Arabes du Christ


" الهجرة المسيحية تحمل رسالة غير مباشرة للعالم بأن الإسلام لا يتقبل الآخر ولا يتعايش مع الآخر...مما ينعكس سلباً على الوجود الإسلامي في العالم، ولذلك فإن من مصلحة المسلمين، من أجل صورة الإسلام في العالم ان .... يحافظوا على الوجود المسيحي في العالم العربي وأن يحموه بجفون عيونهم، ...لأن ذلك هو حق من حقوقهم كمواطنين وكسابقين للمسلمين في هذه المنطقة." د. محمد السماك
L'emigration chretienne porte au monde un message indirecte :l'Islam ne tolere pas autrui et ne coexiste pas avec lui...ce qui se reflete negativement sur l'existence islamique dans le monde.Pour l'interet et l'image de l'Islam dans le monde, les musulmans doivent soigneusement proteger l'existence des chretiens dans le monde musulman.C'est leur droit ..(Dr.Md. Sammak)

samedi 29 novembre 2014

Le pape François met la Turquie devant ses responsabilités pour la paix | La-Croix.com

Le pape François met la Turquie devant ses responsabilités pour la paix | La-Croix.com
28/11/2014-Le pape François met la Turquie devant ses responsabilités pour la paix

Au début de sa visite de trois jours en Turquie, vendredi 28 novembre, le pape François a fait valoir la « grande responsabilité » d'Ankara pour mettre fin aux violences à ses frontières, qui entraînent l'afflux de réfugiés

Il a appelé à la « solidarité de tous les croyants » contre le fanatisme, associant chrétiens et musulmans

La guerre qui sévit aux frontières de la Turquie s'est imposée comme la préoccupation majeure du pape François, au premier jour de sa visite en Turquie. Reçu dans le fastueux palais présidentiel flambant neuf de Recep Tayyip Erdogan, après son arrivée à Ankara, vendredi 28 novembre en milieu de journée, le pape a placé le pays devant ses « choix ».

> Voir notre dossier spécial : Le pape en Turquie 

La Turquie « a une grande responsabilité », a-t-il affirmé au terme de son discours aux autorités du pays, après avoir décrit les ravages des « violences terroristes » en allusion à celles commises actuellement par Daech en Syrie et en Irak. « Les choix que fait la Turquie et son exemple sont très significatifs et peuvent être d'un secours considérable (..) pour identifier des chemins viables de paix », a-t-il souligné.

Une manière délicate de mettre le doigt sur l'ambiguïté d'Ankara dans ses rapports avec l'organisation terroriste semant la terreur dans son voisinage. Le pays n'a pas rejoint la coalition internationale constituée pour l'éliminer. Le président Erdogan a condamné devant le pape le « terrorisme d'État » en Syrie, s'en prenant « au tyran » en référence à Bachar Al Assad. Il a également vitupéré contre le terrorisme du PKK. Il regrette « l'identification entre islam et terrorisme » et « une perception négative contre les musulmans ».

« Licite d'arrêter l'agresseur injuste »

Le pape François est le premier chef d'État à être accueilli dans le nouveau palais présidentiel, « Maison-Blanche » à la construction coûteuse et controversée sur les hauteurs d'Ankara. Même les gardes alignés pour son arrivée, sous un ciel frais mais lumineux, étrennaient leur uniforme bleu clair impeccable.

Évoquant à deux reprises le « courage » que requiert la recherche de la paix, le pape a réaffirmé les conditions du soutien implicite du Saint-Siège aux frappes contre Daech. Répétant qu'il est « licite, tout en respectant le droit international, d'arrêter l'agresseur injuste », il a souligné que la solution au conflit ne pouvait pas être que « par une réponse militaire ». Une position diplomatique du Saint-Siège déjà affirmée à l'occasion du consistoire sur le Moyen-Orient le mois dernier.

Mettre fin aux violences commises au nom de la religion exige aussi, selon le pape François, que chrétiens et musulmans fassent cause commune contre elles. « Le fanatisme et le fondamentalisme (..) doivent être contrés par la solidarité de tous les croyants ». « Les peuples et les États du Moyen-Orient sont dans un urgent besoin de cette solidarité afin qu'ils puissent inverser la tendance », a-t-il déclaré.

Dans l'immédiat, le pape François s'est préoccupé du sort des réfugiés fuyant l'Irak et la Syrie, qu'il a évoqués brièvement devant la presse à bord du vol aller. Au palais présidentiel, il a remercié la Turquie de les héberger. Le pays en accueille plus de deux millions aujourd'hui sur son sol. « La communauté internationale a l'obligation morale d'assister la Turquie pour prendre soin des réfugiés », a-t-il demandé.

Liberté religieuse pour tous

Les affaires intérieures turques n'étaient pas non plus absentes du discours. Le pape a exprimé les attentes de l'Église catholique à l'égard de la liberté religieuse dans le pays. Son voyage survient à un moment où le pouvoir du président Erdogan est soupçonné d'islamisme rampant dans une République attachée depuis sa création par Atatürk à une laïcité très affirmée. Entre ces deux tendances, la petite minorité chrétienne cherche toujours à faire respecter sa place dans la société turque. Preuve de son petit nombre, il n'y avait aucune foule amassée pour saluer le passage du pape, dont le voyage se fait sans papamobile.

Le christianisme y est toutefois d'implantation très ancienne. Le pape François a commencé son discours devant le président Erdogan en énumérant les grands noms chrétiens associés à la Turquie, depuis saint Paul aux conciles tenus sur ces terres. « Il est essentiel que tous citoyens, musulman, juif, chrétien (..) bénéficient des mêmes droits et respectent les mêmes devoirs », a-t-il souligné, reprenant des appels déjà formulés par ses prédécesseurs dont il a rappelé les visites passées en Turquie.

> Lire aussi : En Turquie, le pape est attendu sur le dialogue islamo-chrétien 

Des demandes que le pape François devait reprendre devant le président des affaires religieuses dans l'après-midi du vendredi 28 novembre. L'occasion d'insister sur ce que chrétiens et musulmans partagent en commun. Y compris dans leur secours aux réfugiés, auprès de qui le pape pourrait se rendre.

> Lire aussi le discours du pape au palais d'Ankara :« Avec l'aide de Dieu, nous pouvons et nous devons toujours renouveler le courage de la paix ! » 



Envoyé de mon Ipad 

« Notre rôle est de protéger tous les chrétiens d’Orient persécutés à cause de leur foi » - L'Orient-Le Jour

« Notre rôle est de protéger tous les chrétiens d'Orient persécutés à cause de leur foi » - L'Orient-Le Jour
28/11/2014
« Notre rôle est de protéger tous les chrétiens d'Orient persécutés à cause de leur foi »

Derrière la porte de cet immeuble gris d'Istanbul, l'espoir. Chaque jour, les réfugiés d'Irak se pressent au siège de la petite communauté chaldéenne de Turquie, que le pape François visite cette semaine, en quête d'un coup de pouce vers l'exil et une nouvelle vie.

Hier après-midi, ils y étaient encore des dizaines à patienter. Jusque dans les couloirs. Des hommes et des femmes, chrétiens pour la plupart, que la guerre et l'insécurité lancinantes ont contraint à quitter Mossoul ou Bagdad pour les rues de la plus grande ville turque. Souvent après de très longs détours. Parmi eux, une mère de cinq enfants. « Je suis restée cinq ans en Syrie, ça fait un mois maintenant que je suis en Turquie, confie Hanna (les noms des réfugiés ont été changés pour respecter les règles d'anonymat du HCR). Je viens voir le père François pour qu'il m'aide à aller en Australie, je veux que mes filles y fassent leurs études. »

(Pour mémoire : Chrétiens d'Orient, un état des lieux)


François Yakan est le vicaire de la communauté chaldéenne. Depuis qu'il a fondé son association d'aide culturelle et sociale (Ka-Der en turc) en 2005, il se penche lui-même sur la situation de chacun des réfugiés. Demandes d'enregistrement auprès du HCR, le Haut-Commissariat des Nations unies pour les réfugiés, factures impayées à régler, logement des nouveaux arrivants ou simplement aide alimentaire d'urgence, rien ne lui échappe. « La situation des réfugiés est insupportable », dénonce le prêtre. « Leurs demandes d'exil peuvent prendre des années parce que les pays d'accueil manquent et parce qu'il y a trop de demandes ici en Turquie », rouspète-t-il. « En général, leurs familles déjà à l'étranger les aident, mais ils n'ont pas le droit de travailler et encore moins de couverture sociale. Alors c'est très dur », dit-il. Face à lui justement, un couple de Mossoul, Faer et Asmaa. Opéré du cœur à quatre reprises déjà, il agite les factures d'un hôpital stambouliote qu'il sait qu'il ne pourra jamais payer, et elle pleure à chaudes larmes. « On est sur les routes depuis 2008. D'abord au Liban, maintenant ici, et on ne sait plus où aller, sanglote l'épouse. On n'en peut plus. »

