sur pourquoi en France nous ne 'mettons pas dehors les musulmans'. J'écoute. Il faut rester modeste, je n'ai pas partagé leurs souffrances, leurs peurs », confie le jeune Français.

« Je pense toutefois que l'humain peut sauver la relation : les chrétiens essaient d'aimer les musulmans en dépit de leur religion qu'ils n'aiment pas. Et parfois, à ceux que je connais un peu mieux et qui disent ''détester les musulmans'', je demande s'ils me détestent aussi parce que je lis un peu le Coran… » Fervent partisan du dialogue islamo-chrétien et organisateur régulier de rencontres entre croyants des deux religions comme prêtre à Mossoul, évêque à Kirkouk et désormais patriarche des Chaldéens à Bagdad, Mgr Louis Raphaël Sako s'inquiète lui aussi de cette montée du fondamentalisme « un peu partout dans l'islam » qui met en péril toute coexistence pacifique avec d'autres courants musulmans ou d'autres religions.

« Si ces voisins musulmans ont pris les biens des déplacés, c'est parce qu'eux aussi considèrent qu'il est justifié, au nom de l'islam, de les prendre », assure le patriarche Sako. Même à Bagdad, en ce moment, certains se rendent à l'administration, falsifient les titres de propriété et vont voir les chrétiens en leur disant qu'ils ont ''acheté'' leurs maisons et les obligent à partir. Qu'elle soit due à l'ignorance ou alimentée par le discours des responsables musulmans, cette mentalité est terrible ».

« Nous avons le droit de vivre dans ce pays en tant qu'êtres humains »

Conscient du traumatisme profond créé par ce nouvel exode, le patriarche des Chaldéens plaide, comme beaucoup d'autres en Irak, pour « une intervention militaire internationale », suivie d'une force d'interposition là encore internationale, seule à même de permettre le retour - d'une partie au moins – des déplacés.

Au-delà, il attend aussi de la communauté internationale qu'elle exige des « pays arabes ou majoritairement musulmans qu'ils rééduquent leurs populations, en leur enseignant une culture ouverte, le respect de l'autre ». « Nous avons le droit de vivre dans ce pays en tant qu'êtres humains », rappelle-t-il. Un travail sans doute de longue haleine, reconnaît frère Sébastien  : « L'islam doit dépasser théologiquement, et non pas seulement du point de vue humaniste cette tentation radicale. Comme les autres monothéismes avant eux, les musulmans doivent trouver d'autres voies pour exprimer leur zèle religieux que le meurtre de ceux qu'ils considèrent comme déviants. »



Envoyé de mon Ipad 

Historique des chrétiens d’Orient - L'Orient-Le Jour

Historique des chrétiens d'Orient - L'Orient-Le Jour

Olj-2/9/2014-Historique des chrétiens d'Orient

Le christianisme, dès ses débuts, s'était répandu dans tout le Moyen-Orient formé de trois pays : Syrie, Palestine et Irak. La Jordanie formait alors le grand Sud de la Syrie et le Liban une province
maritime.
Voulant enrayer le christianisme de Damas, le fanatique pharisien Saül dut changer d'optique, après sa « vision du Christ et son appel », en l'an 36, peu avant son arrivée, et Saül devint Paul, le plus fervent des chrétiens dont il prêcha la doctrine un peu
partout.
Le nombre des chrétiens d'Orient se situait entre 22 et 25 millions. Antioche avait l'honneur d'être la principale ville chrétienne. En Irak, le christianisme était disséminé partout. Et c'est en Palestine que la foi chrétienne était la plus ardente et la plus totale. En effet, c'est grâce aux ex-juifs, aussi étonnés qu'émus par tant de guérisons et de miracles de Jésus qu'ils accompagnaient, que le christianisme se répandit en Orient et en Occident, et ces premiers chrétiens acceptaient volontiers le martyre en répandant l'enseignement spirituel du Messie.
Cependant, l'islam va envahir toute notre région (636-640). Et le gouvernement musulman, installé à Damas, va prendre des mesures draconiennes contre les chrétiens :
– payer, en plus des impôts, un tribut à la longue exorbitant.
– pas de droit à une fonction publique.
C'était arracher les ailes à une volaille.
Les chrétiens d'Orient, affolés par ces mesures incoercibles, durent adopter l'islam dans leur majorité ; ils devaient continuer à vivre honorablement avec leur famille, comme par le passé.
De telles instructions avaient été adoptées à l'insu du prophète Mohammad. Aussi, quand on les lui annonça, il tança sévèrement les instigateurs haut placés. Car le prophète, dans son enfance, avait été instruit et éduqué par le moine al-Buhayra. Aussi, admirait-il l'enseignement de Jésus et témoignait-il un grand respect pour les chrétiens.
Après tout ce branle-bas, il est un fait qui concerne ces chrétiens islamisés de Syrie et que l'histoire ne mentionne pas : c'est leur stratégie expansive et surtout civilisatrice. En effet, les armées des Omeyyades, parties de Syrie en 700, devaient entreprendre la conquête de toute l'Afrique du Nord puis de l'Espagne en 712. Elles allaient faire de l'Andalousie, au Sud, un petit paradis, grâce à toutes leurs constructions pleines d'art subtil et de finesse. Elles allaient y rester huit siècles.
D'où venait tant de raffinement chez les chrétiens islamisés ? De leur contact continuel avec les Byzantins. Ils étaient devenus les maîtres de l'Occident dans tous les domaines de la culture (cf. Avicenne, Averroès).
En somme, avoir forcé les chrétiens d'Orient à adopter l'islam fut une catastrophe de taille pour la culture et la civilisation. Au lieu de continuer à être les maîtres de l'Orient et de l'Occident, on accuse aujourd'hui plusieurs siècles de retard sur cet Occident bien évolué. Ce qui nous a valu de nombreuses colonisations.



