Alors qu'il recevait des mains du cardinal Pietro Parolin, au nom du pape François, les insignes de chevalier de la grande croix de l'ordre de Pie IX, au Vatican, lundi 24 novembre, Michel Sleiman, président de la République libanaise de 2008 à 2014, s'est exprimé sur plusieurs événements marquant le Moyen-Orient.
Un terrorisme étranger à l'islam
L'ancien président, chrétien de confession maronite, a déploré l'émergence des groupes extrémistes dans la région – un intégrisme terroriste « étranger à l'islam » – ainsi que les souffrances des chrétiens d'Orient, estimant que l'avenir de ces derniers n'était pas dans une identification avec les régimes autoritaires.
La guerre entamée il y a plus de trois ans en Syrie a submergé le Liban, « au-delà de ses capacités d'absorption, par une arrivée massive de réfugiés qui risque de déstabiliser les structures mêmes du pays. La communauté internationale, avec le soutien du Saint-Siège, est appelée non seulement à y faire face, mais à se mobiliser en vue de leur retour dans leur pays », a-t-il poursuivi.
Michel Sleiman a estimé que l'avenir des chrétiens dans le monde arabe ne consiste guère en une protection militaire étrangère, soulignant que « les chrétiens ne veulent guère davantage que ce qu'ils réclament pour les autres. En contrepartie, ils ne sauraient accepter moins que ce que les autres exigent pour eux-mêmes ».
En Israël
Commentant l'actualité en Israël, l'ancien président libanais a lancé : « Proclamer la judaïté de l'État hébreu, agresser le haut lieu saint de l'islam qu'est la Grande Mosquée de Jérusalem et refuser aux Palestiniens le droit d'avoir un État propre sont des actes contraires à la logique du devenir humain et qui ne sauraient rétablir la paix. »
Cette décoration, a déclaré le cardinal Parolin, « constitue un appel profond lancé à tous les protagonistes de la vie politique, économique et sociale à travailler pour la paix et la sécurité, en faisant du bien commun un des critères déterminants de chaque décision et chaque choix qui touche au destin des peuples ».
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Lors de la cérémonie, à laquelle participait également le patriarche maronite Béchara Raï, Michel Sleiman a souligné que cette haute distinction le confortait dans la voie qu'il avait choisie et lui donnait le courage pour le chemin à parcourir encore. « Elle me pousse à garder vivace en moi ce cri lancé par saint Jean-Paul II : 'Non abbiate paura ! N'ayez pas peur !' »
L'ordre de Pie IX fut créé par le pape du même nom, le 17 juin 1847. Il a été remis à des personnalités aussi diverses que, par exemple, l'émir Abd-el-Kader (1808-1883), le journaliste André Frossard (1915-1995), ou encore le syndicaliste Lech Wałęsa.
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