(Lire aussi :  "Nous ne pouvons nous résigner à penser à un Moyen-Orient sans les chrétiens")

« Les Syriens aussi... »
Le père Yakan décroche derechef son téléphone pour solliciter l'aide d'une association turque partenaire. « On va négocier une réduction, eux il faut les aider, glisse-t-il. Le problème, c'est qu'on ne peut pas aider tous ceux qui en ont besoin. » Comparé à celui des grandes ONG humanitaires, son budget semble dérisoire. Autour de 150 000 euros par an, guère plus, exclusivement consacrés à l'aide d'urgence. Pour tout le reste, il faut compter sur la générosité de la communauté chrétienne d'Istanbul et sur les dons d'autres œuvres ou institutions. C'est le cas notamment de Caritas Luxembourg ou encore d'Echo, l'office d'aide humanitaire de l'Union européenne (UE) pour un projet qui permet à Ka-Der de nourrir plus de 800 000 Syriens chaque année, sur le territoire syrien même. « Comme si les Irakiens ne nous suffisaient pas, nous aidons aussi maintenant les populations syriennes », soupire François Yakan.

Même si son activité s'apparente parfois à un chemin de croix humanitaire, le vicaire est particulièrement fier de ses résultats. En près de dix ans, son association a prêté main-forte à 55 000 réfugiés qui ont ensuite tous trouvé un pays d'accueil. Une réussite éclatante si on la rapporte à la taille de la communauté chaldéenne de Turquie, que François Yakan se plaît à présenter comme la « première Église catholique » de l'histoire, qui ne compte que... 816 membres dans tout le pays. « Quand je regarde ce qu'on a fait, je me dis heureusement qu'on a osé (...) créer une association pour sauver tous ces gens, se réjouit l'évêque. Notre rôle est de protéger la foi de tous les chrétiens d'Orient, qui sont précisément persécutés à cause d'elle. »
Alors que la menace qui pèse sur eux s'est encore aggravée avec l'offensive des jihadistes de l'État islamique (EI) en Irak et en Syrie, le père François attend donc un sérieux coup de main de la visite du pape. « Son arrivée en Turquie est bon signe pour la paix au Proche-Orient, juge-t-il. Et pour les chrétiens du Proche-Orient, notamment ceux qui sont sur les routes de l'exil et les milliers de réfugiés que nous avons en Turquie, c'est aussi un signe d'espoir. »

Lire aussi
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À défaut de fuir, les chrétiens d'Alep s'accrochent à la foi

La liberté religieuse dans le monde en "grave déclin" 



Envoyé de mon Ipad 

Chrétiens et musulmans contre la violence d'essence religieuse

Cité du Vatican, 27 novembre 2014 (VIS). Hier et avant-hier à Téhéran (Iran), s'est tenue la IX réunion entre le Centre pour le dialogue inter-religieux de l'Islamic Culture and Relations Organization et le Conseil pontifical pour le dialogue inter-religieux. Présidaient conjointement M.Abuzar Ibrahim Turkaman et le Cardinal Jean-Louis Tauran. Voici les six points de leur déclaration finale:

Les vingt ans de notre dialogue ont permis d'améliorer notre connaissance et notre compréhension les uns des autres.

Les participants à cette réunion réaffirment que le dialogue entre chrétiens et musulmans joue un rôle capital dans l'élaboration d'une société meilleure.

Don divin, la spiritualité est également le fruit d'une démarche humaine portant à la vérité.

Une spiritualité saine permet à tous de reconnaître la présence et l'action de Dieu, dans l'homme et dans le monde.

Les media sont appelés à favoriser le caractère positif des relations entre musulmans et chrétiens.

Les participants condamnent en outre toute forme d'extrémisme et de violence, et tout particulièrement lorsque les actes sont commis au nom de la religion.

Ils entendent se retrouver à Rome en 2016, après une réunion préparatoire prévue pour l'an prochain.

vendredi 28 novembre 2014

Le lent déclin des communautés chrétiennes d’Irak (2003-2014) - Les clés du Moyen-Orient

Le lent déclin des communautés chrétiennes d'Irak (2003-2014) - Les clés du Moyen-Orient
LE LENT DÉCLIN DES COMMUNAUTÉS CHRÉTIENNES D'IRAK (2003-2014) ARTICLE PUBLIÉ LE 24/11/2014

Les plaines de Ninive, l'ancienne cité biblique aujourd'hui située aux abords de Mossoul, n'accueillent plus aujourd'hui aucune communauté chrétienne. Les troupes de l'Etat Islamique les en ont chassées à la mi-juillet 2014 et la perspective du retour s'éloigne à mesure que les mois s'écoulent. Le symbole est fort mais cette situation de crise n'est pas nouvelle. Le départ des communautés chrétiennes de vastes pans de l'Irak vient en réalité conclure un lent processus initié lors de la présence américaine dans le pays.

Aux origines du déclin

L'histoire des communautés chrétiennes d'Irak est une histoire discontinue, entrecoupée de crises et de périodes d'efflorescence et de stabilité. Leur présence sur le sol irakien est ancienne : elles s'enracinent dans les communautés juives sémites de Mésopotamie des premiers siècles de notre ère, qui, une fois évangélisées par l'apôtre Thomas et ses disciples, suivirent un chemin différent de celui des Eglises de Rome et de Constantinople et formèrent les obédiences dites chaldéennes et assyriennes, qui perdurent à l'époque contemporaine. Le traitement de ces minorités religieuses par les autorités politiques fut irrégulier, allant de la relative bienveillance de l'Empire ottoman à la franche hostilité de la monarchie irakienne (1932-1958), qui suspectait les chrétiens de connivence avec l'ancienne puissance mandataire britannique.

Néanmoins, l'arrivée au pouvoir du parti Baas de Saddam Hussein en 1968 avait amorcé une période de relative prospérité pour les chrétiens d'Irak. Bien que l'islam fût reconnu comme religion d'Etat par la Constitution, la liberté religieuse était la règle. En accord avec le décret n°32 de 1981, les minorités chrétiennes bénéficiaient d'une reconnaissance politique de la part de l'Etat, au même titre que les 16 autres communautés reconnues par la loi. Le parcours de Tarek Aziz – chrétien assyrien originaire de Mossoul – était le symbole de cette intégration réussie : ministre des Affaires étrangères de l'Irak à partir de 1983, il accéda au poste de vice Premier ministre en 1991 et resta en responsabilité jusqu'à la chute du régime, en 2003.

L'arrivée des Américains en l'Irak constitua un véritable tournant dans l'histoire des communautés chrétiennes du pays. L'ironie de l'histoire veut en effet que ce soit ces groupes qu'on suspectait autrefois d'entente avec les Occidentaux qui aient compté parmi les grands perdants de la chute du régime de Saddam Hussein. Au Sud du pays, autour de Bassorah, les violences issues des affrontements entre les troupes chiites de Moqtada al-Sadr et les forces gouvernementales soutenues par les Américains conduisirent les communautés chrétiennes à quitter la région. Dans toutes les grandes villes du pays, une vague d'attentats sans précédent visa leurs lieux de culte : de 2004 à 2008, 30 attaques furent perpétrées dans les principales églises d'Irak. L'une d'entre elle marqua particulièrement les esprits, le 26 janvier 2006 : quatre explosions eurent simultanément lieu à Bagdad, Bassorah, Mossoul et Kirkouk, contribuant ainsi à créer un climat d'insécurité généralisé propre à pousser à l'exil les chrétiens d'Irak. Depuis, ce type de violences réapparait de manière chronique : de nouvelles vagues d'attentats eurent lieu en 2008 (avec notamment l'assassinat du cardinal chaldéen Faraj Raho), puis en 2010 (avec une série d'attaques d'Al-Qaïda sur des domiciles appartenant à des chrétiens à Bagdad).

Quelle place pour les communautés chrétiennes dans le nouvel Etat irakien ?