Envoyé de mon Ipad 

lundi 1 septembre 2014

Le pape appelle un prêtre irakien qui lui a écrit avec ses « larmes » | La-Croix.com

Le pape appelle un prêtre irakien qui lui a écrit avec ses « larmes » | La-Croix.com

Le pape appelle un prêtre irakien qui lui a écrit avec ses « larmes »

Le 19 août dernier, le pape François a appelé un prêtre irakien travaillant dans un camp de réfugiés du Kurdistan irakien pour l'assurer de son soutien et de sa proximité avec les chrétiens persécutés dont il s'occupe. C'est ce qu'a confirmé, samedi 30 août, le Bureau de presse du Saint-Siège.

Sur le vol papal de retour de Corée du Sud, un journaliste américain de l'agence Catholic News Agency, Alan Holdren, avait remis une lettre au Pape, dans laquelle il avait retranscrit le message d'un ami prêtre irakien, envoyé par messagerie téléphonique. Le P. Behnam Benoka, curé de Bartella, une petite ville chrétienne des environs de Mossoul et vice-recteur du séminaire catholique à Ankawa, décrivait la situation terrible des chrétiens déracinés.

« Saint-Père, la situation de tes brebis est misérable »

« Saint-Père, la situation de tes brebis est misérable, ils meurent et ils ont faim, ils n'en peuvent plus. Nous, prêtres, religieux et religieuses, nous sommes peu et nous craignons de ne pas pouvoir répondre aux exigences physiques et psychiques de tes enfants et nos enfants », écrivait le P. Benoka.

« Je vous écris avec mes larmes, car nous sommes ici dans une vallée obscure au milieu d'un grand troupeau de loups féroces. Sainteté, je crains de perdre tes tout-petits, surtout les nourrissons qui s'affaiblissent davantage chaque jour. Envoie-nous ta bénédiction pour avoir la force de continuer et de résister encore. »

Dans son message, le prêtre irakien exprimait aussi sa reconnaissance au Pape qui a lancé de nombreux appels public pour le retour de la paix en Irak et « parce que tu nous portes toujours dans ton cœur, et tu nous mets sur l'autel où tu célèbres la messe, pour que Dieu aie pitié de nous ».

Le P. Benoka travaille aujourd'hui « sous une tente avec un groupe de médecins et de volontaires » pour apporter du secours médical aux réfugiés arrivés ces dernières semaines au Kurdistan.

Selon le prêtre, interrogé par l'agence Zenit, le Pape ému a exprimé sa « gratitude » pour le travail accompli par les bénévoles dans les camps de réfugiés. Il a réaffirmé son « plein soutien et sa proximité » aux chrétiens persécutés, promettant de continuer à faire « de son mieux pour donner du réconfort à ceux qui éprouvent de la souffrance ».

L'alerte de Mgr Warduni

Depuis Rimini, dans le Nord de l'Italie, où il participait au meeting de Communion et Libération, l'évêque auxiliaire de Bagdad, Mgr Shlemon Warduni, a lui aussi rapporté la souffrance du peuple irakien, dénonçant la paralysie de la communauté internationale face à l'offensive extrémiste en Irak.

« Nous sommes préoccupés, désolés et tristes parce que nous ne comprenons pas les raisons de leur violence. Nous avons des amis parmi les musulmans. Nous avons vécu des centaines d'années avec eux. Ce fanatisme n'est pas rationnel », s'est-il désolé, relatant les atrocités commises, comme le viol d'une fillette de trois ans. « Ils ne sont pas humains… Pour quelle raison doivent-ils nous éradiquer, nous qui sommes Irakiens depuis les origines, puisque nous sommes là depuis 2 000 ans ? Qu'est-ce qu'on a fait ? » Le manque de réponse à toutes ces questions « fait vraiment mal », déplore l'évêque chaldéen.

Mgr Warduni a aussi insisté sur la menace que l'organisation EI représente pour l'Occident. « C'est une situation qui met le monde entier en danger », estime-t-il, affirmant que si la communauté internationale n'est pas attentive, un jour « elle les trouvera devant sa porte et ils diront : 'tout le monde dehors !' »

L'évêque auxiliaire de Bagdad regrette l'attentisme de la communauté internationale. À ses yeux, elle est « intervenue avec un mois de retard et seulement après nos appels répétés ». « Nous voudrions que l'Europe et les États-Unis prennent vraiment au sérieux notre persécution. L'avancée des hommes de l'EI nous met non seulement en péril, mais aussi le monde entier », a-t-il ajouté, appelant à mettre fin aux ventes d'armes.



Envoyé de mon Ipad 

Quand le P. Paolo dall’Oglio justifiait son engagement auprès de ses proches | La-Croix.com

Quand le P. Paolo dall'Oglio justifiait son engagement auprès de ses proches | La-Croix.com
1/9/2014

Quand le P. Paolo dall'Oglio justifiait son engagement auprès de ses proches

Les proches du P. Paolo dall'Oglio, enlevé en Syrie le 29 juillet 2013, ont rendu publique une lettre adressée à sa famille peu après son ordination diaconale, en 1983.

Le jésuite, qui a par la suite refondé le monastère syriaque de Mar-Moussa, revient sur les raisons profondes de son engagement au service du dialogue islamo-chrétien, une tâche qui incombe à l'Église tout entière.

« J'essaierai de contribuer au dialogue islamo-chrétien avec la claire conscience qu'on ne peut faire efficacement ce travail s'il reste un monopole clérical et ne devient pas un pour beaucoup de chrétiens une façon de vivre leur baptême. » Ainsi s'exprimait le P. Paolo dall'Oglio, dans une lettre dense adressée à sa famille le 30 octobre 1983, peu après son ordination diaconale.

Pour le trentième anniversaire de son ordination sacerdotale, ses proches ont voulu rendre public ce document où le jésuite, enlevé en Syrie le 29 juillet 2013, expliquait son choix de vie et sa volonté de se consacrer au dialogue et à la paix.

Le futur prêtre indique tout d'abord les principaux aspects de ce qui pourrait devenir sa mission au sein de la Compagnie de Jésus. « Cette mission, écrit-il, consiste en trois mots, celle d'être prêtre dans une Église en dialogue. En dialogue : c'est-à-dire dans l'ouverture à Dieu et au monde. »

Ordonné diacre dans l'Église syriaque, le jeune religieux perçoit le fait d'être né dans l'Église romaine comme une « grâce particulière » : « Si l'on ne tombe pas dans le romanocentrisme, on comprend qu'un service universel n'est possible que dans l'ouverture à la pluralité et l'accueil de la diversité. »

« Si nous ne vivons pas le dialogue à l'intérieur, comment le prêcherons-nous au dehors ? »

Quant à son engagement dans l'Église syrienne d'Antioche, le futur P. dall'Oglio le justifie comme un acte de « respect » et de « reconnaissance » à l'égard d'une « Église demeurée fidèle, malgré un océan de difficultés, à l'Evangile reçu des Apôtres et qui a donné à l'Église universelle une multitude de saints, martyrs, docteurs… »

« C'est une Église fière de son patrimoine, poursuit-il, et qui, si elle aime prier en syriaque, la langue parlée par Jésus et les juifs de son époque en Palestine, ne refuse pas de s'exprimer en arabe, la langue des fils d'Ismaël, des musulmans, avec lesquels le Seigneur l'a mise en contact depuis tant de siècles pour que, dans la fidélité et la souffrance, advienne le jour où tous les fils d'Abraham se reconnaîtront dans la Voie unique, la Miséricorde du Père. »

Concernant le dialogue islamo-chrétien auquel il entend se consacrer, le jeune religieux interroge tout d'abord : « Si nous ne vivons pas le dialogue à l'intérieur, comment le prêcherons-nous au dehors ? Si les Églises puissantes et majoritaires demeurent notre modèle de développement, comment demander aux chrétiens privés de pouvoir ou minoritaires de ne pas céder à la tentation de se replier sur eux-mêmes ou d'émigrer, comme cela se passe au Proche-Orient ? »

« Dans cette optique, poursuit-il, l'islam constitue une épreuve, un défi, un appel indirect à la conversion pour connaître et imiter Jésus, pour les chrétiens du Proche-Orient comme pour l'Église tout entière. »

« Le dialogue est pour moi un engagement politique »

Ainsi, pour le jeune jésuite, toute l'Église, y compris à Rome, est appelée à vivre un « processus d'ouverture aux grandes réalités non chrétiennes qui nous entourent et véhiculent des valeurs, ou du moins des exigences authentiques (…) Nous pourrons alors, sans peur, pénétrer toutes les réalités et au contact de celles-ci, il nous sera enseigné ce qu'il faut dire ; la foi se revêt, s'incarne, s'exprime dans la réalité rencontrée et moi-même, en présence du frère rencontré, je fais l'expérience nouvelle de la sagesse multiforme de Dieu ». « Ce processus, poursuit le jeune diacre, est celui de l'incarnation et s'applique à la vie concrète de chacun : famille, travail, culture, idéologie… Bien entendu, ce n'est pas moi qui m'incarne, mais la vérité qui, à travers le dialogue, advient parmi nous. »

« Il s'agit bien plus souvent d'un problème de méthode que d'étiquette, poursuit le futur fondateur du monastère syriaque de Mar-Moussa, en Syrie. Avec un ami musulman, nous avons l'habitude de dire qu'il n'y a que deux partis : celui de l'extrémisme fanatique (où je suis le critère pour juger les autres) et celui de Dieu (au contraire du premier, il invite à chercher et trouver la beauté de son visage en toutes choses). Il me semble qu'il y a là un bon critère de jugement et d'autocritique pour le monde et l'Église d'aujourd'hui. »

« Le dialogue est également pour moi un engagement politique parce qu'il aboutit à la paix et à la justice », développe-t-il encore. Fondé sur des « gestes concrets » et non sur du « bavardage », ce dialogue implique tous les niveaux de l'existence, de la religion à l'économie. « Il y a du travail pour tout le monde  ! », conclut-il.