La gestion de cette situation de crise fut d'autant plus complexe qu'un processus de marginalisation politique des communautés chrétiennes d'Irak s'est fait jour à partir de l'année 2005. Lors des élections de 30 janvier 2005, 150 000 Assyro-Chaldéens ne purent se rendre aux urnes, sans que cette situation n'entraîne quelque réaction de la part des autorités. Plus généralement, le Parlement irakien ne sut pas véritablement relever le défi du multiethnisme de l'Irak. Certes, la Constitution entrée en vigueur le 28 août 2005 reconnut la liberté religieuse (article 39) et l'autonomie administrative des minorités culturelles en leur zone d'implantation (article 122). Néanmoins, il n'y a plus aujourd'hui d'intégration réelle de ces minorités dans l'Etat central, de sorte que la perspective de retrouver un degré d'influence politique similaire à celui de l'ère de Saddam Hussein paraît bien illusoire.

Le signe le plus clair de cette marginalisation est sans doute « l'islamisation constitutionnelle » [1] qui marqua la transition politique de 2003-2005. Tout en reconnaissant la liberté des minorités religieuses, la Constitution irakienne a fait de l'islam la « source principale du droit » et a disposé qu'aucune loi ne devait contrevenir aux « constantes et préceptes de l'islam » (article 2). Elle témoigne ainsi des difficultés de l'Etat à substituer au nationalisme arabe du parti Baas un projet collectif à même de réunir les différentes minorités du pays. Un autre symptôme de cette incapacité à penser la place de ces communautés dans l'Etat irakien contemporain a été l'éphémère projet de regroupement de tous les chrétiens d'Irak dans la région de Mossoul, porté par l'administration Bush en 2007. Il témoignait à la fois d'une absence de prise en compte des réalités locales (la dispersion des chrétiens sur le territoire national) et d'une renonciation à la fédération des minorités autour d'un Etat commun.

Les expulsions de l'été 2014 et l'impossible retour chez soi

C'est à l'aune de ce double processus de recrudescence des violences interreligieuses et de marginalisation politique des chrétiens qu'il faut comprendre les actes perpétrés par l'Etat islamique (EI) à leur encontre durant l'été 2014. Il ne s'agit pas d'un phénomène neuf, mais de la conclusion d'une tendance à l'exclusion dont l'origine remonte à la présence américaine en Irak. Sur les 30 000 chrétiens présents à Mossoul en 2003, il n'y en avait déjà plus que quelques milliers au printemps 2014, avant que l'EI ne les expulse tous de la ville le 18 juillet.

La question est aujourd'hui de savoir si un point de non retour a été atteint dans cette disparition progressive des communautés chrétiennes de nombreuses régions de l'Irak. En effet, avec des cités telles que Mossoul et Qaraqosh (prise le 7 août), ce ne sont pas des périphéries du monde assyro-chaldéen qui ont été prises, mais son centre même. La cathédrale St-Ephrem de Mossoul, qui serait aujourd'hui sur le point d'être transformée en mosquée, est l'une des plus importantes de l'Eglise syriaque orthodoxe. Avec le monastère de Mar Behnam, pris par les djihadistes le 21 juillet, c'est l'une des plus anciennes traces d'implantation des chrétiens en Irak qui menace d'être détruite ou profondément altérée : les premières constructions de cet édifice remontent en effet au IVe siècle. En outre, la stabilisation de la ligne des combats entre l'EI et le Kurdistan irakien au Nord-Est de cette zone et la spoliation des biens des chrétiens au profit des membres de l'Etat islamique éloignent, à moyen terme, la perspective du retour des communautés chrétiennes en ces lieux.

Les voies de l'exil

Dans ce contexte de crise, des mouvements massifs de populations chrétiennes ont eu lieu de 2003 à aujourd'hui. En 2008, on comptabilisait déjà 350 000 chrétiens exilés sur les 800 000 que comptait le pays en 2003 (3% de la population totale du pays). Il est certain que cette proportion a aujourd'hui fortement augmenté, mais il est difficile d'évaluer le nombre total des chrétiens irakiens exilés, tant ceux-ci se mêlent aux autres groupes sociaux dans les camps de réfugiés aux frontières du pays.

La première destination des chrétiens expulsés, permettant dans un premier temps d'éviter l'exil hors d'Irak, est le Kurdistan irakien. Erbil, sa capitale, rassemble ainsi 830 000 réfugiés, parmi lesquels se trouvent de nombreux chrétiens partis de la région de Mossoul, distante de seulement 80 kilomètres. Le soutien explicite de Massoud Barzani aux minorités chrétiennes et leur bonne représentation au Parlement (5 députés sur un total de 111 sièges) y sont pour beaucoup. Néanmoins, la proximité de la ville avec le théâtre des luttes contre l'EI conduit un nombre croissant de chrétiens irakiens à s'éloigner de la ville et à opter pour l'exil proprement dit.

On voit ainsi se dessiner une tendance de plus en plus nette au départ définitif hors des frontières du pays. La Syrie a été une destination fortement prisée jusqu'en 2011 mais est à présent dans une situation similaire à celle du Nord de l'Irak. A côté de la Turquie et du Liban, c'est surtout vers la Jordanie – en particulier vers les Eglises d'Amman et de Zarqa – que se concentrent à présent les flux de réfugiés chrétiens irakiens. Le roi Abdallah II de Jordanie a manifesté à plusieurs reprises sa bienveillance à l'égard de ces communautés et voit dans ce soutien un moyen de renforcer son alliance avec les Etats-Unis, dans un contexte de fragilisation des relations internationales dans la région. L'obtention de visas y est donc facilitée. Elle est du reste largement prise en charge par un important réseau d'ONG soutenues par le gouvernement. La tendance au départ vers les pays occidentaux semble également s'accentuer. On compterait, ne serait-ce que pour la France, plus de 10 000 demandes de visas émanant des membres des communautés chrétiennes d'Irak, dont quelques centaines auraient reçu un avis positif [2].

Au regard de ces importants flux migratoires, la grande inconnue reste de savoir si ces communautés retourneront ou non en Irak une fois la paix rétablie. La politique de la Jordanie reste de n'accorder que peu d'autorisations de travail aux réfugiés, afin d'éviter leur installation définitive sur le territoire. A moyen et long terme, le retour est cependant conditionné à la réussite des opérations menées à l'encontre de l'EI et du temps nécessaire à celles-ci. L'enjeu est important, puisqu'est en question le maintien ou non de minorités ethniques et religieuses dans l'Irak contemporain.

A LIRE SUR LES CLES DU MOYEN-ORIENT :

- Les Assyro-Chaldéens au XXe siècle

- En lien avec l'actualité en Irak et le retrait des troupes américaines : la guerre d'Irak de 2003-2011

- L'occupation américaine en Irak (2003-2011)

- Entretien avec Pierre Mélandri – De l'intervention militaire américaine de 2003 à l'EIIL, première partie

- Entretien avec Pierre Mélandri – De l'intervention militaire américaine de 2003 à l'EIIL, deuxième partie

- Entretien avec Frédéric Bozo – La France, les Etats-Unis et l'Irak

- "L'histoire secrète de la crise irakienne : la France, les Etats-Unis et l'Irak, 1991-2003". Compte-rendu de la conférence du 24 avril 2014 donnée par Frédéric Bozo, organisée par l'association des Amis des Archives diplomatiques, Ministère des Affaires étrangères

- Entretien avec Pierre-Jean Luizard – La question irakienne, du mandat britannique à l'Etat islamique en Irak et au Levant

- En lien avec l'actualité en Irak : sunnites et chiites en Irak, du mandat Britannique à la guerre Iran-Irak

- Entretien avec Myriam Benraad, Les Arabes sunnites d'Irak, dix ans après la chute de Saddam Hussein

- Que se passe-t-il au Kurdistan irakien ? Esquisse de réponse et de mise en perspective

Bibliographie

- Charentenay Pierre de, « A la rencontre des derniers chrétiens d'Irak », Études, vol. 408, no 6, 16 Juin 2008, pp. 809‑818.

- Corm Georges, « Où en est la présence chrétienne en Orient  ? », Confluences Méditerranée, vol. 66, no 3, 1 Juin 2008, pp. 155‑177.

- Rubin Alissa J., « ISIS Forces Last Iraqi Christians to Flee Mosul », The New York Times, 18 juillet 2014.

- Sweis Rana F., « Christians of Mosul Find Haven in Jordan », The New York Times, 26 octobre 2014.