Envoyé de mon Ipad 

Chrétiens d'Orient




Chrétiens d'Orient
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Les enjeux du soutien aux chrétiens d'Orient, par Vincent Badré
La culture des chrétiens d'Orient peut aussi nous donner des exemples de vie avec un patrimoine et des traditions vivantes. Ils peuvent recouvrir de ...
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RFI
... refuge à Sarcelles dans le Val d'Oise, première ville française qui s'est portée candidate pour accueillir de nouveaux exilés chrétiens d'Orient.
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Siniora aux chrétiens : Vous êtes plus proches de moi que la wilayat el-fakih et le califat de Mossoul
M. Frangié a souligné dans ce cadre que les chrétiens d'Orient ne doivent pas être perçus comme une minorité en quête de protection, mais comme ...
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dimanche 31 août 2014

Raï à Rome : pour « une force de l’Onu contre les groupes fondamentalistes au M-O » - L'Orient-Le Jour

Raï à Rome : pour « une force de l'Onu contre les groupes fondamentalistes au M-O » - L'Orient-Le Jour

Raï à Rome : pour « une force de l'Onu contre les groupes fondamentalistes au M-O »

Pour sa première journée à Rome jeudi, le patriarche maronite Béchara Raï a participé à l'inauguration du congrès annuel du Réseau international catholique de législateurs (ICLN), sur invitation du cardinal Christoph Schönborn, archevêque de Vienne. Un grand nombre de parlementaires, de sénateurs et de responsables politiques de divers pays prennent part à cet événement. Cette année, ce congrès se penche sur la situation des chrétiens au Moyen-Orient et les défis auxquels ils font face, des thèmes abordés par Mgr Raï lors de son discours d'ouverture.
« La situation au Moyen-Orient, surtout après la déroute de ce qu'on a appelé le printemps arabe, a pris un tour préoccupant, particulièrement marqué par la brusque montée du fondamentalisme musulman, a-t-il dit. Cette tendance a culminé avec l'émergence du groupe appelé Daech, ou État islamique. Dans tout ce processus, les chrétiens finissent par payer le prix fort. Leur présence dans la région, qui remonte à l'époque du Christ, est actuellement en danger. »
Le patriarche est revenu sur les récents épisodes douloureux de l'exode des chrétiens, des attaques dont ils ont fait l'objet, des exactions... « Il faut mettre fin aux organisations terroristes, a-t-il martelé. Les pays musulmans ne peuvent demeurer des observateurs muets alors que Daech, et d'autres, sont en train de nuire à l'islam même. » Il a ainsi proposé « de créer une force militaire sous les auspices de l'Onu pour mettre un terme à l'avancée des organisations terroristes ». « Nous considérons que la communauté internationale assume une part de responsabilité dans le développement des organisations terroristes et dans la situation actuelle au Moyen-Orient, a-t-il poursuivi. Chacun sait que les pays (de cette région) sont victimes d'un conflit international exacerbé par les intérêts politiques, économiques et stratégiques, liés à l'exploitation du gaz et du pétrole dans la région. »
Le patriarche a, de ce fait, appelé les pays arabes à faire pression sur tous ceux qui financent de telles organisations, et le monde à soutenir les chrétiens pour qu'ils demeurent sur leur terre, en initiant un dialogue interreligieux et en renforçant la coexistence pacifique entre les cultures et les civilisations. Selon lui, « les chrétiens restent très attachés à leur terre natale, à leur pays mais aussi à la liberté d'expression et au respect des différences ».
Le patriarche Raï a été plus loin, donnant sa vision d'une solution pour les tragédies du Moyen-Orient. Pour lui, « si l'on veut trouver des solutions aux problèmes du Moyen-Orient, il faut en connaître les causes ». Il s'agit « d'œuvrer pour la réconciliation entre les composantes des pays » et « ne plus employer, financer ou armer des fondamentalistes et des mercenaires ». « Les Arabes et les musulmans devraient s'interroger sur les raisons de l'échec du printemps arabe, et les raisons pour lesquelles il a été remplacé par des conflits sectaires et des guerres lancées par des organisations terroristes contre les régimes, a-t-il dit. Tout cela ne souligne-t-il pas la fragilité de ces gouvernements et de leurs frontières géopolitiques ? »
Le prélat s'est dit convaincu qu'en vue d'une paix globale et durable, les pays de cette région devraient exercer la séparation de pouvoirs entre la religion et l'État. Il a, surtout, appelé la communauté internationale à intervenir en vue de mettre un terme à la tragédie humaine qui frappe les chrétiens et les yazidis d'Irak, afin de les aider à rentrer chez eux. De même, il l'a exhortée à intervenir en Syrie où trois ans et demi de conflits ont nui à la coexistence entre les communautés, rappelant à la mémoire de tous l'enlèvement, il y a un an, des deux évêques Youhanna Ibrahim et Paul Yazigi à Alep.
Par ailleurs, le cardinal Raï a présidé, le jour de son arrivée, la messe à l'église Saint-Maron à Rome. Il a reçu un groupe de l'Association du lieutenant-colonel martyr Sobhi Akouri. En présence de cette délégation, il a prononcé un mot dans lequel il a considéré que « les martyrs sont le cœur vivant de la nation et de son cheminement vers la souveraineté et l'indépendance », rendant hommage à l'armée.



Envoyé de mon Ipad 

Un média russe s’étonne de « l’effrayant balbutiement du Vatican devant la souffrance et la persécution » des chrétiens d’Orient

Un média russe s'étonne de « l'effrayant balbutiement du Vatican devant la souffrance et la persécution » des chrétiens d'Orient

Un média russe s'étonne de « l'effrayant balbutiement du Vatican devant la souffrance et la persécution » des chrétiens d'Orient

Dans l'avion de retour de Corée du Sud à Rome, le Pape François a répondu aux journalistes sur le massacre des chrétiens en Irak. Il a affirmé que pour stopper les djihadistes « il ne faut pas bombarder, ni faire la guerre, mais les arrêter », et que la décision sur une intervention au Proche-Orient doit être remise aux Nations-Unies, c'est-à-dire justement à l'organisation qui pendant 70 ans s'est montrée totalement incapable de gérer tout conflit et qui mène aujourd'hui une politique violemment opposée aux principes chrétiens, du soutien à l'avortement jusqu'à l'idéologie du genre. D'ailleurs, comment arrêter des combattants cruels et puissants tels que les djihadistes en Irak sans une action militaire (« ni bombarder, ni faire la guerre »), c'est un mystère dépassant en même temps la raison et la foi. Ces déclarations étonnantes ne sont que le dernier anneau d'une chaîne de réticence que le Vatican a montré depuis l'élection de Jorge Mario Bergoglio, devant la souffrance et les persécutions des chrétiens. Alors qu'on observe des dénonciations très fortes des maux de l'économie contemporaine (sans pour autant affirmer clairement à quel modèle alternatif on devrait faire référence), ou bien une sollicitude montrée à coup de fils envers de non-chrétiens, des journalistes athées etc, on constate un certain silence sur ce thème. Si beaucoup d'évêques locaux dénoncent les persécutions, le Pape et les autorités ecclésiastiques romaines sont au contraire très prudents : on aurait du mal à repérer des dénonciations aguerries, par exemple, sur les cas de Asia Bibi ou Meriam Ibrahim, deux femmes chrétiennes condamnées à mort pour apostasie dans des pays musulmans.

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Force est de constater que le pontificat du Pape François se caractérise pour une volonté de plaire à une certaine opinion publique laïque et progressiste, alors que le christianisme devrait être « signe de contradiction » devant le monde. Pour s'en convaincre, il suffit de comparer la timidité des déclarations sur la persécution des chrétiens avec l'énergie des appels à l'aide humanitaire lors de la mort des migrants au large de Lampedusa. Le mot d'ordre de ce pontificat, de toute évidence, est bien le « dialogue », qui ressemble toutefois à une éternelle conversation où les parleurs causent à l'infini sans jamais s'entendre. Le juste refus de la violence contre les innocents se transforme ainsi en un pacifisme lâche que le christianisme apostolique (catholique et orthodoxe) n'a jamais prêché. Bien au contraire, dans l'histoire de la civilisation chrétienne la mobilisation armée contre l'ennemi persécuteur a toujours été, tant dans le catholicisme que dans l'orthodoxie, un élément fondamental de la profession de foi. Il suffit de rappeler la glorieuse victoire de Lépante en 1571, la victoire à Vienne sur l'Empire Ottoman en 1683, les extraordinaires entreprises de Georges Skandenberg, le formidable combattant albanais contre les Turcs du XVe siècle, ou encore l'émouvante victoire de Dmitri Donskoy dans la bataille de Kulikovo en 1380 avec le soutien spirituel de Saint Serge de Radonezh.

La Tradition de l'Église enseigne en fait qu'un chrétien ne peut jamais aimer la guerre en soi et devrait faire toujours tout effort pour l'éviter, mais aussi que la défense armée des plus faibles, tout comme celle de la foi et des chrétiens persécutés, à certaines conditions, n'est pas seulement légitime : elle est aussi un devoir. Ce n'est pas un hasard si pendant 2000 ans des figures comme Saint Michel Archange ou bien Saint Georges ont été l'objet d'un culte répandu universellement : avec leur épée et leur dignité dans le combat, il symbolisent justement ce principe guerrier où la bataille spirituelle et matérielle se reflètent souvent l'une dans l'autre. La lutte contre le mal que chaque chrétien doit faire en lui-même peut donc s'accompagner de l'honneur des armes contre les ennemis de la Foi et de la Patrie, comme l'ont témoigné les grands souverains et combattants auxquelles l'Église catholique donnait autrefois le titre d'« Athleta Christi » : par exemple, l'orthodoxe Étienne III de Moldavie et les catholiques hongrois Louis Ier et Jean Huniade entre les XIVème et XVème siècle. La chevalerie chrétienne du Moyen-âge, avec ses valeurs de prouesse et de sagesse, de respect pour la femme et de fidélité à l'Église, de haute politesse en société et d'héroïsme sur les champs de batailles, a incarné cet idéal bien fixé aussi dans la grande littérature européenne.

Saint-François, le grand religieux médiéval qui a inspiré, semble-t-il, le choix du nom au Cardinal Bergoglio lors de son élection de Pontife romain, rencontra pendant les Croisades le Sultan d'Egypte, non pas pour « dialoguer » avec lui, mais bien pour le convertir à la foi chrétienne. Quel contraste avec l'initiative prise par le Pape François concernant la soi-disant « prière pour la paix » du 8 juin dernier ! Shimon Peres, Mahmoud Abbas et le Pontife romain réunis dans les jardins du Vatican pour invoquer on ne sait pas bien quel divinité en commun, en présence d'un imam musulman qui priait pour le soulèvement contre les chrétiens juste au cœur de la chrétienté catholique. Le résultat, d'ailleurs, est embarrassant : peu de temps après cette prière en commun, la guerre entre Israéliens et Palestiniens a éclaté à nouveau avec une violence qu'on n'avait plus vue depuis des années. Beaucoup de catholiques se demandent si le Pape François, dans sa conscience, regrette ou non ce genre d'initiatives et s'il commence à douter de la justesse de cette stratégie.