- Yacoub Joseph, « La marginalisation des chrétiens d'Irak », Confluences Méditerranée, vol. 66, no 3, 1 Juin 2008, pp. 83‑98.

- Iraqi Christians Guard Village Around The Clock Hoping To Prevent ISIS Return, http://www.huffingtonpost.com/2014/11/13/iraq-christians-bafuka_n_6151652.html

- La longue odyssée des chrétiens d'Irak, http://www.lefigaro.fr/international/2014/10/31/01003-20141031ARTFIG00138-la-longue-odyssee-des-chretiens-d-irak.php

Notes :

[1Joseph Yacoub, « La marginalisation des chrétiens d'Irak », Confluences Méditerranée, vol. 66, no 3, 1 Juin 2008, pp. 83‑98.



Envoyé de mon Ipad 

Turquie : visite papale sur fond de djihad

Turquie : visite papale sur fond de djihad
Turquie : visite papale sur fond de djihad

Préparatifs à l'église St Georges, à Istanbul, pour accueillir le Pape ce weekend.

François, qui arrive vendredi à Ankara avant de se rendre à Istanbul, rencontrera des réfugiés venus d'Irak.

Avec ses 58 prêtres et ses 53.000 fidèles, l'Église catholique de Turquie a la modestie d'un diocèse rural français, mais elle a l'ampleur d'un passé immense avec l'apôtre saint Paul et une vocation interreligieuse unique. C'est cette grandeur dans la petitesse que François vient stimuler, vendredi à Ankara, la capitale. Puis ce week-end à Istanbul. Son retour à Rome étant prévu dimanche soir. Ce pape s'inscrit dans la voie de trois de ses prédécesseurs, puisque Paul VI visita ce pays dès 1967, Jean-Paul II en 1979 et Benoît XVI en 2006.

Sur un plan personnel, le contexte de l'arrivée du pape argentin est moins conflictuel que le fut celui de Benoît XVI. Le pape allemand avait été très fraîchement accueilli deux mois après ses déclarations de Ratisbonne sur l'islam et la violence. Mais, aujourd'hui, ce ne sont plus les trois mots de trop dans un discours académique qui enflamment le paysage, mais les milliers de morts de la cynique furie violente et barbare commise au nom de… l'islam. Et ce aux frontières syriennes et irakiennes de la Turquie, dont beaucoup s'étonnent qu'elles soient si poreuses pour des jeunes islamistes européens candidats au djihad.

Une rencontre avec les réfugiés?

Cette actualité donne à ce sixième voyage international de François une dimension géopolitique majeure. Depuis cet été, le Pape a en effet cherché toutes les occasions pour rencontrer des réfugiés de ce conflit. Si les conditions de sécurité avaient été assurées, l'avion papal se serait même posé à Erbil, au nord de l'Irak, lors de son retour de Corée en août dernier. Pour la Turquie, le Pape a demandé qu'on lui organise depuis Ankara, au centre du pays, une excursion rapide vers les frontières dans un camp de réfugiés, mais, sauf surprise, il semble ne pas avoir eu gain de cause. Les réfugiés étant partout - 1,6 million en Turquie -, François en rencontrera donc autour des célébrations religieuses prévues dans les deux villes.

Une dimension humanitaire que ce pape, défenseur des droits de l'homme, comme il vient encore de le démontrer cette semaine à Strasbourg, va donc honorer. Mais ira-t-il jusqu'à pointer les étranges ambiguïtés de la conception de l'islam promue par son hôte présidentiel, Recep Tayyip Erdogan? C'est l'autre dimension de ce déplacement. Si François soutient comme ses prédécesseurs l'importance d'un dialogue avec l'islam, pourra-t-il ne serait-ce qu'évoquer les conséquences de la bienveillance passive du régime turc face aux islamistes, que les principaux responsables religieux musulmans turcs condamnent nettement?

Car, de ce point de vue, la Turquie est un laboratoire des mutations actuelles de l'islam. François - avant même d'aller au palais présidentiel flambant neuf d'Erdogan et sa grande mosquée de 5000 places - commence son séjour vendredi par le mausolée d'Atatürk, décédé en 1938 et premier président de la république turque. C'est lui qui imposa un régime laïque drastique abandonnant l'islam comme religion d'État, imposant le dimanche et non plus le vendredi comme jour de repos, interdisant le voile et la polygamie. Des acquis implicitement remis en cause comme une tentation qui hante le président Erdogan, qui fut destitué en 1998 de la mairie d'Istanbul en raison de ses prises de position pro-islamistes…

La Turquie, comme tous les pays musulmans du grand arc méditerranéen, est donc à un tournant. Voilà le piment de cette visite. Elle est travaillée par les affres des sociétés musulmanes tiraillées entre l'islam politique pur et dur et un islam occidentalo-compatible. Et ce n'est pas la part microscopique des chrétiens - toutes confessions confondues, catholiques et orthodoxes représentent moins de 1 % de la population, et beaucoup sont des étrangers - qui pèsera dans ce bouillonnement qui prépare l'avenir de l'islam.



Envoyé de mon Ipad 

jeudi 27 novembre 2014

Mgr Yakan : « En Turquie, le pape va réveiller la conscience internationale à l’égard des réfugiés » | La-Croix.com

Mgr Yakan : « En Turquie, le pape va réveiller la conscience internationale à l'égard des réfugiés » | La-Croix.com

Mgr François Yakan en novembre 2009.

 ENTRETIEN Mgr François Yakan, vicaire patriarcal des Assyro-Chaldéens de Turquie, fondateur de l'ONG « Entraide aux réfugiés de Turquie » 

  La Croix : Comment percevez-vous la venue du pape François à Istanbul ? 

  Mgr François Yakan :  Je me réjouis de pouvoir concélébrer avec lui la messe du samedi 29 novembre à la cathédrale du Saint-Esprit, et d'avoir auparavant une rencontre privée avec lui et tous les représentants des communautés catholiques. Je l'ai déjà rencontré à trois reprises et je le tiens régulièrement informé de la situation des réfugiés en Turquie et au Moyen-Orient.

 Combien sont-ils actuellement en Turquie ? 

  Mgr F. Y. :  Les chiffres officiels parlent de 1,6 million, mais on est plus proche désormais des 2 millions de réfugiés, syriens et irakiens. La plupart des Syriens sont installés dans une vingtaine de camps, près de la frontière syrienne. Les Irakiens sont ici depuis plus longtemps : au 30 octobre, ils étaient 84 000, réfugiés dans 65 villes de Turquie, dont 39 840 chrétiens – majoritairement chaldéens.

En moyenne depuis six mois, 350 personnes par jour déposent une demande de droit d'asile politique. Car pour l'écrasante majorité, la Turquie n'est qu'une étape, en attendant un visa pour s'exiler définitivement aux États-Unis, au Canada ou en Australie. Cette attente peut durer longtemps, de trois à huit ans. Ainsi, certains ont reçu, ce mois-ci, un rendez-vous au Haut-Commissariat des réfugiés de l'ONU (UNHCR) pour… le 30 décembre 2021 ! C'est totalement insupportable et impossible à vivre ! Qui peut attendre si longtemps sans le moindre argent pour se nourrir et se loger ? Nous avons donc mis en place une équipe d'une dizaine de juristes turcs bénévoles (dont un chrétien, les autres étant musulmans) qui suivent les dossiers auprès du HCR et tentent de réduire les temps d'attente.

 Que comptez-vous dire à ce propos au pape ? 

  Mgr F. Y. :  Un représentant des réfugiés chrétiens de Syrie et d'Irak va lui remettre un dossier qu'ils ont eux-mêmes rédigé. Tel un cri de détresse, il veut dire au Saint-Père, et à travers lui à l'opinion internationale, qu'ils se sentent abandonnés, que personne ne s'occupe d'eux, qu'ils s'inquiètent pour l'avenir de leurs enfants… Ils demandent de l'aide matérielle et c'est aussi ce que nous demandons pour notre association « Entraide aux réfugiés de Turquie », seule ONG chrétienne reconnue officiellement en Turquie. Lorsque je l'ai fondée en 2005, voyant l'immobilisme des autorités, c'était juste pour accueillir 10 000 réfugiés… pas deux millions ! Nous sommes submergés par les demandes.

 De quoi ont-ils besoin ? 

  Mgr F. Y. :  De tout : nourriture, vêtements, logement, aide pour les documents administratifs, argent pour les frais médicaux, éducation des enfants… En octobre, nous avons entièrement habillé 733 personnes, grâce aux dons reçus des Turcs qui sont formidablement généreux. Toutes les semaines, nous envoyons dans notre centre d'Antakya (l'ancienne Antioche, proche de la frontière syrienne) une dizaine de camions remplis de vivres et de matériel de première nécessité à destination des réfugiés syriens. À Noël, nous devrions ouvrir un second centre à Mardin. Jusqu'à présent, nous ne sommes aidés que par les Caritas des États-Unis et du Luxembourg, par l'Office d'aide humanitaire de la Commission européenne (ECHO) et un peu par l'Œuvre d'Orient. Ce n'est pas assez…

 Comment faites-vous pour scolariser tant d'enfants réfugiés ? 

  Mgr F. Y. :  Il y a dix ans, nous avons ouvert une école à Istanbul dans des locaux de la nonciature et avec le soutien des salésiens de Don Bosco. Nous avons accueilli jusqu'à 500 enfants par an, mais actuellement, ils sont 380 de 7 à 14 ans, avec des cours essentiellement en anglais et en turc donnés par 9 instituteurs irakiens et turcs. Dans toute la Turquie, nous scolarisons 800 enfants au total, qui ne pourraient l'être autrement.

 Que pensez-vous que le pape dira ou fera à propos des réfugiés ? 

  Mgr F. Y. :  Il remerciera sûrement la Turquie pour tout ce qu'elle fait pour eux. À son habitude, il saura attirer l'attention de l'opinion internationale sur ces centaines de milliers de réfugiés qui vivent dans des conditions inhumaines. C'est une grande chance, pour nous qui travaillons jour et nuit avec eux, car il rendra visible notre action sur le terrain. Rien que par sa présence, il va réveiller la conscience du monde. Notamment, je l'espère, celle des Européens qui n'ont accepté d'accueillir jusqu'à présent que quelques milliers de réfugiés…

 La moitié des 28 États membres ont refusé, en septembre, de répondre à la requête du HCR prônant l'installation en Europe de 30 000 réfugiés syriens en 2014, et de 100 000 en 2015-2016. Comment avez-vous réagi ? 

  Mgr F. Y. :  C'est vraiment dommage, car ces réfugiés chrétiens, généralement diplômés, sont dynamiques sur les plans économique, scientifique, intellectuel et pourraient apporter beaucoup aux pays européens… Avec 500 places accordées aux réfugiés syriens, la France s'est montrée bien peu généreuse. Certes, la solution de la crise syrienne est politique et non humanitaire. Mais, en attendant une issue probablement lointaine, l'Europe devrait empêcher une plus grande déstabilisation du Moyen-Orient et offrir une meilleure protection aux Syriens et Irakiens refoulés aux frontières. Elle devrait prendre ses responsabilités avant qu'il ne soit trop tard. C'est un devoir moral autant qu'un impératif de sécurité.



Envoyé de mon Ipad 

En Turquie, le pape vient appuyer la place des chrétiens en pays musulman | La-Croix.com

En Turquie, le pape vient appuyer la place des chrétiens en pays musulman | La-Croix.com
27/11/2014-
1500 ans de rencontres entre les papes et les patriarches de Constantinople

Le voyage du pape en Turquie s'annonce à la fois œcuménique, interreligieux et diplomatique. Œcuménique d'abord puisqu'il répond à une invitation du patriarche de Constantinople, Bartholomeos 1er, pour fêter la Saint-André, apôtre très cher au monde orthodoxe. D'où le choix de fixer autour du 30 novembre cette visite, bien qu'elle arrive tôt pour le nouveau gouvernement turc, en place après la présidentielle du 10 août, et qu'elle suit celle du pape à Strasbourg mardi 25 novembre – un record dans la succession de déplacements hors d'Italie.

Se rendre au Phanar devient de fait une tradition pour tout nouveau pape. François s'inscrit à la suite de Paul VI (1967), de Jean-Paul II (1979) et de Benoît XVI, venu en 2006 à l'occasion de la Saint-André au début de son pontificat, comme son prédécesseur. « La dimension œcuménique avait toutefois été éclipsée par la polémique avec le monde musulman, soulevée par le discours de Ratisbonne qui avait précédé ce voyage », rappelle une source vaticane, estimant que, cette fois, le dialogue œcuménique devrait mieux prévaloir.

La qualité des relations personnelles entre le pape François et Bartholomeos y contribue. « Il existe une estime réciproque entre eux, presque une complicité », observe cette même source. Les deux hommes, de la même génération, se sont déjà rencontrés à Jérusalem, en mai, puis au Vatican, le mois suivant.

Un message de coexistence pacifique entre les religions

Sa visite au patriarche de Constantinople sert aussi à conforter la place de la petite minorité chrétienne dans un pays en très grande majorité musulman. Les rencontres du pape à Ankara avec le président Erdogan et d'autres autorités de la République turque devraient être l'occasion de défendre la liberté religieuse et le dialogue entre confessions. La visite à la Mosquée bleue à Istanbul, où s'était rendu Benoît XVI, reprendra le message de coexistence pacifique entre les religions, que le pape François a déjà appuyé à Jérusalem et lors de sa visite le 21 septembre en Albanie, pays à majorité musulmane où orthodoxes et catholiques ont toute leur place.

Un message d'actualité aussi, au-delà de la Turquie, alors qu'à sa frontière, l'offensive de Daech se poursuit. Au retour de Corée du Sud, en août, le pape avait implicitement toléré les frappes militaires contre cette organisation terroriste, déclarant qu'« il est licite d'arrêter l'agresseur injuste ». Mais au retour de Strasbourg, mardi, il s'est inquiété, sans citer de pays, quand « chaque État, pour son compte, se sent le droit de massacrer les terroristes ». Son voyage en Turquie pourrait servir à borner davantage la position de la diplomatie du Saint-Siège et pousser Ankara à mieux clarifier la sienne. Interprétés comme un soutien aux chrétiens d'Orient, ces trois jours ne prévoient toutefois officiellement aucune rencontre avec des réfugiés d'Irak et de Syrie. La moindre intensité du programme tranche avec la densité de ses précédents déplacements. Mais peut augurer aussi des surprises.



Envoyé de mon Ipad 

Liban: l'ancien président Michel Sleiman Chevalier de la Grand-Croix

L'apport séculaire des chrétiens à la civilisation

Anita Bourdin

ROME, 26 novembre 2014 (Zenit.org) - M. Michel Sleiman, 66 ans, catholique maronite, président du Liban de 2008 à 2014, a été fait Chevalier de la Grand-Croix de l'ordre de Pie IX "pour son engagement personnel pour la paix et l'intégration, surtout pendant son mandat comme président du Liban", rapporte L'Osservatore Romano.

La cérémonie a eu lieu lundi, 24 novembre 2014, au Vatican, en présence du cardinal secrétaire d'Etat Pietro Parolin, pour qui cette reconnaissance constitue un "appel profond lancé à tout protagoniste de la vie politique, économique, sociale, à travailler pour la paix et la sécurité, en faisant du bien commun l'un des critères déterminants de toute décision, et tout choix concernant le sort des peuples".

Le cardinal Parolin a assuré le président de sa prière pour que Dieu accorde aux Libanais le don d'être des artisans de fraternité et que leur pays deviennent ainsi une oasis de paix dans laquelle tout citoyen "puisse se réaliser pleinement".


Dans son discours, M. Sleiman a pour sa part évoqué les problèmes du Liban et sa vocation, la montée des extrémistes et les souffrances des chrétiens, rapporte L'Orient-le Jour.

Il a dit sa gratitude: « Je ne vous remercierai assez, Éminence, de l'honneur que vous me faites en me remettant, au nom de Sa Sainteté le pape François, la distinction de chevalier de la Grand-Croix de l'ordre de Pie IX. J'en ressens de la joie et de l'émotion. Par votre intermédiaire, je voudrais lui adresser ma gratitude et lui exprimer mon filial dévouement ».

N'ayez pas peur

« Cette haute distinction me conforte dans la voie que j'ai choisie et me donne le courage pour le chemin à parcourir encore. Elle me pousse à garder vivace en moi ce cri lancé par saint Jean-Paul II : Non abbiate paura ! « N'ayez pas peur » !