On ne veut pas dire ici que les autorités catholiques auraient dû nécessairement appeler aux armes les nations de tradition chrétienne contre l'État islamique du Levant. Ce qui est étonnant, c'est surtout la timidité avec laquelle le Vatican juge les massacres djihadistes et, plus généralement, les persécutions antichrétiennes dans le monde entier. Le maximum auquel on arrive, c'est quelques mots génériques contre une imprécisée « violence religieuse », sur le fait qu'on est tous égaux devant Dieu et qu'on ne devrait jamais tuer quelqu'un d'autre s'il a des convictions religieuses différentes. Il s'agit de propositions d'une banalité déconcertante, qui évitent soigneusement d'affirmer qu'en Syrie et en Irak, on est devant une tuerie de chrétiens perpétrée par des musulmans sans qu'aucune autorité islamique ne vienne demander pardon (comme les représentants de l'Église catholique aiment faire souvent pour les fautes réelles ou présumées du christianisme dans l'histoire). De même, pas un mot fort sur le sens du martyr chrétien, sur la foi témoignée jusqu'à l'effusion du sang qui devrait donner force à chaque chrétien ayant du mal à vivre sa vie religieuse dans un monde hostile (c'est justement à cela qu'on s'attendrait en principe de la part du Chef de l'Église catholique).

Pendant qu'en Irak les djihadistes continuaient de crucifier, tuer et chasser les chrétiens, le Pape à Séoul béatifiait 124 martyrs coréens. Mais ses mots ont été là aussi stupéfiants pour leur manque de sens religieux, pour le silence sur la valeur du sacrifice et de la lutte qui selon Saint Paul est le signe de l'existence chrétienne : « J'ai combattu le bon combat, j'ai terminé ma course, j'ai gardé la foi » (2 Tm, 4,7). Bergoglio, au contraire, a affirmé que l'héritage des martyrs « peut inspirer tous les hommes et femmes de bonne volonté à œuvrer en harmonie pour une société plus juste, libre et réconciliée, contribuant ainsi à la paix et à la défense des valeurs authentiquement humaines, dans ce pays et dans le monde entier ». Il s'agit d'une contradiction évidente : quel paix et quelle harmonie peut inspirer la lutte entre persécuteurs et persécutés ? Au contraire, le martyre représente justement le contraste entre le chrétien et le monde, expliqué par Saint-Augustin comme la lutte entre les deux Cités. Le Christ lui-même a été très clair sur le sujet : « Je vous laisse la paix ; je vous donne ma paix ; je ne vous la donne pas comme le monde la donne » (Jn 14, 27). Cela veut dire que la vrai paix n'équivaut pas à l'absence de conflit et à une promotion de valeurs humaines « comme le monde la donne », mais suppose l'effort d'aller jusqu'au bout dans la foi, même lorsque cela détermine un conflit avec les autres.

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Devant une persécution objectivement terrible, beaucoup de fidèles et de chrétiens voudraient peut-être écouter quelque chose de plus opportun de la part des autorités catholiques. Mais il paraît que l'orientation générale des hiérarchies ne va pas changer de si vite. Par exemple, le 1er septembre prochain, à Rome, va être organisé un « match interreligieux pour la paix » fortement voulu par le Pape François. Reste à savoir s'il y aura aussi des joueurs de football venant de l'État islamique du Levant : il n'y a aucun doute qu'ils aimeraient beaucoup inscrire un énième but contre les chrétiens.



Envoyé de mon Ipad 

samedi 30 août 2014

Raï fulmine : « La Chambre des députés viole la Constitution » - L'Orient-Le Jour

Raï fulmine : « La Chambre des députés viole la Constitution » - L'Orient-Le Jour

Raï fulmine : « La Chambre des députés viole la Constitution »

Le patriarche maronite, Mgr Béchara Raï, s'est littéralement déchaîné hier contre la persistance de la vacance présidentielle, accusant la Chambre des députés et « ceux qui se tiennent derrière » de violer la Constitution et qualifiant d'« hérésie » la théorie selon laquelle un accord sur le président doit précéder le vote.
Le chef de l'Église maronite, qui s'exprimait à l'aéroport avant son départ pour Rome, où il doit séjourner plusieurs jours, a également réclamé de rendre obligatoire le dépôt de candidature pour la présidence et il a, par ailleurs, évoqué longuement la situation des chrétiens d'Orient.

Mgr Raï était salué à l'aéroport par le vicaire patriarcal Mgr Boulos Sayah, l'ambassadeur du Liban au Saint-Siège Georges Khoury, le président du Conseil général maronite, Wadih el-Khazen, ainsi que par des responsables militaires.
Le patriarche a d'abord indiqué qu'il se rendait à Rome pour prendre part à une conférence interparlementaire internationale qui devait entamer ses travaux hier au Vatican et les poursuivre jusqu'à dimanche sous le thème de « l'oppression des chrétiens au Moyen-Orient », en particulier en Irak et en Syrie. « Il m'a été demandé d'intervenir sur ce thème en parlant de ce qui se passe sur le terrain. »
Par la même occasion, une rencontre est prévue avec le pape François et les autres hauts responsables du Saint-Siège pour un tour d'horizon de la situation au Liban et au Moyen-Orient. « Tout le monde sait que le Vatican et Sa Sainteté le pape ont un rôle au service de la paix mondiale et que ce rôle est loin de toute considération d'intérêts politiques ou stratégiques ou économiques ».
« Il est vrai que le Vatican est un État, mais il ne s'occupe pas de questions sécuritaires, militaires, économiques ou commerciales, a déclaré Mgr Raï. C'est cependant un État qui a une puissance morale et diplomatique, un État qui s'adresse aux consciences, aux raisons et aux cœurs. Or les gens ont toujours besoin d'entendre une voix qui secoue leur conscience, leur raison et leurs sentiments. Voilà le rôle de l'Église », a-t-il dit.

Daech et les chrétiens d'Irak et de Syrie
Interrogé sur les accusations lancées par le patriarche chaldéen, Mgr Louis Raphaël 1er Sako, contre les États-Unis, affirmant que ces derniers se tiennent derrière l'État islamique (EI, ex-Daech), Mgr Raï a répondu qu'il a lu ces propos dans la presse. « En tout état de cause, a-t-il ajouté, nous ne sommes pas dans une posture d'accusation, nous demandons seulement aux États, et à leur tête l'Amérique puisque c'est l'une des grandes puissances, de se rassembler et de coopérer entre eux afin d'en finir avec tous ces mouvements fondamentalistes terroristes. Cela est le devoir de la communauté internationale. Sans vouloir le moins du monde jouer aux accusateurs, nous pouvons avoir des doutes lorsque nous voyons les États rester les bras croisés face à une réalité comme celle de l'Irak. »

Et le patriarche de poursuivre : « Nous avons vu comment une organisation appelée Daech a expulsé les chrétiens de leurs foyers, nus, dépouillés de tout, puis comment elle a émis des fatwas ordonnant le transfert des propriétés des chrétiens à ses membres. Ensuite, ils sont entrés dans les églises, ils ont cassé les croix et se sont livrés à des profanations. Ils s'en sont également pris à d'autres minorités, comme les yazidis, qu'ils ont massacrés et dont ils ont agressé les femmes. Il y a aussi les décapitations et les bras tranchés. Face à tout cela, la communauté internationale, à commencer par les États-Unis, est restée les bras croisés. Comment dès lors ne pas douter, comment ne pas s'interroger sur la signification de la communauté internationale, des Nations unies, de la Cour pénale internationale. »

Interrogé sur l'attitude des ambassadeurs des grandes puissances, mercredi, lors de la réunion des patriarches d'Orient à Bkerké, Mgr Raï a relevé que « le représentant du secrétaire général de l'Onu, Derek Plumbly, avait affirmé que tous les ambassadeurs ont repris à leur compte ce que les patriarches avaient dit au sujet de l'Irak, de la Syrie et de la Palestine et qu'ils ont promis de s'en remettre à leurs gouvernements. On ne peut pas laisser les choses telles qu'elles sont, ce serait une infamie pour l'humanité ».
« Tel était l'objectif de notre réunion d'hier (mercredi). Nous voulions d'un côté lancer un appel à la communauté internationale et de l'autre constituer une force capable de limiter l'essor des organisations telles que Daech et ses consœurs. Nous avons aussi demandé à la communauté islamique et aux instances musulmanes civiles et religieuses de trancher la question, de parler avec franchise et d'émettre des fatwas (contre l'extrémisme islamique), car les comportements odieux que nous dénonçons sont d'abord contre l'islam. Nous-mêmes nous refusons en tant que chrétiens cette image donnée des musulmans et nous souhaitons que les instances islamiques expriment ce rejet et condamnent toute agression contre les chrétiens et contre toute personne dans cette société. Et nous leur demandons aussi de s'engager militairement aux côtés des puissances pour éradiquer le terrorisme », a encore dit le patriarche.

La présidentielle
Passant à la question présidentielle libanaise, Mgr Raï a fulminé : « Lorsque j'entre dans ce salon, je regarde par terre (pour ne pas voir l'emplacement vide du portrait du président de la République) afin de ne pas être davantage blessé. Voilà plus de cinq mois que nous sommes blessés dans notre dignité libanaise parce que la Chambre des députés et ceux qui se tiennent derrière violent la Constitution de manière franche et criante. »
« Je le dirai une fois de plus : la Constitution impose à la Chambre d'élire un président deux mois avant la fin du mandat présidentiel. Et en cas de vacance de la présidence pour une cause ou une autre, telle que le décès du chef de l'État ou sa démission, la Constitution dit que la Chambre doit immédiatement procéder à l'élection de son successeur et le gouvernement est censé expédier les affaires courantes », a-t-il noté.


Et le patriarche de se déchaîner : « Je n'arrive pas à regarder ce cadre (de portrait) vide. Je ne suis plus en mesure de supporter cela. Et c'est le cas de tous les gens qui viennent se plaindre de cette situation à Bkerké. Au nom du peuple, j'affirme que c'est une honte pour les Libanais que le pays reste sans président. C'est une violation de la Constitution. La séparation des pouvoirs implique qu'il doit exister un président, un gouvernement, un Parlement et une justice. J'espère que tous les Libanais et ceux qui sont derrière prendront conscience qu'il y a une grande violation de la Constitution. Nous nous vantons du Liban et de sa civilisation et nous n'avons même pas de président. Pire, on dirait que la question présidentielle est devenue taboue. »

(Lire aussi: A. Gemayel chez Deriane : Pour la présidentielle, la bénédiction du mufti d'abord)


« Au Liban, hélas, il n'y a pas de dépôt de candidature pour l'élection présidentielle. Je souhaite, après l'élection d'un président, que la première chose qui se fera soit de rendre obligatoire le dépôt de candidature pour le scrutin présidentiel comme c'est le cas pour les législatives et aussi d'amender la Constitution de façon à empêcher toute vacance à l'expiration des six années du mandat présidentiel, autrement dit de permettre au chef de l'État en place de continuer à exercer ses fonctions jusqu'à ce qu'un successeur lui soit élu », a-t-il préconisé.