« Depuis le jour où les pas du Christ foulèrent notre sol, l'élevant au rang de terre sainte, le Liban est resté fidèle aux promesses de son baptême : terre du dialogue, terre de la nécessité (...). Comment oublier l'admiration de Leurs Saintetés pour le Liban ? Du "Liban-aigle" de Pie XII au "Liban-terre d'élection" de Jean XXIII ; du Liban "pays particulier" de Paul VI au "noble pays" de Jean-Paul Ier; du "Liban-message" de Jean-Paul II au "Liban, exemple... dans le sanctuaire de Dieu" de Benoît XVI, et au "Cher Liban" du pape François... C'est dire combien le Saint-Siège a honoré le double engagement du Liban : celui de mettre en œuvre un système politique fondé sur le principe de convivialité entre chrétiens et musulmans sur la base de l'égalité ; et celui de promouvoir les libertés de conscience, d'opinion et d'expression, ainsi que les autres libertés connues dans les régimes démocratiques. »


« Durant mon mandat, j'ai œuvré, en toute conscience, à éloigner les spectres d'extrémisme et de divisions de ma patrie, jusqu'à l'adoption de la déclaration de Baabda qui a bénéficié du soutien de toutes les composantes libanaises. Tous ont su, ou sauront, qu'elle protège le Liban et tous ses fils. Il y a deux jours, nous avons célébré l'indépendance du Liban. Combien aurais-je souhaité avoir près de moi, en recevant cette honorable distinction, le nouveau président de la République ou son représentant. D'ici, près de la tombe du Prince des apôtres et face à la statue de saint Maron, je renouvelle mon appel à toutes les parties libanaises concernées, et plus particulièrement aux maronites, les invitant à mettre tout intérêt personnel de côté et se résoudre à élire un nouveau chef de l'État dans les plus brefs délais », a déclaré Michel Sleiman.

Il a souligné l'importance des chrétiens au Moyen Orient: : « Le Moyen-Orient est plus qu'une région. C'est une maison commune. En son cœur, les chrétiens sont partie intégrante et ont toujours épousé ses causes justes. Aujourd'hui, ils ne veulent guère davantage que ce qu'ils réclament pour les autres. En contrepartie, ils ne sauraient accepter moins que ce que les autres exigent pour eux-mêmes. »

L'apport séculaire des chrétiens à la civilisation

« Dans le monde arabe, l'avenir des chrétiens ne consiste guère en une protection militaire étrangère. Il n'est pas non plus dans l'identification avec les régimes injustes et autoritaires. Même sur leur croix, leur témoignage ne saurait être qu'en faveur du respect des droits de l'homme, le droit à la liberté de croyance et de culte, et le droit à la participation de toutes les composantes à la gestion de la chose publique commune, compte tenu de l'apport séculaire des chrétiens à la civilisation, et non de leur nombre », a-t-il expliqué.

Et de citer le pape Benoît XVI: « N'est-ce pas cela que stipule l'Exhortation apostolique du pape émérite Benoît XVI, signée au Liban : Ecclesia in Medio Oriente ? Au nom de cette noble mission, en faveur d'un Moyen-Orient et d'un monde plus humains, il est de notre devoir que le Liban continue à faire exister ce qui, sans lui, ne saurait exister »


Il en a appelé à la Communauté internationale pour venir en aide aux réfugiés et au Liban qui les accueille dans une proportion difficile pour la population: « La guerre entamée il y a plus de trois ans en Syrie a submergé le Liban, au-delà de ses capacités d'absorption, par un exode massif de réfugiés qui risque de déstabiliser les structures mêmes du pays. La communauté internationale, avec le soutien du Saint-Siège, est appelée non seulement à y faire face, mais à se mobiliser en vue de leur retour à leur pays ».


Il a fait observer que le terrorisme est étranger à l'islam : « Un intégrisme terroriste, étranger à la religion islamique, a enflammé nos alentours (...). Il a forcé à l'exode des milliers de chrétiens de leur terre natale en Irak et en Syrie. À maintes reprises, il a tenté de menacer l'existence chrétienne au Liban, de déstabiliser l'intégrité de notre pays et de modifier à jamais la face humaniste de notre Orient. »

mercredi 26 novembre 2014

Rahi: Nous approuvons tout dialogue susceptible de sortir le pays de ses crises - iloubnan.info


Rahi: Nous approuvons tout dialogue susceptible de sortir le pays de ses crises

BEYROUTH | iloubnan.info / NNA - Le 26 novembre 2014 à 07h50

Le patriarche maronite Béchara Boutros Rahi est retourné ce mardi au Liban, après une visite en Italie où il a inauguré une nouvelle église maronite à Milan, en plus de sa participation, au Vatican, à une cérémonie en l'honneur du président Michel Sleiman qui s'est vu décerner une décoration papale. 

Interrogé à l'aéroport sur l'éventuel dialogue entre le Hezbollah et le courant du Futur, le patriarche a affirmé qu'il approuvait tout dialogue susceptible de sortir le pays de ses crises. 

"Nous ne devons pas oublier que la situation actuelle découle de l'absence de dialogue entre les forces du 8 et du 14 Mars", a-t-il dit, assurant que les portes de Bkerké étaient ouvertes à toutes les parties.

Envoyé de mon Ipad 

Syrie: à Alep, des chrétiens résistent à la tentation de fuir | La-Croix.com

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Un enfant le 18 novembre 2014 dans la rue principale d'Alep

Dans l'église orthodoxe Mar Elias d'Alep, la diacre bénit avec son encensoir la centaine de fidèles tandis que les chants du chœur étouffent le bruit des bombes qui tombent à proximité.

Venues des différents quartiers sous contrôle du régime syrien, des familles se pressent à la messe chaque dimanche à 18H00 dans cette église tout illuminée, grâce à un puissant générateur, dans une métropole ravagée et quasiment privée d'électricité.

"Beaucoup de coreligionnaires sont partis parce qu'ils ont perdu leur travail et surtout parce qu'ils sont affolés par Daech" (acronyme arabe du groupe extrémiste Etat islamique), assure Georges Bakhache, porte-parole des communautés chrétiennes d'Alep.

"Les jihadistes ne sont pas dans la ville mais ils ne sont pas loin" et "les chrétiens ont paniqué après avoir vu ce qu'ont subi les chrétiens de Mossoul" lors de la prise de cette ville irakienne par le groupe ultra-radical, indique-t-il.

- "Se convertir ou fuir" -

En Irak, "ils ont eu comme choix de se convertir, de payer la jizya (taxe autrefois imposée sur les non-musulmans en terre d'islam) ou de fuir. La quasi-totalité a choisi cette dernière option", explique M. Bakhache. Par répercutions, "cela a suscité l'épouvante chez nous et les chrétiens sont partis au Liban, en Suède, au Canada, en Amérique et en Arménie".

Représentant 10% de la population, les chrétiens de Syrie et ceux d'Irak représentent les plus anciennes communautés chrétiennes du Proche et Moyen-Orient.

Si certains sont partis, M. Bakhache assure ne pas vouloir rejoindre ses frères et ses parents aux Etats-Unis. "Malgré tout, nous ne quitterons pas notre terre, c'est impossible", assure-t-il, son fils de deux ans dans les bras.

L'exode des Aleppins, chrétiens et musulmans, a débuté après la prise par les rebelles de la moitié de l'ancienne capitale économique du pays en 2012. Selon le géographe français Fabrice Balanche, spécialiste de la Syrie, Alep ne compte plus qu'un million d'habitants sur les 2,5 millions qui y vivaient il y a deux ans.

Quant aux seuls chrétiens, qui étaient 250.000, "plus de la moitié sont partis et il n'en reste que 100.000, dont 50.000 Arméniens", selon M. Balanche.

"De nombreux chrétiens émigrés affirment que leur exil est temporaire, qu'ils rentreront au pays dès que la situation s'améliorera et qu'il y aura à nouveau du travail. Je suis sûr qu'un jour, ce sera le cas", affirme, confiant, Basile Chawa, qui possède un café juste derrière Mar Elias.

A l'église latine Saint-François, le père Imad Daher soutient que les chrétiens "seront toujours là dans 100 ans, car c'est notre terre et il n'y en a pas d'autres".

- "Messe de paix" -

"On fêtera Noël, même si nous sommes beaucoup moins nombreux. Nous célébrerons une messe de paix. Nous décorerons les arbres de Noël dans l'église et dans les maisons", annonce le prêtre. Il n'y aura en revanche pas de décorations extérieures "car beaucoup de sang a coulé. Il faut respecter les martyrs".

Lui-même a été marqué dans sa chair. "Le 10 octobre 2012, à 22H00, un obus est tombé sur l'église de la Dormition. J'ai perdu un œil, une prothèse en plastique a remplacé ma joue et j'ai un barre de fer avec des vis dans mon bras".

"J'ai été soigné au Liban puis je suis rentré car le berger n'abandonne pas son troupeau. Sinon le loup viendra dévorer les moutons ou ils s'enfuiront", soutient le père Daher.

Les huit communautés chrétiennes vivent dans six quartiers gouvernementaux. Mais, de l'"autre côté", celui des rebelles, beaucoup ont fui à l'ouest. Il en reste une centaine dans le quartier kurde de Cheikh Maqsoud et une poignée dans le secteur rebelle de Jdaidé, près de la ligne de démarcation.

Dans ce quartier, sur la façade de l'église rattaché au Centre Saint-Elie pour personnes âgées, on peut lire: "Notre Seigneur Jésus Christ, Écoute-nous". A l'intérieur, le plafond est perforé, vraisemblablement en raison d'un bombardement.

Il ne reste plus que six hôtes, d'âge avancé, les autres étant partis avec leurs familles dans les quartiers loyalistes, selon le responsable du centre, Abou Youssef. "Ils ne sont jamais revenus

26/11/14 - 10 H 21 - Mis à jour le 26/11/14 - 13 H 30Envoyé de mon Ipad 

Le dernier carré des chrétiens de Turquie rêve de jours meilleurs - RTL info

Le dernier carré des chrétiens de Turquie rêve de jours meilleurs - RTL info

http://www.rtl.be/info/monde/international/1145215/le-dernier-carre-des-chretiens-de-turquie-reve-de-jours-meilleurs
26/11/2014-Le dernier carré des chrétiens de Turquie rêve de jours meilleurs

Un petit village perdu dans le sud-est de la Turquie, où les ruines se mêlent aux maisons neuves. Au bout d'une route, deux églises. L'une millénaire, l'autre moderne, témoins du passé chrétien de la région et de la volonté de ses habitants de le ressusciter.

Seyde Bozdemir est née et a été baptisée dans ce hameau d'Elbegendi --Kafro dans sa langue syriaque--, au sud de Midyat. Comme nombre de ses habitants, elle a un jour pris le chemin de l'exil, direction l'Allemagne. Aujourd'hui, elle est résolue à y revenir.

"Ici, c'est chez nous. C'est ici que l'on veut finir notre vie et être enterrés", dit Seyde, de confession chrétienne syriaque.

"Dans les années 1980, on a tout laissé et on a pris la fuite sans se retourner. C'était devenu très difficile, invivable même", poursuit-elle, "mais quand on rêve, on rêve encore d'ici. C'est pour ça qu'on veut rentrer chez nous".des chré

Le "muhtar" (maire) d'Elbegendi a déjà accompli ce chemin. Après vingt-trois ans en Suisse, Aziz Demir a regagné la terre de son enfance. Il se souvient encore des années de plomb du conflit kurde, qui ont fait de sa bourgade un village fantôme.

"C'était la guerre entre les rebelles kurdes du PKK (Parti des travailleurs du Kurdistan) et l'armée. Le jour, l'armée était dans les rues, la nuit c'était le PKK", raconte Aziz Demir.

"Pendant cette période, 50 à 60 Chrétiens ont été assassinés dans la région. On voulait rester neutre, mais ce n'était pas possible. Alors on est parti", regrette-t-il. "Mais maintenant, on veut revenir. Pour protéger notre religion, notre culture".

Comme lui, une poignée d'habitants ont fait ce retour aux sources. Ces dernières années, 17 imposantes maisons sont sorties de terre à Elbegendi pour accueillir les familles de ceux qui reviennent. Et d'autres sont prêts à les rejoindre, si les pourparlers de paix en cours entre Ankara et le PKK se concrétisent.

- Mort à petit feu -

Amorcé avec les échanges de populations à l'indépendance turque en 1923, le grand exil des chrétiens de Turquie s'est accéléré à la faveur des émeutes intercommunautaires des années 1950, de l'invasion de Chypre-Nord (1974) et des crises économiques. Massif, il a réduit leur communauté à la portion congrue.

Dans cette plaine de la Haute-Mésopotamie où ils ont fait leurs premiers pas hors de Jérusalem comme dans le reste du pays, ils ne sont plus que 80.000. Des orthodoxes surtout, Arméniens ou Syriaques, et une poignée de catholiques, chaldéens ou autres. Une goutte d'eau dans un océan de 75 millions de musulmans.

Adnan Saglamoglu est l'un de ces rescapés. De confession chaldéenne, ce bijoutier a fait le choix de rester à Mardin (sud-est) où, il l'avoue, il se sent parfois un peu seul.

"Nous ne sommes plus que quatre familles", confie-t-il.

S'il avoue sentir la tension monter "dès lors qu'il arrive quelque chose à un musulman", M. Saglamoglu ne se sent pas menacé et assure pouvoir vivre sa foi sans crainte.

Quatre ans après l'assassinat du chef de l'Eglise catholique en Turquie, il redoute bien plus la mort à petit feu de sa communauté. "Sans l'aide de ceux qui sont à l'étranger, nous aurions déjà disparu. Mais nous essayons de faire vivre notre culture", assure-t-il en ouvrant fièrement la porte de sa petite église de centre-ville.

Quelques pâtés de maisons plus loin, l'église syriaque dite des "quarante martyrs", construite aux IIIe et IVe siècles, affiche elle aussi, fière allure. Comme les dix autres encore debout à Mardin, elle a été entièrement et fraîchement remise à neuf, pour près d'un million de livres turques (350.000 euros).

- "Citoyens à part entière" -

"Nous survivons grâce à l'argent récolté dans notre communauté, nous ne recevons aucune aide de l'Etat turc, ni de fonds européens", explique son prêtre, Gabriel Aktas.

Plus que de son budget, il s'inquiète de l'état de son "troupeau". "Comme nous n'avons plus assez de fidèles ni de prêtres, nous organisons chaque dimanche la messe dans une église différente", dit-il, "et puis nous proposons un enseignement religieux. Ce n'est pas officiel mais les autorités turques laissent faire".

Le gouvernement islamo-conservateur au pouvoir depuis 2002 en Turquie se pose volontiers en défenseur de "toutes les religions". Mais les communautés chrétiennes du pays ne sont toujours pas considérées juridiquement comme des minorités.

Cette reconnaissance figure en tête des revendications des chrétiens de Turquie, eux aussi victimes des massacres qui ont visé les Arméniens sous l'Empire ottoman en 1915.

"Aujourd'hui, on ne peut toujours pas construire d'église en Turquie, c'est une honte", fulmine Ayhan Gürkan, qui donne des cours de catéchisme, non officiels, dans le secret d'une petite église syriaque de Midyat.

"Nous voulons pouvoir enseigner dans notre langue maternelle (...) que tous les biens, terres, églises, monastères qui nous ont été confisqués nous soient rendus", poursuit-il, "nous voulons être des citoyens à part entière".

Dans ce combat, Aziz Demir attend l'aide du pape François, qui visite la Turquie à la fin de la semaine. "Nous ne voulons plus que l'Europe sacrifie les Chrétiens d'Orient", lance-t-il, "il faut qu'ils puissent enfin vivre sur leurs terres".



Envoyé de mon Ipad 

Le président égyptien Abdel Fattah Al Sissi reçu au VaticanRadio Vatican

(RV) Le Pape François a reçu dans l'après-midi de lundi au Vatican, Monsieur Abdel Fattah Al Sissi, Président de la République Arabe d'Egypte, qui s'est également entretenu avec le Cardinal Secrétaire d'Etat Pietro Parolin. Au cours des entretiens cordiaux, il a été souligné la proximité et la solidarité dont a fait preuve l'Eglise auprès du peuple égyptien durant la période politique transitoire qu'a connue l'Egypte. Il a été également souhaité que la nouvelle Constitution, dans le cadre de la promotion des droits fondamentaux et de la liberté religieuse, puisse renforcer la coexistence pacifique entre toutes les composantes de la société civile et en vue de poursuivre sur le chemin du dialogue interreligieux.