Et de poursuivre : « La Chambre doit faire son devoir. Il n'y a pas de place pour une théorie qui voudrait qu'il y ait un accord sur un président parce qu'il n'y a pas de candidature. Lors des opérations de vote, on peut essayer une, deux ou trois fois et puis, s'il est impossible d'avoir un président par voie de vote, on peut parler alors de compromis. C'est à ce moment-là qu'on appellerait à un accord. Mais dire que les chrétiens, et les maronites en particulier, devraient d'abord s'entendre, cela est contraire à la Constitution et puis nul n'a le droit de classifier les gens qui se présentent ou qui ne se présentent pas. Quant à prétendre qu'il faut un accord avant le vote, c'est une grande hérésie. »
Insistant encore une fois sur la candidature obligatoire, le patriarche a appelé à « mettre fin à cette mascarade » de l'impasse présidentielle et assuré que Bkerké n'avait aucun candidat.

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Envoyé de mon Ipad 

Le jésuite Samir Khalil Samir dénonce l’absence d’esprit critique dans le monde musulman | La-Croix.com

Le jésuite Samir Khalil Samir dénonce l'absence d'esprit critique dans le monde musulman | La-Croix.com

P. Samir Khalil Samir sj, à Paris le 26 juin 2012:

Dans un long texte publié jeudi 28 août par l'agence de presse Asia news, le jésuite égyptien Samir Khalil Samir, islamologue à l'université Saint-Joseph de Beyrouth (Liban), regrette le silence des masses musulmanes face aux « violences sanguinaires et spectaculaires de l'État islamique (EI) ». Le fait que ces cruautés ne soient guère condamnées dans le monde musulman, ou alors de manière bien tiède, est lié, selon lui, au système éducatif dans le monde musulman qui « exalte la mémorisation mais paralyse la raison et l'intelligence ».

« Devant tant d'actes sanguinaires, d'exécutions de masse, de décapitations, le reste du monde semble réagir par une sorte d'accoutumance et de fatalisme », poursuit le jésuite de Beyrouth qui souligne « la différence de comportement quand il s'agit des Juifs et d'Israël et quand il s'agit des musulmans et de l'EI ». « Les semaines passées, j'ai reçu une dizaine de pétitions envoyées par des Juifs américains critiquant Israël (à propos des bombardements sur Gaza) », remarque-t-il en se réjouissant de cette « habitude culturelle de l'autocritique » et en regrettant qu'il n'y ait pas cette habitude dans le monde musulman.

« Il est très rare qu'un peuple musulman critique son propre gouvernement », poursuit-il en prenant l'exemple de l'Égypte où le gouvernement, quel qu'il soit et quoi qu'il fasse, est accepté par tous, mis à part quelques journalistes ou intellectuels. « Il manque une éducation à la critique constructive, et cela commence en famille », dans la mesure où selon lui, le débat entre parents et enfants est « impensable ».

Manque d'éducation à la critique, au dialogue, au débat

De même, à l'école, il n'y a pas d'éducation à la critique, au dialogue, au débat, puisque tout le système éducatif islamiste est basé sur la mémorisation du seul Coran. « Le Coran ne se discute pas, il doit être appris par cœur puis répété sans cesse pour ne pas être oublié. » Et de rappeler la formule des islamistes : « Le Coran n'est pas du prophète, il est de Dieu directement ». Pour le jésuite, cela revient à dire que Mohammed ne serait qu'un simple magnétophone.

En Égypte, remarque le jésuite, l'éducation des enfants dans les écoles coraniques se fait à coups de bâton. Si bien que par la suite, ces mêmes jeunes devenus étudiants à l'université apprennent des pages entières qu'ils récitent par cœur à l'examen sans aucune analyse ni distance. Il n'est donc pas étonnant, selon lui, qu'après avoir fait tomber les divers dictateurs, « le printemps arabe » n'ait débouché sur rien  : les populations ne savaient pas comment procéder et le pouvoir a été pris par les groupes les plus organisés, les salafistes et les Frères musulmans, qui ont éliminé le parti unique (du dictateur), pour le remplacer par un autre parti unique (islamiste).

Absence de contestation et de projet social dans le monde arabe

Du fait de cette absence de contestation et de projet social dans le monde arabe, « les problèmes de la modernité qui ébranlent pourtant en profondeur le monde musulman ne provoquent ni colloques, ni congrès, ni échanges d'opinion. Certes, en tête à tête, quelqu'un vous donne son opinion, mais on n'arrive jamais à une pensée organisée et exprimée collectivement. » Autre exemple donné par le P. Samir : « Au Maroc tous les ans, dans la période du Ramadan, quelques jeunes contestataires se font arrêter par la police après avoir fait exprès de manger et de boire pendant les heures de jeûne. Ils sont mis en prison quelques jours et tous les ans ça recommence. Mais personne n'en discute, comme s'il allait de soi que ce que fait le gouvernement est juste et bien. »

Bref, tout ceci explique, selon le jésuite de Beyrouth, que la population arabe reste silencieuse face aux assassinats sordides de l'EI, alors même que les gens sont certainement opposés à ces violences...



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