Plusieurs thèmes d'intérêts communs ont été également passés en revue avec une attention particulière sur le rôle que l'Egypte est appelée à jouer dans la promotion et la recherche de la paix, ainsi que de la stabilité dans la partie du Proche-Orient et du Nord de l'Afrique. Les parties ont en outre rappelé que seule la voie du dialogue et de la négociation, est l'unique option pour mettre fin aux conflits et aux violences qui mettent en danger les populations civiles entraìnant des pertes humaines.

http://fr.radiovaticana.va/news/2014/11/24/le_pr%C3%A9sident_%C3%A9gyptien_abdel_fattah_al_sissi_re%C3%A7u_au_vatican/1112261


Envoyé de mon Ipad 

mardi 25 novembre 2014

Au Vatican, l’ancien président du Liban Michel Sleiman commente les événements du Moyen-Orient | La-Croix.com

Au Vatican, l'ancien président du Liban Michel Sleiman commente les événements du Moyen-Orient | La-Croix.com
Au Vatican, l'ancien président du Liban Michel Sleiman commente les événements du Moyen-Orient

Alors qu'il recevait des mains du cardinal Pietro Parolin, au nom du pape François, les insignes de chevalier de la grande croix de l'ordre de Pie IX, au Vatican, lundi 24 novembre, Michel Sleiman, président de la République libanaise de 2008 à 2014, s'est exprimé sur plusieurs événements marquant le Moyen-Orient.

Un terrorisme étranger à l'islam

L'ancien président, chrétien de confession maronite, a déploré l'émergence des groupes extrémistes dans la région – un intégrisme terroriste « étranger à l'islam » – ainsi que les souffrances des chrétiens d'Orient, estimant que l'avenir de ces derniers n'était pas dans une identification avec les régimes autoritaires.

La guerre entamée il y a plus de trois ans en Syrie a submergé le Liban, « au-delà de ses capacités d'absorption, par une arrivée massive de réfugiés qui risque de déstabiliser les structures mêmes du pays. La communauté internationale, avec le soutien du Saint-Siège, est appelée non seulement à y faire face, mais à se mobiliser en vue de leur retour dans leur pays », a-t-il poursuivi.

Michel Sleiman a estimé que l'avenir des chrétiens dans le monde arabe ne consiste guère en une protection militaire étrangère, soulignant que « les chrétiens ne veulent guère davantage que ce qu'ils réclament pour les autres. En contrepartie, ils ne sauraient accepter moins que ce que les autres exigent pour eux-mêmes ».

En Israël

Commentant l'actualité en Israël, l'ancien président libanais a lancé : « Proclamer la judaïté de l'État hébreu, agresser le haut lieu saint de l'islam qu'est la Grande Mosquée de Jérusalem et refuser aux Palestiniens le droit d'avoir un État propre sont des actes contraires à la logique du devenir humain et qui ne sauraient rétablir la paix. »

Cette décoration, a déclaré le cardinal Parolin, « constitue un appel profond lancé à tous les protagonistes de la vie politique, économique et sociale à travailler pour la paix et la sécurité, en faisant du bien commun un des critères déterminants de chaque décision et chaque choix qui touche au destin des peuples ».

> À lire : Que signifierait un « État national du peuple juif » ?

Lors de la cérémonie, à laquelle participait également le patriarche maronite Béchara Raï, Michel Sleiman a souligné que cette haute distinction le confortait dans la voie qu'il avait choisie et lui donnait le courage pour le chemin à parcourir encore. « Elle me pousse à garder vivace en moi ce cri lancé par saint Jean-Paul II : 'Non abbiate paura ! N'ayez pas peur !' » 

L'ordre de Pie IX fut créé par le pape du même nom, le 17 juin 1847. Il a été remis à des personnalités aussi diverses que, par exemple, l'émir Abd-el-Kader (1808-1883), le journaliste André Frossard (1915-1995), ou encore le syndicaliste Lech Wałęsa.



Envoyé de mon Ipad 

La déclaration d’Amman, feuille de route en 12 points pour l’avenir des

ASIE/JORDANIE - La déclaration d'Amman, feuille de route en 12 points pour l'avenir des chrétiens arabes

Amman (Agence Fides) – Les participants à la II° Conférence sur les chrétiens et l'impact des « printemps arabes » qui a eu lieu à Amman les 22 et 23 novembre ont rédigé, au terme des travaux, un document qui se veut une exposition clairvoyante et détaillée des problèmes, des urgences et des dangers qui caractérisent aujourd'hui la condition des communautés chrétiennes au Proche-Orient. La déclaration d'Amman, approuvée par 80 hommes politiques, intellectuels et ecclésiastiques présents à la Conférence organisée par la Fondation Konrad Adenauer, l'al-Quds Center for Political Studies et la Danmission Foundation, se présente comme une feuille de route en 12 points visant à favoriser « un avenir meilleur pour les chrétiens dans les pays arabes ».
Le document prend acte des difficultés et des échecs enregistrés jusqu'ici en ce qui concerne l'effort visant à enraciner des démocraties au Proche-Orient capables de garantir à tous le même droit de citoyenneté. Au cours des dernières décennies, de nombreux pays ont vu s'enraciner des régimes tyranniques et corrompus et les chrétiens ont souvent été injustement accusés d'excessive soumission aux nomenklaturas qui les guidaient.
Dans ce contexte – indique l'un des points de la déclaration – la montée de l'intolérance au sein des sociétés arabes a été surtout due à l'émergence d'une interprétation extrémiste des enseignements de l'islam. Ce processus a eu lieu sous les yeux d'une grande partie des gouvernements de la région et dans certains cas avec leur appui, trouvant des réponses inadaptées au sein des classes dirigeantes du Proche-Orient.
La déclaration d'Amman reconnaît le besoin de distinguer entre les différentes expressions et tendances de l'islam politique et d'impliquer les composantes les plus averties de la galaxie islamiste dans une prise de position claire et ferme contre tout type de discrimination juridique, sociale et politique à l'encontre des chrétiens arabes. Les Eglises et communautés présentes au Proche-Orient – réaffirme la déclaration d'Amman – représentent une réalité autochtone et ne peuvent en aucun cas être identifiées avec un « corps étranger » importé par l'Occident.
La déclaration d'Amman met également en garde les communautés chrétiennes du Proche-Orient contre le risque de tomber dans le particularisme et l'isolationnisme et contre la tentation de répondre à l'extrémisme islamiste par un extrémisme égal et contraire. En outre, le document demande à ce que toutes les formes et les initiatives de soutien et de solidarité internationale destinées aux chrétiens arabes aident leurs différentes communautés chrétiennes à demeurer enracinées sur leurs terres, en évitant de favoriser, même involontairement, l'exode des baptisés des terres où le Christianisme est né et s'est diffusé depuis l'époque apostolique. (GV) (Agence Fides 25/11/2014)

ASIE/IRAQ - Destruction d’un couvent des religieuses du Sacré-Coeur sis à Mossoul d

ASIE/IRAQ - Destruction d'un couvent des religieuses du Sacré-Coeur sis à Mossoul de la part de djihadistes du prétendu « Etat islamique »

Mossoul (Agence Fides) – Selon des sources locales consultées par l'Agence Fides, au cours de la journée d'hier, 24 novembre, des miliciens djihadistes du prétendu « Etat islamique » qui contrôlent la ville de Mossoul, ont fait exploser le couvent des religieuses chaldéennes du Sacré-Cœur, que les miliciens avaient précédemment occupé et utilisé comme logement et base logistique.
Les moyens de communication liés à la communauté chaldéenne indiquent que la destruction à l'explosif aurait eu lieu en deux temps : une première série d'explosions aurait causé des dommages limités puis les djihadistes auraient utilisé des charges plus puissantes, provoquant des dommages massifs au couvent. Avant de perpétrer leur acte de dévastation, les miliciens du prétendu « Etat islamique » ont averti les habitants de la zone, leur suggérant d'ouvrir les fenêtres afin d'éviter que les vitres ne soient brisées par l'onde de choc.
Des sources locales font l'hypothèse que le couvent ait été abandonné en ce que considéré comme une cible imminente des raids aériens effectués également sur Mossoul par la coalition conduite par les Etats-Unis. Pour le moment, le monastère voisin de Saint Georges appartenant à l'ordre antonien de Saint Hormisdas des Chaldéens parait ne pas avoir été endommagé.
Le couvent des religieuses chaldéennes du Sacré-Cœur, connu comme couvent de la Victoire, avait été construit grâce à une donation de Saddam Hussein, le Président irakien exécuté par pendaison le 30 décembre 2006. (GV) (Agence Fides 25/11/2014)